Je vous remercie de nous avoir invités aujourd'hui pour vous parler de notre travail qui consiste à aider les Canadiens à l'étranger.
Je souhaite d'abord présenter mes collègues. M. Mark Gwozdecky est sous-ministre adjoint de la sécurité internationale et des affaires politiques; les questions concernant les prises d'otages par des terroristes relèvent de sa responsabilité. Mme Lisa Helfand est directrice générale des opérations consulaires. Mark Berman est notre directeur général des politiques consulaires.
[Français]
Avant de vous parler de la façon dont nous servons les Canadiens à l'étranger, il est utile de mettre en contexte les voyages effectués de nos jours. À mesure que voyager devient plus facile et plus abordable, et que la communication devient quasi instantanée, nous remarquons que de plus en plus de Canadiens voyagent, font des visites ou vivent dans des endroits éloignés. Parallèlement, la nature, la fréquence et l'emplacement des menaces à la sécurité ainsi que des événements météorologiques ont eu des répercussions sur notre travail. Comme nous l'avons vu récemment dans les Caraïbes, la fréquence et la gravité des événements météorologiques anormaux augmentent. Tous ces facteurs ont entraîné une augmentation du nombre et de la complexité des cas consulaires à l'étranger.
[Traduction]
Alors que la menace pour la sécurité évolue et que nous devons faire face à un nombre croissant d'événements météorologiques importants, de plus en plus de Canadiens voyagent, travaillent, étudient, prennent leur retraite et vivent à l'étranger. Environ 2,8 millions de Canadiens vivent actuellement à l'extérieur du Canada et les Canadiens ont effectué 54 millions de voyages à l'étranger en 2015, soit une augmentation d'environ 30 % par rapport à il y a 10 ans.
Les destinations préférées des voyageurs canadiens se diversifient. En 2016, alors que les États-Unis étaient toujours la destination de choix des Canadiens, nous avons remarqué une baisse de près de 8 % du nombre de Canadiens qui s'y sont rendus, tandis qu’ils ont visité beaucoup plus d'endroits partout ailleurs. Ces voyages ont connu une augmentation de 3,7 %, soit environ 12 millions de déplacements, poursuivant la tendance d'une forte croissance des voyages à l'étranger depuis 2014.
Nous nous attendons à ce que les mesures prises par le Canada pour renforcer ses liens avec le reste du monde, par exemple grâce aux études et aux relations commerciales internationales, donnent lieu à une augmentation de la demande de services consulaires.
Le service des Canadiens à l'étranger représente une fonction majeure d'Affaires mondiales Canada. Dans nos 260 points de service à travers le monde, 850 fonctionnaires sont entièrement ou partiellement responsables d'offrir des services consulaires aux Canadiens. En plus de ces fonctionnaires, les ambassadeurs et hauts-commissaires du Canada sont ultimement responsables de la prestation des services consulaires dans leurs missions. Ils sont informés des affaires consulaires particulières et des obstacles plus généraux et sont appelés à participer directement à la résolution de problèmes particulièrement difficiles.
Leur travail trouve un prolongement dans celui des consuls honoraires, qui, à maintes reprises, ont apporté une aide inestimable à des Canadiens dans le besoin. Enfin, dans les situations d'urgence, nous pouvons compter sur un réseau de coordonnateurs bénévoles canadiens prêts à aider et à étendre la portée de la mission.
Les fonctionnaires basés dans les missions consulaires participent directement à la prestation du mandat des services consulaires. Les agents des services consulaires à l'étranger sont là pour aider, qu'il s'agisse de renouveler un passeport, de fournir les coordonnées de ressources médicales locales à ceux qui en ont besoin ou de communiquer des renseignements sur les systèmes juridiques locaux aux parents d'enfants enlevés. C'est aussi la visite de Canadiens détenus à l'étranger, l'aide à l'identification et au rapatriement des Canadiens décédés et le fait de réclamer la clémence dans des cas de peine de mort. Le type et l'étendue de leur assistance sont adaptés au cadre juridique et bureaucratique du pays dans lequel ils se trouvent.
Dans des situations où les Canadiens sont incapables de compter sur les services offerts dans le contexte local, nous développons des outils et recherchons des options ailleurs. Un exemple de ce travail est l'outil d'évaluation du bien-être de l'enfant, élaboré pour recueillir des informations dans des situations où le bien-être d'un enfant est potentiellement à risque.
Les agents des services consulaires ont ouvert plus de 265 000 nouveaux dossiers consulaires en 2016. De ces dossiers, une écrasante majorité, 97 %, était de nature courante ou administrative et ces dossiers ont été résolus rapidement et directement à la mission diplomatique. Cependant, lorsque les dossiers sont complexes, la communication entre les missions et l'administration centrale devient primordiale et il peut être nécessaire d'offrir une assistance pendant des années, comme dans la situation de Canadiens détenus à l'étranger ou en cas d'enlèvement international d'enfant par l'un des deux parents.
Les missions du Canada sont soutenues par une équipe de 120 employés à l'administration centrale, notamment des agents de gestion de cas, des agents politiques et des experts en gestion des urgences.
[Français]
L'augmentation du nombre de voyages entraîne un risque accru pour les Canadiens en ce qui concerne les menaces à la sécurité et le terrorisme. Les nouvelles menaces à la sécurité que font planer Daech et d'autres entités terroristes et criminelles dans toutes les régions du monde ont eu des répercussions sur les Canadiens en Europe, en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient, de Cancun aux Philippines, à Paris et à Barcelone. Les événements tragiques survenus au début de la semaine à Las Vegas ont, encore une fois, montré que les Canadiens risquent d'être victimes d'autres formes de violence, même à proximité du pays.
Il devient essentiel de veiller à ce que nos missions maintiennent de bonnes relations sur le terrain avec les intervenants d'urgence et les fonctionnaires du gouvernement pour fournir des conseils opportuns et pertinents aux Canadiens avant qu'ils ne se déplacent et pour faire en sorte que nous puissions rapidement réagir et aider les Canadiens blessés et touchés par des attaques.
[Traduction]
Nous améliorons constamment notre façon de travailler. Compte tenu de la demande croissante en assistance consulaire, il est plus important que jamais d'offrir des services consulaires qui répondent aux besoins des Canadiens d'aujourd'hui.
Nous modernisons notre approche. Par exemple, Affaires mondiales Canada s'appuie sur des initiatives novatrices, comme le Centre de surveillance et d'intervention d'urgence qui traite des appels 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 de partout dans le monde, et une équipe permanente de déploiement rapide composée d'agents spécialement formés et expérimentés, prêts à être déployés en quelques heures de préavis partout où leur présence est nécessaire. Ils ont aidé les Canadiens lors du grave séisme au Népal en 2015 et ils se sont rendus dans les Caraïbes le mois dernier afin d'apporter un appui supplémentaire sur le terrain, après le passage des ouragans dans cette région du globe.
Les Canadiens n'ont plus à se déplacer ou à téléphoner pour obtenir des services ou demander des conseils de voyage. À l'ère des médias sociaux, nous devons être là où les Canadiens se trouvent pour leur donner accès à des renseignements et leur apporter une assistance en temps opportun. Alors que les sources d'information se multiplient de façon exponentielle, Affaires mondiales Canada croit que nous jouons un rôle important en donnant des conseils et en fournissant des renseignements de voyage fiables, précis et en temps voulu aux Canadiens. Les services consulaires s'adaptent à cette réalité grâce à de nouveaux services, comme l'initiative numérique « Consultez voyage ».
Des conseils récents destinés aux groupes vulnérables, comme les jeunes à risque de mariage forcé ou les voyageurs de la communauté LGBTQ2, permettent de s'assurer que les valeurs canadiennes sont communiquées dans nos renseignements et notre réponse des services consulaires. Bien que le cadre juridique international de notre travail soit toujours fondé sur la Convention de Vienne en ce qui a trait aux relations consulaires, nous utilisons toutes ces nouvelles avenues pour répondre aux nouvelles tendances et défis et pour élargir la collaboration internationale avec nos partenaires aux vues similaires pour résoudre les problèmes émergents.
[Français]
Comme nous l'avons vu récemment dans les Caraïbes, les périodes de crise soulignent l'importance du rôle que joue Affaires mondiales Canada dans la coordination de l'intervention du gouvernement lors d'urgences internationales et dans le soutien donné aux Canadiens qui en ont besoin. Bien que ce travail soit guidé par des mécanismes de coordination bien établis, chaque urgence présente des caractéristiques uniques, et nous devons être flexibles, capables de nous adapter, pour offrir un large éventail d'outils et de ressources permettant aux services consulaires de réagir.
[Traduction]
Lorsque les ouragans Irma, Jose et Maria se sont formés et qu'ils ont menacé des régions où des Canadiens pouvaient se trouver, Affaires mondiales Canada a rapidement émis des conseils et avertissements aux voyageurs afin de les informer des dangers et a rassemblé les principaux ministères et organismes pour assurer l'intervention efficace de l'ensemble du gouvernement. Après trois semaines intenses en mode de crise, nous sommes fiers d'avoir répondu à plus de 5 000 demandes de renseignements par téléphone et par courriel de Canadiens concernés et d'avoir facilité avec succès le retour au Canada en toute sécurité de plus de 1 700 Canadiens par divers moyens.
Cependant, notre travail ne s'arrête pas quand une crise donnée se termine. Notre cadre d'intervention en cas d'urgence est continuellement rajusté; nous tirons parti des enseignements amassés lors de situations d'urgence passées pour éclairer la planification d'urgence et entreprendre des exercices réguliers afin d'assurer une détection et une réaction rapides aux nouvelles urgences. Nous étudions déjà les conséquences dévastatrices des ouragans qui se sont succédé cette saison et les défis que pose l'intervention dans des îles distantes pour améliorer les futures interventions.
Au coeur de chaque cas consulaire, il y a la situation personnelle d'un citoyen canadien à l'étranger. Affaires mondiales Canada assume pleinement la responsabilité qu'elle a de protéger les renseignements personnels des Canadiens. Pour cette raison, nous ne faisons généralement pas de commentaires publics sur les détails d'un cas consulaire, même si certains détails ont déjà été divulgués par d'autres dans le domaine public. Tout en reconnaissant que vous pouvez avoir des exemples précis à l'esprit, nous répondrons aux questions du Comité du point de vue général de la prestation du programme plutôt qu'en commentant des cas particuliers.
Pour conclure, je peux dire que les fonctionnaires consulaires sont fiers du service que nous offrons aux Canadiens à l'étranger. Nous reconnaissons la nécessité de continuer à offrir des services, qu'il s'agisse de services dans des circonstances exceptionnelles ou de services courants dont la majorité des Canadiens à l'étranger ont besoin. Nous ne devons pas perdre de vue les tendances afin de pouvoir être là où l'on a besoin de nous, quand on a besoin de nous.
Nous cherchons des méthodes novatrices pour que nos services soient efficaces et efficients et respectent la vie privée des Canadiens que nous servons. Nous chercherons également à profiter des occasions de collaborer avec d'autres pays, les provinces et les territoires, les organisations non gouvernementales et internationales et le secteur privé pour donner une assise solide à notre travail, afin que les services consulaires du XXIe siècle répondent aux besoins des Canadiens.
Je tiens à remercier les membres du Comité de leur attention et je suis prête à répondre à toutes les questions que vous pourriez avoir.
Merci.
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Je n'ai que quelques petites choses à ajouter.
Nous formons les représentants consulaires pour qu'ils aident les familles à comprendre et à interpréter le droit familial du pays où se situe leur problème. Ils les aident à trouver les ressources locales. Comme l'a dit Heather, si le pays est membre de la Convention de La Haye, il sera plus facile de régler le problème. Mais dans le cas contraire, si l'enfant a été enlevé dans un pays qui n'est pas partenaire du Canada dans le cadre de la Convention, le problème se complique. Les représentants consulaires doivent alors aider continuellement l'enfant et ses deux parents.
Les difficultés auxquelles on se heurte face à des problèmes de double nationalité, de garde des enfants et de reconnaissance des ordonnances des tribunaux canadiens sont différentes un peu partout. Chaque pays contrôle à sa façon la sortie des citoyens de son territoire.
Dans la communauté internationale, le Canada fait partie des champions de la Convention de La Haye. Nous faisons beaucoup d'efforts pour y attirer de nouveaux membres de différentes façons. En 2013, le Canada a créé le Forum consulaire mondial, dont nous assumons la fonction de secrétaires en permanence. Cela nous permet de promouvoir la Convention de La Haye auprès d'autres gouvernements.
Nous collaborons aussi avec le Colloque, qui regroupe l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni. Nous avons décidé de coordonner nos interventions et d'identifier les nations où les cas consulaires sont les plus difficiles à résoudre, notamment les enlèvements d'enfants et autres problèmes. Nous nous efforçons d'encourager ces pays à signer la Convention de La Haye.
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Comme je l'ai mentionné, nous disposons d'un système élaboré de préparation aux situations d'urgence. À Affaires mondiales Canada, nous avons un centre de surveillance et d'intervention d'urgence actif 24 heures sur 24, 365 jours sur 365. Ce centre surveille les catastrophes naturelles que nous pouvons voir venir, comme les ouragans en formation en mouvement, mais également de nouvelles catastrophes, comme les séismes. Nous avons récemment assisté au Mexique à deux séismes qui ont sévi sans le moindre avertissement. Nous en entendons parler, pour débuter, sur différents sites météorologiques ou sur d'autres sites d'avis de séismes, de sorte qu'il existe différents types de catastrophes.
Nous nous préparons et nous nous exerçons tout au long de l'année. Nous disposons, au sein de notre secteur, d'une unité très spécialisée, qui s'occupe de la gestion des mesures d'urgence. Cette unité s'entraîne à l'échelle du gouvernement en collaboration avec Sécurité publique, l'ASFC, IRCC, le MDN, ainsi que les différents partenaires avec lesquels nous collaborons dans le cadre d'une intervention pangouvernementale. Nous disposons d'une force opérationnelle bien entraînée qui se regroupe presque immédiatement.
En ce qui concerne ces tempêtes, je dirais qu'un des aspects importants de notre préparation aux situations d'urgence repose dans les conseils que nous prodiguons aux Canadiens avant que ne débute la saison des ouragans. Cela se déroule en mai et en juin, alors que nous rejoignons les gens grâce à l'industrie du voyage, dans nos publications et grâce à notre empreinte numérique pour informer les Canadiens sur ce qu'ils doivent faire lorsqu'ils se rendent dans ces destinations. Je parle ici d'enregistrement. Je parle d'assurance-voyage. Je parle de points de contact en cas d'urgence et de l'importance d'aviser les gens de l'endroit où ils se trouvent et des dates, des gens — comme les autorités locales — dont ils doivent demander les conseils s'ils se retrouvent incapables de partir avant que survienne un tel événement. Je parle de toutes les premières étapes de la préparation.
C'est lorsque ces tempêtes que nous surveillons commencent à s'intensifier et que leurs trajectoires, par exemple, commencent à toucher certaines régions, que nous intervenons par nos conseils à l'intention des voyageurs. Nous avons commencé le 26 août à donner des conseils au sujet des tempêtes qui approchaient et, dès le premier septembre, nous avons commencé à mettre sur pied notre force opérationnelle. Nous avons commencé à nous réunir et à faire des appels de coordination afin de planifier notre intervention.
Le problème repose en partie sur le niveau élevé d'incertitude qui entoure ces tempêtes. La destination que nous prévoyons ne correspond pas nécessairement à l'endroit où elles finissent par frapper. De plus, on est également incertain des gens qui se trouvent dans les endroits qui seront les plus durement touchés.
Je dirais que nous disposons d'une capacité très bien rodée. Les tempêtes sont toutes différentes et c'est la raison pour laquelle les leçons que nous avons apprises jusqu'à présent sont si importantes. Le séisme qui a frappé le Népal était différent de l'ouragan Matthew et tous deux étaient différents de ceci.
Je dirais qu'en ce qui concerne le degré de complexité, ces tempêtes font partie des situations les plus complexes avec lesquelles nous avons dû composer compte tenu de la rapidité avec laquelle ces trois tempêtes très intenses ont frappé aux mêmes endroits, soit des chaînes d'îles très isolées dont les infrastructures physiques et en matière de communications étaient limitées.
J'aimerais revenir sur l'ouragan Irma. Je me souviens du premier cas dont j'ai eu à m'occuper lorsque j'étais au consulat. Je me trouvais au bureau qui travaillait avec la Chine, et l'une des parties les plus importantes du travail était de rassurer les familles, ici, au Canada.
À mon bureau, nous avons reçu plusieurs appels concernant Irma. Certaines personnes nous ont dit qu'elles avaient été mises en attente pendant une heure sur la ligne téléphonique du ministère. Ces appels étaient faits par des gens d'ici, du Canada, qui avaient de la famille touchée par l'ouragan. Certains nous ont dit qu'ils avaient été dirigés vers une boîte vocale.
Je sais que normalement il y a un groupe de travail ici, à Ottawa, chargé de répondre aux questions des personnes en situation difficile, ainsi qu'aux familles et aux amis canadiens, pour leur donner un peu d'information et les rassurer.
Nous avons vu des reportages dans les médias, qui affirmaient qu'il y avait beaucoup de personnes insatisfaites du service offert par Affaires mondiales Canada.
Comment le mécanisme fonctionnait-il? Est-ce que le groupe de travail s'est mis en oeuvre rapidement?
Il semble vraiment y avoir eu des blocages. Avez-vous tiré certaines leçons qui pourraient servir à l'avenir? Selon vous, que faut-il améliorer?
Merci.
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Nous savons à quel point ces situations sont difficiles pour les Canadiens qui les endurent et parfois davantage encore pour leurs proches qui n'ont aucune information sur leur état et qui se sentent impuissants à les aider. Elles causent une profonde anxiété, chose parfaitement compréhensible. Vous avez raison; il nous incombe de tendre la main à ces Canadiens, de nous occuper des familles ici au Canada qui sont concernées et des amis qui nous appellent, tout autant que de venir en aide directement aux Canadiens sur le terrain.
Comme vous l'avez dit, nous avons mis en place une structure assez élaborée. Nous avons un centre de surveillance et d'intervention d'urgence, qui fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, mais dans le cas d'une urgence de masse importante comme celle qui vient de se produire, nous mettons en place un centre d'appels d'urgence qui fonctionne lui aussi en permanence et compte un très grand nombre d'agents qui répondent au téléphone, aux demandes de renseignements, transmettent de l'information. Vous l'avez expérimenté vous-même. C'est une véritable ruche. Nous avons des centaines de bénévoles formés qui viennent après leur journée de travail pour remplir ces tâches et ce mois-ci nous avons eu une période très prolongée de près de 28 jours durant laquelle nos centres ont fonctionné sans discontinuer.
Quant aux effectifs de ce centre et à sa capacité de répondre aux appels, d'après toutes les informations à notre disposition et les relevés de notre système, les effectifs étaient suffisants et il n'y avait pas de temps d'attente important. Vous dites, et j'en prends bonne note, que d'aucuns pourraient avoir eu une expérience différente et on en tirera les leçons dans le cadre de notre suivi. Nous croyons que les appels reçoivent une réponse très rapide.
Ce qui était beaucoup plus problématique pour les personnes concernées, les proches au pays, aux premiers stades de cette catastrophe, c'était le manque de communication sur le terrain. Ces îles n'ont pas une infrastructure de communications développée. Même s'ils se portaient bien et étaient simplement isolés et incapables de communiquer, il était difficile pour nous et impossible pour leurs familles de les atteindre, sauf sporadiquement, surtout avec les pannes de courant, etc.
Dans le cadre de notre suivi, on dresse un bilan de toutes ces situations et on cherche à imaginer de nouveaux moyens d'accéder aux gens durant ces tempêtes. Nous avons mobilisé toute une gamme de moyens de réponses que nous n'avons pas nécessairement dû utiliser. Ça allait des évacuations par bateau au recours à de petits avions à voilure fixe et aux hydravions. De nombreux types d'intervention différents ont été mobilisés, tous les moyens d'atteindre les gens et de leur faire quitter les îles. J'ai mentionné le recours aux stations de radio locales. Nous avions des gens qui diffusaient les différents horaires de départ et d'évacuation.
Ce rôle me paraît très important. Nous accordons la plus haute priorité et toute notre attention à la communication.