Bienvenue à la 114e réunion du Comité permanent de la condition féminine.
Nous entreprenons aujourd'hui notre étude du réseau de refuges et de maisons de transition qui desservent les femmes et leurs enfants affectés par la violence faite aux femmes et la violence par un partenaire intime.
J'ai le plaisir d'accueillir nos témoins d'aujourd'hui. Représentant le ministère des Affaires autochtones et du Nord canadien, nous avons Mme Margaret Buist. Puisqu'elle n'est pas encore arrivée, nous entendrons son exposé et discuterons avec elle plus tard.
De la Direction des partenariats de développement communautaire et de lutte contre l’itinérance du ministère de l'Emploi et du Développement social, nous accueillons Mme Catherine Scott, la directrice générale, et Mme Janet Gwilliam, qui est gestionnaire.
Représentant la Société canadienne d'hypothèques et de logement, nous avons M. Charles MacArthur, premier vice-président à l'aide au logement. Enfin, du Bureau de la coordonnatrice de la situation de la femme, nous accueillons de nouveau Mme Justine Akman, directrice générale des Politiques et relations extérieures, et Mme Tammy Tremblay, directrice du Centre du savoir sur la violence fondée sur le sexe.
Commençons; nous entendrons Margaret plus tard. Nous passons au ministère de l'Emploi et du Développement social.
Vous avez sept minutes.
:
Merci de l'invitation à comparaître au Comité aujourd'hui.
Tout d'abord, j'aimerais vous fournir quelques données sur l'itinérance des femmes. Les résultats de l'Étude nationale sur les refuges de 2016 d'EDSC ont révélé que 137 000 Canadiens ont utilisé un refuge d'urgence en 2014, année de nos données les plus récentes. Entre 2005 et 2014, 27 % des utilisateurs étaient des femmes, un pourcentage demeuré constant tout au long de cette décennie.
Près de 90 % des familles qui ont recours aux refuges d'urgence ont à leur tête une femme célibataire. De plus, la durée et le taux d'occupation des refuges pour famille augmentent. La durée typique d'un séjour dans un refuge a doublé entre 2005 et 2014, passant à 22 jours.
Trente pour cent des utilisateurs de refuges d'urgence en 2014 s'identifiaient comme Autochtones. L'Étude sur les refuges de 2016 a également montré qu'entre 2005 et 2014, les Autochtones étaient 10 fois plus susceptibles d'avoir recours à un refuge que les non-Autochtones. En outre, le taux d'itinérance chez les femmes autochtones était plus élevé que chez les femmes non-autochtones. En effet, 32 % des utilisateurs autochtones étaient des femmes, contre 23,5 % des utilisateurs non-autochtones.
Il est important de mettre les données de l'Étude sur les refuges de 2016 en contexte et de reconnaître que l'étude ne porte que sur l'utilisation des refuges d'urgence et ne tient pas compte des maisons de transition, des refuges temporaires et des refuges pour les femmes victimes de violence.
Nous avons des ententes sur la transmission de données avec les refuges partout au pays, qui composent environ 60 % du nombre total de lits des refuges d'urgence, des maisons de transition, des établissements correctionnels, des refuges pour les immigrants et les réfugiés et des refuges pour les femmes victimes de violence au Canada.
Par contre, les refuges pour les femmes victimes de violence sont sous-représentés dans la base de données, car très peu d'établissements ont des ententes sur la transmission de données avec notre programme. De plus, les données des refuges ne peuvent pas rendre compte des situations des nombreuses femmes qui vivent de l'itinérance cachée ou qui n'interagissent pas avec le système des refuges. Dès lors, les données des refuges sous-estiment probablement l'étendue de l'itinérance chez les femmes.
Néanmoins, la combinaison des données des refuges et d'outils additionnels, tels que le dénombrement ponctuel de l'itinérance d'EDSC, permet de combler certaines lacunes. Les résultats du dénombrement de 2016 montrent que près de 40 % des répondants en situation d'itinérance étaient des femmes. Par ailleurs, comme vous le savez, il existe des preuves solides établissant un lien entre la violence familiale et l'itinérance chez les femmes et les enfants. Près du quart des répondantes qui ont participé au dénombrement de 2016 ont mentionné la violence familiale comme facteur ayant engendré leur dernière perte de logement.
Nous prévoyons de publier une mise à jour de l'Étude nationale sur les refuges ainsi que les résultats du Dénombrement ponctuel de l'itinérance de 2018 au début de 2019.
[Français]
À l'heure actuelle, le programme fédéral de lutte contre l'itinérance, qui s'intitule Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance, ou SPLI, fournit un financement direct à 61 communautés désignées ainsi qu'à des communautés autochtones hors réserve, rurales et éloignées.
Le programme est mis en oeuvre au moyen d'une approche communautaire unique qui donne aux communautés la souplesse et les outils nécessaires pour cerner et traiter les priorités ainsi que leurs besoins distincts en matière d'itinérance.
Grâce à un processus de planification communautaire exhaustif, les communautés déterminent leurs propres besoins et priorités et élaborent des projets adaptés.
[Traduction]
Dans la lutte contre l'itinérance, le gouvernement du Canada n'est qu'un partenaire parmi de nombreux autres. Les provinces et les territoires, les municipalités et d'autres intervenants contribuent également à la prévention et à la réduction de l'itinérance.
Les investissements en capital importants sont restreints sous la SPLI, qui consacre plutôt le financement à l'appui aux solutions à long terme, comme l'approche Logement d'abord.
[Français]
Depuis 2014, le programme met l'accent sur l'approche Logement d'abord.
Le programme Logement d'abord est conçu pour permettre aux personnes en situation d'itinérance à long terme de trouver un logement permanent et pour leur offrir ensuite des services de soutien global le plus rapidement possible.
Bien que l'approche Logement d'abord ait été initialement mise à l'essai auprès de sans-abri célibataires ayant des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie, elle a été utilisée avec succès auprès de divers groupes démographiques, dont les femmes et les familles.
[Traduction]
Entre le 1er avril 2014 et le 1er octobre 2018, la SPLI a octroyé 40,4 millions de dollars à un peu plus de 225 projets visant expressément à soutenir les femmes. Environ un tiers de ces projets vise spécifiquement les femmes qui fuient la violence familiale.
Afin de renforcer le travail des communautés qui aident les Canadiens en situation d'itinérance à se trouver un logement stable, le budget de 2017 comprend des investissements sans précédent pour le programme de lutte contre l'itinérance. Les investissements annoncés totalisent 2,1 milliards de dollars sur les 10 prochaines années afin d'élargir et de prolonger le financement du programme fédéral en itinérance après 2019. D'ici 2021, les investissements auront presque doublé par rapport à 2015-2016.
[Français]
Tout au long de 2017 et au début de 2018, le gouvernement du Canada a consulté des intervenants communautaires, l'ensemble des provinces et territoires et des partenaires autochtones sur la façon de moderniser le programme pour mieux prévenir et réduire l'itinérance au Canada.
Ces consultations ont été guidées par le travail d'un comité consultatif composé d'experts et d'intervenants du domaine de l'itinérance, présidé par le secrétaire parlementaire, .
Deux des membres de ce comité consultatif ont travaillé dans le secteur des refuges pour femmes.
Ce comité a appris que les organismes aimeraient innover et adapter le modèle Logement d'abord afin de mieux répondre aux besoins des Autochtones, des jeunes, des femmes et d'autres personnes qui ont besoin d'approches différentes ou de divers types et niveaux de soutien.
[Traduction]
Le programme fédéral de lutte contre l'itinérance fait actuellement l'objet d'une transformation vers une approche plus coordonnée et axée sur les résultats. En juin 2018, le a annoncé la création de la stratégie Vers un chez-soi: la stratégie canadienne de lutte contre l'itinérance, qui remplacera la SPLI le 1er avril 2019. Vers un chez-soi appuiera les objectifs de la Stratégie nationale sur le logement, en particulier celui d'aider les Canadiens les plus vulnérables à conserver un logement sûr, stable et abordable et de réduire l'itinérance chronique à l'échelle nationale de 50 % d'ici 2027-2028. Le programme remanié, Vers un chez-soi, maintiendra l'approche communautaire de la SPLI et élargira la portée du programme à de nouvelles communautés.
:
Merci, madame la présidente.
[Français]
Je suis ravi de comparaître aujourd'hui devant le Comité pour parler au nom de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, ou SCHL.
[Traduction]
La SCHL a pour mission d'aider les Canadiens à répondre à leurs besoins en matière de logement. Cette mission, nous la réalisons grâce à nos activités d'assurance prêt hypothécaire, d'analyse de marché et de recherche, et par le soutien et la mise en oeuvre de programmes de logement abordable — des maisons d'hébergement d'urgence et de transition aux logements communautaires et aux logements pour propriétaires-occupants.
En tant que premier vice-président de l'Aide au logement, j'ai l'honneur de diriger l'équipe chargée de la mise en oeuvre de ces programmes.
Un chez-soi, c'est bien plus qu'un simple toit au-dessus de sa tête. C'est un abri qui procure la stabilité nécessaire pour trouver et garder un emploi, prendre soin de sa famille et appartenir à une communauté. Malheureusement, un trop grand nombre de Canadiens n'ont simplement pas les moyens de s'offrir un chez-soi convenable. Quelque 1,7 million de ménages canadiens éprouvent ce qu'on appelle des « besoins impérieux en matière de logement », c'est-à-dire qu'ils dépensent plus de 30 % de leur revenu pour se loger, et qu'il leur en reste donc très peu pour la nourriture, les services publics et autres nécessités. Ou encore, ils vivent dans une maison surpeuplée, dont le toit prend l'eau ou dont le sous-sol est contaminé par de la moisissure. Dans les pires cas, l'inabordabilité des logements place les gens devant des dilemmes insolubles. Personne ne devrait avoir à choisir entre bien se nourrir ou bien se loger. Les Néo-Canadiens méritent un endroit à eux pour repartir à neuf, et ceux qui ont connu des revers de fortune ou un départ difficile ont droit à une deuxième chance. Personne ne devrait être forcé de rester avec un partenaire violent pour la seule raison qu'il n'a nulle part d'autre où aller.
Nous savons que le logement abordable est une façon d'améliorer la vie des Canadiens et de bâtir des collectivités plus fortes et plus inclusives. C'est pourquoi la SCHL a intensifié son action sur les fronts politiques, des programmes et de la recherche, principalement dans l'exécution de la Stratégie nationale sur le logement du gouvernement fédéral.
Comme vous le savez peut-être, la Stratégie nationale sur le logement est un plan de 40 milliards de dollars sur 10 ans qui permettra à plus de Canadiens d'avoir un chez-soi, à commencer par nos populations les plus vulnérables. Fait digne d'intérêt pour le Comité, un objectif de la Stratégie nationale sur le logement est que 33 % de tous les investissements soient réalisés à l'appui de projets ciblant spécifiquement les femmes, les jeunes filles et leurs familles, en reconnaissance de leur vulnérabilité singulière à la précarité du logement.
Ce n'est pas le genre de programme qu'on peut oublier une fois lancé. Nous demeurons à l'écoute des besoins des femmes en leur donnant une tribune: l'événement Parlons femmes et logement, un symposium pancanadien annuel qui réunit des femmes d'horizons variés, dont certaines qui ont éprouvé des problèmes de logement, des travailleuses de maisons d'hébergement et les représentants d'organisations non gouvernementales. Ce symposium permet aux femmes d'avoir une voix et de parler des problèmes d'accès au logement qui leur sont propres. Nous sommes impatients de prendre part à l'édition 2018 qui se tiendra à Vancouver plus tard ce mois-ci.
La SCHL finance des refuges et des maisons de transition depuis de nombreuses années, mais la Stratégie nationale sur le logement représente pour elle une occasion d'améliorer les choses durablement, grâce à de nouveaux programmes dont les objectifs sont ambitieux. Citons en exemple l'une des pièces maîtresses de la stratégie, le Fonds national de co-investissement pour le logement, dont l'enveloppe de 13,2 milliards de dollars servira à bâtir 60 000 nouveaux logements abordables et à réparer ou rénover 240 000 autres logements. De ce nombre, au moins 4 000 seront spécialement réservés aux survivantes de violences familiales.
Le Fonds encourage les promoteurs du secteur privé et du secteur sans but lucratif à travailler main dans la main avec tous les ordres de gouvernement pour maximiser les retombées du financement, et en faire rejaillir les effets sur le plus grand nombre de Canadiens possible. Depuis près de 40 ans, la SCHL offre des programmes de logement social sans but lucratif et de logement abordable, comme le Programme de logement sans but lucratif dans les réserves, article 95, et le programme d'aide à la remise en état des logements, destinés à aider les communautés des Premières Nations à bâtir de nouveaux logements et à rénover ceux qui existent.
Ces programmes contribuent à subvenir aux besoins des groupes vulnérables de la population, y compris les jeunes filles et les femmes qui vivent au sein des réserves, où la proportion de gens dans le besoin est plus élevée que la moyenne nationale et où le surpeuplement et le manque de logements peuvent conduire une foule de problèmes socio-économiques et exacerber la violence, notamment la violence familiale.
Depuis 1988, la SCHL a appuyé la construction ou la rénovation de plus de 40 maisons d'hébergement qui offre plus de 500 lits aux victimes de violence familiale par le truchement de programmes comme l'Opération refuge et L'étape suivante, et aujourd'hui le Programme d'amélioration des maisons d'hébergement.
Tout récemment, le budget de 2016 nous a donné les moyens de travailler avec cinq communautés des Premières Nations pour investir 10,4 millions de dollars dans la construction de cinq nouvelles maisons d'hébergement dans les réserves. Ces centres d'accueil, situés en Colombie-Britannique, en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario et au Québec, devraient mettre 40 lits supplémentaires à la disposition des personnes seules et des familles.
Ces cinq établissements seront à la fois des maisons d'hébergement d'urgence et d'hébergement de plus longue durée. Leur gestion et leur fonctionnement seront confiés à des organismes locaux au sein de ces régions. Nous avons aussi collaboré étroitement avec nos collègues de Services aux Autochtones Canada, qui fournit des fonds de fonctionnement nécessaires aux activités quotidiennes des maisons d'hébergement accueillant les victimes qui fuient la violence familiale dans les communautés des Premières Nations.
Les chiffres ne suffisent pas pour rendre pleinement compte des résultats de nos programmes. Voici donc quelques histoires sur les maisons d'hébergement qui ont bénéficié d'un financement dans le cadre de programmes de la SCHL, et sur les femmes qui ont pu refaire leur vie grâce à elles. Tamara, 56 ans, est une personne transgenre vivant dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver. Elle a été aux prises avec divers problèmes: itinérance, toxicomanie, dépression chronique et pensées suicidaires. Un travailleur des services d'approche l'a trouvée et l'a convaincue d'aller à une maison d'hébergement gérée par l'Atira Women's Resource Society. Elle s'y est sentie acceptée et sa santé s'est améliorée. Plus important encore, en ayant un logement sûr et stable, elle est finalement devenue admissible à une chirurgie de réassignation sexuelle qu'elle attendait depuis longtemps. Elle a récemment emménagé dans son propre appartement, aussi géré par Atira, et est retournée aux études pour terminer sa maîtrise.
Un autre exemple est celui d'une maison d'hébergement situé dans le territoire non cédé de Wiikwemkoong, sur l'île Manitoulin, en Ontario. Cette maison d'hébergement s'est dotée d'une approche universelle et culturellement adaptée faisant appel aux philosophies et cérémonies des Premières Nations pour offrir un environnement de soutien sûr aux victimes de violence familiale afin qu'elles puissent commencer à reprendre leur vie en main.
Ces exemples démontrent que des logements abordables et convenables servent de tremplin pour bâtir une vie meilleure. Cela dit, rendre le logement plus abordable au Canada ne se fera pas en un tour de main. C'est pourquoi la SCHL a pris en charge, pour le compte du gouvernement du Canada, les consultations et l'élaboration d'un projet de loi devant soutenir la Stratégie nationale sur le logement, et l'approche du logement axée sur les droits de la personne qui est au coeur de cette stratégie. La loi obligera les futurs gouvernements à continuer à prioriser, à long terme, les besoins de logement des personnes les plus vulnérables.
Cette approche prévoit aussi des mécanismes pour faire tomber les obstacles au logement auxquels de nombreux Canadiens sont confrontés. Des initiatives comme l'instauration d'un défenseur fédéral du logement et du Conseil national du logement donneront une voix aux gens de tous les milieux dans les décisions qui visent les politiques sur le logement.
Enfin, nous connaissons l'ampleur des besoins en matière de logement et savons que la solution aux problèmes de logement réside dans une information plus riche et de meilleure qualité. C'est pourquoi, dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement, la SCHL accorde une priorité encore plus grande à la recherche. Nous repérons les lacunes dans les données et travaillons à les combler, ce qui nous permettra de continuer à donner des conseils éclairés sur les politiques et d'offrir des solutions durables afin que les Canadiens aient accès aux options qu'il leur faut en matière de logement pour s'épanouir et prospérer.
À la SCHL, nous sommes tous profondément conscients de la responsabilité, et de l'honneur, qui nous échoit en tant que porteurs de la Stratégie nationale sur le logement. Nous travaillons sans relâche, avec nos partenaires au sein du gouvernement, du secteur privé et des organismes sans but lucratif, pour tirer le meilleur de cette occasion unique. Ainsi, nous pourrons veiller à ce que plus de femmes et d'enfants aient accès à une maison d'hébergement lorsqu'ils en auront besoin, ce qui les aidera en outre à obtenir un logement stable à plus long terme et à se bâtir une vie meilleure.
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de votre attention. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
:
Merci, madame la présidente.
[Français]
C'est avec plaisir que je m'adresse à vous tandis que vous commencez votre étude du réseau de centres d'hébergement et de maisons de transition qui soutiennent les femmes et les enfants touchés par la violence familiale.
Cet après-midi, je donnerai des précisions sur la stratégie du Canada visant à prévenir et à contrer la violence fondée sur le sexe, en mettant l'accent sur les initiatives menées par Condition féminine Canada et sur les obstacles auxquels les femmes marginalisées sont confrontées quand elles ont besoin d'un centre d'hébergement.
La violence faite aux femmes, la violence entre partenaires intimes, la violence familiale et d'autres formes de violence fondée sur le sexe constituent de puissants obstacles à l'égalité ainsi qu'à la pleine participation des femmes et des filles dans la société canadienne.
[Traduction]
Les femmes et les filles peuvent être victimes de violence sous différentes formes: violence physique, sexuelle, psychologique, verbale ou spirituelle, manipulation financière ou contrôle financier, intimidation ou harcèlement criminel. La violence peut survenir à la maison, au travail, à l'école ou au sein de la communauté.
Selon un organisme intervenant clé, Hébergement femmes Canada, les centres d'hébergement et les maisons de transition font bien plus que d'offrir un refuge contre la violence. Ce sont essentiellement des lieux où les femmes reconstruisent leur vie et planifient les moyens de veiller à leur propre sécurité. Malheureusement, les places y sont en nombre limité. Durant une journée type de 2014, les centres d'hébergement ont dû refuser plus de 300 femmes et 200 enfants et, dans plus de la moitié des cas — soit 56 % —, c'est parce qu'il n'y avait plus de place.
En 2016, la ministre de la Condition féminine a été chargée d'élaborer et de mettre en oeuvre une stratégie de lutte contre la violence fondée sur le sexe. Le lancement de cette stratégie a suivi le budget de 2017, qui prévoyait 100,9 millions de dollars sur cinq ans et 20,7 millions de dollars en financement annuel afin de mettre en place la première stratégie fédérale de cette nature au Canada. Cette stratégie, intitulée Il est temps: La stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe, est une approche pangouvernementale visant à éliminer la violence fondée sur le sexe. La stratégie est axée sur la prévention et l'élimination de la violence fondée sur le sexe, expression utilisée pour décrire tout acte de violence dirigé contre des personnes en raison de leur sexe, de leur identité sexuelle ou de l'expression de cette identité.
Depuis le lancement de la stratégie, Condition féminine Canada, avec le soutien de partenaires fédéraux, met en oeuvre des mesures reposant sur les trois piliers de la stratégie: prévention, soutien aux personnes survivantes et à leur famille, et réactivité du système juridique et judiciaire aux besoins.
Cette année, le budget de 2018 allouait des fonds additionnels de 86 millions de dollars sur cinq ans et 20 millions de dollars en financement annuel pour prolonger la stratégie. Il s'agit de la première stratégie fédérale qui vise toutes les formes de violence et qui aborde le problème sous l'angle de l'égalité des sexes et de l'intersectionnalité. La stratégie est informée par l'action locale, l'action féministe et la mobilisation des survivantes, des intervenants de première ligne, des chercheurs et des porte-parole. La stratégie amplifie les efforts fédéraux actuels et cherche à les harmoniser avec les initiatives provinciales et territoriales en matière de violence fondée sur le sexe. Elle remédiera au manque de connaissances et améliorera le soutien à des populations hétérogènes qui sont actuellement mal desservies et souvent marginalisées.
[Français]
Elle comprend des investissements de Condition féminine Canada, de l'Agence de la santé publique du Canada, de Sécurité publique Canada, du ministère de la Défense nationale, de la Gendarmerie royale du Canada, d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Les investissements liés à la stratégie serviront, entre autres, aux fins suivantes: prévenir la violence envers les enfants et les adolescents; établir et renforcer les initiatives contre l'intimidation et la cyberintimidation; doter les professionnels de la santé des outils nécessaires pour fournir les soins appropriés aux victimes; lutter contre l'exploitation en ligne des enfants; améliorer les programmes d'établissement des populations immigrantes et réfugiées; dispenser une formation en compétences culturelles; soutenir les centres pour les victimes d'agression sexuelle situés à proximité des bases des Forces canadiennes.
[Traduction]
La stratégie englobe des initiatives d'autres ministères et organismes en plus des six partenaires bénéficiaires de financement. Leur travail est tout aussi crucial pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe au Canada. Il s'agit notamment de Services aux Autochtones Canada et de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, ainsi que de Statistique Canada, de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, et d'Emploi et Développement social Canada, qui seront tous sollicités dans le cadre de votre étude, ainsi que d'autres ministères fédéraux.
Pour sa part, Condition féminine Canada concentre ses efforts sur la coordination de toutes les mesures fédérales liées à la violence fondée sur le sexe, par l'intermédiaire du nouveau Centre du savoir sur la violence fondée sur le sexe qui fera partie de Condition féminine Canada, la création d'un programme de lutte contre la violence fondée sur le sexe et le soutien aux initiatives de recherche en la matière.
Dès son lancement à l'automne 2018, le Centre du savoir sur la violence fondée sur le sexe deviendra l'un des axes de la stratégie et sera responsable de la coordination, de la collecte des données, de la recherche, de la production de rapports et de la mobilisation des connaissances touchant la violence fondée sur le sexe. Pour veiller à ce que les personnes, les organisations et les communautés intéressées aient accès à des informations et données factuelles qui sont pertinentes et à jour, le Centre du savoir réunira les ressources et les recherches dans une plateforme unique, en plus d'offrir une plateforme de recherche en ligne.
La stratégie prévoit également la création d'un programme de lutte contre la violence fondée sur le sexe qui sera adapté à des populations en particulier; son objectif sera d'aider les organisations oeuvrant dans le secteur de la lutte contre la violence fondée sur le sexe à créer et à appliquer des pratiques prometteuses visant à combler les lacunes en matière de soutien aux populations autochtones et aux groupes négligés de personnes survivantes au Canada.
Bien que d'importants travaux aient été réalisés pour faire progresser les connaissances sur la violence fondée sur le sexe, il y a encore des lacunes dans les données sur des sujets comme l'évolution de la violence entre partenaires intimes, le vécu de diverses populations et des enjeux comme les mutilations génitales féminines, la violence assistée par la technologie et la violence dans les fréquentations amoureuses.
Pour combler ces lacunes, Condition féminine Canada collabore avec Statistique Canada à trois enquêtes nationales qui permettront de recueillir des données et des renseignements essentiels sur le harcèlement sexuel et la violence fondée sur le sexe dans les espaces publics et privés, les établissements d'enseignement postsecondaires et les milieux de travail. Condition féminine Canada élabore également un programme de recherche qualitative afin de mieux saisir les expériences vécues par les personnes et d'étudier les possibilités de partenariat avec des communautés vulnérables.
Par ailleurs, dans le cadre du Programme de promotion de la femme, Condition féminine Canada a fourni des fonds aux centres et réseaux d'hébergement pour les aider à réaliser des projets ponctuels visant à lutter contre la violence faite aux femmes. Il s'agit, par exemple, de projets qui soutiennent la collaboration entre les centres d'hébergement locaux afin de trouver et de mettre à l'essai des pratiques prometteuses qui aident les femmes à avoir accès aux services de soutien. Ces projets améliorent les pratiques de sélection et d'aiguillage des intervenants de première ligne à l'égard des femmes victimes de violence familiale, en plus de lever les obstacles pour améliorer l'accès des femmes aux services de deuxième étape.
Pour les femmes marginalisées et victimes de violence, les refuges, l'hébergement et la protection contre la violence sont des besoins indissociables; toutefois, les femmes marginalisées sont confrontées à des obstacles supplémentaires qui leur barrent l'accès aux centres d'hébergement. Nous savons que, par rapport aux femmes non autochtones, les femmes et les filles autochtones sont deux fois plus susceptibles d'être victimes de violence et trois fois plus susceptibles de subir des violences conjugales; pourtant, les communautés autochtones manquent de centres d'hébergement. Par rapport au reste du pays, le Nord connaît les taux de violence familiale et de violence fondée sur le sexe parmi les plus élevés. De plus, les coûts de construction et d'entretien entraînent un surpeuplement des logements, ce qui constitue un facteur de risque de violence.
Nous savons que, malgré les efforts déployés jusqu'ici, plus de 70 % des 53 communautés inuites réparties dans 4 régions géographiques de l'Arctique canadien ne disposent d'aucun centre d'hébergement, même si la situation est en train de s'améliorer. Les communautés LGBTQ connaissent des taux de violence élevés, mais nous entendons encore des histoires de personnes qui se voient refuser l'accès aux centres d'hébergement pour femmes. Les immigrantes et réfugiées sont partic ulièrement à risque de se retrouver en situation d'itinérance en raison de leurs taux élevés de pauvreté, de dépendance interpersonnelle, de responsabilité à l'égard des enfants et de violence interpersonnelle; pourtant, les femmes immigrantes et réfugiées n'ont généralement pas accès à des centres d'hébergement pour un certain nombre de raisons, et elles sont donc plus susceptibles de vivre en situation d'itinérance et dans des conditions de surpeuplement.
Condition féminine Canada et d'autres ministères sont, bien entendu, à l'écoute des préoccupations des personnes concernées. Par exemple, Condition féminine Canada, la Société canadienne d'hypothèques et de logement et Emploi et Développement social Canada ont réuni un groupe de plus de 50 femmes de toutes les provinces et de tous les territoires qui ont participé au premier symposium pancanadien Parlons femmes et logement. Le symposium a permis ainsi de connaître le vécu des femmes.
Condition féminine Canada a hâte d'entendre les témoignages des parties prenantes qui comparaîtront devant votre comité. Nous vous remercions d'entreprendre cette étude.
:
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, merci beaucoup d'avoir invité Services aux Autochtones Canada à comparaître devant vous aujourd'hui pour parler de ce sujet très important. C'est un plaisir d'être parmi vous, et je tiens à souligner que nous sommes rassemblées actuellement sur le territoire traditionnel des Algonquins.
Les filles et les femmes autochtones canadiennes sont exposées de façon disproportionnée à toute forme de violence. Le gouvernement du Canada prend la question de la violence envers les femmes et les filles autochtones très au sérieux et s'engage à assurer la sûreté et la sécurité de toutes les femmes et de tous les enfants au pays. Services aux Autochtones Canada travaille en collaboration avec les partenaires et communautés autochtones pour essayer de lutter contre la violence faite aux femmes et aux filles autochtones. La prévention de la violence repose sur les déterminants sociaux de la santé des Autochtones, déterminants qui favorisent une planification intégrée et globale.
Le Programme pour la prévention de la violence familiale de Services aux Autochtones Canada assure un accès à des services de refuge pour les victimes de violence familiale et finance des activités de prévention. Le programme comprend deux volets: le financement du fonctionnement d'un réseau existant de 41 refuges dans les communautés des Premières Nations, en Alberta et au Yukon, et le financement de projets de prévention fondés sur des propositions. Le Programme investit 37,8 millions de dollars de façon permanente afin d'aider ces 41 refuges et de soutenir les activités de prévention qui sont menées à l'intérieur et à l'extérieur des réserves et qui s'ajoutent aux autres programmes et activités dont mes collègues vous ont parlé aujourd'hui.
Les investissements effectués en collaboration de la Société canadienne d'hypothèques et de logement dans le cadre du budget 2016 ont appuyé la construction de cinq nouveaux refuges, comme vous venez de l'entendre, dans cinq provinces d'un bout à l'autre du pays. Le tout devrait être achevé d'ici la fin de l'exercice financier, ce qui portera à 46 le nombre de refuges du réseau.
Entre 2013 et 2017, le ministère a investi environ 140 millions de dollars dans le Programme pour la prévention de la violence familiale, ce qui a permis d'offrir des services de refuge à environ 8 300 enfants et à plus de 10 000 femmes et de financer plus de 1 200 activités de prévention et de sensibilisation. Mentionnons, à titre d'exemple, Ila'latl, qui se veut un projet de guérison familiale et communautaire au Canada atlantique. Il englobe les thèmes des soins tenant compte des traumatismes, de la santé mentale, de la prévention de la violence familiale, de l'autonomisation et de la participation des hommes et des garçons. Le projet est administré en collaboration avec la GRC, des organismes de services communautaires et de santé mentale, et d'autres partenaires du domaine. C'est un exemple qui illustre bien les types d'activités de prévention que le ministère a financées dans le cadre du programme.
Le ministère a également financé le Cercle national autochtone contre la violence familiale, qui appuie le réseau de refuges et leur personnel par l'intermédiaire de tribunes de formation, d'activités de prévention, de recherches et de partenariats de collaboration. Nous savons, comme ma collègue, Mme Akman, l'a dit, que les refuges font défaut dans le Nord. Une aide financière a été accordée à Pauktuutit Inuit Women of Canada, qui a commandé une étude sur la violence faite aux femmes et les besoins en matière de refuge à l'échelle du territoire de l'Inuit Nunangat. Cette étude, qui devrait être achevée d'ici la fin de l'année, nous donnera une vue d'ensemble utile des besoins des femmes et des enfants du Nord.
J'aimerais maintenant vous parler brièvement de l'enquête nationale, histoire de signifier mon appui à la , qui est responsable de la réponse du gouvernement du Canada à l'enquête nationale. Il s'agit d'une étape importante afin de mettre fin au nombre inacceptable d'actes de violence contre les femmes et les filles autochtones.
Le gouvernement avait initialement alloué un budget de 53,8 millions de dollars à l'enquête, dont la durée a récemment été prolongée afin de permettre à la Commission d'achever ses travaux. Le rapport final devrait paraître le 30 avril 2019. Cette prolongation a permis à la Commission d'entendre d'autres experts et représentants institutionnels, tout en conciliant les besoins des familles qui attendent des réponses depuis des années.
Je sais que la Commission d'enquête a tenu des audiences sur la question des logements et des refuges situés tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des réserves, et il y a eu quelques témoignages d'experts à ce sujet. J'invite d'ailleurs les membres du Comité à écouter ces enregistrements pour trouver des pistes de réflexion dans le cadre du travail qu'ils accomplissent.
Le Canada n'attend pas les résultats de l'enquête pour prendre des mesures immédiates visant à prévenir la violence contre les femmes et les filles autochtones, comme vous l'avez entendu ici aujourd'hui. Le gouvernement a réagi au rapport provisoire de la Commission, publié en novembre dernier, en versant près de 50 millions de dollars additionnels pour créer un fonds de commémoration, fournir des services de soutien en matière de santé aux familles et aux survivantes participant à l'enquête et appuyer les Unités de liaison pour l'information à l'intention des familles, qui sont dirigées par les bureaux provinciaux de services aux victimes et qui visent à aider les familles et les survivantes, qui participent ou non à l'enquête, à établir une liaison avec la police et le système de justice pénale.
Les nouveaux investissements appuient également le Bureau des normes et des pratiques d’enquête de la GRC afin qu’il supervise les enquêtes à haut risque. En outre, le Canada a collaboré avec ses partenaires afin de réformer les services à l’enfance et à la famille des Premières Nations en augmentant le financement dont disposent les organismes d’aide à l’enfance des Premières Nations et les collectivités pour la prévention. Le budget de 2018 a prévu 1,4 milliard de dollars pour la réforme de ce programme. Nous savons que les femmes autochtones sont beaucoup plus susceptibles d’être victimes de violence que les femmes non autochtones et que ces expériences de violence et de maltraitance ont des conséquences sur leurs enfants, y compris l’accroissement du nombre d’enfants retirés de leur foyer. Bon nombre de femmes qui ont témoigné ou comparu dans le cadre de l’Enquête nationale ont parlé du fait qu’elles s’étaient vues retirer leurs enfants en raison de la violence qu’ils avaient vécue. Souvent, ces femmes ont, par la suite, affronté toutes sortes de difficultés, comme une vie dans la rue, des toxicomanies et une vulnérabilité accrue à la violence.
Les fonds accordés aux Services à l’enfance et à la famille des Premières Nations contribuent également au bien-être des collectivités en finançant directement les collectivités des Premières Nations afin qu’elles offrent des soins préventifs. Par exemple, nous avons alloué 2,5 millions de dollars sur trois ans pour aider le centre Ma Mawi Wi Chi ltata Inc., au Manitoba, qui a recours à la pratique exemplaire réellement éprouvée des conférences familiales, auxquelles participent les sociétés d’aide à l’enfance, les travailleurs sociaux provinciaux, les tribunaux et les familles afin de tenter de maintenir les enfants dans leur famille.
Services aux Autochtones Canada s’est engagé à mettre fin à la tragédie que représente la violence faite aux femmes et aux filles autochtones et qui continue de frapper le pays. Nous continuerons de collaborer avec nos collègues des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ainsi qu’avec les organismes autochtones afin de gérer ce problème crucial.
Merci.
:
Bien entendu, comme nous travaillons pour Condition féminine Canada, nous étions enchantés quand la rapporteuse spéciale des Nations unies a visité le Canada. Nous avons passé beaucoup de temps à nous assurer qu'elle obtienne les renseignements dont elle avait besoin pour préparer son rapport. Le gouvernement a fort bien accueilli ses recommandations et ses observations sur la manière dont le Canada peut continuer de mieux lutter contre la violence fondée sur le sexe.
Pour ce qui est d'un plan d'action national, en ce qui concerne précisément le plan relatif à la violence fondée sur le sexe dont j'ai traité dans mon exposé et dont Condition féminine Canada a parlé au Comité à plusieurs reprises, l'étape initiale vise à mettre les choses en ordre du côté du gouvernement fédéral. Avant l'annonce de cette stratégie, il n'existait pas vraiment de stratégie, même à l'échelle fédérale, et les programmes de lutte contre la violence ne mettaient pas l'accent sur la violence fondée sur le sexe, puisqu'ils ciblaient principalement la violence familiale. On s'est donc surtout employé à mettre les choses en ordre au gouvernement fédéral.
Cela étant dit, toutefois, le gouvernement entreprend actuellement un effort très concerté avec les provinces et les territoires pour admettre le fait que la violence fondée sur le sexe constitue fondamentalement un problème national auquel tous les ordres de gouvernement et la société civile doivent s'attaquer pour pouvoir le résoudre. En fait, une réunion des ministres fédérale, provinciales et territoriales de la Condition féminine commence en ce moment même au Yukon. Un certain nombre de points figurent à l'ordre du jour en ce qui concerne la violence fondée sur le sexe, en commençant par la recherche aux fins de référence.
Cette démarche s'inscrit dans la suite du plan d'action national de l'Australie, pays qui a pris quelques années pour lancer son plan. Il a une légère longueur d'avance sur le Canada. Il a commencé à agir un peu avant nous, mais il a pris le temps de vraiment comprendre la nature de la violence fondée sur le sexe au pays avant de commencer à lancer diverses initiatives.
Inspirés par ce modèle, nous avons, au cours des dernières années, investi une énergie considérable à recueillir des données et à mener des recherches sur la violence fondée sur le sexe. Nous collaborons avec les provinces et les territoires pour qu'ils puissent tirer parti des produits dont nous avons parlé, particulièrement ceux que nous élaborons avec Statistique Canada.
Dans la même foulée, les divers ordres de gouvernements discuteront des résultats de la stratégie cette semaine. On ne peut avoir de stratégie nationale à moins de s'entendre sur les résultats que tous cherchent à atteindre ensemble. Ce sera là une autre conversation extrêmement importante.
Enfin, des efforts seront déployés pour mettre en oeuvre des programmes conjoints. Au lieu de laisser de petites organisations non gouvernementales novices tenter désespérément de comprendre comment elles peuvent composer avec des fonds parcellaires, le gouvernement fédéral et certains gouvernements provinciaux, réunis initialement au sein d'un comité des parties de bonne volonté, s'efforcent de déterminer comment nous pouvons unir nos forces pour aider ces organisations à se renforcer ensemble.