Je suis le fondateur et le président d'une entreprise privée canadienne qui compte 280 employés. Au cours de ces 12 derniers mois, nous avons engagé 156 Canadiens. Malgré le ralentissement économique, nous avons versé, au cours de ces 30 derniers mois, 15 millions de dollars en impôts. La revue PROFIT nous a nommés entrepreneurs de l'année pour avoir créé un si grand nombre d'emplois.
Si je comprends bien cette proposition fiscale, elle comprend des aspects que nous ne voulons plus au Canada. Mon épouse et moi avons dû augmenter deux fois l'hypothèque de notre maison, en 2008 et en 2016, et nous continuons à rembourser ces emprunts pour nous sortir de la récession. Si je comprends bien les nouvelles règles, il semblerait que je ne pourrai plus transférer mes dividendes à mon épouse.
L'ignorance qui sous-tend cette façon de raisonner me fâche. Notre gouvernement semble ne pas savoir réduire ses dépenses et faire des économies pour nous sortir d'une très mauvaise période. Je suis convaincu que si les députés libéraux n'appuient pas les chefs d'entreprises de leurs circonscriptions en votant contre cette proposition fiscale, de nombreux Canadiens perdront leur emploi, et les investisseurs étrangers se hâteront de retirer leurs placements des entreprises canadiennes. Cette tendance est déjà bien amorcée.
Il y a deux semaines, j'ai approuvé les plans d'expansion de notre entreprise aux États-Unis et j'ai annulé notre étude d'expansion au Canada. Nous envisagions de nous étendre en Ontario, mais nous y avons complètement renoncé. On me dit qu'il serait fou de placer ses capitaux en péril dans la conjoncture économique actuelle du Canada.
Réduisez les dépenses. Cessez de tirer plus d'argent que nécessaire du moteur économique dont dépendent l'assiette fiscale et la création d'emplois au Canada. Cette proposition fiscale étouffera toute initiative entrepreneuriale au Canada. Écoutez-nous, car nous avons acquis de l'expérience en affaires. Je suis convaincu que la plupart des députés libéraux reconnaissent au fond de leur coeur que ce plan est désastreux et mal planifié. Agissez avec sagesse — votez contre cette proposition fiscale.
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Merci, monsieur le président et membres du Comité, de vous être déplacés jusqu'ici à Calgary.
C'est un plaisir de présenter au Comité permanent des finances nos commentaires sur le budget de 2018 ainsi que des suggestions sur ce que pourra faire le gouvernement fédéral pour aider les entreprises canadiennes à accroître leur productivité et leur compétitivité.
Nous suggérons au gouvernement de modifier ses politiques afin de suivre les recommandations du Conseil consultatif en matière de croissance économique, d'aider les entreprises canadiennes et de réduire le déficit budgétaire du pays en élargissant l'assiette fiscale tout en réduisant les dépenses des programmes. Les consultations que la Chambre de commerce a menées auprès de la communauté des affaires ont souligné quatre mesures que le gouvernement fédéral pourrait prendre pour améliorer la productivité et la compétitivité du Canada.
La première serait d'offrir un contexte fiscal concurrentiel. Le budget de 2018 pourrait accroître la capacité concurrentielle du système fiscal canadien en réduisant le fardeau global des impôts de l'entreprise ainsi que sa complexité et en éliminant les obstacles qui entravent la croissance des entreprises. La Chambre de commerce est d'avis que pour accroître les revenus et pour favoriser la croissance économique, il faudrait réduire les taux d'imposition et étendre l'admissibilité des petites entreprises. Cette baisse des taux d'imposition libérera des fonds, que l'on pourra alors investir pour favoriser la croissance des entreprises. La croissance économique ainsi produite élargira l'assiette fiscale et favorisera la croissance de l'entreprise.
Selon les résultats d'un sondage mené récemment par la Chambre de commerce de Calgary, 41 % des chefs d'entreprises ont affirmé que pour appuyer leur succès, le gouvernement devrait réduire les impôts et les frais financiers des entreprises. Par conséquent, la Chambre de commerce de Calgary recommande au gouvernement fédéral de réduire le taux d'imposition des petites entreprises de 10,5 % à 9 % d'ici à 2019 — conformément à la plateforme de la campagne libérale —, d'augmenter le seuil de revenu des petites entreprises de 500 000 $ à 1 million de dollars et d'abandonner les changements qu'il envisage d'apporter à l'imposition des entreprises privées. Elle demande tout au moins au gouvernement d'étendre cette période de consultations pour discuter adéquatement de ces enjeux et pour examiner en profondeur les effets qu'auraient les modifications fiscales proposées.
Notre deuxième recommandation serait d'améliorer les compétences et la participation de la main-d'oeuvre. Bien que le Canada dispose d'une main-d'oeuvre très qualifiée, sa productivité reste médiocre. La population canadienne vieillit, et la croissance de ses effectifs ralentit. Le gouvernement peut accroître la productivité du pays en encourageant, dans son budget de 2018, la participation active des groupes sous-représentés. En augmentant les taux de participation active des Canadiens qui n'ont pas fait d'études postsecondaires, on ajouterait 38 milliards de dollars au PIB du pays. Ensuite, on y ajouterait 7 milliards de dollars de plus chaque année en ramenant les taux de participation active des peuples autochtones au niveau de ceux des Canadiens non autochtones.
Nos membres ont aussi souligné l'écart entre les compétences que les travailleurs acquièrent et celles dont les entreprises ont besoin, surtout dans le domaine de la technologie numérique. Par conséquent, la Chambre de commerce de Calgary recommande au gouvernement fédéral de créer un vaste crédit d'impôt aux employeurs de tout le Canada qui offrent de la formation ainsi que des placements et des stages postsecondaires. Nous lui recommandons aussi de créer des incitatifs fiscaux à la formation des groupes sous-représentés dans la main-d'oeuvre et aux travailleurs qui ne possèdent pas les compétences nécessaires pour prospérer dans notre monde toujours plus numérisé.
Notre troisième recommandation serait de créer des incitatifs pour l'innovation. Le Canada traîne derrière les autres pays industrialisés dans ce domaine. De tous les répondants des entreprises de technologie, 53 % affirment que le plus grand obstacle à la croissance de leur entreprise est la difficulté de trouver des travailleurs compétents et expérimentés. Le gouvernement fédéral pourrait continuer à collaborer avec la communauté des affaires pour éliminer les obstacles qui limitent l'embauche de travailleurs étrangers hautement qualifiés. Le Canada ne tire pas assez parti de la propriété intellectuelle qu'on y produit. Tous les programmes fédéraux — comme ceux de recherche scientifique et de développement expérimental — encouragent le secteur privé à accroître ses investissements dans la recherche et le développement, mais les entreprises canadiennes ont encore bien de la peine à en tirer des revenus. La Chambre de commerce de Calgary recommande donc que l'on compense ce manque de revenus en réduisant les taux d'imposition sur les revenus générés par des technologies novatrices ou nouvelles développées au Canada. Le gouvernement pourrait établir pour cela ce qu'on appelle communément « la boîte fiscale de propriété intellectuelle » ou « de recherche et développement ».
Notre dernière recommandation serait d'encourager l'investissement de capitaux pour favoriser la croissance de l'entreprise. Au Canada, les entreprises ne se développent pas. Ses 1,2 million de petites et moyennes entreprises sont essentielles à l'innovation et à l'entrepreneuriat. Elles emploient près de 70 % des travailleurs canadiens. Pourtant, 1,4 % seulement des entreprises de taille moyenne deviennent de grandes sociétés. Dans son budget de 2018, le gouvernement du Canada pourrait favoriser la croissance de l'entreprise en éliminant les obstacles qui réduisent l'accès des petites et moyennes entreprises à des capitaux. La Chambre de commerce de Calgary recommande donc au gouvernement de créer pour les investisseurs un crédit d'impôt fédéral similaire aux modèles de crédits provinciaux. Ce crédit équivaudrait à 30 % de l’investissement effectué dans le cadre du programme par rapport aux impôts fédéraux afin d’encourager un plus grand investissement de capitaux dans les petites et moyennes entreprises. Ce programme pourrait être ouvert aux petites et aux moyennes entreprises qui souhaitent étendre leur production.
C'est tout ce que nous avons à vous suggérer. Nous vous remercions beaucoup pour votre temps et votre attention. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Merci.
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Merci de m'avoir offert cette occasion de comparaître devant votre comité aujourd'hui.
Je représente les entrepreneurs en forage et en entretien de puits de pétrole de tout le Canada. Ces femmes et ces hommes travaillent très fort et passent leurs journées entières dans des installations de forage et d'entretien pour creuser et construire les puits de pétrole qui nous fournissent de l'énergie abordable et fiable. Nous sommes très heureux que vous nous ayez offert cette occasion de suggérer des mesures qui aideraient les particuliers et les entreprises du Canada à accroître leur productivité et leur compétitivité.
À notre avis, les Canadiens peuvent être très fiers de l'industrie du pétrole et du gaz de notre pays. La majorité d'entre eux appuient le développement de ce secteur à condition que nous le fassions d'une manière responsable. Nous en sommes sûrs, parce qu'en septembre 2016, notre association a présenté la pétition E-216 à la Chambre des communes. Cette pétition comprenait près de 35 000 signatures appuyant notre industrie pétrolière et gazière ainsi que la construction d'oléoducs.
En outre, depuis février 2016, nous voyageons partout au pays pour discuter avec des Canadiens ordinaires, qui nous disent qu'ils veulent des oléoducs et qu'ils tiennent à ce que le Canada produise du pétrole et du gaz. Ils reconnaissent que ces oléoducs produiraient des milliers d'emplois pour des Canadiens, qu'ils favoriseraient la prospérité de l'économie du pays et qu'ils constitueraient un moyen de transport sûr pour amener aux Canadiens et au reste du monde nos ressources produites de manière responsable et éthique.
Hier, la société TransCanada a annoncé qu'elle annulait ses projets Énergie Est. Cette annulation met fin à cinq années de collaboration et d'examens approfondis ainsi qu'à des centaines de réunions communautaires et de séances de consultation auprès des communautés autochtones. Elle va à l'encontre du soutien de milliers de Canadiens partout au pays. Malheureusement, l'Office national de l'énergie avait annoncé en août dans un communiqué de presse qu'il allait désormais tenir compte des émissions de gaz à effets de serre en amont et en aval pour déterminer si les projets Énergie Est et d'autres projets similaires servent l'intérêt supérieur du public. L'Office ajoutait ainsi à la complexité de la demande de TransCanada. Cette annonce semble avoir été la goutte qui a fait déborder le vase, et TransCanada a mis fin à son projet.
Depuis très longtemps, l'industrie pétrolière et gazière favorise la création d'entreprises et assure la prospérité des familles canadiennes. On pourrait même affirmer que grâce à son secteur des ressources, notre grand pays si peu peuplé a joui, depuis l'avènement de la Confédération, d'un niveau de vie parmi les plus élevés au monde.
Nous sommes convaincus que l'absence d'un accès aux marchés pour le pétrole canadien nuira à l'économie du pays à court, à moyen et à long terme. C'est pourquoi l'annonce d'hier a causé un choc terrible à notre secteur et à tout le pays.
En n'investissant pas dans notre secteur des ressources et en n'établissant pas un système moderne de distribution de nos produits dans les marchés mondiaux, nous mettons notre économie nationale en grave danger. Bien que quelques projets d'oléoducs aient été approuvés, les processus interminables et coûteux ainsi que les délais continuellement causés par de sérieux obstacles réglementaires — quoique souvent redondants —, laissent penser à bien des gens que le Canada ne pourra plus jamais entreprendre de projets d'infrastructures de grande envergure.
Si nous ne construisons pas de nouveaux oléoducs, nous ne pourrons pas soutenir la concurrence des marchés mondiaux. Les investisseurs, les employeurs, les travailleurs spécialisés et les clients le savent. Ils font de moins en moins confiance au Canada et vont offrir leur argent et leur expertise à l'étranger.
Alors que la confiance envers le secteur gazier et pétrolier du Canada s'évapore, les États-Unis, qui sont nos principaux clients, visent avant toute chose à gagner leur indépendance énergétique. Ils ont construit des oléoducs sur une distance de 16 000 kilomètres, ils ont levé une interdiction d'exporter qu'ils observaient depuis 40 ans et ils développent un secteur de gaz naturel liquéfié qu'ils se préparent à vendre dans des marchés mondiaux en pleine croissance. Notre client principal est devenu notre plus grand concurrent. Ses travailleurs et ses entreprises du secteur gazier et pétrolier sont maintenant productifs et concurrentiels.
Si nous ne construisons pas les infrastructures nécessaires pour satisfaire de nouveaux clients, notre secteur, qui emploie 450 000 personnes dans tout le pays et qui demeure la source majeure d'investissements privés au Canada, se trouvera fortement désavantagé et devra laisser la place à d'autres fournisseurs qui, eux, prospéreront. Nous risquons de nous retrouver en marge de ce secteur qui, nous le savons, produit d'excellents emplois et de bons revenus. Ce secteur est le moteur même de la prospérité et de la croissance de notre pays. Il aide les Canadiens et leurs entreprises à produire et à soutenir la concurrence.
Que peut faire notre gouvernement? Eh bien, monsieur le président, nous ne sommes pas ici aujourd'hui pour réclamer de l'argent. Je suis sûr que vous serez heureux d'entendre cela. Toutefois, voici ce que nous suggérons.
Premièrement, soutenir fermement que la construction d'oléoducs relève du gouvernement fédéral et viser en priorité à amener dans les marchés canadiens et mondiaux des produits pétroliers et gaziers générés de manière responsable et éthique.
Deuxièmement, soutenir les organismes de réglementation et les entreprises en leur permettant de commencer la construction de projets de pipeline.
Troisièmement, assurer les Canadiens que ces projets seront surveillés tout au long de leur développement et que les technologies les plus avancées et les meilleures de leur catégorie seront encore meilleures que celles que nous avons actuellement.
Quatrièmement, défendre et faire valoir les bienfaits de notre industrie, y compris nos normes et notre expertise technique de calibre mondial, ainsi que le fait que les revenus de cette industrie contribuent directement aux programmes sociaux et aux efforts humanitaires dont les Canadiens sont si fiers.
Je vous remercie d’être ici aujourd'hui et je serai heureux de répondre à vos questions.
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Bonjour, monsieur le président et membres du comité. Merci de m'accueillir ici aujourd'hui pour mon témoignage.
L'Association canadienne des producteurs pétroliers représente l’industrie du pétrole et du gaz naturel en amont au Canada, qui compte pour environ 80 % de la production canadienne totale.
Il est essentiel de favoriser les investissements pétroliers et gaziers afin de renforcer notre productivité et notre compétitivité nationales. Notre industrie emploie environ 600 000 personnes au Canada, elle contribue à hauteur de 113 milliards de dollars au PIB, soutient 24 000 entreprises partout au pays et achète pour 3,9 milliards de dollars à des entreprises autochtones.
Notre secteur est toutefois en difficulté. La technologie a débloqué une abondance de ressources à des prix inférieurs à ce que l'on croyait possible il y a seulement 10 ans. L'avenir sera caractérisé par des prix plus bas, une volatilité plus élevée et une concurrence accrue, et les États-Unis en ont profité. Les États-Unis produiront une quantité record de pétrole brut cette année et leurs exportations de pétrole et de gaz vers le Canada déplacent l’offre canadienne. Les investissements américains dans le pétrole et le gaz augmenteront de 38 % cette année, ce qui représente 46 milliards de dollars en croissance seulement. Cela correspond à la valeur totale de l'amont canadien.
En revanche, l'investissement dans les sables bitumineux a diminué pour la quatrième année consécutive, passant de 34 milliards de dollars en 2014 à 15 milliards de dollars en 2017. Du côté des activités conventionnelles, même si l’investissement est à la hausse cette année, il demeure encore inférieur de 40 % aux niveaux de 2014.
Les défis auxquels notre secteur est confronté sont à la fois économiques et stratégiques. Les États-Unis déréglementent, favorisent les investissements et élargissent l'accès aux marchés, tandis qu'au Canada, nous estimons qu'entre 40 et 50 différentes initiatives gouvernementales pourraient avoir une incidence négative sur l'industrie.
Une occasion mondiale se présente toutefois au Canada. D'ici 2040, la population mondiale sera de 9,2 milliards d’habitants et la classe moyenne devrait doubler. En conséquence, la demande mondiale d'énergie devrait augmenter de 30 %. Même si les énergies renouvelables feront partie de cette croissance, la demande de pétrole et de gaz naturel augmentera également sensiblement, et le Canada a la possibilité de se positionner comme fournisseur de choix dans le monde. Notre administration est la plus sévèrement réglementée et notre industrie est solidement engagée dans la performance environnementale.
À elle seule, l'Alliance canadienne pour l'innovation dans les sables bitumineux a investi 1,3 milliard de dollars dans les technologies environnementales, et le monde entier le reconnaît. Dans un sondage commandité par l'ACPP auprès de 32 pays et 22 000 personnes, les citoyens du monde entier ont déclaré dans une proportion de deux pour un préférer acheter leur pétrole de pays qui appliquent une politique climatique rigoureuse. S’ils en avaient l'occasion, ces citoyens achèteraient du pétrole et du gaz naturel du Canada plus que de tout autre pays du monde.
Essentiellement, le monde veut plus de pétrole et de gaz canadiens, et tout ce dont nous avons besoin, c'est d'une politique environnementale qui nous permettra de répondre à cette demande. Le régime de l’impôt sur le revenu du Canada est un outil essentiel à cet égard. Pour les sables bitumineux, l'avenir a toujours résidé dans la technologie. Le groupe de travail national sur les sables bitumineux de 1993 a concrétisé cette vision et depuis 2005, les sables bitumineux représentent la troisième source de croissance de l'offre de pétrole à l'échelle mondiale. Il s’agit là d’une réalisation phénoménale.
La prochaine vague technologique mettra l’accent sur la performance environnementale, la réduction des coûts, les émissions de GES, l'utilisation de l'eau et l'empreinte terrestre. Il est toutefois très difficile pour les entreprises de commercialiser de nouvelles technologies en raison des risques et des pressions exercées sur les flux de trésorerie à l’étape de la commercialisation. La déduction pour amortissement accéléré est l'outil le plus important pour favoriser l’investissement dans des projets technologiques à grande échelle. La déduction est un mécanisme qui permet de reporter le paiement de l'impôt au moment où les coûts sont recouvrés et elle s’adresse aux industries qui doivent assumer des coûts en capital initiaux élevés et attendre longtemps avant d’en tirer un avantage. Le groupe de travail national sur les sables bitumineux a pris conscience de la valeur de cet outil, et nous en avons maintenant besoin pour faire progresser la technologie environnementale.
L'ACPP recommande que le gouvernement fédéral présente une déduction pour amortissement accéléré au titre des investissements pétroliers et gaziers dans les technologies propres et la valeur ajoutée.
Du côté des activités conventionnelles, notre secteur est de plus en plus défavorisé. Dans le budget de 2017, les frais d'exploration au Canada ont été réduits de sorte qu’une déduction ne peut être demandée que lorsqu'un puits d'exploration a été jugé infructueux. Ce petit changement a permis de hausser le taux effectif marginal d'imposition et de redevances du Canada d'un demi-point de pourcentage. Même avant cette modification, le Canada était désavantagé par rapport aux États-Unis. Les frais d’aménagement au Canada, ou FAC, qui permettent aux entreprises de passer en charges des coûts en capital incorporels, n'offrent qu'une déduction maximale de 30 %. Aux États-Unis, ces frais sont déductibles de 70 à 100 %.
Nous recommandons que le gouvernement canadien mette à jour le régime des FAC afin de le rendre comparable aux conditions fiscales qui règnent dans l'industrie pétrolière et gazière aux États-Unis. Cette harmonisation permettrait de garantir que les investissements dans les ressources canadiennes ne sont pas considérés comme moins attrayants par rapport aux administrations concurrentes.
En terminant, je vous remercie de m’avoir reçu ici aujourd'hui et je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
:
Membres du Comité permanent des finances, monsieur le maire, bonjour.
[Traduction]
Festivals et événements majeurs Canada, ou FAME, est le porte-parole reconnu de l'industrie des festivals et des événements au Canada. Aujourd'hui, le groupe est devenu une coalition grandissante de 27 des plus grands événements au pays, du Stampede tenu ici à Calgary au TIFF de Toronto,
[Français]
le Festival international de jazz de Montréal et le Festival d'été de Québec,
[Traduction]
pour ne nommer que ceux-là.
Même s’ils disposent globalement d’un budget de près de 450 millions de dollars, les membres de FAME représentent une industrie fragile. La plupart d'entre eux sont des PME et des OSBL. Leur succès populaire ne se traduit pas nécessairement par un succès financier, car bon nombre d'entre eux offrent des activités gratuites et tous sont confrontés à de multiples défis.
FAME Canada a soumis au Comité permanent des finances de la Chambre des communes un mémoire dans lequel il propose la création d'un nouveau programme fédéral pour la croissance des festivals et des événements majeurs. Ce programme est doté d’un budget de plus de 1 million de dollars et il a la capacité d'attirer des touristes internationaux ou de produire un impact économique dans leur région. Le programme de financement décrit dans ce document donnera suite aux priorités du gouvernement du Canada consistant à accroître la productivité des Canadiens en augmentant le taux d’activité sur le marché du travail, la formation, l'éducation et l'expérience, en particulier chez les jeunes.
Plus particulièrement, la formation à la sécurité fait partie intégrante des recommandations de FAME. Les coûts de la sécurité, inutile de le préciser dans la foulée du terrible carnage de Las Vegas, ont explosé et représentent désormais l'une des dépenses les plus importantes des festivals et des événements. Ne serait-ce qu’à cette fin, le programme que nous suggérons serait justifié.
Ailleurs, diverses administrations ont pris conscience de l'importance d'investir dans les festivals et les événements. À lui seul, le Texas investit près de 40 millions de dollars par année dans divers événements. L'Australie a mis au point le programme de partenariat pour les événements. Au Royaume-Uni, les membres de la British Arts Festivals Association reçoivent 13 % de leurs revenus du conseil des arts, alors qu'au Canada, le FAME reçoit à peine 4 % des différents ministères et organismes fédéraux. Un événement auquel j’ai assisté cet été, Winnipeg Folklorama, ne reçoit même pas un sou.
FAME suggère d'utiliser une partie du budget du 150e anniversaire pour créer un fonds permanent qui serait administré par les organismes de développement économique régional du Canada. Parmi les objectifs globaux de ce fonds, mentionnons l'accroissement de la participation et de la portée géographique, l'augmentation des visites et des dépenses touristiques ainsi que l'amélioration de la qualité et de la durabilité des événements majeurs au Canada.
En nous inspirant du Programme des manifestations touristiques de renom, qui a été jugé positif mais qui a néanmoins pris fin en 2011, nous estimons qu'un fonds de 45 millions de dollars par année aurait une grande incidence, mais nous sommes conscients de la situation financière du gouvernement et nous sommes prêts à réévaluer ce montant. À titre d'exemple, le Québec et l'Ontario ont des programmes dans lesquels ils investissent environ 20 millions de dollars par année.
[Français]
Le tourisme est capital pour l'économie canadienne. Il représentait 34 milliards de dollars du PIB en 2016. Je veux insister sur l'importance des festivals et des événements au sein de cette industrie touristique.
[Traduction]
Phénomènes sociaux à l’échelle mondiale, les festivals et les événements sont maintenant considérés comme des produits de conversion qui transforment une vague intention de visiter une destination en projets de voyage concrets. L'année dernière, près de 120 000 touristes ont visité Montréal principalement ou exclusivement en raison du Festival international de jazz de Montréal. Environ 37 000 de ces visiteurs provenaient des États-Unis et plus de 42 000 d’entre eux étaient originaires d'autres pays. Ne profitant que du cinquième des subventions octroyées au Grand Prix de Formule 1 du Canada, le Festival de jazz a presque le même impact économique et produit plus de revenus fiscaux que cette célèbre course automobile. Ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres.
[Français]
Plusieurs études ont démontré l'importance économique des festivals et des événements. En 2009, on évaluait qu'un groupe de 15 des plus importants festivals et événements avait attiré 12,6 millions de participants, avait contribué au PIB à la hauteur de 650 millions de dollars et avait créé ou maintenu 15 600 emplois à temps plein. Cette analyse estimait également que ces 15 événements généraient annuellement des revenus fiscaux et parafiscaux de 283 millions de dollars pour les trois paliers de gouvernement. Il a aussi été démontré depuis que chaque dollar investi par le gouvernement lui en procure 2,5 en taxes et impôts au cours de la même année financière.
[Traduction]
En conclusion, FAME suggère de réaliser une étude d'impact économique dans la première année d'un éventuel programme, et une autre tous les trois à cinq ans afin de mesurer précisément la croissance de l'industrie en fonction des investissements réalisés. Les membres de FAME s'engagent à augmenter le nombre de touristes internationaux au pays, sachant que chaque touriste dépensera en moyenne 1 035 $ pendant son séjour.
FAME s'engage à aider ses membres à développer et à professionnaliser l’industrie autant que possible, et à la représenter du mieux qu’ils le peuvent.
Je vous remercie.
:
Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie de l'occasion qui m'est offerte de présenter les recommandations d'Oxfam en vue du prochain budget fédéral du Canada.
Oxfam est une confédération internationale qui oeuvre dans 90 pays afin de réduire la pauvreté et les inégalités partout dans le monde au moyen du développement à long terme, de l'aide humanitaire et de campagnes de sensibilisation. Nous plaçons les droits des femmes et l’égalité entre les sexes au coeur de tout ce que nous faisons.
Plus tôt cette année, Oxfam a révélé que huit milliardaires étaient à eux seuls aussi riches que la moitié la plus pauvre de l'humanité. Des inégalités extrêmes peuvent aussi être observées au Canada, où deux hommes sont à eux seuls aussi riches que la tranche des 30 % de personnes les plus pauvres de la population canadienne. L'inégalité croissante n’est bonne pour personne. Elle complique la tâche qui consiste à mettre fin à la pauvreté et elle a des conséquences particulièrement néfastes pour les femmes, qui continuent de constituer la majorité des pauvres dans le monde.
Notre modèle économique mondial actuel repose sur la main-d'oeuvre bon marché que représentent les femmes pour maximiser les bénéfices. L'industrie hôtelière en est un parfait exemple. Plus tard au cours du mois, Oxfam publiera un rapport sur la façon dont les hôtels augmentent leurs marges bénéficiaires en offrant des salaires de misère aux femmes de ménage et en les privant d’un emploi stable, et comment ils ferment les yeux sur les accidents du travail et le harcèlement sexuel.
Nous avons interrogé des dizaines de femmes de ménage au Canada, en République dominicaine et en Thaïlande au sujet de l'exploitation dont elles sont victimes.
Avec un et un gouvernement ayant promis une croissance inclusive, le Canada peut commencer à contribuer à la transformation des modèles économiques fondés sur l’exploitation afin de s'assurer que tout travail est payé et évalué de manière équitable. Le gouvernement pourrait commencer par inclure des mesures concrètes dans le budget de 2018.
Avant de présenter des recommandations budgétaires bien précises, permettez-moi de vous faire part de l’expérience de deux des femmes de ménage d'hôtel que nous avons interviewées.
Lei est une jeune Philippine qui travaille comme femme de ménage dans un hôtel de luxe du centre-ville de Toronto. Avant de mener la lutte pour syndiquer les travailleurs de son hôtel, elle devait travailler jusqu'à quatre heures par jour sans salaire pour nettoyer sa charge quotidienne de chambres. Dans les hôtels de luxe, les lits peuvent peser jusqu'à 100 livres. Lei s'est blessée au dos il y a trois ans et son employeur a fait peu d'efforts pour alléger sa charge de travail. Elle souffre maintenant de douleurs chroniques et s'inquiète de ce qui lui arrivera si son corps ne tient pas le coup.
Nous avons également interviewé Candida, une mère de quatre enfants en République dominicaine. Candida travaillait dans un centre de villégiature de luxe à Punta Cana, où de nombreux Canadiens vont en vacances. Elle quittait la maison à 5 heures du matin tous les jours et ne savait jamais à quelle heure elle rentrerait. Elle travaillait jusqu'à 14 heures par jour sans pause, mais elle n’était payée que pour huit heures. Elle voyait à peine ses enfants et l'argent qu'elle gagnait n'était pas suffisant pour joindre les deux bouts.
Ce ne sont là que deux histoires, mais partout dans le monde, des millions de femmes sont exploitées dans le cadre d’un système qui place les profits avant les gens.
Le budget fédéral de 2018 constitue l'occasion pour le Canada de s'attaquer à l'inégalité entre les sexes dans l'économie. J'aimerais souligner nos quatre recommandations clés.
Premièrement, le gouvernement doit amener à un niveau supérieur la budgétisation fondée sur l’égalité entre les sexes. Le gouvernement a franchi une étape importante en présentant le premier Énoncé relatif aux sexes dans le budget fédéral de 2017. Le moment est maintenant venu pour le Canada d'aller plus loin et de veiller à ce que le processus d'élaboration du budget contribue véritablement à l'égalité entre les sexes. Pour ce faire, le gouvernement peut mettre sur pied un comité pour la budgétisation fondée sur l’égalité entre les sexes qui conseillerait le ministre des Finances et pourrait renforcer la capacité qu’ont les ministères d’effectuer une analyse comparative entre les sexes.
Ce comité devrait également veiller à ce qu'au moins 15 % des témoins aux consultations prébudgétaires représentent des organisations de défense des droits des femmes.
Deuxièmement, le gouvernement doit accroître le budget de l'aide extérieure afin de faire preuve d'un véritable leadership mondial en matière de droits des femmes. Le monde s’attend à ce que le gouvernement canadien exerce un leadership pour l'égalité entre les sexes, particulièrement dans un contexte de ressac politique contre les droits des femmes acquis de haute lutte aux quatre coins du monde.
Au printemps dernier, le Canada a présenté sa toute première politique d'aide internationale féministe. La politique établit d’ambitieux objectifs, mais elle ne sera couronnée de succès que si elle est soutenue par de nouveaux investissements audacieux. Le gouvernement doit s'engager à augmenter l'enveloppe d'aide internationale du Canada d'une année sur l'autre en 2018-2019 et à élaborer un plan décennal pour atteindre l’objectif international de 0,7 % du revenu national brut.
Troisièmement, le gouvernement doit prendre des mesures concrètes pour protéger les droits des travailleurs au pays et à l'étranger. Dans le monde entier, les femmes sont surreprésentées au chapitre des emplois précaires qui les maintiennent dans le cercle de la pauvreté. Le gouvernement doit adopter des mesures pour s'assurer que les femmes gagnent un salaire raisonnable en augmentant le salaire minimum pour les employés relevant de la compétence fédérale et en n’octroyant des contrats du gouvernement fédéral qu’aux employeurs qui offrent des salaires raisonnables.
Le gouvernement doit aussi en faire davantage pour obliger les entreprises canadiennes à observer les normes relatives aux droits de la personne dans le cadre de leurs activités à l'étranger. Il pourrait commencer par mettre en place et doter comme il se doit un bureau de protecteur efficace et impartial des droits de la personne chargé d’enquêter sur les violations des droits de la personne commises par des entreprises canadiennes.
Enfin, le gouvernement doit augmenter le budget de Condition féminine Canada. Tout indique que les organismes de défense des droits des femmes représentent la meilleure tribune pour plaider en faveur de solutions politiques visant à améliorer la vie des femmes, mais ils sont gravement sous-financés. Cela pourrait expliquer pourquoi si peu d’entre eux arrivent à contribuer au processus fédéral d'élaboration du budget. Ils n’ont tout simplement pas assez de temps ou de ressources pour le faire. Le gouvernement doit investir à hauteur de 100 millions de dollars dans Condition féminine Canada pour l’aider à mieux financer les organismes de défense des droits des femmes au Canada.
Nous espérons que le Comité tiendra compte de ces quatre recommandations visant à combler l’écart des revenus et à assurer l’égalité des chances entre les femmes et les hommes partout dans le monde.
Merci.
:
Je vous remercie, monsieur le président, ainsi que les membres du Comité. Je suis heureux de vous accueillir ici, à Calgary.
[Traduction]
Merci beaucoup d'être ici présents à Calgary aujourd'hui et de votre dur labeur d'élaboration du budget.
Comme vous le savez, l'économie de Calgary a été durement touchée ces dernières années. Nous avons certes ajouté cet été des dizaines de milliers d'emplois. Nous ne sommes désormais plus la ville où le taux de chômage est le plus élevé au Canada, mais nous arrivons au deuxième rang. Il reste manifestement fort à faire pour soutenir cette fragile reprise économique, et tous les ordres de gouvernement doivent travailler ensemble en ce sens.
La situation actuelle est fort inhabituelle pour nous, ici à Calgary. Nous avons l'habitude d'être le moteur économique du Canada, d’afficher les taux de chômage les plus bas du pays et de partager notre prospérité avec le reste du pays. Nous voulons ravoir ce rôle et nous sommes impatients de collaborer avec vous pour y parvenir.
Dans les quelques minutes que je passerai avec vous ce matin, j'aimerais parler brièvement de six points qui sont très pertinents pour ce que nous faisons ici à Calgary. Les deux premiers concernent l'infrastructure.
Le premier concerne la deuxième phase du plan Investir dans le Canada. Nous sommes extrêmement reconnaissants de l'intérêt que porte le gouvernement fédéral, ainsi que les gouvernements qui l’ont précédé, aux mesures de relance économique et nous avons pu utiliser ces fonds pour bâtir des infrastructures dont les Calgariens avaient désespérément besoin.
Cet été, nous avons pu injecter 2 milliards de dollars dans l'économie grâce à des partenariats avec les gouvernements fédéral et provinciaux ainsi qu'à de bonnes économies financières de la Ville de Calgary. Si vous avez l'occasion de circuler à Calgary pendant votre séjour, vous maudirez l’ampleur des travaux de réfection des routes qui sont en cours, et j’en assume l’entière responsabilité. L’occasion est très belle pour nous de bâtir l'infrastructure dont les gens ont besoin, au moment où les coûts de construction sont inférieurs à ce qu'ils étaient il y a deux ans et où le chômage est élevé.
Nous sommes très intéressés à poursuivre ces travaux, et le gouvernement du Canada doit clairement indiquer quand et comment les municipalités pourront avoir accès aux fonds de la deuxième phase du plan Investir dans le Canada. Pour vous donner un exemple, nous apprécions énormément le financement que nous avons obtenu dans la première phase. Le financement de la deuxième phase annoncé dans le cadre du programme d'infrastructure du transport en commun pour la ligne verte représente le plus gros investissement du gouvernement fédéral dans l'infrastructure de Calgary dans toute l'histoire du pays. Nous en voulons toutefois évidemment davantage, et j'aimerais souligner par le fait même que la ville de Calgary n'a rien reçu des quelque 200 millions de dollars octroyés dans le cadre du Fonds pour l'eau potable et le traitement des eaux usées.
Je tiens simplement à signaler au Comité que la Ville de Calgary soutient les bassins versants de toute la région en fournissant de l'eau potable à la municipalité d'Airdrie et aux villages de Chestermere et de Strathmore. De plus, nous avons récemment accepté de fournir d'autres infrastructures d'approvisionnement en eau potable et de traitement des eaux usées à la Première Nation de Tsuut'ina. J'ai souvent répété que nous ne ferions pas partie du problème d'eau potable chez nos Premières Nations, et que nous ferions au contraire tout notre possible pour le résoudre.
Deuxièmement, j’aimerais parler rapidement de la deuxième phase du plan Investir dans le Canada en ce qui concerne l'investissement dans l'infrastructure verte, et en particulier de la gestion des bassins versants. Nous serions très reconnaissants au gouvernement du Canada d'envisager un engagement financier à l'égard de notre gestion globale des bassins hydrographiques, qui engloberait évidemment l'atténuation des inondations en amont de la ville de Calgary, la gestion de notre approvisionnement en eau potable pendant les années de sécheresse et les projets axés sur l'adaptation aux changements climatiques.
Nous savons tous que les inondations dans le Sud de l'Alberta en 2013 ont été la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l'histoire du Canada, jusqu'aux incendies de Fort McMurray l'année dernière. Même si nous avons fait du bon travail dans les quatre années qui ont suivi, nous avons encore besoin d'aide pour atténuer les inondations en amont de la ville de Calgary. Calgary est une ville construite au confluent de deux rivières dans un endroit que les Pieds-Noirs appelaient Moh-Kins-Tsis , soit le coude. Nous ne pouvons pas déplacer la ville. Nous ne pouvons pas faire plus de place pour laisser couler les rivières. Les rivières sont là pour y rester. En conséquence, il est extrêmement important d’effectuer des travaux d'ingénierie aux fins de mesures d'atténuation en amont.
Nous avons beaucoup parlé d'atténuation en amont de la rivière Elbow et nous parlons actuellement de l'atténuation en amont de la rivière Bow. Ces mesures d’atténuation sont essentielles afin de protéger le centre-ville de Calgary contre d'autres inondations, et comme elles coûtent très cher, nous allons demander au gouvernement fédéral d’y contribuer. En outre, le gouvernement provincial a recommandé l’adoption de mesures énergiques, dans son rapport sur la gestion de l'eau de la rivière Bow paru en août 2017, auquel nous avons été très heureux de contribuer. Nous devons continuer de renforcer notre résilience en prévision d’autres inondations.
Troisièmement, et tous les maires en feront autant, j’aimerais parler de logement abordable. Pour exercer notre rôle de moteur économique, nous avons besoin de logements abordables. Nous devons nous assurer d'avoir des logements abordables dans toute l’étendue du spectre. Pendant de nombreuses années, les gouvernements fédéral et provinciaux ont négligé leurs responsabilités en matière de construction de nouveaux logements abordables. Nous sommes ravis de collaborer avec le dans le cadre d'une nouvelle stratégie nationale sur le logement, avec mes collègues du Caucus des maires des grandes villes de la Fédération canadienne des municipalités, mais il faudra faire davantage.
Il manque à Calgary 15 000 logements abordables pour atteindre la moyenne nationale à ce chapitre, qui est elle même déjà trop basse. Seulement 3 % de notre parc de logements est non commercial, et si nous sommes chanceux, il se construit entre 100 et 150 unités à la fois. J'ai même déjà inauguré des projets de huit logements. Nous avons vraiment besoin de modifier en profondeur notre façon d’envisager le logement abordable.
Je vais passer rapidement sur mes trois derniers points.
Le suivant concerne la lutte contre la pauvreté. Encore une fois, il est temps d'adopter une stratégie nationale de réduction de la pauvreté. Avec de nombreux autres maires, je me suis prononcé en faveur d’une stratégie axée sur un revenu de base; toutefois, qu’il existe ou non une volonté politique en ce sens, nous devons faire de la réduction de la pauvreté une priorité au sein de notre collectivité et nous aimerions travailler en collaboration avec le gouvernement du Canada dans cette optique.
Mon cinquième point concerne la légalisation du cannabis. Vous ne le savez peut-être pas, mais ce sont les villes qui font tout le travail dans ce dossier. Les provinces ont récemment laissé entendre que le partage moitié-moitié des revenus fiscaux tirés du cannabis était injuste, étant donné que les provinces accomplissaient la majeure partie du travail. Dans les faits, ce sont les villes qui accomplissent l'essentiel du travail. Nous devons nous occuper du zonage, de la réglementation, de la prévention et surtout du maintien de l'ordre. En conséquence, nous devons obtenir une part équitable des revenus. Je suggère fortement au gouvernement du Canada d’englober dans tout programme de taxe d'accise sur la marijuana des transferts directs aux municipalités, plutôt que de passer par les provinces.
Un autre problème qui n’en est pas moins très important pour nous concerne les effets dévastateurs que nous vivons ici avec la crise du fentanyl. De trois à quatre personnes meurent chaque semaine d’une surdose de ce stupéfiant. C'est beaucoup plus que le nombre de victimes de collisions automobiles et de crimes violents. Nous sommes très reconnaissants à la ministre de la Santé et à d'autres intervenants de participer à la résolution de cette crise, mais nous avons une demande très précise à vous adresser aujourd'hui, et elle concerne le financement du tribunal de traitement de la toxicomanie de Calgary.
J'ai récemment écrit à la ministre Wilson-Raybould à ce sujet. Solution de rechange offerte dans le cadre du système judiciaire, il s'agit d'un programme incroyablement efficace pour aider les personnes aux prises avec la toxicomanie, mais il faut recueillir des fonds pour le faire fonctionner. On en est donc réduit à vendre des pâtisseries pour faire fonctionner le tribunal de traitement de la toxicomanie de Calgary. C'est tout simplement inadmissible, pour une composante qui fait partie intégrante du système judiciaire. Ce programme se paie de lui-même et on doit même refuser des clients à l’heure actuelle. Nous ne demandons pas grand-chose au gouvernement du Canada. Nos demandes sont minimes, mais elles sont néanmoins essentielles pour améliorer la vie des gens.
Sur ce, je vous remercie beaucoup d'être ici.
Je m'excuse à la fois d’être arrivé en retard et de devoir partir aussi tôt, mais si vous avez des questions pour moi, je resterai ici encore 45 minutes.
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L'occasion qui s'offre au Canada et l'intérêt, je pense, pour la réputation mondiale, sont intimement liés à notre engagement ferme envers la rigueur réglementaire et la protection de l'environnement.
Mon intervention porte en vérité sur le fait que notre industrie, et le secteur des sables bitumineux en particulier, a investi des sommes substantielles, probablement plus que tout autre secteur, dans la technologie environnementale, tout en atténuant les émissions de GES, et ainsi de suite.
L'occasion est relativement belle de faire fond sur ces investissements. Les membres de l'Association canadienne des producteurs pétroliers ont formé la COSIA, l'Alliance canadienne pour l'innovation dans les sables bitumineux. Ils ont investi 1,3 milliard de dollars dans les technologies environnementales, et nous en constatons les résultats. Nos coûts diminuent et nos empreintes deviennent moins lourdes pour l'environnement, pour ainsi dire.
L’impact de l'huile de sables bitumineux, « du puits à la roue », est maintenant comparable à la moyenne en Amérique du Nord du pétrole brut sous l’angle des GES, et c'est la technologie qui nous a permis d'en arriver à ce résultat. Il existe actuellement des technologies de transformation, comme des solvants et la valorisation partielle, qui peuvent réduire d’encore 80 % notre empreinte de GES. C'est un résultat très substantiel qui peut ajouter une grande valeur, mais ces démonstrations coûtent très cher.
Les sables bitumineux représentent un investissement technologique, et le drainage par gravité au moyen de vapeur, ou DGMV, en particulier n'est utilisé en production que depuis 15 ans. C'est en grande partie grâce à d'importants investissements dans la recherche et le développement et à un bon cadre budgétaire si nous avons pu en arriver là où nous sommes aujourd’hui.
La prochaine étape consistera à réduire les risques associés aux technologies nécessaires pour que les entreprises y investissent à une échelle commerciale. Nous ne parlons donc pas d’une mince affaire pour ce qui est du capital.
Ce que j'ai suggéré et demandé à ce comité, c'est de s’engager à cerner les possibilités de recherche et de développement, à améliorer notre performance environnementale et à les définir comme des technologies propres.
Cette mesure est très semblable à ce que le gouvernement fédéral a fait en 2015 en matière d'énergie propre, une déduction pour amortissement qui permet aux entreprises qui investissent dans la réduction de leur empreinte environnementale et de leurs émissions de GES d'amortir ce capital qui modifie la dynamique des investissements, élimine l’effet dissuasif sur l'innovation, et encourage les entreprises à s'améliorer continuellement.
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Tout d'abord, je vous remercie de votre intérêt.
C'est vrai que, dans votre région, nous avons un membre, le Festival de montgolfières de Gatineau. Je suis aussi en contact avec les Grands feux du Lac-Leamy.
En ce qui a trait plus précisément à votre question, je vous dirai que nous avons eu plusieurs discussions avec le gouvernement, avec des fonctionnaires. En effet, rien ne nous empêcherait de faire affaire avec le ministère du Patrimoine canadien. Si c'est la volonté du gouvernement, bien sûr, nous allons y consentir. Toutefois, le fait est que les événements que nous présentons ne sont pas tous culturels.
Le programme pour lequel nous plaidons n'est pas nécessairement un programme culturel, mais bien un programme économique et touristique, qui vient reconnaître la valeur économique et touristique de ces événements. Il s'agit d'un programme qui ressemble aux programmes qui existent autant au Québec qu'en Ontario. Vous savez qu'au Québec, nous avons un programme d'aide financière aux festivals et aux événements qui relèvent du ministère du Tourisme et que, en Ontario, il y a le fameux programme Fêtons l'Ontario. Mutatis mutandis, c'est un peu la même chose que nous souhaiterions voir au palier fédéral. Effectivement, nous avons beaucoup débattu de l'organisation dont nous pourrions relever. Comme je vous le dis, le ministère du Patrimoine canadien est une option.
Nous avons aussi évoqué, au cours des dernières années, la possibilité de créer un conseil canadien des grands festivals, soit quelque chose comme le Fame Council. Toutefois, au cours de discussions, notamment avec les membres et des gens au gouvernement, nous avons considéré que les agences de développement économique régionales étaient plutôt les véhicules les plus appropriés, parce qu'elles travaillent déjà en tourisme, entre autres au Québec. Des interventions sont déjà faites sur le plan du tourisme.
Toutefois, il y a une multitude de possibilités, notamment Destination Canada, qui pourrait aussi accueillir éventuellement le programme. Nous sommes donc ouverts à ces discussions. Pour le moment, nous nous concentrons davantage sur l'objectif que sur le véhicule.
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Oh, logement abordable. Je pensais que vous aviez parlé de l'eau potable. Je suis heureux d'en parler aussi, mais vous pouvez parler de logement à la place. Je peux parler des deux, si vous le voulez.
Le problème à Calgary, bien sûr, c'est que nous ne constatons pas les mêmes problèmes qu’à Vancouver et à Toronto, où le marché du logement est devenu complètement inaccessible, mais nous nous engageons dans la même voie, et nous observons donc une situation où, à mesure que le prix des logements augmente, les gens finissent par devoir louer plus longtemps avant de devenir propriétaires. Lorsque les gens louent plus longtemps, les loyers augmentent, si bien que les gens doivent chercher plus longtemps avant de trouver un logement subventionné. Des gens qui travaillent cherchent un logement subventionné plus longtemps, ce qui signifie évidemment que ceux qui vivent dans l’itinérance et qui cherchent un logement subventionné ne peuvent pas en trouver, et que les refuges pour itinérants deviennent surpeuplés.
Une véritable stratégie sur le logement doit encadrer tous ces éléments. En plus d'être le président de la Chambre de commerce de Calgary, M. Legge est également président d'un organisme appelé Attainable Homes Calgary, qui vise à aider des gens qui travaillent, mais dont les revenus sont modestes, à passer du statut de locataire à celui de propriétaire. De plus, l'un de mes principaux échecs en matière de politiques a consisté à augmenter la réserve du marché des logements accessoires à Calgary, une solution axée sur le marché. En réalité, comme nous avons fait l’erreur de ne pas nous concentrer sur le palier inférieur des logements subventionnés par l’État ou des logements sans but lucratif, nous avons donc créé deux problèmes simultanés. Le premier réside dans le fait que les maisons du dernier grand boom de la construction de logements abordables dans les années 1960 et 1970 ont beaucoup vieilli et que les gouvernements, à tous les niveaux, ont négligé d’investir dans l'entretien nécessaire de leur cycle de vie.
Ici à Calgary, à mesure que les gens quittent ces maisons, nous essayons de trouver des fonds pour les rénover, sans quoi nous devons les retirer du marché. Il nous faut donc mettre l'accent sur la rénovation et l'amélioration du parc de logements existants, ainsi que sur la construction de nouveaux logements, et nous devons envisager plusieurs façons de développer ces nouveaux logements à un coût moindre. Nous étudions plusieurs idées novatrices. Je travaille actuellement avec une organisation appelée Homes for Heroes, qui s’adresse aux vétérans sans abri. On y étudie le phénomène des micro-logements et des logements temporaires pour ces vétérans, mais nous avons vraiment besoin d'argent pour lancer la construction de ces logements et réparer ceux qui existent déjà. En vérité, si nous ne pouvons pas y arriver, au moment où j'essaie d'attirer chez nous Amazon... Ses travailleurs ne vivront pas dans des logements abordables, mais certains d’entre eux auront besoin de logements locatifs, mais nous ne pourrons les leur offrir s’ils sont tous occupés. Nous devons vraiment avoir une reprise de l’offre sur toute la largeur du spectre.
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Vous n'avez pas encore la parole, mais je suis tout de même heureux de vous expliquer la très étrange tournure des événements, la plus étrange, en fait, à laquelle j’aie assisté depuis mes débuts en politique. À l’occasion de cette annonce particulière du gouvernement fédéral, qui coïncidait à l'époque avec l’approche d’une élection fédérale, c'était la première fois qu'un représentant du gouvernement me téléphonait afin de me demander de combien d'argent j’avais besoin. J’avais alors répondu que nous n’avions pour l’instant qu'une estimation de classe cinq. Nous ne faisions que commencer dans ce dossier, et nous ne prévoyions pas l’accélérer. On m’a alors redemandé de combien j’avais besoin.
Nous avons donné notre meilleure estimation de classe cinq, qui est évidemment une estimation très, très préliminaire. Puis, en collaboration avec les nouveaux gouvernements provinciaux et fédéral, ainsi qu'avec les collectivités et les ingénieurs, nous avons tenté de déterminer les besoins logiques de la collectivité. Il a été décidé que nous ne devions pas manquer notre coup, et ce, dès la première fois. Cela signifiait que nous devions creuser des tunnels sous la rivière Bow, ce qui a fait grimper énormément le coût du projet parce qu'il était irréalisable de bâtir un nouveau pont et qu'un TLR au niveau de la rue qui aurait traversé le centre-ville de Calgary aurait augmenté la congestion routière à des niveaux inacceptables pour la circulation automobile. En conséquence, après plusieurs années de consultation majeure, cette estimation de classe cinq a été révisée pour en arriver à une estimation avec laquelle nous sommes très à l'aise. Cela nous permet de construire la partie la plus difficile de ce projet en premier.
Quelqu’un nous a suggéré, pas plus tard qu’hier, de ne pas construire la partie difficile et de ne pas faire passer la ligne au centre-ville, ce qui n'a aucun sens parce qu’il faudrait alors assurer la connexion à une ligne existante à son point le plus congestionné, si bien qu’il serait impossible d’avoir accès au train aux heures de pointe. Je suis donc très à l'aise avec la décision prise par le conseil municipal, en étroite consultation avec la collectivité, de construire la partie difficile en premier.
Nous en avons maintenant pour 10 ans de travaux de construction et nous attendons encore que le gouvernement du Canada précise le calendrier de financement du plan d'infrastructure du transport en commun; nous prévoyons toutefois que le financement sera harmonisé avec celui de la province, qui est étalé sur huit ans. Cela signifie que nous aurons la possibilité, de la neuvième à la treizième année, de poursuivre la construction des parties les plus faciles. Comme nous obtenons 100 millions de dollars à la fois, nous allons construire une station à la fois. La ville est déterminée à poursuivre dans cette voie et ce faisant, nous nous rapprocherons de votre circonscription.
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D'abord, je vous remercie de votre question. Je connais le Festival du Lac des Nations, entre autres.
Chez la plupart des membres de FAME, et du REMI au Québec, on note que les coûts de sécurité ont littéralement explosé au cours de la dernière décennie. Vous savez qu'auparavant la sécurité était souvent confiée à des bénévoles. C'était aussi simple que cela. À présent, à cause de la loi, on doit faire appel à des agences de sécurité, qui sont elles-mêmes payées en fonction d'un décret gouvernemental. Cela fait en sorte que les coûts ont littéralement explosé.
Je vous dirai que, dans l'ensemble, les coûts sont au moins cinq fois supérieurs à ce qu'ils étaient il y a cinq ou sept ans, selon mon expérience et les discussions que j'ai eues avec des organisateurs d'événements. Je pense entre autres à un événement pour lequel il en coûtait près 20 000 $ en matière de sécurité et pour lequel, aujourd'hui, il en coûte 100 000 $. Effectivement, c'est cinq fois plus important.
Il est vrai aussi que nous avons la collaboration des Villes et des forces policières de ces Villes. En effet, celles-ci mettent souvent leurs ressources à notre disposition. Toutefois, sur les sites eux-mêmes, il relève de la responsabilité du festival ou de l'événement d'avoir une sécurité appropriée.
Encore une fois, je veux insister sur le fait que c'est un poste budgétaire qui a littéralement explosé. Évidemment, nous ne pouvons absolument pas le négliger. C'est la sécurité qui compte avant tout. Je crois donc que cela justifie une intervention gouvernementale à cet effet.
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C'est très facile de répondre à cette question.
[Français]
En passant, « inondation » est mon mot favori en français,
[Traduction]
... parce que je n'arrive pas à le prononcer. Merci pour votre question.
Les inondations de 2013 ont coûté 6 milliards de dollars en travaux de réparation directs. Il est pratiquement impossible de chiffrer le coût que représentent ces inondations pour le PIB et l'économie du Canada. Il est extrêmement important d'investir dès maintenant. Prenons, par exemple, les travaux d'atténuation en amont de la rivière Elbow, le réservoir sec de Springbank. C'est un projet de quelque 500 millions de dollars qui vise à prévenir une nouvelle inondation qui a, non pas une chance sur 100 de se produire, mais probablement une chance sur 50 ou sur 20. À mon avis, c'est là un excellent argument économique.
Les travaux sur la rivière Bow sont d'autant plus urgents que toute nouvelle inondation catastrophique sur la rivière Bow forcerait la fermeture du centre-ville de Calgary pour une période indéfinie, comparativement à quelques jours seulement en 2013. Les grandes sociétés qui ont leur siège social au centre-ville seraient peut-être forcées, par leurs compagnies d'assurances, de se déplacer plus loin. Ce serait une perte incalculable pour le PIB canadien, car la contribution de ces sociétés au PIB est très élevée.
En plus des pertes incalculables d'ordre personnel, émotionnel et social, un autre argument économique très solide est le fait que c'est précisément ce genre d'investissement dont nous avons besoin pour maintenir en marche la locomotive économique du pays.
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Permettez-moi de revenir en arrière. Lorsque nous avons examiné la stratégie nationale pour le logement, nous avons travaillé avec le . J'aurais dû commencer par dire que l'engagement du gouvernement de verser 12 milliards dollars dans le logement abordable sur 10 ans est vraiment historique. C'est la première fois que les maires des grandes villes obtiennent exactement ce qu'ils voulaient. Il reste maintenant à trouver un moyen de travailler avec les provinces.
Voici nos trois principales demandes. Premièrement, établir un échéancier précis pour le versement de ces fonds afin que nous puissions planifier à long terme. Deuxièmement, élaborer un mécanisme efficace de collaboration avec les gouvernements provinciaux ou par leur entremise, afin que les municipalités et les organisations à but non lucratif puissent avoir accès à ces fonds. Troisièmement, élaborer des lignes directrices relatives à l'allocation des fonds, qui devraient être sous la responsabilité des administrations locales et consacrés à la construction de nouveaux logements plutôt qu'à la rénovation de l'actuel parc de logements.
Quant à la phase 2 du FITC, Calgary et Ottawa ont un avis divergent à cet égard, étant donné que le gouvernement s'est engagé durant la campagne électorale à consacrer l'argent à la ligne verte. Nous sommes très satisfaits de notre relation avec le et du travail qui a été accompli sur la ligne verte. Comme je l'ai demandé au député Kelly précédemment, le gouvernement fédéral a participé pleinement à toutes nos discussions sur la ligne verte et sa conception, ce qui a été une très bonne chose.
Pour revenir à la phase 2 du FITC, nous devons vraiment regarder la situation à long terme. Nous demandons depuis longtemps un financement stable et à long terme parce que pour les villes canadiennes qui misent sur un réseau de train léger, la durée de ces projets, les travaux de construction de ces réseaux, est plus longue que le mandat de n'importe quel gouvernement. Le but, c'est d'obtenir un financement prévisible à long terme afin que nous puissions emprunter au besoin et planifier les travaux à venir.
Nous avons également beaucoup discuté des véhicules de financement de la dette. Pour la ligne verte, c'est la ville qui supporte la totalité de la dette. Ce coût devrait peut-être être assumé par les gouvernements fédéral et provincial, mais c'est encore la ville qui paie. Le temps est venu d'élargir le dialogue avec le fédéral sur les mécanismes financiers et sur la façon de gérer la dette contractée pour la réalisation de gros projets, notamment du réseau de train léger sur rail. La Banque d'infrastructure du Canada pourrait être un bon point de départ.
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Merci, monsieur le président.
Simplement à écouter les commentaires au sujet d'Énergie Est, je peux comprendre et partager la déception des intéressés, parce que nous, dans les Territoires du Nord-Ouest, sommes passés par un processus semblable dans le cas du pipeline de la vallée du Mackenzie. Nous y avons consacré des années, nous avons regroupé tous les organismes de réglementation sous un groupe cadre et nous avons fait participer les Autochtones à raison de 30 % des actionnaires. Nous avions tous les ingrédients, et pourtant il a fallu longtemps et des milliers de questions. Il faut savoir que, quand nous sommes retournés et que nous nous sommes demandé qui posait les questions, nous nous sommes rendu compte que c'était le gouvernement fédéral qui posait 75 % des questions nécessitant des réponses détaillées.
Les entreprises ont souligné le besoin d'une route dans la vallée du Mackenzie. Nous n'avons pas de route, et les coûts augmentent donc beaucoup de ce fait. Elles ont fini par obtenir leurs permis, et elles les ont encore, mais la situation du marché ne permet pas d'aller de l'avant. On a parfois tous les ingrédients nécessaires, mais la situation n'est pas favorable, et on ne peut pas avancer.
Cela nous laisse devant un vrai défi dans le Nord. Je voulais en parler un peu et, peut-être, poser quelques questions au représentant de la Chambre de commerce de Calgary, parce que vous avez dit qu'il fallait augmenter la participation des Autochtones. J'appartiens aux Premières Nations du Dehcho, et notre jeunesse représente un vrai défi pour l'avenir. On a fait remarquer qu'il y a probablement 150 000 Autochtones sans emploi dans nos communautés. Dans certaines communautés, le taux de chômage atteint 60 %. D'après les prévisions, 400 000 jeunes Autochtones entreront sur le marché du travail ou seront en âge de travailler sous peu. Cela va accentuer les problèmes, et nous n'avons aucun mécanisme de transition de l'école au monde du travail dans notre système. Beaucoup de dirigeants estiment qu'il faudrait peut-être que ce soit une exigence, une sorte de condition attachée aux projets économiques.
J'ai également retenu la suggestion d'un crédit fiscal pour les employeurs. Pensez-vous que cela pourrait être une solution à ce qui s'annonce, à l'augmentation du taux de chômage dans nos communautés?
La mobilité est aussi un problème. La plupart des Autochtones ne vont pas là où il y a du travail. Il faut donc se concentrer sur l'emploi local.
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Je vous remercie de cette question par l'intermédiaire du président, monsieur McLeod.
Vous avez absolument raison de dire que le Canada peut obtenir des résultats positifs grâce à une plus grande participation des Canadiens autochtones au marché du travail. On pourrait réaliser tant de choses: le développement économique des communautés, leur autosuffisance et un meilleur soutien de l'activité économique dans son ensemble.
La proposition axée précisément sur les employeurs permettrait que le perfectionnement des compétences soit étroitement associé aux besoins du milieu de travail. Il existe toutes sortes de mécanismes de financement axés sur la personne. Cela permettrait de garantir que, si on a besoin de tuyauteurs, de soudeurs, de maîtres-brasseurs, ou peu importe, on fasse le lien avec les entreprises concernées, après quoi l'entreprise peut investir de l'argent à l'appui des professions dont elle a besoin. Il y a effectivement des possibilités énormes à faire le lien avec les projets en cours dans l'ensemble du pays, et cela permettrait d'accroître l'emploi et le perfectionnement des compétences parmi les Canadiens autochtones.
Concernant la question d'aller où se trouve le travail, l'une des autres solutions à envisager serait d'investir non seulement dans le perfectionnement des compétences, mais aussi dans certains types de soutien général permettant aux gens d'obtenir un emploi stable, qu'on parle de garderie, de prise en charge des aînés, de soutien au transport, de soutien au logement, etc. Ces moyens permettraient de garder son emploi. Cela ne devrait pas toujours être exclusivement associé au perfectionnement des compétences.
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Merci de ces précisions.
Beaucoup de gens ont fait remarquer que, si l'on pouvait investir suffisamment dans l'éducation et le perfectionnement des compétences des Autochtones, les résultats en vaudraient largement la peine. Nous l'avons vu dans les mines du Nord. Les mines de diamants font un très bon travail, au point qu'elles offrent des programmes de littératie sur place. Beaucoup de gens ont un emploi, notamment les jeunes de nos communautés.
On commence à voir les mêmes problèmes signalés par le maire de Calgary. J'ai été maire dans une autre vie, et, même si je ne représentais qu'une population de 800 personnes, les problèmes étaient les mêmes. Dans le secteur d'exploitation du diamant, la mine d'Ekati, par exemple, compte 200 Autochtones parmi ses employés. Mais, quand ils rentrent chez eux, ils rentrent dans des unités de logement social. Ils encombrent le système parce qu'il n'y a pas de marché ni de mécanisme d'accès à des logements abordables dans ces communautés. Nous comptons sur une stratégie nationale du logement pour changer la situation.
J'aimerais demander au maire de chiffrer le déficit d'infrastructure. J'ai regardé le déficit grimper dans toutes nos communautés au pays, dans tout le Nord, et je l'ai vu à l'échelle du territoire. Il continue d'augmenter et le rattrapage va être très difficile. À combien cela se chiffre-t-il? J'ai également entendu le maire de Yellowknife dire qu'il y a beaucoup de projets de construction dans sa ville, plus que jamais auparavant, mais le logement continue d'être un problème là-bas aussi.
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Je peux certainement fournir au Comité des chiffres à jour sur le déficit d'infrastructure de notre municipalité. Nous n'avons pas fait ce calcul depuis un certain temps, mais il serait relativement facile de le faire. Je suggère également au caucus des maires de grandes villes de la Fédération canadienne des municipalités, qui tient des chiffres à jour, de s'assurer que le Comité ait accès à ces chiffres.
Cela dit, quand on ramène le tout au transport en commun à l'échelle de la municipalité, quand on évalue l'infrastructure qu'il faut encore construire, on parle, au minimum, de 10 milliards de dollars. En matière de logement abordable, on a besoin de 15 000 unités. Si on multiplie par le coût moyen d'une unité, on parle de quelques milliards de dollars ici. Et il ne s'agit que du transport en commun et du logement. Ce qui coûte cher, bien sûr, ce sont les infrastructures routières et les installations d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées. La municipalité de Calgary, par exemple, court une dette d'environ 3,8 milliards de dollars, dont l'essentiel est attribuable à l'infrastructure d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées. Pour une ville de cette importance, qui compte 1,2 million d'habitants, c'est dans l'ordre de 20 milliards de dollars d'infrastructure non financée. Il suffit ensuite de multiplier par le nombre de municipalités du pays.
Maintenant, la bonne nouvelle, c'est que le gouvernement précédent et celui-ci en ont tenu compte comme ne l'avaient pas fait les gouvernements antérieurs, et nous avons mis tout cela en pièces dans le cadre de nos mesures de stimulation économique, mais aussi dans le souci réel des besoins en matière d'infrastructure. Je vais vous donner un exemple très bref.
Lorsque j'ai été élu pour la première fois, j'ai créé à Calgary le tout premier fonds permanent pour l'infrastructure sociale. Voyez-vous, l'infrastructure du transport et l'infrastructure de l'environnement profitent de la taxe sur l'essence et d'autres formes de financement. Nous n'avions rien pour construire des bibliothèques, des centres de loisirs, des casernes de pompiers, et nous avons mis de côté, à même notre assiette fiscale, 42 millions de dollars par an, dont 50 % pour l'entretien et l'amélioration des installations existantes et 50 % pour la construction de nouvelles installations. Cela nous a permis de construire des bibliothèques et quatre centres de loisirs, mais aussi d'acheter de l'équipement de protection pour les pompiers et les casernes de pompiers. Il faut le faire soi-même. Personne ne veut financer la rénovation d'un casier ou la réparation d'un toit qui coule dans un aréna de hockey, mais ce sont des choses qu'il faut faire.
Sur ce, je dois vous quitter.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous. Merci de m'accueillir. Je serai bref, parce que j'ai hâte d'entendre vos questions.
Je suis le président et chef de direction de l'Association canadienne de pipelines d'énergie. Nous représentons les 11 principaux pipelines de transmission qui transportent 97 % de toute la production canadienne de gaz naturel et de pétrole brut. Nous vous remercions de nous donner la possibilité de vous dire ici comment le gouvernement pourrait aider notre secteur d'activité à être plus concurrentiel.
Il est clair que, pour rester concurrentiel, notre secteur a besoin d'une réglementation garantissant certitude et stabilité. Les investisseurs vont ailleurs parce qu'ils estiment que la réglementation canadienne n'offre pas de certitude, ce qui veut dire des risques, des coûts et des délais supplémentaires. Nous sommes encouragés par les remarques du , qui a dit que le gouvernement comprend notre besoin de prévisibilité et de stabilité. C'est aux gouvernements qu'il revient de créer les conditions propres à maintenir la compétitivité du Canada. Si nous n'assumons pas cette responsabilité, nous risquons de perdre des occasions de commercialiser nos ressources. Nous espérons que c'est un objectif commun à tous ici, aujourd'hui.
Le secteur des pipelines dresse des plans à long terme. Même des changements mineurs dans la réglementation ont des répercussions importantes. Quant aux changements importants, il faut des années pour s'y adapter, et ils entraînent énormément d'incertitude et de risques. Par ailleurs, les changements en cours dans la réglementation ont créé un supplément d'ambiguïté, multiplié les délais et le double emploi des efforts et politisé les enjeux. Comme vous l'imaginez, nous sommes très nerveux en ce moment, cela peut se comprendre.
L'ACPE est favorable à un point de vue équilibré sur l'économie et l'environnement. Nous avons vigoureusement participé à toutes les consultations du gouvernement au sujet de la réforme de la réglementation dans le but d'essayer de l'aider à trouver un juste équilibre, propice à la certitude et à la stabilité, dont il dit comprendre l'importance pour notre secteur d'activité.
Cela dit, une grande partie du débat portant sur la nécessité d'une réforme de la réglementation est axée sur les nouveaux grands projets. Ce qu'on semble perdre de vue, cependant, c'est l'impact potentiel de ces changements sur le fonctionnement actuel et la pérennité de notre réseau actuel de pipelines. C'est un souci de première importance pour nous.
L'infrastructure de pipelines du Canada est d'envergure internationale. Depuis plus de 10 ans, les entreprises de l'Association livrent du pétrole et du gaz en affichant un bilan de sécurité de 99,99 %, et nous essayons continuellement d'améliorer ce bilan. Nous sommes un chef de file mondial en matière de technologie et d'innovation dans le domaine des pipelines. Nous comprenons bien que le secteur énergétique est en train de passer à une économie produisant moins de carbone. Nous sommes informés des raisons pour lesquelles nous n'aurions pas besoin de nouveaux pipelines. Mais, selon le document intitulé « International Energy Outlook 2017 », la consommation mondiale de pétrole et de gaz représentera encore 77 % de la consommation d'énergie en 2040. Il est donc clair que la demande de pétrole et de gaz se maintiendra et qu'on aura donc besoin de pipelines.
Il existe au Canada d'énormes possibilités de mise en valeur des ressources en dehors des sables bitumineux. Les champs de Montney et de Duvernay contiennent d'importantes nouvelles ressources. Le mois dernier, la Commission nationale de l'énergie a conclu que Duvernay pourrait produire 3,4 milliards de barils de pétrole commercialisable, 76 billions de pieds cubes de gaz naturel et 6 milliards de barils de liquides extraits du gaz naturel. Ces champs représentent une possibilité énorme pour l'avenir du Canada.
En conclusion, nous tenons à attirer votre attention sur deux points. Premièrement, nous encourageons le gouvernement du Canada à s'engager à élaborer une réglementation qui garantisse certitude et stabilité à notre secteur d'activité. Deuxièmement, dans le prochain budget, nous espérons que le gouvernement fera une déclaration sans équivoque sur l'importance du secteur des ressources naturelles pour l'économie canadienne, l'emploi, les revenus du gouvernement et les investissements commerciaux. Il n'y a pas un seul document fédéral qui soit plus attentivement examiné par les économistes et les investisseurs que le budget. Tout ce que nos entreprises ont besoin d'entendre, c'est un message clair soulignant l'importance du secteur des ressources.
Merci. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à vous et aux membres du Comité. Merci de votre invitation à venir vous parler aujourd'hui.
Je suis l'économiste en chef des Manufacturiers et exportateurs du Canada. Je fais ce travail ici, à Calgary, et je suis ici pour représenter notre organisation, qui compte 2 500 membres directs du secteur de la fabrication et des exportations. Notre réseau représente environ 82 % de tout le secteur manufacturier et 90 % des exportateurs du Canada.
Je veux d'abord féliciter le Comité d'axer ces consultations prébudgétaires sur la productivité et la compétitivité. La productivité est le moteur le plus important de la prospérité des Canadiens. Une économie productive attire les investissements, crée des emplois, facilite la croissance des salaires et améliore le niveau de vie de tous les Canadiens. Malheureusement, notre bilan n'est pas enviable à cet égard. Selon des données de l'OCDE, la productivité globale de la main-d'oeuvre au Canada est l'une des pires du G7. La productivité des États-Unis est de 30 % supérieure à la nôtre, et celle de l'Allemagne de 38 %. La situation est généralement la même dans le secteur manufacturier. Ce qui inquiète le plus, c'est l'écart entre le Canada et les États-Unis. La productivité des manufacturiers américains est de 150 % supérieure à ce qu'elle était en 1990. Au Canada, la proportion est de 73 %.
Pourquoi cet écart de productivité dans le secteur manufacturier? Nous devons affronter un certain nombre de problèmes spécifiques. Comparativement aux chefs de file mondiaux du secteur manufacturier, nos entreprises n'investissent pas suffisamment en capital, dans la machinerie et dans l'équipement. En général, nous sommes lents à adopter les nouvelles technologies. Nos résultats en matière de recherche-développement, d'innovation et de commercialisation de nouveaux produits sont faibles. Et, en plus, le contexte canadien en termes de coûts d'exploitation se détériore lentement à mesure que les coûts énergétiques, les salaires minimums et le fardeau fiscal général augmentent.
Nous sommes convaincus que cette tendance peut être inversée grâce à des mesures idoines. Les nouvelles technologies de pointe offrent une occasion unique de tirer parti des atouts du Canada et de nous engager dans une nouvelle ère de prospérité pour le secteur manufacturier et, par extension, pour l'économie canadienne tout entière.
Dans notre mémoire officiel au Comité, nous avons recommandé un certain nombre de mesures visant à faciliter la réalisation de cet objectif, et, durant le temps qui me reste, j'aimerais souligner quelques-unes des plus importantes.
Premièrement, le gouvernement du Canada a pris une mesure solide pour aller de l'avant cette année avec la création du fonds d'innovation stratégique de 1,3 milliard de dollars sur cinq ans, dans le but de stimuler l'innovation et l'investissement dans les nouvelles technologies. Nous pensons que le budget de ce programme devrait passer à 2 milliards de dollars par an, que le programme devienne permanent et que la moitié des fonds devrait être réservée aux systèmes de fabrication avancés.
Deuxièmement, le gouvernement fédéral devrait créer une déduction pour amortissement accéléré permanente spécifiquement applicable aux technologies destinées aux systèmes de fabrication avancés. Cette nouvelle déduction permettrait aux manufacturiers de réclamer une radiation immédiate, dès la première année, de toutes les dépenses en capital admissibles engagées au titre de nouvelles technologies, y compris des logiciels.
Troisièmement, il faut réformer le régime fiscal des entreprises et la réglementation. Les mesures dispersées, comme les changements apportés à l'imposition des entreprises privées, ne règlent pas les problèmes de fond. Nous demandons au gouvernement du Canada de s'engager à procéder à un examen complet du régime fiscal des entreprises pour veiller à ce qu'il soit concurrentiel à l'échelle globale, qu'il favorise l'innovation, l'entrepreneuriat et la croissance et qu'il soit simple, transparent et équitable.
Cet examen est d'autant plus urgent compte tenu de l'orientation apparente de la réforme fiscale aux États-Unis. On ne peut pas oublier que le Canada concurrence directement les États-Unis pour attirer les investisseurs vers ses entreprises. Le régime fiscal n'est peut-être pas le seul critère dont les investisseurs tiennent compte, mais c'est un facteur important. Il ne faut pas prendre à la légère les écarts importants qui séparent le Canada et les États-Unis.
Les deux autres recommandations que je tiens à souligner aujourd'hui portent sur la main-d'oeuvre et les compétences. Tout effort pour stimuler l'innovation et l'adoption de nouvelles technologies tombera à plat si l'on n'a pas de main-d'oeuvre bien formée et adaptable, des esprits créatifs et des mains habiles pour tirer le meilleur parti de ces nouveaux instruments.
Il faut d'abord améliorer la subvention canadienne pour l'emploi. Il faut savoir que les Manufacturiers et exportateurs du Canada et les entreprises de fabrication en général appuient vigoureusement ce programme. Nous estimons qu'il devrait être permanent et que son budget devrait être augmenté. Nous demandons également que l'éventail des programmes de formation admissibles soit élargi et qu'une aide soit accordée aux initiatives de formation sur plusieurs années.
Le deuxième enjeu est celui de la composition de la main-d'oeuvre dans le secteur de la fabrication. Ce secteur est dominé par les hommes. Les femmes ne représentent que 48 % du bassin de main-d'oeuvre, mais elles occupent moins de 5 % des emplois dans certains métiers spécialisés de la production. En intéressant plus de femmes à ces emplois, on ferait beaucoup pour résorber les pénuries de main-d'oeuvre et de compétences dans le secteur manufacturier. Nous recommandons par conséquent au gouvernement de collaborer avec le secteur privé pour attirer plus de femmes vers les emplois de ce secteur, en commençant par prendre des mesures pour accroître le nombre de femmes dans les programmes d'enseignement des métiers spécialisés et des métiers techniques et scientifiques.
Pour terminer, permettez-moi de dire encore une fois que nous appuyons vigoureusement l'orientation des consultations vers la productivité et la compétitivité. Une économie plus productive est source de prospérité pour la société, multiplie les emplois, fait augmenter les salaires et offre plus de possibilités à tous les Canadiens.
Merci de votre temps. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Bonjour et merci de votre invitation.
Je m'appelle Dave Kaiser et je suis ici aujourd'hui au nom de l'Association des hôtels du Canada. Dans mon emploi de jour, je suis le président et chef de direction de l'Alberta Hotel and Lodging Association.
Je suis accompagné par Leanne Shaw, vice-présidente de l'Alberta Hotel and Lodging Association, mais aussi propriétaire du Country Inn & Suites right, ici à Calgary. Leanne est très représentative des nombreuses entreprises familiales qui exploitent des hôtels dans ce pays.
L'Association des hôtels du Canada est fière de représenter plus de 8 000 hôtels, motels et lieux de villégiature, englobant un secteur de 18,4 milliards de dollars au Canada. Le secteur canadien de l'hôtellerie emploie directement ou indirectement plus de 304 000 personnes, représente un moteur important de l'économie canadienne et produit des recettes d'environ 8,1 milliards de dollars pour les trois paliers de gouvernement.
En réponse aux questions du Comité, mes remarques tourneront autour des mesures qui aideraient les entreprises canadiennes à être plus productives et concurrentielles.
Nous sommes ici porteurs de deux messages importants. Premièrement, nous avons besoin de règles équitables pour l'économie du partage; et, deuxièmement, nous avons besoin de fonds permanent pour faciliter le travail important accompli par Destination Canada pour commercialiser les produits du Canada dans le monde.
La semaine dernière, l'Association des hôtels du Canada a publié un nouveau rapport d'étude, le plus complet du genre. Les auteurs ont examiné le marché locatif à court terme au secteur hôtelier du Canada, en s'intéressant plus particulièrement à Airbnb, considérée comme la plateforme numérique de partage d'habitation la plus utilisée au Canada.
Les résultats de l'étude révèlent que les exploitants commerciaux progressent exponentiellement et sont largement en avance sur les véritables activités de partage d'habitation. Il faut cependant s'alarmer du fait que 17 % seulement des recettes d'Airbnb au Canada proviennent effectivement de partages d'habitation. Cela veut dire qu'environ 80 % des recettes d'Airbnb à l'échelle nationale, soit 462 millions de dollars, proviennent de locations en l'absence du propriétaire. Cette activité commerciale non réglementée a donné lieu à des conséquences indésirables, dont la perte de logements abordables, la perte de recettes fiscales pour le gouvernement, la perturbation de quartiers et le risque pour les clients qu'il n'y ait pas de normes de santé et de sécurité en place.
Les lois fiscales en vigueur au Canada ne sont pas conçues pour l'économie numérique du XXIe siècle. Ces lois doivent être mises à jour afin que toutes les entreprises du secteur de l'hébergement soient assujetties aux mêmes règles.
En 2016, les clients d'entreprises hôtelières légitimes ont versé environ 2,2 milliards de dollars de taxe à la consommation et de frais sur la seule location de chambres. Si les mêmes taxes et frais étaient appliqués aux recettes d'Airbnb, le secteur d'Airbnb au Canada pourrait produire 85 millions de recettes fiscales pour l'économie canadienne.
D'autres pays ont pris des mesures. Airbnb est désormais tenue de percevoir une taxe à la valeur ajoutée sur ses frais de service dans les pays de l'Union européenne, en Suisse, en Norvège, en Islande, en Afrique du Sud et au Japon, entre autres. Le Canada devrait emboîter le pas.
Aujourd'hui, nous invitons le gouvernement fédéral à modifier la Loi sur la taxe d'accise pour instaurer des conditions équitables pour les hôtels. Airbnb et d'autres plateformes en ligne du même genre devraient être tenues d'exiger et de reverser la TVH sur les frais de services facturés aux hôtes et aux clients.
Nous recommandons également au comité des finances, à Finances Canada et à l'Agence du revenu du Canada de procéder, en collaboration avec l'Association des hôtels du Canada, à un examen ciblé des politiques fiscales applicables au secteur de la location à court terme, dans le but de créer des conditions équitables pour tous. Soyons clairs, nous ne sommes pas contre ceux qui partagent leur logement pour se faire un peu d'argent, mais contre les exploitants commerciaux qui fonctionnent comme des hôtels sans assumer les mêmes responsabilités fiscales. La concurrence est une bonne chose, mais elle doit être loyale.
Enfin, j'aimerais remercier le gouvernement de son engagement, dans le dernier budget fédéral, à augmenter le financement de Destination Canada pour le faire passer à 95,5 millions de dollars. Cela permettra de stabiliser la stratégie de commercialisation du Canada et de maintenir sa part actuelle du marché. Pour profiter de cet élan et réaliser l'objectif du gouvernement selon une nouvelle vision du tourisme qui ferait du Canada l'un des dix pays le plus visités au monde d'ici 2025, le Canada aura besoin de plus d'investissements concurrentiels. Nous pensons qu'un mécanisme de financement axé sur le rendement serait le meilleur moyen d'y parvenir.
Merci de votre temps. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur Easter, et bonjour à tous. Je suis le vice-président de l'Association nationale des engraisseurs de bovins et je tiens, moi aussi, à vous remercier de l'invitation à donner notre point de vue sur le budget de 2018. Avant de commencer, je voudrais revenir sur le budget de 2017.
Le secteur agricole du Canada a été très heureux de l'importance accordée, dans le budget de 2017, au rôle de l'agriculture et de l'agroalimentaire dans l'économie nationale et à notre capacité à y contribuer plus largement. Nous sommes d'accord avec les conclusions du conseil consultatif sur la croissance économique, qui a produit le rapport Barton, référencé dans le budget de 2017. Nous pensons, nous aussi, qu'une expansion de la classe moyenne à l'échelle globale et un accroissement de la demande de produits alimentaires créent une occasion importante pour le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire au Canada.
Comme je l'ai dit au Comité l'année dernière, et le budget en est le reflet dans une certaine mesure, le Canada a effectivement tous les éléments nécessaires pour devenir une véritable superpuissance agricole. S'agissant du boeuf, qui, au poids, est notre produit agricole le plus important, nous avons en main tous les ingrédients du succès: de vastes terres arables, une grande richesse en eau, de vastes pâturages naturels, une génétique supérieure, un bon climat, un approvisionnement complet en céréales fourragères, des tonnes d'expérience et de savoir-faire, et un système de protection de la salubrité des aliments de catégorie internationale.
L'objectif énoncé dans le budget de 2017 de faire passer les exportations agricoles du Canada de 56 à 75 milliards de dollars d'ici 2025 est tout à fait sensé, mais cela ne se fera pas automatiquement, et certainement pas sans des politiques et des programmes d'appui, notamment dans le secteur du boeuf.
Le Canada exporte actuellement entre 40 et 45 % de sa production bovine. En 2016, nous avons exporté 360 000 tonnes métriques de boeuf, pour une valeur de 2,3 milliards de dollars, comparativement à 2,2 milliards un an plus tôt et à 1,9 milliard en 2014. Tout cela semble encourageant, mais tout ne va pas tout à fait bien. Notre cheptel national est inférieur aux niveaux antérieurs. En 2005, nous avions près de 13 millions de têtes. En 2017, le chiffre est d'un peu moins de 10 millions, soit une baisse de 22 %. En 2005, la production de bovins gras s'élevait à 3,6 millions de têtes. L'année dernière, elle a été de 2,4 millions de têtes, soit une baisse de 34 %. Il y a lieu de s'inquiéter que le secteur perde sa masse critique. Cela étant, il est peut-être temps d'adopter de nouvelles politiques, de créer de nouveaux programmes, et même de se doter d'objectifs pour inverser certains signes de déclin troublants.
J'en viens au budget de 2018: comment le Canada peut-il faire passer ses exportations de produits agricoles et agroalimentaires à 75 milliards de dollars et comment le secteur du boeuf peut-il y contribuer? Nous pensons que la compétitivité est le préalable essentiel à la croissance et à la possibilité d'atteindre ce but. Cela étant, je frais cinq suggestions au Comité.
La première concerne la main-d'oeuvre, et je crois que c'est le problème le plus important dans le secteur agricole et agroalimentaire. Une pénurie de main-d'oeuvre à la fois grave et chronique entrave notre compétitivité et limite notre croissance. Nous sommes très satisfaits des recommandations du Comité HUMA sur le programme des travailleurs étrangers temporaires et de la décision énoncée dans le budget de 2017 d'éliminer la règle de la durée cumulative de quatre ans et de maintenir l'exemption de certains employeurs à l'égard du plafonnement du programme.
Nous sommes très satisfaits de l'investissement de 200 millions de dollars dans le programme des travailleurs étrangers temporaires et de l'engagement pris dans le budget de faire participer les parties intéressées aux améliorations du programme et de faciliter l'accès à la résidence permanente. Ces mesures sont en cours, mais les progrès sont lents, les lourdeurs administratives demeurent, et le besoin de main-d'oeuvre reste important.
Dans le budget de 2018, nous invitons instamment le gouvernement à donner suite à ses engagements antérieurs et à veiller à ce que le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire ait facilement accès à la main-d'oeuvre dont il a besoin pour rester concurrentiel et garantir sa croissance.
Le deuxième problème est l'infrastructure rurale. Le secteur agricole et agroalimentaire est certainement bien placé pour devenir un moteur économique, mais il y faut une solide infrastructure rurale locale. Les exploitations agricoles se trouvent dans de petites municipalités rurales, dont l'assiette fiscale est modeste et où il est très difficile de répondre au besoin d'infrastructures locales aptes à produire des avantages à l'échelle nationale.
La création du nouveau Fonds national des corridors nationaux et de la Banque de l'infrastructure du Canada, annoncée dans le budget de 2017, était une bonne nouvelle. L'investissement de 10 milliards de dollars dans les ports et portes d'entrée et de 2 milliards de dollars dans les routes et ponts des zones rurales était aussi une bonne nouvelle. Mais l'infrastructure rurale est encore peu soutenue comparativement aux investissements consentis dans les zones urbaines. Quelque 2 milliards sur 11 ans pour financer des éléments d'infrastructure rurale dispersés dans tout le pays, cela ne va pas très loin. Pendant ce temps-là, les pressions augmentent.
Dans la circonscription de Lethbridge, où il manque 3,5 millions de fonds annuels pour les routes et les ponts, l'administration a imposé une taxe professionnelle à tous les producteurs de bétail. Pour les engraisseurs de bovins, cela représente 3 $ par tête. Un exploitant de parc d'engraissement local comptant 50 000 têtes a payé 150 000 $ d'impôt local de plus l'année dernière. Ce genre de choses risque de faire beaucoup de tort, notamment si les bovins commencent à migrer aux États-Unis, ce qui réduira la réserve de bétail pour les entreprises canadiennes.
Dans le budget de 2018, le gouvernement est invité à accroître ses investissements dans les infrastructures rurales pour soutenir l'agriculture et à mettre en place un financement important et continu qui nous permettra de demeurer concurrentiels et de faire croître nos exportations.
Troisièmement, pour ce qui est de la fiscalité, les gouvernements fédéral, provinciaux et locaux mettent en place des mesures fiscales qui ont une incidence négative sur la compétitivité. À l'échelon fédéral, on constate que les modifications apportées à la Loi de l'impôt sur le revenu devraient laisser moins de revenu dans les poches des agriculteurs et limiter leur capacité à prendre de l'expansion. À l'échelle provinciale, une nouvelle taxe sur le carbone pourrait augmenter les coûts pour les producteurs, jusqu'à 7 $ par tête. Localement, la taxe d'entrée imposée à Lethbridge a été initialement fixée à 3 $ par tête, mais les plans prévoient que ce montant passera à 4 $.
On constate ici un cumul fiscal qui inquiète les producteurs. Nous estimons que le total de ces taxes pourrait atteindre 14 $ par tête. La marge bénéficiaire annuelle moyenne d'une exploitation d'engraissement du bétail au Canada, au cours des 10 dernières années, s'établit à 18 $ par tête. Cela représente 75 % de la marge bénéficiaire.
Dans le budget de 2018, le gouvernement est invité à faire en sorte que toute modification apportée à la Loi de l'impôt sur le revenu n'ait pas d'incidence négative sur les agriculteurs, les éleveurs et les engraisseurs au Canada, ni sur leur capacité à soutenir la concurrence, à prendre de l'expansion et à accroître leurs exportations.
Quatrièmement, il y a les obstacles réglementaires. L'ANEB se réjouit de l'engagement pris dans le budget de 2017 de progresser dans le sens de l'harmonisation de la réglementation avec nos partenaires commerciaux grâce aux 6 millions de dollars investis dans le Secrétariat du Conseil du Trésor et le Conseil de coopération en matière de réglementation. Dans le budget de 2018, nous exhortons le gouvernement à respecter ces engagements financiers et à réitérer les avantages commerciaux de la réforme de la réglementation.
Cinquièmement, parlons des échanges commerciaux. L'ANEB est un ardent défenseur de la libéralisation des échanges et des accords récents comme l'AECG, l'Accord de libre-échange Canada-Corée du Sud et le processus du PTP. Tous ces éléments sont essentiels à la réalisation de nos objectifs d'exportation. Cependant, nous devons résoudre nos problèmes de main-d'oeuvre, d'infrastructures et de fiscalité. Sans cela, nous ne pourrons tout simplement pas profiter de ces nouveaux débouchés parce que nous ne serons pas concurrentiels.
Dans le budget de 2018, le gouvernement est aussi invité à veiller à ce que nos politiques et nos priorités commerciales ne soient pas minées par des mesures ou par l'absence de mesures sur d'autres fronts stratégiques. La concurrence internationale exige le renforcement de politiques qui ne fonctionnent pas à contre-courant.
Enfin, nous félicitons le gouvernement d'avoir inclus le nouveau partenariat agricole canadien de 3 milliards de dollars. L'ANEB encourage le gouvernement, une fois qu'il aura accompli cette lourde tâche, à créer le Conseil de la croissance agroalimentaire, comme le recommande le rapport Barton.
Cela dit, je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Je vous remercie.
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Merci et bonjour. Je m'appelle Ray Orb et je suis président de la Saskatchewan Association of Rural Municipalities, ou SARM.
La SARM est une association indépendante qui représente les 296 municipalités rurales de la Saskatchewan. Je suis heureux d'avoir l'occasion d'être parmi vous aujourd'hui pour vous parler des priorités de la Saskatchewan rurale pour le prochain budget de 2018-2019.
L'objectif consistant à accroître la productivité pour tous les Canadiens, pour les entreprises et pour les collectivités, est important puisqu'il est question d'assurer le bien-être général du Canada, mais la SARM s'inquiète de la planification fiscale proposée qui vise les sociétés privées, car les changements entraîneront d'importantes complications pour le secteur agricole, secteur que le gouvernement fédéral a pourtant désigné comme principale source de croissance économique de l'avenir, dans son dernier budget.
La Saskatchewan a la plus forte proportion d'exploitations agricoles constituées en société, dans toutes les Prairies. Un quart de ces exploitations ont été constituées en société en 2016. Depuis des décennies, les agriculteurs sont encouragés à se constituer en société par les ministères provinciaux de l'Agriculture et par les agents du fisc, parce que le régime fiscal facilite le transfert de la ferme au sein de la famille. Les modifications proposées menaceraient les transferts des exploitations et permettraient aux acheteurs étrangers et aux membres extérieurs à la famille d'acheter plus facilement des terres.
La Saskatchewan rurale est fière de ses exploitations familiales. En juin dernier, la Information Services Corporation a honoré 182 familles de la Saskatchewan en leur remettant le prix ISC Century Family Farm Award, qui reconnaît les familles ayant conservé la même ferme ou le même ranch pendant au moins 100 ans. L'histoire de la Saskatchewan a été façonnée par l'héritage de fermes et de terres léguées génération après génération.
La productivité des régions rurales de la Saskatchewan pourrait être améliorée et soutenue à condition d'adopter les priorités suivantes.
La large bande est devenue tellement répandue dans notre vie quotidienne que celui qui n'a pas accès à un service fiable ou qui n'a aucun service souffre par son incapacité à intégrer l'économie et la société. La fiabilité et la qualité du service sont devenues extrêmement importantes, voire essentielles, pour toutes les entreprises se trouvant dans nos collectivités au Canada. Ce service n'est pas moins nécessaire dans les zones rurales que dans les zones urbaines.
La SARM remercie le gouvernement fédéral pour ses investissements dans la large bande en milieu rural grâce au programme Brancher pour innover. Celui-ci aidera à améliorer les services à large bande dans les régions rurales du pays. Il vise principalement à doter les collectivités qui n'ont pas accès à une infrastructure de base d'un gigabit par seconde. Le branchement de collectivités n'ayant pas de connexion Internet a toujours fait partie des efforts de plaidoyer de la SARM. Nous apprécions énormément le financement accordé pour la mise en place de ces connexions et la SARM recommande que la fiabilité des connexions soit une mesure importante de toute action à venir.
La construction de nouvelles connexions vers les zones rurales, mal desservies, devrait demeurer une priorité, mais il est tout aussi important d'améliorer la fiabilité des connexions rurales existantes. Les vitesses minimales de téléchargement en amont et en aval donnent une indication du niveau de service global, mais encore faut-il tenir compte de la fiabilité. Il est bon de se demander si ce niveau de service est toujours disponible tout au long de la journée, pendant les heures de pointe.
La SARM recommande également que le gouvernement fédéral collabore avec le palier provincial pour déterminer le seuil à appliquer dans la définition de collectivité rurale. Souvent, la définition du terme « rural » dans les programmes et pour les financements fédéraux ne correspond pas aux réalités provinciales. En Saskatchewan, on constate d'importants écarts dans la démographie des municipalités rurales, de la plus petite qui compte 73 âmes à la plus grande qui a près de 9 000 habitants. L'abaissement du seuil à 100 000 habitants pour le Fonds des petites collectivités et pour d'autres programmes fédéraux d'infrastructures améliorerait considérablement les avantages que reçoivent les collectivités rurales.
Le conseil d'administration de la SARM a tenu compte des données démographiques de la Saskatchewan et, après quelques délibérations, nous sommes convaincus que la définition du mot « rural » dans le cas de la Saskatchewan devrait s'appliquer aux localités de moins de 4 999 habitants. Dans notre province, il n'y a que deux villes de plus de 100 000 habitants. À cause de ce critère, les petites collectivités rurales doivent rivaliser avec toutes les villes de la province pour faire financer leurs infrastructures. En adoptant ce nouveau seuil, le gouvernement fédéral pourrait immédiatement favoriser l'amélioration de l'environnement, soutenir des collectivités plus fortes et plus sûres et favoriser la prospérité économique de la classe moyenne.
La formation et l'éducation sont également essentielles pour faire progresser la productivité. Étant donné que les municipalités sont d'importants employeurs dans les régions rurales et que ces employeurs ont des besoins sur les plans de la formation et de l'éducation, la SARM recommande que la subvention d'emploi Canada-Saskatchewan soit élargie pour inclure les municipalités rurales.
L'amélioration des compétences et des connaissances des employés municipaux se traduit par une productivité accrue, par des collectivités plus saines et par la prospérité pour tous. Les collectivités et la classe moyenne comptent sur des services municipaux, comme les services d'incendie locaux. Les services offerts par les services d'incendie sauvent des vies et des biens et améliorent la sécurité publique dans l'ensemble des collectivités. La prestation de ces services dépend fortement des ressources et d'un modèle durable. Les services d'incendie locaux de la Saskatchewan ont éprouvé des problèmes de viabilité en fournissant des services d'incendie à l'infrastructure provinciale et fédérale ou sur des terres de Premières Nations.
Le remboursement du coût des services rendus n'est pas toujours possible en raison de politiques rigoureuses de la Couronne ou de l'absence d'ententes de service entre les municipalités et les Premières Nations. Nous estimons donc que la création d'un fonds d'intervention d'urgence pourrait améliorer grandement la viabilité des services municipaux d'incendie et accroître la sécurité publique. Un tel fonds d'intervention d'urgence reposerait sur des critères déterminant les coûts admissibles et établissant dans quelles circonstances une indemnisation serait versée. L'idée est de cibler les incendies qui menacent les infrastructures de la Couronne et les terres des Premières Nations. Cette initiative permettrait d'accroître la productivité des services d'incendie municipaux parce qu'ils pourraient ainsi continuer de fonctionner, sachant qu'ils recevront une rémunération pour les services rendus et qu'ils passeront moins de temps à récolter des fonds. La SARM recommande que le gouvernement fédéral collabore avec le secteur municipal, le gouvernement de la Saskatchewan et les Premières Nations pour aider à lancer cette conversation et à élaborer un fonds d'intervention.
Pour terminer, j'aimerais, encore une fois, exhorter le gouvernement fédéral à reconsidérer les modifications fiscales proposées qui auraient des répercussions sur les agriculteurs. Ceux-ci prennent des risques importants quand ils investissent leur temps, leurs ressources et leurs actifs dans une entreprise qui les transforme en preneurs de prix. Les prix des denrées sont en effet fixés par le marché. Les changements climatiques sont une variable constante qui peut considérablement améliorer ou au contraire détruire les récoltes et l'évolution des conditions du marché, comme les nouveaux régimes fiscaux, crée une incertitude pour le secteur agricole. Ces propositions porteront gravement atteinte à la capacité des agriculteurs de se prévaloir de l'exonération des gains en capital. Elles n'augmenteront pas l'équité ni la productivité des exploitants de la classe moyenne. Par conséquent, nous exhortons le gouvernement fédéral à exclure le secteur agricole de ces propositions.
En travaillant ensemble, nous pourrons améliorer la productivité et l'équité pour tous.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole aujourd'hui et je serais heureux de répondre à vos questions.
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Bonjour et merci beaucoup. Je m'appelle Alex Zahavich et je suis vice-président du développement et de la recherche appliquée au SAIT.
Le SAIT est le plus ancien institut professionnel technique en Amérique du Nord. Nous venons juste de fêter nos 101 ans. Nous sommes spécialisés dans l'enseignement appliqué. Nous sommes membres du CICan, de Collèges et instituts Canada et de Polytechnics Canada. Nous sommes le plus grand collège de l'Alberta. Nous servons 45 000 étudiants par an et avons d'anciens élèves dans 160 pays, 220 000 dans le monde entier. L'âge moyen de nos étudiants est de 25 ans. Parmi eux, 25 % viennent chez nous après une première formation postsecondaire et après avoir obtenu des titres de compétence. Aujourd'hui, nous comptons 200 doctorants inscrits au SAIT.
Notre relation de collaboration avec l'industrie est notre force, et elle fait partie de notre marque de commerce parce que nous transformons les diplômes en emplois. L'an dernier, quelque 85 % de nos finissants, soit 5 000 étudiants, ont obtenu un emploi après leur diplôme, emploi pour lequel ils avaient été formés. Bien que l'éducation soit de compétence provinciale, nous avons collaboré très étroitement avec le gouvernement fédéral, et avons bénéficié de cette collaboration, pour un certain nombre d'initiatives, tant sur le plan financier que par l'entremise de politiques.
L'an dernier, nous avons été reconnus par nos pairs comme étant le meilleur institut de recherche au Canada. L'une des initiatives du gouvernement fédéral est la création d'un réseau de recherche appliquée dans le secteur collégial. Notre département de la recherche appliquée et des services d'innovation travaille en étroite collaboration avec l'industrie pour développer de nouveaux produits, pour accroître la productivité et pour commercialiser de nouveaux marchés pour l'industrie. Nos étudiants travaillent directement avec ces entreprises et, grâce à ces projets, ils obtiennent un emploi auprès des entreprises avec lesquelles ils mènent les projets.
Nous n'avons pas de problème à publier. Nous ne bloquons pas sur la question de la propriété intellectuelle. Il appartient à l'industrie de commercialiser les résultats de nos travaux. En raison de cette relation, nous devons renforcer ce genre de situation et c'est pour cela que nous allons vous adresser certaines recommandations. Je suis conscient de parler au nom de mes collègues du secteur collégial et polytechnique de partout au pays.
D'un point de vue concurrentiel, nous devons accroître le financement des trois conseils. À l'heure actuelle, sur les 3,1 milliards de dollars consacrés à la recherche postsecondaire, le secteur collégial obtient 1,7 % du total, soit 53 millions de dollars. Il ne faudrait pas grand-chose pour doubler ce chiffre et soutenir davantage de projets, et fournir un financement au titre des coûts indirects. Nous devons financer nos infrastructures par le biais de nos subventions de financement. Les universités n'ont pas à faire la même chose. Il ne doit pas y avoir d'opposition entre elles et nous. D'ailleurs, nous collaborons très étroitement avec l'Université de Calgary et d'autres universités canadiennes. En fait, elles nous ont mis en nomination, et nous leur en sommes très reconnaissants, pour une subvention au titre du Fonds d'excellence en recherche Apogée Canada, que nous avons reçue. Nous ferons également partie des futures demandes au titre de l'Initiative des supergrappes.
Le deuxième élément de la compétitivité est un peu étrange parce que les gens ne se rendent pas compte que le secteur de l'enseignement postsecondaire est une forme de diversification économique et que celle-ci peut provenir des étudiants étrangers. Le multiplicateur d'un montant de 15 000 $ correspondant aux frais de scolarité d'un étudiant mexicain ou chinois est quatre fois plus élevé que les autres formes de contribution à l'économie locale. Affaires mondiales Canada administre une stratégie numérique d'une valeur de 5 millions de dollars. Cela ne rapporte pas grand-chose dans un monde compétitif. L'Australie a un ministre de l'enseignement international et du tourisme. Ce pays est très sérieux à ce sujet. Bien qu'il s'agisse d'une compétence provinciale, il n'y a aucune raison pour que le Canada ne puisse pas avoir un front commun dans le dossier des étudiants étrangers. Cela aiderait à diversifier notre économie.
Troisièmement, nous avons collaboré très étroitement avec les organismes de financement régionaux soit, dans notre cas, Diversification de l'économie de l'Ouest. Il s'agit d'un organisme très solide, mais nous avons besoin d'une certaine prévisibilité et l'organisme subventionnaire aussi. Il est très difficile de se débrouiller avec un financement annuel. L'industrie profite du programme de diversification dans l'Ouest, mais chaque année, on ne sait pas vraiment qui sera choisi et nous avons donc besoin d'une véritable stabilisation. Nous pourrons tirer parti de cette possibilité en amenant des partenaires de l'industrie à la table pour appuyer ces fonds.
Enfin, il arrive que nous voyions passer ce qu'on appelle un fonds d'infrastructure stratégique ou un programme d'infrastructure du savoir. Cela devrait se faire annuellement. On constate un véritable déficit de capitaux dans le système d'enseignement postsecondaire. Il est possible de créer des emplois, mais il est aussi possible d'accroître la compétitivité et la productivité. Il nous faut de telles facilités, renouvelées année après année, pour répondre aux besoins de l'industrie à l'échelle du pays.
Je vous remercie beaucoup. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui. Je m'appelle Ubaka Ogbogu et je suis professeur adjoint aux facultés de droit, de pharmacie et de sciences pharmaceutiques à l'Université de l'Alberta. Je suis également chercheur Katz chargé de la recherche en droit de la santé et en politique scientifique. Je suis ici pour représenter le Réseau de cellules souches. J'ai longtemps été membre de cet organisme, d'abord à titre de stagiaire et maintenant en qualité de chercheur dans le domaine du droit et des politiques et en qualité d'universitaire étudiant les questions éthiques, juridiques et sociales liées à la recherche sur les cellules souches.
Depuis sa création en 2001, le Réseau de cellules souches dirige et structure le milieu de la recherche sur les cellules souches au Canada. Au cours des 16 dernières années, ce réseau a ainsi créé toute une communauté à l'échelle du pays qui a transformé la recherche dans ce domaine au Canada et a repoussé les limites de la recherche fondamentale dans le sens de résultats translationnels pour le milieu clinique et le marché. Tout cela a été réalisé dans des domaines comme le cancer, le diabète, l'insuffisance cardiaque et la sclérose en plaques.
De 2002 à aujourd'hui, le Réseau de cellules souches a appuyé 160 groupes de recherche de calibre mondial, à l'échelle du Canada, avec environ 5 000 employés à temps plein travaillant sur des projets de recherche appuyés par le Réseau. En 2016, le Réseau de cellules souches avait consacré plus de 90 millions de dollars à la recherche translationnelle novatrice, ce qui a donné lieu à des contributions de partenaires de 100 millions de dollars. Je suis fier de dire que le Réseau de cellules souches est le principal moteur de l'émergence du secteur canadien de la médecine régénératrice.
Comme vous le savez peut-être, la médecine régénératrice fait appel à des thérapies et à des technologies à base de cellules souches pour régénérer, pour réparer ou pour remplacer des cellules, des organes ou des tissus endommagés ou malades. Pas plus tard que le printemps dernier, l'étude Global Regenerative Medicine Market Analysis & Forecast to 2021 indiquait que le marché mondial de la médecine régénératrice valait 18,9 milliards en 2016 et qu'il atteindra 53,7 milliards de dollars d'ici 2021. Le Canada est bien placé pour participer activement à ce marché, surtout grâce à des investissements stratégiques dans les secteurs de croissance, comme la bioproduction, l'expansion technologie, les essais cliniques et la recherche translationnelle.
Des pays comme les États-Unis, le Japon et l'Allemagne ainsi que le Royaume-Uni réalisent des investissements stratégiques dans la recherche sur les cellules souches parce qu'ils comprennent les avantages économiques et sanitaires majeurs susceptibles de découler d'une telle recherche. Le Canada est bien placé pour faire partie de cet élan mondial. Toutefois, ce ne sont pas que les aspects purement économiques qui guideront nos investissements dans la recherche. Il existe aussi un impératif de santé qui doit nous pousser à faire de la médecine régénératrice.
Les maladies chroniques coûtent à l'économie canadienne environ 190 milliards de dollars par an en soins de santé, sans parler des pertes de revenu et de productivité. Les dépenses de la santé devraient dépasser la croissance économique d'ici 2020. La médecine régénératrice, alimentée par les cellules souches, a le potentiel de changer la situation dans les années à venir. Cela dit, les nouvelles thérapies et technologies ainsi que les nouveaux traitements doivent être éprouvés et confirmés comme étant sûrs et efficaces avant d'être mis sur le marché. Cela signifie qu'il faut du temps, de la patience et un engagement inébranlable de notre part à tous si nous voulons réussir à ce que nos proches aient accès à des médicaments régénératifs.
Quand il est question de la santé de sa mère, de sa fille, de son conjoint ou de son voisin, il faut s'assurer que les risques ont tous été pris en compte dans le respect d'un accès opportun aux nouvelles thérapies.
Sur une note plus personnelle, sachez que ma participation au Réseau de cellules souches, de concert avec mes collègues qui travaillent dans les domaines du droit de la santé et des politiques scientifiques, a consisté à fournir des conseils fondés sur des données probantes aux organismes de réglementation, y compris à Santé Canada, sur la façon d'aborder les questions de réglementation et de politique dans ce domaine. Nous dispensons également des conseils au gouvernement, cela pour faire en sorte que notre système de réglementation soit efficace et qu'il permette à la recherche de passer du banc d'essai au chevet du patient, avec un maximum d'efficacité.
Je sais que le gouvernement est très désireux de savoir comment soutenir la productivité au Canada. Il s'agit là d'une question complexe, mais aussi très simple. Il faut investir dans des secteurs novateurs comme la médecine régénératrice. C'est le domaine qui est l'avenir des soins de santé. C'est aussi un domaine où les investisseurs sont plus attentifs et joignent le geste à la parole.
L'annonce faite en 2016 au sujet de BlueRock Therapeutics, une coentreprise Bayer et Versant Ventures qu'on évalue à 225 millions de dollars américains en est un exemple évident. Il s'agit d'un des financements de série A les plus importants de l'histoire pour une entreprise de biotechnologie dans le domaine de la médecine régénératrice. Cette entreprise possède des bureaux et des laboratoires à Toronto, à Kyoto et à Boston. BlueRock cherche à mettre certaines de ces thérapies sur le marché. Son domaine de prédilection est l'élaboration de traitements après une crise cardiaques ou en cas d'insuffisance cardiaque chronique, traitements qui coûtent plus de 2,8 milliards de dollars par année et qu'on diagnostique chez plus de 50 000 Canadiens.
BlueRock a été créée par deux scientifiques canadiens: Michael LaFlamme et Gordon Keller. Le Dr Keller est membre du Réseau de cellules souches qui a financé ses recherches. Le Dr Michael LaFlamme est un pionnier de réputation internationale de la thérapie des cellules cardiaques.
Le pays Canada compte de nombreux esprits scientifiques impressionnants qui sont trop nombreux pour être nommés ici. Sans les investissements stratégiques dans la recherche sur les cellules souches, ils auraient peut-être choisi de s'installer ailleurs afin de poursuivre leurs carrières et réaliser leur passion. Nous pouvons donc affirmer que BlueRock est une réussite de chez nous, puisque les Dr Keller et LaFlamme ont été en mesure de poursuivre leur recherche au Canada. Comme Michael Rudnicki, directeur scientifique et PDG du Réseau de cellules souches, se plaît à le dire, le Canada est à la croisée des chemins et le temps est venu de redoubler d'ardeur et d'investir dans la médecine régénératrice. Je partage ce point de vue et j'ajouterais que, sans un tel appui, nous risquons de perdre la prochaine génération de jeunes chercheurs, de biologistes, d'ingénieurs, d'éthiciens et d'avocats comme moi. Le gouvernement a compris que ces gens-là stimuleront l'économie du savoir au Canada.
Je conclurai en disant qu'il n'est pas besoin de chercher bien loin si on souhaite offrir des incitatifs susceptibles de favoriser la productivité et ainsi de créer des emplois de qualité. J'encourage ce gouvernement à investir dans ce secteur qui est prêt à changer les choses pour le Canada et les Canadiens.
Merci beaucoup de m'avoir donné l'occasion de m'entretenir avec vous. Je suis impatient de répondre à vos questions.
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Je vous remercie de votre question. Quand je vivais à Ottawa, il y a quelques années, je parlais beaucoup en français, mais depuis que j'ai déménagé ici, il y a maintenant six ans, j'ai besoin d'exercer davantage mon français. Je vais donc répondre en anglais.
[Traduction]
Il est bien sûr difficile de répondre à la question de la productivité, sans quoi, on aurait déjà trouvé la solution. Elle est la cause de maux de tête au Canada depuis plusieurs années. Nous nous trouvons confrontés à des défis particuliers et je crois que ce gouvernement a proposé quelques bonnes idées pour nous aider. Dans mon exposé, j'ai parlé du Fonds stratégique pour l'innovation qui représente un pas dans la bonne direction. Certains travaux sur les groupes d'innovation et la subvention canadienne pour l'emploi ont représenté un pas dans la bonne direction parce que, comme je l'ai dit, nous devons pouvoir compter sur les bonnes personnes pour utiliser les technologies manufacturières disponibles.
Quant aux raisons de cette situation, il se trouve quelques défis que nous devons relever. L'un d'eux concerne précisément le secteur manufacturier. La taille moyenne des entreprises au Canada est plutôt limitée. Nous comptons plusieurs filiales de sociétés américaines ou européennes d'envergure, tandis que notre base manufacturière est moins importante que celle d'autres pays. D'une certaine façon, je dirais que les organisations plus petites ont davantage de problèmes de financement et plus de difficultés à comprendre ce que sont les nouvelles technologies, alors que les coûts monétaires directs et ceux pouvant découler d'une erreur sont bien plus élevés pour les petites entreprises. Je crois qu'il existe certains défis que nous devons surmonter.
Un des autres défis concerne la taille, en ce sens que... Excusez-moi un instant. Je reviendrai à la question de la taille dans un instant et je vous demande de m'en excuser.
Vous avez dit que le Canada a évolué uniquement dans le cadre de l'ALENA, au cours de cette période, et je crois que vous avez raison. L'écart considérable que nous avons constaté en termes de progression de la productivité entre le Canada et les États-Unis en particulier est apparu après l'instauration de l'ALENA. Avant, notre productivité suivait une progression intéressante, mais l'écart est survenu à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Je crois que ce phénomène était en partie attribuable au fait que le Canada n'a pas adopté les nouvelles technologies numériques aussi rapidement que les États-Unis, si bien que l'écart s'est nettement creusé entre nos deux pays. Depuis ce temps, la situation n'a pas empiré, du moins pas au cours des cinq ou six dernières années. Le Canada a été en quelque sorte le reflet de son voisin du sud. Au cours des dernières années, le niveau de progression de la productivité n'a pas été aussi faible, mais nous ne parvenons toujours pas à combler l'écart qui existait.
Comme je l'indiquais au début de ma réponse, il n'est pas facile de répondre à ces questions, mais je crois que la taille de l'entreprise... L'autre chose que j'ai oubliée tout à l'heure et qui me revient maintenant concerne le rôle que le système fiscal est, selon moi, capable de jouer pour corriger ce problème. Plus particulièrement, sur le plan fiscal dans le secteur de l'entreprise privée, il existe le taux d'imposition général des sociétés et le taux d'imposition des petites entreprises. Personne ne critique le second, mais le problème tient à ce que nous encourageons effectivement les entreprises à demeurer petites. Nous n'encourageons pas leur croissance. Je crois qu'un des points que, dans la réforme fiscale dont j'ai parlé plus tôt, nous aimerions retrouver des pistes de solution pour récompenser les sociétés pour leur croissance et leurs investissements dans la main-d'oeuvre et les immobilisations.
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Je vous remercie beaucoup d'avoir posé cette question.
En réalité, le travail dans le domaine des cellules souches fonctionne de deux façons. Le but de la recherche a pris deux tangentes principales. La première consiste à vraiment comprendre la biologie humaine et, par conséquent, la façon dont les cellules de notre corps se comportent et dont elles s'endommagent ou tombent malades. Cette compréhension permet ensuite aux chercheurs d'élaborer des thérapies et de créer des modèles dans le but d'étudier et de mieux comprendre les maladies.
Et puis, il y a l'autre voie, palpitante qui permet d'utiliser les cellules souches dans l'élaboration de traitements destinés à régénérer les tissus, les organes et les cellules. Il est possible de cultiver les cellules à l'extérieur du corps humain, en laboratoire, et de les utiliser pour régénérer des organes ou des tissus ou des cellules malades ou endommagées. Ces deux autres voies relèvent vraiment de la biologie élémentaire. Le travail des chercheurs consiste à élaborer des traitements. Ces deux autres voies visent à s'attaquer aux maladies pour lesquelles il n'existe actuellement pas de remède, aux maladies à la gestion desquelles nous consacrons d'importantes sommes dans le système de santé et que nous ne parvenons pas à guérir, comme le cancer, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, les cardiopathies et autres qui engloutissent des milliards de dollars dans le système de santé des Canadiens. C'est ce que nous espérons.
Le Canada est bien placé pour jouer un rôle de chef de file dans ce domaine. C'est au Canada qu'on a découvert les cellules souches. Nous comptons au pays sur une communauté de chercheurs qui fait l'envie de plusieurs et où l'on retrouve certains des meilleurs experts au monde. En réalité, le gouvernement a beaucoup appuyé le secteur et nous espérons qu'il poursuivra dans la même veine alors que nous évoluons progressivement vers un système de cliniques. La recherche arrive maintenant au point où nous commençons à entrevoir une transition et nous espérons pouvoir compter sur le soutien du gouvernement à cet égard.
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Je pensais passer sous le radar ce matin, mais il semble que ce ne soit pas le cas.
En Colombie-Britannique, les députés provinciaux n'ont pas manqué d'alerter l'association nationale — encore une fois, il est question de l'écart d'incertitude — à propos des changements apportés à la réglementation environnementale concernant les exploitations d'élevage intensif.
Nous avons proposé comme solution à cet égard, du moins à l'intention de la Colombie-Britannique, de prendre exemple sur l'Alberta. L'Alberta a instauré une loi sur les pratiques agricoles, l'AOPA, qui établit définitivement ce que sont les normes environnementales pour les exploitations d'engraissement en parc, qu'il s'agisse d'engraissement par exemple de vaches laitières, de bovins de boucherie ou de volailles. En outre, l'industrie et le gouvernement ont assez bien collaboré dans ce dossier. Je pense que s'il n'y a pas un mécanisme du genre en Colombie-Britannique, il faudrait que la province en vienne là.
À mon avis, cela va aussi dans le sens des propos de M. Bloomer. Vous savez exactement ce que contiendra la réglementation, vous vous entendez à ce sujet puis vous vous conformez. En Alberta, l'AOPA devait faire l'objet d'un examen cette année, mais l'industrie et le gouvernement ont estimé que le mécanisme fonctionnait bien, qu'il n'y avait pas lieu de le modifier et qu'il fallait poursuivre les activités en s'y conformant.
L'enjeu principal pour les engraisseurs de bovins est à trois volets, comme je l'ai dit dans mon exposé. Le premier concerne la main-d'oeuvre, non seulement dans les exploitations agricoles, mais aussi dans les usines de transformation de boeuf. Le deuxième porte sur l'infrastructure locale, les routes et les ponts, pour acheminer nos produits agricoles par ces principaux canaux de distribution à destination du marché. Le troisième est l'accumulation des diverses modifications fiscales qui, bien franchement, inquiète les producteurs agricoles.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous ceux qui ont fait des exposés aujourd'hui.
J'ai quelques questions, mais pas beaucoup de temps. Je m'adresserai tout d'abord au porte-parole de la Saskatchewan Association of Rural Municipalities.
Je veux souligner que je comprends vos griefs au sujet des définitions. Quand on essaie de correspondre à la définition de « rural », c'est une chose, mais quand on commence à se décrire comme faisant partie du « Nord » parce qu'on vit au Nord de Toronto, je ne l'accepte pas.
Des députés: Oh, oh!
M. Michael McLeod: Nous sommes aux prises avec les mêmes problèmes à propos des services aux Premières Nations dans le Nord. Notre situation est, à mon avis, même un peu plus grave parce que nous n'avons pas de réserves. Nous avons des collectivités autochtones, mais ce sont des collectivités publiques et ainsi Affaires autochtones et du Nord Canada ou Affaires indiennes n'intervient donc pas beaucoup. Les collectivités autochtones ne paient pas de taxes, mais les centres régionaux, oui. Ils ont des ambulances et des camions de pompier et pourtant toutes les localités avoisinantes n'ont absolument rien. Le nombre d'appels logés par les autres collectivités ne cesse d'augmenter au point que ces services servent davantage les collectivités autochtones que la localité où ils sont installés, et personne n'en assume les frais.
Vous avez soulevé cette question dans votre exposé et j'aimerais vraiment savoir à quel point le problème est grave. Quel est, selon vous, le nombre d'appels qui peuvent être acheminés aux services d'incendie et d'ambulance?