:
Merci, monsieur le président.
Bonjour. C’est un plaisir et un privilège pour le premier maître de 1re classe, Michel Vigneault, le commodore, Casper Donovan et moi-même d'être parmi vous aujourd'hui. Je suis très heureux d'être de retour sur la Colline du Parlement.
Ce jeudi, la Marine royale canadienne, MRC, a été accueillie ici pour la Journée de la Marine, un événement unique organisé par nos amis de la Ligue navale du Canada. Je tiens à remercier tous ceux qui se sont déplacés pour saluer officiellement les hommes et les femmes de la Marine royale canadienne. Cela a été un réel honneur.
[Français]
Au nom de la Marine royale canadienne, je tiens à remercier le Comité de son leadership et de sa volonté de mieux comprendre les facteurs actuels qui touchent la sécurité et la défense du Canada, et en particulier la disponibilité de la Marine royale canadienne.
[Traduction]
En tant que commandant de la Marine royale canadienne, je travaille avec l'équipe de la Défense pour fixer le cap de la Marine dans le cadre de la politique du gouvernement et je conseille le chef d'état-major de la Défense sur la manière de mettre ce plan en oeuvre.
La MRC est fière d'être une force rapidement déployable. Cela est un reflet important et visible de l'engagement du Canada non seulement à contribuer, mais aussi à diriger, dans une époque de crise et de conflit à l'échelle mondiale.
Je suis fier de notre passé en tant que premiers intervenants du Canada. Nous sommes un corps de marine qui a été parati vero parati ou « Toujours là, toujours prêt » à réagir en cas de besoin pendant les événements les plus importants du dernier siècle, notamment la Seconde Guerre mondiale, la guerre de Corée, la première guerre du Golfe et le 11 septembre.
La disponibilité opérationnelle vise notre capacité à fournir au gouvernement des possibilités navales viables et utilisables non seulement aujourd'hui, mais aussi à l'avenir, ce qui est tout aussi important. Et les préparatifs de la disponibilité opérationnelle ne datent pas d'hier.
Par exemple, la modernisation de la classe Halifax, qui s'achèvera sous peu, a été annoncée par le gouvernement en 2007. Si ce programme n'avait pas existé, nous ne disposerions pas de la disponibilité opérationnelle dont nous jouissons aujourd'hui. Au lieu de cela, en raison de l'obsolescence, nous nous retrouverions rapidement en marge de l'OTAN, très limités dans notre capacité de contribution aux opérations de la coalition. Mais ce n'est pas le cas de la Marine que j'ai le privilège de commander aujourd'hui, grâce à la vision exceptionnelle, au leadership, au dévouement et à l'engagement des précédents gouvernements et des dirigeants de la Marine.
Aujourd'hui, 13 navires de la Marine royale canadienne sont déployés dans le monde, et font une différence au nom du Canada et de sa population. En outre, nos sous-marins sont devenus un élément crucial de notre coopération internationale. Le NCSM Windsor a récemment pris part à un vaste exercice de l'OTAN en mer de Norvège. Une fois cet exercice terminé, l'OTAN a demandé à ce que le sous-marin prolonge son déploiement en vue de mener des opérations en temps réel dans l'Atlantique Nord.
Votre marine est une force hautement respectée, capable d'intervenir dans l'ensemble du spectre des opérations, de l'aide humanitaire aux opérations de la coalition. Toutefois, nous sommes conscients des défis à relever.
La MRC est d'avis qu'elle présente deux lacunes en matière de capacité que vous connaissez bien — le ravitaillement des forces en mer et la mise en oeuvre d'une défense aérienne à longue portée.
La lacune liée au ravitaillement devrait être partiellement atténuée l'an prochain, le pétrolier ravitailleur d'escadre intérimaire étant sur le point de sortir des chantiers navals Davie. Toutefois, cette lacune ne sera pas entièrement comblée tant que le navire de la classe Queenston n'aura pas atteint sa pleine capacité opérationnelle, au début de la prochaine décennie.
Pour nous assurer que notre personnel ne perde pas ses compétences, nous avons organisé des créneaux de formation spécialisée avec les armées espagnole et chilienne. Malheureusement, la lacune liée à la défense aérienne est plus problématique. Elle ne pourra être atténuée avant que le premier bâtiment de guerre de surface canadien soit mis en service, aux alentours de 2025. Je suis extrêmement heureux d'annoncer que la demande de propositions concernant le bâtiment de guerre de surface canadien a été publiée à 0 h 1, heure normale de l'Est ce matin, et qu'en ce moment même, se déroule une séance d'information technique sur cette étape et cette réalisation importante.
Ce programme est crucial pour l'avenir de la MRC, et ce jalon n'aurait pas pu être atteint sans l'incroyable leadership et le travail acharné de Services publics et Approvisionnement Canada, d'Innovation, Science et Développement économique Canada, du ministère de la Défense nationale et des Chantiers maritimes Irving.
La semaine dernière, à Euronaval, lorsque je me suis entretenu avec les représentants de l'industrie, à Paris, j'ai été heureux de les entendre décrire la demande concernant le bâtiment de guerre de surface canadien comme étant « exigeante, mais réalisable ». Cela a confirmé que les 2 000 heures consacrées à peaufiner nos exigences avec l'aide d'un tiers pendant un rapprochement intensif au cours de l'été dernier et les 50 heures de témoignage devant une commission indépendante d'examen des acquisitions de la Défense durant l'hiver dernier furent du temps utilisé à bon escient. Je suis convaincu que les navires qui seront livrés dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale répondront aux exigences du Canada.
Pourquoi une telle assurance? Il ne s'agit pas d'une nouvelle entreprise pour le Canada. L'industrie canadienne a construit et livré à maintes reprises des bâtiments de guerre de rang mondial à la Marine royale canadienne depuis les années 1950. Ce furent des solutions novatrices, chef de file mondiale à leur époque — les pétroliers ravitailleurs de la classe Protecteur, les destroyers des classes Saint-Laurent et Iroquois, et les frégates de la classe Halifax.
Les Canadiens ont bien des raisons d'être fiers. Si nous tenons compte de nos précédentes réussites, je suis convaincu que le Canada et la MRC sont sur la bonne voie, alors que nous mettons le cap sur notre avenir.
Au cours de précédentes comparutions devant ce comité, de nombreuses questions ont été posées sur l'avenir de la MRC, notamment en ce qui a trait au nombre et aux types de navires que devrait posséder le Canada.
J'aimerais remettre cette discussion en contexte en soulignant que nous ne pouvons répondre à des questions aussi spécifiques que si nous adoptons une perspective plus large quant à la manière dont le Canada peut souhaiter utiliser sa marine. En réalité, ce comité a abordé l'une de ces nombreuses questions plus vastes au cours des études menées précédemment sur la défense continentale du Canada. Voici certaines de ces questions.
Le Canada comprend-il que sa marine — en réalité, les premiers intervenants de notre nation — constitue l'un des instruments de pouvoir national les plus souples et les plus résistants?
Quel rôle de premier plan le Canada souhaite-t-il jouer pour contribuer à la défense et à la sécurité mondiale?
Le Canada est-il pleinement conscient de l'éventail de menaces qui existe dans le monde d'aujourd'hui?
Les ressources attribuées à nos forces armées sont-elles bien équilibrées pour soutenir les objectifs de défense et de politique étrangère du Canada?
Enfin, quel degré de risque le Canada est-il disposé à accepter lorsqu'il équilibre ressources et capacités?
Je suis convaincu que ces questions importantes sont étudiées dans le cadre de l'examen de la politique de défense en cours.
[Français]
Lorsque j'ai eu I'occasion de vous parler à huis clos, j'ai parlé du plan directeur de la Marine royale canadienne et de nos quatre priorités : assurer l'excellence dans les opérations en mer, rendre possible la transition vers la flotte de l'avenir, faire évoluer notre secteur d'activité et donner un nouveau souffle à notre institution. Le facteur implicite dans ces priorités est l'engagement à l'égard de nos gens, qui sont la base de notre disponibilité : « Notre personnel d'abord, la mission toujours ».
Cet engagement a d'ailleurs récemment été renforcé lors de la diffusion du Code de conduite de la Marine royale canadienne, qui comprend les principes de l'opération Honour lancée par le chef d'état-major de la Défense nationale. Un milieu de travail respectueux et professionnel, exempt de cas d'inconduite sexuelle, est essentiel pour permettre aux membres de notre personnel de se concentrer sur l'atteinte de nos priorités.
[Traduction]
Nous avons également institué des stratégies visant à mieux recruter les réservistes, à effectuer un meilleur suivi de notre ratio de marins en mer et à terre, et à faire entrer notre système de formation dans le 21e siècle.
Selon moi, l'avenir est prometteur et les occasions seront nombreuses. D'ici 2018, la MRC devrait introduire les premiers patrouilleurs de l'Arctique et hauturiers de la classe Harry DeWolf, et son navire-jumeau, le NCSM Margaret Brooke, qui suivra juste après. Nous espérons également lancer prochainement la construction des pétroliers ravitailleurs d'escadre intérimaires de la classe Queenston.
Selon moi, durant la fin de cette décennie, tout le monde sera sur le pont pour effectuer la plus importante mise à niveau de l'histoire de la Marine canadienne en temps de paix.
En conclusion, malgré ces difficultés, que nous tentons d'atténuer, la MRC demeure parati vero parati ou « Toujours là, toujours prête ». Nous transformons nos systèmes et nos processus afin de veiller à être à la hauteur du 21e siècle, tout en respectant notre engagement : « La mission d’abord, les personnes toujours ».
La MRC est convaincue que l'industrie canadienne, dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale, livrera des navires de guerre de rang mondial, tout comme elle l'a fait par le passé.
Lorsque nous partagerons cet avenir avec les jeunes Canadiens, je suis sûr qu'ils seront prêts à rejoindre les rangs de la Marine et à servir fièrement le Canada, en sachant qu'ils peuvent faire une différence, au pays et à l'étranger, sur, au-dessus et sous l'eau, jour et nuit.
Je suis convaincu que le plan que nous mettons en oeuvre constitue le fondement même qui nous permettra d'atteindre de la disponibilité opérationnelle sur laquelle reposent la défense et la sécurité maritimes de notre nation, aux quatre coins du pays. Ce travail est d'une importance capitale.
Alors que nous évoquons aujourd'hui l'avenir de la Marine, à la veille du 150e anniversaire du Canada, nous le faisons en sachant qu'une partie des bâtiments de guerre de surface qui seront livrés dans le cadre de cette stratégie seront encore en service à la veille de son 200e anniversaire.
Merci! Nous avons hâte de répondre à vos questions, monsieur le président.
:
La surveillance de l’ensemble du Canada est importante.
Comme vous l’avez mentionné, il s’agit vraiment d’un système de systèmes. Il s’agit d’une exigence pangouvernementale. Voilà pourquoi j’ai été très heureux que la commissaire Jody Thomas et la Marine se tiennent côte à côte le Jour de la marine. Je ne sais pas si elle a été enchantée par ce titre, mais je répéterai aujourd’hui ce que j’ai dit ce jour-là : nous sommes les deux faces d’une même pièce, indivisibles en ce qui a trait à la sûreté, la sécurité et la défense de notre pays.
Nous devons mettre ce système en place au moyen de capacités installées dans l’espace, ce que nous faisons actuellement, puis nous devons nous assurer que les lignes de communication entre les ministères responsables de ces types d’activités sont ouvertes. Je suis heureux d’affirmer que de nombreux corps de Marine dans le monde prennent nos centres d’opérations de sécurité maritime comme modèle pour veiller à la sûreté, la sécurité et la souveraineté de leurs nations. J’estime que cela est grande histoire pour le Canada.
En outre, nous nous devons de travailler avec l’armée, la Marine et les forces aériennes sous la rubrique de l’ensemble des exercices auxquels nous participons actuellement dans l’Arctique. Ceux-ci sont, selon moi, fondamentaux pour comprendre les défis à relever. Je dis aux gens que le côté intéressant des opérations dans l’Arctique tient au fait, qu’à plusieurs égards, elles sont plus exigeantes que les déploiements à l’étranger. La distance entre Esquimalt et Nanisivik, la base navale que nous sommes en train de construire, est environ la même qu’entre Esquimalt et le Japon. Et aller de Halifax à Nanisivik équivaut à aller de Halifax à Londres.
Les difficultés sont nombreuses. À plusieurs égards, bien qu’il s’agisse d’une opération souveraine, elle en devient presque expéditionnaire en termes de progression.
Les aspects à prendre compte sont nombreux. Je suis vraiment ravi que l’amiral Norman ait eu la vision de nommer l’équipe de commandement du NCSM Harry DeWolf. Ils ont travaillé avec les corps de Marine du monde entier et avec notre Garde côtière afin de comprendre comment mener les opérations dans l’Arctique. Ils y ont effectué un certain nombre de missions de reconnaissance afin de mieux cerner la manière de soutenir et de maintenir ces plateformes à l’avenir.
Pour conclure sur mon propos initial, je suppose qu’il s’agit d’une équipe entière. C’est l’ensemble du gouvernement, c’est un système de systèmes, et les Forces armées canadiennes et la Garde côtière canadienne ont toutes deux un rôle important à y jouer. Je suis vraiment heureux que ces lignes de communication existent. Nous poursuivons nos efforts dans ce sens.
:
Il y a deux aspects en ce qui concerne le recrutement.
Il y a le recrutement des réservistes. Nous prenons des mesures avec l’armée canadienne pour accélérer cette activité. Le commandant de l’armée et moi-même travaillons avec nos équipes afin d’élaborer un modèle qui permettra, dans notre monde parfait, à quelqu’un de pouvoir entrer par la porte d’une unité de milice ou d’une division de réserve navale, puis d’être recruté en un mois. C’est ce à quoi nous travaillons d’arrache-pied actuellement.
Nous sommes conscients que le recrutement pour la force régulière relève du chef du personnel militaire. Le chef d’état-major de la Défense et la générale Whitecross travaillent sans relâche afin de simplifier également ces processus pour nous permettre de recruter des marins rapidement.
Selon moi, lorsque de jeunes Canadiens regardent leur Marine, un peu comme ils observeraient le cours d’une action, ils souhaitent savoir si elle progresse ou si elle décline. Si l’institution, tout comme l’armée ou la force aérienne, offre un avenir brillant, cela leur donnera, à mon avis, l’envie de s’engager. De mon point de vue, aujourd’hui, la demande de propositions pour le navire de combat canadien atteste d’un brillant avenir pour la Marine royale canadienne. Nous construisions bel et bien des patrouilleurs hauturiers pour l’Arctique Harry DeWolf. Les images incroyables diffusées sur Internet en vue de renforcer ce fait illustrent ce brillant avenir.
En ce qui a trait à la rétention, c’est un sujet que nous maîtrisons. Voilà pourquoi vous nous entendrez dire « La mission d’abord, les personnes, toujours ». C’est la raison pour laquelle nous essayons de convertir notre système de formation PowerPoint en activités de formation d’expérience pratique.
Nous envoyions nos marins trop longtemps en mer. Nous les mettions dans une position où ils devaient choisir entre leur famille et la Marine. Comme je le leur ai dit, si j’avais eu à faire le même choix, j’aurais aussi choisi ma famille. Pourquoi cela devrait-il être différent dans leur cas? Nous nous assurons d’effectuer un suivi du temps qu’il passe en mer par rapport à celui passé à terre. Si les besoins exigent de réduire le nombre de jours attribués, la décision reviendra à un officier général.
Lorsque j’étais en mer à bord du NCSM Vancouver pendant le RIMPAC, j’ai demandé à un certain nombre de marins combien d’entre eux avaient été en affectation temporaire. Dans ce type d’affectation, le marin passe d’un navire à un autre, ou d’une affectation côtière à une affectation sur un navire qui a besoin d’un ensemble de compétences pour aller en mer. Certaines personnes avaient été en affectation temporaire, c’est-à-dire éloignées de leur famille sur préavis très court jusqu’à cinq fois. Une fois encore, cela est problématique. Nous les forçons à choisir entre leur famille et la Marine. Nous avons mis en place un processus qui nous permet également d’effectuer un suivi du nombre d’affectations temporaires qu’effectuent nos marins.
Désormais, nous devons reconnaître que certaines de ces affectations temporaires sont l’équivalent du bon cholestérol, alors que d’autres sont l’équivalent du mauvais cholestérol. Si elles entraînent l’affectation d’un marin de la région Asie-Pacifique au Vietnam, c’est alors un bon cholestérol. Si l’on doit arracher ce même marin à sa famille à 24 ou 36 heures d’avis, alors c’est un mauvais cholestérol. Nous devons différencier ces deux types d’affectation temporaire.
Nous essayons du mieux possible de tirer avantage des outils de surveillance stratégique afin d’être en mesure de fournir ces rapports et de cerner ce qui pourrait représenter un défi ou une difficulté à l’avenir. Comme vous l’avez mentionné, nous devons retenir ces marins. Comme le dira le chef de l’équipe, combien de temps faut-il pour disposer d’un officier marinier ayant 15 ans d’expérience? Quinze ans. Voilà pourquoi nous attachons une grande importance à la rétention.
Chef, avez-vous quelque chose à ajouter?
Je souhaite profiter de l’occasion pour vous remercier de votre dévouement et votre engagement envers ce pays. C’est extrêmement important, et nous l’apprécions tous.
Je souhaiterais également ajouter un rapide commentaire sur un point que vous avez évoqué concernant le recrutement et la rétention.
J’ai récemment eu le privilège d’aller en mer pour observer les Cadets de la Marine royale canadienne à Powell River, et le commandant, le lieutenant McLennan, a discuté avec moi des difficultés qu’ils éprouvent à obtenir les uniformes à temps pour réellement maintenir l’intérêt de ces jeunes.
J’ai été impressionnée par le nombre de jeunes gens que j’ai rencontrés, qui travaillaient sans relâche. Je vois encore un grand nombre de retraités qui les entourent et félicitent la grandeur de leur travail. Merci pour ce que vous faites, et merci à tous ceux qui travaillent sans cesse pour s’assurer que nous disposions d’une Marine solide.
Je suis très intéressée par la maintenance; ma question vous sera donc adressée, commandant Lloyd.
Une lettre datée du 8 juin 2016, intitulée « Installations de maintenance de la flotte et énoncé de capacité stratégique », signée par vous en qualité de contre-amiral et commandant en second de la MRC, indiquait qu’un nouveau modèle décisionnel en matière de capacité stratégique de maintenance et d’ingénierie navales (MIN), avait été évalué et jugé digne d’intérêt en vue de fournir à la MRC un processus solide et reproductible lui permettant de valider les besoins de capacités présents et futurs de la flotte.
Quatre modèles étaient présentés. Le modèle D donnait la priorité aux IMF — installations de maintenance de la flotte. Le modèle CD est un hybride qui donne la priorité à l’entrepreneur. C’est ce point que j’aimerais développé.
Dans ce modèle hybride, l’entrepreneur dirigera la plupart des domaines de responsabilité. Cela l’obligera à cohabiter sur les sites des IMF. Cela créera des problèmes, notamment la construction de nouveaux bâtiments, la réaffectation du personnel actuel ou le partage des outils et de l’équipement avec les sites existants. Il faudra également disposer de systèmes d’imputabilité rigoureux afin de déterminer les personnes responsables, le moment où elles le seront, et ce, pour chaque tâche et chaque activité.
Seules deux questions me viennent à l’esprit. Avez-vous étudié les corps de Marine d’autres pays alliés qui ont décidé de s’appuyer davantage sur des entrepreneurs afin de déterminer si cela a eu des répercussions négatives en ce qui a trait à l’efficacité, aux exigences de disponibilité opérationnelle, aux problèmes liés à la PI, aux conflits d’autorité et à la sécurité?
Je vous laisse répondre à cette question, puis je vous poserai la suivante.
:
Il est évident que la maintenance de nos navires est d’une importance capitale. En tant que pays, nous sommes très chanceux de disposer d’installations de maintenance de notre flotte en raison de la disponibilité que nous confèrent les activités de maintenance des deuxième et troisième lignes.
Il y a trois ans, nous avons commandé un rapport au capitaine Don Smith, qui était commandant de l’une des installations de maintenance de la flotte. En gros, il a observé les quatre possibilités que vous venez de mentionner et a formulé un certain nombre de recommandations que nous, la Marine, devions examiner pour nous assurer que nous disposions du meilleur cadre de maintenance pour entretenir nos plateformes.
De concert avec l’ingénieur en chef de la Marine, le commodore Simon Page, qui travaille également pour le sous-ministre adjoint, Pat Finn, l’équipe a mené un grand nombre d’analyse pour déterminer le modèle adéquat, les points positifs et négatifs des divers aspects. Au cours de leurs analyses, ils ont étudié d’autres modèles utilisés par certains de nos alliés afin de comprendre leurs pratiques exemplaires, et de voir ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas.
J’ai également discuté à plusieurs reprises avec un certain nombre de mes pairs concernant ce qui avait ou non fonctionné dans leur cas, en termes de perspectives d’avenir. J’estime, pour y avoir apposé ma signature, que le meilleur modèle est celui qui nous permet de tirer parti des points forts de ces deux analyses, et qui nous place dans une situation où tout le monde est gagnant à l’avenir.
Simon Page et les commandants de nos installations de maintenance travaillent très dur avec le personnel de ces installations pour s’assurer qu’il existe un avenir en ce qui concerne la capacité stratégique des installations de maintenance. Je ne crois pas que sous-traiter l’ensemble de notre maintenance soit dans notre intérêt. Il ne fait aucun doute qu’il nous faut conserver certaines capacités stratégiques, surtout celles propres aux bâtiments de guerre.
Je suis à peu près que tout le monde ici s’accorderait à dire que certains autres aspects, par exemple les moteurs diesel navalisés, sont des compétences qui existent ailleurs.
Ce que nous essayons de faire est de nous assurer que nous sommes les plus efficaces possible et les plus efficients possible là où c’est nécessaire. Nous devons également reconnaître qu’il existe une différence; nous essayons, par conséquent, de tirer parti de ces gains d’efficacité pour veiller à utiliser au mieux chaque dollar qui nous est versé.
Beaucoup d’entre vous m’ont entendu dire que nous essayons désormais de diriger la Marine comme une entreprise, mais plutôt que de mesurer nos recettes en dollars et en cents, nous tentons de les mesurer en disponibilité matérielle, technique, du personnel et opérationnelle.
Nous travaillons sans relâche pour déterminer le meilleur modèle. Selon, vous découvrirez à l’avenir que nous disposons de niveaux de facilité de maintenance accrus parce que nous tirons avantage des points forts de l’industrie et de l’atout stratégique que représentent ces installations de maintenance.
:
C'est une question très pertinente.
Il y a plusieurs choses. Je reviendrai sur la « menace » en termes de capacité et d'intention. Si un pays a l'intention sans la capacité, vous pouvez y faire face. Si un pays possède une capacité importante et a priori aucune intention, comment continuer à s'en assurer au fil du temps?
En termes de préparatifs et de niveau de préparation, comme je l'ai précisé en ouverture, la modernisation de la classe Halifax, qui respecte le budget alloué et le calendrier — ce dont peu de personnes parlent sans doute justement parce que le budget et le calendrier sont respectés —, dote la Marine d'une capacité extraordinaire. Comme le commodore Donovan l'a mentionné, lorsque nous avons formulé la demande de propositions, nous l'avons fait en pensant aux menaces futures, en sachant qu'avec les échéances qui sont les nôtres, nous allons livrer une technologie de pointe, dans le respect de notre cahier des charges et même au-delà.
Pour essayer de mieux comprendre comment nous pouvons faire face aux menaces potentielles et aller de l'avant, ce n'est pas par hasard que l'été dernier l'amiral Newton a dirigé l'opération Cutlass Fury, une participation à la base dans le cadre de l'OTAN— même si elle n'était pas autorisée par l'OTAN —, il faut comprendre les défis et les exigences de la lutte anti-sous-marine dans le théâtre et s'assurer qu'il y avait, là encore... On en revient à s'assurer que tous comprennent les liaisons et l'interopérabilité entre les forces aériennes, les forces de surface et les forces sous-marines.
Si nous regardons ailleurs dans le monde, nous voyons que le NCSM Vancouver se trouve dans la région Indo-Asie-Pacifique. Dans l'Atlantique, nous avons l'OTAN, que nous connaissons bien, mais ces procédures qui nous sont familières n'existent pas actuellement dans le Pacifique. Comme le ministre l'a mentionné, nous devons nous montrer plus persévérants dans la région Indo-Asie-Pacifique. Le premier maître de 1re classe a expliqué ce que nous y ferions, car nous avons besoin d'y tisser des relations, d'y établir des partenariats et de conclure des alliances qui seront essentiels pour intervenir dans des parties du monde où nous pourrions être déployés.
Nous allons nous employer à bâtir ce réseau de confiance au cours des deux à trois prochaines années. Comme vous avez entendu de nombreux officiers le dire, en temps de crise ou de conflit, vous pouvez toujours intensifier les effectifs, mais pas toujours la confiance. Actuellement, la confiance requise pour mettre sur pied et pour soutenir ces forces est essentielle, lorsque nous regardons les endroits où nous pouvons être les premiers à être déployés et à intervenir.
:
Oui. C’est une question fantastique. Nous avons souvent ce genre de latitude. Nous sommes vraiment des chefs de file à l’échelle internationale.
J’ai eu l’occasion d’être le commandant adjoint lors du RIMPAC, l’exercice maritime le plus important au monde. J’ai été commandant de composante maritime du RIMPAC.
Nous avons eu la chance inouïe d’avoir le contre-amiral Scott Bishop comme commandant adjoint du dernier RIMPAC. Mon commandant adjoint était responsable de la composante maritime du RIMPAC prédécent. Le commodore Baines dirigeait l’exercice de guerre anti-sous-marine Cutlass Fury dans l’océan atlantique. L’année d’avant, il dirigeait environ 12 navires dans le cadre de Joint Warrior, sans doute l’un des exercices maritimes les plus importants de l’OTAN des 20 dernières années.
La force aéronavale d’attaque participait à l’exercice Rim of the Pacific. Son commandant de guerre anti-sous-marine et de guerre de surface était le capitaine Jason Boyd.
Il n’est pas possible de trop insister sur cet aspect, sur le fait que nos navires ont des dirigeants exceptionnels, à la fois sur le plan opérationnel et sur le plan tactique.
Lorsque je parlais au vice-amiral Clive Johnstone à l’OTAN, lors de ma visite la semaine dernière, il a mentionné qu’il appréciait énormément les navires que nous avons déployés sous son commandement. Je pense que le terme qu’il a utilisé, c’est que nos commandants sont attentifs à leur capacité à produire les effets désirés à vaste échelle.
Le dernier aspect que j’ajouterais, en matière de cette capacité à diriger et à être interopérable, est que selon mon expérience, chaque fois qu’une frégate est déployée au sein d’une coalition, s’il y a une tâche difficile à exécuter, cette tâche est généralement confiée à la frégate canadienne.
Le niveau d’intégration est considérable, et l’un des meilleurs compliments que nous ayons reçus, en quelque sorte de manière inverse, c’est que dans un message, nous avons vu notre navire mentionné sous le nom d’USS Charlottetown, ce qui renforce le fait que nous avions été intégrés ou assimilés à cette force aéronavale d’attaque.
Comme je l’ai mentionné dans mon discours de passation de commandement, s’il y a une chose dont je suis absolument, catégoriquement certain, c’est la qualité de nos marins. Le fondement de notre MRC est nos marins, et je les appelle notre « fondation ». Si nos marins ne sont pas les meilleurs au monde, ils font partie des meilleurs au monde. Je suis absolument convaincu que toute mission confiée à notre marine, une fois entre les mains de nos marins, sera exécutée en respectant les normes les plus rigoureuses.
Comme je le dis au commandement, ne restez pas dans le chemin. Les marins prendront cette mission en charge, et ils l’exécuteront. Nous devons simplement jeter un coup d’oeil pour nous assurer qu’ils peuvent faciliter et tenir cet engagement, et c’est à ce niveau que nous ferons le gros travail à l’avenir.