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Merci beaucoup, madame la présidente.
Avant de commencer, je tiens à dire qu'aujourd'hui est une journée difficile pour les députés de la Chambre des communes, la famille et les amis. Nous avons tous le coeur gros. J'offre mes plus sincères condoléances à la famille de Gord Brown, à ses amis et aux membres de son caucus.
Je suis heureuse de comparaître devant vous a titre de ministre des Services publics et de l'Approvisionnement et ministre responsable de Services partagés Canada, pour discuter du Budget principal des dépenses 2018-2019. Aujourd'hui, je suis accompagnée de collègues de SPAC: la sous-ministre Marie Lemay, les sous-ministres délégués Les Linklater et Michael Vandergrift, ainsi que le dirigeant principal des finances, Marty Muldoon.
Pour représenter Services partagés, il y a ici le président, Ron Parker; Alain Duplantie, sous-ministre adjoint principal et dirigeant principal des finances, Services généraux; et Graham Barr, sous-ministre adjoint principal par intérim, Stratégie.
[Français]
Les deux organisations jouent un rôle de soutien essentiel pour ce qui est des activités du gouvernement fédéral et la prestation des programmes et services aux Canadiens.
Permettez-moi de commencer par Services publics et Approvisionnement Canada, qui demande 3,2 milliards de dollars dans le Budget principal des dépenses de 2018-2019.
[Traduction]
Cela comprend 2,54 milliards de dollars pour les biens immobiliers et infrastructures, y compris la Cité parlementaire et le soutien au Sommet du G7; 215 millions de dollars pour les paiements et la comptabilisation; 122 millions de dollars pour des programmes de soutien à l'échelle de l'administration fédérale; 117 millions de dollars pour l'achat de biens et services; et 235 millions de dollars pour les services internes.
Permettez-moi de faire le point sur les travaux de SPAC, en commençant par Phénix. La semaine dernière, j'étais à notre Centre des services de paye à Miramichi pour annoncer que nous allions élargir l'utilisation des équipes mixtes, et ce, à la suite d'un projet pilote très fructueux. Selon cette méthode, les employés des services de paye sont regroupés dans des équipes affectées à un ministère ou organisme en particulier, ce qui leur permet d'acquérir de nouvelles connaissances et de bâtir de solides relations avec leurs ministères clients.
En trois mois, de décembre à mars, le projet pilote a démontré que les équipes mixtes ont réduit l’arriéré des trois ministères visés par le projet de 24 % en général, et le nombre d'employés aux prises avec des problèmes de paye a diminué de 11 %. Ailleurs, en comparaison, les chiffres sont restés relativement stables.
[Français]
Il est intéressant de noter que le concept des équipes mixtes a été élaboré par les employés eux-mêmes. À Miramichi, la semaine dernière, j'ai perçu un certain optimisme chez les employés, qui apprécient le fait qu'on les ait entendus. Ils ont l'impression de pouvoir réellement surmonter le défi auquel ils doivent faire face.
Notre approche pour l'avenir sera de continuer à travailler avec les gens qui connaissent le mieux la situation, c'est-à-dire le personnel du Centre de rémunération, les syndicats et les employés utilisateurs du système Phénix.
[Traduction]
La mise en place des équipes mixtes de paye fait partie d'une série de mesures annoncées en novembre qui visent à stabiliser le système de paye. Par exemple, nous augmentons la capacité. Après avoir commencé avec 550 employés lors du lancement de Phénix, nous avons rétabli les 700 postes supprimés par nos prédécesseurs et investi jusqu'à près de tripler le nombre d'employés pour le traitement de la paye au centre de rémunération et dans les bureaux satellites à travers le pays. Nous avons ajouté environ 200 employés au centre de contact avec la clientèle. Ils ont maintenant un accès direct à Phénix pour être en mesure de donner aux fonctionnaires une information détaillée en temps réel sur leur dossier de rémunération.
Le budget de 2018 prévoit 431 millions de dollars pour appuyer ces efforts. Notre plus récent tableau de bord montre des progrès. Notre arriéré dans le traitement des dossiers a diminué de 5 000 mouvements de paye depuis le mois dernier et, avec de légères fluctuations, il s'amoindrit constamment depuis janvier 2018. Avec le déploiement des équipes mixtes, nous prévoyons une accélération de la diminution des dossiers en souffrance. À tous les employés qui subissent les conséquences des défaillances du système de paye, je promets que nous allons résoudre leurs problèmes de paye et, avec le temps, retrouver leur confiance. À part Phénix, SPAC mène d'autres travaux importants, comme l'acquisition de matériel essentiel pour les Forces armées canadiennes.
[Français]
Dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale, le premier grand navire du pays, le navire hauturier de science halieutique, a été terminé et devrait être livré à la Garde côtière canadienne plus tard cet année. Le premier navire de la Marine royale canadienne, un navire de patrouille extracôtier et de l'Arctique, est au stade de l'assemblage final.
Cette année, par ailleurs, nous procéderons à la sélection du soumissionnaire privilégié pour la conception du navire de combat canadien, qui sera le fer de lance de la Marine.
[Traduction]
Cette année, par ailleurs, nous procéderons à la sélection du soumissionnaire privilégié pour la conception du navire de combat canadien, qui sera le fer de lance de la Marine.
Ces travaux sont importants. Les contrats accordés dans le cadre de la Stratégie de construction navale représentent une contribution de quelque 8,9 milliards de dollars au PIB, et permettent la création ou le maintien de près de 9 000 emplois par année. J'envisage avec plaisir de vous fournir des mises à jour régulières sur nos progrès.
Passons de la mer au ciel: afin de répondre aux besoins immédiats de l’Aviation royale canadienne, nous continuons de travailler avec nos homologues australiens pour finaliser l'achat et la livraison d'avions F/A-18 et de pièces de rechange, à partir de 2019. Le concours ouvert et transparent que nous avons annoncé en décembre dernier pour le remplacement permanent de la flotte d'avions de combat du Canada est également bien enclenché. SPAC et ISDE ont tous deux engagé le dialogue avec l'industrie. Ces réunions sont essentielles pour assurer un processus d'approvisionnement efficace et la possibilité pour les fournisseurs canadiens d'y participer.
En tant que principal acheteur du gouvernement, le ministère s'emploie à simplifier et à rationaliser l'approvisionnement, et cherche des façons de tirer parti du pouvoir d'achat gouvernemental non seulement pour acheter, mais pour acheter mieux.
[Français]
Nous accroissons le nombre d'occasions d'affaires pour diversifier nos fournisseurs et inclure les femmes, les peuples autochtones, les personnes handicapées et les minorités visibles. Nous nous assurons également que nos activités d'approvisionnement appuient d'autres buts importants, comme la lutte contre les changements climatiques.
[Traduction]
Je veux tout particulièrement réduire les tracasseries administratives et d'autres obstacles auxquels sont confrontées les petites et moyennes entreprises qui veulent faire affaire avec le gouvernement. Alors que les PME représentent déjà 80 % de nos contrats de moins de 1 million de dollars et 30 % de nos contrats de plus de 1 million de dollars, nous désirons voir augmenter ces chiffres.
Je sais que le Comité a entrepris d'examiner cette question, et j'ai hâte de prendre connaissance de votre rapport et de vos recommandations. Nous faisons déjà des progrès sur ce front. Depuis juillet dernier, les fournisseurs peuvent présenter des offres par voie électronique, ce qui est plus rapide, plus écologique et plus efficace. D'ici la fin de cette année, nous prévoyons qu'au moins 70 % des soumissions se feront de cette façon.
À plus long terme, SPAC est en voie d'adopter une solution d'approvisionnent électronique qui simplifiera l'attribution des contrats pour le gouvernement et pour nos fournisseurs, et rendra le processus de soumission plus accessible aux personnes ayant une déficience visuelle. Nous prendrons le temps de bien le faire et nous profiterons des leçons apprises à la suite de l'implantation de Phénix il y a plusieurs années, pour guider notre travail.
[Français]
Ici, à la Cité parlementaire, notre but commun demeure d'assurer, au cours de l'été, une transition harmonieuse des activités de l'édifice du Centre vers la nouvelle Chambre des communes, dans l'édifice de l'Ouest.
Pendant que les derniers dispositifs informatiques, multimédias et de sécurité sont en cours d'installation et de vérification, nous continuons de collaborer étroitement avec nos partenaires parlementaires pour atténuer tout risque de retard.
[Traduction]
Quelques mots à propos de Postes Canada. La semaine passée, j'ai annoncé la nomination de cinq nouveaux membres au conseil d'administration de la Société canadienne des postes. Ils se joindront à la présidente récemment nommée, Jessica McDonald, pour poursuivre les efforts visant à mettre en œuvre notre nouvelle vision pour la société d'État et sa priorité de servir les Canadiens. Pour que ce renouvellement s'opère, il faudra miser sur la collaboration avec les employés, les collectivités et d'autres intervenants.
J'aimerais maintenant parler de Services partagés Canada. Par l'entremise du Budget principal des dépenses, Services partagés Canada demande un financement de 1,5 milliard de dollars pour continuer de fournir des services modernes, fiables et sûrs d'infrastructure des Tl, afin d'appuyer la prestation numérique de programmes et services aux Canadiens. Ce montant inclut un investissement de 17,3 millions de dollars en vue du Sommet du G7 à La Malbaie, au Québec, pour améliorer le réseau de téléphonie cellulaire et l'accès à l'Internet haute vitesse dans la région; des améliorations qui serviront bien longtemps après la fin du Sommet.
Pour soutenir la perspective numérique du gouvernement canadien, Services partagés Canada entreprend de se moderniser et de prendre en charge les services infonuagiques tout en maintenant ses activités essentielles et d'implanter les outils opérationnels requis pour obtenir et fournir des services numériques.
En mars, j'ai mentionné ici que SPC avait commencé à agir comme courtier en services infonuagiques publics pour des données non classifiées du gouvernement fédéral. De nombreux ministères clients utilisent maintenant ces services pour toute une gamme de besoins informatiques. Cette année, le ministère commencera à offrir des services infonuagiques pour des données classifiées jusqu'au niveau Protégé B. SPC poursuivra aussi la migration des charges de travail vers les services infonuagiques publics ou vers les nouveaux centres de données d'entreprise, s'il y a lieu, et selon les directives de l'entreprise. SPC a récemment ouvert son troisième centre de données ultramoderne en Ontario pour aider à mieux protéger l'information et les services informatiques du gouvernement et des citoyens.
Le budget de 2018 propose une somme de plus de 2 milliards de dollars sur 6 ans pour permettre à Services partagés Canada de saisir les occasions et de répondre aux besoins en matière de technologies de l'information, notamment en ce qui a trait aux cybermenaces, et d'offrir le genre de services numériques auquel les Canadiens s'attendent. Ce financement signifie une véritable réinitialisation pour SPC et les technologies informatiques du gouvernement.
[Français]
Merci, madame la présidente.
Cela me fera plaisir de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
C'est un plaisir d'être ici aujourd'hui. Il y a beaucoup d'enjeux importants.
Je tiens à souligner que les néo-démocrates partagent les préoccupations de M. McCauley selon lesquelles les parlementaires sont appelés à se prononcer sur certaines choses, mais sans en connaître les détails.
Madame la ministre, vous avez fait le point sur Phénix. Permettez-moi de vous présenter un autre point de vue, celui de mes électeurs. Je représente une circonscription où plus de 1 000 personnes ont des problèmes de paye avec Phénix. Il y a des cas au MDN, à la Garde côtière et à l'Agence du revenu du Canada. Beaucoup de gens ne partagent pas votre optimisme.
Vous dites que vous n'avez pas de date précise pour que tout soit réglé. Je viens de faire un petit calcul. Vous dites que vous avez fait des progrès; 5 000 cas en un mois. Vous avez indiqué que vos projets pilotes ont permis une amélioration de 10 %. Lorsqu'on fait un calcul par rapport au nombre de transactions, on voit que vous aurez éliminé l'arriéré dans neuf ans, environ. C'est tout simplement inacceptable.
Je ne vois aucun plan dans tout ce que vous avez dit aujourd'hui... Je vous avais attribué tout le mérite pour vos projets pilotes à cet égard. Les gens peuvent s'attendre à ce que leurs problèmes de paye soient réglés dans neuf ans. Cela ne suffit pas.
Lorsque j'ai soulevé la question avec vous à la Chambre des communes, vous avez demandé aux députés de présenter des cas. Le 2 février, nous avons présenté 13 cas, et vous dites que vous y avez répondu dans les 10 jours. Voici la réponse que nous avons reçue de votre ministère: « La demande a été envoyée au Centre de rémunération aux fins de traitement. » Pas un seul de ces cas n'a été réglé, et nous n'avons reçu aucun autre renseignement à leur sujet.
Ce sont là les cas les plus flagrants. Il y a notamment le cas d'une femme — je ne révélerai pas où elle travaille, car elle ne m'en a pas donné la permission — dont la fille a décidé d'abandonner ses études postsecondaires pour éviter que la famille ne s'endette davantage. Les problèmes de paye de cette femme sont si complexes qu'elle n'a pu obtenir les prêts d'urgence ni avoir recours aux mesures dont vous avez parlé, parce que personne n'arrive à comprendre quoi que ce soit.
Lorsque vous dites que le nombre de plaintes ou de cas qui vous ont été signalés par les députés a chuté de 190, laissez-moi vous dire que je n'ai pas fait d'autres signalements parce que les 13 premiers n'avaient pas été réglés. J'ai été informé hier de 80 cas supplémentaires chez les pompiers du MDN de ma circonscription. Il s'agit la plupart du temps de cas graves de paiements insuffisants.
Avec tout le respect que je vous dois, madame la ministre, vous dites que cela ne concerne que la paye supplémentaire ou la paye de remplacement... Les gens basent leur budget familial et le paiement de leurs factures sur la rémunération à laquelle ils ont droit, et lorsqu'ils ne la reçoivent pas, cela entraîne de graves problèmes.
Je sais que vous avez brossé un tableau plutôt optimiste des progrès. Je ne les vois tout simplement pas. Plus important encore, les fonctionnaires de ma circonscription ne voient pas de progrès non plus.
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J'aimerais aborder le sujet en premier, s'il vous plaît. C'est une question très importante. Je ne voudrais pas passer au vote sur des dépenses de 7 milliards de dollars sans qu'aucune surveillance parlementaire ne soit exercée.
Nous avons entendu les témoignages de nombreux experts. Nous avons entendu le témoignage de Kevin Page, l'ancien directeur parlementaire du budget, qui a dénoncé un manque de transparence, le retrait de la surveillance parlementaire et la véritable raison pour laquelle nous sommes ici.
M. Garrison a également soulevé d'excellents points et a fait savoir que nous avons beaucoup de temps.
Nous avons entendu le témoignage du directeur parlementaire du budget actuel, qui a publié un rapport sur la question de savoir si nous sommes disposés à sacrifier la surveillance sous le faux prétexte d'harmoniser les budgets. Soyons honnêtes: nous n'harmonisons rien si nous n'avons pas les réponses à un si grand nombre de questions.
Nous avons entendu au Comité des témoignages de représentants du Bureau du Conseil privé au sujet de leurs dépenses, qu'elles aient déjà été examinées ou non, et ils ont fait savoir qu'ils n'avaient pas élaboré de plan; on leur a simplement dit de les inclure. Il est difficile de nous demander de faire notre travail en tant que parlementaires, de justifier les dépenses et de voir quels sont les résultats, lorsque les ministères qui demandent les fonds déclarent, « Eh bien, nous ajoutons ces crédits, et vous devez demander au Conseil du Trésor à quoi servira l'argent », même si dans ce cas-ci, il s'agissait de 1 million de dollars pour le Bureau du Conseil privé.
Nous avons entendu plus tôt aujourd'hui que les détails sont dans le budget. Par exemple, on peut lire « Un approvisionnement meilleur et plus simple, 52 millions de dollars ». On a dit que le budget fournit plus de détails. On peut lire que 52 millions de dollars seront alloués pour un approvisionnement meilleur et plus simple, mais on ne précise pas, comme on nous l'a signalé, quels montants seront réservés aux Premières Nations.
Nous avons parlé plus tôt aujourd'hui d'une partie de l'approvisionnement des Premières Nations. Nous avons entendu à maintes reprises, de la part de témoins représentant des groupes autochtones et des Premières Nations, que la méthode d'approvisionnement du gouvernement est très bancale et que nous devons trouver d'autres méthodes.
Je n'ose pas penser que le gouvernement...
Pardon?