Que le rapport du commissaire à l'éthique, intitulé « Le rapport Trudeau », présenté le lundi 29 janvier 2018, soit agréé.
— Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je parlerai aujourd'hui du rapport de l'ancienne commissaire à l'éthique, intitulé « Le rapport Trudeau », dans lequel on apprend que le a enfreint la Loi sur les conflits d'intérêts à quatre reprises.
Il y aurait tellement de choses à dire, mais je n'ai hélas que 10 minutes devant moi. Commençons donc par redire pourquoi nous sommes ici et remonter le fil des événements qui nous ont menés jusque-là.
Il y a deux ans, juste après les élections, le est disparu des écrans radars pendant la période des fêtes de Noël. Même s'il venait d'être élu en faisant de l'ouverture et de la transparence ses mots d'ordre, il a soudain pris la poudre d'escampette sans dire à qui que ce soit où il allait. S'il avait simplement décidé de partir en voyage pour se prélasser sur une plage quelconque, nul doute qu'il aurait prévenu les médias et les Canadiens que sa famille et lui prenaient des vacances, mais pour une raison alors inconnue, il s'est tapi dans le plus grand secret et il n'a jamais voulu dire à personne où il avait passé ses vacances de Noël.
Certains membres hardis de la Tribune de la presse parlementaire ont réussi à trouver le , qui était aux Bahamas. Sans doute poussés par ses cachotteries, ces journalistes ont continué de fouiller. Il s'est avéré que le premier ministre n'était pas simplement aux Bahamas en vacance à ses frais dans une station balnéaire avec sa famille. Il était sur la magnifique île caribéenne privée d'un milliardaire, soit l'Aga Khan.
L'Aga Khan fait un excellent travail. Il dirige des organisations comme le Centre mondial du pluralisme, qui a été associé et qui a entretenu des relations financières et autres avec le gouvernement du Canada pendant des décennies. Encore une fois, l'Aga Khan fait un excellent travail au Canada et ailleurs dans le monde, mais cela n'a rien à voir avec ce dont il est question aujourd'hui. Le fait est que l'Aga Khan est un particulier qui fait du travail formidable pour les Canadiens et qui à cet effet reçoit beaucoup d'argent du gouvernement du Canada, et le du Canada a accepté de passer des vacances offertes par lui sur son île.
Le rapport a révélé que ce n'était pas la première fois que le avait accepté des vacances gratuites de la part de l'Aga Khan sur cette île. En fait, il y est allé en vacances en 2014, à Noël, avant de devenir premier ministre. Des membres de sa famille y sont allés en vacances en mars 2016. Puis, il y était allé une fois de plus en 2016, à Noël. Wow! Comme c'est commode d'avoir un soi-disant ami comme cela. Voilà l'autre aspect intéressant du rapport. Le premier ministre a prétendu pendant un an que ces vacances lui avaient été offertes par un très bon ami. Or, le rapport de la commissaire à l'éthique a révélé qu'ils n'avaient en fait pas eu de contacts pendant 30 ans. Il semblait être un merveilleux vieil ami éloigné du premier ministre que ce dernier avait retrouvé une fois qu'il était devenu premier ministre, au même moment où l'Aga Khan faisait beaucoup affaire avec le gouvernement du Canada.
Ce qu'il faut retenir — et c'est fort probablement la raison pour laquelle le et les membres de son personnel se sont entourés du plus grand secret —, c'est qu'il existe des règles d'éthique pour empêcher les premiers ministres, les ministres ou même les parlementaires qui n'ont pas de pouvoirs exécutifs d'agir d'une manière susceptible de les placer en situation de conflit d'intérêts. Il peut s'agir notamment du fait d'accepter des vacances gratuites de personnes qui réalisent des transactions de plusieurs millions de dollars avec le gouvernement, d'accepter de voyager gratuitement à bord de leur hélicoptère privé, d'omettre de se récuser lorsqu'il est possible de favoriser de façon irrégulière l'intérêt de l'autre personne et d'omettre de gérer ses affaires personnelles de manière à éviter de se placer en conflit d'intérêts. Il s'agit très exactement des quatre secteurs dans lesquels le premier ministre a enfreint les règles de l'éthique. Ces règles existent pour empêcher un premier ministre d'agir ainsi. Toutefois, cette décision historique nous a appris que le premier ministre avait enfreint de façon éhontée ces quatre règles précises.
C'est la raison pour laquelle mon ami le a écrit à Mary Dawson, l'ancienne commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, pour lui demander d'enquêter sur la conduite du . C'est la raison pour laquelle la commissaire à l'éthique a mené une enquête et a publié un rapport exhaustif de 70 pages, qui s'intitule « Le rapport Trudeau » et qui porte sur les vacances du . C'est la raison pour laquelle la commissaire à l'éthique a constaté dans son rapport que la Loi sur les conflits d'intérêts avait été enfreinte de quatre manières différentes.
N'oublions pas que la Loi sur les conflits d'intérêts est bel et bien un texte de loi. D'aucuns ont prétendu que le n'avait pas enfreint la loi, alors que c'est exactement ce qu'il a fait. La Loi sur les conflits d'intérêts a été adoptée sous l'égide du gouvernement conservateur précédent. Elle a été adoptée ici même, à la Chambre des communes. C'est cette loi que le a enfreinte. Il est inutile de tenter d'édulcorer ou de camoufler les faits. L'enquête de Mary Dawson a confirmé ce que tout observateur sensé et raisonnable aurait conclu, soit que les vacances luxueuses, toutes dépenses payées, du sur une île privée appartenant à une personne faisant affaire avec le gouvernement fédéral ne respectaient tout simplement pas les critères prévus dans la loi.
Nombre de personnes ont évalué la valeur de ces trois séjours, qu'on estime à près de 700 000 $. Lorsqu'on calcule la valeur non seulement du séjour, mais aussi le temps investi par la GRC pour ce voyage — que le refuse de rembourser —, c'est près de 700 000 $. Les députés peuvent-ils imaginer qu'un ministre de la Couronne reçoive une enveloppe de 700 000 $ d'argent comptant de la part de quelqu'un qui traite avec lui? C'est comme si un particulier disait: « Voici un cadeau de 700 000 $ en argent comptant », alors que le ministre prend des décisions qui touchent le travail de celui-ci. Le fait que c'est essentiellement ce qu'a fait le est répréhensible; le fait qu'il refuse d'en assumer la responsabilité l'est encore plus. Cela montre à quel point le a manqué à son devoir envers les Canadiens dans le cadre de ses relations. Il a manqué d'éthique et a fait preuve d'un jugement épouvantable, à maintes reprises.
La commissaire à l'éthique a aussi découvert que le et sa famille ont accepté d'autres invitations semblables lorsqu'il était le chef du troisième parti, et que son épouse, ses enfants et beaucoup de leurs amis ont accepté une troisième invitation en mars 2016.
Nous remercions l'ancienne commissaire à l'éthique pour son travail et son analyse de cette affaire grave. Le rapport et les discussions publiques à ce sujet ont soulevé de vives inquiétudes chez les conservateurs et, j'ose croire, chez tous les députés à la Chambre des communes.
Lorsque nous avons lu le rapport qui portait sur ces vacances illégales et contraires à l'éthique, nous avons appris que pendant son séjour aux Caraïbes, le et l'Aga Khan ont échangé des cadeaux. Il a reçu un cadeau pendant des vacances qu'il recevait en cadeau. Disons que l'on n'y a pas été de main morte. C'est un peu comme les poupées gigognes qui s'emboîtent les unes dans les autres. Chaque fois que l'on ouvre une poupée et en voilà une autre à l'intérieur, et ainsi de suite. Cependant, il ne s'agit pas ici de jouets; en fait, c'est probablement le contraire.
De quel type de cadeaux est-il question? Mon collègue le député de , qui est lui-même un journaliste compétent, a tenté d'élucider le mystère en faisant inscrire une question au Feuilleton afin de découvrir quel genre de cadeaux le a reçus de la part de l'Aga Khan. Il semble que les employés du Cabinet du premier ministre qui ont répondu à cette question sont les mêmes que ceux qui ont géré les communications au sujet du voyage dans les Bahamas. Voici ce que le gouvernement nous a répondu: il n'a essentiellement rien déclaré. Le a affirmé qu'il a déclaré tous les cadeaux qu'il a reçus à la commissaire à l'éthique dans le cadre de l'enquête.
En définitive, le n'a pas déclaré les cadeaux illégaux. Il a déclaré avoir reçu un sac. On ignore s'il s'agit d'un sac de sport qu'on peut se procurer chez Winners ou d'un sac Louis Vuitton qui vaut des milliers de dollars. On l'ignore parce que le refuse de le dire. Le doit déclarer les cadeaux d'une certaine valeur, mais il n'a pas eu à déclarer les cadeaux illégaux qu'il a reçus. On lui a demandé à maintes reprises de les déclarer, mais il a refusé de le faire.
Mary Dawson n'est pas responsable du problème qui découle de ce vide juridique, et il s'agit d'une lacune du Code régissant les conflits d'intérêts des députés qu'il faut combler. Cela dit, nous devons faire la lumière sur cet échange de cadeaux et éliminer l'échappatoire pour mettre fin à cette pratique.
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Madame la Présidente, j'aimerais remercier la leader de l'opposition à la Chambre de proposer l'agrément du rapport et d'avoir justifié l'importance de débattre aujourd'hui des manquements à l'éthique du . Nous ne sommes pas les seuls à le dire. Le commissaire à l'éthique le dit aussi.
Madame la Présidente, avant de poursuivre, je vous demanderais de m'avertir lorsqu'il me restera une minute pour que je puisse proposer un amendement à la motion à la fin de mon discours.
Le document à l'étude, intitulé « Le rapport Trudeau », a été produit conformément à la Loi sur les conflits d'intérêts et au Code régissant les conflits d'intérêts des députés et a été déposé à la Chambre à la fin janvier. Le rapport révèle que le est bel et bien coupable de manquement aux normes d'éthique prévues par la loi.
Ce n'est pas une question d'esprit. Ce n'est pas quelque chose qui plaît à l'opposition. Ce n'est pas une chose que les gens à l'extérieur de la Chambre estiment importante. On parle littéralement d'une loi du Parlement qui a été adoptée, accompagnée de documents d'orientation, que le a signée et fournie à tous les ministres. Dans le rapport, la commissaire à l'éthique constate que le a enfreint quatre éléments précis de la loi.
Avant de poursuivre, je tiens aussi à dire que c'est la première fois dans l'histoire du Canada, je crois, qu'un premier ministre est reconnu coupable d'avoir enfreint la loi, mais pas n'importe laquelle, celle qui contient les règles éthiques que nous devons tous respecter, y compris les députés ministériels. Les députés des premières banquettes et les membres du Cabinet doivent suivre les règles. La situation est d'autant plus grave que c'est la personne qui devrait les diriger, qui devrait les représenter, c'est-à-dire le , qui a violé ces règles. Quel exemple le chef du gouvernement donne-t-il à ses ministres en enfreignant les règles, en ne montrant absolument aucun remord et en refusant de mettre en place la moindre mesure pour réparer les torts?
On dit que « chaque jour apporte son lot de tracas ». C'est un proverbe yiddish. Dimanche et lundi, j'ai eu ma part de tracas lorsque tous les vols que je devais prendre étaient annulés les uns après les autres. Je n'arrivais pas à revenir ici. Or, je crois que, aujourd'hui, ce sera le qui croulera sous les tracas parce qu'il s'est placé dans une certaine situation en ne faisant rien pour régler ses manquements à l'éthique.
Je suis assez vieux pour constater que c'est toujours le même Parti libéral du Canada, toujours les mêmes entourloupes à l'éthique douteuse. Je n'ai pas oublié le scandale des commandites ni la Commission Gomery. D'ailleurs, le juge Gomery a publié un excellent rapport à l'époque. Le même type de manquements à l'éthique se répète sous nos yeux 10 ou 15 ans plus tard. Il est absolument ridicule que nous en soyons là aujourd'hui. Je crois aussi que c'est la première fois que nous sommes saisis d'une motion d'adoption d'un rapport de commissaire à l'éthique à propos des manquements à l'éthique du .
Un article du Toronto Star mentionnait cinq choses qui, je pense, mettent en lumière l'importance de tenir ce débat aujourd'hui, parce que l'éthique, ça compte. Nous ne pouvons pas simplement la balayer sous le tapis. L'éthique, c'est important.
La relation avec l'Aga Khan ne correspond pas à la définition d'une amitié selon la loi. Le a enfreint les règles sur les cadeaux. Les vols d'avion empruntés posaient problème. Je vais en parler un peu plus, car la commissaire à l'éthique a examiné dans le détail ce que les avocats du disaient. Ils avaient une interprétation de la loi que la plupart des Canadiens trouveraient parfaitement ridicule. Enfin, le ne s'est pas récusé de pourparlers qui lui donnaient l'occasion de servir les intérêts de l'Aga Khan.
C'est une lettre de l'ancien président du comité de l'éthique qui a déclenché l'enquête. C'est le député de , un député conservateur, qui a signalé à la commissaire à l'éthique la possibilité que les agissements du constituent une entorse aux règles d'éthique. Je me souviens qu'à l'époque, des députés de ce côté-là de la Chambre, y compris certains secrétaires parlementaires, disaient qu'il n'y avait pas de problème. Ils demandaient pourquoi on s'intéressait à un voyage d'agrément alors que nous devrions parler d'emploi, d'économie et de plein d'autres choses.
Cependant, l'éthique est un principe important, particulièrement lorsqu'on occupe une charge publique. Les personnes dont les Canadiens s'inspirent comme modèles en matière de décisions éthiques — et qui dirigent le pays — doivent être tenues de respecter les plus hautes normes d'éthique qui soient. Qui plus est, ces personnes doivent très ouvertement mettre la barre encore plus haut pour elles-mêmes. Si elles n'arrivent à respecter ni les normes qu'elles ont établies ni celles qu'a établies la Chambre des communes, cette dernière doit examiner la situation lors du débat sur l'adoption du rapport.
Dans ce rapport, la commissaire à l'éthique dit:
Le voyage en question n'avait rien d'inhabituel, d'imprévisible ou d'inévitable. Ayant déjà séjourné sur l'île de l'Aga Khan, en 2014, [le premier ministre] savait parfaitement qu'il fallait emprunter un moyen de transport privé pour y arriver.
Les avocats ont tenté de faire valoir que ce manquement à l'éthique — que la commissaire à l'éthique a qualifié de violation de la loi — était inévitable. Les avocats ont soutenu qu'il était impossible de procéder autrement et que ce qui a été fait, c'est ce que la GRC avait jugé nécessaire de faire.
Le savait depuis 2014 que s'il allait sur cette île, la situation serait exactement la même. La commissaire à l'éthique a affirmé que la situation était inévitable et que le premier ministre aurait dû faire preuve de plus de discernement. Le premier ministre a contrevenu aux articles 5, 11, 12 et 21 de la loi. La commissaire à l'éthique a conclu qu'en allant passer des vacances sur l'île privée de l'Aga Khan, le premier ministre ne s'est pas acquitté de l'obligation énoncée à l'article 5.
L'article 11, qui fait l'objet de l'amendement que je propose, porte sur les cadeaux reçus pendant ce voyage. Le a accepté l'hospitalité et des cadeaux de l'Aga Khan, notamment de séjourner sur cette île privée pour son bénéfice personnel. Il n'a jamais consulté la commissaire à l'éthique avant ce voyage. Ce n'est qu'après coup qu'il a affirmé avoir tiré une leçon de cette expérience et déclaré qu'une telle situation ne se reproduirait probablement pas. Comment peut-on lui faire confiance? Il n'a exprimé aucune contrition. Il n'a pas tenté de modifier la loi pour être lui-même tenu de respecter les très hautes normes qu'il a établies pour ses ministres.
Au titre de l'article 12, il est interdit aux ministres et à tout membre de leur famille de voyager à bord d'avions non commerciaux nolisés ou privés. En passant, les avocats ont ergoté sur les définitions en français et en anglais des termes « aircraft » et « avions » utilisés dans le rapport. Ce dernier terme n'inclurait pas les hélicoptères. Je trouve absolument ridicule que le ait pu demander à ses avocats d'invoquer une telle défense, mais c'est bien ce qui figure dans le rapport. N'importe quel Canadien peut le lire, puisque c'est écrit noir sur blanc.
La commissaire à l'éthique a affirmé:
[Le premier ministre] a enfreint l’article 12 lorsque sa famille et lui ont accepté de voyager à bord d’appareils privés fournis par l’Aga Khan. Les voyages n’étaient pas exigés par ses fonctions officielles, les circonstances n’étaient pas exceptionnelles et il n’a pas cherché à obtenir l’approbation préalable du commissaire.
Enfin, « le a enfreint l’article 21 lorsqu’il a omis de se récuser concernant deux discussions lors desquelles il a eu la possibilité de favoriser de façon irrégulière l’intérêt personnel » de l'Aga Khan.
Comme l'a affirmé la , la Fondation Aga Khan et l'Aga Khan lui-même font du très bon travail, du travail caritatif, partout dans le monde. Ce n'est pas à l'Aga Khan de se récuser. C'est au qu'il incombe de se récuser. C'est à lui qu'il incombe de veiller à ne pas se placer dans une position de conflit d'intérêts. Tous les membres du Cabinet doivent observer une norme plus stricte, une norme établie non seulement par le premier ministre, mais également par la Chambre des communes au moyen d'une mesure législative en matière d'éthique qui a été adoptée en 2006, avec l'appui général des partis. Nous avions tous convenu à l'époque qu'il fallait établir des normes d'éthique plus élevées, et c'est ce qui a été fait.
Il est intéressant de constater que nous nous retrouvons maintenant dans cette situation, 12 ans après l'adoption de cette mesure législative historique et remarquable. C'est la première mesure législative que le gouvernement conservateur a présentée en 2006. Elle prévoyait de nouvelles règles d'éthique que tous les députés, les ministres et le premier ministre allaient être tenus de respecter.
Le n'a pas été à la hauteur. Nous soumettons donc aujourd'hui le rapport de la commissaire à l'éthique à la Chambre dans le but d'attirer l'attention des Canadiens sur les manquements du premier ministre aux normes d'éthique, sur son absence complète de repentir ou de volonté de se racheter ou d'apporter des modifications aux règles en vigueur pour qu'une telle situation ne se reproduise plus jamais. Elle pourrait tout à fait se produire de nouveau.
Il y a aussi la question des cadeaux. Nous ne connaissons pas la nature des cadeaux illégaux qu'il a reçus. Comme l'a dit la , les députés et les Canadiens ont le droit de le savoir.
Je vois qu'il ne me reste plus de temps. Voici l'amendement dont j'ai parlé au début de mon intervention. Je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit: « le rapport du commissaire à l’éthique intitulé « Le rapport Trudeau », déposé le lundi 29 janvier 2018, ne soit pas agréé maintenant, mais que, conformément au paragraphe 28(13) du Code régissant les conflits d’intérêts des députés de la Chambre des communes, il soit renvoyé au commissaire avec l’instruction de modifier ledit rapport pour y inclure des recommandations visant à éliminer les échappatoires dans le Code, ainsi que dans la Loi sur les conflits d’intérêts, qui permettent au premier ministre de ne pas divulguer au public la nature des cadeaux inacceptables qu’il a reçus de l’Aga Khan parce que le registre public ne contient que les cadeaux acceptables au sens de l’article 14 du Code et de l’article 11 de la Loi sur les conflits d’intérêts. »
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Madame la Présidente, les députés d'en face disent que c'est la divulgation qui est au coeur du problème. Ils ont raison. Mes observations portent effectivement sur la divulgation. Quel était le point de vue du gouvernement Harper, dans le temps? Il ne voulait pas de la divulgation proactive. Il ne considérait pas comme important de dire aux Canadiens quelles étaient les dépenses des députés. Les seuls qui faisaient pire encore que les conservateurs, à l'époque, c'étaient les néo-démocrates.
Le chef du Parti libéral, qui est aujourd'hui le , a décidé que, même si les conservateurs et le NPD n'étaient pas favorables à l'idée, le caucus libéral prendrait l'initiative seul. Il a fallu trouver des ressources additionnelles pour ce faire, et nous avons puisé dans celles dont nous disposions, même si elles étaient loin d'être abondantes, étant donné que nous étions le troisième parti à ce moment-là. Aux yeux du chef du Parti libéral, il était important que nous nous dotions d'un système interne. Il a déclaré que les députés libéraux participeraient à la divulgation proactive.
Ce sont les conservateurs et le NPD qui ont refusé. Ils ne souhaitaient pas que la divulgation proactive soit une obligation pour tous. Si le Parti libéral voulait appliquer le principe, il lui fallait créer son propre système. Puis, au bout de deux ou trois mois, au beau milieu de l'été, il y a trois ou quatre ans, les conservateurs ont connu leur chemin de Damas, du moins en ce qui a trait à l'importance de la divulgation proactive. Comme le a essayé de l'expliquer dans cette enceinte, en ce temps-là, les Canadiens ont le droit de savoir. Il est tout à fait légitime qu'ils veuillent savoir comment les députés utilisent les centaines de milliers de dollars que chacun reçoit et qui viennent des taxes et des impôts payés par les contribuables. Les gens ont le droit d'obtenir cette information. Nous avons applaudi les conservateurs pour avoir changé d'idée sur cette question.
Certes, pour que quelque chose se fasse, nous avions besoin d’un appui unanime. Les néo-démocrates refusaient encore d’appuyer unanimement la proposition. Ils s’y opposaient bec et ongles. Il a fallu attendre la motion de l’opposition pour que rien de moins que la honte les pousse à appuyer l’idée. Ils ont dû annoncer l’un après l’autre qu’ils avaient changé d’avis. Je pense qu’au fur et à mesure que les mois passaient, ils ont fini par se rendre compte, à l’instar des conservateurs, qu’était venu le temps de la divulgation proactive.
Nous étions heureux d’avoir joué un rôle crucial à cet égard, convaincus que cette mesure favorisait une responsabilisation et une transparence accrues envers les Canadiens. Une fois devenu , le a déclaré que les lettres de mandat ministérielles feraient partie du domaine public. C’était une nouveauté. Auparavant, l'ancien premier ministre Stephen Harper annonçait ce qu'il estimait qu'un ministère devait faire, en disant qu'il communiquerait l’information au ministre concerné; c'est ce qu'on appelait les lettres de mandat. Ces lettres étaient-elles rendues publiques? C'est difficile à dire, dépendamment du ministre.
Quelle est la nature d’une lettre de mandat? Ce document présente en quelque sorte les objectifs prioritaires d'un ministère. Pratiquement dès son entrée en fonction, le a affirmé que les lettres de mandat allaient devenir des documents publics. Depuis pratiquement le premier jour de l’arrivée au pouvoir des libéraux, nous voyons ce que fait le , ce que font les ministres et les députés libéraux, parce que tous mes collègues du caucus libéral comprennent l’importance de la responsabilisation et de la transparence. Voilà ce que nous cherchons à assurer aux Canadiens.
Certes, il y a toujours place à l'amélioration. On peut toujours mieux faire. Voilà qui me ramène d'ailleurs à l'objet du débat d'aujourd'hui, à ce rapport.
Des problèmes surgissent. Tous les premiers ministres voyagent. Quand ils le font, ils ne voyagent pas seuls. C'est une question de sécurité. Réveillons les conservateurs et parlons de Stephen Harper. Lorsque Stephen Harper voyageait, il était accompagné de gardes du corps. Cela fait partie du métier de premier ministre. Il faut assurer leur sécurité. C'est difficile à croire, mais il y a des gens partout dans le monde qui souhaitent causer un préjudice aux personnes occupant le poste de premier ministre. C'est pourquoi il y a des exigences en matière de sécurité. Les conservateurs parlent de centaines de milliers de dollars de dépenses. Or, des coûts très réels sont associés à la sécurité, notamment celle de la Chambre des communes. Il y a un coût lié à la présence d'agent de la GRC et d'agents de sécurité dans cette enceinte. C'est ainsi que fonctionnent la démocratie moderne et notre système parlementaire. Il est malhonnête de soutenir que le voyage du a coûté énormément cher aux contribuables. Les députés de l'opposition le font pour que les Canadiens se fâchent. Voilà leur véritable objectif. Que tentent-ils réellement de faire? Ils n'ont rien à dire.
Je parlerai maintenant d'enjeux importants pour les Canadiens, enjeux sur lesquels le gouvernement continuera de mettre l'accent. Cependant, je veux d'abord revenir sur la question que j'avais posée à la . Pourquoi l'opposition officielle en particulier, dans le cadre de son alliance contre nature avec le Nouveau Parti démocratique, veut-elle continuer de se livrer à des attaques personnelles?
J'ai siégé pendant plus de 20 ans sur les banquettes de l'opposition. J'ai passé la majeure partie de ma carrière politique dans l'opposition. Compte tenu de mon expérience dans l'opposition, je peux dire que, effectivement, il faut parfois obliger le gouvernement à rendre des comptes pour certaines des choses qu'un ministre, un premier ministre ou même un simple député peut faire. On peut alors compter sur des entités indépendantes, comme le commissariat à l'éthique, le commissariat au lobbying et Élections Canada. On peut compter sur des gens qui réfléchissent de manière beaucoup plus indépendante que les députés des partis de l'opposition.
Le Parti conservateur s'évertue à détourner l'attention parce qu'il n'a rien à dire au sujet de l'économie. Il n'a rien à dire non plus au sujet des programmes sociaux que le gouvernement actuel a mis en place depuis son arrivée au pouvoir. Il s'agit de mesures très solides et concrètes, dont je vais parler dans quelques instants. Toutefois, j'aimerais auparavant souligner pour la gouverne de mes collègues que les conservateurs nous obligent aujourd'hui à débattre de ce rapport parce que, au lieu de discuter du contenu des politiques gouvernementales, ils préfèrent s'en prendre aux membres du Cabinet libéral, voire, parfois, à des députés. C'est ce que les conservateurs cherchent constamment à faire. C'est dans leur nature. J'utiliserais le mot « diffamation » pour décrire leur comportement, car c'est celui qui me vient parfois à l'esprit quand je les vois agir ainsi.
Les commissariats indépendants offrent aux députés de l'opposition la possibilité de signaler leurs préoccupations aux commissaires en plus de les exprimer pendant les débats de la Chambre des communes. Selon moi, Mary Dawson, commissaire indépendante, a produit un bon rapport, fondé sur une multitude de données. Je sais que, dès que les conservateurs ont parlé de cette situation, ce qui est tout à leur honneur, il y a eu de premières discussions avec Mary Dawson, mandataire du Parlement indépendante, et une enquête a eu lieu.
Dès le début, le a été très clair: il a affirmé qu'il collaborerait avec la commissaire et qu'il répondrait à toutes ses questions.
Les députés de l'opposition ont continué d'insister sur l'importance de ce dossier, comme ils en ont le droit. Ils ont demandé un rapport. Ils l'ont même exigé. Rappelons que nous n'avons pas indiqué à Mary Dawson qu'elle devait produire un rapport pour une date précise, puisque le commissariat est indépendant. Si nous avions fixé une date, on nous aurait reproché d'avoir imposé au commissariat, un organisme indépendant, de produire un rapport pour la date de notre choix.
Que s'est-il produit lorsque le rapport de Mary Dawson a été publié? Dès que le rapport de la commissaire a été déposé à la Chambre, le a pris ses responsabilités. Il est allé au-delà de ce qui lui était demandé. Il a déclaré que, lorsqu'il prendrait des vacances, il transmettrait les renseignements au commissariat à l'avance.
Il n'était donc pas question de chercher à volontairement cacher quoi que ce soit. Personne n'avait cette intention. À écouter les conservateurs, les Canadiens pourraient toutefois s'imaginer qu'un grand complot se tramait. C'est ce que les conservateurs aimeraient leur faire croire.
Le a assumé immédiatement la responsabilité de ses actes et il a pris des mesures précises pour faire face à la situation. Toutefois, cela ne leur suffisait pas. Les conservateurs ont vu le rapport qui fait l'objet du débat d'aujourd'hui. Toutefois, il ne leur suffit pas. Pourquoi? Parce qu'il ne cadre pas bien avec leur vision des choses. Ils se moquent de ce qui se passe un peu partout au pays dans les dossiers de l'économie et de la politique sociale. Ils n'ont qu'un objectif en tête: s'en prendre à une personne. J'en suis moi-même bien trop souvent témoin, notamment pendant la période des questions.
De quoi devions-nous débattre aujourd'hui? Nous devions débattre du projet de loi d'exécution du budget. Or, nous ergotons plutôt sur une question qui n'a rien de nouveau et à laquelle nous avons déjà consacré d'innombrables heures à la Chambre. Plutôt que de discuter du projet de loi, les conservateurs préfèrent ressasser la question qui fait l'objet même du rapport. Le a pris ses responsabilités. Par conséquent, on se doit de s'interroger sur ce qui motive les députés d'en face.
Pour le moment, à cause des conservateurs, nous ne pouvons pas discuter du projet de loi portant exécution du budget. Je leur reconnais toutefois une certaine habileté, puisqu’ils ont réussi à convaincre les néo-démocrates de l'efficacité de leur approche par rapport aux débats à la Chambre. C’est à croire que, pour les conservateurs et les néo-démocrates, l’ennemi de mon ennemi est mon ami.
J’ai passé de longues années sur les bancs de l’opposition. Qui sait, peut-être que ce sera 4 ou 10 ans, mais j’espère en tout cas que je serai député de la majorité pendant aussi longtemps que j’ai été député de l’opposition. Ce n’est qu’un espoir, car ce sont les Canadiens qui en décideront. Pour ceux qui se posent la question, j’ai passé un peu plus de 20 ans dans l’opposition.
Cette nouvelle coalition aura beau continuer de s’en prendre à des personnes, de diffamer des gens, nous, les députés ministériels, les membres du caucus libéral, nous continuerons de nous intéresser à ce qui compte réellement: la classe moyenne du Canada, ceux qui aspirent à en faire partie et ceux qui ont besoin pour d’un coup de pouce pour y arriver. Ce sont ces gens-là que nous sommes censés représenter, et nous allons défendre leurs intérêts jour après jour.
Nous verrons à ce que le gouvernement soit plus ouvert, plus transparent et plus responsabilisé. Je conseille à ceux qui suivent le débat de ne pas croire ce que dit cette nouvelle coalition, car nous faisons des progrès sur tous ces fronts.
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Madame la Présidente, c’est toujours avec une grande fierté que je prends la parole à la Chambre, au nom des électeurs de Timmins—Baie James. C’est d’autant plus opportun que nous venons d’assister à une véritable tirade politique de la part de mon ami et collègue de Winnipeg.
Chaque fois qu’on parle de supprimer des échappatoires éthiques, cela fait bondir les libéraux. Manifestement, les entorses à l’éthique et les libéraux vont de pair. C’est sans doute dû à leur définition de l’amitié.
L’Aga Khan était un ami proche du , apparemment, lorsque celui-ci a séjourné sur l’île du milliardaire, alors qu’il ne l’avait pas vu depuis 30 ans. On nous a dit que ce n’était qu’un ami.
Les libéraux estiment qu’il est déraisonnable de ma part de poser des questions sur un milliardaire qui invite le premier ministre et des politiciens importants à venir lui rendre visite, tous frais payés, alors qu’il fait du lobbying, parce qu'il n’est qu’un ami. Ils me disent: « Vous n’avez pas d’amis qui vous invitent chez eux? »
Bien sûr que si. Je viens du nord de l’Ontario. On m’invite à aller pêcher sur la glace, pendant l’hiver. En échange de six bouteilles de Labatt, j’ai des chances de ramener un petit doré. Ce n’est pas la même chose que lorsque les libéraux fréquentent des milliardaires qui cherchent à obtenir des faveurs du gouvernement.
Je veux parler de cette notion d’amitié en lien avec les libéraux, parce qu’il s’agit d’une question fondamentale d’éthique qu’ils ne comprennent pas. La raison pour laquelle nous avons la Loi sur le lobbying et la Loi sur les conflits d’intérêts, c’est pour éviter que des amis aient un accès privilégié.
Le problème remonte à l’époque où, chez les libéraux, le fait de connaître les bonnes personnes au bureau du premier ministre vous permettait de piger dans l’assiette au beurre. Un proche du Parti libéral, lié au premier ministre, n’avait qu’à partir travailler dans le secteur privé, puis à appeler son ami au bureau du premier ministre s’il voulait que des changements soient faits.
Nous nous sommes rendu compte que cela n’était pas éthique. Ce qui est éthique, c’est d’établir une norme pour le lobbying, afin que tous sachent qui s’y adonne et pourquoi. Un peu de transparence fait toute la différence.
Il est important de mettre fin à cette échappatoire éthique, parce que notre rôle au Parlement, c’est de rassurer les Canadiens pour qu’ils nous fassent confiance. Les électeurs n’ont pas à se préoccuper de tous les détails du vote. En fait, il n’y a pas un seul électeur qui serait d’accord avec tout ce que nous approuvons comme parlementaires, parce que nous sommes appelés à prendre des décisions dans toutes sortes de domaines. Toutefois, nos électeurs devraient pouvoir avoir l’assurance que nous agissons dans l’intérêt de la population canadienne et que, lorsque nous devons rencontrer des acteurs financiers importants qui tentent d’influencer la politique gouvernementale, nous le faisons de façon transparente et pour le bien des Canadiens.
C’est pourquoi je veux revenir à cette notion d’amis et d’amis libéraux. Nous sommes devant le cas du , qui s’est rendu dans l’île d’un milliardaire et qui a contrevenu à de nombreux articles de la Loi sur les conflits d’intérêts. C’est la première fois en fait qu’un premier ministre est trouvé coupable d’avoir contrevenu à la Loi sur les conflits d’intérêts parce qu’il a accepté des cadeaux, des faveurs, mais le premier ministre continue de croire qu’il n’a rien fait de mal parce que, selon lui, cet homme qu’il n’avait pas vu depuis 30 ans est un ami personnel de sa famille. C’est comme s’il était au-dessus de la loi, et cela est très gênant.
J’aimerais préciser ma pensée. Je ne crois pas qu’il y avait d’intention malicieuse de la part du . Mes amis conservateurs croient toujours qu’il y a supercherie, mais pas moi. Je pense que le premier ministre raisonnait ainsi: « Il connaissait mon père et il est milliardaire; j’aime bien fréquenter les milliardaires, et cela me permet de profiter d’un séjour gratuit sur une île ». Toutefois, le premier ministre doit comprendre qu’il doit prêcher par l’exemple, parce qu’il a promis de le faire. Il a promis cela au moment de la campagne électorale de 2015, en mentionnant qu’il faudrait désormais non seulement se conformer à la lettre de la loi, mais aussi à l’esprit de la loi. Les libéraux sont tombés bien bas depuis.
L’autre invité qui s’est retrouvé sur la plage de cette île de milliardaire et qui est maintenant le n’a même pas pris la peine de déclarer son voyage. Le n’a pas déclaré non plus les cadeaux qu’il a reçus de l’Aga Khan en prétextant que comme ils ont été jugés inappropriés, il n’avait pas à en révéler la teneur.
Depuis le temps que je siège ici, j’ai entendu toutes les âneries possibles pour défendre les abus, mais c’est la première fois que j’entends quelqu’un utiliser une échappatoire pour prétendre que, comme le cadeau était inapproprié, ils n’étaient pas tenus de dire de quoi il s’agissait et qu’ils étaient en quelque sorte protégés. Je veux savoir si le député qui est aujourd’hui s’est appuyé sur la même logique lorsqu’il a pris la décision de ne pas déclarer ce voyage dans l’île des milliardaires. En fait, nous sommes tenus de déclarer tout ce que nous faisons au commissaire à l’éthique. C’est à lui qu’il revient de déterminer ce qui est approprié et ce qui ne l’est pas. Ce n’est pas au député de se justifier en disant qu’il a accepté un cadeau parce qu’il était gratuit et que cela n’interférait pas avec son travail politique. Tout est relié. C’est une question de reddition de comptes.
Puisqu’il est question des amis du Parti libéral, parlons maintenant de Stephen Bronfman. C’est l’un des hommes les plus puissants du Canada et, de toute évidence, un important collecteur de fonds pour les libéraux. En fait, il est si puissant qu’il a réussi à recueillir, en l’espace de deux heures, 250 000 $ pour le Parti libéral et son ami personnel, le . Quelle efficacité incroyable.
Le premier ministre dirait qu’ils sont de simples amis parce qu’il adore frayer en compagnie de milliardaires. Le premier ministre a récemment participé à une activité de financement à Montréal avec des milliardaires et les super riches et il nous a expliqué qu’ils étaient là pour resserrer la vis au centile le plus riche de la population. Les députés peuvent ils croire une chose pareille? S’imaginent-ils que les milliardaires versent de l’argent au Parti libéral pour l’aider à serrer la vis aux riches? Ce n’est pas comme ça que ça marche dans la vie.
On a vu comment les choses fonctionnent lorsque Stephen Bronfman a été pointé du doigt dans le scandale des Paradise Papers. Ces documents identifiaient des puissants du monde entier qui évitent leurs responsabilités fiscales en plaçant de l’argent dans des paradis fiscaux. Lorsque le nom du Canadien Stephen Bronfman a été dévoilé, le est immédiatement intervenu pour dire qu’il n’était pas nécessaire de mener une enquête, et il n’y a pas eu d’enquête. Voilà le pouvoir des amis dans le bureau du premier ministre.
Sa réaction était absolument injustifiée parce que ce n’est pas au premier ministre du pays qu’il revient de déterminer à l’avance si les lois fiscales de ce pays ont été violées ou non, pour la simple raison que la personne visée est à la fois un ami personnel et un collecteur de fonds pour le Parti libéral. Cela ne constitue pas une norme d’éthique convenable, mais elle semble applicable pour l’actuel gouvernement.
Il faut dénoncer ce fait.
Au cours de son récent voyage catastrophique en Inde, le nous a semblé beaucoup plus concentré sur le besoin d’attirer les électeurs de certaines circonscriptions canadiennes que sur la diplomatie et la sécurité internationales et sur sa crédibilité dans le reste du monde. Nous nous sommes trouvés dans une situation bizarre et sans précédent où un terroriste détenait un laissez-passer illimité parce qu’il jouissait d’une grande réputation dans les sphères politiques libérales de la Colombie-Britannique. Le député de s’est également joint à ce voyage. Après avoir été élu, il s’était lancé en affaires. Il est très rare qu'un député se lance en affaires après avoir été élu. Il faut que nous adoptions des lois claires pour éviter que ceux qui le font ne profitent pas de leur siège au Parlement pour aider leurs amis. Cependant, on nous a dit que le député de Brampton-Est avait invité son associé en affaires à venir discuter avec le premier ministre ainsi qu’avec des ministres et des membres importants du Parti libéral pendant ce voyage en Inde.
C'est certainement louche à première vue. Cela met en doute le sens de l’éthique et de la responsabilité du caucus libéral, puisque les libéraux semblent trouver ces façons d’agir tout à fait normales. En fait, tous les acteurs importants du gouvernement libéral se sont exprimés à ce sujet, et aucun d’eux n’a pris ces actes au sérieux. Ils semblent accepter ces agissements parce que c’est un bon gars, l’autre aussi est un bon gars et ils sont tous amis. C’est justement cette culture de l'amitié qui incite à profiter de sa position dans le monde politique pour favoriser les intérêts de ses amis qui est malhonnête.
Nous débattons aujourd'hui des moyens d’éliminer les échappatoires. Je me penche sur ce dossier depuis des années. Je suis toujours surpris de constater que même quand nous pensons avoir tout fait pour que les gens respectent l’esprit de la loi, il y en a toujours qui essaieront de se faufiler entre les mailles du filet.
Mon premier élément de preuve est le . Les libéraux m’ont dit que je me trompais complètement, parce que ce ministre des Finances est vertueux. Il semblerait que les riches qui se lancent dans cette vie publique sont plus vertueux, parce que rien ne les oblige à venir à Ottawa. Je veux bien, mais quand le ministre des Finances dirigeait le cabinet Morneau Shepell, son entreprise familiale, il a annoncé à ses investisseurs que le Canada devrait adopter une loi pour modifier la définition légale des prestations de retraite, qui sont justement à la base des activités du cabinet Morneau Shepell. Il leur a annoncé qu’il allait saisir cette occasion extraordinaire et que son cabinet, Morneau Shepell, serait bien placé pour en profiter.
Il a présenté sa candidature au service public. Le tout premier point à l'ordre du jour qu'il a présenté était le projet de loi , qui allait profiter directement à l'entreprise et à l'industrie qu'il représentait. C'est extraordinaire, et le l'a appuyé. Il n'y a pas eu de récusation au Cabinet d'un homme qui poursuivait directement un intérêt pécuniaire.
Plus tard, nous avons évidemment découvert qu'il avait conservé ses intérêts financiers. Pendant que ses actions de Morneau Shepell lui rapportaient environ 150 000 $ par mois, il continuait de chercher des moyens de travailler dans l’intérêt de cette société. Il est devenu célèbre parce qu'il était si riche qu'il a oublié qu'il possédait un château dans le Sud de la France. Encore une fois, les libéraux ont dit que nous étions inutilement méchants et vraiment injustes. Beaucoup de gens oublient des choses. Même moi, j'oublie des choses tout le temps. Lorsque j’ai quitté la Chambre l'autre jour, j'ai oublié mes clés de voiture. Je n'ai jamais pu les retrouver. Je ne connais toutefois personne d’autre à la Chambre qui oublie qu'il possède un château dans le Sud de la France. Cela illustre bien le degré de déconnexion du 1 % le plus riche par rapport au reste d'entre nous.
C’est important de le souligner, puisque l'enjeu économique fondamental de notre époque dans le monde est la disparité croissante entre les super-riches, dont les intérêts ont été moussés année après année, et la nouvelle classe ouvrière en croissance, cols blancs comme cols bleus, qui ont de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts parce qu'ils doivent composer avec des niveaux élevés d'endettement étudiant et des emplois précaires. Le gouvernement libéral puise ses racines profondes dans ce 1 % le plus riche, et il utilise sa position et ses programmes politiques pour en faire profiter ses amis, ainsi que les amis de ses amis. Les libéraux disent que tout cela est entièrement conforme parce que ce sont tous des gens très bien. Ce n’est clairement pas là une norme redditionnelle conforme à l’éthique.
Aujourd'hui, nous avons l'occasion de remédier à une lacune éthique qui a été clairement cernée. Je pense que lorsque nous relevons ces échappatoires, il nous incombe à tous, dans l’arène politique, de dire que nous devons simplement faire tout ce qu'il faut pour nous assurer que ce genre d'abus ne se reproduira pas, et pour éliminer cette échappatoire.
Je reviens aux promesses du lors des élections de 2015. J'ai été très impressionné lorsqu'il a parlé d'ouverture et de transparence, des principes auxquels souscrivent les Canadiens de toutes allégeances politiques.
Certains problèmes ont toujours existé par rapport au code d'éthique et à la Loi sur le lobbying. En ce qui concerne le code d'éthique, il est certain qu’à moins de trouver une personne qui tombe raide morte devant une autre personne qui tient une arme à feu encore fumante dans sa main à l’instant précis où le commissaire à l'éthique fait irruption dans la pièce, l'intention ne pourra jamais être prouvée. La commissaire au lobbying a souligné à maintes reprises qu'il faut respecter l'esprit de la loi. C'est le pouvoir qu’ont les gens d'influencer les politiciens qui doit être clairement défini, parce que les superpuissants n'ont pas à s'enregistrer pour faire du lobbying, étant donné qu'ils ont leurs entrées au Cabinet du premier ministre. Ce sont des amis, des gens qui flânent à la plage sur des îles privées avec des politiciens importants. Il leur suffit de passer un coup de fil, et le tour est joué.
Lorsque le a promis d'établir une norme plus élevée, une norme reflétant l’esprit et pas seulement la lettre de la loi, j’ai été très encouragé. Et pourtant, nous voici témoins de scandales éthiques à répétition, et chaque fois, le et ses collègues des banquettes ministérielles font valoir à sa défense que, techniquement, personne n’a été pris en défaut sur quoi que ce soit. Ce sont nos amis. Les gens que nous côtoyons sont gentils, et il n’est pas nécessaire de refermer ces échappatoires.
Cette norme est épouvantablement basse.
Les libéraux utilisent un autre argument. Ils l’ont utilisé pour mon collègue de Brampton et pour mon collègue de Terre-Neuve, qui ont fait le voyage dans l’île du milliardaire. Ils disent qu’ils « travaillent toujours de très près avec le Commissariat à l’éthique ». Ils devraient faire précéder cette affirmation de « après qu'on se soit fait prendre ». Une fois pris, nous travaillons en collaboration avec le Commissariat à l’éthique. C’est ce que le et ses acolytes nous ont dit: le a travaillé en très étroite collaboration avec le Commissariat à l’éthique.
Le a commencé à travailler avec le Commissariat à l’éthique après le dépôt de la plainte et après avoir été reconnu coupable de nombreuses infractions, comme le fait d’avoir accepté un voyage et des cadeaux qu'il n'aurait pas dû accepter de la part d’un lobbyiste. Il ne s’est pas récusé des décisions qui auraient pu avantager ce puissant lobbyiste.
S’ils défendaient le principe de la collaboration étroite avec le Commissariat, le et les membres de son caucus auraient téléphoné au Commissariat à l’éthique avant d’inviter un partenaire d’affaires à rencontrer le premier ministre et d’autres ministres lors du voyage en Inde. Ils auraient demandé s’il était acceptable qu’ils ouvrent des portes à un partenaire commercial. Le Commissariat à l’éthique aurait répondu. C’est ainsi qu'on travaille de très près avec le Commissariat à l’éthique. On le consulte à l’avance pour être sûr de ne pas tomber dans des situations d’illégalité ou de violation des règles. On n’attend pas de se faire prendre. On n’attend pas que les journaux en parlent et qu'on doive promettre ne pas recommencer. C’est une norme moins élevée vers laquelle, malheureusement, le et son gouvernement semblent tendre.
Il y a des moments où il faut prendre son courage à deux mains au Parlement et admettre que des manquements ont eu lieu. Lorsque ces moments surviennent, il faut ensuite présenter une série de réponses crédibles.
Cela nous ramène à la défaite des libéraux en 2006, une époque où il y avait eu tellement de manquements à l'éthique et d'infractions à la loi dans le cadre du scandale des commandites qu'il avait fallu présenter une nouvelle mesure législative sur le lobbying, qui visait à limiter l'influence des initiés sur les décisions politiques et à accroître la reddition de comptes.
Le gouvernement précédent a aussi connu nombre d'échecs et de disgrâces. Il y a le cas notoire de Bev Oda, qui a dépensé des milliers de dollars en balades en limousine à Toronto. Bev pensait que ses actions étaient tout à fait acceptables. Alors qu'il était secrétaire parlementaire, Paul Calandra a fait du lobbying pour obtenir des licences de radiodiffusion FM. Si ma mémoire est bonne, l'argent qu'il a reçu a été remboursé parce que ses actions ont été jugées inappropriées. Bruce Carson a été invité à joindre le Cabinet du premier ministre. Il a été condamné pour fraude. Il a ensuite quitté le Cabinet, mais est revenu pour essayer de vendre des usines de traitement des eaux à des communautés autochtones désespérément pauvres. Son affaire d'illégalités inappropriées s'est rendue jusqu'à la Cour suprême.
Il se trouvera toujours des politiciens pour abuser du système. Cela fait partie intégrante de la vie publique. Lorsqu'une nouvelle échappatoire flagrante apparaît, il incombe à tous les partis politiques de l'éliminer. C'est passablement simple à comprendre. Nous ne pouvons pas tenir pour acquis que tous les politiciens feront preuve du sens moral ou de l'intelligence nécessaire pour bien se conformer à la loi et pour comprendre les conséquences pouvant résulter de l'utilisation de leurs fonctions pour aider des amis.
C'est un rapport intéressant au sujet du et de la Loi sur les conflits d'intérêts. La commissaire à l'éthique constate que le premier ministre « a enfreint l’article 11 de la Loi lorsque lui et sa famille ont accepté, en cadeau, l’hospitalité de l’Aga Khan sur son île privée et la possibilité de séjourner sur cette île en mars et en décembre 2016 ».
La commissaire à l'éthique conclut que l'exception prévue à l’alinéa 11(2)b) de la Loi pour les cadeaux provenant de parents ou d’amis ne s’applique pas dans ce cas parce que la relation du avec l’Aga Khan « est fondée sur un lien familial qui découle de l’amitié tissée entre l’Aga Khan et le père [du premier ministre] trente ans plus tôt ». Le a accepté des cadeaux inappropriés et a prétendu que ceux-ci entraient dans la catégorie des cadeaux provenant de parents ou d'amis, alors qu'il n'avait pas vu la personne depuis 30 ans.
Voici qui est très important. Le rapport indique que le a délibérément contrevenu à l'article 21 de la Loi:
[...] il a omis de se récuser concernant des discussions qui lui fournissaient la possibilité de favoriser de façon irrégulière l’intérêt personnel d’une des institutions de l’Aga Khan. J’ai aussi conclu qu’il a enfreint l’article 5 en omettant de gérer ses affaires personnelles de manière à éviter d’avoir cette possibilité.
C'est une violation grave parce qu'il est question de cadeaux qui proviennent de personnes puissantes et qui sont destinés à des politiciens puissants. C'est ainsi que des gens s'y prennent pour influer sur des décisions politiques et c'est ce qui inquiète la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique.
En outre, le premier ministre a aussi violé l'article 12 de la Loi.
Je vois qu'il ne me reste plus de temps. La journée entière me suffirait à peine pour énumérer tous les manquements éthiques du gouvernement actuel, mais je vais clore mon intervention maintenant.
:
Madame la Présidente, il est crucial de parler du travail accompli par le , les ministres, notre caucus entier et le gouvernement.
Voilà un certain temps que les députés de l’opposition réclament ce rapport. Pendant des semaines et des mois, ils ont demandé que le rapport soit déposé. Maintenant qu’il l’a été, ils refusent d’en accepter les conclusions. De fait, comme je le disais avant que ma collègue n’intervienne avec cet appel au Règlement, nous devrions être en train de débattre du projet de loi d’exécution du budget, mais nous ne le faisons pas.
De ce côté-ci de la Chambre, nous remercions la commissaire, nous acceptons les conclusions et nous suivrons les recommandations. Le a assumé sa responsabilité. Il a accepté les conclusions et il s’est engagé à travailler avec le commissariat.
Je peux certainement comprendre pourquoi l’opposition ne veut pas parler du budget. Le 22 mars dernier, nous avons eu un vote marathon au sujet du budget. Ce projet de loi comportait beaucoup d’initiatives très importantes, mais les députés de l’opposition ont voté contre. Il n’est pas étonnant qu’ils choisissent de parler du rapport de la commissaire à l’éthique, un rapport qu’ils avaient réclamé, qui a été déposé et auquel nous avons répondu.
Je pourrais donner deux ou trois exemples de financement. Il y a un financement de la recherche pour le Programme des chaires de recherche Canada 150 et les centres d’excellence. L’opposition a voté contre. Dans ma circonscription, Whitby, dans la région de Durham, il y a deux établissements d’enseignement postsecondaire, le Collège Durham et l’Institut universitaire de technologie de l'Ontario. Ceux-ci s’appuient sur un financement de la recherche pour pouvoir rester à la fine pointe de leur domaine, pour veiller à ce que leurs étudiants soient à la fine pointe. L’opposition a voté contre ce financement.
Aujourd’hui, alors que nous sommes censés débattre du budget, nous parlons d’un rapport qui a déjà été déposé par la commissaire à l’éthique et qui concerne des actes dont le a assumé l’entière responsabilité.
Au cours de ce vote marathon, l’opposition a voté contre le financement visant à faciliter le fonctionnement harmonieux des tribunaux en vue de promouvoir un meilleur accès à la justice pour les Canadiens. Les députés de l’opposition ont déjà parlé des retards dans les tribunaux et des problèmes d’accès à la justice qui n’a pas eu lieu en temps opportun. Or, ils ont voté contre le financement afin que la situation ne s'améliore pas.
Une fois de plus, il n’est pas étonnant que nous ne parlions pas du projet de loi d’exécution du budget. Les conservateurs ont coupé court au débat par une motion. Le rappel au Règlement visait à rediriger mon intervention sur l’amendement, mais c'est tout aussi grave de limiter le débat quand il est question de financement crucial pour que les collectivités puissent être florissantes, pour que les jeunes puissent réussir, pour que notre pays soit prospère.
Je ne comprends pas comment on peut voter contre un financement visant à préserver les langues et la culture autochtones et un financement pour des investissements dans la jeunesse autochtone. Moi qui prône la santé mentale, qui veux que les jeunes aient ce dont ils ont besoin pour réussir et survivre, je ne comprends pas. Nous avons entendu parler du nombre de cas de suicides et de graves problèmes de santé mentale dans les communautés autochtones, surtout chez les jeunes. À dire vrai, c’est aberrant.
Voilà que nous nous retrouvons à parler du rapport que la commissaire précédente a déposé et de son témoignage au comité. De nombreuses questions se rapportant à son rapport ont obtenu réponse. Nous avons accepté les constatations de la commissaire.
Je veux revenir sur certains des éléments du vote.
Je veux surtout parler des deux semaines que j’ai passées à Whitby. J’ai tenu une assemblée publique sur le logement et une sur le budget. La est venue aussi à Whitby. Au cours de son passage, elle a annoncé le Programme de stages pratiques pour étudiants du gouvernement du Canada, qui a reçu 73 millions de dollars sur quatre ans pour appuyer des partenariats entre l’industrie et les établissements postsecondaires. Comme je l’ai mentionné, nous avons l’Institut universitaire de technologie de l'Ontario et le Collège Durham. L’Université Trent est aussi dans la région de Durham. La ministre a aussi annoncé, au Complexe énergétique de Darlington, 3,5 millions de dollars pour Ressources humaines Industrie électrique du Canada à l’appui de nouvelles occasions pour les employeurs de recruter des étudiants postsecondaires dans le domaine qu’ils ont choisi.
La salle était pleine à cet événement. Tout le monde était là: établissements postsecondaires, Université Ryerson et Collège Centennial. Ils ont compris l’importance de ces investissements pour les étudiants. Pas une seule personne n’a parlé du rapport de la commissaire à l’éthique. Pas une seule personne n’a parlé du voyage du .
Nous avons tenu une assemblée publique sur le thème du logement. Pendant le vote marathon de 22 heures, je devais me trouver à Whitby pour faire une annonce. Nous avions invité des personnes actives dans le secteur du logement, des gens qui exploitent des coopératives, des personnes comme celles qui exploitent la Denise House, une maison d’hébergement pour femmes violentées. Il y avait des représentants du Muslim Welfare Centre, qui vient en aide aux femmes victimes de situations abusives dans leur propre maison et qui cherchent à s’en sortir. Je devais annoncer l’injection de fonds de 24 millions de dollars dans le logement dans la région de Durham, un investissement absolument nécessaire. Toutefois, je n'ai pu y être parce que nous avons voté sur le budget pendant 22 heures. Je le répète, pendant cette assemblée publique sur le logement, dans une salle comble, il n’a jamais été question de vacances avec l’Aga Khan ou du rapport de l’ancienne commissaire, Mary Dawson.
Ce n’est pas que ce n’est pas important, mais quand il est question d’investir 40 milliards de dollars dans le logement, le gouvernement faisant un retour essentiel et important dans ce dossier, c’est là la priorité des gens. Le présent débat n’est pas une priorité pour les habitants de la région de Durham, pas plus qu’il ne l’est pour les femmes s’efforçant d’échapper à des situations très dangereuses et d’avoir accès à un logement.
Le secrétaire parlementaire, le député de , s’est joint à nous à l'assemblée publique sur le logement. Aucune question n’a été soulevée au sujet du rapport de la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique, pas une seule.
Quelques jours après, il y a eu une autre assemblée publique. Comme députée, il est important que je donne aux résidants de ma circonscription accès à des renseignements qui leur permettent de comprendre le rôle du gouvernement fédéral, la manière dont nous dépensons et ce que nous faisons. Là aussi, la salle était comble. C’était une journée pluvieuse et misérable et j’ai pensé qu’il n’y aurait pas foule, mais il y a eu foule à la salle Regal du Centennial Building à Whitby. J’ai parlé de l’investissement historique de 94 millions de dollars dans le transport en commun de la région de Durham. Les habitants de Whitby n’étaient pas au courant. L'assemblée publique leur a permis de le savoir.
Je leur ai parlé de l’investissement de 24 millions de dollars dans le logement abordable parce que certains d’entre eux n’avaient pas assisté à l'assemblée publique quelques jours auparavant. Je leur ai parlé de la venue de la dans la circonscription pour annoncer les stages pratiques pour étudiants. Je les ai entretenus du programme Emplois d’été Canada, dans le cadre duquel l'investissement a été doublé.
Là non plus, il n’a jamais été question du rapport au sujet de l’éthique du . En fait, ce qui a été mentionné à propos du , c’est qu’il avait participé à des assemblées publiques partout au pays et qu’il avait répondu à des questions impromptues sur divers sujets. Il ne cherchait pas à se soustraire aux critiques de la part des Canadiens ou aux questions très difficiles. En fait, c’est à lui surtout qu’incombait de tenir ces assemblées, en particulier compte tenu du fait qu’il voyage dans le monde entier. Il se déplace tout autant au Canada pour s’entretenir avec les gens et veiller à ce que nos valeurs et nos positions à l’égard du féminisme, du multiculturalisme, de l’équité et de la justice soient promues. C’est ce qu’il a fait. Il a pris le temps de parcourir le pays, ville après ville, pour répondre aux questions dont certaines portaient sur le sujet qui nous intéresse.
Au cours de cette assemblée publique sur le thème du budget, le a été applaudi pour son ouverture et sa transparence et pour s'être mis à la disposition des Canadiens, tout comme j'ai été applaudie ce samedi matin-là. Nous avons parlé de diverses initiatives inscrites dans le budget. Nous avons parlé de croissance, de progrès, de réconciliation et d'avancement, des thèmes sur lesquels le budget était axé.
Nous avons parlé d'égalité et du fait que si nous donnons aux femmes des moyens, comme les outils d'entrepreneuriat et les congés parentaux, qui leur permettront d'atteindre leur plein potentiel non seulement ici au Canada, mais aussi à l'échelle mondiale, cela se traduira par une injection importante dans notre PIB. Selon un rapport McKinsey, cette injection dans le PIB mondial sera de l’ordre de 12 à 28 billions de dollars. Puisque c'est la même chose au Canada — il y aurait une augmentation de 33 % de notre PIB — ce budget met donc l'accent sur l'investissement dans les femmes.
Il est extrêmement regrettable que les conservateurs interrompent le débat sur ce budget. En fait, cela montre aux Canadiens où se situent leurs priorités. La croissance et le progrès, la réconciliation ou l'avancement ne font pas partie de leurs priorités. Nous l'avons vu encore une fois lors de ce vote marathon, lorsqu'ils ont voté contre toutes les initiatives dans lesquelles nous investissions pour des causes qu'ils défendaient auparavant, par exemple la réinstallation des femmes yézidies. Ils ont fait tout un boucan pour déplorer que nous n'accueillions pas les femmes yézidies, mais quand est venu le temps de voter pour le financement de cet accueil, qu'ont-ils fait? Ils ont voté contre. Avec eux, tout n’est que poudre aux yeux.
Le gouvernement actuel continue de se concentrer sur ce qui compte vraiment pour les Canadiens, à savoir la croissance du pays, le fait que nous affichons la plus forte croissance du G7, que les petites entreprises, moteur de notre économie, se sont développées et ont permis de créer 600 000 emplois. Nous affichons le taux de chômage le plus bas en 40 ans. C'est de cela que nous devrions parler, plutôt que du rapport de la commissaire à l'éthique.
Nous voulons nous assurer, et le s'est engagé à collaborer avec le Commissariat à l'éthique à ce sujet, de faire désormais autoriser toutes les vacances familiales. Nous prenons cette affaire et le rapport au sérieux. C'est pourquoi, lorsque l'opposition l'a réclamé inlassablement pendant des semaines, il a été déposé. Le premier ministre a accepté. La leader du gouvernement à la Chambre a déclaré à maintes reprises que nous allions nous conformer aux recommandations, et que nous veillerions à ce que toutes les futures vacances familiales du premier ministre soient autorisées par le Commissariat à l'éthique. Nous avons accepté cette conclusion.
Cela ne suffit toutefois pas et, encore une fois, je comprends très bien pourquoi. C'est parce que les députés de l'opposition ne veulent pas parler du budget, et c’est normal quand on voit l’ampleur des efforts diligents et intenses qu'ils ont déployés pour voter contre bon nombre des initiatives que nous proposions afin que les Canadiens aient tout ce dont ils ont besoin pour prospérer et réussir.
Je suis à présent la secrétaire parlementaire de la ministre du Développement international. Un investissement avait été prévu pour l'aide internationale, une de nos priorités. Qu'ont fait les députés de l'opposition? Ils ont voté contre. Il s'agit de deux milliards de dollars de plus dans le budget pour venir en aide aux personnes les plus démunies et les plus vulnérables de la planète. Ils ont choisi de faire toute une scène à propos de Daech et des atrocités commises envers les femmes yézidies. Nous essayons de coordonner nos efforts avec ceux de nos partenaires internationaux. J'aimerais d'ailleurs profiter de l'occasion pour remercier les ONG du Canada et d'ailleurs qui appuient ces initiatives importantes et tentent de faire en sorte que les plus démunis et les plus vulnérables, qui sont souvent des femmes et des enfants, aient les possibilités et les outils voulus pour s'en sortir et contribuer à l'économie mondiale.
Or, les députés de l'opposition ont voté contre. Pourquoi interrompre le débat sur le budget alors que ce dernier renferme tant de mesures importantes qui ont besoin d'être financées et qui nécessitent un rôle de leadership de la part du Canada auprès de ses ONG partenaires partout dans le monde?
Les Canadiens font du bénévolat. Cette semaine est la Semaine de l'action bénévole. Des bénévoles partout dans le monde espèrent obtenir ce financement supplémentaire pour pouvoir poursuivre leur excellent travail. Or, aujourd'hui, nous avons interrompu le débat pour parler, encore une fois, d'un rapport qui, après avoir été demandé, a été déposé.
Ces députés ont voté contre l'affectation de fonds aux services d'intervention d'urgence pour les Premières Nations, contre les stratégies d'emploi pour les jeunes. Les députés font de beaux discours sur l'importance de la défense nationale, mais ils ont voté contre. Il n'y a rien d'étonnant à ce qu'ils veuillent interrompre le débat; ils ont voté contre notre politique en matière de défense, qui est axée sur la protection, la sécurité et l'engagement des forces armées.
Je vais répéter encore une fois que nous allons continuer de travailler avec le commissaire en ce qui concerne les vacances du et de sa famille. Il les fera approuver par le commissariat. L'opposition a demandé le dépôt du rapport. Cela a été fait. Nous en avons accepté les conclusions et le premier ministre a accepté sa responsabilité.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de .
Je suis très heureux de me lever à la Chambre aujourd'hui pour participer à un débat sur un sujet qui a été discuté abondamment à la Chambre au cours des derniers mois et que nos amis conservateurs souhaitent ramener. Ce sujet a fait beaucoup jaser et a généré des dizaines de questions de la part de l'opposition, des questions auxquelles le a répondu de façon très ouverte, très transparente et très franche.
Le premier ministre ne se défile jamais. Il s'adresse donc aux médias pour répondre à l'ensemble de leurs questions. Il répond également à des questions des Canadiens et des Canadiennes lorsqu'il participe, comme il l'a fait au cours des derniers mois, à des assemblées publiques un peu partout au Canada. C'est important, car cela lui permet de savoir ce qui se passe et de connaître leurs préoccupations. Je pense que nos collègues d'en face devraient s'inspirer de ce type de rencontres que le premier ministre tient. Ils sauraient ainsi quelles sont les préoccupations des Canadiens et des Canadiennes.
Ces questions touchent notamment les familles et les jeunes. Les Canadiens souhaitent que notre gouvernement se concentre sur le développement économique, qu'il aide nos familles à traverser les périodes difficiles et qu'il aide nos entrepreneurs à développer leur entreprise. C'est certainement ce que nous faisons avec les dernières mesures du budget. Les Canadiens et Canadiennes sont particulièrement fiers, parce que l'économie canadienne va bien, grâce au dernier budget que nous avons déposé et aux deux autres budgets qui ont été déposés au cours des dernières années. Ce budget a permis de créer 600 000 emplois partout au Canada, notamment parce que les entrepreneurs et les Canadiens et les Canadiennes ont confiance en l'économie et investissent dans leur entreprise. Les travailleurs profitent des emplois qui leur sont offerts, ce qui réduit le taux de chômage de façon significative. Les dernières statistiques démontrent que le taux de chômage canadien est d'environ 5,9 %, du jamais-vu depuis 1976. C'est excellent et nous en sommes bien fiers.
Malheureusement les conservateurs souhaitent faire dévier le débat et se concentrer sur d'autres questions auxquelles le premier ministre a déjà répondu franchement. Nous respectons les institutions gouvernementales et les commissaires qui ont été nommés pour faire leur travail. Encore une fois, le a collaboré avec la commissaire à l'éthique et a répondu à ses questions, et immédiatement après le dépôt du rapport, puisque c'est évidemment ce dont il est question à la Chambre aujourd'hui, le premier ministre a dit clairement à la Chambre et devant les médias qu'il assumait ses responsabilités. Il a accepté les conclusions du rapport et il s'est engagé à soumettre à la commissaire ses projets de vacances personnelles ou familiales à l'avenir.
Pendant des mois, l'opposition a posé des dizaines de questions à la Chambre, et nous sommes encore ici aujourd'hui pour débattre de ce sujet. Maintenant que le rapport a été déposé, l'opposition refuse d'en accepter les conclusions. De notre côté, nous remercions la commissaire, qui a fait un excellent travail, et encore une fois, nous acceptons ses conclusions et nous suivons, comme le premier ministre, l'ensemble de ses recommandations.
Comme je le disais plus tôt, nos collègues d'en face souhaitent faire dévier le débat pour parler de sujets qui les intéressent, mais qui n'intéressent pas nécessairement les Canadiens.
Nous avons passé les deux dernières semaines dans nos circonscriptions respectives pour répondre aux questions de nos électeurs. Je peux assurer à la Chambre que dans ma magnifique circonscription de Avignon—La Mitis—Matane—Matapédia, il est encore question de l'économie et de l'emploi. Nous vivons dans une période où l'économie va si bien qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre. C'est une réalité, et c'est ce que me disent les entrepreneurs que je rencontre. Comment pouvons-nous les appuyer davantage? Évidemment, la mise en place des mesures prévues dans le budget va particulièrement les aider.
Je vais en donner des exemples. Notre gouvernement a investi dans la circonscription au cours des 28 derniers mois, soit depuis notre élection et mon élection en 2015, quelque 90 millions de dollars. C'est une chose qui ne s'était pas vue depuis de nombreuses années. Je suis très fier des investissements faits dans différents domaines. Prenons par exemple l'Institut Maurice-Lamontagne, un institut de recherche océanographique dans ma circonscription. Cet institut de recherche relève de Pêches et Océans Canada et il est magnifique. Les fonctionnaires qui y travaillent sont dévoués et travaillent excessivement fort pour examiner ce qui se passe dans le fleuve Saint-Laurent et le golfe du Saint-Laurent. Nous avons investi 27 millions de dollars, afin de nous assurer que l'Institut dispose des infrastructures nécessaires pour effectuer son travail de recherche. Ces investissements permettront aussi l'embauche de plusieurs chercheurs.
Ce sont donc des investissements importants chez nous. Les gens ont été particulièrement fiers lorsque nous en avons fait l'annonce, parce qu'au cours des 10 années antérieures, le gouvernement en place avait omis d'appuyer les centres de recherche, dont celui-là. Nous avons fait le pari d'investir dans la recherche pour nous assurer d'avoir des données probantes.
En outre, nous avons investi plusieurs millions de dollars dans la mise à niveau de quais dans la circonscription. En effet, j'ai récemment fait une annonce concernant le quai de Carleton-sur-Mer, une infrastructure magnifique, qui n'avait malheureusement attiré aucun investissement au cours des 10 années précédentes.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de me lever pour débattre du sujet qui nous occupe ce matin. En fait, c'est une façon très malhabile pour l'opposition d'éviter de parler des vraies choses qui préoccupent quotidiennement les citoyens et les citoyennes de ce beau grand pays.
Tout d'abord, il y a des gens qui, avant nous et avant cette législature, ont pensé à mettre en place des mécanismes pour corriger les gestes de députés ou de ministres du Cabinet qui les placent en conflit d'intérêts, que ce soit en raison d'une action ou d'une inaction. C'est pourquoi le Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique a été créé. Je ne suis pas un spécialiste de l'histoire des grands organes du Parlement, mais cela existe depuis bien avant mon arrivée et cette législature.
En fait, aujourd'hui, les conservateurs et les néo-démocrates nous demandent de voter sur une motion qui consiste à dire à la commissaire à l'éthique de refaire son rapport et d'y ajouter une sauce afin de détourner l'attention des Canadiens des choses qui les préoccupent réellement. À ma connaissance, cela n'a jamais été fait dans l'histoire du pays.
Le rapport de la commissaire à l'éthique a été publié le 20 décembre. Il a été déposé ici, à la Chambre, en janvier 2018, et cela a été hautement médiatisé. Tous les Canadiens ont accès à ce rapport juridique soutenu, extrêmement bien fait et détaillé. Tous les Canadiens qui s'y intéressent peuvent le consulter et comprendre toutes les conclusions détaillées de la commissaire.
L'été dernier, j'ai parcouru environ 3 500 kilomètres à vélo dans ma circonscription, qui est extrêmement rurale. À titre de député, j'ai cogné à toutes les portes auxquelles je pouvais cogner pour demander aux gens quelles étaient leurs préoccupations par rapport au pays et au gouvernement et ce que je pouvais apporter à Ottawa en tant que député. Dans toutes ces discussions, personne ne m'a parlé de ce voyage. Par contre, toutes les questions, inquiétudes et satisfactions soulevées concernaient le budget de l'année dernière. Le budget du gouvernement influence quotidiennement l'avenir de nos enfants, de nos pairs, de nos confrères, de nos consoeurs et de tous les Canadiens et les Canadiennes. C'est ce dont les gens de nos circonscriptions nous parlent.
À la suite du dépôt du budget du , j'ai tenu deux réunions publiques chez moi, et je n'ai reçu aucune question concernant le voyage sur l'île de l'Aga Khan, parce que c'est chose faite. Le premier ministre s'est soumis à toutes les étapes de l'enquête. Le rapport a été déposé, point final. On doit tourner la page.
Qu'est-ce qui va mettre de la nourriture sur ma table demain matin? Qu'est-ce qui permettra à mes enfants d'étudier? Qu'est-ce qui donnera à ma famille et à mes amis des chances égales de réussir dans la vie? C'est le budget. C'est ce dont les Canadiens veulent discuter. Ils ne veulent pas revenir sur une chose du passé qui a été réglée par un organe du Parlement, soit le Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique. Ils ne veulent pas entendre parler d'une décision qui a été rendue. Tout est dans le rapport, il ne manque rien. Pourquoi l'opposition veut-elle donc en débattre aujourd'hui? C'est parce qu'elle veut éviter de parler du taux de chômage, qui n'a jamais été aussi bas depuis plus d'une génération, notamment. Les conservateurs et les néo-démocrates ne veulent pas en parler, surtout pas les néo-démocrates qui, en campagne électorale, voulaient équilibrer le budget à toute allure, sans aucun espoir de créer un développement économique comme celui créé par le gouvernement actuel.
L'année dernière, des entrepreneurs et des chauffeurs de camions lourds ou de pépines étaient au travail dans toutes les villes et tous les villages de ma circonscription. Je fais une caricature, mais c'est grâce au budget, et cela influence positivement l'économie du pays. Cela fait vivre les Canadiens. On s'émancipe. On accède toujours à un meilleur avenir.
Bien sûr, les conservateurs ne veulent pas parler de cela. Eux qui se pètent les bretelles et prétendent être les meilleurs gérants du budget de l'histoire du pays, pourquoi nous parleraient-ils des désastreux neuf ans et demi du gouvernement Harper, avec une dette de 121 milliards de dollars et un taux de chômage à n'en plus finir, avec un marasme économique dans lequel on était gelé sans pouvoir en sortir? Pourquoi parleraient-ils de cela? Pourquoi iraient-ils comparer leur performance médiocre et désastreuse de 10 ans avec celle du gouvernement actuel qui, en moins de deux ans et demi, a fait reculer le chômage comme jamais auparavant? Pourquoi? C'est parce que cela les gênerait. Ils seraient embarrassés, vraiment embarrassés.
Parlons de ma région dans le budget actuel. C'est de cela que les gens veulent parler. Il y a des fonds qui ont été dégagés et promis pour lutter contre la tordeuse des bourgeons de l'épinette, mais cela n'intéresse pas les conservateurs. Dans ma circonscription, la tordeuse des bourgeons de l'épinette est en train de s'attaquer à nos forêts. L'industrie forestière, seulement dans le Canada atlantique, représente 4 milliards de dollars en économie. C'est peut-être anodin pour les conservateurs de parler de cela, mais pas pour nous. C'est cela que les gens veulent entendre.
Que veut dire cet investissement massif dans la recherche pour s'attaquer à la tordeuse des bourgeons de l'épinette dans le Canada atlantique? Cela veut dire qu'on protège des revenus annuels de 4 milliards de dollars dans l'industrie forestière. C'est ce genre de chose dont nous voulons parler.
Que veut dire l'Allocation canadienne pour les travailleurs à faible revenu? Les conservateurs ne veulent pas parler de cela, parce qu'ils n'en ont rien à foutre. Pour le Nouveau-Brunswick seulement, ma petite province, cela représente à peu près 66 millions de dollars de plus dans les poches des travailleurs à faible revenu, dans les cinq prochaines années. Pensons à ce que cela représente à l'échelle canadienne du point de vue financier. Ce sont des millions de dollars. Cela non plus, les conservateurs et les néo-démocrates ne veulent pas en parler. Ils veulent faire dévier le débat sur le budget. On perd une journée à ne pas parler de ce que les Canadiens ont besoin d'entendre pour réorienter ou orienter leur carrière et leur lendemain, pour permettre leur plein épanouissement sur le marché du travail et en éducation, pour s'assurer que nos jeunes demeurent dans nos régions rurales. Non, ils ne veulent pas parler de cela. Ce serait gênant.
En guise d'exemple, dans le budget actuel, 250 millions de dollars ont été attribués aux petits ports de mer ou small craft harbours en anglais. Les conservateurs ne veulent pas parler de cela. Cela touche toutes les régions des deux côtes des océans Atlantique et Pacifique. C'est de l'argent injecté dans les petites communautés qui vivent de la pêche et où l'industrie principale est la pêche. Nous voulons parler de cela aujourd'hui parce que cela touche nos jeunes, mais les conservateurs ne veulent pas en parler.
Bref, je trouve malheureux qu'avec des tactiques aussi basses que celles-là, les deux partis de l'opposition tentent de faire dévier un sujet qui touche le quotidien des Canadiens et des Canadiennes, de nos frères, de nos soeurs, de nos cousins, de nos cousines, de nos familles, de nos résidants. On présente une motion pour dicter à une commissaire à l'éthique, à un organe indépendant du Parlement comment refaire son rapport et rajouter des choses à la satisfaction des partis conservateur et néo-démocrate, au lieu de parler des vraies choses. Je trouve cela malheureux.
Je demanderais que les partis de l'opposition aujourd'hui parlent vraiment au nom de leurs concitoyens et s'attardent à des choses beaucoup plus importantes que celle-là, parce que ce qui concerne le voyage du à l'île de l'Aga Khan a été réglé en détail.
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Monsieur le Président, je sais que mon collègue ne veut pas que nous parlions du budget parce qu'il appuie une motion de l'opposition visant à empêcher le débat à ce sujet.
Cependant, s'il se souvient bien — j'espère qu'il écoutait —, tous les éléments de mon intervention étaient présentés en parallèle avec les priorités de l'opposition conservatrice, qui sont de retarder, de nuire et de faire obstruction aux priorités qui préoccupent vraiment les Canadiens. Nous sommes témoins d'une tentative évidente de causer des retards. L'idée n'est pas de relever la barre de l'éthique à la Chambre. Nous en sommes tous conscients. Dès qu'ils en ont l'occasion, les conservateurs interviennent pour tenter de nous empêcher de créer des emplois et de réduire le chômage. Nous ne pouvons tolérer cela; c'est une question trop importante.
Lorsque le gouvernement a été porté au pouvoir, le pays était affaibli et connaissait un creux historique de croissance, le pire depuis la Grande Dépression. Nous avons redressé la situation. C'est de cela que parlent les gens dans ma circonscription et je crois que c'est la même chose ailleurs au pays. Nous voulons maintenir le cap.
Cette motion de l'opposition n'est pas la première tentative des conservateurs d'écarter le gouvernement et de détourner l'attention du public du travail exceptionnel qu'effectue le gouvernement. Nous l'avons vu il y a un peu plus de deux semaines, lorsque l'opposition conservatrice a présenté une motion d'obstruction inutile. De quoi avons-nous ainsi été privés? Nous avons été privés d'un temps précieux pour débattre de la façon dont nous pouvons éliminer la violence armée dans les collectivités. C'est un enjeu qui concerne très personnellement les habitants de ma circonscription. Il y a moins d'un mois, dans un restaurant familial que, comme beaucoup d'autres parents, je fréquente avec mes deux filles, deux personnes ont perdu la vie à cause de la violence armée.
Si, à la Chambre, nous ne pouvons pas combattre le fléau de la violence armée liée au crime organisé, alors nous ne sommes pas à la hauteur des attentes élevées des Canadiens à notre endroit. Cela me ramène à ce que je disais concernant le fait d'élever les débats à la Chambre en laissant tomber les motions d'obstruction et les motions superflues. Débattons. Tenons un débat réfléchi sur le bien-fondé de notre politique, de notre programme législatif.
J'encourage mes collègues conservateurs à proposer des façons d'améliorer les lois, mais ce n'est pas ce qu'ils font. Ils choisissent plutôt de trouver des façons de nous empêcher de parler du budget. Il y a certains éléments du budget de 2018 que je tiens à souligner, dont nous aurions dû débattre ce matin et cette semaine, mais, à cause de la motion des conservateurs, nous n'en avons pas la possibilité actuellement. J'assure à mes collègues que je traiterai plus tard du libellé de la motion dans sa forme actuelle.
De quoi devrions-nous parler afin de mettre en avant les priorités de mes concitoyens d'Eglinton—Lawrence? Comment pouvons-nous soutenir la croissance économique dont j'ai parlé tout à l'heure? Le projet de loi d'exécution du budget de 2018 prévoit un certain nombre de mesures en vue d'atteindre les objectifs qui comptent pour mes concitoyens, comme l'instauration de l’Allocation canadienne pour les travailleurs. Tout le monde sait que, en dépit des progrès significatifs réalisés au cours des dernières années, de nombreux Canadiens continuent de tirer le diable par la queue. Nous sommes sensibles à ces préoccupations.
Nous avons mis en place un certain nombre de mécanismes avant le dépôt du budget de 2018, ce dont tous les députés devraient se réjouir, à mon avis. Je pense notamment à l'instauration de l'Allocation canadienne pour enfants, qui aide des millions de Canadiens et de familles. Elle a sorti approximativement 300 000 enfants de la pauvreté. Elle a contribué au dynamisme économique du Canada, l'économie qui connaît la croissance la plus rapide du G7. C'est en partie le dialogue continu sur les moyens d'offrir du soutien aux personnes à faible revenu qui a donné lieu à la création de l'Allocation canadienne pour les travailleurs.
Grâce aux mesures prévues dans le présent budget, la prestation maximale et le seuil de revenu au-delà duquel elle est graduellement éliminée seront haussés. Ainsi, un travailleur à faible revenu qui gagne 15 000 $ toucherait jusqu'à près de 500 $ de plus en 2019. C'est une augmentation notable et importante. Elle signifie que les parents avec qui je me suis entretenu dans ma circonscription, dans une localité comme Lawrence Heights ou Lotherton, et avec qui je discute souvent pourront acheter des fournitures scolaires ou, peut-être, envoyer leur enfant dans une garderie ou l'inscrire à une activité parascolaire. Ce sont autant de sujets importants. Or, au lieu d'en discuter, nous nous trouvons à ressasser de vieux débats à cause de motions comme celle de ce matin.
Mes autres collègues qui ont parlé contre cette motion ce matin ont invoqué le fait que nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers au sujet de l'Allocation canadienne pour enfants. Nous proposons, dans le budget de 2018, de l'indexer pour tenir compte de l'augmentation du coût de la vie, une réalité qu'il ne faut surtout pas perdre de vue.
Il y a un autre sujet dont on me parle beaucoup depuis deux semaines, et même plus, à savoir comment créer des conditions favorables aux PME. C'est une chose que mes collègues conservateurs réclament souvent à cor et à cri. Ce sont les grands défenseurs de la petite entreprise. Conformément à sa promesse électorale, le présent gouvernement baisse les impôts des petites entreprises. À défaut de pouvoir débattre du budget — ce que les conservateurs refusent que nous fassions —, il pourrait s'écouler un jour de plus avant qu'un propriétaire de petite entreprise de ma circonscription puisse profiter d'un régime d'imposition des entreprises et des sociétés plus avantageux et plus concurrentiel. Par conséquent, je demande à mes collègues de l'opposition de réfléchir à ce qu'ils disent, eux qui seraient les grands défenseurs de l'industrie, de l'entreprise et de la petite entreprise, et de respecter leurs engagements à ce chapitre en débattant des mérites de la politique et non en faisant de l'obstruction, en faisant perdre du temps et en présentant des motions comme celle dont nous sommes saisis ce matin.
Comme je le disais aussi, ces deux dernières semaines de pause parlementaire, il a été question des mesures à prendre pour protéger l'environnement tout en permettant aux ressources naturelles d'être acheminées de façon durable vers les marchés extérieurs. J'ai écouté très attentivement les propos des députés conservateurs. Ils s'expriment avec véhémence, et je comprends leur frustration. Nous voulons que tous les Canadiens et tous les secteurs économiques soient prospères et florissants.
Par contre, je ne comprends vraiment pas pourquoi les députés d'en face emploient des hyperboles qui n'ont absolument rien à voir avec la réalité. Ils font de grandes généralisations en disant par exemple que le gouvernement accorde peu d'importance à ceci ou à cela ou qu'il s'en fiche carrément. Un ancien collègue des députés d'en face a tenu dernièrement des propos alarmants; il a dit: « Le Canada est fichu. » Non, le Canada n'est pas fichu. C'est le meilleur pays du monde. Nous sommes très chanceux de vivre ici. Nous ne devrions pas tenir de tels propos négatifs, qui minent la confiance de la population envers les institutions publiques, comme la nôtre. Sommes-nous parfois en désaccord? Oui, tout à fait. Avons-nous de profonds désaccords sur les politiques à prendre? C'est indéniable. C'est le lot d'une saine démocratie. Toutefois, de voir qu'on cherche ainsi à semer la discorde et la peur...
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Monsieur le Président, je sais que vous avez écouté toute ma présentation. J'ai fait des commentaires ici ou là pour bien montrer que nous n'allons pas permettre à cette motion de faire passer à l'as le programme du gouvernement en lien avec la matière fondamentale de la motion de l'opposition. L'important, c'est que tous les Canadiens qui écoutent le débat se rendent compte qu'en dépit des manoeuvres dilatoires, nous savons quelles sont nos priorités, de ce côté-ci de la Chambre. Dans ma présentation, je consacre le temps adéquat et proportionnel aux priorités qui comptent. C'est important pour comprendre pourquoi nous rejetons cette proposition. Peut-être que les conservateurs aimeraient que nous nous laissions embobiner et que nous ne parlions pas de ces choses. Nous n'allons cependant pas succomber à ce genre de logique biaisée. Nous ne le devrions pas non plus.
Je vais profiter des minutes qui me restent pour mettre au clair les points principaux que j'ai soulevés. Je reviendrai aux termes explicites utilisés dans la motion de l'opposition puis conclurai mon intervention.
Le problème, c'est que le discours de certains des députés conservateurs sème la peur et la discorde chez les Canadiens. Nous vivons dans un pays très vaste et divers, mais toutes ces différences s'harmonisent à la Chambre. En tant que députés, nous trouvons des moyens de représenter nos collectivités locales. Par ailleurs, nous prenons en compte la manière dont les Canadiens dans différentes parties du pays, dans différents territoires et provinces, vivent leur vie et recherchent des débouchés en quête d'une plus grande prospérité afin de subvenir aux besoins de leurs enfants et de leur famille. La Chambre est l'endroit où nous sommes en mesure de réaliser cela. C'est l'endroit où nous pouvons concilier des intérêts et des priorités divergents. Si nous ne pouvons pas le faire ici, nous ne pouvons le faire nulle part.
Je demande donc à mes collègues conservateurs de débattre avec autant d'ardeur quand il s'agit des ressources naturelles, mais également de se rappeler qu'il s'agit d'une institution qui répond aux besoins des Canadiens.
Enfin, j'aimerais parler de quelque chose qui constitue pour moi une priorité, mais dont il n'est pas question dans le budget, c'est-à-dire le projet de loi , qui a été présenté avant les deux semaines de relâche. Le projet de loi prévoit d'importantes réformes au système de justice pénale, notamment en réduisant les délais et en éliminant les obstacles systémiques auxquels se heurtent les victimes, de sorte que celles-ci puissent se manifester, raconter ce qui leur est arrivé et obtenir justice comme elles le méritent. Nous ne pourrons pas nous pencher sur ce dossier si les conservateurs continuent de présenter des motions dilatoires comme celles d'aujourd'hui.
Mes collègues conservateurs m'applaudissent. Il devrait être consigné au compte rendu que certains collègues agitent les mains dans les airs en signe d'adoration et d'hommage. Mes commentaires semblent leur plaire. Ce qui suit ne leur plaira peut-être pas, mais il faut bien accepter les félicitations lorsqu'elles passent.
La motion de l'opposition comporte une lacune fondamentale. La leader parlementaire du Parti conservateur vient tout juste de dire que la question a été vivement débattue, puis il y a eu des échanges au sujet du fait que l'on devrait laisser le débat se terminer. La motion entend dire au commissaire à l'éthique comment faire son travail. Contrairement aux autres partis à la Chambre, le parti ministériel respecte l'indépendance des mandataires du Parlement et les laisse faire leur travail et s'acquitter de leurs responsabilités, de sorte que les Canadiens puissent avoir la certitude que les parlementaires respectent les plus hautes normes d'éthique.
La motion fait état des mesures correctives à apporter relativement aux échappatoires et ainsi de suite. Nous ne sommes pas en mesure de dire comment le débat sur les normes d'éthique évoluera. Nous écouterons le commissaire à l'éthique et porterons une attention très attentive à ses recommandations ou à celles de son bureau. Entretemps, comme le savent très bien mes collègues conservateurs, le et le gouvernement ont accepté à maintes reprises les conclusions contenues dans le rapport. Plus de 130 ou 140 questions ont été posées pendant la période des questions au sujet du rapport. La même question a été posée sans cesse.
Dans quel but? Simplement pour faire perdre du temps, faire de l'obstruction et empêcher la Chambre de se pencher sur les dossiers prioritaires et importants dont j'ai déjà parlé dans mon intervention. Les Canadiens jugeront le gouvernement, mais ils jugeront aussi les conservateurs — en l'occurrence l'opposition officielle — et la façon dont ils ont utilisé leur temps à la Chambre des communes. Les Canadiens constateront l'absence de dialogue constructif et de débat réfléchi, notamment sur l'emploi, l'économie, la sécurité publique et le commerce. Ils se rendront compte qu'il y a eu de l'obstruction.
La reddition de comptes concerne tout le monde. Les Canadiens surveillent de très près les agissements des conservateurs. J'invite ces derniers à retirer leur motion pour permettre à la Chambre de revenir aux dossiers importants.
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Monsieur le Président, c'est un grand honneur de participer au débat en cours, qui, comme tous les débats, nous donne l'occasion d'exprimer nos opinions et nos perspectives, non seulement aux députés de l'opposition, mais aussi aux électeurs et aux habitants des circonscriptions que nous représentons.
Je vais mettre le débat d'aujourd'hui en contexte, pour les gens qui nous écoutent d'un peu partout au pays. Afin que le programme de la Chambre ne soit pas entièrement établi par les ministériels, le processus parlementaire offre aux partis de l'opposition — dont le Parti conservateur fait partie — des journées où ils décident de l'objet du débat. Nous avons donc tous la possibilité de soulever des questions qui ont une incidence fondamentale sur l'ordre et la qualité de vie des citoyens de nos circonscriptions. Ainsi, on s'assure que les priorités ne sont pas établies uniquement par le gouvernement, mais par tous les députés.
Il y a un certain nombre de jours désignés, qui ont une grande importance dans le calendrier parlementaire. L'opposition étudie souvent plusieurs enjeux, met l'accent sur deux ou trois d'entre eux et se prépare à en débattre. Les sujets dont elle choisit de parler lors des jours désignés révèlent ce qu'elle considère comme étant des questions importantes pour le Canada. En se servant du Parlement pour les présenter à la population canadienne, les députés de l'opposition montrent qu'ils jugent que ce sont les enjeux les plus fondamentaux dont leur parti souhaite discuter durant leurs jours désignés.
Ces motions ont exercé une grande influence sur le gouvernement et sur l'histoire canadienne. Je me rappelle que, lors de la dernière législature, le NPD a présenté une motion visant à éliminer la taxe de vente sur les produits d'hygiène féminine, ce qui a modifié la politique gouvernementale. Il s'agissait d'une utilisation très réfléchie et judicieuse des motions parlementaires. Le gouvernement de l'époque, qui s'était fait présenter cette motion plusieurs fois, a décidé un jour de finalement y prêter attention et d'y donner suite. Fait surprenant, une motion de l'opposition est devenue une politique gouvernementale, et nous avons amélioré la qualité de vie collective de nombreux Canadiens en rendant ces produits plus abordables. Cette motion a reçu un appui unanime.
Dans un autre ordre d'idées, je tiens à féliciter la députée de qui, depuis qu'elle siège dans l'opposition, est une fervente défenseure des réfugiés du Moyen-Orient, plus particulièrement des femmes yézidies. Elle a présenté une motion attirant l'attention sur cette question, et elle a dit que des mesures spéciales devraient être prises pour aider un segment précis des 25 000 réfugiés que nous avons fait venir au pays. Soit dit en passant, les partis de l'opposition s'étaient opposés à la décision du gouvernement d'accueillir ce nombre de réfugiés. Le gouvernement a répondu à la motion de la députée d'une façon que, nous l'espérons, l'opposition a trouvé satisfaisante. Il semble que ce soit le cas. Or, quand nous avons pris des mesures pour offrir de l'aide aux réfugiés à leur arrivée, le parti d'en face a voté contre. C'est là une approche fort étrange à adopter pour l'établissement des réfugiés. Néanmoins, je laisserai le parti d'en face expliquer son hypocrisie à cet égard.
L'essentiel à retenir, c'est que, lorsque l'opposition a l'occasion de guider le débat à la Chambre, de l'orienter au nom des Canadiens, la question n'est pas seulement de savoir comment nous évaluons la proposition présentée par les députés de l'opposition. Les Canadiens aussi peuvent évaluer ce que le parti d'en face décide de prioriser comme étant la question la plus pressante de la journée et du moment. Ce qu'on constate, c'est que les députés du parti d'en face préfèrent se livrer à de petits jeux parlementaires et ressasser de vieilles questions qui ont déjà fait l'objet d'un rapport au Parlement plutôt que faire avancer le dossier d'une circonscription ou d'un groupe de gens en particulier au pays, voire un dossier sur un enjeu national ou international.
En fait, la priorité établie par le parti d'en face est tellement futile que la leader parlementaire de l'opposition, seulement quelques minutes après avoir présenté la motion, a pris la parole et nous a demandé de ne pas en parler. C'est plutôt étrange d'entendre une telle chose aujourd'hui. La députée d'en face prend la parole pour déclarer qu'il s'agit du dossier le plus important pour le Canada actuellement, puis elle affirme que nous n'avons pas vraiment besoin d'en discuter et que nous pouvons poursuivre l'étude des questions qui étaient prévues au départ. Quel est l'objectif de cette motion? Je n'arrive pas à comprendre exactement quel en est l'objectif. Ce que je sais, c'est que si nous avions imposé la clôture du débat, les députés seraient devenus fous furieux et auraient affirmé avoir le droit de se faire entendre.
Les libéraux débattent de la question dont nous sommes saisis, mais on leur demande de se rasseoir et d'arrêter d'en parler. Nous préférerions discuter de ce que le gouvernement estime être une priorité, à savoir le budget. À vrai dire, c'est la priorité pour le pays.
Le budget est transformationnel pour tant de secteurs au pays. Il est étonnant que les députés de l'opposition ne saisissent pas l'un de ces changements pour tenter de l'améliorer. Hélas, cela ne les intéresse pas. Trouver un moyen d'étendre l'Allocation canadienne pour enfants, qui permet de sortir près de 300 000 familles de la pauvreté, afin qu'elle bénéficie à encore plus de gens ne les intéresse pas. D'ailleurs, l'opposition néo-démocrate a soulevé un très bon point au comité, soit le fait que l'allocation n'est pas indexée. Lorsque nous avons proposé de l'indexer dans quelques années, ils ont répondu que cela ne suffisait pas. Le gouvernement écoute, car lorsqu'on est à l'écoute, on dirige mieux. Nous avons écouté l'opposition et avons amélioré l'Allocation canadienne pour enfants dans le présent budget.
Le Parti conservateur souhaite-t-il étendre la portée des mesures de lutte contre la pauvreté? Non. Veut-il que les enfants obtiennent l'aide nécessaire pour vivre une vie prospère au pays? Non.
Ce que ces députés considèrent comme une priorité est une chose dont ils ne parlent même pas. C'est pour cette raison que la tente d'étouffer le débat. Ils se soucient si peu de la question qu'ils ont eux-mêmes soulevée qu'ils n'arrivent même pas à s'entendre en tant que caucus et à appuyer le débat. Ils ne participent même pas au débat, sauf pour l'interrompre pour nous demander de parler d'un sujet dont ils ne veulent pas parler, ou nous demander de cesser de parler d'un sujet dont ils ne veulent pas que nous parlions, ou nous demander de demeurer pertinents, de rester assis et de laisser le débat s'effondrer. Voilà ce que font les conservateurs. N'est-ce pas difficile à comprendre?
Ceux d'entre nous qui siègent au Parlement depuis plus d'un mandat savent qu'il s'agit là simplement d'une façon d'exprimer leur frustration et de retarder la progression des travaux du gouvernement. C'est correct. C'est le travail de l'opposition. Certains le font par principe, d'autres le font avec un grand flair démocratique et de grandes prouesses en matière de débat.
Ils présentent une motion mais ils nous demandent de ne pas en discuter. C’est à cela que se limite leur imagination, c’est à cela que se limite leur vision pour le pays, c’est à cela que se limite leur capacité de venir en aide aux Canadiens vulnérables. Les conservateurs préfèrent parler d’un rapport qui a été déposé au Parlement, qui a été accepté et qui a déjà fait l’objet de mesures de suivi. Ils préfèrent revenir sur une question qui s’est posée il y a un an plutôt que de parler de la réalité d’aujourd’hui et de demain pour notre pays. Ils devraient avoir honte.
Comme je l’ai dit, les partis de l’opposition ont le privilège parlementaire de discuter précisément des questions de l'heure et des dossiers qui leur paraissent les plus importants, et ils seront jugés non seulement par le Parlement, mais aussi par les Canadiens. Bien franchement, les Canadiens ne s’intéressent pas particulièrement à cette question, comme je l’ai constaté lorsque j’ai fait du porte-à-porte, que j’ai organisé des réunions locales, que j’ai participé à des panels de discussion à la radio et à la télévision, ou que j’ai communiqué de quelque façon que ce soit avec les électeurs de ma circonscription ou d'ailleurs au pays. Ce dont les Canadiens ont besoin, c’est de l’aide que ce Parlement peut leur consentir.
Par exemple, un rapport indique que, dans la ville de Toronto, après 10 ans de politique inefficace en matière de logement…
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Monsieur le Président, je poursuis.
Ces motions fixent des priorités, qui sont celles du parti d’en face. L’intervention que vient de faire le député d’en face montre bien le ridicule de ce que fait l’opposition. Le parti d’en face dit qu’il veut un débat sur ce sujet, mais aucun député de ce parti ne veut prendre la parole, au-delà de la présentation de la motion. Si les députés de l’opposition avaient quelque chose à ajouter au débat, ils n’hésiteraient pas à prendre la parole, non pas pour faire des rappels au règlement, mais pour participer vraiment au débat. Ils ont peur de le faire, parce qu’ils savent que ce qu'ils font est ridicule. Ils se contentent donc d’attendre sans rien faire et de nous demander d’arrêter de parler. Selon eux, la meilleure manière de défendre leur cause, c’est de ne pas en parler. C’est complètement absurde.
Je vais parler précisément de ce dont il est question dans la motion. Les députés de l’opposition nous demandent de revoir en fait tout le processus dont ils se sont prévalus: soumission d’une plainte à une mandataire du Parlement, obtention d’un avis de cette même mandataire, et évaluation du comportement d’un député en fonction des conclusions de la mandataire du Parlement en question. Une fois tout ce processus terminé, ils estiment tout à coup que cela ne suffit pas. Ils ont beau avoir été au pouvoir pendant 10 ans sans rien changer à ces règlements, ils disent maintenant que cela ne suffit pas.
Rien de ce que nous pourrions faire ne sera jamais assez pour l’opposition. S’opposer à nous est leur raison d’être. C'est très bien, nous acceptons cela. Cela fait partie du système parlementaire.
Il n’en reste pas moins que la mandataire du Parlement qui était chargée de l’enquête a présenté son rapport à la Chambre, et que la personne qui fesait l'objet de l'enquête a accepté toutes les conclusions du rapport. Le député de l’opposition le sait pertinemment. Je mets au défi l’opposition de nous dire quelle recommandation du rapport n’a pas été prise en compte par le , car le fait est qu'il en a accepté toutes les recommandations. Le dossier est donc clos. Il n’y a plus rien à dire.
Cependant, le parti d'en face souhaite continuellement ressasser les mêmes sujets comme dans Le Jour de la marmotte. Je ne le blâme pas. Il n'a aucune perspective, aucune priorité et aucune autre question urgente qui touche le pays. Tout ce que l'opposition veut, c'est de jouer le même film encore et encore. La réalité est que les Canadiens sont passés complètement à autre chose. Ce qui les intéresse, c'est la façon dont on peut bâtir un pays plus fort et comment on peut s'assurer que les Canadiens vulnérables obtiennent le soutien nécessaire, et que ceux qui sont ingénieux et imaginatifs réussissent. Voilà les objectifs visés par le budget.
Les députés de l'opposition prétendent vouloir parler du budget, mais ils auraient pu le faire aujourd'hui avec l'une de leurs motions. Si leur priorité était véritablement d'aider les personnes ingénieuses à réussir ou les personnes vulnérables à améliorer leur situation, leur motion aurait porté sur ces sujets. Comme je l'ai dit, le fait que la motion concerne un rapport qui a déjà été déposé et débattu au Parlement me dépasse.
Je continuerai de débattre de la question de savoir si la motion dont nous sommes saisis est appropriée et si elle fait quoi que ce soit pour changer la situation dans laquelle nous nous trouvons — ce qu'elle ne fait pas. Elle ne change absolument rien. Si c'était le cas, un député conservateur interviendrait et prendrait sa place dans le débat. Un député de ce parti se lèverait et participerait, sans invoquer le Règlement, simplement en inscrivant son nom sur la liste des intervenants.
Le simple fait que la soit venue...