«Dans les années 90, la création d'emplois et l'expansion économique seront le fait des industries qui font intervenir le savoir-faire technique et l'information. Les Canadiens et les Canadiennes doivent avoir les compétences et les savoir-faire nécessaires pour répondre aux exigences du nouvel ordre économique.»
Le commentaire ci-dessus a été publié en 1993, à la page 26 du Livre rouge libéral. Aujourd'hui, en 1997, l'industrie de la haute technologie se tourne vers l'étranger pour trouver des travailleurs qualifiés, car le Canada connaît une pénurie d'informaticiens de haut niveau. Le gouvernement libéral actuel n'a pas assuré les formations et l'éducation nécessaires pour répondre aux besoins du marché du travail et, plus précisément, de l'industrie de la haute technologie. Il s'agit là d'un problème que les Libéraux avaient cerné en 1993 et pour lequel, près de quatre ans plus tard, il n'ont rien fait. Au contraire, depuis 1994, les Libéraux ont réduit de plus de trois milliards de dollars les paiements de transfert fédéraux versés aux provinces au titre de l'éducation et des services sociaux. L'actuel gouvernement fédéral n'a pas réalisé sa promesse d'«améliorer la formation» et «d'être solidaire de l'effort national en faveur d'un enseignement qui nous parmettra d'être compétitifs à l'échelle internationale». (Livre rouge libéral)
Certes, le Parti réformiste souscrit sans réserve à tous les efforts qui sont déployés pour trouver des compétences canadiennes avant de recruter à l'étranger, mais il reconnaît aussi qu'il existe actuellement une pénurie de Canadiens qualifiés capables d'occuper certains postes. En refusant aux sociétés la possibilité d'embaucher des travailleurs étrangers qualifiés, le gouvernement ne ferait que nuire aux efforts que font ces entreprises pour se tailler une place sur le marché international.
Compte tenu de la situation actuelle, à court terme, il faudrait que Citoyenneté et Immigration Canada et DRHC affectent en priorité le personnel nécessaire pour accélérer le processus en vigueur et annuler tout arriéré éventuel dans les demandes d'autorisations concernant des travailleurs étrangers.
Au lieu que l'on institue un projet-pilote pour soustraire ces secteurs clés au processus de validation des offres d'emplois, le Parti réformiste estime qu'il serait préférable d'inscrire ces postes dans la catégorie dispensée de la validation des postes de DRHC.
Le Parti réformiste recommande que l'on accorde la priorité au traitement des demandes dans les sept domaines clés du secteur de la haute technologie en exemptant ces postes du processus de validation des offres d'emploi, à la condition que cette liste soit revue annuellement par les fonctionnaires de DRHC et de Citoyenneté et Immigration.
La pénurie de travailleurs qualifiés dans le secteur de la haute technologie est imputable aussi à ce que l'on appelle communément «l'exode des cerveaux», c'est-à-dire le fait que des Canadiens instruits et compétents quittent le pays pour aller travailler ailleurs. Lorsqu'on les a interrogés à ce sujet, les porte-parole de l'industrie ont attribué cet exode au fait que d'autres pays, les États-Unis par exemple, offrent des conditions plus intéressantes : salaires plus élevés, moins d'impôts, meilleurs avantages sociaux et encouragements, et moindre coût de la vie. Comme un témoin, M. Fillmore, l'a confirmé, «une analyse plus complète montrera que les salaires ne sont pas le seul facteur. Le coût de la vie et les programmes sociaux doivent aussi entrer en ligne de compte». Il importe de trouver une solution à long terme pour retenir chez nous les travailleurs de haut calibre. Le Parti réformiste estime qu'il est possible de stimuler la croissance économique et la création d'emplois en réduisant de moitié l'impôt sur les gains en capital. Beaucoup de sociétés de haute technologie souscrivent à cette mesure.
Les autorités fédérales et provinciales, l'industrie et les établissements d'enseignement doivent s'atteler ensemble à la résolution de ce problème. Le Parti réformiste estime que l'éducation et la formation relèvent des provinces et souscrit à une augmentation des transferts aux provinces pour l'administration de ces programmes. L'industrie et les établissements d'enseignement doivent par ailleurs prendre des mesures actives en vue de préparer les Canadiens à répondre aux besoins futurs du secteur de la haute technologie.
«Notre lourd fardeau fiscal mine l'économie nationale. Il menace la sécurité financière des Canadiens, tue les emplois, empêche nos entrepreneurs d'être concurrentiels sur le plan international et diminue le revenu disponible des familles. Il est temps de donner aux Canadiens l'allégement fiscal qu'ils veulent et qu'ils méritent.» (Parti réformiste, Un Nouveau départ, 1997)