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COUPLAGES ET RÉSEAUX


Les divers couplages et réseaux constituent un élément crucial lorsqu'il s'agit de promouvoir l'interaction entre les différentes parties du système canadien d'innovation. Le Comité s'est fait dire à quel point le réseautage est important étant donné que le temps et la collaboration sont cruciaux pour l'innovation; que le partage des idées en crée beaucoup de nouvelles qui accélèrent le progrès : les scientifiques universitaires et les gens d'affaires doivent se mettre en contact afin de préparer des diplômés aptes pour le marché de travail. Parmi les exemples importants présentés devant le Comité, mentionnons les Réseaux de centres d'excellence, le Programme d'aide à la recherche industrielle, ainsi que des outils et des techniques nouveaux d'information comme l'inforoute, Strategis et CANARIE.

Un [sage] m'a dit un jour que si l'on garde son idée pour soi, on a une idée, mais si on la partage avec dix personnes, on se retrouve avec dix idées.
Bernie MacIsaac, Institut de robotique et de systèmes intelligents

A. Réseaux de centres d'excellence

Les Réseaux de centres d'excellence (RCE) du Canada réunissent des scientifiques des universités, du gouvernement et de laboratoires industriels qui travaillent à la fine pointe de la recherche scientifique et technique. Depuis 1990, les réseaux ont oeuvré dans des domaines aussi divers que la recherche spatiale, la respiration, le génie des protéines et les télécommunications. En 1993, le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie et du développement régional et du Nord a entrepris l'étude des RCE. Son rapport en a confirmé leur valeur et a recommandé que le gouvernement en finance la phase II.

Un comité d'examen par les pairs a été formé pour évaluer les projets présentés pour la phase II du Programme de RCE. Les membres ont été choisis dans le milieu de la recherche du Canada et d'autres pays. On voulait que l'évaluation soit de calibre international, et éviter les conflits d'intérêts au sein de la communauté scientifique canadienne. Cinq critères précis et d'importance égale ont servi à évaluer les projets soumis au Programme de RCE : la qualité de la recherche, la formation dans des domaines technologiques clés, la création de partenariats et l'établissement de réseaux, le transfert et l'exploitation de savoir et de technologie et, enfin, la gestion de la R-D.

Le Programme de réseaux de centres d'excellence a favorisé les liens interrégionaux et interdisciplinaires, et a créé ainsi une nouvelle orientation de recherche qui aura aux dires de plusieurs témoins, une profonde influence sur la science au Canada.

Ces réseaux ont particulièrement bien réussi à mettre en liaison les meilleurs chercheurs du pays. Nous avons des chercheurs très capables un peu partout, mais notre géographie [rend difficile] de les rassembler tous en un même lieu. Il est donc très important de concentrer les travaux de ces chercheurs dans les domaines importants pour le Canada et de relier cette recherche avec celles du secteur privé et du gouvernement.
Bruce J. Hutchinson, Association canadienne
d'administrateurs de recherche universitaire

Au cours des tables rondes, le Comité a entendu des commentaires très élogieux sur les réalisations du programme.

Ces 14 centres d'excellence sont des universités sans murs. Ils mettent en relation les meilleurs chercheurs de chacune de nos 86 ou 87 universités du pays, jusqu'à la plus petite d'entre elles qui peut ainsi accéder à l'excellence. [. . .] en les rassemblant ensemble, nous pouvons atteindre une masse critique telle que nous pouvons rivaliser avec les meilleurs du monde de par la qualité de notre recherche scientifique et, à partir de ces centres d'excellence, fonder des entreprises contribuant à la prospérité du Canada.
David Johnston, Comité consultatif sur l'autoroute de l'information

Des témoins ont également mentionné que pour mieux préserver ce programme, il faut en assurer son financement à long terme.

Étant donné la réussite de ces centres, je considère qu'il faudrait en stabiliser le financement. J'entends par là que ces crédits devraient devenir partie intégrante du financement national global des S-T, c'est-à-dire être inscrits [dans un budget dédié], de façon à ce que ces crédits ne soient pas remis en question tous les quatre ans.
Bruce J. Hutchinson, Association canadienne
d'administrateurs de recherche universitaire

[L]e CRSNG croit qu'il est nécessaire d'accroître les efforts de recherche entrepris au Canada. Il existe sans doute plusieurs façons, raisonnables, d'y parvenir. [. . .] La première consiste à relancer le Programme des réseaux de centre d'excellence, qui avait donné d'excellents résultats, et dont les budgets seront coupés en 1998-1999. Le gouvernement sera bientôt appelé à trancher à ce sujet.
Steve Shugar, Conseil de recherches en sciences
naturelles et en génie du Canada

B. Programme d'aide à la recherche industrielle

Le Programme d'aide à la recherche industrielle (PARI) du Conseil national de recherches du Canada est un autre programme gouvernemental qui a suscité des commentaires très élogieux pendant les tables rondes. Depuis sa création en 1947, le PARI a grandement contribué à favoriser le développement et l'exploitation des technologies dans les petites et moyennes entreprises. Le PARI a une façon originale d'aider les PME. Il leur fournit directement et rapidement une aide technique, de l'information névralgique et une aide financière. Il vise à aider les entreprises canadiennes à acquérir de nouvelles technologies leur permettant de soutenir plus efficacement la concurrence. Le nouveau Réseau canadien de technologie (RCT) est issu du PARI.

[T]out le monde veut gagner de l'argent sans prendre de risque. C'est pourquoi je pense que le PARI comble un énorme fossé. Le PARI est plus qu'un programme. Il s'agit d'un réseau de personnes à l'échelle du pays - d'un réseau de conseillers en technologie industrielle. Il s'agit d'un service à valeur ajoutée.
Nous ne nous limitons pas à tout simplement distribuer de l'argent. Nous oeuvrons aux côtés d'une société pour l'aider à structurer son projet et à trouver le genre d'aide dont elle a besoin, et nous partageons en gros le risque avec elle. [ . . . ]
Le PARI travaille avec des entreprises ayant une plus grande capacité technique. [ . . . ] Le secteur manufacturier représente 75 p. 100 de notre clientèle, tandis que le domaine des services en représente 25 p. 100. Cette proportion a augmenté de 6 p. 100 depuis 1991, et de plus en plus d'entreprises font des demandes de contribution. À la suite de la disparition de plusieurs programmes gouvernementaux, le PARI reste un des seuls programmes ou un des derniers programmes qui continuent d'offrir des contributions importantes.
Il est important de mentionner, au chapitre des contributions du PARI, qu'on investit dans les personnes et non pas dans les infrastructures. Ainsi, lorsqu'un projet n'a pas de succès, les personnes restent et vont fonder d'autres compagnies.
En fait, nous avons comparé le rendement du PARI avec celui du secteur manufacturier. Cinquante-cinq p. 100 de nos clients considèrent que la compétitivité est un ingrédient clé de leur plan d'entreprise, par opposition à 16 p. 100 pour l'ensemble du pays. Ils se considèrent plus avancés technologiquement-50 p. 100 contre 25 p. 100-que leurs concurrents. Ils ont envisagé d'améliorer leur technologie en vue d'améliorer leur position sur le marché. Soixante-six p. 100 d'entre eux pensent que cela est plus important, contre 33 p. 100 [ . . . ]
La différence fondamentale entre le RCT et d'autres systèmes d'information est qu'à l'autre bout c'est une personne qui va vous donner le service. Je dis souvent que le PARI et le RCT constituent ma multinationale virtuelle. Au fond, lorsqu'une PME se branche sur le réseau PARI-RCT, elle y trouve tous les services que trouverait une multinationale, à l'intérieur de sa propre structure. En fait, la mission du Réseau canadien de technologie est de fournir des accès électroniques à des informations et des services. Je mets l'accent sur l'aspect des services pour les petites et moyennes entreprises qui utilisent la technologie. [ . . . ]
[J]e voudrais vous donner quelques statistiques relatives au programme. En 1995, nous avons fait une étude des projets du PARI menés de 1991-1992, puisque nous devions attendre le temps nécessaire pour que les produits puissent arriver sur le marché. Chaque dollar que le programme PARI a investi a généré 20 $ de ventes au détail.
En 1995-1996, pour chaque dollar que le gouvernement a investi dans le PARI, l'entreprise en a investi deux.
En 1991, on s'est penché sur l'effet de levier du PARI et on a déterminé que chaque emploi direct créé coûtait 8 111$ au gouvernement, après ajustements. L'étude n'a pas tenu compte des emplois indirects. Enfin, en 1991-1992, nous avions créé 9 388 emplois.
Jacques Lyrette, Conseil national de recherches du Canada

Au tout début, il faut bien entendu mettre l'accent sur la R-D. Lorsqu'on se demande «Est-ce qu'il est possible d'inventer cela?», la clé du succès est la R-D. Je suis d'accord pour dire que l'élément crucial est l'appui à la R-D, même si les programmes de soutien comme le PARI ont été particulièrement utiles à des entreprises comme la nôtre aux premiers stades de leur développement et continuent à l'être. Nous avons largement utilisé le PARI avec un grand succès.
Peter Eddison, Fulcrum Technologies Inc.

J'aimerais dire quelques mots du PARI. Je pense que c'est un excellent programme et qu'il nous faudrait davantage de financement de ce type.
Notre entreprise a pris naissance au sein du CNRC et nous avons bénéficié du financement du PARI pour nous lancer, mais je pense que nous avons remboursé plusieurs fois l'argent qui a été investi chez nous. Nous devons donner des moyens et des facilités d'accès aux entrepreneurs du secteur de la technologie qui veulent prendre leur place dans cette nouvelle économie.
Jom Aw, Kalyx Biosciences Inc.

C. Autoroute de l'information

Le Comité a été informé de l'importance croissante que revêtira l'inforoute en science et technologie au Canada. Des témoignages ont approuvé l'objectif que le gouvernement s'est fixé de faire du Canada un chef de file mondial en matière d'autoroutes de l'information d'ici l'an 2000, grâce à un réseau de qualité supérieure, qui soit accessible et peu coûteux. L'autoroute de l'information constitue un support pour permettre la diffusion du savoir à une vitesse qui offre la possibilité d'interagir par écrit, par la voix et par l'image, presque aussi rapidement que lorsque des interlocuteurs sont en présence les uns des autres. La promotion de l'inforoute canadienne ouvrira des débouchés aux compagnies canadiennes productrices de matériel informatique de pointe utile à l'armature de l'autoroute ainsi qu'à son accès.

i. Strategis

Strategis est un projet d'Industrie Canada lancé sur Internet en mars 1996 pour fournir un outil de recherche aux entreprises «internationales» en quête d'information. Il permet de consulter plus de 50 produits d'information répartis en 8 catégories qui comprennent entre autres des renseignements sur les entreprises, les ressources humaines et la formation. Le Comité a appris que le 1er octobre 1996, la banque d'information de Strategis était déjà consultée 130 000 fois par jour.

ii. CANARIE

Le Comité a appris que les nouvelles réalisations du programme CANARIE devraient favoriser davantage le développement des S-T.

[U]ne infrastructure de réseau avancé à l'appui de la recherche canadienne en science et en technologie nécessiterait une très vaste capacité de liaison pour lier entre eux, ainsi qu'avec leurs homologues partout dans le monde, universités, laboratoires gouvernementaux, bibliothèques de recherche et installations industrielles de R-D, ainsi que des services connexes et des services informatiques répartis. [. . .]
Au Canada, CANARIE travaille de concert avec les universités et d'autres intervenants de tout le pays pour mettre au point une initiative semblable appelée CA*net II, nom qui renvoie à la première génération de tronçon Internet [. . .].
Nous croyons qu'au cours des prochaines années, l'infrastructure de réseau avancé genre CA*net II aura une profonde incidence sur l'ensemble des activités, peut-être même aussi profonde que celle de l'invention de l'ordinateur lui-même. La recherche en S-T est une activité intrinsèquement mondiale. Elle est par définition coopérative, interactive et à forte teneur en information. Ce sont là les caractéristiques marquantes des activités qui sont mûres pour une transformation par voie de réseaux avancés.
Andrew K. Bjerring, CANARIE Inc.

Des fonds comme le [Partenariat technologique Canada] et CANARIE aident les petites et moyennes entreprises à étaler les risques de leurs projets. [. . . Je compare le [PTC] à un programme tel que le programme CANARIE qui dispose de moins d'argent, mais qui réagit plus vite et qui intervient très efficacement dans le secteur des hautes technologies.
Chris Albinson, Association canadienne de technologie de pointe

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