Que, de l’avis de la Chambre : a) des infrastructures numériques fiables et accessibles, qu’il s’agisse du service Internet à large bande, des télécommunications sans fil ou d’autres avenues, sont essentielles et permettent aux Canadiens de profiter de nouvelles perspectives d’affaires, de créer des emplois et de s’intégrer à l’économie mondiale; b) des infrastructures numériques fiables et accessibles, en particulier l’infrastructure des télécommunications sans fil, sont déterminantes pour assurer la santé et la sécurité des Canadiens, notamment dans les situations d’urgence causées par des conditions météorologiques extrêmes; c) les innovations se produisent tous les jours, aussi bien dans les régions rurales ou éloignées que dans les centres urbains, et les Canadiens méritent tous une chance égale de prospérer dans une économie numérique pour des raisons d’équité fondamentale; d) le gouvernement devrait (i) continuer d’aider les Canadiens, surtout ceux dans les régions rurales, à accéder aux infrastructures numériques dont ils ont besoin pour innover, créer des débouchés économiques et maintenir la sécurité publique, (ii) envisager d’investir davantage dans les infrastructures numériques en milieu rural, notamment examiner les conditions du plan d’infrastructures fédéral Investir dans le Canada, pour inciter le secteur privé à investir dans la connectivité des localités rurales et à obtenir des fonds d’autres ordres de gouvernement, (iii) continuer à collaborer avec les entreprises de télécommunications, les provinces, les territoires, les municipalités, les communautés autochtones et les organismes d’interventions d’urgence concernés pour améliorer la connectivité des localités rurales et d’être bien préparés aux situations d’urgence; e) le Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie devrait recevoir instruction d’entreprendre une étude exhaustive sur l’infrastructure sans fil en milieu rural, en particulier sur (i) les causes profondes des lacunes du déploiement d’une infrastructure sans fil en milieu rural au Canada et les solutions pour les combler, (ii) le rôle de réglementation du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, (iii) les approches fiscales et réglementaires visant à favoriser les investissements massifs dans l’infrastructure sans fil en milieu rural, et en faire rapport à la Chambre dans les meilleurs délais; f) le Comité permanent de la sécurité publique et nationale devrait recevoir instruction d’entreprendre une étude exhaustive sur les éléments du déploiement d’une infrastructure sans fil en milieu rural au Canada liés la sécurité publique, et en faire rapport à la Chambre dans les meilleurs délais.
— Monsieur le Président, c'est avec un immense plaisir et une grande fierté que je me lève aujourd'hui afin de faire un discours sur ma motion, la motion M-208. J'ai très hâte d'entendre les commentaires constructifs de mes collègues sur l'avenir des infrastructures numériques dans le Canada rural.
Peut-on imaginer, aujourd'hui, en 2019, vivre dans une communauté canadienne où il n'y a pas d'accès à Internet ni de couverture cellulaire?
L'accès à Internet est essentiel de nos jours. Nous sommes dans un univers technologique. Le monde qui nous entoure est technologique. Le monde s'est transformé et a évolué, et malheureusement, certains Canadiens sont tenus à l'écart de ces changements à cause de leur situation géographique.
Les Canadiens qui résident dans nos petites collectivités partout au Canada, qu'elles soient à proximité des grandes villes ou dans nos coins les plus éloignés, veulent des services Internet haute vitesse fiables, mais trop souvent, ils ne peuvent pas les avoir.
Ce que j'entends partout dans les MRC de Pontiac, de La Vallée-de-la-Gatineau et des Collines-de-l'Outaouais concorde avec les voix de mes collègues parlementaires du côté gouvernemental et de l'opposition, ainsi qu'avec celles de leurs concitoyens partout au Canada.
[Traduction]
Ce que disent les électeurs de ma circonscription, Pontiac, intéresse tous les partis politiques et toutes les régions rurales du Canada. Ce n'est pas une question partisane. Le Canada rural veut avoir le même accès à Internet haute vitesse que le reste du pays, la même couverture cellulaire fiable, les mêmes occasions de stimuler l'économie locale grâce à l'innovation des petites entreprises pour créer des emplois dans les collectivités rurales, et l'accès à la culture numérique, qu'il s'agisse de Facebook, de Netflix ou des jeux en ligne. Ces régions veulent ainsi attirer de jeunes familles en leur offrant l'occasion de participer à la démocratie, de faire des travaux scolaires en ligne avec leurs enfants — en tant que père de jeunes enfants, je comprends très bien — et de recevoir des services gouvernementaux.
Le Canada rural s'exprime d'une seule voix pour demander au gouvernement d'accélérer les investissements dans l'infrastructure numérique, dès maintenant. D'Internet haute vitesse aux tours de téléphonie cellulaire, les besoins sont grands et la patience commence à manquer. Ce sont devenus des services essentiels dont nous dépendons tous.
[Français]
À titre d'exemple, des milliers de mes concitoyens dans les municipalités de Cantley, de La Pêche et de Val-des-Monts, à 25 minutes de la capitale nationale d'un pays du G7, ne peuvent pas assurer la pleine réussite de leurs PME ou bien télétravailler comme fonctionnaires du gouvernement fédéral.
Voici un autre exemple. Le lendemain de la tornade de 2018, j'ai rencontré Mme Joanne Labadie, la mairesse de la municipalité de Pontiac, en banlieue de Breckenridge. En voyant les résidences endommagées, je me suis demandé comment il était possible qu'il n'y ait pas de signal. Dans un tel moment de crise, mon téléphone cellulaire ne captait aucun signal. Ce n'est pas normal.
[Traduction]
Je prends la parole à la Chambre au nom des électeurs de Pontiac, mais également au nom de tous les Canadiens des régions rurales, qui conviennent que nous devons débattre davantage de cette question au Parlement. Je suis ici pour plaider en faveur de l'adoption de la motion M-208 et pour susciter un débat national sur les services Internet et de téléphonie cellulaire en milieu rural.
La motion M-208 invite le Parlement à s'attaquer au fossé numérique entre les régions urbaines et les régions rurales du Canada et à explorer plus à fond les dimensions concrètes de cet enjeu sur les plans de la réglementation, de l'économie et de la sécurité publique. Elle se concentre sur ce que nous pouvons faire de plus pour assurer des infrastructures numériques fiables, accessibles et abordables aux communautés rurales de tout le Canada, du service Internet à large bande aux télécommunications sans fil et plus encore.
En déposant la motion M-208, je défends l'idée que les Canadiens, où qu'ils habitent, devraient avoir accès aux réseaux numériques, qui jouent un rôle essentiel pour assurer la santé et la sécurité des Canadiens, plus particulièrement lors de situations d'urgence causées, par exemple, par des conditions météorologiques extrêmes.
Je défends l'idée que les Canadiens en milieu rural doivent avoir autant de chance que les autres de saisir des occasions d'affaires dans le monde numérique, de créer des emplois pour leur petite ville et de se connecter à l'économie locale et à l'économie mondiale.
[Français]
La motion M-208 vise à exprimer de façon constructive les frustrations rurales plus larges entourant le fossé numérique au Canada, au moyen de deux études distinctes du Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie et du Comité permanent de la sécurité publique et nationale. Cela permettra de contribuer de manière importante au processus de réforme en cours de la Loi sur les télécommunications.
Notre gouvernement a déjà signalé comment cette réforme de la Loi sur les télécommunications mettra l'accent sur l'accès universel:
L'accès universel à des services de télécommunications abordables et de grande qualité n'a jamais été aussi important. Cette importance se reflète actuellement dans les dispositions législatives et le cadre de réglementation des services de base du CRTC, qui a été récemment mis à jour pour tenir compte des services mobiles et à large bande modernes.
J'aimerais qu'on se penche particulièrement sur la réforme de cette loi et sur la façon dont on obtiendra des meilleurs résultats sur le terrain, dans le Canada rural. L'amélioration de l'accès à ces services pour les Canadiens en régions éloignées, incluant les communautés autochtones, constitue une priorité nationale.
[Traduction]
En termes simples, en songeant à modifier la Loi sur les télécommunications, nous devons nous demander si les bons outils législatifs sont en place pour nous rapprocher des objectifs de l'accès abordable et de qualité pour tous les Canadiens, y compris les communautés rurales, éloignées et autochtones. C'est vraiment une question d'une grande importance.
Nous savons tous que le problème ne date pas d'hier. Depuis l'avènement d'Internet, les Canadiens des régions rurales ont moins accès à Internet que les Canadiens des zones urbaines. On y trouve moins de connexions haute vitesse par fibres optiques et les signaux cellulaires sont plus faibles que dans les villes, quand ils ne sont pas carrément inexistants.
[Français]
Les entreprises de télécommunications investissent moins dans l'infrastructure numérique du Canada rural pour des raisons liées à la géographie, au coût et à la densité de population.
Même si la vitesse des services Internet et le service de téléphonie mobile du Canada rural ont progressé, le problème demeure: l'infrastructure et les services numériques du Canada urbain se sont améliorés plus rapidement, de sorte que les communautés rurales demeurent relativement désavantagées.
Les conséquences négatives sont graves et se renforcent d'elles-mêmes sur les plans économique, social, démocratique, de la sécurité publique et démographique.
[Traduction]
Le fossé numérique est réel. Les Canadiens des régions rurales ont moins de choix de fournisseurs de services Internet et de fournisseurs de services sans fil, et ils paient souvent des prix plus élevés pour des services de moindre qualité, malgré des revenus par habitant inférieurs. Combler l'écart dans la disponibilité des services Internet à large bande et sans fil au Canada représente un énorme ensemble de défis financiers qui exigent des milliards de dollars en financement et en investissements, des défis qui ne peuvent être surmontés qu'en assumant cette responsabilité financière ensemble.
[Français]
Des programmes fédéraux comme Brancher pour innover et Familles branchées aident à offrir un accès à large bande abordable à certains Canadiens dans les régions rurales, mais à ce jour, aucun n’aborde la question de l’accès sans fil.
[Traduction]
Nous avons déjà fait d'importants investissements et je félicite le gouvernement du Canada pour ces investissements majeurs. Des progrès significatifs ont été réalisés. Par exemple, en 2018, dans Pontiac, j'ai annoncé des investissements de 13,4 millions de dollars dans le réseau fédérateur de fibre optique des MRC de Pontiac, de La Vallée-de-la-Gatineau et des Collines-de-l'Outaouais et, il y a quelques semaines, 7 millions de dollars dans la municipalité de Cantley. Cela représente un total de plus de 20 millions de dollars. Il s'agit d'investissements historiques et je suis très reconnaissant que le gouvernement fédéral et la province de Québec aient pris les devants.
En comparaison, entre 2006 et 2016, l'administration précédente a investi à peine plus de 1 million de dollars dans l'infrastructure Internet de Pontiac. Il n'est pas étonnant que nous soyons en train de rattraper le retard.
Je pourrais énumérer une liste de villes et de petites collectivités qui seront mieux desservies par l'Internet haute vitesse. Je vais en nommer quelques-unes parce qu'il est important qu'on réalise les défis auxquels elles sont confrontées en ce moment, et elles attendent:
En voici quelques-unes: Montcerf-Lytton, Bois-Franc, Aumond, Egan-Sud, Grand-Remous, Cayamant, Gracefield, Kazabazua, Denholm, Low. Dans la MRC de Pontiac, on retrouve Chapeau, Danford Lake, Portage-du-Fort, Ladysmith, Alleyn-et-Cawood, Thorne, Bristol, Rapides-des-Joachims, Sheenboro, Norway Bay, Sand Bay, Waltham, Chichester et Plage-Baie-Noire.
Ce ne sont là que quelques-unes des municipalités qui jouiront d'un meilleur accès à Internet grâce aux investissements.
[Français]
Grâce à ces investissements, plus de 4 000 domiciles pourront être connectés au réseau.
[Traduction]
Je partage l'avis de mes concitoyens et je suis d'accord avec les maires et les conseillers municipaux: il n'y a pas de temps à perdre. Il faut mettre en oeuvre ces projets.
C'est une des raisons pourquoi j'ai récemment organisé des rencontres entre les entreprises de télécommunications responsables d'une grande partie des projets dans ma circonscription et les maires. Je voulais les encourager à mettre les choses en branle le plus rapidement possible. Nous savons que les projets seront mis en oeuvre entre 2019 et 2021.
Dans le cadre du débat sur la motion M-208, reconnaissons les investissements formidables qui ont déjà été faits au Canada — pas seulement dans Pontiac, mais partout au pays — et déterminons comment nous pouvons en faire beaucoup plus.
[Français]
Le rythme et l’ampleur de ces investissements, qu'ils soient rendus possibles par des mesures fiscales ou par des exigences réglementaires du CRTC, doivent être considérablement accélérés pour faire face aux répercussions, notamment sur la santé et la sécurité publique, d’une iniquité de l’infrastructure numérique et de la distribution des services.
[Traduction]
Voilà l'objet de la motion M-208.
[Français]
Je suis fier d’annoncer ici, à la Chambre des communes, que j’ai obtenu, pour cette motion, l’appui des organismes incontournables du milieu municipal: la Fédération canadienne des municipalités et le caucus rural de l’Union des municipalités du Québec.
Vicki-May Hamm, mairesse de la Ville de Magog et présidente de la Fédération canadienne des municipalités, m’a écrit une lettre d’appui, dans laquelle on peut lire ceci:
Une connexion fiable et rapide aux services Internet est, dans le Canada moderne, un service essentiel qui devrait être accessible à tous, peu importe où ils résident.
Elle continue:
C’est pourquoi je vous écris aujourd'hui en soutien à votre motion sur l’infrastructure numérique en milieu rural. La FCM reconnaît qu’une infrastructure numérique fiable et accessible est essentielle aux collectivités rurales du Canada et qu’une telle infrastructure permettrait aux citoyens du pays de tirer parti de nouvelles occasions d’affaires et de participer à l’économie numérique.
Je suis extrêmement heureux de cet appui de la FCM.
C’est la même chose du côté du caucus rural de l’Union des municipalités du Québec.
Dans une lettre signée par la mairesse de Chelsea, qui est en fait ma mairesse, il est dit:
Comme vous, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) reconnaît l’importance stratégique des réseaux d'infrastructures numériques pour le développement des communautés. La question du déploiement des réseaux d'infrastructures numériques est une question de principe en faveur de l’égalité des chances entre les citoyens et une condition pour un développement économique sur l’ensemble du territoire québécois.
Par la présente, le Caucus des municipalités locales de l’UMQ souhaite donc offrir officiellement son appui à l’adoption de la motion M-208 sur l’infrastructure numérique rurale. Soyez assuré que vous pourrez toujours compter sur l’appui des gouvernements de proximité lorsqu’il sera question de rendre les infrastructures numériques de qualité accessibles à tous.
[Traduction]
Je sais que je dois maintenant terminer mon discours. Je tiens à remercier très rapidement toutes les municipalités de Pontiac d'avoir assumé leurs responsabilités et adopté des résolutions à l'appui de la motion M-208: Fort-Coulonge, Kazabazua, Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau, Campbell's Bay, Gracefield, Chelsea, Low et la MRC de Pontiac.
En conclusion, je veux simplement préciser que ce dossier constitue une priorité nationale. Bien que le gouvernement ait accompli beaucoup de choses, il faut en faire plus. C'est l'objet de la motion M-208.
:
Madame la Présidente, je voudrais parler de la motion M-208, présentée par le député de . Je suis évidemment heureux de prendre la parole au nom des habitants de ma circonscription, Central Okanagan—Similkameen—Nicola, surtout qu'il est question d'un sujet qui touche de près de nombreuses personnes des régions rurales et éloignées de notre grand pays. Je vais en parler et revenir sur quelques-uns des points qui ont été soulevés.
Il importe de souligner que cette motion met en évidence l'échec du gouvernement libéral quant à l'accès à Internet haute vitesse dans les régions rurales et éloignées. Comme l'a confirmé le vérificateur général l'année dernière, le gouvernement libéral en place n'a aucun plan pour répondre aux besoins des Canadiens des collectivités rurales et éloignées en matière de connectivité. D'ailleurs, le rapport du vérificateur général concluait que les programmes gouvernementaux actuels ne permettraient pas d'obtenir l'élargissement maximal du réseau pour les deniers publics investis. C'est très bien documenté dans le rapport. Un des principaux problèmes relevés est que le gouvernement n'a rien fait pour s'assurer d'obtenir le maximum pour chaque dollar dépensé.
Les Canadiens méritent mieux que des promesses et des engagements vagues concernant un prétendu plan. C'est ainsi que le gouvernement a répondu au rapport du vérificateur général.
Les libéraux ont créé un nouveau poste de ministre du Développement économique rural. Toutefois, il m'apparaît que c'est une tentative de dernière minute, puisque cette ministre ne dispose d'aucun pouvoir officiel pour s'occuper de cet enjeu. Qui plus est, la lettre de mandat précise que la ministre doit travailler en collaboration avec le et un autre ministre pour faire progresser ce dossier.
La motion prévoit entre autres ce qui suit:
a) des infrastructures numériques fiables et accessibles, qu’il s’agisse du service Internet à large bande, des télécommunications sans fil ou d’autres avenues, sont essentielles et permettent aux Canadiens de profiter de nouvelles perspectives d’affaires, de créer des emplois et de s’intégrer à l’économie mondiale;
Les conservateurs sont tout à fait d'accord.
On peut ensuite lire ceci:
b) des infrastructures numériques fiables et accessibles, en particulier l’infrastructure des télécommunications sans fil, sont déterminantes pour assurer la santé et la sécurité des Canadiens, notamment dans les situations d’urgence causées par des conditions météorologiques extrêmes;
Quand la tornade a eu lieu l'année dernière dans la région d'Ottawa-Gatineau, le fait que beaucoup de gens n'aient pas été capables d'utiliser leur téléphone cellulaire a suscité tout un tollé. Étant donné que les membres conservateurs du comité de l'industrie et moi-même avions des préoccupations, nous avons présenté une motion pour étudier cette question. Malheureusement, les libéraux n'ont pas estimé que c'était utile. Je lève toutefois mon chapeau au député de , qui a décidé de se charger de cette question importante qui inquiète beaucoup de gens. Les Canadiens méritent d'en savoir un peu plus à ce sujet. J'espère que les députés libéraux accepteront qu'une étude approfondie sur cette question soit réalisée.
J'ai mentionné ce qui suit dans la question que j'ai posée au député d'en face. La motion dit:
c) les innovations se produisent tous les jours, aussi bien dans les régions rurales ou éloignées que dans les centres urbains, et les Canadiens méritent tous une chance égale de prospérer dans une économie numérique pour des raisons d’équité fondamentale;
Le sous-ministre a parlé au comité de la réduction de service possible lorsque je lui ai posé des questions au sujet de la bande de 3 500 mégahertz. Je lui ai demandé s'il pouvait promettre aux Canadiens, surtout à ceux qui seraient touchés par une telle diminution de service, de ne pas compromettre leur connectivité au profit de celle d'autres gens, car cela mettrait les régions rurales et éloignées dans une situation précaire. Il a dit qu'il ferait de son mieux.
Le gouvernement actuel a tendance à faire de très nombreuses promesses mais à n'en respecter que bien peu. Il est fort bien d'entendre les députés parler des régions éloignées et des Canadiens des régions rurales, mais ce que fait le gouvernement compte davantage que ce qui se dit ici, dans cette enceinte. Il est donc primordial que le gouvernement commence à écouter les députés à l'égard de cette question.
Je n'aurai certainement pas le temps d'aborder tous les éléments de cette motion, mais j'aimerais parler du point e), où on dit:
le Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie devrait recevoir instruction d’entreprendre une étude exhaustive sur l’infrastructure sans fil en milieu rural, en particulier sur (i) les causes profondes des lacunes du déploiement d’une infrastructure sans fil en milieu rural au Canada et les solutions pour les combler.
Ce sujet mérite certainement d'être étudié, mais j'en reviens encore à ce que disait un de mes collègues néo-démocrates tout à l'heure. Quand le CRTC a décrété que la norme pour la vitesse de téléchargement serait de 50 mégabits partout au pays, comme par hasard, le fonds de 750 millions de dollars alimenté par les entreprises de télécommunications s'est transformé dès qu'il a été question de l'utiliser. Je rappelle au passage que l'argent que ces entreprises versent dans ce fonds provient des consommateurs. Ne l'oublions pas. Dans les faits, la vitesse de téléchargement ne sera pas de 50 mégabits dans les régions rurales. Le CRTC a dit que, dans certains cas, on pourrait se contenter de 25 mégabits. Ce sujet mérite d'être étudié lui aussi. C'est d'ailleurs ce que demande le rapport du , qui précise qu'une étude plus approfondie s'impose.
Comme je le disais plus tôt, le temps presse. Je suis convaincu que les deux comités concernés lanceront une étude, car il s'agit d'un enjeu complexe. Il ne manque pas de gens brillants qui ont des solutions à proposer. Or, l'été sera commencé avant que la Chambre soit saisie de leurs rapports. Je ne crois pas avoir besoin de rappeler que des élections auront lieu cette année. Bref, cette étude aboutira probablement sur une tablette, et ce sera au prochain gouvernement — dirigé par le député de , je n'en doute pas un seul instant — d'y donner suite.
Les libéraux me donnent l'impression de préparer le décor des promesses électorales à venir. Depuis les dernières élections, nous savons ce que valent les promesses du gouvernement, qui, dans la plupart des cas, ne les a pas tenues. Faire de ce dossier un enjeu électoral ne satisfera personne. Si nous consacrons du temps et des énergies à un sujet complexe, c'est pour qu'il en sorte des actions concrètes.
Tous les aspects de notre économie moderne interconnectée exigent un accès à Internet stable. Comme je l'ai dit, le gouvernement n'a pas assumé sa responsabilité d'aider les Canadiens vivant dans les régions rurales et éloignées. Il a laissé ces gens se débrouiller seuls pour ce qui est de la connectivité. Nous pensons tous que cela doit changer.
Le Parti conservateur appuiera la motion, qui est essentielle pour trouver des solutions destinées à pallier les échecs des libéraux par rapport à l'accès à Internet dans les régions rurales et éloignées. Les Canadiens ne peuvent pas continuer de payer pour les erreurs du .
À titre de membre du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, je me réjouis à la perspective de mener cette étude. J'espère par ailleurs que le comité de la sécurité publique sera en mesure d'examiner la question de la protection civile par rapport à cet enjeu.
Nous pouvons tous imaginer le sentiment d'impuissance totale que nous aurions si, après avoir donné un téléphone à nos enfants, nous étions dans l'impossibilité de les joindre pendant une situation d'urgence telle qu'un tremblement de terre ou une tornade, comme celle qui s'est abattue sur la région d'Ottawa-Gatineau. J'espère que nous serons en mesure d'examiner la question et d'y proposer des solutions.
Je le répète, il me semble qu'il s'agit d'une tentative désespérée de dernière minute de la part du gouvernement, qui a fait du surplace par rapport à bon nombre de ses promesses. Les Canadiens méritent mieux et ils ne devraient pas constamment avoir à payer pour les erreurs du . J'ai hâte d'écouter le débat qui se tiendra ce soir.
:
Madame la Présidente, je suis ravi de parler aujourd'hui de l'importance que revêt Internet haute vitesse pour les habitants de ma circonscription, Kootenay—Columbia, et tous les Canadiens.
Internet fait désormais partie intégrante de la vie moderne, en plus d'être un moteur incontournable de l'économie du savoir. Pourtant, il y a un fossé numérique qui empêche les Canadiens vivant dans les régions rurales et éloignées de bénéficier pleinement des nouvelles technologies.
La décision du gouvernement fédéral de ne pas investir suffisamment dans l'infrastructure numérique nuit à la qualité de vie des Canadiens, compromet la sécurité publique et limite l'innovation et la croissance économique. En 2019, un accès fiable à Internet haute vitesse devrait être un service essentiel offert à toutes les personnes, peu importe leur adresse.
En tant qu'ancien maire de Cranbrook, je comprends les besoins en matière d'infrastructures municipales et les modèles de financement utilisés par les administrations locales. Même si les programmes d'infrastructure ont habituellement été axés sur les égouts, les réseaux d'aqueduc, les routes et les collecteurs d'eaux pluviales, il était évident même il y a une décennie qu'un service Internet haute vitesse doit être considéré comme une infrastructure fondamentale. Malheureusement, il est moins rentable pour les entreprises privées d'investir dans l'infrastructure numérique dans les régions rurales et éloignées que dans les zones urbaines à forte densité. Puisque les forces du marché n'ont pas réussi à brancher le Canada rural, il incombe au gouvernement de fournir ce service essentiel.
La Fédération canadienne des municipalités représente les municipalités qui comptent pour plus de 90 % de la population du pays, et près de 80 % de ses membres comptent moins de 10 000 habitants. Elle fait la promotion de la connectivité des régions rurales et elle demande au gouvernement fédéral de faire sa part.
Sur chaque dollar d'impôt perçu au Canada, environ 50 ¢ sont versés au gouvernement fédéral, 42 ¢, aux gouvernements provinciaux et 8 ¢, aux municipalités, et pourtant, les municipalités sont responsables de 70 % de toutes les infrastructures du pays. Cette façon de faire n'est pas soutenable pour répondre aux besoins traditionnels en infrastructures ni pour répondre aux besoins en infrastructures numériques du XXIe siècle.
Lorsqu'une municipalité demande à un ordre de gouvernement supérieur de financer des infrastructures, elle doit habituellement verser une somme égale. Normalement, on partage les coûts également entre le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial et l'administration municipale. Ce partage pose un gros problème. Pour les petites collectivités comme Cranbrook, qui compte environ 20 000 habitants, générer 1 million de dollars en nouvelles recettes pour un projet d'immobilisations pourrait se traduire par une augmentation de 4 % de l'impôt foncier. Le simple fait de générer les fonds pour faire dessiner les plans en vue d'un appel d'offres exigés pour obtenir une subvention du gouvernement constitue un obstacle.
Le fardeau de relier les collectivités rurales à l'Internet haute vitesse ne devrait pas reposer principalement sur ces dernières. Si nous voulons que le Canada soit capable de participer pleinement à l'économie du savoir, le gouvernement fédéral doit intervenir et accorder à ce problème la priorité qu'il mérite.
En 2016, le CRTC a établi des normes pour la vitesse de téléchargement descendante et ascendante. Or, même si 96 % des Canadiens des centres urbains ont accès à ces vitesses, seulement 39 % des résidants des régions rurales et éloignées ont cette chance, et 5,4 millions de Canadiens paient pour recevoir un service inférieur aux normes. Même s'il y a eu des progrès, il reste beaucoup de travail à faire. La Fédération canadienne des municipalités estime que plus de deux millions de Canadiens ne sont pas branchés à une connexion Internet fiable.
Cependant, une connexion Internet n'est plus suffisante. Nombre des technologies qui permettent à la société de progresser exigent une connexion à haute vitesse. Les secteurs traditionnels des forêts, des mines et de l'hydroélectricité doivent passer à la haute technologie pour rester compétitifs. Les agriculteurs se tournent vers les nouvelles technologies et Internet à haute vitesse devient essentiel pour maximiser la production agricole et atténuer les répercussions des changements climatiques. L'apprentissage en ligne devient de plus en plus populaire pour le perfectionnement professionnel et la mise à jour des titres de compétence. De plus, on s'attend à ce que les gens se prévalent davantage de la prestation de services de santé en ligne dans les années à venir. Ces services pourront vraiment bénéficier à ceux qui doivent autrement parcourir de longues distances pour recevoir des soins ou à ceux qui n'ont pas de médecin de famille.
Même si le prix des maisons a augmenté dans les centres urbains, le manque d'infrastructures numériques peut représenter un obstacle pour les jeunes Canadiens qui songent à déménager dans des collectivités rurales. En revanche, une infrastructure numérique adéquate peut améliorer les occasions de télétravail et promouvoir un meilleur équilibre entre le travail et la vie privée pour les jeunes familles.
En 2016 et 2017, j'ai organisé une série de forums de la petite entreprise dans ma circonscription, Kootenay—Columbia, où les propriétaires de petites entreprises ont indiqué la nécessité d'améliorer la connectivité à large bande pour faciliter leurs activités quotidiennes.
Paul, qui gère un programme d'encouragement au travail indépendant à Nelson, a expliqué dernièrement les défis que pose le manque de services Internet adéquats dans la région. Alors que le financement fédéral a été considérablement réduit, il lui est impossible d'avoir recours à des conférences vidéo et à la diffusion vidéo dans une bonne partie du territoire qu'il dessert, car certains clients n'ont qu'un accès Internet commuté ou une connexion inégale par voie hertzienne.
Ce problème ne touche pas seulement les entreprises. L'une de mes employées, Trina, est commissaire d'école. Selon elle, les connexions Internet en zone rurale posent un défi à de nombreux districts scolaires de la province. Comme l'accès Internet est inadéquat, les professeurs ne peuvent pas utiliser certaines technologies en classe et les élèves ont parfois du mal à faire leurs devoirs.
Pour sa part, David, un homme de Wardner, m'a simplement écrit qu'il voulait que les consommateurs des régions rurales aient accès, eux aussi, aux forfaits à données illimitées offerts en zone urbaine.
Par ailleurs, les administrations locales et les résidants rappellent constamment que la couverture du réseau cellulaire est limitée. C'est un enjeu de sécurité publique dans les zones rurales de la Colombie-Britannique, puisque les personnes qui voyagent dans des coins éloignés et montagneux ont parfois besoin d'une aide urgente.
L'association des résidants ruraux de la vallée de la rivière St. Mary m'a écrit pour souligner qu'il serait important d'améliorer les services de téléphone sans fil dans cette région populaire pour ses activités de plein air, où l'on retrouve des petites entreprises et de l'exploitation forestière et minière. Il peut être nécessaire d'obtenir une aide d'urgence en cas d'accident de voiture, d'accident de travail, d'avalanche, et ainsi de suite. Il est aussi important de pouvoir signaler rapidement les feux de forêt.
J'appuie l'objet de la motion M-208 du député de et je vais voter pour, mais nous n'avons pas besoin d'autres études sur l'infrastructure numérique rurale.
Le président du comité régional des services à large bande de Kootenay Boundary, Rob Gay, m'a dit il y a peu de temps qu'environ 60 % de la région est desservie par Internet haute vitesse à l'heure actuelle, principalement les localités urbaines. Selon lui, les gens de la circonscription de Kootenay—Columbia n'ont pas besoin d'une autre étude, ils savent déjà ce qui doit être fait: il faut que le gouvernement fédéral maintienne le financement.
En cette dernière année du mandat du gouvernement, demander à deux comités permanents d'étudier cette question ne servira qu'à retarder les mesures dont les Canadiens des régions rurales ont besoin maintenant. Ces Canadiens veulent qu'on établisse une stratégie assortie d'un échéancier de branchement des collectivités et des fonds nécessaires.
En avril 2018, le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie a présenté un rapport intitulé « Connectivité à large bande dans les régions rurales du Canada: combler le fossé numérique ». Ce rapport, dont la production a demandé deux ans, renfermait 12 recommandations visant à améliorer la connectivité dans les régions rurales du pays. Il s'agit de recommandations raisonnables, comme simplifier l'accès aux fonds fédéraux pour les exploitants non traditionnels de réseaux, tels que les administrations locales.
Selon le rapport du vérificateur général intitulé « La connectivité des régions rurales et éloignées », publié l'automne dernier, Innovation, Sciences et Développement économique Canada disposait d'une information précise et détaillée sur l'état actuel de la connectivité au Canada. Le rapport a révélé que le ministère n'avait pas de stratégie pour atteindre l'objectif de service universel.
Le vérificateur général a parlé de la nécessité de mettre en place une stratégie nationale dotée d'un échéancier. Le rapport du comité permanent a aussi recommandé que l'on élabore une stratégie et que l'on tienne compte de certains aspects comme l'abordabilité et la littératie numérique. Malgré les appels répétés à l'adoption d'une stratégie nationale, le vérificateur général a noté que le ministère hésitait à aller de l'avant sans avoir les fonds nécessaires pour mettre la stratégie en oeuvre.
Cela nous amène à l'autre aspect crucial du problème, qui est de financer adéquatement les services qui ne sont pas pris en charge par les forces du marché. Le CRTC estime qu'il faudra investir environ 7 milliards de dollars pour assurer un service de connectivité universel. La Fédération canadienne des municipalités a exhorté le gouvernement fédéral à y consacrer 4 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années.
Jusqu'à présent, le gouvernement a réservé 500 millions de dollars au titre du programme Brancher pour innover. Ce financement est le bienvenu, mais il est bien en dessous du montant nécessaire. Pendant ce temps, le même gouvernement a acheté un vieil oléoduc pour 4,5 milliards de dollars.
Le CRTC a récemment créé un autre fonds qui vise à améliorer la connectivité en milieu rural. Cependant, la vitesse minimale qu'il a fixée comme critère d'admissibilité des projets correspond à la moitié des objectifs de service de base établis en 2016. L'objectif global devrait être de réduire l'écart entre les régions urbaines et les régions rurales du pays.
Le budget de 2018 mise sur l'innovation stratégique, mais il ne prévoit pas grand-chose pour favoriser l'expansion du réseau à large bande dans les localités rurales. Plus l'inaction creusera le fossé numérique, plus les coûts économiques et sociaux seront grands.
Certes, j'appuie les efforts du député de pour attirer l'attention sur la question, mais le NPD exhorte tout de même le gouvernement inscrire la connectivité dans les régions rurales en tant que priorité dans le budget de 2019 et à y consacrer des investissements substantiels, qui se font attendre depuis trop longtemps. Les Canadiens des régions rurales ne méritent rien de moins.
:
Monsieur le Président, en 1983, mes parents avaient un ordinateur portatif de type Osborne, avec un clavier détachable, donnant accès à un écran de quatre pouces et à deux lecteurs de disquettes de cinq pouces et quart capables de lire des disquettes de 90 kilo-octets chacune.
En 1987, leur entreprise, les Immeubles Doncaster de Saint-Agathe-des-Monts, a eu un des premiers télécopieurs de la région. Bell Canada, ne sachant pas entièrement quoi faire avec cette nouvelle technologie, a donné à chaque entreprise un numéro de télécopieur presque identique. Une entreprise avait le numéro de télécopieur 326-8819. Nous avions le 326-8829. Le numéro de télécopieur suivant était le 326-8839. On ne sait pas ce qu'on aurait fait s'il y en avait eu plus.
Vers 1988, mon père a fait installer un téléphone cellulaire de Cantel dans sa Chevette 1985. Le téléphone avait coûté presque autant que l'automobile. Il devait être installé presque en permanence dans le coffre et une antenne était collée à la fenêtre arrière. Chez nous, nous étions toujours à l'avant-garde de la technologie. Nous avons commencé quand le premier service de courriel a été offert au grand marché, par CompuServe, dans les années 1990. Nous étions capables de communiquer avec les autres usagers par accès commuté. On devait faire un appel interurbain à Montréal pour que cela fonctionne, mais cela fonctionnait. Notre première adresse de courriel familiale demeure profondément inscrite dans ma tête. C'était 76171.1725@compuserve.com.
Le service cellulaire en mode analogique fonctionnait assez bien pour répondre à nos besoins. Il coupait de temps en temps, mais nous pouvions faire des appels. CBC et Radio-Canada entraient plus ou moins bien sur nos antennes de radios, mais nous étions capables d'écouter quelques postes de télévision. Pour changer de poste, mon père montait sur l'échelle et tournait l'antenne avec des pinces pendant qu'on lui disait par radio portable quand le signal entrait.
Nous vivions dans une région rurale, à Sainte-Lucie-des-Laurentides. C'est là où j'ai grandi et c'est là que je demeure aujourd'hui. Ma famille était pleinement branchée aux technologies du jour. La vie était belle. À la fin de 1994, la fracture numérique n'avait pas encore complètement touché les régions.
Avançons à l'an 2000. En région, Internet entrait toujours par accès commuté. Les premiers services de satellite n'étaient pas encore arrivés. Moi, j'étais parti en Ontario pour poursuivre mes études en informatique à l'Université de Guelph. J'avais appris le système d'opération Linux au secondaire et j'étais pleinement dans la communauté des logiciels libres. J'avais trouvé Internet haute vitesse par câble de Rogers facilement disponible. Le DSL de Bell a suivi quelques années plus tard et, à son arrivée, j'ai changé pour un petit revendeur qui s'appelait Magma Communications. En 2004, j'étais en ville, là où Internet haute vitesse illimité était disponible, pendant que le service de satellite Xplornet commençait en région. Mes parents s'y sont abonnés après un an de misère sur Internet par ExpressVu, qui fasait les envois par accès commuté alors que la réception se faisait par satellite. La fracture numérique frappait de plein fouet.
Revenons en 2001, quand ma famille en moi avons visité les lieux d'enfance de mon grand-père en Turquie. En arrivant à l'Aéroport Atatürk, j'ai vu que les cellulaires autour de moi émettaient ce qui suit: point-point-point-tiret-tiret-point-point-point. Connaissant déjà le code morse, je me suis demandé ce qu'était un SMS et pourquoi cela n'existait pas chez nous. À notre retour, mon grand-père m'a offert mon premier téléphone cellulaire, un Qualcomm numérique analogique, relié à Telus.
Vu mon implication dans le monde du logiciel libre, comme administrateur de réseaux IRC et journaliste dans le secteur, j'avais besoin de pouvoir communiquer avec des collègues de partout au monde. Pendant que le monde entier échangeait des textos entre les pays, mon téléphone de Telus n'était pas capable d'envoyer un texto à l'extérieur de son propre réseau. Quand j'ai appelé le service à la clientèle, on m'a dit d'utiliser le navigateur Web sur le téléphone, qui marchait à peine, pour aller sur le site Web de la compagnie à laquelle celui à qui je voulais envoyer un message texte était abonné, pour utiliser son formulaire.
Je ne suis pas resté longtemps avec Telus. J'ai vite changé pour Microcell, une compagnie cellulaire sur le réseau mondial GSM, qui opérait sous le nom de Fido et qui offrait la capacité d'échanger des textos avec le reste du monde, sauf ses concurrents au Canada. Sauf qu'avec Fido, le service fonctionnait seulement dans les villes. Installer des tours en région n'était pas rentable. Quand je voyageais, je pouvais donc seulement communiquer dans les grandes régions de Toronto et de Montréal.
La fracture numérique n'avait pas oublié la téléphonie. En 2003, j'ai acheté une carte PCMCIA pour mon ordinateur portable. Cela me donnait accès, pour 50 $ par mois, à Internet illimité sur le protocole qu'on appelait GPRS. Ce n'était pas vite, mais cela fonctionnait. Ce service fonctionnait également aux États-Unis, sans frais supplémentaires. Avec cette technologie, j'ai écrit un petit programme pour brancher le GPS maritime dans mon serveur afin de créer une page Web de mes déplacements avec un délai de quelques secondes.
En novembre 2004, Rogers a acheté Fido et nous a permis, pour des frais supplémentaires, d'avoir le service dans les régions desservies par Rogers. Ensuite, le système de GPRS de Rogers-Fido a commencé à couper après exactement 12 minutes de connexion, sauf dans la région d'Ottawa, où il n'arrêtait pas. Est-ce que c'était pour passer inaperçu auprès des législateurs de la capitale? Ma méfiance envers les grandes compagnies de télécommunications commença.
En 2006, j'ai assisté au mariage de mon frère Jonah et de sa femme Tracy à Nairobi. Après le mariage, nous avons fait un safari en famille. En plein milieu du Masai Mara, les téléphones cellulaires fonctionnaient comme il le faut. Cela a été pour moi un moment révélateur.
À la suite du virage numérique, le service cellulaire que nous avions dans les Laurentides pendant les années 1980 avait presque complètement disparu, en 2006. Nous reculions, la fracture numérique s'accélérant à toute vitesse.
Aujourd'hui, en 2019, mes deux automobiles ont des suramplificateurs. À la maison, nous avons un suramplificateur sur le toit pour nous dépanner. De plus, notre service Internet est sans fil, lent, peu fiable et cher.
Dans ma circonscription, Laurentides—Labelle, plusieurs communautés demeurent sans aucun service cellulaire. Les compagnies de télécommunications annulent et ferment les services de téléavertisseurs et, d'ici l'été prochain, ce service de longue date n'existera plus au Canada. On accède à l'Internet par accès commuté, par satellite ou par sans-fil. Il est lent et peu fiable pour la majorité de mes concitoyens.
Les solutions ne sont pas évidentes. Les encans de spectre et la gestion des ondes font en sorte que les petites compagnies et les coopératives locales ne peuvent pas accéder au marché cellulaire pour combler ces lacunes. De plus, les grandes compagnies ne sont pas enthousiastes à l'idée de voir de nouveaux acteurs, même si elles ne sont pas intéressées à régler le problème.
Cela cause des problèmes majeurs: notre croissance économique est attaquée; les jeunes sont incités à partir; et les entreprises et les travailleurs autonomes ne sont pas enclins à s'installer en région. Les services d'urgence doivent trouver des manières créatives de communiquer avec les premiers répondants, les pompiers volontaires.
La situation est critique. L'étude que nous abordons dans la motion M-208 est tellement urgente que je demanderais au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, auquel je siège, de ne pas attendre que cette motion de mon collègue de soit adoptée pour commencer son étude.
En terminant, j'aimerais lire la résolution que j'ai reçue la semaine dernière d'une des régies d'incendie de ma circonscription, qui m'implorait de régler la question du service cellulaire en région. Ils ont utilisé l'exemple de la communauté de Vendée. Bell Canada est une compagnie initialement largement financée par la Couronne. Cependant, elle a complètement perdu sa conscience sociale. Bell a offert d'aider la communauté seulement si la municipalité assumait 100 % des coûts d'installation d'une tour de télécommunication, et ce, malgré cette phrase dans la Loi sur Bell Canada:
Les ouvrages de la Compagnie sont déclarés à l’avantage général du Canada.
Voici la résolution intégrale 2019-01-256:
CONSIDERANT la création de la Régie incendie Nord-Ouest Laurentides, composée des territoires des municipalités du canton d'Amherst, du canton d'Arundel, d'Huberdeau, de La Conception, de Lac-Supérieur, de La Minerve, de Montcalm et de Saint-Faustin-Lac—Carré, et ce, suite à la signature d'une entente inter municipale ayant pour objet l'organisation, l'opération et l'administration d'un service de protection contre les incendies;
CONSIDERANT QUE depuis plus de deux (2) ans, la municipalité d'Amherst secteur Vendée manifeste différentes problématiques et manquement au niveau de la téléphonie cellulaire;
CONSIDERANT QUE la technologie des téléavertisseurs utilisée par les pompiers et premiers répondants ne sera plus supportée à compter du mois de juin prochain;
CONSIDERANT QUE la seule technologie supportée et utilisée par la Régie incendie est la téléphonie cellulaire;
CONSIDERANT QUE le secteur de Vendée comporte près de 1 000 résidents et/ou villégiateurs qui sont privés de service adéquat quant à la sécurité publique;
CONSIDERANT QUE 80 % de la clientèle de Vendée sont des retraités et que ceux-ci représentent une clientèle plus à risque de devoir utiliser les services d'urgences;
CONSIDERANT QUE la Régie a fait des représentations auprès de la compagnie Bell Canada et du député fédéral [de Laurentides—Labelle];
CONSIDERANT QUE la municipalité d'Amherst a fait des représentations en 2017 et 2018 auprès du député fédéral [de Laurentides—Labelle], le député provincial de l'époque Monsieur Sylvain Pagé, le ministère de la sécurité publique, la sureté du Québec, la compagnie Bell Canada et la MRC des Laurentides;
CONSIDERANT QUE la situation est alarmante pour la sécurité publique de ces citoyens;
POUR CES MOTIFS, il est proposé par monsieur Steve Perreault, appuyé par monsieur Richard Pépin, et résolu unanimement des membres présents;
QUE le conseil d'administration de la Régie incendie appuie la municipalité d'Amherst dans ses démarches.
QUE le conseil d'administration demande au gouvernement fédéral via son député Laurentides—Labelle [...] d'intervenir auprès des responsables du réseau public de téléphonie afin d'exiger l'implantation de la téléphonie cellulaire dans le secteur de Vendée auprès des entreprises œuvrant dans le domaine.
ADOPTÉE à la séance du 17 janvier 2019
Nous avons du travail à faire et nous ne pouvons plus attendre. Ce sont les vies de mes concitoyens et celles des Canadiens des régions que les compagnies mettent en jeu. C'est inacceptable. Le 5G n'est pas une pilule magique qui va tout régler.
Nous devons agir sérieusement, et cela commence avec cette étude.
:
Monsieur le Président, je suis très heureuse de pouvoir parler de la motion M-208.
Je suis aussi très contente de voir que, de l'autre côté de la Chambre, certains ont eu accès à Internet toute leur vie avec facilité, mais, dans le milieu rural, c'est une autre histoire.
Nous sommes en 2019, mais, dans les milieux ruraux, on a de la difficulté à avoir accès aux ondes. Tout dépend du terrain: si on est en terrain montagneux ou sur un terrain plat, car cela change aussi les ondes.
Je voudrais faire remarquer que l'infrastructure Internet sans fil en milieu rural est essentielle. Elle est essentielle pour la survie de nos communautés et de notre monde et pour le mode économique qu'on veut développer.
La connectivité est un enjeu important dans la circonscription de Beauport—Côte-de-Beaupré—Île d'Orléans—Charlevoix. Elle est tout aussi importante dans tous les milieux ruraux. On a un besoin urgent de connectivité. Cependant, ce n'est pas aussi simple que cela en a l'air.
Souvent, les grandes compagnies comme Vidéotron ou Bell ne veulent pas venir dans les milieux ruraux, parce que les clients potentiels n'y sont pas assez nombreux. On se l'est fait dire. Pourtant, qu'on soit 10 000 ou 50 000, on est en 2019 et tout le monde aujourd'hui fonctionne avec Internet haute vitesse.
C'est donc un outil extrêmement important. On est tous connectés là-dessus. À Ottawa, cela va bien, c'est facile, mais lorsqu'on arrive dans mon coin, à Saint-Urbain, entre deux monts, la connectivité n'est pas facile à trouver.
J'ai été très contente de recevoir le G7 dans ma circonscription. On a eu un très beau cadeau du parti d'en face. Le gouvernement nous a installé de belles tours. Malheureusement, cela ne fonctionne pas à Saint-Urbain, et c'est parce qu'on est entre deux monts. Les maires, les mairesses et les préfets ont même communiqué avec le gouvernement actuel pour lui dire que les tours sont vraiment très bien, mais que dans certaines régions, dans Charlevoix, cela ne passe toujours pas. C'est encore difficile d'accès.
On voit à quel point les infrastructures sont importantes. Je remercie le député de la région d'avoir présenté la motion M-208, mais il faut savoir qu'au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, il y a déjà eu une motion et que les libéraux avaient voté contre. Tantôt, on nous disait que cette motion est importante. Or, quand il y a eu une motion au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, les libéraux ont voté contre.
J'aimerais qu'on m'explique pourquoi nos confrères de l'autre côté ont voté contre. C'est important. Un de leurs députés trouve que c'est tellement important qu'il voudrait avoir un débat à la Chambre.
Je pense que l'heure n'est plus au débat. L'heure est à régler une situation qui perdure depuis longtemps.
C'est triste, mais Internet haute vitesse est plus rapide que nous, les législateurs, et il faut maintenant se mettre à l'heure de 2018, de 2019 et de 2020. Il faut s'améliorer. Certes, il y a plusieurs facteurs à considérer, comme le CRTC, les fournisseurs de services Internet sans fil et les gouvernements, qui peuvent aussi mettre en oeuvre certaines choses. Cependant, il faut aller plus vite que les débats et les réunions de comité sans fin. Nous avons entendu tout le monde. Nous sommes dans des milieux ruraux et les gens nous parlent, que ce soit les compagnies ou les gens ordinaires. Les personnes âgées sont moins concernées, puisqu'elles se sentent dépassées par Internet et les nouvelles technologies. Cependant, la nouvelle génération, celle qui nous suit, a besoin d'Internet et des nouvelles technologies dans la vie de tous les jours.
Alors, j'appuie la motion M-208. Je ne pourrais m'y opposer, puisque dans ma circonscription, on a besoin de ces services. Toutefois, cela devrait être automatique. Aujourd'hui, on doit aller au-delà des débats et des consultations. La plupart du temps, lorsqu'on écrit une motion, que ce soit d'un côté ou de l'autre, celle-ci est renvoyée à un comité, puis les gens de l'autre côté s'y opposent. À un moment donné, il faut s'élever au-dessus de la partisanerie et travailler ensemble afin que nos milieux ruraux d'un océan à l'autre soient branchés et qu'on se mette à l'heure de 2019. C'est cela, la réalité. C'est ce dont on a besoin.
Cela fait un an et demi que je suis porte-parole en matière d'affaires rurales, et je suis toujours heureuse de l'être. Il y a deux ou trois semaines, les libéraux ont nommé une ministre du Développement économique rural. Bravo! Ils viennent de réaliser que nous existons. Cela fait trois ans et demi qu'ils sont au pouvoir et cela fait trois et demi qu'on n’entend jamais parler de ruralité.
Aujourd'hui, un député de la région nous parle de ruralité et du besoin des gens qui habitent en milieu rural d'être branchés tous ensemble. Je le félicite, parce que c'est ce dont on a besoin en milieu rural. Cela va au-delà de la partisanerie. Il faut que nos milieux ruraux soient branchés dès maintenant et qu'on se mette à l'heure de 2019.
Maintenant, si cette motion est étudiée au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, j'espère que celui-ci fera en sorte qu'il n'y ait aucune partisanerie et qu'on travaille ensemble pour brancher notre monde rural à la réalité de 2019.