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Monsieur le Président, c'est tout un honneur pour moi de prendre la parole alors que vous êtes assis dans ce fauteuil. C'est une première pour moi et j'espère que je serai à la hauteur de votre érudition. Je suis un peu gêné de le faire et j'ai un peu peur que vous me trouviez moins bon. Nous en parlerons peut-être par la suite.
L'an dernier, plusieurs de mes collègues des autres partis et moi avons eu l'honneur de siéger au Comité spécial sur l'Afghanistan. J'ai été l'un des vice-présidents de ce comité. L'une des toutes premières questions que j'ai eu la chance de poser aux témoins, il y a déjà plus d'un an, lors de la réunion du 7 février 2022, était la suivante:
On a dit qu'il faudrait peut-être modifier le Code criminel pour que les ONG sur le terrain puissent opérer en Afghanistan sans craindre d'être accusées de financer le terrorisme. À mon avis, il s'agit d'un sujet très important qu'il faut aborder. Qu'en pensez-vous […]?
C'était le 7 février 2022. Par la suite, j'ai posé cette question dès que j'ai eu l'occasion de le faire, tant aux organisations elles-mêmes qu'aux différents ministères concernés. Ce n'est donc pas une surprise si je dis que j'étais très heureux quand le gouvernement a finalement annoncé qu'il procéderait à la modification du Code criminel canadien pour permettre à l'aide humanitaire d'être de nouveau acheminée et, par le fait même, permettre à nos ONG de faire leur travail sans avoir peur de se faire poursuivre. C'était carrément cela, la peur des ONG.
Le projet de loi C‑41 est donc un projet de loi bénéfique qui permettra des avancées dans le domaine de l'aide humanitaire. Je suis heureux d'avoir pu y contribuer avec mes collègues des autres partis.
Comme on le sait, je suis un amoureux de la démocratie. Je fais partie de ceux qui croient que, malgré les divergences d'idées, le travail de collaboration est, la plupart du temps, bénéfique pour les travaux parlementaires. Je tiens donc à remercier mes collègues avec qui j'ai collaboré dans les dernières semaines pour tenter d'améliorer ce projet de loi, mais aussi pour soutenir une adoption rapide. Je tiens à les nommer parce que cela a vraiment été un travail de longue haleine, malheureusement, mais surtout de collaboration. Je veux remercier la députée de , la députée d' et le député de . Plusieurs autres députés ont participé aux travaux, mais c'est ce groupe de députés qui a travaillé plus en profondeur sur le projet de loi et qui a réussi à trouver certains terrains d'entente. Je profite également de l'occasion pour leur dire que je suis fier du travail que nous avons accompli. Cela démontre que, malgré des positions souvent différentes, et même parfois complètement opposées, nous pouvons travailler ensemble et faire avancer les choses.
En fin de compte, le projet de loi est un bon projet de loi, mais attention, n'allons pas trop vite. Même si je considère que c'est un bon projet de loi, j'ai dû à quelques reprises mettre de l'eau dans mon vin. C'est normal; cela vient avec le travail d'équipe et la collaboration entre les partis. Malgré tout, même si j'ose croire que nous avons atteint un résultat satisfaisant pour tout le monde, je pense que le projet de loi C‑41 aurait pu être bien meilleur. Je vais expliquer pourquoi.
Actuellement, le projet de loi est au Sénat où il subit une étude préalable avant l'étape du rapport. À des fins de rappel, selon le libellé actuel, le Code criminel ne prévoit pas d'exemption pour faciliter la réalisation des activités essentielles dans les régions aux prises avec des activités terroristes. Le 9 mars, le gouvernement du Canada a déposé le projet de loi . Comme je l'ai dit plus tôt, ce projet de loi entend modifier l'une des infractions du Code criminel relatives au financement des activités terroristes afin de faciliter la prestation de l'aide internationale, des activités d'immigration et d'autres formes d'aide dans les zones géographiques contrôlées par des groupes terroristes.
C'est donc dire que les modifications prévues devaient créer un nouveau régime d'autorisation qui permettrait à ceux qui fournissent une aide humanitaire de demander une autorisation qui les protégerait du risque de responsabilité pénale si les conditions sont respectées. Il faut savoir que, actuellement, les talibans, à titre de pouvoir de facto en Afghanistan, sont susceptibles de recevoir des revenus de tout paiement en lien avec le soutien et l'aide humanitaire. Par exemple, on parle des points de contrôle qu'il faut franchir où il y a parfois des taxes qui doivent être perçues lors de ces contrôles routiers par les talibans. Le Code criminel prévoit que tout Canadien ou toute personne au Canada effectuant ou autorisant de tels paiements risquerait de contrevenir à l'une des dispositions du Code criminel.
Malgré l'incertitude, la plupart des organisations continuent de répondre aux crises dans le monde entier. Les enjeux se sont toutefois considérablement accrus lorsque les talibans, une entité terroriste inscrite sur la liste, ont pris le contrôle de l'Afghanistan en août 2021. À ce sujet, on ne saurait trop insister sur l'ampleur de la crise humanitaire et économique à laquelle la population afghane est actuellement confrontée.
L'objectif du projet de loi C‑41 était de venir corriger sur papier l'incapacité de permettre une exception pour les organisations qui tentent d'acheminer l'aide humanitaire sur le terrain.
Certains groupes d'aide humanitaire l'ont accueilli favorablement, mais d'autres l'ont accueilli moins favorablement, car ils déploraient notamment l'ajout d'obstacles juridiques et bureaucratiques.
À des fins de clarté, voici ce que prévoyait à la première lecture le projet de loi . En vertu de ce régime, le pouvoir d'accorder une autorisation aux ONG serait accordé par le ministre des Affaires étrangères ou le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté ou le ministre de la Sécurité publique ou un délégué ayant le pouvoir d'accorder les autorisations.
Il me semble que cela fait beaucoup d'intervenants. Quand on parle de bureaucratie, c'est de cela qu'on parle. Je pense qu'on a la preuve que le projet de loi C‑41, à la base, n'était peut-être pas idéal.
« Ces autorisations protégeraient les demandeurs de la responsabilité pénale dans le cadre de certaines activités, telles que la prestation d'une aide internationale [...] qui risquerait autrement de contrevenir au Code criminel. » C'est un bon aspect du projet de loi, et ce n'était pas trop tôt.
« Au moment de décider d’accorder ou non une autorisation, le ministre de la Sécurité publique examinerait les demandes du ministre des Affaires étrangères ou du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, et tiendrait compte de leur évaluation de la demande [...] » Tout cela reste à voir.
Au Bloc québécois, nous reprochions au gouvernement d'utiliser une approche basée sur la méfiance, alors qu'il connaît déjà un bon nombre d'ONG canadiennes avec lesquelles il collabore et qui ont fait leurs preuves. D'ailleurs, aucun représentant du ministère n'a pu me dire combien de temps prendrait le processus d'autorisation. Même si une personne avait pu me donner un chiffre, est-ce que nous l'aurions crue? J'ai eu l'occasion à maintes reprises, depuis que je siège à la Chambre, de constater la lenteur de la machine gouvernementale canadienne.
Ce que prévoyait à sa première lecture le projet de loi C‑41, c'est un traitement des demandes d'autorisation dans un délai raisonnable par le gouvernement du Canada. Je répète qu'on parlait d'un délai raisonnable par le gouvernement du Canada. Cela fait peur.
Malgré les avancées bénéfiques que supposait le projet de loi C‑41 à sa première lecture, ce qui m'inquiétait, c'était le nombre d'interventions nécessaires entre les ministères et les impacts qu'un tel projet de loi pourrait avoir sur les organisations humanitaires. Ce n'est un secret pour personne: en matière de délai de traitement, j'ai l'impression que certains ministères ne regardent pas trop souvent l'horloge tourner. Pour des ONG qui œuvrent dans des pays comme l'Afghanistan, dont la situation se dégrade à vue d'œil, il est minuit moins une.
Comme je l'ai dit, lors de l'examen du projet de loi C‑41 en comité, j'ai dû mettre de l'eau dans mon vin. C'est correct et c'est normal. En fait, le Bloc québécois a travaillé de concert avec les autres partis et les parties prenantes afin d'accélérer l'adoption de ce projet de loi, mais surtout afin de l'améliorer.
En somme, le résultat me satisfait. Par contre, durant l'étude en comité, j'ai été étonné d'apprendre que le gouvernement libéral se targuait d'avoir mené des consultations d'envergure avec d'importantes ONG pour arriver à ce projet de loi. On s'est rapidement rendu compte que plusieurs organisations importantes comme Médecins sans frontières n'avaient pas été consultées par le gouvernement, alors que ce sont justement des organisations qui connaissent le terrain. C'est le secteur au complet qui aurait dû être consulté. Malheureusement, cela n'a pas été fait.
Ce qui est malheureux aussi, c'est que j'ai l'impression que cela commence à devenir une habitude du côté du gouvernement. On présente des projets de loi et, souvent, on n'a pas consulté le milieu qui sera le plus touché par ces projets de loi, ou alors on va consulter un petit groupe restreint de gens qui sont souvent près du Parti libéral. Ce sont des gens qui sont donc déjà convaincus. À ce sujet, je pense que le gouvernement devrait faire un petit examen de conscience et peut-être réévaluer la façon dont il mène ses consultations dans le cadre des projets de loi qui seront déposés à la Chambre.
Bien que tous les partis avaient déjà annoncé leur volonté d'adopter rapidement le projet de loi afin que l'aide humanitaire puisse se rendre rapidement aux Afghans dans le besoin, cela a quand même pris pas mal de temps.
Le projet de loi initial incluait des dispositions problématiques: une concentration très importante du pouvoir dans les mains du ministre de la Sécurité publique, un manque de prévisibilité pour les ONG et des dispositions intrusives dans quelques éléments d'enquête du gouvernement canadien.
Pour cette raison, je considère que la version amendée du projet de loi C‑41 permet d'atteindre l'équilibre nécessaire entre sécurité, justice et aide humanitaire.
D'ailleurs, la plupart des amendements proposés par l'opposition ont fait l'objet d'un front commun. Cela a été dit par mes collègues qui ont pris la parole avant moi, et ceux qui prendront la parole après moi le diront aussi. Je dois quand même souligner que le gouvernement était disponible et honnêtement ouvert à la discussion.
Je veux remercier ma collègue d', avec qui j'ai discuté à maintes reprises, jusqu'à parfois très tard le soir, pour essayer de trouver un terrain d'entente afin que le projet de loi puisse être adopté à la Chambre. Oui, les partis de l'opposition ont fait front commun sur certains amendements, mais il y a quand même eu beaucoup d'ouverture de la part du gouvernement. Je tiens à dire que c'est extrêmement agréable de travailler avec ma collègue du Parti libéral. Je connais sa réputation et je sais que je ne suis pas le seul à trouver facile de travailler avec elle. Tous mes collègues qui ont travaillé avec la députée d'Oakville‑Nord—Burlington sur différents dossiers sont du même avis. Nous tapons souvent sur le gouvernement parce que c'est notre travail, mais, lorsque quelqu'un travaille fort et est ouvert à la discussion, c'est tout à fait normal de le souligner.
En fin de compte, les amendements retenus viennent améliorer le projet de loi sur plusieurs fronts. Tout d'abord, ils enlèvent l'épée de Damoclès qui pendait au-dessus des ONG qui souhaitent contribuer à l'aide humanitaire en territoire contrôlé par un groupe terroriste, car le principe d'aide délibérée illégitime sera intégré aux articles du Code criminel. Les ONG devront néanmoins faire des efforts raisonnables pour réduire au maximum tout avantage pouvant être perçu par les groupes terroristes. Il devient également obligatoire pour le ministre d'indiquer à tout groupe ou à toute personne admissible les catégories d'activités qui nécessiteraient une autorisation dans certaines régions. Les amendements prévoient aussi un rapport du ministre chaque année sur les demandes approuvées et rejetées de l'année précédente, ainsi qu'un examen approfondi des effets du projet de loi, avec un plan détaillé pour pallier les lacunes qui peuvent être soulevées.
Le projet de loi amendé est donc une version qui, sur papier, semble convenir aux objectifs énoncés par tous les partis. Il reste néanmoins à voir les effets réels qu'auront ces mesures législatives sur le terrain. C'est pour cela que je tiens à dire que ce sont les ONG et les milieux concernés qui pourront nous dire si cela va fonctionner. Malheureusement, ce sera lors de crises humanitaires sur des territoires contrôlés par des terroristes que nous pourrons le savoir. Cela voudra dire que ça ira mal quelque part dans le monde. Les personnes qui sont là pour aider les gens démunis et vulnérables sont celles qui pourront nous dire si ces mesures législatives fonctionnent ou pas.
Il est quand même ahurissant de réaliser qu'il aura fallu presque deux ans depuis l'opération d'évacuation en Afghanistan pour qu'on adopte enfin un projet de loi de la sorte au Canada. Si je me souviens bien, c'est le 22 décembre 2021 que l'ONU avait proposé la résolution 2615 pour répondre au problème des ONG qui veulent travailler sur des territoires contrôlés par des terroristes. L'ONU a adopté cette résolution le 22 décembre 2021 et nous sommes aujourd'hui en juin 2023. Le Canada se réveille enfin. C'est extrêmement problématique. Rappelons-nous que, quand la pandémie a frappé tout le pays, tous les partis de l'opposition s'étaient mis ensemble pour permettre l'adoption de mesures législatives afin de venir en aide rapidement à la population québécoise et canadienne. Il s'agissait de projets de loi complexes qui contenaient des mesures législatives complexes, mais nous l'avons fait en quelques semaines à peine.
Tout le monde s'entend pour dire qu'il y a un problème en Afghanistan, que des enfants sont probablement en train de mourir, que des femmes, des hommes et des enfants vulnérables souffrent et vivent une des pires crises humanitaires sur la planète. Comment se fait-il que cela prenne deux ans avant qu'on puisse modifier le Code criminel canadien pour leur venir en aide, alors qu'en deux semaines à peine, tout le Parlement avait réussi à adopter rapidement des mesures lors de la pandémie?
Chaque fois que je demandais aux ministres pourquoi cela prenait autant de temps, on me répondait que la situation était complexe, qu'il y avait beaucoup de choses à examiner et qu'on ne voulait pas aller trop vite. Or il y avait urgence, et il y a toujours urgence.
Pour ce gouvernement libéral, la situation d'un Canadien ou d'une Canadienne qui perd son emploi à cause de la pandémie est-elle plus importante qu'un enfant afghan qui a besoin d'aide pour manger et qui mourra s'il n'obtient pas cette aide? C'est cette question qu'il fallait se poser. Malheureusement, je pense connaître la réponse: non, ce n'était pas urgent pour le gouvernement, sinon ce projet de loi aurait été adopté depuis longtemps.
Dès l'annonce de l'intention du gouvernement de modifier le Code criminel pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire en territoire contrôlé par des groupes terroristes, le Bloc québécois a tendu la main au gouvernement. Nous avons annoncé notre volonté de mettre les bouchées doubles pour une adoption rapide, afin que nos ONG puissent à nouveau faire leur travail sur le terrain et que les populations vulnérables reçoivent de l'aide.
Je ne pense pas me tromper en disant que le gouvernement n'avait pas la même définition du mot « rapidement ». Or, demeurons positifs et gardons notre esprit de collaboration. Le projet de loi , à l'heure actuelle, est un pas dans la bonne direction pour les travailleuses et les travailleurs humanitaires et pour les populations qui souffrent. On va toutefois devoir faire plus de pas en avant pour que la situation soit meilleure. Puisqu'il y a présentement une urgence et qu'il faut être sur le terrain au plus sacrant, je pense qu'on n'a pas d'autre choix que de voter en faveur de ce projet de loi. Je peux toutefois comprendre que certains de mes collègues, sachant que ce projet de loi sera adopté, voteront contre celui-ci afin de formuler une certaine critique à l'endroit du gouvernement, car ce projet de loi n'est pas idéal.
Sachons que je respecte ma chère collègue du NPD d' au plus haut point. Je sais qu'elle vient du milieu et qu'elle a plusieurs récriminations envers ce projet de loi. Nous voterons différemment, mais je pense que nous nous entendons sur le principe suivant: il faut aider nos ONG à faire leur travail. Ce projet de loi ne fait pas nécessairement l'unanimité, mais nous l'avons quand même amélioré au moyen de plusieurs amendements lorsque l'opposition a fait front commun. Je pense que c'est important de le souligner. Ce n'est pas parce que le NPD et le Bloc québécois ne voteront pas de la même façon qu'ils ne sont pas sur la même longueur d'onde. C'est un peu particulier à dire, mais c'est la réalité.
En terminant, j'espère que le gouvernement tirera des leçons de la manière dont il a géré ce dossier. Ce n'est pas normal qu'en étant au courant d'une situation qui demande d'agir avec diligence, le gouvernement se traîne les pieds. Lorsque des personnes sont en danger de vie ou de mort, ce n'est juste pas normal. Ce gouvernement, qui dit être le champion des droits de la personne, qui ne donne pas une cenne pour le développement international et qui fait même pire que ce que faisait le gouvernement Harper, ne l'oublions pas, doit arrêter de penser qu'il est le meilleur au monde lorsqu'il est question des droits de la personne. On n'a qu'à regarder ce qu'il a fait avec ce projet de loi. Ce n'est pas normal que cela ait pris autant de temps alors que des gens souffrent.
Je vous remercie, monsieur le Président. Je vais me rappeler toute ma vie que j'ai fait un discours devant vous. C'est sûr et certain.
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Monsieur le Président, les libéraux nous disent qu'ils pensent être de retour. Je n'étais ni députée ni politicienne en 2015 lorsque le a déclaré que le Canada était de retour. Il s'est tapé la poitrine et a fait ce petit geste qu'il fait lorsqu'il essaie de faire croire aux gens qu'il est sincère.
Nous pensions tous qu'il l'était. Le premier ministre a dit tous les mots justes, toutes les choses que nous voulions entendre. Il a dit que le Canada était de retour. Il a dit que nous allions revenir sur la scène internationale et que nous allions envoyer des Casques bleus. Il a promis d'en envoyer plus de 600. Il nous a dit que le développement international et la diplomatie seraient de nouveau au cœur de nos activités, que nous allions participer à ces conversations.
Personne n'est plus déçu que moi que cela ne se soit jamais produit. Nous avons traversé la décennie Harper. Je faisais partie de groupes de la société civile qui travaillaient sur les affaires étrangères, le développement international et le développement durable pendant les années Harper. J'ai vu ce qui s'est passé durant la décennie Harper.
Nous attendions avec grand intérêt de voir un brillant exemple de ce que notre pays peut accomplir. Malheureusement, huit ans plus tard, les libéraux n'ont toujours pas donné suite à cette promesse. Le budget prévoit une réduction de 15 % du soutien au développement international, alors même que le monde a besoin plus que jamais que le Canada réponde à l'appel. Nous avons actuellement 60 Casques bleus sur le terrain, alors que le gouvernement en avait promis 600. Les activités diplomatiques du Canada sont ponctuées d'échecs. Dans toutes ses décisions, le gouvernement libéral accorde une plus grande priorité au commerce qu'aux particuliers, aux femmes ou aux droits de la personne.
Cependant, ce n'est pas pour cette raison que je suis ici aujourd'hui. Je ne pouvais pas laisser passer cela. Je ne pouvais pas laisser le gouvernement dire aux parlementaires que le Canada est de retour. Le Canada n'est pas de retour.
Nous sommes ici pour parler du projet de loi . Je vais répéter ce que je viens de dire. J'ai travaillé dans le domaine du développement international, des affaires étrangères et du développement durable aux quatre coins du monde. C'est ce que j'ai fait pendant toute ma carrière avant d'être politicienne, et j'ai effectué ce travail dans des pays du monde entier. J'ai représenté des organisations. J'ai fait énormément de travail dans ce domaine.
C'est un travail très important. Je pense parfois que nous oublions cela à la Chambre des communes. Nous oublions que notre politique étrangère est comme un tabouret à trois pattes. Cette politique nécessite des échanges commerciaux, cela ne fait aucun doute, ainsi que des relations diplomatiques avec d'autres pays. Par contre, il faut également qu'il y ait du travail de développement, et nous savons ce qui se passe lorsque nous nous négligeons cette troisième patte du tabouret.
Ce dont nous parlons aujourd'hui, c'est essentiellement d'une exception humanitaire qui nous permettrait d'apporter une aide urgente à la population afghane, mais ce n'est pas ce que prévoit ce projet de loi. Ce n'est pas ainsi que fonctionne la loi. En tant que loi, cette mesure aurait une incidence sur le développement international et les secteurs humanitaires pendant des décennies. Elle n'est pas contextualisée à la crise afghane. J'ai pris la parole à maintes reprises à la Chambre pour demander au gouvernement d'en faire plus pour le peuple afghan. Mon cœur se fend lorsque je pense aux femmes et aux filles afghanes qui ne peuvent pas aller à l'école, qui ne peuvent pas quitter leur maison et dont la vie est en danger.
La pire journée que j'ai vécue en tant que députée a été celle où j'ai appris qu'une de leurs députées avait été assassinée parce que nous ne l'avions pas protégée assez rapidement. Ce qui se passe en Afghanistan est épouvantable. Nous devons faire ce que nous pouvons, mais les effets du projet de loi se feront sentir bien après les événements en Afghanistan. Le projet de loi aurait des répercussions partout dans le monde, et je ne pense pas que les députés traitent la question avec toute la rigueur nécessaire.
Plus de deux ans se sont écoulés depuis que j'ai demandé au gouvernement de collaborer avec la société civile, le secteur sans but lucratif et les experts du domaine pour élaborer un plan. Cela fait plus de deux ans. C'était en mai 2021. En février 2021, j'ai écrit au ministre de l'époque, M. Garneau, pour lui dire ce qui allait se passer, étant donné que les États‑Unis avaient annoncé leur départ. Quel est le plan?
Il n'y a jamais eu de plan. Il n'y a jamais eu de plan pour aider ces gens qui avaient travaillé si fort pour les Canadiens. Il n'y a jamais eu de plan pour veiller à ce que les organisations canadiennes qui font un travail incroyable sur le terrain soient en mesure de travailler en Afghanistan.
Cela fait deux ans que nous demandons l'adoption de cette mesure législative. Nous avons demandé au gouvernement de collaborer avec le secteur humanitaire. Je comprends que personne ne peut être spécialiste de tout. C'est impossible. Nous devons faire appel à des experts. Nous devions nous en remettre à eux pour obtenir les meilleurs conseils possible, mais ce n'est pas ce qu'a fait le gouvernement.
Le secteur a clairement demandé une exception pour les organisations humanitaires. Ce qu'il a obtenu, dans le cadre de la première mouture du projet de loi , c'est un régime désordonné, excessivement bureaucratique et compliqué, qui criminalise l'aide humanitaire et le développement international. Ce projet de loi a été élaboré par trois ministères. Les députés savent-ils qui en a dirigé l'élaboration? C'est le . Je suis désolée, mais le ne travaille pas dans le domaine du développement international.
J'ignore où était le et pourquoi il n'a pas participé à ces discussions. J'ignore pourquoi Affaires mondiales Canada n'a pas participé davantage au processus, mais telle est la réalité. Nous avons donc été saisis d'une mesure législative désordonnée et inefficace parce que le gouvernement a refusé d'écouter les experts. En effet, ces derniers savaient ce qui était nécessaire et ce qui faciliterait la vie des intervenants du secteur humanitaire, afin qu'ils puissent se rendre en Afghanistan et apporter l'aide vitale dont la population a besoin.
Je tiens à préciser que je suis d'accord avec mon collègue du Bloc québécois, le député de . Lui et moi travaillons bien ensemble. Je salue également le travail de la députée d', puisqu'on lui a essentiellement donné un projet de loi médiocre et qu'on lui a dit de le peaufiner. Quand je dis médiocre, je crois que les députés comprennent exactement ce dont je parle.
On lui a dit de l'améliorer. Donc, au lieu de nous présenter un projet de loi que nous pourrions améliorer légèrement, elle nous a présenté une benne à ordures en flammes et nous avons fait notre possible pour en faire un projet de loi de loi potable. Je tiens donc à la féliciter. Elle a travaillé très fort dans un grand esprit de collaboration. Elle et moi avons bien travaillé ensemble, tout comme j'ai bien travaillé avec le député de . Nous avions tous à cœur de produire un projet de loi qui permette d'aider le peuple de l'Afghanistan le plus rapidement possible.
Lorsque le a comparu devant le comité, il nous a parlé d'équilibre. Il a dit qu'il faut trouver un juste équilibre entre la protection contre le terrorisme et la protection des organismes de développement international. Je lui ai alors dit, et je le répète maintenant à la Chambre, qu'il s'est trompé, que l'équilibre qu'il a trouvé n'est pas le bon, puisqu'il criminalise les organismes de développement international. C'est uniquement grâce à l'amendement du NPD que nous avons réussi à faire exempter les organismes humanitaires.
Les fonctionnaires de la sécurité publique font de l'excellent travail, mais le droit international en matière de droits de la personne et les droits en matière de développement international échappent à leur compréhension. Ce n'est tout simplement pas leur domaine. Nous avons donc travaillé en collaboration avec les autres partis pour tenter de régler ce problème, car l'un des éléments clés — et je pense que certains députés ne le comprennent peut-être pas —, c'est de veiller à ce que les organisations puissent maintenir leur neutralité. C'est vital. C'est une pierre angulaire du travail humanitaire et du développement international, car nous demandons à ces organisations de se rendre dans des secteurs ou dans des régions qui sont la cible d'attaque et qui sont très dangereux.
Nous leur demandons de se rendre dans certains des pires endroits de la planète, qui sont souvent la proie de conflits. On y retrouve souvent des groupes mal intentionnés et des terroristes qui font des choses terribles. Pour faire leur travail, il est impératif que ces organisations soient perçues comme neutres, indépendantes et impartiales. Or, cette mesure législative oblige les organisations à s'adresser au gouvernement pour obtenir la permission de travailler dans certaines régions, ce qui leur enlève leur impartialité et leur indépendance.
J'en ai parlé au à sa nomination. Comme les députés le savent, il était auparavant le ministre de la Défense. Je ne veux pas offenser le ministre, mais c'était une très mauvaise idée. Les acteurs du développement international passent toute leur carrière à faire comprendre aux gens qu'ils ne font pas partie des forces militaires ou du gouvernement. Ils sont indépendants. Ils sont là pour apporter leur aide. Ils sont là pour offrir des mesures de soutien qui peuvent sauver des vies. C'est ce que le secteur fait, ce qu'il tente de faire.
Quel genre de message envoie-t-on en nommant un ex-ministre de la Défense à ce poste? Une telle décision met en danger les organisations qui travaillent sur le terrain. Elle montre que le gouvernement ne comprend pas le secteur, qu'il ne s'en soucie pas et qu'il ne saisit pas de quoi il en retourne.
Nous avons voté pour renvoyer le projet de loi au comité parce que, comme je l'ai dit, nous voulions tous faire en sorte que de l'aide se rende aux gens en Afghanistan qui en avaient besoin. Lorsque le comité a été saisi du projet de loi, nous avons présenté 12 amendements qui venaient tous du secteur. Cependant, seulement six d'entre eux ont été adoptés.
Comme je l'ai dit, l'amendement le plus important pour nous visait à enfin obtenir l'appui de tous les autres partis pour l'exemption humanitaire. On a jugé qu'il était irrecevable, mais nous avons pu le présenter à la Chambre. Cependant, ce n'était qu'une seule correction. Ce n'était qu'une des choses que nous voulions corriger, comme le secteur nous l'avait demandé.
Une des autres choses que nous voulions corriger était l'inclusion d'une liste. Dans ce projet de loi, le gouvernement refuse de dire aux organismes pour quels pays et quelles régions ils doivent demander une exemption, ce qui laisse toute la responsabilité aux organismes. De notre point de vue, dans l'environnement stérile où nous nous trouvons, il semble logique qu'un organisme qui veut travailler au Soudan demande si le Soudan est un des pays pour lesquels il doit demander une exemption. Cependant, ce n'est pas ainsi que fonctionne le développement international. Certains organismes canadiens avec lesquels j'ai travaillé ont des relations établies depuis plus de 40 ans dans certains pays où ils œuvrent. Change for Children, dans ma circonscription, a des relations de travail établies depuis plus de 40 ans au Nicaragua, et je peux dire aux députés que ce qui se passe au Nicaragua a changé au cours de ces 40 années.
Nous ne demandons pas seulement aux organisations de vérifier si elles peuvent ou non entrer dans un pays et y travailler. Nous leur demandons de vérifier, presque quotidiennement, si quelque chose a changé, alors que le monde change. Ces organisations ne travaillent pas à la Chambre des communes. Elles travaillent dans le chaos. Elles travaillent dans des endroits en crise, des endroits aux prises avec des conflits. Il est absurde de leur demander de faire cette vérification, de leur imposer ce fardeau simplement parce que le gouvernement ne veut pas préparer une liste de pays alors qu'il se doit d'avoir une telle liste. S'il n'en a pas, on peut pratiquement parler de négligence. Je trouve scandaleux que cette liste ne puisse pas être communiquée aux organisations. C'est absurde.
Nous avons aussi essayé de corriger le problème que voici: le projet de loi parle de « liens » avec tout groupe terroriste, mais ce terme n'est défini nulle part. Rien dans le projet de loi ne définit cette idée de « liens » avec un groupe terroriste. Qu'est-ce que cela signifie? Considère-t-on comme un « lien » avec un groupe terroriste le fait de voyager dans le même autobus qu'une personne particulière, ou de parler à quelqu'un dont la belle-sœur est impliquée dans un groupe terroriste? Personne ne sait ce que cette notion de « lien » signifie. Il n'y a pas de définition juridique. Voici, à ce sujet, un extrait du mémoire de la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles, qui dit ceci:
C’est beaucoup trop discrétionnaire; par exemple, les liens familiaux éloignés, les anciens collègues de travail ou d’école, ou l’appartenance à la même communauté religieuse ou à la même congrégation seraient-ils considérés comme de tels liens? Dans le cadre de notre travail, nous avons vu comment chacun de ces types de « liens » a été identifié par les agences de sécurité comme étant un motif de soupçon fondé uniquement sur la culpabilité par association. L’exemple de l’Afghanistan, un pays à majorité musulmane, est pertinent dans ce cas-ci, car nous avons particulièrement observé la façon dont les musulmans au Canada sont soumis à ce genre de culpabilité exacte par association, ce qui entraîne une surveillance accrue, la perte d’habilitation de sécurité et d’emploi, et même l’échange de renseignements qui a mené à l’extradition, à des détentions arbitraires et à la torture.
On peut dire qu'un projet de loi n'est pas bon quand des organisations comme celle-ci nous disent que ses dispositions sont insensées et pas du tout claires.
Mon autre inquiétude à propos de ce projet de loi porte sur le fait que le gouvernement a déclaré qu'il allait mettre en place des politiques pour que tout cela fonctionne très bien. Toutefois, le problème avec les politiques, c'est que les autres instances gouvernementales peuvent s'en mêler et utiliser les dispositions législatives de façon différente. Je suis très préoccupée par le fait que, si les conservateurs accèdent au pouvoir, ils risquent d'utiliser le développement international comme une arme. Que les députés m'entendent bien: si j'ai cette inquiétude, c'est parce que les conservateurs l'ont déjà fait dans le passé.
J'œuvrais dans le secteur quand le gouvernement Harper s'est servi du développement international comme arme et a refusé de financer Oxfam. J'œuvrais dans le secteur quand le gouvernement s'en est servi comme arme, lorsque Bev Oda a inscrit le fameux « not » sur la demande de financement afin que Kairos, qui avait critiqué le gouvernement, ne puisse pas obtenir de financement. Le gouvernement conservateur a déjà fait cela auparavant. Il pourrait encore le faire, et cette mesure législative n'offre aucune protection pour veiller à ce que cela ne se reproduise pas.
Que se passera-t-il si, soudainement, on interdit aux organismes d'œuvrer à Gaza? Que se passera-t-il si, soudainement, le gouvernement décide de retarder l'attribution de l'exemption? En ce moment, trois ministères sont concernés: la Sécurité publique, la Justice et le Développement international. J'ai passé la majeure partie de ma carrière à tenter d'obtenir du financement auprès d'Affaires mondiales Canada, et je peux dire à tout le monde que ce ministère n'est presque jamais capable de respecter les échéances qu'il impose sans qu'il en soit responsable. Certains des meilleurs et des plus dévoués fonctionnaires de notre pays travaillent à Affaires mondiales Canada, mais ils manquent de ressources et de personnel, et ils n'ont pas les pouvoirs nécessaires pour prendre des décisions.
Ajoutons deux autres ministères et voyons comment les choses se passent. Songeons également au contexte. Une crise humanitaire est une urgence. Cela signifie que des choses doivent se produire en quelques heures et non en quelques jours. Des décisions doivent être prises afin de sauver des vies dans les prochaines heures. Un témoin nous a dit qu'ils pensent pouvoir rendre une décision aux organismes en moins de six mois sans problème. Le problème, c'est qu'en six mois, des gens meurent. Des gens ont besoin d'aide, car ils sont en train de mourir, et quelques heures peuvent faire toute la différence, mais on nous parle de mois, et cela, venant d'un gouvernement qui a été incapable de donner suite à ses promesses jusqu'à présent. Cela m'inquiète énormément.
Il y a un autre point que je veux soulever très rapidement. L'un des amendements que nous avons réussi à faire adopter et dont je suis très heureuse prévoit un examen dans un an, c'est-à-dire que nous examinerons cette mesure législative dans un an. C'est une des raisons pour lesquelles je pense qu'il est très important que la Chambre se penche sérieusement sur cette question et qu'elle la surveille de très près.
Je ne peux pas appuyer le projet de loi. Il va à l'encontre de tous les principes du développement international et du droit humanitaire international. Il n'est pas à l'écoute du secteur et ne fournit pas le soutien qu'il a demandé.
Il y a une autre chose. Nous sommes également le seul pays dans cette situation. Les États‑Unis bénéficient d'une exemption humanitaire. Le Royaume‑Uni, les pays de l'Union européenne et d'autres pays ont réussi à accomplir ce que le gouvernement libéral n'a pas pu faire. Ils ont réussi à accomplir ce que le gouvernement, avec le soutien de tous les partis à la Chambre, a été incapable de faire.
Je sais que le projet de loi sera adopté, mais il ne sera pas adopté avec mon soutien. Je ne crois pas que ce projet de loi mérite d'être adopté. Le fait que d'autres partis votent en sa faveur indique qu'ils ne comprennent pas bien le développement international et le droit humanitaire. Je me réjouis que l'aide parvienne au peuple afghan dès que possible. Je suis consternée qu'il nous ait fallu deux ans pour en arriver là, mais les agissements du secteur du développement international qui offre des miettes aux personnes en crise dans le monde entier et qui leur dit qu'elles doivent les accepter parce que c'est tout ce qu'il y a à offrir vont à l'encontre des valeurs canadiennes.
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Monsieur le Président, c'est un privilège de prendre la parole sur le projet de loi . Tout d'abord, je tiens à remercier tous mes collègues de tous les partis qui ont travaillé d'arrache-pied sur cette mesure, en particulier ma collègue d', qui a consacré énormément d'efforts à ce dossier.
Je pense que nous devrions être très fiers d'en être arrivés là. Après mon élection, l'une des premières choses que m'a dites une ONG qui travaille actuellement en Afghanistan, c'est qu'il fallait trouver un moyen de résoudre ce problème pour le peuple afghan, pour les femmes et les filles et pour les organisations qui font de leur mieux pour travailler dans des circonstances extrêmement difficiles.
En Afghanistan, les ONG canadiennes ont dû composer directement avec des enjeux, des problèmes, des situations et des circonstances extraordinairement complexes et difficiles. Elles ont été prêtes à aller là où beaucoup d'autres organisations ne voulaient pas aller. Ce sont elles qui ont essayé de soutenir le travail qui se faisait dans des circonstances extrêmement complexes.
Notre capacité à acheminer des fonds, notre capacité à permettre aux organisations de travailler dans ces domaines et notre capacité à permettre aux organisations non gouvernementales de faire le travail qui leur est demandé est vraiment une question de vie ou de mort. Nous l'avons entendu tout au long du débat. Nous l'avons entendu dans tous les discours: les personnes les plus vulnérables en Afghanistan et dans les autres pays où cela s'appliquera doivent être au cœur de nos réflexions et au premier plan de nos préoccupations, mais, en particulier, nous avons beaucoup parlé de l'Afghanistan.
Les deux tiers du pays ont désormais besoin d'aide étrangère pour se développer et survivre. Les gens ont littéralement dû prendre des décisions de vie ou de mort quant à savoir s'ils gardaient leurs enfants ou s'ils les vendaient afin de pouvoir nourrir leur famille. La question de l'éducation est une question à laquelle les gens aimeraient pouvoir penser, mais ils sont trop occupés à essayer de déterminer s'ils vont pouvoir manger.
Nous avons réussi à faire en sorte que le projet de loi contienne enfin les mesures que tant de gens réclament depuis longtemps. Quant à savoir s'il s'agit de la meilleure solution ou d'une solution parfaite, différents points de vue ont été énoncés.
Nous le savons, il n'y a pas de projet de loi parfait, mais nous avons maintenant l'occasion, en tant que députés, d'affirmer à toute la planète que le Canada sera présent, qu'il continuera le travail qu'il a toujours mené, et qu'il fera tout en son pouvoir pour que les ONG visées fassent le travail qui, à bien des égards, a été rendu nécessaire par les circonstances.
Que les talibans aient décidé d'appliquer la législation concernant l'impôt des ONG fait en sorte que beaucoup de gens risquent des poursuites au criminel. Cela a fait que, les unes après les autres, les organisations ont dû prendre des décisions pénibles sur leur façon d'intervenir et déterminer si elles étaient prêtes à courir les risques que cela implique.
Cela a provoqué une crise économique humanitaire sans précédent en Afghanistan. Ce sont 20 millions de personnes qui sont à risque.
Nous devrions tous être fiers de pouvoir travailler ensemble en vue d'adopter ce projet de loi afin d'indiquer clairement aux organisations non gouvernementales canadiennes qu'elles pourront mener à bien leur important travail et que nous devrions tous y contribuer.