Bienvenue à la 131e réunion du Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes.
Avant de commencer, j'aimerais demander à tous les participants en personne de lire les lignes directrices inscrites sur les cartes mises à jour qui se trouvent sur la table. Ces mesures sont en place pour aider à prévenir les incidents acoustiques et les retours de son et pour protéger la santé et la sécurité de tous les participants, y compris les interprètes. Vous remarquerez également, sur cette carte, un code QR qui renvoie à une courte vidéo de sensibilisation.
Je rappelle à tous les membres du Comité qu'ils sont priés d'attendre que je les reconnaisse par leur nom avant de prendre la parole. Je vous rappelle également que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
[Français]
Je vous remercie tous de votre coopération.
[Traduction]
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et aux motions adoptées par le Comité le mardi 4 juin 2024 et le mercredi 25 septembre 2024, le Comité reprend son étude sur le dépistage du cancer du sein chez les femmes de 40 ans.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins. Elles comparaissent toutes par vidéoconférence aujourd'hui.
À titre personnel, nous accueillons Dre Nadine Caron, professeure. De Santé Ontario, nous accueillons Mme Alethea Kewayosh, directrice, unité de cancérologie autochtone et équité et coordination en santé autochtone et Mme Amanda Sheppard, scientifique principale. De l'organisme de services de soutien en matière de cancer The Olive Branch of Hope, nous accueillons Mme Juliet Daniel, professeure.
Nous allons maintenant entendre les déclarations préliminaires. Chaque témoin dispose de cinq minutes.
Docteure Caron, vous avez la parole. Vous avez cinq minutes.
Je vous remercie.
:
Je vous remercie.
Meegwetch.
Thank you.
Je me joins à vous aujourd'hui depuis le territoire traditionnel et ancestral des Lheidli T'enneh, à Prince George, en Colombie-Britannique.
Je suis chirurgienne oncologue et professeure à l'Université de la Colombie-Britannique. Je me joins à vous aujourd'hui à titre de femme autochtone, de fille, de mère, de sœur, de tante, de cousine et de membre de la Première Nation de Sagamok Anishnawbek.
J'occupe de nombreuses fonctions dans le domaine du cancer du sein. Je recommande fortement de modifier les lignes directrices relatives au dépistage du cancer du sein pour que les tests de dépistages commencent à l'âge de 40 ans, au lieu de l'âge actuel de 50 ans.
Les lignes directrices actuelles de la Colombie-Britannique indiquent que les mammographies de dépistage sont accessibles aux femmes dans la quarantaine et recommandent que les femmes à « risque moyen » commencent à subir une mammographie de dépistage à l'âge de 50 ans.
Il y a une nette différence entre un service offert et un service recommandé. Ces lignes directrices, actuelles et antérieures, n'ont jamais…
:
D'accord. C'est très bien.
Pour récapituler, il y a une différence entre un service offert et un service recommandé, et ces lignes directrices — actuelles et antérieures — n'ont jamais, à ma connaissance, pris en considération les données ou les perspectives autochtones.
Dans le cadre de recherches récentes menées avec la Régie de la santé des Premières Nations et l'Agence du cancer de la Colombie-Britannique, lorsque nous avons comparé les femmes des Premières Nations de la Colombie-Britannique à toutes les autres femmes de la province, nous avons constaté que les femmes des Premières Nations recevaient un diagnostic à un stade plus avancé de cancer du sein.
Les femmes des Premières Nations avaient aussi un taux de survie au cancer du sein plus faible. Les taux de dépistage par mammographie étaient moins élevés chez les femmes des Premières Nations, ce qui était très évident dans le groupe des 40 à 49 ans. De plus, les femmes des Premières Nations ont moins souvent accès à un prestataire de soins primaires, ce qui peut expliquer les taux de mammographie plus faibles dans ce groupe d'âge, puisqu'on suggère aux femmes âgées de 40 à 49 ans de discuter avec leur prestataire de soins de santé lorsqu'elles envisagent de passer une mammographie. Les lignes directrices indiquent en effet que les personnes qui présentent un risque plus élevé doivent commencer à 40 ans. Actuellement, l'âge recommandé varie en fonction des facteurs de risque.
C'est un élément essentiel, car ces définitions de risque sont limitées lorsqu'il s'agit du contexte autochtone et elles ne semblent pas prendre en compte les réalités et les défis propres aux populations autochtones. Par exemple, les femmes à risque élevé sont celles qui sont porteuses d'une variante génétique pathogène qui augmente considérablement le risque de cancer du sein. Il s'agit là de termes sophistiqués pour désigner l'ADN ou les bases génétiques telles que BRCA1 et BRCA2 et plusieurs autres.
L'accès inéquitable aux tests de dépistage et à la recherche sur les cancers héréditaires suscite des inquiétudes et, même si cela n'a pas été prouvé, je soupçonne que c'est semblable à d'autres disparités documentées dans l'accès aux tests de dépistage génétique et génomique et aux soins pour les populations autochtones. Ces inégalités dans le domaine des soins de santé peuvent limiter l'accès aux mammographies de dépistage lorsque l'accès est fondé sur les lignes directrices actuelles. Ainsi, si on ne recommande pas à une personne ou aux membres de sa famille de passer des tests pour cette variante génétique, comment cette personne peut-elle savoir que les recommandations visant à subir ces tests dès l'âge de 40 ans s'appliquent à elle?
Les antécédents familiaux constituent un autre facteur de risque utilisé par les lignes directrices actuelles pour recommander de commencer à 40 ans plutôt qu'à 50 ans. Les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein sont considérées comme présentant un risque plus élevé, sur le fondement d'éléments précis, notamment le nombre de membres de la famille atteints d'un cancer, le degré de parenté et l'âge auquel le diagnostic a été reçu.
Les lignes directrices actuelles recommandent déjà une mammographie dès l'âge de 40 ans pour les personnes dont les antécédents familiaux répondent aux critères. Selon moi, c'est un élément sur lequel nous ne nous penchons pas suffisamment. Que se passe‑t‑il si une personne ne connaît pas ses antécédents familiaux? Qu'en est‑il des facteurs qui ont pu modifier ses antécédents familiaux? Et si cela représentait en soi un obstacle? Et si les antécédents familiaux ou les antécédents familiaux potentiels d'une personne augmentent le risque qu'elle développe un cancer du sein, mais que le fait de ne pas les connaître réduit l'accès aux tests de dépistage qui peuvent lui sauver la vie?
Prenons l'exemple des populations autochtones du Canada. L'histoire du système des pensionnats indiens est celle de femmes comme ma mère. Ces femmes ont été coupées de leur famille, de leur culture et de leur communauté, ce qui peut les avoir empêchées de retourner ou de rester dans leur communauté et de connaître leurs antécédents familiaux. Les enfants qui n'ont jamais vécu assez longtemps pour quitter le pensionnat… Je dois vous avertir que j'ai grandi en Colombie-Britannique et que le chiffre 215 est gravé dans mon âme. Ces enfants n'ont pas grandi pour devenir une sœur atteinte d'un cancer du sein ou une tante ou une fille atteinte d'un cancer du sein.
La rafle des années 60 a complètement coupé des personnes de leur famille, et un grand nombre d'entre elles n'ont jamais su qu'elles avaient des antécédents familiaux qui correspondaient aux critères pour passer une mammographie de dépistage à l'âge de 40 ans. La réinstallation forcée de certaines communautés autochtones a séparé des familles, ce qui signifie que ces personnes n'ont pas entendu les histoires de famille qui auraient pu les informer sur leurs antécédents familiaux. Les différences énormes en matière d'espérance de vie et de statistiques entre les peuples autochtones et le reste de la population du Canada se traduisent notamment par une augmentation des décès chez les enfants et les jeunes adultes, qu'il s'agisse des taux de mortalité infantile, du taux de suicide chez les adolescents, de traumatismes ou d'autres facteurs. Ainsi, des membres de notre famille n'ont peut-être jamais grandi pour devenir une sœur ou une tante atteinte d'un cancer du sein.
Un très grand nombre de mes patientes ont été privées de leurs antécédents familiaux, car elles ne les ont jamais connus ou leurs proches n'ont jamais atteint l'âge adulte, mais c'est pourtant ce qui détermine l'accès aux services de dépistage d'un cancer courant qui peut être traité s'il est détecté de façon précoce. Il faudrait recommander aux femmes autochtones de subir des mammographies de dépistage dès l'âge de 40 ans, étant donné que les critères permettant d'avoir accès à ce test à l'âge de 40 ans sont fondés sur une évaluation des risques qui représente un obstacle en soi.
Les mammographies de dépistage changent des vies. Je pense donc que nous devrions éliminer les restrictions d'accès à ces tests.
Chi-miigwech.
Bonjour. Je m'appelle Alethea Kewayosh et je suis directrice de l'unité de cancérologie autochtone et de l'unité d'équité et de coordination en santé autochtone pour Santé Ontario. Je suis accompagnée aujourd'hui de Mme Amanda Sheppard, scientifique principale à l'unité de cancérologie autochtone. Nous vous remercions de nous donner l'occasion de comparaître devant le Comité.
Santé Ontario est un organisme du gouvernement de l'Ontario dont le mandat est d'intégrer et de transformer le système de soins de santé de l'Ontario. Santé Ontario intègre et coordonne le système de santé afin de faciliter les transitions vers les soins pour les Ontariens, en mettant l'accent sur l'optimisation des ressources et en garantissant un accès équitable à des soins de haute qualité à l’endroit requis et au moment opportun.
Les peuples autochtones sont les premiers habitants du Canada. Les peuples autochtones ne forment pas un groupe culturel au Canada, car ce sont des peuples distincts, reconnus par la Constitution et dotés de droits ancestraux issus de traités. L'Ontario compte plus de 400 000 Autochtones, mais il s'agit d'une sous-estimation du nombre réel de membres des Premières Nations, d'Inuits et de Métis en Ontario.
Des cohortes rétrospectives de femmes des Premières Nations et d'autres Ontariennes ont été examinées pour évaluer l'incidence du cancer du sein, ainsi que les taux de mortalité et de survie à ce cancer. Les femmes des Premières Nations présentaient une incidence et un taux de mortalité considérablement plus faibles. Cependant, après avoir reçu un diagnostic de cancer du sein, les femmes des Premières Nations étaient beaucoup plus susceptibles de mourir que les autres Ontariennes.
Dans des études de cohortes en paires appariées comparant des femmes des Premières Nations et des femmes qui n'étaient pas membres des Premières Nations ayant reçu un diagnostic de cancer du sein en Ontario, le taux de survie était plus de trois fois moins élevé pour les femmes des Premières Nations ayant reçu un diagnostic au stade 1 que pour les femmes qui n'étaient pas membres des Premières Nations. En outre, le risque de décès après un diagnostic de cancer du sein de stade 1 était environ cinq fois plus élevé chez les femmes des Premières Nations qui souffraient d'une comorbidité autre que le diabète et il était plus de cinq fois plus élevé chez les femmes diabétiques que chez celles qui ne souffraient pas d'une comorbidité. Par conséquent, la présence d'une comorbidité préexistante était le facteur le plus important pour expliquer la disparité observée dans les taux de survie chez les femmes des Premières Nations.
L'amélioration des soins à l'étape du dépistage du cancer du sein pourrait permettre d'augmenter leur taux de survie après un diagnostic de cancer du sein à un stade précoce.
Très peu de villes ont étudié la participation au dépistage du cancer du sein chez les Inuits et les Métis.
Le programme de dépistage du cancer du sein de l'Ontario est un programme de dépistage à l'échelle de la province qui vise à réduire le nombre de décès attribuables au cancer du sein grâce à un dépistage régulier. Le programme offre un dépistage à deux groupes différents de personnes qui remplissent les conditions requises pour le dépistage du cancer du sein. Le premier est constitué de personnes âgées de 50 à 74 ans qui présentent un risque moyen. Le Programme ontarien de dépistage du cancer du sein a récemment été élargi pour être accessible aux personnes âgées de 40 à 49 ans. L'autre groupe est constitué de personnes âgées de 30 à 69 ans qui présentent un risque élevé.
En matière de dépistage du cancer, les adultes autochtones ne bénéficient souvent que d'un dépistage insuffisant, voire d'aucun dépistage. De nombreuses raisons expliquent cette situation, notamment les traumatismes intergénérationnels et les déterminants sociaux de la santé et, en ce qui concerne la santé et les traitements pour le cancer, les stéréotypes et les préjugés, les entraves à la communication et le manque d'interprétation, le manque de confiance envers le système de soins de santé, le fait de ne pas avoir de médecin de famille, la piètre coordination des soins et les problèmes en matière de compétence.
Il n'existe pas de terminologie pour le cancer dans la plupart des langues des Premières Nations. Dans certaines communautés des Premières Nations, le cancer est un sujet tabou étouffé par le secret et la crainte, car sur le plan historique, les cas de cancer étaient rares chez les Premières Nations.
Les contextes historiques et culturels ont contribué à l'émergence de points de vue uniques et à une attitude généralement pessimiste à l'égard du cancer. Lorsqu'on leur demande ce qu'ils pensent du cancer, ils répondent généralement que c'est une condamnation à mort.
Ces opinions peuvent avoir une incidence sur la réceptivité aux efforts de sensibilisation sur le cancer, ainsi qu'aux efforts en matière de prévention et de prestation de soins pour le cancer. La spiritualité traditionnelle, qui est importante pour de nombreux Autochtones, peut contribuer à ces croyances sur le cancer.
Santé Ontario a pour objectif d'améliorer les traitements contre le cancer pour les Premières Nations, les Inuits, les Métis et les populations autochtones urbaines de l'Ontario. L'unité de cancérologie autochtone s'efforce de réduire les inégalités en matière de soins et d'accès aux services d'oncologie, afin d'améliorer au bout du compte les résultats de la lutte contre le cancer. Pour atteindre cet objectif, nous collaborons avec des partenaires et des organismes autochtones et non autochtones à l'échelon régional, provincial et national, afin d'élaborer et de mettre en œuvre des stratégies autochtones de lutte contre le cancer. En travaillant avec les programmes régionaux de lutte contre le cancer et des partenaires autochtones, l'unité de cancérologie autochtone s'assure que les programmes et les stratégies proposés sont pertinents et susceptibles d'être très efficaces pour les personnes, les familles et les collectivités grâce à l'élaboration de plans régionaux personnalisés de lutte contre le cancer chez les Autochtones.
L'une des priorités stratégiques de la stratégie pour la lutte contre le cancer chez les Autochtones est le dépistage du cancer. Les principaux objectifs sont d'améliorer l'accès et la participation au dépistage du cancer, d'améliorer la coordination et l'intégration des services de dépistage du cancer et de soutenir les initiatives visant expressément à améliorer les programmes organisés de dépistage du cancer.
Je tiens également à me faire l'écho des commentaires de l'intervenante qui m'a précédée et lui exprimer ma gratitude pour ses commentaires.
Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
Meegwetch.
J'aimerais d'abord remercier le Comité permanent de la condition féminine de m'avoir invitée à témoigner dans le cadre de son étude sur le dépistage du cancer du sein chez les femmes de 40 à 49 ans.
Je suis professeure et biologiste du cancer à l'Université McMaster. J'ai moi-même survécu à un cancer du sein il y a 15 ans et je suis membre du sous-comité de recherche de l'organisme de services de soutien en matière de cancer The Olive Branch of Hope ou TOBOH.
Depuis une dizaine d'années, je travaille en partenariat avec TOBOH afin d'organiser et d'accueillir des ateliers et des symposiums éducatifs intitulés « Think Beyond “Love Pink” Breast Cancer Awareness », c'est‑à‑dire des ateliers de sensibilisation sur le cancer du sein qui s'adressent expressément aux femmes noires et aux autres femmes racisées qui considèrent le diagnostic de cancer du sein comme une malédiction ou un stigmate. La mission de TOBOH est de s'attaquer de front à cette stigmatisation, car savoir, c'est pouvoir et nous savons qu'un diagnostic précoce du cancer du sein est associé avec de bons résultats en matière de survie.
Grâce aux progrès réalisés en matière de détection précoce et aux programmes de dépistage et d'options thérapeutiques, les taux de mortalité du cancer du sein ont diminué de près de 50 % au cours des 40 dernières années, passant de 42 décès à 22 décès par 100 000 habitants. Toutefois, les données épidémiologiques continuent de révéler des disparités chez les Canadiennes racisées, ce qui contribue à des inégalités manifestes dans l'expérience vécue au cours des traitements contre le cancer et les résultats en matière de survie.
Je viens de célébrer mon 25e anniversaire à titre de professeure à l'Université McMaster. Au cours des 10 premières années de ma carrière, mon équipe s'est concentrée sur la caractérisation d'un nouveau facteur de transcription que j'ai découvert et baptisé « Kaiso ».
Il s'avère que Kaiso est impliqué dans de nombreux cancers agressifs chez les humains, notamment ceux du sein, de la prostate, du poumon et du pancréas, mais surtout, nous avons récemment établi une corrélation entre les niveaux de Kaiso et les disparités dans les résultats liés aux cancers du sein et de la prostate chez les femmes et les hommes noirs respectivement.
En 2008, j'ai entendu parler pour la première fois du cancer du sein triple négatif agressif, ou le sous-type TNBC, qui touche de manière disproportionnée les jeunes femmes afro-américaines et ouest-africaines préménopausées comparativement aux femmes blanches.
À l'heure actuelle, la plupart des études et des données sur le cancer du sein et le cancer du sein triple négatif chez les femmes noires sont fondées sur des données américaines. À titre de femme noire d'origine caraïbéenne, ces études m'intéressent beaucoup. En 2011, lors de mon deuxième congé pour effectuer de la recherche, j'ai commencé à étudier le cancer du sein triple négatif chez les femmes des Caraïbes et d'Afrique de l'Ouest, car il n'y avait pas de documentation publiée sur le cancer du sein triple négatif dans les Caraïbes ou au Canada et les hôpitaux canadiens ne recueillaient pas de données démographiques ventilées pour le cancer ou toute autre maladie.
Mon équipe de recherche souhaite surtout déterminer s'il existe une prédisposition génétique ancestrale ou une susceptibilité au cancer du sein triple négatif chez les femmes d'origine africaine. La prévalence du cancer du sein triple négatif en Afrique de l'Ouest varie de 40 à 70 % au Ghana et au Nigéria. Elle varie de 20 à 22 % dans les Caraïbes et aux États-Unis, mais cette prévalence n'est que de 10 % chez les femmes blanches aux États-Unis, ce qui laisse croire qu'il pourrait s'agir d'un héritage de nos ancêtres esclaves amenés lors de la traite transatlantique des esclaves.
Cependant, ce qui est le plus inquiétant à propos du cancer du sein chez les femmes noires, c'est que malgré une incidence plus faible que chez les femmes blanches, les femmes noires ont le taux de mortalité lié au cancer du sein le plus élevé. Les femmes noires de moins de 50 ans ont un taux de mortalité deux fois plus élevé que les femmes blanches. Cela est peut-être attribuable au fait qu'il n'existe pas de traitement ciblé pour le cancer du sein triple négatif, qui est plus répandu chez les femmes noires.
En revanche, les femmes blanches ont tendance à recevoir un diagnostic de tumeur du sein à récepteurs d'œstrogènes positifs, un type de cancer qui est traité efficacement avec le tamoxifène.
Étant donné qu'il n'existe pas de traitement ou de médicament ciblé précis pour traiter le cancer du sein triple négatif, le pronostic de toute femme — qu'elle soit autochtone, noire, latino-américaine, asiatique ou d'une autre origine ethnique — qui reçoit un diagnostic de cancer du sein triple négatif est sombre, car elle ne peut être traitée que par radiothérapie, un traitement qui cible le sein lui-même, et par chimiothérapie standard, qui affecte toutes les cellules prolifératives dans le corps, tel que les cheveux et les cellules intestinales.
Plus tôt ce mois‑ci, nous avons été ravis de lire un article publié par la Dre Wilkinson et ses collègues de l'Université d'Ottawa, car il s'agissait de la première étude sur l'incidence du cancer du sein et de la mortalité par âge, stade, sous-type moléculaire, race et origine ethnique au Canada. Les auteurs ont indiqué que, par rapport aux femmes blanches, les autres femmes canadiennes avaient un âge de pointe plus précoce pour le diagnostic du cancer du sein, et qu'un plus grand nombre de cas étaient diagnostiqués avant l'âge de 40 ans. Ils ont également indiqué que les femmes noires reçoivent, selon les statistiques, un nombre plus élevé de diagnostics du cancer du sein aux stades 3 et 4 combinés, soit 26 %, contre 17 % pour les femmes blanches.
Notamment, la proportion de cancer du sein agressif triple négatif chez les femmes noires canadiennes était deux fois plus élevée que chez les femmes blanches, soit 20 % contre 9,5 %. Cette statistique est très proche des données américaines comparant les femmes afro-américaines aux femmes blanches américaines.
La Dre Wilkinson et ses collègues ont conclu que le fait de commencer le dépistage du cancer du sein à l'âge de 50 ans désavantage très probablement les femmes chez qui le cancer du sein a été diagnostiqué en plus grande proportion avant l'âge de 40 ans et cela pourrait expliquer en partie les proportions plus élevées de diagnostics de cancer du sein avancé chez de nombreuses femmes plus jeunes de race et de groupe ethnique autres que blancs dans cette étude.
Il n'y a pas de solution universelle, et au nom de The Olive Branch of Hope, des Canadiennes noires et d'autres femmes racisées, j'encourage vivement le groupe de travail canadien sur le dépistage du cancer du sein et le Comité permanent de la condition féminine d'envisager de réviser les recommandations pour tenir compte des populations qui risquent d'être touchées par des sous-types de cancer du sein agressifs et d'apparition précoce.
J'aimerais également ajouter que je suis d'accord avec la Dre Caron, qui a souligné que les critères de la catégorie à risque élevé ne tiennent pas compte de l'expérience vécue par les communautés marginalisées au Canada.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je remercie les témoins qui comparaissent aujourd'hui devant le comité de la condition féminine au sujet de l'étude sur le cancer du sein et des recommandations du groupe de travail national. Vos témoignages sont manifestement très importants dans le cadre de cette étude et vous avez soulevé de très bons points.
Nous accueillerons la présidente du groupe de travail au cours de la seconde moitié de la réunion d'aujourd'hui. Je pense qu'il serait très utile que vous nous parliez des questions que vous aimeriez lui poser. Je sais que vous avez déjà formulé des recommandations.
Docteure Caron, vous avez dit quelque chose qui a vraiment piqué mon intérêt. Dans le milieu parlementaire, un seul mot peut changer la donne. Vous avez dit qu'il y avait une très grande différence entre les traitements « offerts » et les traitements « recommandés ».
Si vous me le permettez, j'aimerais donner à la Dre Caron et à Mme Daniel l'occasion d'énoncer, pour le compte rendu, les questions qu'elles aimeraient poser au groupe de travail et à sa présidente. Dans le cadre de notre étude, un grand nombre de survivantes du cancer du sein et de médecins nous ont dit, dans le cadre de leurs témoignages, qu'ils n'avaient pas été consultés. Ces personnes ne sont pas satisfaites des recommandations du groupe de travail et elles souhaitent qu'on les modifie. Qu'aimeriez-vous demander à la présidente?
J'aimerais d'abord entendre la réponse de la Dre Caron.
J'ai oublié de m'informer sur la composition du groupe de travail, mais ce serait justement l'une de mes questions. Quelle est la composition du groupe de travail? Le groupe compte‑t‑il des survivants du cancer ou des soignants? Ses membres représentent-ils la nature multiculturelle et multiethnique du Canada?
Par ailleurs, les membres de ce groupe ont-ils fait preuve d'ouverture d'esprit dans le cadre des consultations qu'ils ont menées? Comme vous l'avez souligné, de nombreuses personnes se sont plaintes ou ont fait remarquer qu'elles n'avaient pas été consultées.
J'aimerais également demander à la présidente si elle est au courant que l'American Association for Cancer Research, ou l'association américaine de la recherche sur le cancer, a ajouté — il y a trois ou quatre ans, ce n'est donc pas très récent — le racisme aux déterminants sociaux de la santé et aux facteurs de risque pour le développement du cancer. Cela concerne les communautés marginalisées qui subissent des niveaux élevés de racisme. Ici, au Canada, il s'agit surtout des communautés noires et autochtones.
Cela signifie que le racisme a entraîné des modifications épigénétiques de notre ADN. Il ne s'agit pas de mutations, mais de marqueurs qui s'ajoutent à notre ADN et qui sont transmis par les traumatismes intergénérationnels causés par le racisme. Dans le cas de la Dre Caron, par exemple, ces marqueurs épigénétiques pourraient provenir de ses ancêtres et du traitement qu'ils ont subi dans les pensionnats. Dans mon cas, ils pourraient provenir des traitements subis par mes ancêtres esclaves. J'ai hérité de ces marqueurs épigénétiques sans même le savoir…
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Je vous suis très reconnaissante de me poser cette question. Non, le groupe de travail n'a pas communiqué avec moi. Je ne sais pas non plus si ses membres ont communiqué avec mes collègues qui travaillent avec moi dans ce domaine.
J'aimerais simplement reconnaître l'histoire personnelle de Mme Daniel et le chevauchement avec les personnes qui n'ont pas accès aux mêmes services dans notre pays. Je pense que le groupe de travail se concentre sur la majorité, ce qui permet à la majorité des gens de se sentir en sécurité, de se sentir satisfaits et de sentir qu'ils sont représentés, mais cela ne change rien au mal qui est fait.
Je suis tout à fait d'accord pour dire que le racisme est un déterminant social de la santé, mais je tiens également à souligner la situation décrite par Mme Daniel, car selon moi, l'accès à la recherche est également un déterminant social de la santé. Le dépistage par mammographie est fermement recommandé aux femmes de 40 ans ou moins — oui, aux femmes plus jeunes — qui présentent des anomalies génétiques qui augmentent le risque de cancer du sein parce que la recherche a révélé qu'il existe des anomalies génétiques dans ces populations qui les exposent à un risque très élevé de cancer du sein.
En ce qui concerne la population dont fait partie Mme Daniel, qu'elle défend si ardemment et à laquelle elle prête sa voix — un cri dans la nuit —, je pense que nous devons commencer à reconnaître que l'absence de données ne signifie pas une absence de risque. Cela signifie plutôt qu'il y a beaucoup de travail à faire pour que nous cessions d'être ce que j'appelais autrefois « la nation de l'astérisque ».
Les données sur le cancer triple négatif représentent certainement un exemple de cette situation. Il y a des années, le risque de cancer était bien connu pour les populations afro-américaines aux États-Unis, mais au Canada, il n'y avait pas de données sur le risque considérablement plus élevé dans cette population. Il est intéressant de souligner qu'en ce qui concerne les « Amérindiens » — le terme utilisé dans ces études —, aucune donnée n'était disponible. Nous ne pouvions même pas faire de commentaires à ce sujet.
On ne peut pas utiliser l'absence ou la rareté des données pour se convaincre que le risque ne semble pas plus élevé. Je pense qu'il faut reconnaître ce risque et le mettre au premier plan, puis nous demander pourquoi nous élaborons des lignes directrices lorsque nous ne disposons même pas de renseignements adéquats sur ces populations que le gouvernement canadien est responsable d'entendre.
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En partenariat avec The Olive Branch of Hope, c'est ce que nous faisons depuis environ huit ans. Nous nous rendons dans les communautés noires de l'Ontario et nous organisons des événements virtuels en Nouvelle-Écosse et ailleurs au Canada pour informer les femmes noires sur le cancer du sein triple négatif.
Je tiens à préciser que lorsque j'ai présenté ma première demande de financement au Canada pour mon étude sur le cancer du sein triple négatif chez les femmes noires — je crois que c'était en 2013, et je n'ai pas obtenu de financement —, un évaluateur a déclaré que mon étude sur les femmes noires atteintes d'un cancer du sein triple négatif n'était pas pertinente dans le contexte canadien. Qu'on me dise à moi, qui suis chercheuse et survivante noire d'un cancer du sein, qu'étudier un sous-type de cancer du sein très agressif chez les femmes noires au Canada n'est pas pertinent dans le contexte canadien a constitué un grave affront pour moi et pour toutes les personnes noires au Canada. Cela m'a fait très mal.
Notre mission est devenue en partie de veiller à ce que chaque femme noire soit informée des risques qu'elle présente. Nous leur faisons remplir un document sur leurs antécédents familiaux. Comme l'a fait remarquer la Dre Caron, tout le monde n'est pas au courant de ses antécédents familiaux. Là encore, il y a le caractère inavouable. Bon nombre d'entre nous se sont fait dire que telle personne était morte de vieillesse. Dans les Caraïbes, les gens ne prononcent même pas le mot « cancer ». Ils disent qu'une personne avait le mot en « C ».
Nous devons être conscients des différences et nuances culturelles qui existent. C'est pourquoi, comme je l'ai dit, le manuscrit que nous rédigeons s'intitule « one size does not fit all », qui indique qu'une même approche ne convient pas à tout le monde.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie également beaucoup les témoins de leur contribution à cette importante étude.
D'ailleurs, pendant la semaine de relâche, une de mes activités a été d'assister à un déjeuner-conférence organisé par la Chambre de commerce et de l'industrie de la Haute‑Yamaska. C'était très intéressant. La conférence portait sur ce qu'on faisait quand le cancer frappait en entreprise. C'était organisé par la Fondation québécoise du cancer. La conférencière invitée était Mme Danièle Henkel, une femme d'affaires qui a eu un diagnostic de cancer du sein.
C'était intéressant, mais, selon ce que j'ai entendu en discutant après l'événement, au-delà des tabous qu'il reste à briser en entreprise et de la difficulté pour les femmes d'annoncer ce diagnostic, il y a unanimité pour que le dépistage commence à 40 ans.
Comme c'est ce que je comprends de vos remarques préliminaires, vous pouvez toutes, mesdames, répondre à la question.
J'entends qu'il y a beaucoup d'inquiétudes, mais, si l'on étend le dépistage aux gens de 40 ans alors qu'il manque déjà de ressources, que va-t-on faire pour s'assurer de ne pas diluer les services et de ne pénaliser personne? Comment voyez-vous cela? On parle d'un dépistage dès l'âge de 40 ans, mais il faut s'assurer que les ressources sont également augmentées pour offrir les services requis et que personne ne se sentira brimé par manque, précisément, d'accès aux ressources.
Vous avez aussi presque toutes parlé de l'accès aux ressources dans vos allocutions d'ouverture.
Mesdames Daniel, Sheppard, Kewayosh et les autres, vous pouvez répondre à ces questions.
J'ajouterai simplement que des recherches ont été menées dans le contexte de l'Ontario et que nous savons qu'il est difficile d'avoir accès à la mammographie. Nous savons que les femmes des Premières Nations qui vivent dans les réserves sont moins nombreuses à passer des mammographies, en particulier dans les collectivités éloignées.
Je pense qu'il s'agit également d'un appel à garantir le financement des services de santé non assurés. Nous parlons de l'accès, mais un financement adéquat est nécessaire pour les vols et les mesures de soutien permettant aux femmes de se rendre là où les mammographies ont lieu. Comme ce point n'a pas encore été soulevé, je tiens à le mentionner.
Je tiens également à réitérer un point que Mme Kewayosh a soulevé plus tôt, soit que nous savons que lorsque les femmes des Premières Nations reçoivent un diagnostic à un stade précoce — c'est‑à‑dire au stade 1 —, le taux de survie est faible. Je pense qu'il s'agit là d'un appel très important pour assurer un dépistage précoce et accorder une attention particulière aux soins de suivi.
Merci.
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Je pense que c'est une excellente question. Étant donné que le temps est limité, j'aimerais souligner quelques points. Encore une fois, les mots ont beaucoup d'importance. Il y a une différence entre l'accès à la mammographie de dépistage et l'utilisation de la mammographie de dépistage. Au chapitre des dépenses, des efforts, des rôles et des responsabilités, les choses sont bien différentes.
En Colombie-Britannique, nous faisons de notre mieux pour agir sur les deux plans, en améliorant l'accès d'un point de vue géographique, mais aussi en effectuant des mammographies de dépistage au moyen d'unités mobiles qui se rendent dans les collectivités rurales, éloignées, autochtones et nordiques de la province. L'accès s'en trouve grandement amélioré.
L'utilisation signifie qu'une femme est au courant de l'existence de cette ressource, qu'elle y fait confiance et qu'elle choisit de l'utiliser. Cela signifie qu'il y a des éléments à prendre en compte, comme la littératie en santé et la sécurité culturelle.
Lorsqu'il s'agit des coûts, cela devient très difficile. Je ne suis pas en mesure d'évaluer la valeur d'une vie humaine, mais nous devons également nous rappeler que non seulement la mammographie de dépistage permet de détecter le cancer à un stade précoce, mais qu'il y a également un aspect préventif.
Bon nombre des patientes que je vois et qui ont eu une mammographie anormale sont aiguillées vers un chirurgien. Je procède aux étapes suivantes. Souvent, il s'agit d'un CCIS, soit d'un carcinome canalaire in situ, qui est un carcinome in situ et de stade précoce, techniquement avant le stade 1. Cela peut empêcher le développement d'un carcinome infiltrant. Ou on peut être en présence d'hyperplasie canalaire atypique, ou HCA, d'un taux élevé de LDH, ou lacticodéshydrogénase, ou d'un carcinome lobulaire in situ, ou CLIS.
En fin de compte, il y a des observations anatomopathologiques qui ne révèlent pas la présence d'un cancer du sein infiltrant, mais elles modifient le profil de risque d'une femme. Elle sait alors qu'elle doit passer une mammographie chaque année, faire des autoexamens des seins et prendre rendez-vous avec son médecin de famille chaque année pour des examens physiques afin de prévenir le cancer du sein. La prévention du cancer du sein réduit la nécessité de recourir à la chirurgie, à la chimiothérapie, à l'hormonothérapie, à la radiothérapie et à tous les soins de santé requis pour les complications et les soins.
Enfin, en ce qui concerne les femmes dans la quarantaine, nous ne devons pas oublier que ces femmes s'occupent de leurs enfants et, souvent, de leurs parents. Elles sont au cœur de la société. Nous devons les protéger.
Je voudrais avoir l'air d'une femme quadragénaire, mais je n'en suis pas une. Je n'en tire aucun avantage personnel, si ce n'est qu'il y a dans ma vie des personnes que j'aime et que je veux protéger. Je suis fermement convaincue qu'il vaut la peine de faire une mammographie de dépistage à partir de la quarantaine et que le dépistage est adapté au risque de ce type de maladie maligne commune.
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Comme je l'ai dit, l'Association américaine de recherche sur le cancer est l'une des principales associations qui étudient tous les cancers depuis plus de trois ou quatre décennies. Une grande partie des données que beaucoup d'entre nous au Canada et dans le monde utilisent proviennent de cette association, parce qu'elle recueille des données fondées sur l'origine ethnique et la race depuis 1975, ce qui est un peu bizarre, compte tenu de ce que nous pensons de la culture américaine.
Comme je l'ai dit, en 2020, je crois, cette association a publié un rapport dans lequel elle affirmait que le racisme était désormais un déterminant social de la santé. Elle n'a pas seulement tenu compte des traumatismes hérités de l'histoire. Elle a aussi tenu compte des sources de traumatismes actuelles, comme le profilage racial. Qu'une personne soit dans le système de santé ou qu'elle soit au volant de sa voiture, le profilage racial est présent dans tous les scénarios.
Elle se penche également sur les préjudices causés par le racisme environnemental au sein des communautés. Il y a le fait que bon nombre de ces communautés, noires ou autochtones, se trouvent dans des endroits où il y a des risques biologiques, par exemple, et que des décharges de matières toxiques sont peut-être situées à proximité. Elles ont très peu accès aux soins de santé, puis elles sont exposées à des produits chimiques toxiques.
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Nous reprenons les travaux.
Le Comité reprend sa réunion sur l'étude du dépistage du cancer du sein chez les femmes de 40 ans.
J'ai quelques observations supplémentaires à faire aux nouveaux témoins avant de commencer.
Veuillez s'il vous plaît attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Si vous participez à la réunion par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro, et veuillez le mettre en sourdine lorsque vous ne parlez pas.
Vous pouvez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix. Des services d'interprétation sont offerts. Vous pouvez choisir d'entendre le son du parquet, l'anglais ou le français en cliquant sur le bouton d'interprétation au bas de votre écran. Si vous n'entendez plus l'interprétation pour une raison ou une autre, veuillez m'en informer immédiatement.
J'aimerais maintenant vous présenter notre deuxième groupe de témoins.
Nous recevons les représentantes du Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs: la Dre Guylène Thériault et la Dre Donna Reynolds, toutes deux médecins, qui se joignent à nous par vidéoconférence.
Nous allons maintenant entendre votre déclaration préliminaire. Est‑ce que l'une d'entre vous s'en chargera, ou est‑ce que vous allez partager votre temps? Allez‑y.
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Je vous remercie, madame la présidente, ainsi que tous les députés présents aujourd'hui, d'avoir invité le Groupe d'étude canadien à discuter des recommandations provisoires de 2024 sur le dépistage du cancer du sein chez les femmes, en particulier les femmes dans la quarantaine. Nous accueillons avec plaisir les commentaires du Comité alors que nous travaillons à la finalisation de la ligne directrice.
Je m'appelle Guylène Thériault. Au cours des 28 dernières années, j'ai travaillé comme médecin de famille dans les régions urbaines, rurales et éloignées du Québec, tout en enseignant à plusieurs générations de futurs médecins. Je préside le Groupe d'étude ainsi que son groupe de travail sur la mise à jour de la ligne directrice sur le dépistage du cancer du sein.
En plus d'être titulaire d'un doctorat en médecine, je suis titulaire d'un diplôme en médecine factuelle de l'Université d'Oxford.
Je suis accompagnée aujourd'hui de la Dre Donna Reynolds, qui est elle aussi médecin de famille. La Dre Reynolds est titulaire d'un diplôme spécialisé en santé publique et d'une maîtrise en épidémiologie; elle participe également à des activités d'enseignement et de recherche. Elle est la vice-présidente par intérim du Groupe d'étude.
Nous sommes toutes deux bénévoles au sein du Groupe d'étude. Au cours des huit dernières années, nous avons travaillé à l'élaboration de lignes directrices sur les soins de santé préventifs pour les cliniciens en soins primaires au Canada. Je sais que vous avez déjà reçu des témoignages sur ce sujet important, et que le Groupe d'étude, ses membres et la ligne directrice provisoire ont fait l'objet de certaines déclarations préoccupantes.
Comme cela a été le cas pour les témoignages précédents, je vous demande, madame la présidente, de veiller à ce que nos discussions d'aujourd'hui se déroulent dans un environnement respectueux.
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Bien sûr, madame la présidente.
Le cancer du sein est une maladie terrible qui touche de nombreuses vies. En tant que médecins, la Dre Reynolds et moi avons toutes deux constaté la peur ressentie par nos patientes et leurs familles. Si les progrès considérables réalisés dans le traitement du cancer du sein au cours des dernières décennies ont permis de réduire considérablement le taux de mortalité, nous sommes pleinement conscientes qu'il reste encore beaucoup à faire. Nous sommes convaincues que nous pouvons faire mieux pour les femmes canadiennes.
Il est clair que de nombreux malentendus subsistent. Celui que je dois éclaircir dès maintenant est la différence entre le dépistage et le diagnostic. Les personnes qui présentent des symptômes susceptibles d'être liés à un cancer du sein, comme une bosse, doivent faire l'objet d'un examen. Même si cet examen comprend une mammographie, il ne s'agit pas pour autant d'un dépistage, et les lignes directrices du groupe d'étude ne s'appliquent pas dans un tel cas. Je tiens à souligner l'importance de ce point: toute personne présentant un symptôme doit consulter un professionnel de la santé.
Les données relatives au dépistage sont complexes, nuancées et nécessitent une interprétation prudente et transparente. C'est pourquoi le groupe d'étude a entrepris un examen complet des données, y compris des études observationnelles récentes. En analysant toutes ces données, nous avons constaté que le dépistage des femmes de 40 à 49 ans sur une période de 10 ans permettait d'éviter environ un décès du cancer du sein pour 1 000 femmes dépistées. Ce bénéfice est relativement constant, qu'il s'agisse d'essais cliniques randomisés plus anciens, d'études observationnelles récentes ou de l'exercice de modélisation que nous avons commandé.
Qu'en est‑il des préjudices du dépistage dans ce groupe d'âge? Les données que nous avons recueillies montrent que le dépistage entraîne un surdiagnostic du cancer du sein chez deux personnes sur 1 000, et que 368 femmes — soit plus d'un tiers des femmes dépistées — doivent subir des examens supplémentaires, notamment des mammographies de suivi, des échographies ou des biopsies, pour se faire dire qu'elles n'ont pas de cancer. Il s'agit de ce que certains appellent de « faux positifs ». De nombreux praticiens et patients sont surpris par ces chiffres.
Pour nous aider à comprendre ce que cela signifie pour les patientes, nous avons commandé une analyse complète des études sur leurs valeurs et préférences. Que choisiraient-elles de faire, une fois informées des bénéfices et des préjudices du dépistage ? Les données ont montré qu'une majorité de patientes dans la quarantaine estiment que les préjudices sont plus importants que les bénéfices. Nous savons toutefois, d'après les données disponibles, qu'il existe une certaine variabilité. Certaines veulent être dépistées, d'autres non.
C'est pourquoi notre recommandation commence par affirmer que le dépistage du cancer du sein est un choix personnel. Elle précise que si une personne est consciente des bénéfices et des préjudices du dépistage et qu'elle souhaite se faire dépister, elle doit avoir accès à une mammographie.
La recommandation du groupe d'étude vise donc à donner aux femmes le pouvoir de prendre des décisions éclairées concernant leur santé. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise décision; la bonne décision pour la femme est celle qui correspond à ses valeurs, à ce moment‑là.
Je vous invite maintenant à me faire part de vos questions et de vos commentaires.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Nous avions hâte de vous voir, mesdames Thériault et Reynolds. Le Comité avait vraiment hâte d'entendre votre point de vue. Je sais qu'il va y avoir beaucoup de questions sur les recommandations que vous vous apprêtez à faire.
Je pense sentir assez correctement le pouls de la salle pour vous dire que les députés ici sont assez en accord pour mettre en avant un dépistage précoce, à partir de l'âge de 40 ans.
Par ailleurs, madame Thériault, contrairement à ce que vous nous dites, vous faites l'unanimité, mais contre votre directive. Toutes les personnes qui sont venues nous rencontrer ici, tous les témoins, les survivantes, celles qui ont eu des difficultés atroces à traverser les dédales administratifs pour exiger des examens et qui ont dû se battre pour en avoir, toutes ces personnes qui sont passées ici, y compris le groupe d'experts qui s'est adressé à nous tout à l'heure, nous disent qu'il faut faire du dépistage à partir de l'âge de 40 ans.
Je suis une ancienne députée et ministre du gouvernement du Québec. À un moment donné, les choses sont faciles à comprendre. Dans la balance, il y a, d'un côté, l'inconvénient d'une anxiété de vivre des diagnostics et des examens à répétition, et peut-être même la question du coût, et, de l'autre côté, l'avantage d'avoir une idée ou une image claire de ce qui nous arrive, ne serait-ce que pour nous rassurer. Il me semble que le dépistage à partir de 40 ans est la moindre des choses qu'on puisse faire aujourd'hui. De plus, cette semaine, certains articles de journaux disaient que les quarantenaires ont de plus en plus de cancers qu'on ne voyait pas dans ce groupe d'âge auparavant. Je ne parle pas nécessairement du cancer du sein, mais de toutes sortes de cancers.
Comment réagissez-vous à cela? Que pouvez-vous nous dire, ce matin, qui va nous convaincre que votre directive de ne pas commencer le dépistage à 40 ans serait la bonne chose à faire, alors que tout le monde, y compris les provinces au Canada — il ne reste que le Québec à se joindre aux autres — disent le contraire de ce que vous nous dites?
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les deux témoins d'être avec nous aujourd'hui pour répondre à nos questions.
Je crois que je peux parler au nom des Canadiens et dire que les nouvelles lignes directrices étaient très décevantes pour les femmes ou pour toute personne qui risque d'avoir le cancer du sein.
J'aimerais vous poser quelques questions.
Quels efforts avez-vous déployés pour veiller à ce que les lignes directrices traitent toutes les Canadiennes qui présentent un risque de cancer du sein de façon égale?
Vous avez parlé des données probantes. Bien sûr, les États-Unis ont procédé en fonction de leurs propres données. Pourquoi n'avez-vous pas tenu compte de ces données? D'après ce que nous avons entendu, les Canadiennes ou les femmes qui vivent au Canada ne seront pas traitées de façon égale. Pourquoi?
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Madame la présidente, il est très intéressant que je puisse apporter une précision à ce sujet.
Pour chacune de nos lignes directrices sur le dépistage du cancer, nous examinons l'équilibre entre les avantages et les inconvénients. L'un des inconvénients sera ce que l'on appelle un « faux positif », une expression que nous avons renommée « test supplémentaire sans cancer du sein ».
L'autre inconvénient est le surdiagnostic.
Quand on regarde les chiffres concernant les femmes dans la quarantaine que j'ai fournis dans ma déclaration liminaire, et que vous pouvez très facilement trouver sur notre site Web, sur le diagramme de 1 000 personnes, vous constatez que si vous dépistez 1 000 femmes âgées de 40 à 49 ans pendant 10 ans, vous éviterez un décès dû au cancer du sein parmi ces 1 000 femmes. De ce nombre, 368 d'entre elles devront subir des tests supplémentaires et deux seront surdiagnostiquées. Lorsque nous présentons ces données aux femmes — et quand je dis « nous », je ne parle pas du groupe d'étude, mais de plus de 86 études sur le choix du dépistage du cancer du sein —, nous avons constaté que les femmes dans la quarantaine peuvent estimer que les inconvénients sont supérieurs aux avantages.
Nous avons reconnu que c'est très variable. Certaines femmes peuvent vouloir être dépistées et d'autres non. C'est pourquoi nous avons formulé cette recommandation.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Mesdames, je confirme que le Comité avait bien hâte de vous interroger.
Mme Caron, qui faisait partie du groupe de témoins précédent, a dit qu'il y avait une différence entre les services disponibles et les services recommandés. Ces paroles me sont restées en tête, d'autant plus que c'est en lien avec notre étude.
Vous êtes ici aujourd'hui, mais le Comité permanent de la santé a aussi mené une étude sur la santé des femmes. J'ai eu des discussions avec mon collègue M. Thériault, qui siège au Comité permanent de la santé. J'ai moi-même participé à l'étude sur la santé des femmes, et je sais que la recommandation visant le dépistage dès l'âge de 40 ans se trouve dans le rapport. D'autres comités se sont penchés sur la question. Plusieurs témoins nous en ont aussi parlé.
J'aimerais vous poser des questions qui proviennent de survivantes ou de personnes qui vivent avec le cancer. Qui avez-vous consulté? Vous êtes-vous assurées que les femmes chez qui on observe un plus haut taux de cancer ont été représentées? Vous êtes-vous assurées de la diversité? On a parlé de la différence entre les femmes blanches, les femmes autochtones, les femmes racisées et les femmes provenant de l'Afrique. Les femmes ont donc différents historiques et différents bagages; pour certaines, il y a des antécédents familiaux, et pour d'autres, non. Êtes-vous allées chercher des points de vue diversifiés de la part de survivantes ou de gens qui vivent avec le cancer?
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Madame la présidente, je remercie la députée de cette question. Je vais répondre en français.
Comme je l'ai expliqué, il y avait une diversité culturelle tant au sein des membres du Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs qu'au sein du groupe de patients impliqués. Quant à l'expertise au sein de notre groupe, quatre experts ont participé à nos travaux du début jusqu'à la fin. Il y avait un oncologue, un radio-oncologue, un radiologiste et un chirurgien.
Comme je l'ai déjà dit, à l'été 2023, pendant un mois, nous avons permis à toute personne voulant nous transmettre de l'information ou des études de le faire. En septembre 2023, nous avons mis en commun nos connaissances. Par la suite, pendant plus de deux mois, nous avons pu recevoir des commentaires, des références, et le reste, pour améliorer nos conclusions ou nos recommandations.
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Je suis désolée de vous interrompre; mon temps est limité.
Je veux juste dire que Mme Holland a reçu son diagnostic à l'âge de 40 ans, je crois. Elle est ici aujourd'hui grâce au diagnostic précoce.
Nous avons entendu plus tôt un témoin, Mme Daniel, qui a déclaré que les communautés noires et autochtones avaient du mal à obtenir un diagnostic. Une femme autochtone a été diagnostiquée. Elle a découvert une masse à l'âge de 22 ans, et son cas a été remis à plus tard. On lui a dit de rentrer chez elle et de prendre de la T3, parce que c'était juste une douleur. À l'âge de 24 ans, elle est retournée à l'hôpital et, bien entendu, il s'agissait d'un cancer du sein.
Ma question est la suivante. Je viens du milieu financier, et si quelqu'un venait me voir pour un prêt hypothécaire parce que je suis une experte dans ce domaine, je serais mieux équipée pour diagnostiquer et comprendre ses besoins.
Je consulte mon médecin de famille. J'ai récemment été opéré au genou, et elle a dû me diriger vers un spécialiste. Pourquoi ce groupe d'étude ne compte-t‑il pas des spécialistes qui comprennent que la vie des femmes est vitale et importante pour la communauté?
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Merci, madame la présidente.
Merci à vous toutes d'être ici pour répondre à nos questions aujourd'hui. Je sais que votre rôle au sein de ce groupe d'étude a été scruté à la loupe.
J'allais également poser une question sur le manque d'expertise au sein du groupe, car de nombreux témoins nous ont dit que vous n'aviez pas d'experts en radiologie, en oncologie ou dans d'autres domaines, en particulier le cancer du sein. Vous y avez répondu en partie. Si vous avez quelque chose à ajouter, n'hésitez pas à le faire.
J'ai parlé en particulier avec une radiologiste qui se spécialise dans le cancer du sein. Elle a dit avoir eu l'occasion d'examiner les conclusions du groupe d'étude, mais que si elle y participait, il allait falloir qu'elle ajoute son nom au document, et elle n'aurait pas pu le retirer si elle n'approuvait pas les conclusions. Elle a dit que les experts évitaient d'être consultés par le groupe d'étude parce qu'ils ne pouvaient pas dire s'ils approuvaient ou non ses conclusions.
Que répondez-vous à cela?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
J'aimerais revenir à ce que je disais au sujet de l'échantillon, parce que je sais que vous vous êtes appuyés sur d'autres recherches, et toutes les recherches sont fondées sur des échantillons.
Je vais citer encore une fois la Dre McKerlie. C'était dans la lettre que nous avons envoyée.
Elle a dit que les études auxquelles on a accordé la priorité lors de l'élaboration des recommandations provisoires étaient non seulement désuètes, mais qu'elles étaient basées sur un échantillon composé à 98 % de femmes blanches. Cela signifie que vous saviez sans doute... Je suppose que si vous examinez la recherche, vous voulez savoir quel est l'échantillon utilisé dans le cadre de cette recherche.
J'aimerais revenir à quelque chose que vous avez dit au sujet de ce que vous avez constaté chez les femmes noires et autochtones, à savoir que seules les femmes philippines avaient des taux plus élevés. Comment pouvez-vous tirer cette conclusion, alors que seulement 2 % de l'échantillon des données recueillies n'étaient pas des femmes blanches?
N'êtes-vous pas d'accord avec moi pour dire que c'est un échantillon trop petit pour fonder une recommandation générale en matière de dépistage?
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Merci, madame la présidente.
Je tiens à vous remercier de prendre le temps de comparaître ici.
Je pense qu'il est assez clair à ce stade que les Canadiens ne font pas confiance à ce que vous avez publié. Les Canadiennes ne devraient pas se fier à ce que vous avez publié. En fait, la plupart des provinces ont déterminé que vos lignes directrices ne valaient pas la peine et ont modifié leurs directives elles-mêmes.
La plus grande comparaison avec notre pays, ce sont les États-Unis, qui ont abaissé le seuil à 40 ans. Vous avez complètement ignoré les raisons qui les ont menés à prendre une telle décision.
Vous ne cessez d'essayer de dire que les préjudices causés par le dépistage du cancer du sein sont plus graves que le fait qu'il sauve la vie de certaines femmes. C'est extrêmement préoccupant. En fait, les préjudices que vous avez été en mesure de décrire au Comité se résument à de l'anxiété. Franchement, les femmes peuvent gérer de l'anxiété.
J'ai dû vivre la majeure partie de ma vie — en fait, toute ma vie d'adulte — sans ma mère, parce qu'elle a eu un cancer du sein et qu'elle est décédée à 49 ans, avant que le dépistage ne lui permette de savoir qu'elle avait un cancer. Elle serait peut-être encore là aujourd'hui si elle avait découvert son cancer avant qu'il ne soit rendu au stade 4 et qu'il ne lui reste pratiquement plus aucune option. Elle a vécu 11 mois après son diagnostic de cancer du sein de stade 4.
Je n'accepterai pas que l'anxiété et les faux positifs pèsent aussi lourd que la mort d'une femme.
Selon mes calculs approximatifs, une personne mourra. Cela signifie 400 décès de plus. Selon votre étude, ce serait acceptable parce que seulement 400 femmes vont mourir. Je ne sais pas s'il y a quelqu'un autour de cette table qui est d'accord pour laisser 400 femmes de plus mourir parce que le stress et l'anxiété sont trop importants.
Qu'avez-vous à dire à ces femmes et aux familles de ces femmes qui doivent maintenant vivre avec cela?
Cela met fin à la deuxième heure de témoignages.
Au nom du Comité, je tiens à vous remercier toutes les deux de votre présence ici aujourd'hui et de vos réponses à certaines questions. Merci. Vous pouvez partir. Je vous suis vraiment reconnaissante de votre présence ici aujourd'hui.
Pour les députés présents dans la salle, j'ai mentionné que nous avions quelques questions d'ordre administratif à régler. Je sais que nous sommes pressés par le temps, car il est déjà 13 h 15. Il y a juste deux ou trois petites choses.
Nous devions nous pencher sur les instructions de rédaction pour notre rapport sur le cancer du sein mercredi prochain. Ce sera reporté au 4 décembre, compte tenu de la réunion supplémentaire qui se tiendra le 2 décembre.
De plus, nous avons reçu une demande de réunion informelle d'une délégation de femmes parlementaires du Parlement ukrainien. Cette demande vous a été transmise par la greffière le 7 novembre. Cette délégation est en visite à Ottawa, et elle a demandé à nous rencontrer pendant une heure le mercredi 27 novembre, en après-midi. Son horaire est chargé ce jour‑là, mais la délégation aurait une heure à nous accorder pendant la réunion de notre comité. Le Comité est‑il d'accord pour que cette délégation vienne nous rencontrer de 16 h 30 à 17 h 30?
D'accord, c'est un oui.
De plus, la nouvelle étude sur la violence à l'égard des membres de la communauté 2ELGBTQI+ devait commencer le 27 novembre, mais comme nous comptons maintenant accueillir la délégation ukrainienne et que nous avons ajouté à notre calendrier l'étude sur le cancer du sein, nous la commencerons une semaine plus tard que prévu. Est‑ce que cela vous convient?
Oui. D'accord.
Ensuite, le Comité est‑il d'accord pour que nous assumions les frais d'accueil de la réunion informelle? Nous pourrons simplement passer de l'une à l'autre.
D'accord. Je vous remercie.
En conclusion, comme l'étude sur la violence à l'égard des membres de la communauté 2ELGBTQI+ commencera un peu plus tard, nous allons devoir repousser la date limite pour soumettre des mémoires à ce sujet. Nous avons entendu un peu plus tôt que nous voulions nous assurer d'avoir suffisamment de temps pour recevoir des mémoires, alors pouvons-nous reporter la date au mercredi 11 décembre? La date limite actuelle est le 2 décembre.
Nous ne faisons que tout repousser un peu. Nous enverrons un calendrier à jour à tout le monde. Je sais qu'il y a eu des changements, mais je voulais m'assurer que nous étions tous d'accord pour accueillir cette délégation, parce que c'était l'élément en suspens qui risquait de changer la donne.
D'accord. C'est formidable.
Y a‑t‑il une motion pour...
Madame Damoff, allez‑y.