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Madame la Présidente, c'est un plaisir de prendre la parole sur une question très importante. Je défends la classe moyenne canadienne et ceux qui aspirent à en faire partie de façon très importante, pratiquement depuis 2016, quand nous sommes arrivés au pouvoir et que nous avons présenté notre premier budget. Je ne dis pas cela à la légère. Une grande partie du dossier commercial consiste à dire d'emblée que le Canada est une nation commerçante. Nous dépendons des exportations et du commerce mondial plus que n'importe quel autre pays et cela a vraiment contribué à faire du Canada le pays qu'il est aujourd'hui. Nous disposons d'une main-d'œuvre incroyable dans une multitude de secteurs d'activités, que nous soutenons au moyen de matières premières, de produits et de services dans le monde entier. J'ai toujours été un fervent défenseur de l'importance du commerce international, qui est si important pour nous tous.
Je trouve intéressant que le Parti conservateur veuille parler de commerce aujourd'hui, quand nous pensons au Parti conservateur, surtout au cours des dernières années, et aux positions politiques qu'il a défendues, puis à ce que nous avons fait comme gouvernement. Sous la forme d'une question, j'ai fait savoir aux conservateurs que j'aimerais en dire plus sur certaines choses dont nous avons été témoins au cours des neuf dernières années. Par exemple, les gens devraient savoir qu'aucun autre gouvernement dans l'histoire du Canada n'a conclu autant d'accords commerciaux avec d'autres pays que notre gouvernement, ce qui a eu un impact profond et positif pour tous les Canadiens dans toutes les régions, car cela crée des emplois et des possibilités de manière réelle et tangible. C'est également une invitation aux autres pays à considérer le Canada comme un lieu d'investissement.
En 2023, le Canada se classait en tête du G7 pour les investissements étrangers par habitant. Avec les mêmes critères, le Canada occupait le troisième rang mondial. Quand le secteur privé, les organismes à but non lucratif et d'autres ordres de gouvernement, que toute une combinaison d'éléments dans le monde, s'intéressent au Canada et disent qu'ils veulent y investir, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, dont le suivant: au cours des neuf dernières années, le gouvernement a réussi à négocier et à faire signer des accords commerciaux, ce qui a un effet très positif sur toutes les collectivités du Canada.
Quand nous entendons parler des États-Unis et des tarifs douaniers que le président désigné Trump se propose d'instaurer, nous repensons à son premier mandat où il avait adopté une ligne très dure face à laquelle les conservateurs avaient cédé presque instantanément. Ils critiquaient le gouvernement et lui demandaient, par exemple, de faire tout ce qu'il fallait, de capituler et d'arriver à un accord. Il n'y a pas si longtemps que le président Trump a, pour la première fois, mis le Canada au défi et contesté ses politiques commerciales. Nous n'avons pas écouté les conservateurs. Au lieu de cela, nous avons donné la priorité aux Canadiens et poursuivi les négociations.
J'ai notamment dit quelque chose dans le passé, auquel je continue de croire aujourd'hui, et qui a été confirmé lors d'une récente mission commerciale à laquelle j'ai participé, à savoir que le Canada, en tant que pays, a les meilleurs négociateurs commerciaux au monde. Ils n'ont pas leurs pareils et ils possèdent collectivement une expérience très concrète.
En tant que gouvernement, nous avons indiqué très clairement que nous allons faire passer les intérêts des Canadiens et des travailleurs en premier dans toutes les négociations commerciales, contrairement au Parti conservateur et au qui a pris la décision à l'époque de capituler.
Une des différences entre le et le gouvernement réside dans la façon dont ils traitent le commerce. Le chef du Parti conservateur clame, à presque toutes les tribunes à sa disposition, que rien ne va plus au Canada. Il joue le jeu du président désigné sur de nombreuses questions, comme celle de la gestion des frontières. Il y a tellement d'hypocrisie dans la mésinformation que propage le chef du Parti conservateur.
Nous parlons du commerce entre le Canada et les États‑Unis, et le se promène en disant, par exemple, que nous ne pouvons rien faire pour nos frontières et que notre système frontalier est fragilisé. Tout d'abord, c'est faux. Ce n'est tout simplement pas vrai. Ensuite, on pourrait penser qu'il négocie au nom de Donald Trump et des États‑Unis. C'est honteux de le voir adopter une telle attitude. Si les députés veulent un troisième exemple, ils se rappelleront que, quand il faisait partie du gouvernement et du Cabinet, il avait alors pris la décision de réduire les services de contrôle à la frontière, qu'il s'agisse des chiens renifleurs ou tout simplement du nombre d'agents des services frontaliers. Il a opéré des compressions importantes. Nettement plus que mille postes d'agent des contrôles frontaliers ont été supprimés. C'est incroyable.
Nous avons maintenant un , un perroquet de Donald Trump dans le cadre des négociations, qui déclare à tout venant qu'il n'y a aucun contrôle frontalier au Canada et que le pays est dysfonctionnel; pourtant, c'est lui qui, quand il faisait partie du Cabinet, a opéré d'importantes compressions qui ont causé beaucoup de dommages. Nous, en tant que gouvernement, avons remédié à ces compressions, et nous n'avons pas capitulé, comme les conservateurs nous exhortaient à le faire au cours du premier mandat de Donald Trump. Ce sont là des faits.
Ensuite, nous voyons le faire une tournée du pays avec sa flopée de slogans pour essayer de créer la fausse impression que rien ne va plus au Canada.
Une voix: Quelle honte!
M. Kevin Lamoureux: C'est honteux, madame la Présidente.
En tant que gouvernement du Canada, nous devrions adopter une approche du type « Équipe Canada ». Il y a des aspects qui sont plus importants aux yeux des Canadiens, par exemple notre mode de vie et la nécessité de travailler à l'unisson lorsqu'il s'agit de négocier avec les États‑Unis dans le dossier du commerce. Au lieu de se faire un allié du président désigné Trump, le devrait envisager d'être un allié des Canadiens pour gérer le besoin de conclure avec les États-Unis un accord négocié qui soit équitable et bon pour les Canadiens et qui accorderait la priorité à ceux‑ci.
Le n'a pas démontré cela concrètement. Il crée peut‑être de beaux slogans qu'il arrive manifestement à diffuser sans se soucier du lendemain, mais lorsqu'il s'agit de servir les Canadiens de façon concrète et stimulante, je dirais que le chef du Parti conservateur laisse à désirer. Telle est la réalité. Le commerce est très important parce qu'il engendre des emplois et des possibilités, que ce soit dans l'industrie tertiaire et dans le domaine de la fabrication d'engins, ou qu'il s'agisse de la sécurité alimentaire.
J'ai eu l'occasion plus tôt ce mois‑ci de faire partie d'une mission commerciale aux Philippines. C'était une magnifique occasion, et je suis reconnaissant d'avoir accompagné la qui a accompli un magnifique travail. Grâce à la diplomatie, nous avons réussi à produire ce qui est sans doute, selon le président Marcos, une des plus grandes missions commerciales qu'il ait connues en de nombreuses années aux Philippines. Ce qui est arrivé...
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Madame la Présidente, je sais que les conservateurs n'ont pas forcément envie d'entendre ce que j'ai à dire en raison de leur bilan lamentable dans le dossier de l'Ukraine et d'autres accords commerciaux, mais nous pourrions continuer sur cette lancée après mon intervention.
Après cette interruption, je reviens à une initiative qui est très importante pour moi. Depuis de nombreuses années, j'encourage et je défends l'amélioration des relations commerciales entre le Canada et les Philippines. C'est pour cela que j'ai été ravi de participer à une mission commerciale aux Philippines, où la a été une hôte absolument remarquable, à tel point que même le président Marcos s'est prononcé sur l'ampleur de la mission commerciale, car c'était la plus importante qu'il ait vue depuis des années.
Il y avait 800 participants, autant du Canada et que des Philippines. Ces entreprises et ces personnes se sont réunies dans ce que j'ai décrit comme une espèce de « speed dating » entre des entreprises qui créaient des liens, le tout dans le seul but d'accroître les possibilités pour les deux pays de développer leurs échanges commerciaux. Il y a deux ou trois choses que je voudrais particulièrement mettre en évidence.
Grâce au succès qu'a connu cette mission commerciale, la et le gouvernement ont finalement annoncé que nous entamions des discussions exploratoires en vue d'un accord commercial entre le Canada et les Philippines. C'est une bonne nouvelle pour les deux pays. Il y a tellement de possibilités qui s'offrent à nous. Au début de l'année, en février, j'étais aux Philippines avec le , et nous avons ouvert un bureau du commerce pour l'agriculture afin de déterminer comment le Canada pourrait jouer un rôle important aux Philippines par l'intermédiaire de son bureau de Manille. Ce bureau s'occupe des débouchés commerciaux dans le secteur agricole pour les quelque 30 pays de l'Asie‑Pacifique.
Il ne fait aucun doute que les relations entre le Canada et les Philippines continuent de se développer et n'ont jamais été aussi bonnes que celles que nous entretenons aujourd'hui avec le gouvernement, et nous allons continuer à les faire progresser. Je crois savoir que ces discussions exploratoires pourraient commencer dès le mois de janvier. Je peux assurer à la Chambre que je continuerai à réclamer cet accord commercial, tout comme j'ai fait la promotion de l'accord commercial entre le Canada et l'Ukraine.
Revenons à l'accord commercial entre le Canada et l'Ukraine. Je me souviens des débats houleux qui ont eu lieu à la Chambre des communes lorsque le président ukrainien nous a rendu visite, en pleine guerre, pour signer un accord commercial avec le Canada. Sa visite nous a montré pourquoi il était urgent pour l'Ukraine de signer cet accord. C'était tellement important et, en fin de compte, quand j'y pense, tous les députés, sauf les conservateurs, ont voté en faveur de cet accord.
Je pense que les Canadiens, en dehors de la bulle d'Ottawa, ont été stupéfaits de voir que le tout premier accord commercial auquel les conservateurs se sont opposés était celui qui mettait à jour l'accord commercial entre le Canada et l'Ukraine. Il était incroyable de voir les conservateurs se lever les uns après les autres pour voter contre l'Ukraine, alors qu'au même moment, les députés du NPD, du Parti vert, du Bloc québécois et, bien sûr, du Parti libéral reconnaissaient l'intérêt de cet accord commercial avec l'Ukraine. Je ne peux pas croire que les conservateurs se sont prononcés contre cet accord.
Pourquoi le commerce est-il important? Je vais donner un exemple concret. L'industrie porcine du Manitoba fait partie des secteurs dont je parle souvent. C'est un secteur extraordinaire qui a littéralement créé des milliers d'emplois au Manitoba. Il est très concentré dans la ville de Winnipeg, où il a créé des milliers d'emplois, notamment à Brandon et à Neepawa, sans parler de nombreuses localités rurales où l'on élève les porcs.
Je peux dire aux députés que l'industrie porcine souhaite vivement que le commerce se développe. Au Manitoba, ce secteur est axé sur l'exportation. Cette activité comporte de nombreux aspects, mais ce qu'il faut retenir, c'est qu'il est essentiel de trouver des débouchés pour l'industrie porcine. J'interviendrai toujours pour défendre et promouvoir cet objectif.
Il suffit de jeter un coup d'œil au secteur. Je crois que huit millions de porcs naîtront au Manitoba. La province a une population d'un peu moins de 1,4 million d'habitants, mais huit millions de porcs. Je suis sûr que les députés peuvent faire le calcul et qu'ils comprennent que le porc est un produit d'exportation. Des entreprises comme HyLife, qui ont créé des centaines d'emplois dans la région de Neepawa, sont largement tributaires des exportations. Des représentants de HyLife et de Maple Leaf participaient à la mission commerciale aux Philippines. Maple Leaf a une belle usine à Brandon qui emploie plus de 1 000 personnes, et une autre à Winnipeg qui a encore davantage d'employés. Ce sont des emplois directs, mais aussi indirects, et tous ces emplois sont très importants.
Prenons pour exemple Winnipeg. New Flyer est un fabricant d'autobus de classe mondiale qui a des marchés d'exportation aux États‑Unis et qui distribue ses produits dans tout le Canada. Les autobus destinés aux transports en commun que nous produisons sont parmi les meilleurs au monde, sinon les meilleurs. C'est un fait, car on peut voir les produits de New Flyer dans les rues d'Ottawa. Cette entreprise est tributaire de l'exportation. Elle a besoin de ce genre d'accords commerciaux, car ils sont déterminants.
Je dirais aux députés qu'avec une administration libérale, ils n'ont pas à craindre que le gouvernement capitule comme le ferait le du Parti conservateur, ou le Parti conservateur en général, dans des négociations avec les États‑Unis, l'Europe ou toute autre partie du monde. Nous comprenons la véritable valeur du commerce. Nous continuerons à nous battre pour cela, car des emplois sont en jeu. Le commerce rend la classe moyenne plus forte et plus saine. C'est ce que nous voulons. Nous continuerons, même si les conservateurs cherchent à dévier l'attention. Nous ferons passer les intérêts des Canadiens d'abord, de manière très concrète. Nous pouvons voir les résultats tangibles des mesures que le gouvernement a prises, en particulier en matière de commerce.
J'espère que j'aurai plus de temps pour en parler plus tard. Cela dit, j'ai un sous-amendement à proposer, avec l'appui de la députée de Waterloo:
Que l'amendement soit modifié par substitution, aux mots « 24 heures », des mots « 48 heures ».
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Madame la Présidente, je suis très honoré de me lever aujourd'hui dans le Parlement du 51
e État américain, bien que ce soit en l'absence du gouverneur. Je mets cette boutade de côté.
Je pense que nous avons ici affaire à une question qui est réellement importante et préoccupante. Soyons clairs, il ne faut pas jouer à l'autruche, mais il ne faut pas non plus sortir les épouvantails. On est encore en train de faire des commentaires sur cette menace tarifaire. Malgré tout, nous parlons encore de questions hypothétiques, et même très hypothétiques. On se base sur un message qui a été publié sur le réseau Truth Social, mais il fallait lire la suite du message. Cela a été vu comme une annonce selon laquelle ces tarifs seraient imposés le 20 janvier, dès que M. Trump deviendrait président des États‑Unis. Or, quand on lit la totalité du message, on constate qu'il est plutôt indiqué que des tarifs seront imposés à moins que des changements profonds soient mis en place à la frontière par le Mexique et par le Canada.
Je pense aussi qu'on doit regarder le parcours de M. Trump, notamment dans le milieu des affaires, ainsi que la vision qu'il a toujours entretenue, que ce soit comme candidat ou comme président au cours de son premier mandat. Même si on peut considérer sans trop se tromper que M. Trump aura changé profondément la politique, qu'il l'aura innovée, sa vision des relations internationales est très traditionnelle, finalement. C'est une vision des années 1990 d'une époque « pré-mondialisation » prétendument heureuse. On s'est mis à croire qu'il y aurait un ordre mondial, une citoyenneté mondiale, des règles mondiales qui allaient mettre fin à toutes les rivalités, qui allaient mettre fin aux intérêts nationaux, voire mettre fin aux nations. On n'en est plus du tout là. M. Trump a toujours eu cette vision qui était beaucoup plus traditionnelle, celle d'un affrontement et de négociations entre souverainetés avec leurs rapports de force.
Même si cette annonce n'en est pas une en soi, elle peut être considérée comme étant préoccupante. On peut quand même présumer tout simplement que la future administration américaine, le futur président affirme son rapport de force et négociera ensuite avec ses partenaires pour obtenir quelque chose. On le voit clairement dans sa position, sur laquelle on peut ne pas être d'accord. La position de M. Trump sur une multitude de conflits mondiaux, notamment la guerre en Ukraine, nous permet de constater que, selon sa vision, chaque côté doit faire des concessions. On peut supposer très fortement que c'est ce qui se passe en ce moment.
Il n'empêche que, pour le Bloc québécois, pour le mouvement indépendantiste en particulier, la relation commerciale, la relation économique avec les États‑Unis est fondamentale. C'est un calcul historique qui aura été fait. C'est un pari qui aura été fait par le mouvement indépendantiste, par nos grands économistes du mouvement indépendantiste, Jacques Parizeau et Bernard Landry, avant que les deux ne deviennent premiers ministres, en 1994 dans un cas et en 2001 dans le second cas. Bien avant cela, il a été question de libre-échange avec Brian Mulroney sur fond de protectionnisme américain, car le Congrès américain est en effet extrêmement protectionniste. Le président Reagan voulait profiter d'une fenêtre pour signer un accord de libre-échange avec le Canada et c'est grâce à l'appui du Québec et du mouvement indépendantiste qu'on a emprunté cette voie.
Aujourd'hui, on voit bien sûr qu'on est peut-être allé trop loin à plusieurs égards et qu'on a probablement été trop dépendants du libre-échange. On a aussi outrepassé, à partir des années 1990, la fine ligne entre le fait de faciliter les échanges commerciaux et le fait de conclure des accords extrêmement contraignants qui vont dans le sens d'une marchandisation totale de la vie et qui érigent les multinationales en puissance souveraines. On a dépassé cette ligne, on est allé trop loin dans cette voie. Or, à l'époque, le calcul était le suivant. Alors que nous venions de perdre un référendum en 1980 en raison de peurs économiques, des peurs à bien des égards irrationnelles, le mouvement indépendantiste a décidé qu'il ne voulait plus jamais dépendre des sautes d'humeur d'Ottawa. On a décidé de ne plus jamais être victime de son chantage et de ses menaces en faisant dorénavant des échanges nord-sud plutôt que des échanges est-ouest. On voit que cela a fonctionné.
Aujourd'hui, les États‑Unis sont le principal partenaire commercial du Québec. Ce sont 12 000 entreprises québécoises qui font affaire au pays de l'Oncle Sam. Certaines se démarquent particulièrement. On peut penser à Couche‑Tard, Cascades, Hydro-Québec, CGI, Agropur, Saputo, Fruits d'Or, Miralis. Il y a plusieurs exemples comme ça.
Il y a près de 50 % du PIB du Québec qui est directement lié à nos exportations. On est une économie exportatrice. De ces exportations, 70 % vont vers les États‑Unis, et environ 10 % de toutes nos exportations vont vers un seul État, celui de New York. C'est sans compter que bon nombre de nos artistes sont fort appréciés aux États-Unis. On peut penser à Robert Lepage, par exemple. Bref, il est indéniable que les États‑Unis ont une importance capitale pour l'économie du Québec.
Que faire alors?
Comme je le mentionnais dans mon introduction, il faut d'abord prendre acte du fait que la puissance américaine a changé. Dans les années 1990, les États‑Unis promouvaient l'idée de la mondialisation. Quand je parle de la mondialisation, ce n'est pas seulement de la mondialisation des échanges; on favorisait à l'époque une mondialisation qui soit aussi celle d'établissement d'institutions mondiales, quasiment d'une société mondiale, comme le secrétaire d'État de l'administration Clinton en parlait ouvertement à l'époque.
Or on n'en est plus là aujourd'hui. En effet, après des années, voire des décennies de naïveté occidentale face à la puissance chinoise, on s'est mis à constater que la mondialisation bénéficiait désormais à la Chine et non plus aux États‑Unis, comme c'était initialement le cas. Le réveil a été brutal. C'est sans compter que les institutions qui avaient été constituées par les États‑Unis après la Seconde Guerre mondiale, comme la Banque mondiale et, en 1995, l'Organisation mondiale du commerce, se sont mises à perdre énormément de leur poids. Aujourd'hui, on le voit avec les BRICS et l'Organisation de coopération de Shanghai: il y a une reconstitution des blocs régionaux qui fait qu'on n'en est plus aujourd'hui à une hégémonie américaine. On pourrait même dire que Washington n'aspire plus à cela. On est à une période où Washington ne veut plus être cette superpuissance ni le gendarme du monde. Washington y a renoncé. Je pense que la première chose à faire est d'en prendre acte.
Il ne faut pas penser non plus que les États‑Unis ont véritablement cru à ce mythe de la mondialisation heureuse. À l'époque, cela allait directement dans le sens de leurs intérêts. Même dans les années 1980, aussi libre-échangiste qu'eût été Ronald Reagan, c'est quand même lui qui a mis en place des tarifs punitifs sur les automobiles en provenance du Japon et qui a forcé grandement la relocalisation des industries automobiles vers le continent nord-américain. Cela a fonctionné. À partir du moment où on a une reconstitution du rapport de force, une recentralisation vers les blocs régionaux et non plus une aspiration à un monde unipolaire dominé par un seul pays, il faut en prendre acte aussi.
À nous seuls, nous ne pouvons pas changer le monde, nous pouvons l'influencer positivement, mais nous pouvons assurément tirer profit des circonstances. Cela commence par un bilan lucide des choses. Aucun pays ne peut à lui seul reconstruire une chaîne d'approvisionnement nord-américaine. Les États‑Unis ne peuvent pas le faire seuls. Le Mexique ne peut pas le faire seul. Le Canada ne peut pas le faire seul et le Québec ne peut pas le faire seul. Cependant, nous pouvons le faire tous ensemble.
Il y a évidemment beaucoup de dossiers où les Américains vont avoir besoin de nous. Par exemple, il y a ce fameux volet. Il faut dire que la plupart des irritants commerciaux qu'on peut avoir avec les États‑Unis pourraient sans doute être renversés et amoindris si tout le monde comprenait davantage son intérêt mutuel. On peut penser, par exemple, à la question de l'électrification des transports. Les États‑Unis ont mis en place l'Inflation Reduction Act. Il y a dedans des crédits d'impôt. Contrairement à ce qui est affirmé par Ottawa, ce n'est pas vrai que la totalité des crédits d'impôt dans l'Inflation Reduction Act s'applique sur toute la production nord-américaine. Ils sont bien mal informés de prétendre cela. Je me rappelle quand le président Biden avait affirmé cela ici même; j'ai vu les députés de l'autre côté de la Chambre se lever pour applaudir. C'est ne rien comprendre et certainement ne pas l'avoir lu, parce que le crédit 45X, par exemple, ne s'applique qu'aux batteries qui seront assemblées sur les territoires, non pas nord-américains, mais étasuniens. Cela menace énormément nos industries.
Alors que c'est la quasi-totalité des usines de batteries qui vont être construites en Chine et qu'il y a une offensive très vigoureuse de la Chine pour mettre la main sur les minéraux critiques un peu partout dans le monde, c'est sur une base nord-américaine que nous serons capables d'y arriver. De plus, alors qu'il y a une crise du logement aux États‑Unis, nous avons du bois ici. Il me semble que nous aurions le bon argument pour mettre fin à la crise du bois d'œuvre et aux tarifs punitifs qui frappent le bois d'œuvre, lesquels, après 40 ans, font davantage office de bruit de fond dans l'actualité que de nouvelle-choc. Aussi, je n'ai pas peur de dire que la gestion de l'offre n'est pas seulement un modèle à défendre pour nous. Ce serait un modèle dont pourraient s'inspirer les États‑Unis. C'est un modèle qui garantit l'autonomie alimentaire, l'occupation du territoire et le développement des communautés, des collectivités rurales et des villages.
Il y a des dossiers sur lesquels le Canada a failli de manière flagrante, et ce, peu importe la couleur des gouvernements, qui favorisaient toujours les intérêts d'autres provinces au détriment de ceux du Québec. Nous l'avons vu avec la gestion de l'offre relative à l'accord avec l'Europe. À l'époque, le gouvernement Harper s'est dit qu'il allait favoriser le bœuf de l'Ouest. La production laitière du Québec ne l'intéressait pas. En passant, le bœuf de l'Ouest n'est pas plus entré en Europe parce que les Européens ont un paquet de mesures non tarifaires en place. La même chose est arrivée lors de la renégociation du libre‑échange nord‑américain. Ottawa avait le choix de défendre l'acier ontarien, l'aluminium québécois ou les deux. Le gouvernement fédéral a évidemment choisi de défendre l'acier ontarien avec sa formule qui contraint à une utilisation de 70 % d'acier nord-américain, mais 70 % de pièces d'aluminium issues d'Amérique du Nord. Cela veut dire que le dumping chinois et indien au Mexique pouvait continuer. Ces pays pouvaient envoyer le matériau sous forme liquide, coulé et fondu, et, par la suite, le Mexique pouvait en faire une pièce. C'était objectivement une pièce faite en Amérique du Nord. C'est ce qu'on appelle du dumping.
À l'époque, nous avions dit qu'il y avait du dumping et que le statut donné à l'aluminium n'était pas le même que celui donné à l'acier. Au début, Ottawa nous répondait que non. Comme le disait mon collègue de , le gouvernement se mettait « la tête dans l'autruche ». Le gouvernement nous disait que ce n'était pas vrai qu'il offrait un double standard en la matière. Or, le gouvernement l'a reconnu après, parce qu'il y a eu l'entente avec le Bloc québécois pour promettre que, si du dumping était constaté, il allait y avoir une ouverture et des statuts équivalents. C'est la même chose du côté des États‑Unis et du Mexique. Ils ont tous fini par reconnaître cette situation de dumping.
Au-delà de tous ces dossiers où Ottawa penche toujours en défaveur du Québec, comme la Cour suprême ou la Tour de Pise — pour reprendre cette formule de Maurice Duplessis qui comparait les deux —, il y a un paquet de dossiers sur lesquels Washington est totalement légitime d'exiger mieux de la part d'Ottawa. J'ai souvent eu des discussions avec des élus au Congrès américain. Ils sont convaincus que les panneaux solaires chinois qui sont refusés à la frontière américaine sont tout simplement envoyés au Canada et que ça entre ici à pleine planche. On l'a vu avec le contrôle des marchandises issues du travail forcé venant d'une seule région, à savoir le Xinjiang, la région ouïghoure en Chine. Les États‑Unis en sont à des milliards de dollars de marchandises saisies. Du côté canadien, aux dernières nouvelles, c'était zéro. Il paraît qu'on serait rendu à six cargaisons. On est quand même loin.
Les États‑Unis peuvent donc soupçonner avec raison, non pas que le Canada est le 51e État américain, mais qu'il est probablement l'arrière-cour de la Chine et qu'il n'a aucun contrôle de ses frontières. Cela ne concerne pas seulement la question des passeurs de drogue, des gangs de rue, de la criminalité aux frontières, que l'on a soulevée avec raison. Cela concerne aussi le volet commercial en ce qui a trait aux marchandises issues du travail forcé qui entrent au Canada.
Dans le budget de mars 2023, le gouvernement écrivait mot pour mot qu'il y aurait une loi pour « éliminer le travail forcé des chaînes d'approvisionnement canadiennes » et pour établir un meilleur contrôle à la frontière avant la fin de l'année 2023. Nous sommes à la fin de l'année 2024, et, dans le budget de mars de cette année, c'était encore la même chose: on disait qu'on ferait ça avant la fin de l'année. Jusqu'à preuve du contraire, les travaux parlementaires se terminent tantôt et on n'a pas encore vu la couleur d'un tel projet de loi.
Les Américains sont en droit de regarder ainsi le Canada, qui se dit avec fierté qu'il est un État postnational. Ça montre aussi qu'il ne comprend rien à la stratégie et à la géopolitique. En effet, il faut comprendre le domaine national pour comprendre le domaine international, mais Ottawa est un cancre en la matière.
C'est la même chose en ce qui concerne le contrôle et la surveillance des investissements. Les États‑Unis ont des filets et des lois extrêmement robustes pour contrôler et surveiller ça. Du côté d'Ottawa, c'est le règne du laisser-faire le plus total. Le choix est donc le suivant. On comprend qu'il va y avoir un nouveau président et possiblement un nouveau premier ministre. Ça sera à suivre. Or, on comprend et on réitère le fait qu'il faut des élections, parce qu'Ottawa n'a aucune légitimité face à Washington présentement. Il va venter dans les prochains temps et on a un gouvernement extrêmement fragilisé.
Comme indépendantiste québécois, je pense que le Québec comprend ce qu'est le nationalisme économique. Depuis les années 1960, il s'est doté de leviers stratégiques, de lois stratégiques, d'Hydro‑Québec, de la Caisse de dépôt et placement du Québec et d'Investissement Québec. Je pense qu'un Québec indépendant sera un infiniment meilleur pari à l'échelle mondiale et sur le plan géopolitique international que ne pourra jamais l'être le Canada postnational.
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Madame la Présidente, cela me fait plaisir de me lever à la Chambre pour parler de ce deuxième rapport du Comité permanent du commerce international et de toutes les recommandations qui en découlent.
Pour commencer, je dois mentionner que le NPD a toujours été un parti qui prônait des échanges valables entre les pays. On trouvait cela extrêmement important. C'est le NPD qui a joué un rôle clé dans ce domaine en analysant toutes les ententes commerciales que nous signons et en s'assurant qu'elles servent l'intérêt des Canadiens et des Canadiennes. Malheureusement, quand on regarde par exemple l'entente sur le bois d'œuvre que l'ancien régime Harper a signée, on voit que cela a été une entente dévastatrice pour l'industrie du bois d'œuvre au Canada. Il y a eu une perte de 100 000 emplois.
On ne peut pas se fier aux conservateurs. Ils ont vraiment un dossier désastreux à cet égard. On parle de mauvaises ententes, d'ententes qui ne sont pas réfléchies et qui minent la souveraineté canadienne. On ne prend aucune leçon des conservateurs. Même s'ils sont à l'origine du débat, on se rappelle qu'ils ont passé seulement quelques minutes à parler. Les conservateurs n'avaient pas assez d'éléments pour remplir un discours de 10 minutes sur le commerce international.
Quand on parle des véhicules électriques, quand on parle de l'énergie verte, d'une part, et quand on regarde la mauvaise gestion du commerce international, d'autre part, on voit comment les conservateurs ont mal fait quand ils ont agi en tant que gouvernement.
Les libéraux sont un peu mieux, mais pas beaucoup. Tout à l'heure, je vais parler justement de leur manque de compréhension à savoir où on devrait investir. Par exemple, on a perdu près de 1 200 agents frontaliers qui protègent nos frontières. Les libéraux ont juste remplacé un peu plus du tiers de tous ces postes perdus sous Stephen Harper. En neuf ans, le gouvernement libéral a remplacé le tiers de ce qu'il faut. Cela démontre un manque de volonté de mettre en place tous les investissements pour le commerce international.
Aussi, quand on regarde l'énergie verte, on voit comment cela a explosé sous l'administration de Biden. Des villes et des États américains exigent de l'énergie propre uniquement. Malheureusement, le bilan du régime Harper a été désastreux. Or, le gouvernement actuel n'a pas fait les investissements pour rattraper les pertes de ces 10 ans sous Harper. Aujourd'hui, on se trouve dans une situation où on ne récolte pas autant d'emplois qu'on devrait en récolter avec l'énergie propre et avec toutes les choses qu'il faut mettre en place.
Même si je ne peux pas mentionner s'il est à la Chambre ou non, mon collègue de a joué un rôle clé pour qu'on adopte enfin un projet de loi qui prônait l'énergie propre, l'énergie verte et les bons emplois syndicaux. Je sais combien c'était difficile. Les conservateurs l'ont bloqué à toutes les occasions pour empêcher qu'on ait des bons emplois verts et syndiqués. Je tiens à souligner l'important travail de mon collègue de Timmins—Baie James à cet égard. Tout le caucus du NPD l'a appuyé pendant tous les mois où les conservateurs ont tout bloqué pour empêcher que ce projet de loi soit adopté. Maintenant, il a été adopté. Malheureusement, les libéraux ne sont pas en train de faire les investissements pour qu'on commence à avoir ces bons emplois. C'est un problème énorme de ce gouvernement.
On a vu le chaos hier et cela continue aujourd'hui.
Nous avons vu le chaos hier, et cela se poursuit aujourd'hui. Le gouvernement ne semble pas comprendre l'importance de mettre en place des stratégies et des investissements pour créer des emplois.
[Traduction]
J'ai mentionné mon collègue de en raison de l'excellent travail qu'il a accompli sur ce projet de loi, mais je tiens à souligner que l'approche du NPD est très différente de celle des autres partis. Les libéraux ont été laxistes, nous devons le dire, sur le plan de la sécurité frontalière et de l'investissement dans le commerce international. Nous avons fait adopter le projet de loi qui prévoit des investissements dans les énergies propres et de bons emplois syndiqués, mais les libéraux n'ont pratiquement rien fait pour réaliser les investissements prévus dans ce projet de loi, qui a été mis en place sous la direction de mon collègue de Timmins—Baie James, avec la collaboration du mouvement syndical. Le travail a été fait, et les libéraux ont, une fois de plus, manqué à la tâche. C'est une des raisons pour lesquelles le Canada ne crée pas les emplois qu'il pourrait créer en faisant ces investissements importants.
Je reviendrai sur les coupes budgétaires de l'Agence des services frontaliers du Canada, car c'est un autre exemple du manque de vision des gouvernements conservateur et libéral au cours des 20 dernières années. Sous les conservateurs, nous avons subi des réductions massives des postes d'agents de première ligne de l'Agence, qui protègent la plus longue frontière non défendue du monde. C'est une frontière qui doit être protégée, et nous devons faire ces investissements. Les conservateurs de Stephen Harper, tout en réduisant les pensions, les soins de santé et les services aux citoyens, et tout en détruisant les services aux anciens combattants de la manière la plus flagrante et la plus irrespectueuse qui soit, ont également supprimé des postes d'agent de protection des frontières. Les agents des services frontaliers nous protègent et protègent notre frontière, en veillant à ce qu'elle ne soit pas poreuse et à ce qu'une stratégie de sécurité soit mise en place. Les conservateurs de M. Harper ont supprimé près de 1 200 postes de première ligne. Une telle décision est inconcevable.
De la même manière, ils ont sabré les services aux anciens combattants et forcé les personnes âgées à continuer à travailler. Ce fut le gouvernement le plus mesquin et le plus corrompu de l'histoire du Canada. Les conservateurs n'ont jamais présenté d'excuses pour leurs années au pouvoir où ils ont fait toutes ces choses destructrices. Aucun député conservateur ne s'est excusé auprès des agents frontaliers d'un bout à l'autre du pays pour avoir supprimé 1 200 emplois. Pas un seul député conservateur ne s'est excusé auprès des anciens combattants pour avoir supprimé les services aux anciens combattants avec tant de cruauté, privant même des dizaines de milliers d'anciens combattants canadiens d'un enterrement digne de ce nom. Il est incroyable de voir à quel point les conservateurs ont été mesquins. Ils ne se sont jamais excusés d'avoir réduit les soins de santé ou d'avoir forcé les personnes âgées à travailler deux ans de plus.
Dans le cadre de ce débat, puisqu'ils l'ont provoqué, nous pourrions penser qu'ils profiteraient de l'occasion pour au moins s'excuser d'avoir ainsi saccagé notre sécurité frontalière. On parle des impacts des tarifs douaniers évoqués par Trump. Ces tarifs sont bien réels et ils auront des répercussions dramatiques. Ils pourraient menacer des centaines de milliers d'emplois. Les conservateurs ne se sont jamais excusés pour cela et ils n'ont jamais même admis avoir créé le problème lorsqu'ils ont, à tort, supprimé ces emplois il y a si longtemps. Les libéraux ne se sont jamais excusés de ne pas avoir rétabli complètement les emplois supprimés. Les libéraux diront qu'ils ont fait un tiers du chemin, mais ce n'est pas suffisant. Un gouvernement néo-démocrate rétablirait ces postes et veillerait à ce que la sécurité frontalière soit adéquate dans tout le pays.
Le deuxième rapport du Comité permanent du commerce international traite également du bois d'œuvre. J'aimerais revenir sur la question du bois d'œuvre parce qu'elle est très pertinente de nos jours. Elle revient sur le devant de la scène. Nous avons des préoccupations légitimes quant à l'avenir du secteur du bois d'œuvre. Nous savons qu'au Canada, les conservateurs ont le pire bilan de l'histoire en ce qui concerne le bois d'œuvre. J'étais fraîchement arrivé comme député lorsque Stephen Harper a été élu et que le régime Harper a été mis en place. Le Canada avait gagné dans tous les tribunaux commerciaux, à tous les niveaux, et il ne lui restait plus qu'un dernier obstacle, la dernière décision d'un tribunal commercial qui aurait assuré une victoire totale au Canada.
Ce fait est connu au sein des communautés du bois d'œuvre d'un bout à l'autre du pays, y compris dans ma province, la Colombie‑Britannique. Plusieurs membres de ma famille ont travaillé dans l'industrie du bois d'œuvre. Nous connaissons bien le secteur. Alors que nous étions si près de la ligne d'arrivée, de la victoire finale qui aurait permis un commerce sans entrave avec les États‑Unis, le régime Harper a transformé en défaite une victoire pourtant assurée.
Au lieu d'aller chercher cette décision finale, qui aurait été l'ultime victoire pour le bois d'œuvre, le gouvernement Harper a prouvé son ineptie et son incapacité à comprendre les fonctions de base d'un gouvernement. Les conservateurs ont tendance à être extrêmement superficiels lorsqu'ils sont au pouvoir. J'y reviendrai dans un instant. Dans le cas présent, c'est tout simplement l'incompétence la plus totale qui a mené à cette capitulation dans le secteur du bois d'œuvre. Au lieu de finaliser le jugement final du tribunal du commerce, qui aurait donné au Canada une victoire totale, cette décision, cette ineptie, cette incapacité à même comprendre l'industrie, a conduit à l'abandon d'un milliard de dollars provenant de l'industrie du bois d'œuvre et à la perte de 100 000 emplois.
Je me suis battu à la Chambre, de même que mes collègues, contre la capitulation sur le bois d'œuvre. Lamentablement, les libéraux se sont alliés aux conservateurs pour des raisons qu'ils n'ont jamais expliquées. Les pertes d'emplois ont été catastrophiques: des usines ont fermé en Colombie‑Britannique et dans tout le reste du Canada. Parce que les principaux acteurs de l'industrie ne faisaient pas confiance au régime Harper pour protéger le moindrement l'industrie canadienne, ils ont commencé à investir aux États‑Unis. C'est pourquoi notre pays a perdu 100 000 emplois; 100 000 familles ont perdu leur moyen de subsistance. La fermeture des scieries a eu un effet dévastateur aux 4 coins du pays. Alors que le Canada n'avait aucune raison de céder face aux États‑Unis, le régime Harper, un régime qui se caractérisait par la pire combinaison possible de mesquinerie et d'incompétence, dans son incroyable ineptie, a décidé de se contenter de donner une conférence de presse pour annoncer qu'il pliait l'échine sur toute la ligne. Il a renoncé à 1 milliard de dollars, à 100 000 emplois et à plus de 200 scieries dans toutes les régions du pays.
Aucun député conservateur n'a jamais présenté d'excuses pour avoir dévasté cette industrie. Pas un seul député conservateur n'a déja dit à la Chambre qu'il était désolé, ni pour les centaines de milliers de familles qui ont perdu leur gagne-pain, ni pour les 200 régions qui ont perdu une scierie, ni pour le milliard de dollars que le gouvernement a perdus parce qu'il avait été trop inepte et incompétent pour comprendre que la victoire était à portée de main devant le tribunal du commerce.
C'est pour cette raison que les Canadiens ne peuvent pas faire confiance aux conservateurs. Ce n'est pas seulement à cause de la mesquinerie et de la philosophie des conservateurs, mais aussi de leur incompétence pure et simple lorsqu'ils sont au pouvoir. J'ai parlé tantôt de la façon dont les conservateurs gouvernent. Nous avons vu comment ils ont géré les systèmes de santé en Alberta, en Saskatchewan et en Ontario.
C'est sont les provinces conservatrices qui affichent les pires résultats en matière de santé. Elles ont les plus longues listes d'attente et les temps d'attente les plus longs aux urgences. Après un accident de vélo il y a quelques semaines, j'ai dû me rendre à l'Hôpital Civic d'Ottawa, où j'ai attendu 14 heures aux urgences, en compagnie de nombreuses personnes qui souffraient. Les conservateurs qui sont au pouvoir en Ontario ne semblent pas s'en soucier.
Les conservateurs de l'Ontario, de la Saskatchewan et de l'Alberta se fichent que les résultats de leur province en matière de santé sont bien plus catastrophiques que, par exemple, ceux de la Colombie‑Britannique ou du Manitoba, des provinces néo-démocrates où des investissements ont été réalisés dans le secteur de la santé. C'est pourquoi elles affichent de bien meilleurs résultats à ce chapitre.
Que ce soit au chapitre du commerce international ou d'autre chose, lorsque les conservateurs gouvernent, ils font n'importe quoi. Ils ne savent pas gérer les programmes. Ils ne savent pas gérer la santé publique. Ils ne savent pas gérer l'éducation. Ils ne savent pas faire les investissements qui changent la donne. Le pire, c'est qu'ils sont épouvantables en gestion des finances. C'est ce qui frappe d'innombrables Canadiens dans tout le pays lorsqu'ils examinent les gouvernements conservateurs.
À chaque exercice, les rapports financiers montrent noir sur blanc comment les gouvernements provinciaux et fédéraux gèrent l'argent du Canada. Les néo-démocrates n'ont pas encore formé de gouvernement fédéral, mais ils ont dirigé des gouvernements provinciaux. Les rapports financiers compilés au cours des 40 dernières années par le ministre fédéral des Finances, qui n'a rien d'un repère de néo-démocrates et qui est donc manifestement impartial et apolitique, révèlent que les gouvernements néo-démocrates sont les meilleurs pour gérer les fonds publics, alors que les conservateurs, eux, sont les pires. Pourquoi est-ce le cas?
Prenons simplement le régime Harper. Les milliards de dollars qu'il a cédés dans le dossier du bois d'œuvre ne représentent qu'un exemple parmi d'autres. Le directeur parlementaire du budget a révélé quelque chose d'autre en 2019: les paradis fiscaux, les fameuses conventions sur les paradis fiscaux signées par Harper, privent aujourd'hui le Canada, année après année, de plus de 30 milliards de dollars.
Les entreprises enregistrent des profits très juteux, et des personnes très riches peuvent faire sortir leurs avoirs du pays. C'est autant d'argent en moins pour le fisc, de l'argent qui nous appartient à tous et qui pourrait servir à verser des pensions plus généreuses aux retraités et à améliorer le réseau de la santé. Cet argent permettrait éventuellement d'investir dans la création d'emplois et de verser des prestations aux personnes handicapées. Tout cela serait possible.
Sous le régime Harper, il y a eu de tristement célèbres conventions fiscales qui ont marqué une capitulation au profit de paradis fiscaux notoires à l'étranger. Il est même possible de se renseigner là-dessus, car ce n'est pas du tout un secret. Les entités figurent souvent sur des listes noires parce que ce sont des paradis fiscaux où l'on s'adonne au blanchiment d'argent. Pourtant, Harper et son régime ont signé de nombreuses conventions avec elles. Ainsi, chaque année, le Canada perd, net, plus de 30 milliards de dollars.
Quand on prend en compte les milliards de dollars auxquels les conservateurs ont renoncé dans le dossier du bois d'œuvre et les 30 milliards qu'ils ont sacrifiés chaque année où ils ont été au pouvoir, l'ineptie exceptionnelle des conservateurs en matière de gestion financière saute aux yeux. Ils ont aussi accordé un remarquable soutien aux grandes banques canadiennes pour gonfler leurs profits et leurs dividendes: 116 milliards en soutien des liquidités. Pas un seul député conservateur n'a présenté quelque excuse que ce soit à cet égard. Où ont-ils pris l'argent? Ils l'ont enlevé à la Société canadienne d'hypothèques et de logement, la SCHL. Au lieu d'aider les personnes qui voulaient arriver à se loger sans se ruiner, ils ont donné cet argent aux banques.
Le bilan des conservateurs au pouvoir montre qu'ils n'ont pas la compétence voulue pour gérer les deniers du pays. Ils préfèrent accorder des sommes astronomiques, des dizaines de milliards de dollars, aux paradis fiscaux, aux banques et aux directeurs généraux des sociétés pétrogazières. Si on calcule le montant cumulatif, on arrive à des centaines de milliards de dollars qu'ils sont disposés à donner, alors qu'ils refusent de financer la santé, les pensions et les services aux anciens combattants, et qu'ils refusent de déployer des agents frontaliers dans tout le pays pour veiller concrètement à sa sécurité. Chose certaine, ils ne financeront pas des choses comme une action en vue de remporter une victoire définitive devant le tribunal du commerce qui permettrait au Canada et à son industrie du bois d'œuvre de conserver les 100 000 emplois que les conservateurs nous ont coûtés.
Il y a les conservateurs, qui ont un bilan épouvantable. Il y a des libéraux, dont la gouvernance est loin d'être impressionnante; ils sont loin d'en avoir fait autant qu'ils auraient dû. Ensuite, il y a le caucus néo-démocrate, qui, sous la direction du député de , est prêt à faire tourner le pays rondement, à effectuer les investissements nécessaires, à éliminer toutes les échappatoires fiscales afin que les grandes sociétés et les plus riches d'entre nous paient leur juste part d'impôts, à investir dans le commerce international et les emplois, ainsi qu'à ouvrir la porte à l'énergie renouvelable, à la prospérité et aux emplois syndiqués dans tout le pays.
Voilà la différence, et c'est le choix que les Canadiens finiront par faire. Nous savons que les élections auront lieu l'année prochaine et nous allons déployer tous nos efforts pour qu'ils choisissent un gouvernement néo-démocrate.
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Madame la Présidente, je suis heureuse de participer à ce débat aujourd'hui en tant que présidente du Comité permanent du commerce international. Je dois dire que le comité est composé d'un merveilleux groupe de députés de tous les partis, qui travaillent très bien ensemble. Puisque c'est la dernière séance avant l'ajournement de la Chambre, c'est un privilège de prendre la parole aujourd'hui et d'avoir l'occasion de souhaiter à tous un très joyeux Noël et une bonne année 2025.
Nous vivons actuellement une période où la relation entre le Canada et les États‑Unis est plus vitale que jamais. Je parlerai donc d'un sujet qui définit, depuis des décennies, la réussite de notre pays à bien des égards: les liens profonds et durables qui nous unissent à notre voisin du Sud.
Le Canada et les États‑Unis entretiennent une relation qui fait clairement l'envie du monde entier. Nous sommes des alliés très proches, liés par une frontière qui s'étend sur plus de 8 000 kilomètres et qui nous unit non seulement d'un point de vue géographique, mais aussi par ce qu'elle apporte de valeurs communes, d'histoire et, bien sûr, de culture commune. Du commerce à la sécurité, de la gérance de l'environnement à l'innovation technologique, nos nations sont inextricablement liées, et ces liens ont une incidence non seulement sur notre propre prospérité, mais aussi sur celle du monde entier. À bien des égards, la dynamique entre nos deux pays repose sur la collaboration, le respect mutuel et l'engagement à relever les défis complexes de notre époque.
Pendant que j'y pense, je signale que je partagerai mon temps de parole avec mon collègue de . Quand il profite de ses 10 dernières minutes pour nous divertir, c'est toujours un moment intéressant.
Dans ce monde en constante évolution, il est essentiel que nous, les représentants élus de la population canadienne, préservions l'intégrité de ce partenariat. Il est d'une importance vitale pour nous tous à la Chambre et, bien honnêtement, pour tous les Canadiens, que nous continuions à travailler sur ce dossier.
Comme nous le savons, le paysage politique des États‑Unis est en constante évolution. Les dirigeants changent, les priorités évoluent et, parfois, nos rapports avec les États‑Unis peuvent sembler quelque peu incertains, comme c'est le cas actuellement. Face à ces changements, nous devons demeurer fermes dans notre engagement à protéger et à entretenir la relation entre le Canada et les États‑Unis. Pour le Canada, ce n'est pas seulement une option, mais un impératif.
Soyons clairs. Cette relation est fondamentale pour le bien-être de tous les Canadiens. Elle est essentielle à notre économie et à notre sécurité. Nous entendons parler des problèmes liés à la frontière, et la sécurité est donc d'une importance majeure pour nous tous. Cette relation est également essentielle au tissu social qui nous unit. Notre relation avec les États‑Unis est le fondement de notre prospérité commune, et le gouvernement libéral l'a toujours reconnu, tout comme les gouvernements étatsuniens précédents.
J'aimerais prendre un moment pour parler de l'une des plus importantes réalisations récentes du gouvernement en matière de relations canado-américaines: la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain, ou ALENA. Cet accord a été signé à l'origine en 1994 et il a atteint son objectif en facilitant la croissance du commerce et des investissements entre le Canada, les États‑Unis et le Mexique. Cependant, le monde a changé depuis 1994, et notre économie a évolué. Le contexte commercial mondial est maintenant très différent de ce qu'il était en 1994, et il est devenu évident que l'ancien ALENA, comme nous l'appelons maintenant, n'était plus suffisant pour répondre aux besoins des industries, des travailleurs et des collectivités en pleine croissance.
Quand l'administration américaine précédente a menacé de se retirer de l'ALENA, nous avons compris qu'il s'agissait d'un moment critique. Le Canada ne pouvait pas laisser l'accord s'effondrer sans se battre, et c'est ce que nous avons fait. Sous la direction du Justin Trudeau et grâce aux efforts inlassables de notre équipe de négociateurs, y compris...
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Madame la Présidente, je suis désolée. Je veillerai à corriger mes notes pour ne pas répéter cette erreur.
J'allais aussi mentionner le travail extraordinaire que l' a fait dans le cadre des négociations à l'époque. Je ne doute pas qu'elle participera aux nouvelles négociations entourant cette entente.
Nous savions que notre capacité à conclure une nouvelle entente, qui ne ferait pas que préserver nos relations commerciales, mais qui les bonifierait, était primordiale pour l'avenir du Canada. Les négociations ont été intenses. Par moment, il a semblé que notre position serait rudement mise à l'épreuve. Cependant, comme toujours, nous avons fermement défendu les travailleurs canadiens, en nous appuyant sur une approche d'un pays uni.
Au fil des négociations, les voix des agriculteurs et des propriétaires d'entreprise ont aussi été entendues et respectées. Nous avons veillé à ce qu'on accorde la priorité à l'environnement et aux normes de travail et nous avons conclu un accord commercial modernisé, l'Accord Canada—États‑Unis—Mexique, qui est plus qu'un accord commercial; il témoigne de notre engagement envers des échanges commerciaux justes et fondés sur des règles. Il est d'une importance capitale pour l'avenir du Canada, celui des États‑Unis et de tous les travailleurs, des deux côtés de la frontière.
L'Accord Canada—États‑Unis—Mexique est un accord historique qui profitera aux Canadiens pendant des générations, comme on l'a vu. Il préserve l'accès préférentiel au marché des États‑Unis tout en modernisant et en élargissant les dispositions dans des domaines comme le commerce numérique, la propriété intellectuelle et le règlement des différends. Il renforce la protection des industries culturelles du Canada, garantit un meilleur accès aux marchés agricoles des États‑Unis et offre de nouveaux débouchés aux entreprises canadiennes, en particulier aux petites et moyennes entreprises. C'est un accord manifestement fructueux pour le Canada, et ce, depuis de nombreuses années.
Certains de mes collègues de l'opposition diront peut-être que l'Accord Canada—États‑Unis—Mexique est un coup de chance ou qu'il aurait pu être négocié autrement, mais ils n'étaient pas présents à l'époque. Soyons clairs. Cet accord est le résultat d'infatigables négociations stratégiques menées par le gouvernement libéral. Nous aurions pu choisir de reculer ou accepter un mauvais accord ou une absence d'accord, mais ce n'est pas la façon de faire au Canada et ce n'était pas dans l'intérêt supérieur des entreprises canadiennes. Cette option n'a jamais été envisagée. Nous savions ce qui était en cause et nous comprenions que l'avenir du Canada était manifestement en jeu. Notre équipe de négociation, dirigée par l', a tenu bon et a répondu aux attentes.
C'est ce que fait le gouvernement libéral. Nous défendons le Canada et les intérêts canadiens, même quand la route est incertaine et semée d'embûches. Le Parti libéral a fait ses preuves par rapport à la protection des intérêts du Canada sur la scène internationale, en particulier en ce qui concerne les États‑Unis. Nous comprenons les complexités de cette relation et nous savons comment trouver l'équilibre délicat entre la défense de nos principes et le maintien d'un dialogue productif et coopératif avec nos homologues américains.
Nous savons également que le commerce n'est pas le seul aspect de nos relations avec les États‑Unis qui requiert notre attention. La sécurité des citoyens, les enjeux environnementaux communs et les questions technologiques ne sont que quelques-uns des autres domaines dans lesquels la coopération avec les États‑Unis est essentielle. Dans chacun de ces domaines, nous avons toujours fait la preuve de notre capacité à agir dans l'intérêt de tous les Canadiens.
En matière de sécurité, le Canada et les États‑Unis partagent l'une des relations de défense les plus étroites et les plus complètes au monde. Notre partenariat dans le cadre du NORAD garantit la protection de notre espace aérien et nous travaillons côte à côte pour lutter contre des menaces telles que le terrorisme et le crime organisé. Nos accords de partage de renseignements nous permettent d'être prêts à répondre à n'importe quel problème de sécurité et nous avons toujours soutenu ensemble la paix et la stabilité dans le monde.
En ce qui concerne l'environnement, nous avons l'obligation commune de protéger les ressources naturelles que nous partageons. Nous nous sommes engagés à travailler en étroite collaboration avec les États‑Unis pour lutter contre les changements climatiques, réduire les émissions de carbone et faciliter la transition de nos deux pays vers un avenir plus vert et plus durable.
Je suis reconnaissant d'avoir eu l'occasion de m'exprimer au nom de nos partenaires commerciaux et de tous nos collègues.