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STANDING COMMITTEE ON CANADIAN HERITAGE
COMITÉ PERMANENT DU PATRIMOINE CANADIEN
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le jeudi 10 juin 1999
Le vice-président (M. Inky Mark (Dauphin—Swan River, Réf.)): La séance du Comité permanent du patrimoine canadien est ouverte. Bienvenue à nos invités, M. Leighton et Mme Elaine Calder.
La séance d'aujourd'hui fait suite à celle de février dernier. Je suppose que le plus simple serait de vous laisser la parole à tous les deux pour que vous nous fassiez vos présentations. Nous vous poserons nos questions ensuite.
Bienvenue devant le comité. Vous avez la parole.
Mme Elaine Calder (directrice et présidente par intérim, Centre national des Arts): Après une courte discussion, nous avons décidé que je prendrais la parole en premier, monsieur Mark.
Comme vous le savez peut-être, je quitte le Centre national des Arts à la fin de la semaine pour assumer de nouvelles responsabilités à la Hartford Stage Company, au Connecticut. En prévision de mon départ, j'ai envoyé le 22 mai une note de service à Richard Flageole, du Bureau du vérificateur général du Canada. Nous en avons fourni des copies au comité, dans les deux langues officielles.
À bien des égards, le Bureau du vérificateur général du Canada est vraiment le secteur du gouvernement avec lequel j'ai entretenu les liens les plus étroits depuis sept mois et demi. Tout comme vous, il suit les progrès réalisés par le Centre national des Arts pour régler les problèmes soulevés dans son rapport spécial publié en juin 1998.
J'ai écrit une assez longue note à M. Flageole en janvier et je lui ai envoyé une mise à jour en mai, que je qualifiais de réponse finale. La copie que vous en avez s'intitule «Réponse écrite finale aux recommandations figurant dans le rapport sur l'examen spécial». Je précise toutefois que c'est ma réponse finale, et non celle du Centre national des Arts.
Ces liens avec le Bureau du vérificateur général du Canada vont en effet se maintenir.
Je dois également préciser que les rubriques que contient ce document se rattachent à celles du rapport spécial; elles peuvent donc sembler un peu étranges ou incohérentes, à certains égards, mais elles se rapportent très spécifiquement aux questions qui nous ont été posées.
J'ai déposé ce document. Je n'ai pas l'intention de le lire au complet. Je me ferai un plaisir de le parcourir avec vous et d'en faire ressortir les points saillants, si c'est ce que vous souhaitez. Je suis à la disposition du comité, monsieur Mark.
Le vice-président (M. Inky Mark): Qu'est-ce que les membres du comité préfèrent? Comment voulez-vous que nous procédions?
Wendy.
Mme Wendy Lill (Dartmouth, NPD): À mon avis, puisque nous venons de recevoir ce document, il pourrait être utile que vous nous en présentiez les grandes lignes.
Mme Sarmite Bulte (Parkdale—High Park, Lib.): Vous pourriez nous en expliquer les principaux éléments.
Mme Elaine Calder: Certainement. Avec plaisir.
Je vais m'attarder quelque peu sur le préambule. Je pense que c'est important et que cela devrait figurer au compte rendu.
Les événements survenus ces derniers mois ont beaucoup contribué à rehausser l'image du CNA auprès du public et surtout à amener le Centre à vraiment répondre aux préoccupations exprimées en juin 1998 par le Bureau du vérificateur général.
L'aide financière extraordinaire de plus de 2 millions de dollars reçue par le Centre sous forme de contributions en argent et d'appuis non financiers, à l'issue du don consenti par M. Grant Burton après que M. Alexei Yashin eut décidé de priver le Centre des 800 000 $ qu'il s'était engagé à lui verser, a montré clairement que le CNA jouit d'un véritable soutien au Canada. Elle a redoré le blason du Centre et a grandement amélioré sa position financière.
Le très grand nombre de billets vendus pour le festival d'été des Grands compositeurs, sous la direction musicale de Pinchas Zucherman, prouve que nous avons tenu compte des résultats de l'étude de marché menée l'an dernier lors de Festival Canada. Le CNA offrira cet été une programmation qui montre qu'il «a repris la situation en main», pour reprendre les mots de l'Ottawa Citizen.
Enfin, avec la récente nomination de M. David Leighton au poste de président du conseil d'administration, nous avons la certitude que les problèmes de régie qui affligent le Centre depuis quelques années seront résolus par un spécialiste reconnu en la matière. Dès sa nomination, M. Leighton a participé à la recherche d'un nouveau directeur et président. Il pense que le Centre a maintenant trouvé deux ou trois excellents candidats pour ce poste. Il vous en parlera évidemment quand j'aurai fini.
Par ailleurs, la Société a apporté certains changements importants au sein de sa direction intermédiaire et supérieure; elle a confié aux cabinets Deloitte & Touche et Ketchum Canada la tâche de mener des vérifications et d'aider les départements des finances et du développement à se restructurer; elle a demandé à un vérificateur externe de revoir un certain nombre de comptes pour 1997-1998 et elle a préparé une première ébauche d'un plan d'entreprise pour les 12 à 18 prochains mois.
Je dois préciser que je n'ai naturellement pas réussi à résoudre tous les problèmes du Centre national des Arts d'un simple coup de baguette magique. Il reste encore beaucoup à faire. Je crois toutefois que le Centre est sur la bonne voie: un bon nombre de postes importants ont maintenant été comblés, des progrès réels ont été réalisés, et le Centre sait maintenant beaucoup mieux ce qu'il doit faire dans les mois qui viennent pour regagner la confiance du public et celle de ses propres employés.
Monsieur le président, je vais maintenant parcourir avec vous les grands titres et les points saillants de notre mémoire.
L'absence d'orientation stratégique—et de tout autre type de planification d'entreprise—était la principale lacune mise en lumière l'an dernier par le Bureau du vérificateur général.
Nous avons préparé un plan d'entreprise et nous l'avons soumis à la ministre avec une lettre d'accompagnement dans laquelle le nouveau président de notre conseil d'administration, M. Leighton, précisait très clairement que ce plan n'était qu'une ébauche, un point de départ, et que nous ne voulions pas limiter la marge de manoeuvre du nouveau directeur et président.
Nous reconnaissons également qu'avec l'arrivée d'un nouveau président du conseil et d'un nouveau directeur, il faut s'attendre à ce que les priorités du Centre changent, et peut-être même son orientation stratégique, et à ce que ce plan soit sensiblement modifié en conséquence. Nous jugions toutefois qu'un bon nombre, sinon la totalité des priorités établies devraient demeurer les mêmes, quelle que soit l'orientation stratégique qui sera adoptée. Il y a certaines choses qui sont essentielles à la gestion de toute entreprise, que ce soit dans le domaine artistique ou ailleurs.
Nous avons donc établi des priorités à court terme, à moyen terme et à long terme pour la Société. Nous avons déjà commencé à travailler aux priorités à court terme, et nous sommes relativement avancés sur certains points. Pour ce qui est des priorités à court et à moyen termes, le travail est commencé dans certains cas, selon que le nouveau président du conseil et le nouveau directeur et président devront ou non y participer.
Je pense toutefois que ce plan d'entreprise sera un document utile pour le nouveau directeur et président. Il contient en effet un profil de la Société, ainsi qu'une évaluation du contexte. Il décrit en outre les plans de programmation établis par les cadres supérieurs de chaque département pour la prochaine saison, et pour la suivante dans certains cas.
L'aspect le plus utile de l'élaboration de ce plan d'entreprise, à mon avis, c'est que l'exercice nous a fait comprendre que c'est le processus, et non le produit final, qui compte le plus. Un des éléments qui ont sauté aux yeux de la haute direction et des membres du conseil, une fois la première ébauche terminée, c'est que les plans soumis par les départements ne cadraient pas toujours avec les priorités de la Société.
Cet état de choses résulte notamment de la décentralisation de la planification qui s'est produite au CNA depuis cinq ans—ou à peu près—en raison des nombreux changements survenus aux échelons supérieurs de notre institution. Notre orientation stratégique a transpiré en bonne partie jusqu'aux échelons supérieur et intermédiaire, mais il y a eu un certain décalage entre les priorités de la Société et la façon dont elles se reflètent dans les plans soumis par les départements.
• 1145
Cette constatation est en soi un des résultats les plus utiles
de cet exercice. Tout le monde l'a reconnu immédiatement. Nous
avons maintenant un processus en place qui va se maintenir et qui
va permettre de s'attaquer à cette question.
Au sujet de l'information sur le rendement et de la reddition des comptes, j'ai délibérément laissé au nouveau directeur le soin de combler trois postes de cadres supérieurs. Il s'agit de postes très importants, et je pense qu'il aurait été injuste de procéder à ces nominations dans les derniers mois d'un intérim. En outre, il est très difficile de recruter de bons candidats à des postes de cadres supérieurs quand les gens ne savent pas qui sera leur patron. Cela signifie également que le nouveau directeur et président pourra poursuivre la restructuration de la direction.
Pendant mon bref passage au poste de directrice et présidente, j'ai réduit le nombre de paliers de gestion de seize à neuf. Il serait certainement possible de le réduire encore davantage, pour faire en sorte qu'il n'y en ait plus que deux ou trois. Encore là, il faut laisser cette décision au nouveau directeur.
La nomination récente de M. Leighton, qui possède une grande expérience de la gestion d'entreprises et qui est un spécialiste reconnu des questions de régie, a beaucoup contribué à convaincre la direction du Centre, de même que son personnel—croyez-moi!—, que la relation entre le conseil et la haute direction allait bientôt s'améliorer et que le nouveau directeur et président serait en mesure de conserver la confiance du conseil.
Le conseil d'administration a tenu sa première réunion publique en mars, après notre rencontre avec votre comité en février. La réunion s'est déroulée sans heurts. Nous avons longuement réfléchi aux sujets qui devaient faire l'objet de discussions à huis clos, puisqu'il y a évidemment des questions de confidentialité à respecter. Mais les membres du conseil d'administration ont opté pour un maximum de transparence, ce qui leur a valu des éloges.
Le processus de reddition des comptes a commencé à s'améliorer considérablement. C'est un aspect sur lequel le Bureau du vérificateur général nous avait vivement critiqués. J'ai donc recruté dans le secteur privé un nouveau contrôleur de la Société.
Notre conseil compte maintenant un comité de vérification, qui travaille en collaboration très étroite avec le contrôleur et avec moi pour améliorer la présentation et la nature des états financiers. Ce comité est présidé par Mme Louise Vaillancourt, de Montréal. Il s'agit d'une excellente nomination, puisque Mme Vaillancourt accomplit un travail exceptionnel pour le compte du conseil et du Centre.
La maison Deloitte & Touche continue de nous aider à mettre en place notre système de comptabilité générale. Je vous laisse le soin de lire la partie de notre document qui porte sur cette question. Encore là, c'était déjà en cours au moment de la vérification, mais les choses ne progressaient pas comme il l'aurait fallu. Elles progressent maintenant de manière plus rationnelle, et nous avons déjà obtenu des résultats intéressants.
En ce qui a trait aux systèmes et pratiques de gestion des opérations et aux programmes des arts d'interprétation, comme je l'ai déjà fait remarquer, nous avons rapidement constaté que les plans de programmation des divers départements étaient très décentralisés. Le nouveau président du conseil a déjà laissé entendre qu'une de ses priorités consisterait à veiller à ce que les ressources du Centre soient réparties de façon plus équilibrée entre les quatre disciplines artistiques, à savoir la musique, la danse, le théâtre anglais et le théâtre français.
Je ne voudrais surtout pas lui enlever les mots de la bouche, mais il ne veut pas dire par là qu'il compte annuler ou limiter les réalisations extraordinaires des départements existants. Nous devons plutôt trouver un moyen d'amener tout le monde au même niveau. Nous devons également amorcer une réflexion plus cohérente sur l'orientation de nos choix de programmation.
La création du Fonds de la campagne du défi, qui visait à relever le défi lancé par Grant Burton, a été un des événements les plus marquants des derniers mois. Nous avons aujourd'hui près de 1,9 millions de dollars en dépôts produisant de l'intérêt, que nous nous sommes engagés à consacrer à l'amélioration de nos programmes de développement artistique.
À la fin de juin, les responsables de la programmation et moi- même allons présenter au conseil des recommandations visant à dépenser 130 000 $, pris sur cette somme, pour des projets qui sont relativement limités, mais que nous jugeons importants et qui montreront à la communauté locale et nationale que le CNA est maintenant en mesure de reprendre certaines de ses activités passées et de créer de nouveaux programmes. À mon avis, c'est une des choses les plus stimulantes qui soient arrivées au Centre.
J'ai mentionné certaines questions de marketing et de ressources humaines. Je ne pense pas qu'elles soient suffisamment importantes pour que nous ayons besoin d'en discuter ici, monsieur le président, mais nous en parlons dans notre document, que les membres du comité pourront lire à loisir.
• 1150
La responsabilisation des gestionnaires était une des
principales préoccupations du Bureau du vérificateur général. Nous
avons retenu les services d'un vérificateur interne, à qui nous
avons confié l'examen de certains comptes pour l'année 1997-1998.
Tout comme le Bureau du vérificateur général, nous tenions à nous
assurer qu'il n'y avait pas d'illégalités ni d'irrégularités
évidentes qui auraient pu mettre le Centre dans l'embarras. Nous
n'avons rien trouvé de tel.
Nous prenons toutefois grand soin de nous assurer, dans la conception et la mise en oeuvre des nouveaux processus d'élaboration des budgets et d'établissement des prévisions, que les gestionnaires sentiront qu'ils ont un droit de regard et un contrôle suffisants en ce qui touche leurs propres comptes pour en accepter l'entière responsabilité.
Il est très difficile de tenir les gens responsables de choses qui échappent totalement à leur contrôle. Je pense que c'est de là que viennent nos difficultés passées. Nous sommes donc en train de mettre des structures et des systèmes en place pour être certains que, quand nous tiendrons quelqu'un responsable de quelque chose, nous serons pleinement justifiés de le faire.
Au chapitre de la collecte de fonds—que nous appelons le «développement»—, nous avons embauché le cabinet Ketchum Canada pour qu'il procède à un examen de notre département du développement. Il nous a présenté un certain nombre de recommandations que nous sommes en train de mettre en oeuvre.
J'indiquais dans mon rapport: «Vous trouverez ci-joint copie du rapport Ketchum.» Nous en avions joint un exemplaire au document que nous avons remis au Bureau du vérificateur général, mais il n'est pas annexé aujourd'hui à notre mémoire. Il s'agit d'un document interne, mais je décris ici les principaux secteurs sur lesquels nous nous concentrons en attendant la nomination d'un nouveau directeur et président, et d'un nouveau directeur principal du développement.
Je dois souligner également que notre département du développement a travaillé dans des conditions extrêmement difficiles pendant la majeure partie de la saison, puisqu'il a dû fonctionner sans directeur. Nous avons naturellement perdu les 200 000 $ qu'Alexei Yashin s'était engagé à nous verser; il a retiré son don, et c'était son droit. Mais surtout, nous avons perdu les 400 000 $ de commandites d'entreprise que nous avions reçus l'an dernier pour Festival Canada parce que nous n'avons pas maintenu ce festival. Dès le début de l'année, le département a donc dû subi d'importants reculs.
Il a ensuite dû se concentrer en priorité sur la Campagne du défi, qui a remporté un énorme succès, mais dont les rentrées ne se reflètent pas dans les résultats d'exploitation du département du développement pour cette année. En un sens, le département ne reçoit donc pas tout le crédit de l'excellent travail qu'il a réalisé.
Même si la Campagne du défi coïncidait exactement avec notre campagne annuelle du Cercle des mécènes, sans que personne n'y ait mis de mauvaise volonté, nous avons réussi à la fois à recueillir 1,9 million de dollars en dons et à augmenter sensiblement les revenus du Cercle des mécènes. Le Centre a reçu un appui concret non seulement des membres actuels du Cercle des mécènes, mais également de la communauté d'Ottawa-Hull, qui nous soutient tous les ans et qui a également contribué au Fonds de la campagne du défi. Donc, nos efforts de financement ont vraiment été couronnés de succès cette année.
Pour ce qui est des systèmes d'information de gestion, il en est question à plusieurs reprises dans notre rapport. Je ne veux pas répéter ce qui peut sembler une évidence, mais l'amélioration de la fréquence, de la fiabilité et de l'exhaustivité des renseignements financiers et opérationnels fournis à la direction et, par son intermédiaire, au conseil d'administration a été l'une des principales sources de préoccupation de la direction au cours des derniers mois. Comme vous le savez tous, il est impossible de prendre de bonnes décisions quand on ne dispose pas d'une bonne information.
Nous continuerons forcément de nous concentrer sur cette tâche pendant un certain temps. Tout n'est pas encore parfait. Mais je suis convaincue que notre nouveau contrôleur et notre directeur des services administratifs comprennent clairement les mesures à prendre à cet égard et, surtout, qu'ils ont les compétences et l'expérience voulues pour veiller à leur mise en oeuvre.
Par ailleurs, nous présentons régulièrement des rapports à notre comité de vérification sur notre état de préparation à l'an 2000. Nos systèmes sont maintenant conformes à 93 p. 100, et les 7 p. 100 qui restent ne présentent que des risques peu élevés. Nos systèmes devraient être parfaitement prêts d'ici le mois d'octobre, et nous avons établi des plans d'urgence pour faire face tant aux risques limités que pose le passage à l'an 2000 au Centre même qu'à la possibilité de pannes généralisées dans des organismes de l'extérieur.
Pour finir, au sujet de la gestion de l'immeuble, j'indique dans mon rapport que nous sommes en pourparlers avec la ville d'Ottawa et la Municipalité régionale d'Ottawa-Carleton, avec l'aide du Conseil du Trésor et des ministères du Patrimoine canadien et des Travaux publics. Le gouvernement souhaite depuis 1985 transférer ses propriétés non essentielles aux gens qui les gèrent et qui s'en servent.
Le transfert du titre de l'immeuble à la Société du Centre national des Arts a été retardé en raison des négociations sur la rénovation du pont Mackenzie King, mais le gouvernement est maintenant prêt à y procéder.
• 1155
Les membres du conseil d'administration de la Société
hésitaient à accepter ce transfert de titre tant qu'ils ne savaient
pas d'où viendraient les 80 millions de dollars nécessaires pour
les réparations dont l'édifice aura besoin d'ici une dizaine
d'années. C'est un immeuble vieux de 30 ans et, comme dans tous les
bâtiments de cet âge-là, le gros oeuvre commence à se détériorer,
et les systèmes aussi. Naturellement, nous voulons éviter toute
situation d'urgence.
Une des choses que les gens des Travaux publics ont découverte au cours des négociations sur le transfert du titre de l'immeuble, c'est que des changements apportés aux lois provinciales en 1997—Mme Bulte est sans doute au courant—semblent exempter du paiement de taxes foncières les théâtres ontariens sans but lucratif. Cette mesure signifie que le Centre national des Arts pourrait économiser immédiatement plus de 6 millions de dollars s'il choisissait cette voie, s'il acceptait le transfert du titre et s'il invoquait la loi provinciale pour faire interpréter son évaluation foncière de cette façon.
Notre conseil d'administration a indiqué très clairement dès le départ qu'il ne voulait pas causer de difficultés indues à la municipalité et à l'administration régionale, puisqu'elles n'avaient pas prévu ce manque à gagner de 6,5 millions de dollars au titre des recettes de taxe foncière, par suite de la modification de la loi provinciale, et qu'elles risquaient de se retrouver dans une situation extrêmement difficile.
Nous sommes en pourparlers avec la municipalité et l'administration régionale au sujet de la manière dont ce transfert devrait se faire; de la façon de procéder graduellement à la réduction des paiements tenant lieu de taxes; des mécanismes par lesquels la municipalité et la région pourraient conserver certains paiements tenant lieu de taxes, selon des principes défendables sur le plan de l'équité et en fonction de la loi d'évaluation; de la rapidité avec laquelle cela pourrait se faire; et des mesures à prendre à plus long terme.
Les négociations ne sont pas faciles. Nous aimerions évidemment que le CNA puisse bénéficier, pour répondre à ses besoins dans un proche avenir, de rentrées plus importantes que ce que la municipalité et l'administration régionale sont prêtes à envisager. Mais l'écart se rétrécit considérablement. Étant donné l'échelle de grandeur à laquelle fonctionne le gouvernement fédéral, je dirais que la municipalité et le CNA sont d'accord à la fois sur le principe et sur le montant approximatif en cause.
Je crois toutefois que nous n'aurons pas assez d'argent pour couvrir toutes les dépenses d'immobilisation qu'exigera l'état de l'immeuble au cours des prochaines années; le problème n'est donc pas entièrement résolu. Nous allons en discuter au comité des finances, demain, et au conseil d'administration en juin. Je pense que les négociations vont se poursuivre. J'avais espéré—j'étais peut-être naïve—que ce serait terminé avant mon départ au mois de juin, mais le dossier s'est révélé plus complexe que je l'avais cru. C'est donc une question qui demeure en suspens.
Je tiens à dire publiquement que les ministères du Patrimoine canadien et des Travaux publics, de même que le Conseil du Trésor, m'ont toujours appuyée et qu'ils comprennent très bien, par exemple, que l'examen des programmes a entraîné des coupes très sérieuses dans les budgets des petites organisations comme le CNA. Nous nous sommes donc retrouvées dans une position difficile, tant en ce qui a trait aux budgets d'immobilisations que sur le plan de l'intégrité de nos programmes.
Comprendre ne veut pas nécessairement dire financer, mais je crois que la compréhension y est. Nous avons réussi encore ces dernières semaines à obtenir du Conseil du Trésor un crédit spécial qui nous permettra d'effectuer des réparations d'environ un million de dollars pour régler pendant les mois d'été—où nous faisons relâche—un problème critique, qui pourrait entraîner des risques sérieux, plutôt que d'avoir à le régler d'urgence au beau milieu de l'hiver. Je remercie ces trois ministères fédéraux de leur coopération et de leur appui au cours des derniers mois.
Voilà qui complète ma présentation, monsieur le président. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions des membres du comité sur les points dont je n'ai pas parlé ou sur tout autre élément qui les préoccupe. J'espère avoir démontré au comité que le CNA entre dans une ère nouvelle marquée par une saine gestion et de bonnes relations entre le conseil d'administration, le Centre et la communauté, dans son sens le plus large.
Je vais maintenant laisser le micro à M. Leighton, à moins que vous ne préfériez me poser tout de suite vos questions. Je suis à votre disposition.
Le président (M. Clifford Lincoln (Lac-Saint-Louis, Lib.)): Monsieur Leighton, voulez-vous ajouter quelque chose ou préférez- vous attendre que nous soyons rendus aux questions?
M. David S.R. Leighton (président du conseil d'administration, Centre national des Arts): Je pense qu'il serait plus utile que je fasse une brève présentation au cas où je devancerais certaines de vos questions.
Le président: Bien sûr, allez-y.
M. David Leighton: Comme vous le savez sans doute, j'occupe mon poste actuel depuis peu. J'ai été nommé le 3 mai. J'ai donc eu à peu près un mois pour me faire une idée des choses à faire, et pour participer au processus de planification et à la sélection d'un nouveau directeur et président.
Ma première priorité—qui est aussi la deuxième, la troisième et la quatrième—est de choisir ce nouveau directeur et président. Il s'agit d'une décision critique, d'une étape cruciale dans l'histoire du Centre national des Arts. Il est très important—vous en conviendrez sûrement—que nous fassions ce travail comme il faut.
Je suis arrivé vers la fin d'un processus de recherche assez approfondi qui avait été élaboré par le comité de recherche et le conseil d'administration. Nous avons reçu et examiné un grand nombre de candidatures et de manifestations d'intérêt, et les membres du comité ont interviewé de nombreux candidats en collaboration avec les consultants embauchés pour les aider dans ce processus.
Je n'irais pas jusqu'à dire que nous avons passé le pays au peigne fin, mais presque. Je pense que nous avons fait du bon travail.
J'étais absent quand ma nomination a été annoncée et j'ai passé ma première journée de travail à interviewer, avec le comité de sélection, trois personnes dont la candidature avait été retenue après un tri préliminaire. C'était le 13 mai.
Nous devons tenir d'autres entrevues vendredi de cette semaine. Si nous ne l'avons pas fait plus tôt, c'est d'abord et avant tout parce que certains candidats n'étaient pas disponibles.
Nous espérons—et je répète que ce n'est encore qu'un espoir—que le comité de sélection pourra soumettre une recommandation au conseil d'administration lors de sa réunion du 25 juin. Naturellement, il peut se passer bien des choses d'ici là. C'est le conseil d'administration qui prendra la décision.
Vous conviendrez sûrement qu'il est un peu inusité, dans la structure des organisations comme la nôtre, de confier le choix d'un directeur et président au conseil d'administration. Mais je suis convaincu que le conseil prendra la bonne décision.
Pour faire suite aux commentaires d'Elaine, je dois vous dire qu'elle vous a très bien exposé ce qui a été fait. À mon arrivée, je ne savais vraiment pas grand-chose des problèmes de l'organisation. J'ai eu le temps de me faire une opinion depuis. À mon avis, Elaine a dirigé l'organisation de main de maître pendant cette période très difficile. Elle a assuré une gestion parfaitement professionnelle, et je suis très à l'aise avec les mesures qui ont été prises.
Comme elle l'a souligné, c'est un processus qui se poursuit; c'est loin d'être terminé. Autrement dit, le blocage et le plaquage ont été très bien faits. Les problèmes fondamentaux ont été abordés, et ils sont en bonne voie d'être réglés.
J'ai l'impression que le conseil, la direction et les autres intervenants ont été très bien servis par le travail qui a été réalisé. Je suis désolé que l'organisation doive se passer des services d'Elaine.
Mes priorités personnelles, après la sélection du directeur et président, tourneront autour du rétablissement des mécanismes de contrôle financier et de la mise en place d'un système d'information comptable efficace.
Comme Elaine l'a mentionné, il est très difficile, sinon impossible de prendre des décisions éclairées dans une organisation de la taille du Centre national des Arts sans disposer d'une bonne information. Or, à mon avis, c'est le manque d'information qui a causé une bonne partie des difficultés qui ont affligé l'organisation dans le passé. C'est certainement ce qui a empêché le conseil, jusqu'à un certain point, de prendre des décisions judicieuses.
• 1205
Je ne vous cache pas que le conseil n'était tout simplement
pas au courant de bien des choses qui se passaient dans
l'organisation. Cela doit changer, et cela va changer.
J'ai consacré une bonne partie du reste de mon temps à me libérer d'autres engagements qui m'occupaient beaucoup, mais aussi à passer le plus de temps possible avec les gens de l'organisation; j'ai rencontré le personnel et les autres intervenants qui sont associés de très près au Centre national des Arts. Je voulais me familiariser avec les dossiers, mais aussi me faire une idée de nos capacités, de nos ressources, de notre organisation et de notre aptitude à résoudre les problèmes qui se posent.
J'ai examiné les plans qui ont été mis en oeuvre dans le cadre du processus de planification. Je tiens à vous dire que ce processus a été très utile et que nous en sommes rendus à un point où nous avons, dans les faits, un plan stratégique utilisable pour les prochaines années. Mais je suis intervenu personnellement dans le processus pour ralentir les choses, pour insister sur le fait qu'il s'agissait d'un plan provisoire. Je suis convaincu que ce serait une énorme erreur de nous engager à appliquer un plan quelconque à la veille de la nomination d'un nouveau directeur et président, et de mettre ainsi cette personne devant un fait accompli.
Il est bien possible qu'elle approuve nos plans et soit prête à les considérer comme définitifs, mais rien n'est encore certain pour l'instant.
J'ajoute qu'il serait très difficile, à mon avis, d'aller trouver des candidats de qualité et de leur dire: «Nous aimerions vous confier le poste; soit dit en passant, nous venons de soumettre un plan contenant des projections et des chiffres précis, et vous ne pourrez pas y changer grand-chose pendant les deux prochaines années.» Je pense que nous perdrions rapidement les candidats de qualité que nous espérons attirer à ce poste.
Je tiens à souligner que j'ai un rôle bien précis à jouer en tant que président du conseil d'administration; je ne suis pas là pour gérer l'institution. Mon principal rôle, il me semble, sera de diriger le conseil de manière à ce qu'il puisse faire son travail efficacement, et à ce qu'il le fasse.
J'ai prévu du temps, lors de notre réunion du 25 juin, pour une discussion avec les membres du conseil sur des questions comme l'organisation du conseil; ses comités; la fréquence de ses réunions; la nature de ses réunions; et l'information dont il a besoin. Il y aura certainement une foule d'autres éléments, dont certains que je ne peux pas prévoir, qui seront soulevés pour nous amener à réfléchir à la façon dont nous pouvons fonctionner plus efficacement en tant que groupe.
Je le dis parce que je suis tout à fait convaincu que ce dont nous avons besoin—et ce qui a fait défaut à différents moments de l'histoire du CNA—, c'est d'un conseil d'administration militant, composé de personnes capables et indépendantes qui soient dévouées au CNA et qui soient prêtes à travailler à l'améliorer. Le poste d'administrateur n'est pas un poste honorifique, et il ne devrait pas l'être. Si c'est le cas, nous aurons encore des problèmes.
J'ai eu le privilège de travailler avec des conseils d'administration extrêmement efficaces dans l'entreprise privée et dans le milieu des organisations sans but lucratif, et je suis certain que nous pourrons faire la même chose si nous avons des gens de qualité au conseil du Centre national des Arts. Nous pourrons élaborer tous ensemble un système et un processus qui permettra au conseil de devenir plus efficace.
• 1210
L'orientation future du Centre dépend dans une large mesure de
ce qui va se passer pendant les prochaines semaines. Il est peut-
être malheureux, en un sens, que la séance d'aujourd'hui précède
plusieurs événements importants dans l'évolution du Centre. Il y a
d'abord la réunion du comité de sélection demain, et ensuite la
réunion du conseil d'administration le 25 juin, qui devrait à mon
avis être une des plus importantes des dernières années.
Une fois ces étapes franchies, si tout se déroule comme prévu dans le processus de sélection, le Centre aura trouvé un nouveau style de leadership, et il sera en mesure de se régénérer et d'établir sa nouvelle orientation.
Merci beaucoup de m'avoir invité à vous rencontrer. Je me ferai un plaisir de répondre à toutes vos questions.
Le président: Merci, monsieur Leighton.
Premièrement, je dois m'excuser de notre retard. Nous lancions aujourd'hui notre rapport sur la culture. Deuxièmement, si nous ne sommes pas nombreux ici, c'est parce que la Chambre est en plein débat sur le projet de loi C-55, au sujet des magazines. Beaucoup de nos membres sont pris là-bas.
Mme Bulte m'a dit qu'elle devait partir très bientôt pour cette raison-là, et Mme Tremblay a un avion à prendre. Les membres du comité seraient-ils d'accord pour que je les laisse poser leurs questions en premier?
M. Inky Mark: Nous devons tous être quelque part.
Le président: Oh, vous devez tous être quelque part!
M. Inky Mark: Moi aussi, je devrais être en Chambre en ce moment.
Le président: Je vois. D'accord.
M. Inky Mark: Non, madame Tremblay, allez-y.
[Français]
Le président: Madame Tremblay, voulez-vous commencer?
Mme Suzanne Tremblay (Rimouski—Mitis, BQ): Je trouve intéressants les rapports qui ont été déposés, mais je crois me souvenir—je n'ai pas le document—que quand on avait rencontré le conseil, au mois de février, on nous avait bel et bien dit que la grande priorité était d'engager le directeur général. Il y avait déjà un comité de formé et on devait l'engager incessamment.
Je voudrais comprendre ce qui s'est passé entre le mois de février et maintenant. Ce poste clé n'est toujours pas comblé et il doit l'être pour que les choses se fassent et que tout le reste s'enclenche. Je vois qu'on a encore trois postes à combler, dont celui de la personne qui doit faire la programmation, etc., et celui de la personne qui doit s'occuper des clientèles. Pourquoi y a-t-il eu un tel retard? Mon impression était peut-être exagérée, mais je croyais qu'on avait lancé le concours, que le comité était formé et qu'on devait engager incessamment un directeur général. Que s'est-il passé?
[Traduction]
M. David Leighton: Je peux répondre à cette question tout à fait légitime, que je me posais d'ailleurs moi-même à mon arrivée au conseil.
Laissez-moi vous dire tout d'abord que ce comité de sélection fonctionne à toutes fins utiles selon son propre échéancier. Ce qui ne veut pas dire qu'il a dépassé l'échéance qu'il s'était fixée à l'origine. Je pense qu'il espérait pouvoir prendre sa décision à peu près à ce moment-ci.
Le comité—et je ne fais que vous répéter ce que j'ai entendu parce que je n'en fais partie que depuis peu—était déterminé à faire un travail approfondi pour solliciter des candidatures et approcher des gens de tout le pays. Il ne voulait surtout pas se tromper dans son choix. Il s'est donc montré un peu plus prudent qu'il l'aurait été normalement, ce qui est sans doute justifié à la lumière des problèmes récents et du fort roulement des directeurs et présidents ces derniers temps.
Il me semble que le processus avance assez bien. Comme dans la plupart des cas de ce genre, ce sont les bons candidats—et pas nous—qui déterminent la vitesse à laquelle nous pouvons procéder. Certains d'entre eux ne sont pas libres pour nous rencontrer ou passer des entrevues quand nous l'aimerions.
• 1215
Je répète donc que le processus suit l'échéancier établi. Je
pense qu'il y a une assez forte probabilité que nous soyons en
mesure d'annoncer une nomination au moment prévu.
Aucun de nous n'est vraiment satisfait du temps que cela a pris, mais je pense que c'était nécessaire et j'espère que l'avenir prouvera que c'était la chose à faire.
[Français]
Le président: Madame Tremblay, peut-être est-ce le moment de vous remercier d'être venue aujourd'hui. Nous sommes très heureux que vous soyez de retour. J'espère que ça va bien aller pour vous. Merci d'être venue aujourd'hui.
Mme Suzanne Tremblay: Merci beaucoup.
[Traduction]
Le président: Monsieur Mark.
M. Inky Mark: Merci, monsieur le président.
Premièrement, permettez-moi de vous remercier de votre patience. Comme vous le savez, nous avons eu une semaine plutôt imprévisible, comme le temps.
Madame Calder, je vous souhaite beaucoup de succès dans vos entreprises à votre départ du Centre.
Et vous, monsieur Leighton, je vous félicite de votre nomination. J'ai lu votre notice biographique, et il ne fait aucun doute que vous apportez au conseil une expérience précieuse. Vous aurez certainement une foule d'occasions de mettre en pratique ce que vous dites dans votre livre, Making Boards Work. Je suis convaincu que vous ferez de l'excellent travail.
Après avoir entendu vos commentaires à tous les deux, je suis content de voir que des efforts ont été faits et que des engagements ont été pris depuis février. Comme vous le savez, le mois de février a été un peu difficile pour le conseil.
Le principal problème, quand des institutions publiques ou financées par le gouvernement ont des difficultés avec les médias, c'est ce que cela laisse une mauvaise impression. Et il n'est pas facile, ensuite, de corriger cette impression. Comme vous le savez, la population demande de la transparence et exige des comptes, et elle a raison. C'est une question de confiance quand on remanie un conseil d'administration de fond en comble, et une institution aussi.
Je suis également content de vous entendre dire que le nouveau conseil a tenu sa première réunion publique. C'était une des recommandations dont le comité s'était fait l'écho lors de notre rencontre de février. Je suis heureux d'apprendre que le conseil a pris le risque et a décidé de jouer le jeu. Je viens d'une administration municipale, et la règle d'or dans ce milieu-là, c'est que tout doit être public.
Maintenant, vous nous dites que vous avez apporté ces changements, mais est-ce que vous le dites aussi au grand public? C'est lui qu'il faut convaincre que vous avez changé et que votre organisation a un nouveau visage.
Mes deux autres questions portent sur la régie interne. Premièrement, j'aimerais savoir si vous avez l'intention de donner suite à votre première réunion publique et d'en tenir d'autres tous les ans, ou tous les deux ans. J'aimerais savoir aussi comment vous entendez inviter le grand public à participer à votre processus décisionnel.
Merci.
Mme Elaine Calder: J'ai tendance à croire que, pour les questions de gestion interne, on juge l'arbre à ses fruits. Qu'il s'agisse de recevoir un reçu d'impôt dans la semaine suivant un don, avec une lettre de remerciements bien adressée, ou encore de venir voir un spectacle ou de faire une réservation par téléphone, c'est dans ses contacts avec le Centre que le public pourra savoir si, oui ou non, notre institution est bien gérée.
Je ne crois pas beaucoup à l'utilité d'envoyer des communiqués de presse pour annoncer que le service des finances a fait ceci ou cela, ou que nous avons mis en place un nouveau système. Comme je l'ai dit, je pense que ce sont les contacts entre le public et l'institution qui font foi de tout.
Je suis convaincue que ces contacts s'améliorent. Les commentaires que je reçois de nos clients—et j'en reçois beaucoup, parce que je suis souvent là et que je vois beaucoup de gens—sont très positifs, mais je pense qu'il y a aussi un certain scepticisme bien compréhensible. C'est pourquoi je préfère ne pas me hasarder à vous dire que les problèmes sont tous résolus. Tout n'est pas parfait.
Il reste donc du travail à faire, mais c'est un début.
M. Inky Mark: Je comprends, mais vous ne devez pas oublier que vous dirigez une organisation nationale. Autrement dit, c'est d'un océan à l'autre. Les gens de l'extérieur de la vallée outaouaise doivent eux aussi savoir ce qui se passe.
Mme Elaine Calder: Oui. Cette nécessité d'établir un équilibre entre notre mandat national et notre mandat régional fait partie de notre travail de tous les jours.
• 1220
La Campagne du défi a connu un énorme succès. Avec l'aide du
National Post, nous avons réussi à faire une excellente publicité
dans tout le pays; nous avons invité des artistes qui ont été
associés avec le Centre à un moment ou à un autre de leur carrière
à expliquer pourquoi le Centre national des Arts est important.
Nous avons reçu des contributions de toutes les provinces; c'était
merveilleux.
M. Inky Mark: Je comprends, mais je maintiens que c'est au sujet de la régie que les gens ont des doutes. Ce n'est pas au sujet du produit que vous offrez.
Mme Elaine Calder: Oui. Je répondais simplement à la première partie de votre question au sujet de la gestion. Je vais laisser M. Leighton vous parler des questions de régie.
M. David Leighton: Je pense que ma réponse est implicite dans votre question. Elaine a très bien décrit les différentes mesures qui ont été prises à l'interne.
Il ne faut pas se leurrer: ce ne sont pas des choses très excitantes à faire que d'adopter un nouveau système de comptabilité, un nouveau système d'information, une nouvelle base de données ou quoi que ce soit d'autre dont nous avons besoin pour remettre de l'ordre dans nos affaires.
L'élément qui aura le plus d'importance sur le plan national, ici comme à l'extérieur de la région, c'est la qualité des nominations que nous allons faire, notamment au poste de directeur et président. Je suis absolument convaincu que c'est le signal le plus clair que nous puissions envoyer à la population pour montrer que nous faisons quelque chose en vue de régler les problèmes du passé. C'est ce signal que nous allons envoyer avec cette nomination.
Je crois donc que ce sera plus significatif que de faire de la publicité sur le fait que nous avons adopté de nouvelles mesures de contrôle ou de vérification interne. Ce sont des questions qui disent peut-être quelque chose aux vérificateurs et aux autres professionnels, mais pas à M. ou Mme Tout-le-Monde.
Mme Elaine Calder: Deuxièmement, oui, le conseil va continuer de se réunir en public. Ses réunions ont lieu tous les trois mois, et elles seront toutes ouvertes au public.
M. David Leighton: Il y aura une portion publique à chaque réunion, y compris à celle du 25 juin.
Mme Elaine Calder: Il y a eu des discussions préliminaires pour définir notre public et savoir si nous devrions envisager, comme certaines autres organisations nationales, de tenir des réunions du conseil dans d'autres régions du pays.
M. David Leighton: Je pourrais peut-être répondre à la troisième partie de votre question, au sujet de la participation de la population.
Je travaillais anciennement dans le domaine de la recherche en marketing et en consommation. Mon activité actuelle s'est sensiblement élargie, puisque je dois trouver de l'information et obtenir des réponses des gens qui profitent de nos services ou qui s'intéressent à nous. C'est beaucoup plus vaste que l'information qui sert à des fins de marketing.
Nous avons le potentiel nécessaire, grâce à nos systèmes, pour obtenir une foule de renseignements sur les gens qui utilisent nos services et qui viennent voir nos productions, de même que sur la communauté artistique et le public de tout le pays. Bien franchement, ce potentiel n'a pas été très bien exploité jusqu'ici. Les choses ont changé, et nous avons des moyens de nous améliorer. Nous les connaissons. Mais nous devrons attendre dans certains cas parce qu'il faudra de l'argent pour mettre ces moyens en place.
Je suis donc tout à fait convaincu que nous pouvons réussir à mieux connaître les réactions de tous les intervenants, si je peux employer ce terme.
M. Inky Mark: Merci.
Le président: Madame Lill.
Mme Wendy Lill: Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup d'être venus nous rencontrer aujourd'hui.
Je pense que nous devrions en revenir à la raison initiale pour laquelle nous avions invité les représentants du Centre national des Arts—et j'étais là à ce moment-là—, c'est-à-dire rétablir la confiance du public dans le CNA. Ce que vous nous dites, c'est qu'il se passe toutes sortes de choses qui devraient nous amener dans cette direction.
Je voudrais vous poser quelques questions précises.
Monsieur Leighton, vous venez du monde des affaires. Vous avez de toute évidence une longue expérience des conseils d'administration d'organisations artistiques. J'aimerais simplement savoir comment vous prévoyez faire le lien entre le côté commercial de l'organisation et le fait que c'est la principale institution chargée de présenter des productions artistiques au pays. Le produit, la stratégie, les intervenants—ce sont des mots dont on se sert dans le monde des affaires, alors qu'il est question ici de pièces et de concerts. Comment allez-vous concilier les deux?
M. David Leighton: J'ai été pendant 13 ans président de la Banff School of Fine Arts. J'ai été plongé dans le milieu artistique pendant une bonne partie de ma vie. Il faut me croire quand je vous dis que je ne prévois aucune difficulté de ce genre et que je ne fais pas de distinction entre les affaires et les arts. Ce ne sont pas des entités séparées.
Les arts sont une entreprise. Le Centre national des Arts est une entreprise. Nous devons produire des revenus. Nous devons veiller à ce que l'organisation fonctionne, et à ce qu'elle soit bien administrée. Dans ce sens-là, c'est une entreprise. Pas une entreprise à but lucratif, mais une entreprise quand même. C'est une organisation qui doit être bien gérée.
La saine gestion est l'amie des arts. Elle libère l'artiste pour le laisser faire ce qu'il fait de mieux, c'est-à-dire se concentrer sur son travail de création sans avoir à s'inquiéter des budgets et des détails de gestion de l'organisation. J'en suis fermement convaincu, et je pense l'avoir prouvé à Banff.
Mme Wendy Lill: J'ai bien aimé votre commentaire sur le fait que vous êtes là pour diriger le conseil d'administration. J'avais demandé notamment, il y a un mois, s'il y aurait de nouvelles descriptions de tâches pour les membres du conseil et de nouvelles attentes vis-à-vis d'eux. Vous parlez aussi de la nécessité d'avoir un conseil militant. J'aimerais savoir par conséquent si nous allons voir des changements dans la composition du conseil.
Pour en revenir à la lettre écrite par le personnel le 2 novembre, les employés ont d'énormes réserves au sujet de la composition du conseil et du processus de sélection. Comment allons-nous rétablir la confiance dans le conseil lui-même?
M. David Leighton: Je vais être très franc avec vous: quand on m'a approché pour m'offrir le poste de président du conseil, la première chose que j'ai faite a été de demander qui siégeait au conseil. J'ai obtenu la liste des membres. Je n'en connaissais qu'un seul personnellement, Louise Vaillancourt, avec qui j'ai siégé à plusieurs autres conseils, notamment dans des organisations artistiques—et pour qui j'ai le plus grand respect, soit dit en passant. C'est une personne très compétente.
J'ai donc réfléchi moi aussi à la composition du conseil, aux compétences de ses membres, et je me suis demandé si c'était un groupe capable de faire du bon travail s'il était bien dirigé.
J'ai passé beaucoup de temps, dans l'intérim, avec les membres du conseil. Je ne les ai pas tous rencontrés personnellement, mais presque. J'ai participé à un certain nombre de réunions de comités et de conférences téléphoniques.
Je dois dire qu'à mon avis, ce sont des gens très bien. Le conseil est composé de gens tout à fait remarquables, qui ont été sérieusement handicapés par les lacunes du système plutôt que par leurs propres limites. Nous sommes très chanceux de pouvoir compter sur eux.
Idéalement, j'aimerais leur adjoindre des gens qui auraient d'autres types de compétences. Par exemple, il n'y a personne au conseil qui soit capable de procéder à une analyse comptable et financière aussi approfondie que dans un conseil d'administration d'entreprise. Je pense que cela a nui au conseil dans le passé, quoique le choix de Mme Vaillancourt à la présidence du comité de vérification ait été fort judicieux. C'est elle qui a le plus d'expérience dans ce domaine-là.
Donc, nous avons au départ un bon groupe de personnes au conseil. Je pense qu'elles cherchent des moyens de travailler plus efficacement et que l'élaboration d'une description de tâches quelconque, si je peux employer ce terme, serait un grand pas dans la bonne direction.
Mme Wendy Lill: J'ai une autre petite question à poser au sujet du conseil. J'aimerais savoir quel devrait être à votre avis le pourcentage des membres du conseil venant du milieu artistique. J'aimerais savoir aussi quels sont les autres secteurs de la communauté qui ne sont pas représentés au conseil, mais qui pourraient l'être pour donner aux gens le sentiment que ce conseil leur appartient, en quelque sorte, qu'il n'est pas enfermé dans une tour d'ivoire et qu'il ne prend pas ses décisions en vase clos, en se laissant guider par le favoritisme politique?
M. David Leighton: Je pense que nous devrions en fait avoir plus de membres du milieu artistique. Nous devrions aussi en avoir plus du monde des affaires. Et nous devons assurer une meilleure répartition géographique.
• 1230
Premièrement, nous sommes un peu limités par la loi, mais il
est possible de contourner le problème en nommant des membres à
titre consultatif aux comités du conseil, ou encore des
représentants de la communauté. Prenez le comité de vérification,
par exemple. Il est assez courant, dans d'autres organisations, de
faire appel à plusieurs comptables hautement compétents pour siéger
comme membres associés du conseil d'administration, ou quelque
chose du genre. Ces gens ne seraient certainement pas nommés au
conseil, mais ils pourraient aider le comité dans ses travaux. Je
pense que c'est possible aussi dans le domaine de la collecte de
fonds, ou du développement, par exemple, de même que dans les
différentes disciplines artistiques; nous pourrions avoir un groupe
consultatif dont les membres ne siégeraient pas au conseil, mais
qui y seraient rattachés.
Personnellement, j'ai constaté que ce genre de formule intéresserait beaucoup de gens.
Le président: Monsieur Myers.
M. Lynn Myers (Waterloo—Wellington, Lib.): Merci beaucoup, monsieur le président.
Premièrement, monsieur Leighton et madame Calder, je tiens à vous remercier d'être venus aujourd'hui et à vous dire que, même s'il reste encore des améliorations à faire—c'est la vie!—, vous méritez des félicitations pour votre excellent travail. Quand je reçois des gens à Ottawa, je leur dis toujours qu'ils doivent aller faire un tour au Centre national des Arts.
Je voudrais toutefois vous poser une question sur le don annuel promis par M. Yashin, qui a été annulé. Vous mentionnez également à la page 8 d'autres montants que vous receviez en commandite pour Festival Canada.
D'après ce que j'avais lu dans les médias à l'époque où il a été question de ces deux éléments, j'avais l'impression que d'autres donateurs s'étaient présentés pour combler ce vide. J'aimerais que vous nous expliquiez la situation et que vous nous exposiez ce que vous comptiez faire, ou ce que vous comptez faire maintenant, pour vous assurer que vous pourrez récupérer ce manque à gagner; j'aimerais savoir aussi comment vous avez l'intention de vous y prendre à l'avenir sur ce plan-là.
Mme Elaine Calder: En ce qui concerne les commandites d'entreprise visant Festival Canada, je pense que nous pourrions les ravoir si nous décidions de créer un autre festival. C'est en fait une forme de publicité pour les entreprises. C'est une occasion de mettre leur nom sur un événement très couru. Donc, quand nous n'organisons pas de grand festival d'été, nous perdons cet argent-là. C'est dommage.
Grâce à la générosité dont nous avons fait l'objet quand nous avons perdu ces 200 000 $, que Grant Burton nous a donné 400 000 $ et qu'il nous en a promis autant de plus si nous pouvions amasser 800 000 $ de notre côté, nous avons réussi à recueillir des dons en espèces de 1,9 million de dollars, soit près de 2 millions.
Nos pratiques de financement ont été critiquées publiquement. Nous avons recueilli beaucoup d'argent, c'est vrai, mais nous en avons dépensé beaucoup pour y arriver. Il était très important, pour la réussite de la Campagne du défi, de préciser très clairement que les fonds que les gens nous verseraient pour relever le défi lancé par Grant seraient réservés et serviraient uniquement à ce que nous avons appelé le développement artistique.
C'est ce que nous avons fait. Cet argent a été placé dans un compte de banque séparé, où il rapporte de l'intérêt. Nous n'en avons pas encore dépensé un sou.
Nos services de programmation nous ont soumis toute une série de projets pour lesquels ils aimeraient obtenir de l'argent pendant l'année qui vient. Nous allons les présenter au conseil à la fin de juin. Nous allons aussi travailler de concert avec le Conseil des Arts pour trouver des moyens de nous servir du reste de l'argent—ce qui représente une somme importante—pour en multiplier l'effet autant que possible. Si le Conseil des Arts a des programmes auxquels nous pouvons nous associer et que nous pouvons contribuer à financer pour ouvrir de nouvelles perspectives aux artistes et aux organisations artistiques du Canada—idéalement avec le concours du secteur privé—, c'est ce que nous allons faire.
Donc, nous sommes très prudents quant à la façon dont nous allons dépenser cet argent. J'ai en main les livres de la Société. Le résultat final pour cette année est très élevé, sur le plan financier, en conséquence de tout cela.
M. Lynn Myers: D'accord.
Une petite observation, maintenant. Tout le monde traverse des périodes difficiles un jour ou l'autre, mais il me semble que les événements qui se sont produits ces derniers temps ont été en quelque sorte une bénédiction déguisée. Je vous félicite de votre sagesse et de votre clairvoyance, ainsi que de vos efforts pour vous assurer que les choses se passent conformément à votre mandat. Je pense que vous êtes sur la bonne voie.
Mme Elaine Calder: Merci.
M. David Leighton: Je dirais que cette bénédiction était vraiment bien déguisée.
Des voix: Oh, oh!
M. Lynn Myers: À ce moment-là.
Le président: Monsieur Mark.
M. Inky Mark: J'ai seulement une petite question à poser, monsieur le président. Merci.
Vous allez embaucher bientôt votre nouveau directeur et président. J'aimerais savoir si vous seriez prêt à revenir nous voir dans six mois, avec cette personne, pour nous faire part de vos plans les plus récents.
M. David Leighton: Comme Elaine ne sera plus ici, je suppose que je ferais mieux de répondre à cette question.
Oui, je suis tout à fait prêt à revenir; je pense que ce serait également une très bonne chose si nous devions présenter un rapport au comité. Cela nous obligerait à une certaine rigueur. J'accepte donc votre invitation. Si le comité le désire, je serai très heureux de revenir.
M. Inky Mark: Merci.
Le président: Monsieur Leighton, premièrement, je tiens à vous féliciter de votre nomination et à vous souhaiter beaucoup de succès. Vous arrivez à ce poste avec un bagage très impressionnant dans le domaine de la régie d'entreprises, et aussi dans le domaine des arts et de la culture à divers niveaux. C'est un nouveau départ pour le CNA, et nous nous en réjouissons.
Vous avez une attitude qui me semble très posée et très sage; vous avez dit par exemple que vous ne prendriez pas de décisions précipitées au sujet de votre plan d'entreprise avant que le nouveau directeur et président soit en poste. Il est rassurant de voir que la régie du conseil d'administration est entre bonnes mains. Nous vous souhaitons beaucoup de succès.
Si je me souviens bien, madame Calder, il y a moins de quatre mois que vous êtes venue nous rencontrer avec les membres du conseil d'administration; c'était le 28 février. Pendant ces quatre mois, d'après ce que j'ai lu et entendu aujourd'hui, vous semblez avoir accompli beaucoup de choses. Vous méritez nos remerciements pour tout ce que vous avez fait en aussi peu de temps, à titre intérimaire. Nous vous souhaitons tout le succès possible dans vos nouvelles entreprises.
Ma question s'adresse à l'un de vous deux. J'imagine, comme vous le dites, que la grande priorité est maintenant la nomination du directeur et président. Mme Calder n'aura pas le temps—puisqu'elle part à la fin de juin, si j'ai bien compris—d'assurer la liaison avec lui, à moins que vous n'espériez qu'il soit en poste avant le départ de Mme Calder pour qu'il puisse avoir une certaine interaction avec elle.
Mme Elaine Calder: Le nouveau directeur et président ne sera pas en poste avant mon départ. Cet après-midi même, en fait, M. Leighton et moi allons rencontrer les membres du comité de la haute direction pour discuter de la façon dont le Centre sera géré d'ici à ce que quelqu'un soit nommé à titre permanent.
M. Leighton voudra peut-être vous en dire plus long à ce sujet-là.
Le président: J'aimerais savoir ce que vous en pensez, monsieur Leighton. Il y aura inévitablement une période de battement entre le départ de Mme Calder et l'arrivée du nouveau directeur et président.
Deuxièmement, il reste trois postes de haute direction à combler par le nouveau directeur et président. Vous avez certainement pris la bonne décision. Cette personne aura un formidable défi à relever.
Je me demandais, monsieur Leighton, si le conseil d'administration comptait se réunir plus fréquemment pendant cet intérim, pendant cette période de battement, pour soutenir les systèmes en place.
J'aimerais savoir aussi, madame Calder, si vous aurez l'occasion de revenir pendant une semaine, par exemple, pour vous entretenir avec votre successeur. Si c'était moi, il me semble que j'y verrais un atout précieux.
M. David Leighton: J'espère bien qu'Elaine pourra revenir au moment opportun, si son nouvel emploi lui en laisse le temps; j'ai bien l'impression qu'elle va devoir s'y plonger rapidement. Cela pourrait donc être un peu difficile. Mais nous accepterons avec plaisir toute l'aide qu'elle pourra nous accorder.
Je dois vous dire que nous allons rencontrer les cadres supérieurs du Centre national des Arts—sauf évidemment ceux des départements où les postes sont vacants—cet après-midi même, après la séance en cours.
Nous ne savons pas exactement combien de temps durera l'intervalle entre le départ d'Elaine et la nomination du nouveau directeur et président, ou son arrivée. Il y a donc une période d'incertitude. Elle pourrait être très courte, mais peut-être pas.
• 1240
Nous en avons discuté avec le personnel et la haute direction,
et nous avons constitué un comité composé d'une demi-douzaine de
cadres supérieurs; c'est moi qui assurerai la présidence de cette
réunion à titre intérimaire.
Je tiens absolument à résister à la tentation d'assumer le rôle de directeur et président. Ce n'est pas mon intention, et je pense que ce ne serait pas une bonne chose pour l'organisation si je le faisais. Mais il faut bien que quelqu'un préside ce groupe pour le moment, et je vais présider le comité de gestion qui va se réunir régulièrement, peut-être une ou deux fois par semaine. Nous n'avons encore rien décidé à ce sujet-là, et je ne suis pas très bien placé pour savoir à quelle fréquence nous allons devoir nous réunir.
Le comité a donc été constitué. Nous allons discuter de cette question cet après-midi. Nous allons établir notre propre échéancier. J'ai désigné un des membres du comité, qui est ici aujourd'hui, comme président suppléant pour les réunions auxquelles je ne pourrai pas assister. Il n'y a donc rien de définitif.
Si la situation semble vouloir se prolonger, nous allons devoir reconsidérer la question, mais je pense qu'un comité de ce genre pourrait nous permettre de passer l'été, par exemple.
Le président: J'aimerais avoir votre impression à tous les deux sur une dernière question. Je vois beaucoup de choses positives dans votre rapport. C'est encourageant. Il me semble que nous entrons dans une ère nouvelle, surtout avec la décision d'ouvrir les réunions du conseil au public. C'était une décision symbolique, mais très positive.
Mme Lill a fait allusion au mécontentement du personnel du CNA. Nous avions l'impression que les employés du Centre n'étaient pas très heureux. Pouvez-vous nous affirmer aujourd'hui—l'un ou l'autre d'entre vous, ou tous les deux—que les rapports entre le personnel, le conseil d'administration et la direction sont repartis du bon pied, que la situation s'est rétablie et que l'harmonie règne maintenant au Centre?
Mme Elaine Calder: Je vais répondre.
Comme les membres du comité le comprendront sûrement, il y a eu beaucoup de colère et de déception quand l'ancien directeur et président, qui était très populaire, est parti très vite.
Le président: En effet.
Mme Elaine Calder: C'est évidemment ce qui a donné lieu à la lettre à laquelle Mme Lill a fait allusion. Cette colère a disparu. Elle ne peut pas durer des mois, ne serait-ce que parce que les gens passent à autre chose, ce qui guérit bien des blessures à des degrés divers. Je pense que les gens sont vraiment contents de la nomination de M. Leighton. Je n'insisterai jamais trop sur le fait que le personnel y voit un signe que le conseil d'administration sera dirigé d'une main ferme. Les gens sont très heureux de l'entendre dire qu'il est là pour diriger le conseil.
Le personnel s'inquiète pour son avenir en ce moment; c'est bien compréhensible. Chaque fois qu'une institution doit traverser une période d'incertitude, les employés sont nerveux.
Bien sûr, en tant que directrice et présidente par intérim, je suis probablement la dernière personne à laquelle vous devriez poser cette question—à savoir comment est le moral des troupes—, mais j'ai l'impression qu'il est beaucoup meilleur qu'avant et que les gens sont vraiment fiers de leur institution.
Le président: Bien.
J'ai un dernier commentaire à faire. M. Mark a suggéré que vous reveniez dans six mois, ce qui serait très utile à mon avis. D'un autre côté, vous avez laissé entendre qu'il incomberait au nouveau directeur et président de confirmer, de modifier ou de mettre en oeuvre le plan d'entreprise. Si M. Mark est d'accord, je pense qu'il serait important de tenir cette rencontre une fois que le plan d'entreprise sera en place. Nous n'attendrons pas indéfiniment, bien sûr, mais il me semble que nous devrions adapter nos attentes aux circonstances. Cela pourrait être dans six mois ou dans sept, selon le moment où votre plan sera prêt.
M. David Leighton: Nous avons l'intention de faire comme si le plan d'entreprise était en place, et comme si c'était le document final sur lequel nous devrions nous guider. Je ne pense pas que cela pose de problème. Le plan d'entreprise en est rendu à une étape où il comprend certaines orientations très claires. Ces orientations ont été communiquées à la ministre et à ses fonctionnaires.
• 1245
Si je ne voulais pas établir de plan définitif, c'est
uniquement parce que je voulais laisser une certaine marge de
manoeuvre au nouveau directeur et président pour lui permettre de
prendre ses propres décisions, par exemple sur les questions
budgétaires. J'estime qu'il est très important, pour le choix de
notre directeur et président, de ne pas lui lier les mains dès son
arrivée et de lui permettre de participer aux décisions.
Je peux donc vous assurer que le plan que nous avons va nous servir de guide pendant l'intérim. Je ne crois pas que cela pose de problème sur le plan du fonctionnement interne. Mais je suis d'accord avec vous: il serait préférable que tout soit fini quand le directeur et président comparaîtra devant votre comité.
Le président: D'accord.
Mme Elaine Calder: Monsieur le président, j'aimerais apporter une précision. Je ne voudrais surtout pas vous avoir inquiétés inutilement. J'ai dit que j'avais délibérément laissé trois postes vacants au niveau de la haute direction. L'institution doit absolument en combler un, celui de directeur général du développement, d'ici quelques mois. Mais nous pouvons très bien fonctionner sans que les deux autres soient comblés. Ce qui ne veut pas dire que ce sont des postes inutiles, mais je pense que cela laisse de la place dans le budget pour que le nouveau directeur et président puisse déterminer exactement de quelle assistance il a besoin dans quels secteurs, aux niveaux supérieurs de la Société.
Donc, du point de vue de la gestion courante, tout va bien. Et pour l'avenir, le budget prévoit l'ajout de nouveaux cadres supérieurs.
Pour ce qui est de la possibilité que je revienne, c'est pour moi un réel privilège d'avoir servi le Centre national des Arts. Même si je m'en vais, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour assurer une transition harmonieuse et préparer un avenir solide pour le Centre. Je me ferai un plaisir de fournir toute l'assistance nécessaire à la personne qui occupera mon poste actuel, une fois qu'elle aura été nommée.
Le président: Merci beaucoup, monsieur Leighton et madame Calder. Nous avons vraiment apprécié votre présence. Nous pourrons partir pour les vacances parlementaires le coeur plus léger. Merci beaucoup d'être venus.
M. David Leighton: Merci.
Mme Elaine Calder: Merci.
Le président: La séance est levée.