SINS Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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SUB-COMMITTEE ON THE STUDY OF SPORT IN CANADA OF THE STANDING COMMITTEE ON CANADIAN HERITAGE
SOUS-COMITÉ SUR L'ÉTUDE DU SPORT AU CANADA DU COMITÉ PERMANENT DU PATRIMOINE CANADIEN
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le mercredi 13 mai 1998
[Traduction]
Le président (M. Dennis J. Mills (Broadview—Greenwood, Lib)): La séance est maintenant ouverte et je commence par souhaiter la bienvenue à tout le monde.
Mme Tremblay est d'ordinaire très ponctuelle, elle a dû avoir un empêchement, mais elle a prévenu qu'elle envoyait un membre de son personnel, de même que les conservateurs.
D'accord. Qui va commencer? M. Filippone. Très bien, monsieur, je vais vous donner la parole et, aux fins du procès-verbal, vous pouvez nous présenter les gens qui nous accompagnent et nous dire qui ils sont. Nous allons commencer par écouter les deux mémoires après quoi nous passerons aux questions. Cela vous va?
M. Nick Filippone (vice-président, Association canadienne de soccer): C'est parfait.
Le président: D'accord, excellent.
M. Nick Filippone: Je suis accompagné du président de l'Association de soccer de l'Ontario, M. Ed Grenda, du secrétaire général de l'Association canadienne de soccer, M. Kevan Pipe et du secrétaire général de l'Association de soccer de l'Ontario, Brian Avey.
M. Ed Grenda (président, Association de soccer de l'Ontario): Et nous avons également Joyce Stewart, présidente de l'Eastern Ontario District Soccer Association.
M. Nick Filippone: Bon après-midi, et merci de nous avoir accordé cette audience.
Je suis Nick Filippone. Je suis le vice-président de l'Association canadienne de soccer et je travaille pour la Banque royale. Je vous assure tout de suite que je ne suis pas ici pour vous demander d'approuver la fusion bancaire...
Le président: Cela vaut mieux, car ce ne serait ni le bon endroit, ni les bons députés, de toute façon.
M. Nick Filippone: Donc, si je suis ici, c'est pour vous rappeler les principaux points de la proposition qui a été soumise par l'Association canadienne de soccer.
Pour commencer, je tiens à répéter à quel point nous sommes fiers d'être le principal sport de participation au Canada. Nous avons 700 000 membres inscrits qui représentent des bénéfices de plus de 200 millions de dollars par année pour l'économie canadienne. Cette somme comprend des dépenses directes des organismes qui régissent le sport et également les dépenses de fonctionnement des clubs et des particuliers. Ces avantages économiques ont des retombées sur toute une gamme d'industries. Il s'agit principalement des fournisseurs de matériel sportif, mais également du secteur des transports, de l'alimentation, du logement et des spectacles. Cette injection de fonds a un effet extrêmement positif sur l'économie de notre pays.
[Français]
Le soccer est le sport le plus organisé au monde. À la tête de notre structure, on retrouve la FIFA, la fédération qui gouverne notre sport au niveau mondial et qui rassemble tous ses participants.
Au deuxième niveau, on retrouve les six confédérations continentales avec juridiction directe sur plus de 200 associations nationales. Notre association fait partie de la CONCACAF. Nous gouvernons, promouvons et organisons toutes les activités de soccer sur le territoire canadien. Mon collègue de l'Association ontarienne vous donnera un aperçu du fonctionnement provincial et régional après ma présentation.
Notre association est directement impliquée dans les opérations de six équipes nationales, six équipes de développement et 12 championnats nationaux. Ces compétitions regroupent plus de 160 équipes de différents âges et des deux sexes, et elles sont disputées à travers le pays.
Nous travaillons de près avec nos équipes professionnelles pour promouvoir leur cause. Nous avons seulement quatre équipes professionnelles au Canada et, tout comme nos équipes nationales, elles ne reçoivent pas les appuis nécessaires.
Notre organisme reconnaît que nos deux plus grands défis des années à venir sont, premièrement, d'augmenter le nombre de clubs professionnels et, deuxièmement, d'attirer plus de spectateurs tant aux matchs de ces clubs qu'aux matchs de nos équipes nationales. Nous sommes dans un cercle vicieux. Nous n'avons pas les moyens financiers d'implanter les programmes nécessaires pour améliorer notre produit et nous ne pouvons améliorer le produit sans investir davantage.
Nous travaillons très fort pour améliorer cette situation, mais nous avons besoin d'aide tant sur le plan moral que sur le plan financier.
[Traduction]
Au cours des 10 dernières années, nous avons découvert l'importance de la télévision pour notre sport. Nous sommes déterminés à promouvoir notre sport grâce à ce médium. En effet, cela nous permet de mieux faire connaître nos équipes et nos athlètes dans le monde entier. Les stations de télévision reconnaissent que le soccer est un produit de plus en plus viable et important.
• 1545
Les athlètes canadiens les mieux connus dans le monde sont les
joueurs de soccer qui font partie des équipes européennes. Cela est
dû à la tribune que leur fournit la télévision. Le Canada doit
absolument augmenter la visibilité de notre sport à la télévision.
Il y a un autre obstacle à surmonter, et c'est l'absence des installations décentes pour ce sport, que ce soit dans des stades couverts ou en plein air. Les programmes locaux souffrent de ce manque d'infrastructure. Les deux seuls endroits où notre équipe masculine de Coupe du monde peut jouer, c'est le Stade Varsity à Toronto ou le Stade du Commonwealth à Edmonton. C'est tout à fait insuffisant pour nous permettre de promouvoir l'équipe et de susciter l'intérêt dont nous avons besoin pour attirer de nouveaux supporters. C'est un problème qui doit absolument être corrigé.
[Français]
Tous les quatre ans, l'événement le plus populaire au monde, à part les Olympiades, est la Coupe du monde de soccer. Cette compétition attire près de 4 millions de spectateurs aux matchs, elle est regardée à la télévision par des milliards de personnes et elle produit des retombées de plusieurs milliards de dollars aux parties impliquées. Notre association songe à soumettre sa candidature pour obtenir la Coupe du monde en 2010. Pour que notre candidature soit retenue, il faut démontrer que nous possédons l'infrastructure nécessaire. Au Canada, nous possédons tout ce qu'il faut, sauf des stades de calibre. Peut-être que nous avons le nombre de stades requis, mais il faudra faire des travaux de rénovation majeurs pour qu'ils soient de taille.
Si on nous accordait cet événement, tout le pays pourrait en bénéficier. Avec des dépenses limitées, on pourrait générer des retombées énormes. Nous sommes très intéressés à faire cette démarche.
[Traduction]
J'ai un grand plaisir, au nom de nos presque 700 000 membres inscrits, de prendre la parole devant ce comité.
Mais avant de terminer, notre association souhaite faire les recommandations suivantes qui sont très importantes:
1) que le gouvernement du Canada reconnaisse l'importance et les particularités de notre sport et rétablisse le financement qui existait à la fin des années 80;
2) que le gouvernement du Canada reconnaisse la diversité, les caractéristiques multiculturelles uniques et l'égalité entre les sexes qui existent dans ce sport qui est le plus populaire au Canada. En effet, si l'on considère tous les facteurs, le soccer figure sans aucun doute parmi les cinq premiers des 36 sports reconnus au Canada;
(3) que le gouvernement du Canada encourage fermement les réseaux de télévision d'État à accorder une plus grande place aux équipes de soccer nationales;
(4) que le gouvernement du Canada, en collaboration avec les gouvernements provinciaux et municipaux, élabore et met en place immédiatement un programme pour améliorer et augmenter le nombre des installations, ce qui permettra à des équipes locales de se développer et qui permettra également d'accueillir des manifestations internationales de haut niveau, manifestations qui sont très profitables; et
(5) que le gouvernement du Canada crée un sous-comité pour étudier la possibilité d'associer l'Association canadienne de soccer et le secteur privé pour préparer en temps voulu une proposition sérieuse pour accueillir la Coupe du monde en l'an 2010.
[Français]
Merci de votre attention. Nous attendrons avec optimisme le résultat de vos délibérations.
[Traduction]
Le président: Merci beaucoup, monsieur Filippone.
M. Kevan Pipe (directeur exécutif, Association canadienne de soccer): Monsieur le président, il y a un deuxième exposé sur le soccer.
Le président: C'est parfait.
M. Ed Grenda: Merci beaucoup, monsieur le président.
Pour commencer, je tiens à m'assurer que vous avez sous les yeux des exemplaires de notre exposé.
Le président: Absolument.
M. Ed Grenda: Je vais suivre cet exposé, et si vous le permettez, faire des observations très courtes qui suivront l'ordre de l'exposé écrit.
Encore une fois, monsieur le président, je tiens à vous remercier de nous avoir invités à donner notre opinion sur le secteur sportif au Canada, et en particulier sur le soccer et sur la situation de ce sport en Ontario.
• 1550
Je vous signale que je suis accompagné—et je crois que notre
directeur exécutif vous les a déjà présentés—de Mme Joyce Stewart,
présidente de la Eastern Ontario District Soccer Association, qui
couvre Ottawa et les régions avoisinantes de l'est de l'Ontario.
C'est un de nos districts les plus importants en Ontario.
J'expliquerai un peu plus tard l'importance de ces districts pour
notre association.
L'Association de soccer de l'Ontario représente plus de 42 p. 100 des joueurs de soccer du Canada, bénéficiant directement du succès de ce sport au Canada. L'Association prévoit compter plus de 275 000 joueurs de soccer extérieur inscrits en 1998 et environ 50 000 joueurs de soccer intérieur, ce dernier volet connaissant une croissance particulièrement rapide et contribuant à consolider la position du soccer à titre de sport qui se joue toute l'année.
C'est une particularité qui mérite d'être mentionnée car le Canada pourrait se tailler une niche internationale importante avec le soccer intérieur. Il est intéressant également de noter que notre saison d'hiver est la plus longue, puisqu'elle s'étend sur une période de sept mois, alors que la saison d'extérieur ne dure que cinq ou six mois dans la plupart des régions de la province. C'est différent sur la côte Ouest où on joue au soccer à l'extérieur toute l'année.
En ce qui concerne les effectifs de l'Association, il s'agit de milliers de noms et d'adresses, une particularité qui est très importante. Quand nous citons ces chiffres, cela ne représente pas du tout une évaluation du nombre des gens qui participent. Chacun de ces chiffres représente un nom et une adresse, et par conséquent, cela n'est pas fondé sur la spéculation ou la conjecture. C'est très important. En effet, dans ce genre de chose on a souvent tendance à faire des évaluations approximatives.
Nous avons un système d'inscriptions complètement informatisé, divisé en clubs, et cela représente un total d'environ 336 000 membres. Ils sont répartis comme suit: joueurs, 275 000; administrateurs, près de 40 000; entraîneurs, 7 000; et arbitres, 5 000.
L'énoncé de mission de l'Association de soccer de l'Ontario est formulé de la façon suivante: «donner l'occasion à tous de jouer au soccer dans un cadre organisé et aider les participants à réaliser leur plein potentiel en fournissant des programmes de développement des joueurs, des entraîneurs, des arbitres et des administrateurs dans la province de l'Ontario». Le terme clé ici, c'est «les participants». Cet engagement s'est concrétisé il y a quelques années par le remaniement de l'infrastructure de l'Association dans le but de favoriser le mini-soccer, version réduite du jeu destiné aux jeunes enfants, et permettant aux joueurs de faire davantage contact avec le ballon. Le mini-soccer représente aujourd'hui un tiers de nos joueurs, ce qui est considérable.
Égalité des sexes... L'Association se targue d'offrir des programmes et des services aux joueurs des deux sexes. La coupe de l'Ontario, qui est décernée aux vainqueurs du championnat par club, s'adresse à tous les groupes d'âge, autant aux garçons qu'aux filles, aux hommes et aux femmes; de plus, le programme de haute performance de l'Association qui alimente le Programme national canadien est également au service des deux sexes. Au total, les filles et les femmes représentent 31 p. 100 de notre effectif.
Nous arrivons maintenant à la composition ethnique. Le soccer étant le sport le plus répandu dans le monde, il a servi de creuset pour abattre les barrières entre les ethnies et favoriser la participation de tous. Pour beaucoup de gens, ce jeu est le sport de choix pour ce qui est de promouvoir le multiculturalisme au Canada. Je signale que beaucoup d'immigrants qui arrivent au Canada, et en particulier dans la région de Toronto, prennent d'abord contact avec la société canadienne grâce au soccer. Il y a de nombreuses ligues, la ligue d'Amérique centrale, la ligue hispanique, la ligue de Goa. Il y a toutes sortes de ligues de ce genre dans la région de Toronto. C'est un panaché multiculturel, si je peux m'exprimer ainsi. À mon avis, c'est une façon intéressante d'intégrer les gens dans la société canadienne.
J'arrive maintenant à l'équipement de soccer; nos membres, au nombre de plus de 336 000, dépensent plus de 71 millions de dollars par année en matériel pour leurs besoins immédiats associés à leur participation à ce sport. Il s'agit des crampons, des jambières, etc. Voilà le matériel dont les joueurs ont besoin. Quand on considère les chiffres, c'est considérable.
En ce qui concerne les déplacements, les déplacements pour se rendre aux pratiques et aux parties et en revenir représentent en Ontario 4,5 milliards de kilomètres par année, à l'exclusion des tournois qui sont en soi une importante activité économique. Il y a dans la province beaucoup de tournois de soccer qui attirent des foules considérables dans les villes où ils ont lieu. Il faut ajouter à cela tous les dollars touristiques qui sont versés dans les coffres de ces villes. Pendant l'été, il y a des centaines de ces tournois qui constituent une attraction touristique majeure pour les villes où ils ont lieu.
• 1555
Essence: Mentionnons ce facteur car il occupe une place
importante dans le bilan général. Ce kilométrage représente chaque
année environ 110 millions de dollars pour l'achat d'essence, ce
qui est considérable et qui mérite d'être retenu.
Aliments et boissons: En une année donnée, les Ontariens dépensent plus de 20 millions de dollars en aliments légers et boissons uniquement au moment des pratiques et parties de soccer.
Il y a d'autres facteurs. Ce sont des retombées qui favorisent le tourisme, mais qui représentent un avantage certain pour notre économie générale.
Installations de soccer intérieur: Je l'ai mentionné tout à l'heure et j'aimerais ajouter une parenthèse, c'est un des secteurs qui connaissent la croissance la plus rapide dans notre sport. L'Association de soccer de l'Ontario a inauguré le 1er novembre 1997 ses propres installations construites au coût de 11,5 millions de dollars à Vaughan (Ontario). D'autre part, il y a 16 autres installations de dimension réduite en Ontario et beaucoup d'autres sont à l'étape de la planification. En appliquant le modèle d'impact économique pour les activités sportives mis au point par l'Université d'Ottawa à l'intention de l'ancien ministère du Tourisme et des Loisirs de l'Ontario, on peut calculer que ces installations intérieures vont générer plus de 81,4 millions de dollars au cours des 10 prochaines années en recettes fédérales nettes, sans compter plus de 114,8 millions de dollars en recettes municipales et provinciales. Cela représente donc un impact économique considérable pour la province et pour l'ensemble du pays.
J'arrive maintenant à l'infrastructure. L'Association de soccer de l'Ontario compte 20 bureaux locaux complètement informatisés et plus de 225 clubs communautaires, dont beaucoup possèdent leur propre bureau avec des employés et des ordinateurs. Je souligne que l'Ontario a divisé la province en 20 districts. Il y a de grands districts, comme celui de Peel-Halton qui compte près de 34 000 joueurs inscrits, c'est-à-dire plus de joueurs que dans certaines provinces au total. Même l'Association de district de l'est de l'Ontario a près de 22 000 joueurs inscrits. Voilà donc des groupes d'athlètes inscrits importants qui existent dans toute la province et qui contribuent de façon très notable à l'essor économique et socio-culturel de leur région.
Pour ce qui est des stades extérieurs, le Varsity Stadium est le seul en Ontario que l'on considère comme un «stade international», doté de gazon. Il fait actuellement l'objet d'un rezonage pour des fins de promotion immobilière. La position de l'Ontario à titre de principal organisateur de soccer, sera quelque peu compromise par la perte du stade Varsity pour ce qui est d'organiser des matchs internationaux, et il s'agit là d'importantes activités économiques en soi. Nous espérons régler ces problèmes en organisant à l'avenir divers tournois internationaux, en profitant de la candidature de la ville pour la tenue des Jeux Olympiques et peut-être d'autres tournois qui auront lieu d'ici peu.
La Coupe du monde de 2010: L'Association de soccer de l'Ontario était l'hôte du championnat de soccer pour les moins de 17 ans en 1987. Cette manifestation, je le signale, est encore considérée comme la manifestation la plus stimulante qui ait jamais eu lieu pour les jeunes et le soccer en Ontario. La candidature de Toronto pour la tenue des Jeux Olympiques de 2008 pavera la voie au Canada pour la tenue de la Coupe mondiale de 2010 chez nous. L'Association de soccer de l'Ontario collabore avec ses divers partenaires, les diverses villes de la région de Toronto et divers promoteurs privés pour rectifier les choses dans ce contexte, particulièrement en ce qui a trait aux stades.
Voilà qui conclut de manière générale ce que j'avais à dire relativement à l'incidence du soccer, en particulier le soccer qui se joue dans les plus grandes provinces de l'Association canadienne de soccer. Nous croyons fermement que ce sport a une incidence importante et je crois qu'il convient de garder ces facteurs à l'esprit. Je vous remercie de m'avoir écouté.
Je vais maintenant demander à ma collègue, Mme Joyce Stewart, d'ajouter quelques mots sur les effets que le soccer a dans sa région.
Mme Joyce Stewart (présidente, Eastern Ontario District Soccer Association): Monsieur le président, j'interviens à titre d'administratrice locale de soccer dans mon district.
Ed sera heureux d'apprendre que nos chiffres ont en fait augmenté de 22 000 à 28 000 participants dans Ottawa-Carleton et dans l'est de l'Ontario. Ce qui comprend des enfants de l'âge de quatre ans aussi bien que des amateurs encore passionnés qui en ont 65. Nous rejoignons donc tous les âges, et bien sûr les deux sexes aussi, dans la mesure où 37 p. 100 de nos participants sont des femmes.
Je tiens à remercier les membres de votre comité pour l'initiative qu'ils ont démontrée en établissant le lien qu'il y a entre l'industrie et le sport au Canada. J'ai la certitude que vous saurez atteindre vos objectifs.
• 1600
Mes collègues des instances nationales et provinciales vous
ont fourni des tas de statistiques. Je ne suis ici aujourd'hui que
pour répondre aux questions que vous avez concernant le niveau
d'organisation locale, populaire.
Je ne crois pas pouvoir ajouter grand-chose au débat pour le moment, je vais donc m'arrêter.
Le président: Merci beaucoup.
Avant de passer aux questions sur le soccer, nous allons entendre des personnes qui représentent l'autre sport national. S'agit-il d'un sport national mixte? Comment est-il classé?
M. Michael Lachapelle (directeur général, Association canadienne de crosse): Eh bien, la crosse est le sport d'été national du Canada, alors que le hockey est le sport d'hiver national du Canada.
Le président: D'accord, très bien. C'est bien ce que nous pensions.
Monsieur Lachapelle.
M. Michael Lachapelle: Merci beaucoup, monsieur le président, membres du comité.
Permettez-moi de vous dire tout d'abord à quel point le milieu de la crosse est heureux d'avoir été invité à exprimer son point de vue. Je suis actuellement le directeur général de l'Association. J'ai avec moi M. William Hutton, président du conseil d'administration de l'Association canadienne de la crosse.
Nous nous intéressons tous deux à la crosse depuis toujours. Je suis non seulement membre du personnel de l'Association, je pratique ce sport depuis l'âge de sept ans; j'ai 45 ans et je joue encore. J'ai tout fait dans ce sport, j'ai joué au niveau professionnel ainsi qu'au sein de l'équipe nationale. Depuis longtemps, je profite de toutes les tribunes qui me sont offertes pour faire valoir nos points de vue sur la structure et l'importance des sports pour le Canada.
Dans ce contexte, nous croyons que la crosse est encore un parent pauvre. Chose certaine, nous admettons que l'un des principaux intérêts de votre comité est le déterminant économique du sport dans notre pays et l'incidence économique du sport dans notre pays. Mais, chose certaine, nous croyons aussi que votre comité est en mesure d'élargir le rôle et l'influence que notre sport a dans notre pays.
Le texte que vous avez devant vous est le cinquième mémoire où l'Association de la crosse fait état de la nature de ce sport dans notre pays au cours des 10 dernières années. Nous croyons encore fermement dans l'importance de ce sport au niveau communautaire et au niveau des structures sportives dans notre pays.
Cela dit, je tiens à adresser mes félicitations à ceux qui représentent le soccer ici. Dans l'ensemble des structures sportives de notre pays, le soccer est probablement le meilleur exemple de sport organisé au niveau communautaire. Cela se voit dans son succès et dans la qualité de ses programmes communautaires.
Voici ce que nous tenons à dire. Je ne répéterais pas le contenu de notre programme. Je veux seulement m'en tenir aux trois secteurs que nous mentionnons dans notre mémoire.
Le premier secteur, c'est la relation entre le sport et la culture. Depuis longtemps, dans le milieu sportif, on reconnaît sans ambages le rôle du sport dans la culture canadienne. Le sport exerce une influence considérable au niveau communautaire.
Dans notre texte, nous mentionnons une anecdote en particulier, une situation très dramatique où le sport a beaucoup fait pour changer une communauté. Pour ceux qui n'ont pas eu l'occasion de lire notre texte avant la séance d'aujourd'hui, je rappelle qu'il est question de la guerre des casinos qui a eu lieu sur la réserve d'Akwesasne en 1994. Cette collectivité était déchirée par trois factions qui se disputaient le contrôle politique et financier de la réserve. Les familles étaient divisées. La situation était terrible.
Les aînés de la collectivité ont alors décidé qu'il n'y avait qu'une seule façon de résoudre ce différend. Ils ont contraint les trois factions—les traditionalistes, les tenants du casino et les guerriers—à jouer à la crosse, à revenir au sport. En excluant la dimension politique de leurs vies, ils ont contraint les membres de ces trois factions à jouer au sein de la même équipe pour abolir ces divisions.
• 1605
Cela a eu un effet très dramatique sur cette collectivité.
Deux ans plus tard, ou en fait c'était même l'année suivante, une
équipe combinée représentant ces trois factions s'est rendue en
Colombie-Britannique et y a remporté le championnat national des
maîtres. L'année suivante, Akwesasne était l'hôte de notre
championnat national.
Des gens de partout au pays se sont vu ainsi offrir une occasion extraordinaire; ils ont vu revivre les vieilles traditions iroquoises, et bon nombre d'entre eux n'avaient jamais mis le pied sur un territoire autochtone de leur vie. Ce fut vraiment une manifestation tonifiante. Je pense que c'est un exemple merveilleux de ce que le sport peut faire pour une collectivité. Dans un pareil cas de polarisation, on voit émerger les vraies valeurs des gens.
Outre la place du sport dans notre culture, il y a aussi cet aspect très important qu'est la culture du Canada dans notre sport. Dans nos textes antérieurs, nous faisions état des divers déterminants du sport dans notre pays. Nous les avions regroupés en quatre secteurs. Premièrement, il y a les déterminants économiques. Deuxièmement, il y a les déterminants politiques. Troisièmement, il y a les déterminants administratifs et bureaucratiques, lesquels, de manière générale, s'incarnent dans les lignes directrices de Sport Canada régissant le financement du sport dans notre pays.
Le quatrième secteur est le déterminant social. Nous faisions grandement état de l'importance du sport dans notre culture, et notre pensée n'a pas changé. Nous pensons que le sport fait partie du déterminant social. Pour nous, la valeur sociale du sport réside dans le fait qu'il permet de faire de nos enfants de meilleurs citoyens pour notre pays et de meilleurs être humains en général. Cela s'exprime dans notre approche philosophique qui vise à donner à l'être humain un esprit et un corps solides. Nous voulons que nos enfants grandissent avec un corps sain, un esprit agile, une morale et des valeurs fortes.
Le sport joue un rôle unique au sein de notre culture. En fait, il combine et enseigne ces deux éléments en une seule activité. C'est un aspect extrêmement important de notre culture.
Quel rôle la culture joue-t-elle dans le sport? Eh bien, voyez le système sportif au Canada, il y a essentiellement cinq sports qui sont nés dans notre pays. Certains datent d'il y a 130 ans, comme la crosse et le football canadien. D'autres sports ont une histoire proprement canadienne, par exemple, la ringuette, le football canadien, comme je l'ai dit, le hockey, et, chose surprenante—je ne le savais pas—le jeu des cinq-quilles.
Mais, comme nous l'avons découvert au fil du temps, étant donné que l'on accorde de plus en plus d'importance au sport de haute performance et au succès à l'échelle internationale, nous avons constaté que l'une des caractéristiques communes de quatre de ces cinq sports tient au fait qu'ils sont exclus du processus de financement dans notre pays étant donné leur caractère proprement canadien. Comme la vaste majorité des critères d'évaluation pour les fins du financement public dans notre pays sont liés au succès international et au rendement élevé, ces quatre sports canadiens que sont le football, la crosse, la ringuette et le jeu des cinq-quilles ne trouvent pas leur place dans le cadre du financement public du sport.
Nous l'avons mentionné à la ministre. Elle a pris ce que nous jugeons être des mesures très importantes et très positives pour venir en aide à la culture canadienne. Elle a créé un programme pilote appelé le fonds des sports nationaux, qui fournit des fonds de développement à ces sports de telle sorte que nous ayons les ressources voulues pour développer ces sports partout au pays.
Ce programme pilote est maintenant parvenu à son terme et peut être renouvelé. Nous pressons le comité de soutenir l'initiative de la ministre et de faire de ce fonds un élément intégral du processus de financement public du sport au Canada. Nous pensons qu'il est important pour le ministère du Patrimoine, qui est responsable du sport, d'assumer aussi la responsabilité de préserver la culture du Canada au sein du système sportif.
Nous croyons aussi que cela rejoint la politique du gouvernement en matière de radiodiffusion, d'édition et d'enregistrement sonore, où l'on a créé des fonds distincts pour soutenir l'initiative canadienne dans le contexte mondial. Nous demandons essentiellement la même chose pour le milieu sportif.
• 1610
J'aimerais maintenant passer à notre second élément qui a
trait à l'équilibre entre le sport national et le sport de haute
performance. Récemment, aux Olympiques, on a vu l'importance qu'on
accorde... et je sais que la plupart des discussions au sein de
votre comité portaient sur l'aspect professionnel du sport, en
particulier ses effets économiques, la NLH et les questions
d'équilibre, d'égalisation des chances, les équipes
professionnelles...
Le président: Monsieur Lachapelle, me permettez-vous de vous interrompre un instant? Sachez-le, nous reconnaissons tous le volet culturel et les contributions du sport, de tous les sports, à la société et au pays, mais notre comité a un objectif précis, à savoir le lien entre le sport et l'économie. Quand on parle de ça, il faut des chiffres, il faut des statistiques. Je sais qu'il y en a dans votre mémoire, mais je tiens à vous rappeler l'objectif principal de notre comité.
Et soit dit en passant, nous nous intéressons davantage aux chiffres provenant du secteur amateur que du secteur professionnel. Nous savons qu'il y a un lien entre les deux, mais plusieurs membres du comité croient passionnément que le secteur amateur dans tous les sports dans notre pays contribuent pour beaucoup à la vie économique de notre pays, et c'est cet aspect dans votre sport qui nous intéresse.
M. Michael Lachapelle: D'accord. Permettez-moi alors de passer directement à la dernière observation que nous faisons dans notre mémoire, qui a trait à l'incidence économique du sport au niveau populaire. Chose certaine, en Ontario, l'un des exemples que nous citons est l'incidence générale des tournois sur les petites collectivités. En Ontario, d'avril à août l'an dernier, il y a eu près de 61 tournois, auxquels ont participé 230 équipes qui se sont rendues surtout dans de petites localités comme Arthur et Owen Sound en Ontario. Ces manifestations ont eu une incidence économique considérable sur ces localités au niveau du tourisme.
Nous n'avons pas de chiffres exacts pour ce qui est de l'impact global. Du point de vue national, l'Association canadienne de crosse tient neuf championnats nationaux dans diverses disciplines et à divers niveaux. L'an dernier, 470 athlètes ont participé à ces championnats et ont voyagé partout au pays pour se rendre dans des collectivités. Plus d'un quart de million de dollars a été dépensé dans les collectivités où se tenaient ces événements. Les championnats ont donc eu un impact très important dans des endroits comme Victoria, où la Coupe Mann a été un événement galvanisant. Tous les soirs où se sont déroulés les cinq matchs de la série, le stade était plein à craquer et il n'y avait plus un seul billet à vendre.
Les chiffres que nous avons ne comprennent pas non plus... Environ 38 équipes ont dû voyager. Lorsque nous disons que ces championnats nationaux ont eu un impact d'un quart de million de dollars, nous n'avons pas tous les chiffres en raison de la structure de notre sport, et ce n'est pas notre organisme qui s'occupe de faire les réservations pour les déplacements. Toutes ces équipes locales ont voyagé et dépensé de l'argent dans des hôtels et des lignes aériennes et ailleurs. Je pense que cela a un impact considérable.
Notre sport étant ce qu'il est, les championnats n'ont pas lieu dans des grandes villes, mais plutôt dans de petites villes. Notre sport a donc un impact important à cet égard.
Le président: Très bien.
Avant de passer aux questions, j'aimerais faire une observation. Comme vous le savez, étant donné qu'il y a relâche la semaine prochaine, il y a un certain nombre de comités à l'heure actuelle qui font l'examen article par article, de sorte qu'il nous manque des membres. Cependant, depuis les six derniers mois que nous écoutons des témoins et analysons l'information, nous mettons l'accent sur ces chiffres car aujourd'hui les gouvernements examinent l'impact économique plutôt que l'impact social.
• 1615
Je ne dis pas que je sois d'accord avec cela, mais pour un
certain nombre d'entre nous qui sommes passionnés de sport... Et
c'est pourquoi nous avons mis sur pied notre comité, car nous
voyons qu'un certain nombre de gens ont été exclus. Nous devons
aider ces organisations à trouver une façon d'aborder le
gouvernement d'aujourd'hui qui est différent de ce qu'il était il
y a vingt ans. En d'autres termes, il y a vingt ans vous auriez pu
venir dans cette ville et repartir avec un chèque si vous aviez
réussi à démontrer l'impact social d'un phénomène pour la
communauté ou le pays.
Aujourd'hui, ce n'est plus l'impact social qui ouvre des portes; c'est l'impact économique. Vous devez montrer l'impact économique, et si vous n'y arrivez pas, vous n'irez pas très loin. Nous espérons donc en définitive, lorsque nous aurons terminé notre analyse et fait tous nos sondages, pouvoir sensibiliser non pas seulement nos autres collègues au Parlement, mais certains fonctionnaires qui tirent les ficelles dans les divers ministères, les sensibiliser au fait que le sport est une industrie importante et qu'il vaudrait mieux nous assurer que nous faisons ce qu'il faut faire pour le maintenir et l'améliorer.
Je voulais donc faire ces commentaires à titre d'introduction.
Monsieur Cannis, allez-vous commencer?
M. John Cannis (Scarborough-Centre, Lib.): Certainement. Merci, monsieur le président.
Je vous souhaite à tous la bienvenue à notre comité. Je ne sais par où commencer, car vous avez dit tellement de choses merveilleuses.
Ed, la dernière fois que nous nous sommes rencontrés c'était au stade Esther Shiner l'an dernier. Je suis certain que vous savez que je suis le jeu assez régulièrement, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Vous avez fait d'excellentes observations. Ce n'est pas parce que j'ai une passion personnelle pour le soccer; lorsque j'étais à l'école secondaire déjà j'aimais la crosse. En fait, je crois que Ken Clark qui était à l'école secondaire avec moi fait toujours partie de l'Association.
Je vais passer d'un extrême à l'autre, monsieur le président, car je sais que nous avons plus de temps aujourd'hui.
Des quatre ou cinq observations que vous avez faites sur la façon dont nous nous y prenons pour faire progresser le soccer... je sais d'expérience ce qu'un parent et commanditaire doit dépenser: lorsque nous allons à des tournois, il ne fait aucun doute que nous devons réserver des chambres d'hôtel, acheter de l'essence, des aliments; vous avez tout à fait raison—les montants sont de plus en plus importants chaque année. Je suis le premier à le confirmer.
Je suis préoccupé par la question des installations. Je commencerai par ce sujet.
Le week-end dernier, les écoles secondaires ont tenu un tournoi de soccer dans différents quartiers de la région métropolitaine de Toronto. Je suis allé au terrain de Roywood et j'ai été scandalisé par l'état du terrain. J'ai déjà joué à Withrow, par exemple et à Stanley Park il y a bien des années. J'ai été scandalisé par l'état des installations, par le fait que le Département des parcs et des loisirs, où les autorités compétentes, n'ait jugé bon de mettre un peu de terre dans les trous.
Une semaine plus tôt, un jeune homme de la catégorie des moins de 14 ans a glissé et est tombé dans l'un de ces trous. Il a dû subir une opération de quatre heures pour faire mettre des agrafes à son coude. Je n'y étais pas, mais ma femme y était. Je trouve cela tout simplement honteux.
Je ne vous blâme pas. Seulement, je vous en parle parce que vous êtes en contact avec les autorités des parcs et des loisirs et vous devriez leur en parler. Ce n'est pas très coûteux que de remplir les nids-de-poule ou de tondre la pelouse une fois pendant la saison.
Si on n'a pas les installations qu'il faut, il est fort peu probable qu'on puisse former ici un joueur de niveau national.
Pour ce qui est de la couverture médiatique, je suis d'accord avec vous et Nick. Si ce n'est pas télévisé, ça ne sert à rien. Mais comment en arriver là?
Je peux vous dire qu'aujourd'hui, mes enfants et bien d'autres jeunes regardent les parties de soccer provenant de l'étranger avec grand intérêt, parce que c'est du jeu de qualité. Je le dis de manière constructive mais avec beaucoup de peine, et surtout avec tout le respect que je dois aux instructeurs du passé, et sans vouloir blâmer personne: le soccer qui se joue ici n'est pas du même calibre.
Pourquoi alors regarder un sport où nous ne pouvons pas gagner? La Jamaïque en est un exemple, et vous connaissez les équipes contre lesquelles nous avons joué. Est-ce parce que l'instructeur tenait absolument, envers et contre tous, à ne pas faire de changements?
Ailleurs, on n'hésite pas à congédier l'instructeur ou à remplacer les joueurs, quel que soit le triste bilan de l'équipe. Ici, nous avons échoué lamentablement à cet égard.
• 1620
Kevan, je crois que nous nous sommes entretenus au téléphone
dans le passé.
Comment attirer des spectateurs? Il faut améliorer le produit. Comment améliorer le produit?
J'aimerais avoir vos suggestions et vos conseils, parce que vous parlez souvent de la base, de la collectivité, et nous savons—et vous l'avez mentionné—que les équipes sont nombreuses.
J'aimerais savoir s'il existe des programmes pour tous ces jeunes pleins de talent que je vois tous les jours. Aujourd'hui, j'ai parlé à Basketball Canada et aux instructeurs, qui proviennent de toutes les régions du pays et qui tiennent des camps pour recenser les talents, ainsi que des camps d'entraînement.
Quelle méthode l'Association emploie-t-elle pour trouver les joueurs qui pourraient atteindre un niveau national ou international? Quelles installations d'entraînement il y a-t-il? J'en sais très peu à ce sujet, mais je sais qu'il y a beaucoup de jeunes joueurs talentueux qu'on néglige.
Lorsque l'on trouve ces jeunes hommes et femmes... J'ai vu des joueuses de soccer formidables. Je n'aimerais pas les voir partir pour des collèges ou des universités américains. Bon nombre d'entre elles y vont et ne reviendront probablement jamais. Comment attirer ce talent? Comment trouver ce talent? Quels programmes y a-t-il pour assurer l'épanouissement de ces joueurs qui pourraient constituer notre équipe nationale?
Je m'arrête ici, monsieur le président.
Des voix: Oh, oh.
Le président: Ce sont là des questions...
Des voix: Oh, oh.
M. Ed Grenda: J'aimerais que le directeur exécutif de l'Association de soccer de l'Ontario nous en dise plus long sur les programmes qui existent dans ce domaine.
M. Brian Avey (directeur exécutif, Association de soccer de l'Ontario): Je vais tenter de répondre aux questions dans l'ordre dans lequel elles ont été posées.
Pour ce qui est de la qualité du soccer, je n'aborderai pas ce sujet car nous pourrions en parler toute la soirée, mais je parlerai plutôt de deux ou trois choses qui se sont produites récemment à cet égard. En Ontario, nous avons décidé que toute équipe communautaire devrait avoir un entraîneur-chef qui occuperait un poste à temps plein. Le plus grand club de soccer du Canada, celui d'Oakville, compte 7 000 joueurs. Il emploie maintenant un entraîneur à temps plein qui consacre tout son temps à travailler avec les 265 entraîneurs du club pour s'assurer qu'ils peuvent faire preuve de leadership avec ces garçons et ces filles.
En Ontario, le week-end dernier, nous avons approuvé notre philosophie d'entraînement, afin d'avoir dorénavant notre propre style de jeu. Nous avons adopté le style axé sur la possession. C'est le style que nous avons préconisé. Cela ne mine en rien le rendement de notre équipe nationale. Seulement, il y a d'excellents joueurs chez les jeunes, et vous en verrez quelques-uns lundi. Pour vous donner un exemple du genre de soccer de possession qui se joue actuellement, l'an dernier, nous avons envoyé une équipe de moins de 15 ans au Mexique. L'année d'avant, nous y avions envoyé la même équipe et elle s'était fait démolir. L'an dernier, elle est revenue avec trois victoires et un match nul. Et ces parties se sont jouées contre des équipes de réserve professionnelles.
Nous venons de rentrer avec notre équipe de filles de moins de 18 ans. Elles ont joué contre quatre équipes de femmes qui comptaient plus de huit membres de l'équipe nationale. Chaque partie s'est terminée avec une avance de plus de cinq buts pour notre équipe.
Nous avons donc déjà apporté des correctifs et je crois que dans un avenir très rapproché, vous verrez de plus en plus de joueurs qui pourront amener le Canada à la Coupe du monde.
Pour ce qui est des bourses décernées par les collèges américains, il est difficile de répondre à cette question, parce que ça coûte... J'ai une fille à l'université, dans l'Ouest, et elle a une bourse partielle; je sais donc ce qui se passe.
Le président: Elle fréquente une université canadienne?
M. Brian Avey: Oui.
Le président: Je ne savais pas que les étudiants athlètes pouvaient obtenir des bourses au Canada.
M. John Cannis: La nuance est mince.
M. Brian Avey: Monsieur le président, c'est en Ontario qu'il y a un problème. Il est difficile de dire à un adolescent ou à une adolescente qui s'est fait offrir 25 000 $ chaque année pour les quatre prochaines années que ses études sont payées alors que nous ne pouvons offrir la même chose. Nous n'avons pas encore trouvé la solution à ce problème.
Toutefois, nous collaborons avec les équipes professionnelles afin de les encourager à créer des fonds de fiducie qui nous permettraient de garder des adolescents et des adolescentes dans les universités canadiennes et de payer leurs études. Mais cette partie n'est pas encore gagnée.
M. Ed Grenda: Si je peux me permettre, j'aimerais répondre en partie à certaines des questions que vous avez soulevées, monsieur Cannis, concernant le programme de perfectionnement des joueurs, particulièrement en Ontario. Nous avons un programme de haute performance dans le cadre duquel les meilleurs entraîneurs doivent recenser les meilleurs joueurs. Nous encourageons nos districts à communiquer à notre bureau de Toronto les noms de leurs meilleurs joueurs. Bien sûr, nous explorons ces possibilités.
• 1625
Le fait même qu'un grand nombre de nos joueurs vont aux
États-Unis indique bien que nous avons su mettre en valeur le
talent de ces joueurs. Le fait qu'ils aillent aux États-Unis—pour
les raisons financières qui ont déjà été décrites—est une bonne
indication. C'est malheureux, mais c'est la réalité. Nous devons
l'accepter.
En outre, il y a de nombreux joueurs du Canada—et je ne peux parler que pour l'Ontario—qui se rendent à l'étranger et qui jouent au soccer professionnel à divers niveaux ailleurs. Il y a de nombreux joueurs qui tentent l'expérience de leur propre chef, sans qu'on le sache, parfois. Ces jeunes se rendent à l'étranger et réussissent à signer un contrat avec une équipe professionnelle.
Par conséquent, nous développons les joueurs. Si vous parlez de l'équipe nationale, c'est une autre paire de manches. Il y a d'autres facteurs qui entrent en jeu.
Au sujet du manque de visibilité du soccer, l'Association de soccer de l'Ontario a constitué un groupe de travail sous le thème «L'image du jeu en Ontario». Nous avons entrepris des recherches précisément à cet égard auprès des principaux médias en Ontario, dans les villes de toutes tailles. L'une des conclusions intéressantes du rapport est que le soccer est considéré comme un jeu récréatif et non pas comme un sport important et ce parce qu'il n'y a pas suffisamment de spectateurs qui viennent assister aux matchs de haut vol ou aux matchs professionnels joués dans la région. C'est un problème auquel nous sommes confrontés depuis toujours.
Il y a aussi un autre élément. Surtout parmi les immigrants de fraîche date, nombreux sont ceux qui estiment que le niveau de jeu ici n'a pas un calibre qui se compare à ce qu'ils ont connu auparavant. C'est un petit peu comme si nous allions dans un pays d'Europe et que nous constations que le hockey n'a pas tout à fait la même qualité qu'ici.
Voilà donc les conclusions du rapport. Pour toutes ces raisons, l'Association de soccer de l'Ontario a lancé diverses initiatives pour encourager activement le soccer professionnel et essayer de l'appuyer de maintes façons et, croyez-moi, c'est un processus très difficile. Nous avons un grand nombre de spectateurs. Lorsque des équipes comme celles de l'Allemagne ou de l'Angleterre viennent jouer ici, les foules viennent, mais au niveau local, nous avons beaucoup de mal à remplir les gradins.
Joyce, voulez-vous ajouter quelque chose au sujet de la scène locale, vous qui essayez de mettre au point des programmes de haute performance?
Mme Joyce Stewart: Au niveau local... Monsieur Cannis, vous avez raison au sujet de l'infrastructure en place au niveau du district, le niveau auquel les clubs nous font rapport. Nous encourageons le concept d'un entraîneur chef par club. D'ailleurs, nous encourageons ces personnes à communiquer les noms des joueurs ayant du potentiel. Nous avons prévu pour ces joueurs talentueux la possibilité de participer à un camp haute performance où ils reçoivent une attention individuelle... On leur fait passer une épreuve pour déceler quelles sont leurs forces et leurs faiblesses et il y a ensuite un programme de suivi pour eux.
En outre, nous avons embauché—et je sais que cela se fait dans la plupart des districts du pays—des directeurs techniques qui, en se fondant sur l'expérience qu'ils ont amassée au fil des ans, peuvent enseigner aux entraîneurs. Étant donné que nous avons un grand nombre de participants, notamment au niveau débutant—les quatre ou cinq ans—il y a des talents tant chez les entraîneurs que les joueurs. Il y a des avenues, des mécanismes et des infrastructures qui existent pour identifier les joueurs prometteurs.
La question qui se pose ensuite est de savoir quoi faire de ce joueur. Je peux uniquement parler d'Ottawa-Carleton. En pareil cas, nous offrons à ce jeune toutes les occasions possibles d'être remarqué, que ce soit en invitant nos représentants provinciaux à venir ici pour le voir jouer ou en l'envoyant rencontrer les responsables d'un niveau supérieur avec ses parents. Encore là, tout dépend des ressources. Le financement est un problème. Nous devons être sensibles au fardeau financier imposé aux parents. Dans bien des cas, il s'agit de chefs de familles monoparentales. Il convient d'instaurer un mécanisme nous permettant d'assurer un financement pour ce genre de...
M. John Cannis: Il n'y a pas de subvention pour l'inscription, si je ne suis pas... Lorsque j'inscris mon petit garçon ou ma petite fille, on me dit que cela va me coûter 200 $ d'inscription, pour payer l'uniforme, etc. Je ne pense pas qu'il y ait de subvention.
Mme Joyce Stewart: Tous les clubs que je connais dans ma région offrent un programme d'aide financière au joueur qui a des problèmes.
M. John Cannis:
[Note de la rédaction: Inaudible]
Mme Joyce Stewart: Cela n'est pas nécessairement annoncé, mais c'est une règle générale. Pour en revenir à ce que disaient les représentants de la crosse, cela est important. En effet, on fait la promotion du bien-être physique et émotif de ces enfants.
Je ne connais pas d'entraîneur qui ne puise pas dans son portefeuille pour aider un enfant à s'inscrire, et c'est très bien ainsi. Lorsque nous allons à des tournois, nous faisons appel à d'autres ressources dans la collectivité car en fait c'est un sport très communautaire. Par conséquent, il ne s'agit pas d'un processus formel, mais ce genre d'initiatives est très courant parmi nos membres.
M. Kevan Pipe: Je ne veux pas vous donner l'impression que nous essayons de sur-répondre à vos questions, mais il y a quelques statistiques que je voudrais vous communiquer rapidement pour que vous compreniez ce que nous essayons d'accomplir au niveau national.
Premièrement, pour ce qui est du développement des joueurs, sans vouloir manquer de respect pour le hockey, le patinage artistique et le tennis, nous sommes dans la course au titre mondial, il n'y a pas de si ou de mais à ce sujet. Personne d'autre ne peut en dire autant. À n'importe quel moment, le Brésil peut être battu par les Bermudes et les Bermudes peuvent très facilement être battus par le Brésil, comme nous le savons tous.
M. John Cannis:
[Note de la rédaction: Inaudible]
M. Kevan Pipe: Je voulais simplement réitérer cela.
L'Association canadienne de soccer dépense chaque année entre 2 et 3 millions de dollars pour développer et entraîner des athlètes. C'est plus que n'importe quelle autre association sportive nationale au Canada, et j'invite vos recherchistes à vérifier ces chiffres. Cet argent est recueilli principalement auprès de 14 entreprises commanditaires ainsi que par le biais des droits internationaux de télévision. Il ne s'agit pas des droits de télévision au Canada, mais des droits internationaux. En outre, nous recevons tous les ans de 600 000 à 800 000 $ de l'étranger pour nos droits de télévision, sans compter qu'il y a aussi les recettes liées à la vente de billets.
C'est vrai, nous sommes insatisfaits du nombre de spectateurs qui viennent au stade. Nous ne réussissons en moyenne qu'à attirer de 7 000 à 10 000 spectateurs par match. Nous attirons donc les mêmes foules que les Expos de Montréal. Désolé, je suis de Montréal moi aussi.
Par ailleurs, aucune autre association sportive nationale au Canada ne réussit à attirer autant de spectateurs dans les gradins que nous le faisons à l'heure actuelle. Lundi, nous jouons contre l'équipe nationale de Macédoine, et nous irons probablement chercher 6, 7, ou 8 000 spectateurs; peut-être même 10 000 s'il fait beau. Nous ne sommes pas ravis de cet état de choses, mais sur la scène sportive nationale, nommez-moi un autre sport qui attire régulièrement 10 000 spectateurs dans les gradins.
En passant, comme Bryan, je vous invite à assister au match lundi. Vous y verrez évoluer 18 nouveaux joueurs et un nouvel entraîneur pour répondre aux critiques très valables que vous avez exprimées.
Que faisons-nous pour essayer d'améliorer la qualité de nos joueurs? Pour ce qui est de rehausser leur calibre, l'Association de soccer canadienne a instauré à Vaughan un réseau de cinq centres d'entraînement nationaux disséminés un peu partout au Canada. D'ailleurs, nous comptons inaugurer le cinquième à Halifax à la fin de 1998. On retrouvera dans ces centres les nouveaux entraîneurs chefs permanents de l'Association. Et nous espérons, sinon en 1999, certainement en l'an 2000, ajouter un sixième et dernier centre d'entraînement à Winnipeg pour compléter notre réseau d'un océan à l'autre.
Le conseil d'administration a reçu un document selon lequel on envisage sérieusement dès maintenant, dans la foulée de la création de ces centres, d'instaurer une ligue compétitive pour les moins de 23 ans, ligue dont seraient propriétaires et gérants l'Association de soccer canadienne et ses membres provinciaux. Les joueurs en question se feraient concurrence dans une ligue nationale qui serait la propriété de nos membres.
S'intéresse-t-on au soccer?
M. John Cannis:
[Note de la rédaction: Inaudible]... cela commence maintenant à Toronto?
M. Kevan Pipe: Non, non. Les villes de Vancouver, Edmonton, Winnipeg, Toronto, Montréal et Halifax se livreraient concurrence dans le cadre d'une ligue nationale pour les moins de 23 ans. L'Association canadienne de soccer en serait propriétaire, avec ses associations provinciales et en assurerait l'exploitation, et ce pour combler le fossé entre les joueurs amateurs et les joueurs qui tentent d'accéder au niveau professionnel, que ce soit en Amérique du Nord ou ailleurs dans le monde.
Nous avons entre 40 et 50 joueurs à l'heure actuelle. Si vous allez en Belgique et demandez aux gens qui est la personnalité canadienne la plus reconnaissable à l'échelle internationale, ça ne sera pas, sauf tout le respect que je vous dois, notre premier ministre ou Wayne Gretzky ou... peut-être même Alanis Morissette, d'accord?
Le président: Céline Dion.
M. Kevan Pipe: Après Céline Dion, ce sera Tomasz Radzinski de l'équipe nationale du Canada, le deuxième meilleur marqueur. Si vous allez au Portugal et demandez aux gens qui est la personnalité canadienne la plus connue—et celle-ci va définitivement surclasser Céline Dion—c'est Alex Bunbury du FC Maritimo. Si vous allez en Angleterre... J'ai entendu à CBC Radio ce matin le reportage d'une réception qui était faite à quelques-unes des plus grandes célébrités canadiennes à Londres—Bryan Adams et quelques autres. Où est Craig Forrest, le gardien partant du West Ham United? C'est comme Martin Brodeur des Devils du New Jersey. Craig Forrest est connu à ce point-là.
• 1635
Pour ce qui est de nos propres cotes d'écoute à la télévision,
vérifiez auprès de TSN, nos cotes d'écoute télévisuelle comptent
parmi les cinq meilleurs sports à TSN, toujours.
Le président: Formidable.
M. Kevan Pipe: Et il s'agit de téléspectateurs par minute, et non d'auditoires que l'on croit avoir rejoint. Il s'agit de téléspectateurs par minute. Veuillez vérifier auprès de TSN. Ses responsables confirmeront ces chiffres.
Nous avons déjà été pressentis par d'autres réseaux pour ce qui est de la propriété de nos droits pour les années à venir. Chose ironique, il y a cinq ans que nous n'avons plus de contacts avec la Canadian Broadcasting Corporation ou Radio-Canada. Cela me semble curieux. On voit Radio-Canada faire des soumissions pour les droits de sports qui sont en excellente santé financière—la LNH, les Jeux olympiques, le baseball des ligues majeures et le reste—et pourtant, il y a plusieurs sports.
J'ai grandi aussi en jouant à la crosse à Montréal. J'adorerais voir la crosse à la télévision. Mais on n'en voit pas. Pourquoi Radio-Canada ne s'inquiète-t-elle pas de ce mandat national?
J'aimerais faire valoir le point de vue national aussi, mais chose certaine, pour ce qui est du soccer, vous avez parfaitement raison. Nous répondons aux critiques motivées qui nous ont été adressées l'an dernier concernant notre rendement.
Fait ironique, peu de gens parlent du match que nous avons joué contre le Mexique, où il nous a manqué une minute pour battre le Mexique 2 à 1. Le Mexique est classé 12e dans le monde.
Une dernière observation—et notre collègue, Phil Schlote, est d'accord avec ce que je m'apprête à dire—c'est que dans le système de classement de Sports Canada, nous aurions pu nous qualifier pour la Coupe du monde l'an dernier en battant les États-Unis; en battant le Mexique; avec 10 victoires, aucune défaite, aucun match nul; en comptant 50 buts et sans s'en faire compter un seul; en allant à la Coupe du monde en France cette année, qui rejoint un auditoire cumulatif de 35 milliards de personnes, 3,5 milliards pour la finale elle-même, et 25 millions de demandes de billets pour seulement 2,5 millions de billets; il aurait fallu battre le Brésil au premier match; faire match nul avec l'Angleterre au second match; il aurait fallu perdre 1-0 contre le Nigéria au troisième match; nous aurions terminé 17e sur 32; et pourtant, Sports Canada nous aurait jugés parfaitement nuls.
Nous aurions pu aller là-bas nous aussi, battre le Brésil, battre l'Angleterre, battre le Nigéria, perdre contre l'Allemagne sur un tir de pénalité en temps supplémentaire, finir 16e à la Coupe du monde, et Sports Canada persisterait à nous considérer comme des nullités à cause de ce système de classement.
Le sport le plus subventionné au Canada touche le maximum de 900 000 $. Nous touchons 420 000 $. Si vous ajoutez les 900 000 $ que l'on prendrait à l'un des sports qui figurent sur votre liste, je ne veux pas en nommer un, vous verriez qu'on donnerait des dizaines de milliers de dollars en soutien par athlète, et au soccer, on a de la chance si on reçoit 25c.
Le président: Merci, Ken.
Nous allons maintenant passer à M. Coderre et à la solution Coderre.
[Français]
M. Denis Coderre (Bourassa, Lib.): Je vais commencer par une anecdote. Ma fille m'a parlé hier soir et m'a demandé: «Papa, est-ce que tu m'aimes plus, moi, ou si tu aimes mieux Alexandre?» Alexandre, c'est mon fils. Je lui ai répondu: «Je vous aime tous les deux, mais différemment.»
Voici donc un conseil: ne placez pas le soccer contre le hockey ou contre le baseball. La dernière fois qu'on a essayé de le faire à Montréal, c'était dans le cas du Manic de Montréal et, au bout de la ligne, on a été perdant. Saputo, avec l'Impact, a dit qu'on pouvait également aimer le soccer, et il y a de plus en plus de gens qui vont au Centre Claude-Robillard. J'y vais moi-même souvent. Donc, je ne veux pas qu'on nous dise qu'il y a un sport meilleur que d'autres ou qu'on devrait avantager l'un au détriment de l'autre. À mon avis, ce serait une très grave erreur.
Montréal est une ville de football, une ville de hockey, une ville de baseball et aussi une ville de soccer. Actuellement, le problème est qu'on doit s'assurer que le soccer est également un sport pour les Canadiens français. On se rend compte de plus en plus que l'arrivée de plusieurs communautés, notamment la communauté italienne, la communauté haïtienne, la communauté grecque et les autres, a amené ce nouveau sport. On a appris à goûter, au même titre qu'à un bon vin italien, à un autre sport qui s'appelle le soccer. Cela nous a amené le sport professionnel, notamment à Montréal.
Je suis d'accord que Radio-Canada diffuse les émissions de soccer, comme la crosse. Ils l'ont déjà fait à l'époque du Fleur-de-Lys. Je suis un ancien joueur de crosse et je connais Blanchard qui, à l'époque, jouait pour le Fleur-de-Lys. C'était un de mes professeurs. Cela fait longtemps, et vous l'avez d'ailleurs remarqué, que j'ai joué à la crosse.
• 1640
J'ai beaucoup aimé M. Lachapelle lorsqu'il a parlé
d'équilibre. C'est dans ce sens-là qu'on doit
envisager tous les sports. On doit envisager le sport
du côté culturel et on doit surtout, maintenant, le
considérer comme une industrie. Que ce soit au soccer,
au baseball ou au hockey, un jeune qui commence aspire
à gagner sa vie un jour en jouant à son sport. On ne
m'a pas fait la preuve du contraire jusqu'à maintenant.
À mon avis, si on tue le sport professionnel, on nuit
au sport amateur. Donc, il faut trouver un certain
équilibre.
Monsieur le président, je recommande qu'on travaille très fort pour qu'on puisse avoir la Coupe du monde au Canada. C'est important et même essentiel parce qu'il y aura des retombées de plusieurs millions de dollars et aussi parce qu'on va démontrer que le sport est une industrie qui a des retombées importantes en matière de création d'emplois et en matière de dépenses directes et indirectes pour relancer notre industrie.
Je vais commencer par certaines questions au sujet de la crosse et je passerai au soccer par la suite.
Vous parlez de plusieurs provinces, mais vous ne parlez pas du Québec. Pourquoi?
[Traduction]
M. Michael Lachapelle: Que voulez-vous dire au sujet du Québec?
M. Denis Coderre: Eh bien, le Québec n'y est pas.
M. Michael Lachapelle: Ah, d'accord.
C'est au Québec en réalité, que dans certains aspects de notre sport, on a fait preuve de la plus grande innovation. Il y a une douzaine d'années, le Québec a réuni un groupe de travail pour examiner la situation dans le sport de la crosse. A ce moment-là, au Québec, l'organisation vivait une période d'agitation. On éprouvait beaucoup de préoccupations face à la violence dans le sport, comme c'était alors le cas dans un certain nombre d'autres sports. M. Néron oeuvrait alors dans le milieu de la crosse et il a présidé à beaucoup de discussions sur cette question.
Le résultat direct a été que le Québec a lancé un programme appelé inter-crosse, qui créait une version complètement nouvelle du jeu, et qui était...
M. Denis Coderre: Sans violence.
M. Michael Lachapelle: Eh bien, c'était une chose très intéressante. On y a adopté une approche du sport qui était différente, c'est-à-dire qu'au lieu d'essayer de définir le jeu en termes de ce qui n'est pas permis, on a créé tout un sport fondé sur des valeurs sociales très positives qu'on voulait inculquer aux enfants. On a donc créé une version appelée inter-crosse, qui est une version du jeu joué dans un gymnase, et l'on s'est concentré sur ce jeu. Il y a maintenant quelque 350 écoles de la province qui y participent, et il y a environ 39 000 jeunes qui y sont inscrits, ce qui en fait le plus important groupe de joueurs de la crosse au Canada.
La raison pour laquelle nous n'en avons pas parlé dans notre exposé peut paraître assez étrange; c'est parce qu'ils sont bien loin en avant de tout le reste du pays, avec ce programme.
L'élément inter-crosse du sport, que nous avons reconnu en 1985 comme une version réelle du jeu, n'a pas connu le même essor dans le reste du pays, où l'on a continué principalement de se concentrer sur les formes plus traditionnelles du jeu. C'est seulement depuis cinq ans que nous commençons à voir des progrès réels dans le reste du pays vers l'établissement d'une structure de compétition de la même nature que celle qui a si bien réussi au Québec.
Toutefois, à cause de la nature de cette disparité entre les structures de compétition, il n'y a pas de championnats nationaux dans le cadre du programme d'inter-crosse. On s'est donc principalement concentré sur cet aspect du sport et le fait que ce soit devenu leur plus grand succès est unique dans notre propre sport. Nous commençons à peine maintenant à voir se répandre réellement la structure de compétition qui existe au Québec.
[Français]
M. Denis Coderre: C'est un autre cas de société unique, monsieur le président.
Il y aura un tournoi national en Saskatchewan. J'ai cru lire cela quelque part. On parle des Jeux mondiaux d'inter-crosse. Comment êtes-vous impliqués dans la tenue de ces jeux-là? Comment les organisez-vous? Quand il y a un événement mondial au niveau de la crosse, comment votre association s'intègre-t-elle dans le processus d'organisation de ces jeux-là?
[Traduction]
M. Michael Lachapelle: La Saskatchewan Lacrosse Association est probablement le deuxième groupe le plus important de participants au sport d'inter-crosse dans le pays. Il y a deux ans, Québec a été l'hôte des jeux mondiaux d'inter-crosse.
• 1645
Si vous me permettez de digresser un instant, je veux ajouter
encore des éloges à l'endroit de nos collègues du Québec, car après
avoir réussi à créer ce jeu dans leur propre province, ils ont
commencé à l'implanter à l'échelle internationale. Ils sont allés
en Europe faire la promotion de l'inter-crosse et ils peuvent
maintenant se vanter d'avoir des joueurs d'inter-crosse dans 43
pays, et 17 de ces pays sont membres de plein droit de la
Fédération internationale d'inter-crosse. Nous devons également
reconnaître que c'est grâce à leur intervention directe que cela
s'est produit.
Il y a deux ans, le Québec était l'hôte. L'an dernier, en 1997, lors des assemblées internationales, la Saskatchewan a dit aux représentants de l'Association canadienne de crosse et de l'Association québécoise, la Fédération de la crosse du Québec, qu'elle pensait qu'il serait bon pour l'avenir de l'inter-crosse dans la province, qu'elle soit l'hôte des jeux mondiaux.
Ainsi, de concert avec la Fédération, qui siège à titre de membre indépendant de la Fédération internationale d'inter-crosse, nous nous sommes réunis avec les représentants de l'Association canadienne de crosse pour déterminer en détail la façon dont la province pourrait accueillir et organiser les jeux à Regina. Nous avons fourni l'approbation nécessaire et appuyé la demande au niveau international.
[Français]
M. Denis Coderre: La raison pour laquelle je vous pose cette question, c'est que chaque événement mondial a une importance au plan des retombées économiques. Dans un souci d'équilibre, comme vous en avez parlé dès le début—et je reviendrai au soccer plus tard—, chaque événement mondial ou national a des retombées économiques importantes dans la région comme telle. Avez-vous fait des études sur les retombées économiques d'un événement majeur comme les Jeux mondiaux d'inter-crosse en Saskatchewan? En avez-vous une idée? Avez-vous fait ce genre d'études?
[Traduction]
M. Michael Lachapelle: Non, nous n'avons pas encore fait une étude sur les retombées économiques. C'est la première compétition internationale de crosse dont le Canada sera l'hôte depuis 1986, et on ne l'a pas annoncée comme un événement de grande envergure. La compétition elle-même ne se compare malheureusement pas à ce qu'organise la Fédération internationale de crosse, étant donné que les formes traditionnelles de crosse ont généralement un profil plus important et une plus grande participation. Pour l'instant, nous n'avons pas encore fait d'étude des retombées économiques éventuelles.
[Français]
M. Denis Coderre: Signor Filippone.
M. Nick Filippone: Oui, monsieur.
M. Denis Coderre: Vous savez que, depuis le début, nous avons reçu plusieurs représentants de sports professionnels. Auparavant, nous avions reçu ceux du sport amateur. Nous vous recevons également. Il semble qu'au niveau du soccer, à cause de nos relations avec la FIFA... Vous parlez des quatre équipes du secteur professionnel. On parle notamment de l'aide et de l'appui à la Coupe du monde de 2010. Dans un tel cadre surgit toujours le fameux débat des installations et des stades à construire. Quelle est votre opinion personnelle sur le rôle du gouvernement dans un sport professionnel? Croyez-vous qu'à cause des retombées économiques dont vous avez souligné l'importance, le jeu en vaut la chandelle et qu'un gouvernement devrait investir dans des installations en vue, non seulement de faire la promotion du sport, mais aussi de profiter des retombées économiques d'un événement particulier ou du sport comme tel après une certaine période de temps?
M. Nick Filippone: Pour répondre à votre question, je dirai que tout projet doit être évalué en prenant en considération son résultat final. Dans le cas de la Coupe du monde, une fois additionnées toutes les dépenses encourues, par exemple pour la construction ou l'amélioration des stades et la mise en place des infrastructures, les profits nets pourraient facilement être de plus de cinq millions de dollars, qui reviendraient à l'association nationale ainsi qu'à l'association internationale.
Donc, quant à moi, la Coupe du monde est un projet à ne pas laisser passer. Les avantages viennent de plusieurs sources, par exemple du dollar dépensé par les touristes. Quand on accueille les joutes de la Coupe du monde, ce ne sont pas seulement les Canadiens qui y assistent. On reçoit des gens de partout, des gens qui dépensent des sommes importantes.
M. Denis Coderre: Je suis d'accord. En fait, ce qu'on essaie de démontrer depuis le début, ce qui sous-tend toutes nos discussions, c'est que le sport est une industrie. Cela touche l'ensemble des sports, dont maintenant le soccer. Un gouvernement devrait nécessairement, s'il n'investit pas, trouver les installations qui aideraient ce sport à survivre ou à progresser. Dans le cas de certains événements, comme les Olympiques ou la Coupe du monde, un gouvernement devrait examiner très sérieusement la situation parce que ces événements ont des retombées pour la ville et le pays ainsi que sur son rayonnement international.
M. Nick Filippone: En plus, les installations mises en place pour un tel événement restent en usage pendant des années et des années, ce qui permet d'accueillir d'autres événements de niveau international.
M. Denis Coderre: Je vous ferai remarquer que nous sommes encore mal pris avec le Stade olympique, cependant.
M. Nick Filippone: Oui.
M. Denis Coderre: Mais cela, c'est une autre histoire.
M. Nick Filippone: J'aimerais quand même, avant que vous ne continuiez, répondre un peu au commentaire que vous avez fait plus tôt.
Au Québec, en 1982, nous avions 35 000 joueurs enregistrés. Maintenant, nous en avons plus de 100 000. La majorité de ces 100 000 sont des Canadiens français. Du côté féminin, en particulier, plus de 75 p. 100 sont des Québécoises pure laine. Le soccer a donc pris beaucoup d'ampleur chez les Canadiens français.
M. Denis Coderre: Faites attention! Je suis député libéral au fédéral. Quand on parle de Québécois pure laine, cela me travaille.
M. Nick Filippone: Je vous le dis...
M. Denis Coderre: Je suis un Canadien français.
M. Nick Filippone: C'est bien.
M. Denis Coderre: C'est important de le souligner parce que, d'abord, il y a des questions de perception.
M. Nick Filippone: Mais oui.
M. Denis Coderre: On s'accorde pour dire que le soccer n'était pas nécessairement un sport national. On voit qu'il a eu un rayonnement et qu'il s'est développé avec des événements comme le Manic, même au plan amateur. C'est une des belles contributions des communautés culturelles qui nous ont appris à l'apprécier davantage. C'est pour cela que je vais si souvent voir les matchs. Je vais voir l'Impact gagner.
Maintenant, je ne sais pas si vous êtes en mesure de nous aider, vous aussi. Je suis parmi ceux qui ont proposé le pacte fiscal pour les équipes professionnelles de sport, à cause des problèmes qui existent entre villes américaines et villes canadiennes. L'Impact a gagné son premier match 3 à 1 contre Atlanta. Cela m'amène à me demander s'il se pose des problèmes de même type dans le monde du soccer professionnel. Y a-t-il une concurrence déloyale, à votre avis? Est-ce qu'il y a des problèmes d'ordre fiscal, si on fait la différence entre une ville canadienne et une ville américaine?
M. Nick Filippone: Si on parle de l'Impact en particulier, je dirais non. On n'a pas ce problème-là. Mais l'Impact aimerait quand même recevoir une aide financière, je n'en doute pas. Si jamais on avait une équipe dans la ligue majeure des États-Unis, j'imagine que le problème serait le même dans le monde du soccer que dans les autres sports.
M. Denis Coderre: Est-ce qu'il y a un plafond salarial pour les joueurs?
M. Nick Filippone: À quel niveau?
M. Denis Coderre: Pour les joueurs. Il n'y a pas vraiment une augmentation des salaires?
M. Nick Filippone: Non, autant que je sache, la ligue américaine a actuellement un budget fixe qu'elle ne peut dépasser. Même pour l'Impact, le budget est fixe et ne peut être dépassé. Il y a plusieurs équipes qui n'atteignent pas ce niveau. La marge est assez grande pour chaque équipe.
M. Denis Coderre: D'accord. Avez-vous fait des demandes à Radio-Canada et à CBC? Que vous ont-ils répondu concernant la diffusion des matchs, par exemple?
M. Kevan Pipe: Non, car nous avons actuellement un contrat exclusif avec TSN et le Réseau des sports, mais nous avons eu des relations avec Radio-Canada et CBC il y a quelques années. Après nos matchs de qualification en 1988, c'est le dernier de nos matchs qui a été diffusé par CBC. La raison de cette décision de Radio-Canada est seulement financière. Il n'y avait pas de budget pour le soccer à cette époque à Radio-Canada.
M. Denis Coderre: C'était le manque de fonds pour couvrir les matchs.
M. Kevan Pipe: Oui.
M. Denis Coderre: C'est strictement cela qu'on veut.
M. Kevan Pipe: C'était ainsi à Radio-Canada à cette époque.
M. Denis Coderre: Une dernière question, monsieur le président. Disons qu'on investit dans le sport professionnel, qu'on établit un partenariat avec les équipes professionnelles de sport, notamment avec celles du soccer, et qu'on fait ce fameux pacte fiscal. Si le gouvernement s'impliquait davantage, de façon fiscale ou de façon directe, avec les équipes de sport professionnelles, verriez-vous d'un bon oeil qu'elles prennent l'engagement d'investir davantage dans le sport amateur?
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Je pense connaître déjà votre réponse parce que vous
en faites énormément. Croyez-vous que cela
devrait faire partie des recommandations de ce comité?
M. Nick Filippone: Personnellement, je crois que oui. Si on s'arrête aux structures qui existent dans le monde, là où le sport a progressé, on a toujours des structures de clubs. Dans ces clubs, les équipes professionnelles ont sous leur gouverne le développement de plusieurs équipes, allant des équipes de réserve aux équipes mineures.
Même actuellement, dans nos équipes professionnelles, on voit que l'Impact s'engage directement, soit auprès de la fédération canadienne, soit auprès de la fédération québécoise, à promouvoir le soccer. Nous avons déjà commencé à le faire, même si nous n'avons pas les moyens de mettre en place des programmes spécifiques. Au moins, l'intention de tous les partenaires est la même, et c'est celle de développer le sport et d'aider les équipes professionnelles. Cela coûte en effet beaucoup moins cher à l'Impact d'aller chercher un joueur qui vient du Québec, de l'Ontario ou de la Colombie-Britannique que d'aller chercher un joueur qui vient du Brésil.
M. Denis Coderre: En terminant, mardi prochain, je serai à Paris où je rencontrerai les gens du ministère des Sports. J'aurai justement à parler de soccer, parce que c'est la Coupe du monde. Je ferai d'autres études pour le comité et je serai très heureux de dire que le soccer est en santé au Canada et que le gouvernement devrait en faire plus. Merci.
[Traduction]
M. Nick Filippone: Merci.
Le président: Merci, monsieur Coderre.
J'aimerais qu'on revienne un peu à cette question de la Coupe du Monde 2010. Avez-vous un comité organisateur en place?
M. Kevan Pipe: Notre collègue vient de parler de France 98, qui aura lieu la semaine prochaine. Il faut assister à la Coupe du Monde pour apprécier l'ampleur du phénomène. La Coupe du Monde est plus suivie que les Jeux Olympiques d'été. C'est une manifestation sportive unique qui a un pouvoir d'attrait extraordinaire.
La décision relative à la Coupe du Monde 2006 sera prise en l'an 2000. Quatre pays sont en lice, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Afrique du Sud et le Brésil. Ce sont l'Angleterre et l'Allemagne qui sont à la tête du peloton. Les pressions sont très fortes pour que la Coupe du Monde revienne en Europe après qu'elle aura eu lieu au Japon et en Corée en 2002. Si on finit par l'accorder à l'Europe, nos chances de l'obtenir en 2010 montent en flèche.
Si la FIFA décide d'accorder la Coupe du Monde 2006 à l'Afrique ou au Brésil, en Amérique du Sud, il est presque certain que la Coupe du Monde 2010 reviendra en Europe. Il y a tout simplement trop d'argent et trop d'intérêt en cause et aussi trop de pression qui s'exerce pour que la FIFA ne revienne pas en Europe, qu'elle attende 12 ans, voire peut-être 16 ans.
Nous suivons le dossier à l'interne. Le conseil d'administration de l'Association canadienne de soccer, qui, soit dit en passant, regroupe les présidents de toutes les associations professionnelles de soccer des provinces et des territoires canadiens, suit la situation de près et prendra cette décision-là une fois que la FIFA aura pris une décision définitive pour 2006.
Le président: Vous me dites qu'on ne peut rien faire jusqu'à...
M. Kevan Pipe: C'est l'an 2000 qui marquera le début de la course de quatre ans pour 2010, car la décision pour 2010 sera prise en 2004.
Nous sommes donc en quelque sorte sur un circuit pour l'instant, et nous tentons de nous faire une idée de l'intérêt qu'il y aurait parmi les exploitants de stades dans les différentes régions du Canada, parmi les membres du comité, parmi nos associations provinciales aussi, pour pouvoir ensuite décider entre nous quel est le niveau d'intérêt possible.
Le président: M. Coderre et le premier ministre, je crois, seront à Paris la semaine prochaine. Je ne vois pas pourquoi nous ne profiterions pas de l'occasion pour exprimer ce que votre association a dit à notre comité. Enfin, pourquoi ne pas exercer certaines pressions?
M. Kevan Pipe: Allez-y, oui. Nous n'avons aucune hésitation à cet égard.
Le président: Il me semble que nous devrions officiellement vous charger, monsieur Coderre, de tenter de faire une percée là-bas, la semaine prochaine, quand vous serez à la Coupe du Monde.
M. Nick Filippone: Il n'y a certainement pas de mal à commencer dès maintenant.
Le président: Tout à fait. Faites-leur savoir que nous sommes très enthousiastes.
M. Kevan Pipe: Je crois savoir que le gouvernement canadien est en train de mettre sur pied un comité du millénaire.
Le président: Oui.
M. Kevan Pipe: Nous avons déjà présenté au groupe quelques idées sur la façon de lancer notre campagne en vue de la décision de 2004 pour la coupe de 2010. Nous avons déjà soumis quelques idées à ce comité du millénaire qui pourrait attirer l'attention du monde sur le Canada grâce à une manifestation sportive internationale qui, non seulement permettrait à la population tout entière de célébrer le nouveau millénaire par le soccer, mais aussi de rapporter des avantages financiers considérables pour notre pays, pour notre association et pour tous les partenaires en cause. Nous attendons donc avec impatience de travailler possiblement avec le comité du millénaire en ce sens-là.
Le président: J'ai une petite question, puis, à moins que vous n'ayez d'autres questions, nous lèverons la séance.
Monsieur Lachapelle, quel est le réseau qui appuie la crosse au Canada à l'heure actuelle? Nous apprenons beaucoup de bonnes choses au sujet de TSN grâce à nos audiences, et nous entendons dire que la programmation sportive du réseau anglais de Radio-Canada ne s'intéresse pas à la crosse autant qu'elle le devrait. Qu'en est-il selon vous?
M. Michael Lachapelle: Le seul appui que nous ayons eu dans le domaine de la radiodiffusion ces deux dernières années nous est venu du câblodistributeur Roger, qui diffuse nos manifestations dans les différentes localités et au niveau provincial. Le câblodistributeur a même entamé avec nous des négociations qui pourraient se solder par la diffusion à tous ces abonnés de nos championnats nationaux.
Quand TSN a présenté sa demande en vue d'obtenir une deuxième station, nous avons eu bien des discussions avec la chaîne quant à la possibilité que nous ayons un rôle clé dans sa diffusion régionale. Les discussions n'ont manifestement pas porté fruit.
Nous avons aussi engagé des pourparlers préliminaires avec le réseau CTV quand celui-ci a présenté, lui aussi, une demande, mais ils n'ont rien donné.
Finalement, l'appui que nous avons de la part du secteur canadien de la radiodiffusion se limite à celui du câblodistributeur Rogers.
Le président: Très bien.
Monsieur Hutton.
M. William Hutton (président du Conseil d'administration, Association canadienne de crosse): À ce propos, nous avons notamment un problème du fait que notre championnat national consiste en une série quatre de sept. On voulait nous faire changer cela à un seul match avec fusillade, mais nous avons refusé.
Le président: Bien entendu. C'est époustouflant.
John, aviez-vous une question?
M. John Cannis: Je voudrais parler de la Coupe du Monde, puis revenir brièvement à quelque chose que Joyce a dit tout à l'heure et qui, à mon avis, est très important.
On a parlé de la Coupe du Monde quand elle a eu lieu aux États-Unis, on disait qu'elle ne serait pas bien suivie dans un pays de la taille des États-Unis. Or, nous savons tous que la coupe a été une véritable réussite. Je ne crois pas que la taille de notre pays devrait jouer contre nous. Au contraire, sur le plan économique, la Coupe du Monde aurait un effet positif extraordinaire sur notre pays tout entier.
Je voudrais revenir à ce que disait Joyce, au rôle des collectivités, de la base et des organisations et à l'impact sur les jeunes qu'on incite ainsi à devenir de bons citoyens et sur le sport en général.
J'ai vécu une des expériences les plus formidables de ma vie il y a de cela un certain nombre d'années, quand j'ai assisté aux championnats des moins de 15 ans à Saskatoon, en Saskatchewan. Ce week-end là il y avait des tournois dans toutes les différentes provinces auxquelles participaient les différents groupes d'âge. J'étais à l'époque au comité de la flamme olympique. Les liens qui se sont tissés ce week-end là entre gens du Québec, de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan et de l'Ontario étaient absolument extraordinaires. Je suis d'accord avec vous, et je tiens à le souligner. S'il y a quelque chose que nous pouvons faire... Ces organisations contribuent à promouvoir le civisme et à consolider notre société pour la rendre encore plus forte.
En conclusion, je voudrais vous demander si l'installation de Vaughan dont vous avez parlée est gérée par l'organisation ou par un intérêt privé? Il y a d'autres installations, comme Clarelee, qui, comme vous le savez, Ed, exigent des droits d'entrée des équipes qui veulent participer à la saison d'hiver.
Cette installation est-elle maintenant à la disposition des clubs qui voudraient s'en servir? Doivent-ils payer des frais? S'ils en payent, à qui vont les fonds? Les fonds reviennent-ils à l'organisation, servent-ils à favoriser le développement des athlètes ou le développement du sport en général?
M. Ed Grenda: Oui. Les clubs, les districts et les ligues se servent tous de l'installation en question. Elle est à la disposition de toutes les organisations sportives. Les frais exigés pour l'utilisation ou la location de l'installation sont versés au budget de l'installation et servent à payer les dépenses liées au fait qu'elle est disponible 12 heures par jour.
Je pourrais peut-être signaler que l'Association de soccer de l'Ontario y a ses bureaux et que nous envisageons aussi d'y installer un panthéon et un musée du soccer.
M. John Cannis: Le hangar qui a été aménagé a-t-il un lien quelconque avec la ligue? Il y a cette nouvelle installation qu'on appelle Le hangar.
M. Ed Grenda: Oui.
M. John Cannis: Le hangar en fait partie?
M. Ed Grenda: C'est une entreprise privée. C'est entièrement privé.
M. John Cannis: D'accord.
Le président: Je sais que vous avez un avion à prendre, et nous allons faire en sorte que vous puissiez le prendre.
Je tiens en conclusion à vous remercier tous et chacun d'être venus témoigner devant notre comité. Vous nous aidez à documenter le rôle prédominant que joue l'industrie du sport au Canada. Vos deux sports sont présents dans toutes les régions du Canada, et le soccer est très présent au niveau local en ce sens qu'il attire des gens en grands nombres.
Je vous demande humblement d'encourager vos entraîneurs et vos organisateurs à sensibiliser les autres députés, au fur et à mesure que la date du dépôt de notre rapport approche, pour qu'ils puissent examiner les recommandations en profondeur. Nous sommes tous influencés par nos commettants et par le nombre de personnes qui nous font valoir leurs opinions. Quand je pense au pouvoir que détient une association telle que l'Association canadienne de soccer, je ne voudrais pas que toutes les associations de soccer dans ma communauté ou ma circonscription pensent qu'en tant que député, je ne porte aucune attention aux facteurs importants dans le domaine des sports, et dans ma communauté et dans le pays tout entier.
Alors je vous encouragerais à le faire. Nous allons transmettre les renseignements, mais n'hésitez pas à donner ces renseignements à d'autres députés, car cela nous aidera dans nos dernières délibérations.
Je vous remercie tous d'être venus aujourd'hui.
La séance est levée.