SINS Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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SUB-COMMITTEE ON THE STUDY OF SPORT IN CANADA OF THE STANDING COMMITTEE ON CANADIAN HERITAGE
SOUS-COMITÉ SUR L'ÉTUDE DU SPORT AU CANADA DU COMITÉ PERMANENT DU PATRIMOINE CANADIEN
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le mercredi 11 février 1998
[Traduction]
Le président (M. Dennis J. Mills (Broadview—Greenwood, Lib.)): Collègues, la séance est ouverte.
Aujourd'hui nous souhaitons la bienvenue à trois groupes de témoins. Nous recevons les représentants de Triathlon Canada, de l'organisme les Sports olympiques à but non lucratif et, enfin, de l'organisme «Athlètes CAN».
Nous allons commencer par Triathlon Canada. Nous souhaitons la bienvenue à MM. Hallett, Brunet et O'Reilly. Monsieur Hallett, vous avez la parole.
M. William J. Hallett (président, Triathlon Canada): Merci beaucoup, monsieur le président.
Vous avez déjà présenté mes collègues, MM. Brunet et O'Reilly. Nous représentons Triathlon Canada, l'organisme administratif national qui régit le triathlon au Canada.
Beaucoup d'entre vous se demandent probablement ce qu'est un triathlon. Notre sport, une épreuve d'endurance, a commencé pendant les années 70. Il regroupe trois sports qui sont particulièrement populaires dans le monde, la nage, le cyclisme et la course. Ce sont des sports qui se sont développés très rapidement, et aux Jeux olympiques d'été à Sydney en l'an 2000, nous aurons pour la première fois le statut de sport olympique officiel.
Aujourd'hui, nous voudrions vous mettre au courant très rapidement de la situation de notre sport, vous parlez de la valeur culturelle du sport au Canada, et également des réalités économiques auxquelles les triathlètes canadiens se heurtent. Nous aimerions vous expliquer comment le gouvernement fédéral pourrait aider les triathlètes canadiens.
Voilà notre situation actuelle: Triathlon Canada est une fédération nationale qui est reconnue par l'Association olympique canadienne; toutefois, nous ne sommes pas financés par le gouvernement canadien par l'entremise de Sport Canada. Contrairement à d'autres sports et disciplines olympiques qui ne sont pas financés, notre fédération n'a jamais été reconnue par Sport Canada, pas plus qu'elle n'a reçu de soutien financier. Jusqu'en 1996, le succès international des triathlètes reposait principalement sur des ressources internes, les ressources des parents et d'autres parties aux poches très profondes, mais jamais suffisamment profondes. Notre sport étant maintenant inscrit au programme olympique, il va nous être pratiquement impossible de nous mesurer à d'autres fédérations nationales qui sont financées par leur gouvernement.
• 1545
Le Canada a joué un rôle important dans le développement de
notre sport sur la scène internationale. Le président actuel de
l'organisme International Triathlon Union est un Canadien, M. Les
McDonald. M. McDonald a été très actif lorsqu'il s'est agi de faire
de notre sport un sport olympique.
Des Canadiens président trois comités de la ITU, et au total, nous avons des représentants dans sept des dix comités de la ITU. Triathlon Canada a été un membre fondateur de la fédération internationale.
En dépit de notre manque de ressources financières, les équipes canadiennes sont très visibles dans les compétitions internationales. Les Canadiens sont également très influents sur le plan du développement international de ce sport, et nous aimerions conserver ce statut.
M. Norman O'Reilly (gérant de l'Équipe nationale, Triathlon Canada): Nous aimerions maintenant discuter de la valeur culturelle du triathlon au Canada.
Triathlon Canada, qui regroupe les fédérations provinciales, avait plus de 4 400 membres à temps plein en 1997. Nous estimons que plus de 10 000 autres Canadiens ont participé à au moins une manifestation pendant cette année-là.
Nos membres sont âgés de 6 à 82 ans. La plupart des participants au triathlon ont pour philosophie «qu'il faut aller jusqu'au bout» et également «qu'il suffit de finir pour gagner.» C'est une attitude très généralisée dans la sous-culture du triathlon.
Le triathlon figure maintenant dans le programme sportif des départements d'éducation physique de beaucoup d'écoles au Canada. Nous encourageons également le développement d'un réseau de clubs dans tout le pays. Par exemple, au Québec, il y a aujourd'hui plus de 20 clubs de triathlon officiellement reconnus. Nous estimons que ces clubs offrent aux athlètes un milieu social et des conditions idéales pour s'entraîner.
Nous considérons que le triathlon encourage un mode de vie sain. Les triathlètes sont des gens qui accordent de l'importance à ce type de mode de vie, et qui s'intéressent également à la bonne nutrition, aux bienfaits de l'exercice et de l'activité physique.
On considère souvent que les triathlètes accordent une importance excessive à la performance, car ils réussissent à intégrer dans leur vie tous ces éléments dont j'ai parlé.
Il est certain que si ce sport pouvait être mieux connu grâce au succès des Canadiens aux Jeux olympiques et dans d'autres compétitions internationales, cela inspirerait d'autres Canadiens à adopter ce mode de vie sain, cela attirerait de nouveaux éléments dans notre sport.
Nous sommes également persuadés de la valeur éducative du triathlon pour les Canadiens. Les gens qui s'intéressent au triathlon commencent souvent par pratiquer un des trois sports qui constituent cette épreuve. Autrement dit, un nageur doit se familiariser avec les aspects du cyclisme et de la course pour combiner les trois sports.
L'acquisition de ces connaissances nouvelles et les occasions de rencontrer des athlètes qui s'adonnent à ces autres sports de compétition constituent une expérience éducative pour les triathlètes.
[Français]
M. Patrice Brunet (directeur, Triathlon Canada): Je poursuis en français. Concernant la réalité économique du triathlon au Canada, tout triathlète canadien d'élite doit faire face à des défis financiers de taille s'il compte avoir du succès sur la scène internationale.
C'est la fédération internationale qui impose les standards de qualification pour les Jeux olympiques de l'an 2000. Seulement 50 hommes et 50 femmes prendront le départ aux Olympiques de Sydney en 2000. Vous n'ignorez pas que 197 pays ont participé aux Jeux olympiques de 1996.
Le classement mondial est déterminé par la performance de l'athlète sur le circuit de la Coupe du monde ainsi qu'aux championnats du monde. Les coûts de déplacement pour se rendre à ces différents événements, qui sont tenus littéralement aux quatre coins du monde, sont très élevés.
Afin d'être compétitif à ce niveau, un athlète doit avoir accès aux meilleurs équipements, aux meilleurs entraîneurs ainsi qu'à un soutien médical et des sites d'entraînement acceptables.
Bon nombre de nos athlètes qui ont le plus grand succès à l'échelle internationale sont obligés de travailler à temps plein. Ils doivent en même temps lutter nez à nez avec des athlètes qui s'entraînent à plein temps et sont financés directement par le système de sport national.
À titre d'exemple, Triathlon Australia reçoit approximativement un million de dollars par année pour financer ses programmes de triathlon et de développement.
Triathlon Canada dépend presque entièrement de sa structure de bénévoles pour soutenir ses athlètes. Triathlon Canada ne possède aucun employé à temps plein. Le bureau national est situé dans le sous-sol du domicile du président.
• 1550
Pourtant, grâce aux efforts de notre comité bénévole
de marketing, environ 20 000 $ en subventions privées
ont été obtenus en 1997. Toutefois, cette somme n'est
pas suffisante pour couvrir nos besoins. Ces
subventions, combinées avec la part de l'Association
olympique canadienne ainsi qu'aux frais de sanction
des différentes compétitions nationales, constituent
les seuls revenus de Triathlon Canada pour venir en
aide à notre équipe nationale.
En 1991, les triathlètes féminines canadiennes étaient les meilleures au monde. Notre équipe a gagné l'or et l'argent au championnat du monde. Toutefois, le portrait a bien changé aujourd'hui. À l'approche de notre première participation aux Jeux olympiques de 2000, le monde nous a déjà dépassés. Nous sommes dans l'impossibilité de soutenir nos athlètes alors que leurs besoins sont grandissants. Nos ressources demeurent inchangées même si nos athlètes devraient pouvoir compter sur nous pour demeurer compétitifs à l'échelle internationale.
En France, par exemple, on retrouve le site d'entraînement national de triathlon à Montpellier, avec des entraîneurs à temps plein et un personnel de soutien sur place. L'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l'Australie et l'Espagne offrent une aide financière significative directement à leurs athlètes nationaux. Nous ne pouvons actuellement concurrencer ces fédérations et ne voyons aucune solution à court terme sans une contribution financière accrue.
[Traduction]
M. William Hallett: Comme je l'ai dit tout à l'heure, Triathlon Canada est un des sports olympiques qui ne sont pas financés par Sport Canada. Cela nous défavorise nettement et nous avons du mal à trouver les ressources nécessaires pour nos athlètes. À l'heure actuelle, notre principale source de fonds est une subvention quadriennale, subvention que nous avons reçue pour la première fois en 1997 seulement. Toutefois, cette subvention dépend des résultats des Jeux olympiques, des Jeux panaméricains et des championnats du monde. Comme le triathlon ne fera ses débuts qu'aux Jeux olympiques de l'an 2000, les athlètes canadiens n'ont pas eu tellement d'occasions de prouver qu'ils méritaient d'être financés. Sport Canada pourrait donc nous donner les ressources dont nos athlètes ont besoin pour s'imposer sur la scène internationale, et également les ressources dont nous avons besoin pour préparer les athlètes et les programmes de participation.
Pour l'instant, nous dépendons surtout de bénévoles qui disposent d'un temps limité. Notre situation financière nous empêche de créer des centres d'entraînement, de préparer des entraîneurs et de préparer des compétiteurs de calibre international. Nous pouvons seulement envoyer un nombre limité d'équipes aux compétitions internationales, et ces équipes sont partiellement financées, ce qui les empêche d'atteindre les normes internationales qui sont exigées aux Jeux olympiques et dans d'autres compétitions plurisportives.
La ministre du Patrimoine, Sheila Copps, a déclaré récemment que tous les Canadiens, de tous les milieux et de toutes les régions, partagent les victoires de nos athlètes sur la scène mondiale. Le triathlon a le potentiel nécessaire pour offrir cette visibilité. Une Canadienne, Carol Montgomery, a gagné une médaille de bronze au championnat du monde de 1996, et elle a gagné de nombreuses épreuves sur le circuit mondial. Andrew MacMartin, de Montréal, a été le grand gagnant de la coupe du monde masculine en 1996. Les triathlètes canadiens ont ramené quatre médailles des Jeux panaméricains de 1995.
Étant donné que 50 hommes et 50 femmes seulement pourront participer au triathlon olympique inaugural, les Canadiens qui seront sélectionnés seront très visibles parmi un nombre limité d'athlètes. Reste à savoir si nous réussirons à faire sélectionner des Canadiens. D'autre part, comme le triathlon féminin est une nouvelle catégorie et comme c'est cette compétition-là qui va ouvrir les Jeux olympiques de l'an 2000, notre sport sera particulièrement à l'honneur.
[Français]
M. Patrice Brunet: En conclusion, le Triathlon est un sport qui possède une valeur culturelle intrinsèque au Canada. Le triathlon possède le potentiel de fournir aux Canadiens des résultats internationaux dont nous pourrions tous être fiers. Les triathlètes canadiens ont toujours été parmi les meilleurs au monde, et nous travaillons tous les jours pour que la situation redevienne ainsi.
Les Jeux panaméricains de 1999, les Jeux olympiques de 2000 et les Jeux du Commonwealth de 2002 sont tous des moyens par lesquels les triathlètes veulent et peuvent démontrer au monde comment ils peuvent avoir du succès sur la scène internationale. Merci.
[Traduction]
Le président: Merci beaucoup.
Nous allons tout de suite passer aux questions.
Monsieur O'Brien, voulez-vous commencer?
M. Pat O'Brien (London—Fanshawe, Lib.): Merci, monsieur le président.
Messieurs, j'ai beaucoup apprécié votre exposé. On a dit que ce sport deviendrait un sport olympique officiel à Sydney en l'an 2000. Est-ce que vous avez fait une demande de financement, directement à Sport Canada ou à un autre organisme gouvernemental? C'est ma première question.
M. William Hallett: Nous avons fait une demande au titre du cadre de responsabilité des sports en 1995, ou 1996, avant que je ne devienne président. À l'époque, Sport Canada avait refusé d'examiner notre demande car nous ne remplissions pas la condition de base, étant dans l'impossibilité de soumettre des états financiers vérifiés pour une période de quatre ans.
M. Pat O'Brien: C'était en quelle année?
M. William Hallett: En 1995, je crois.
M. Pat O'Brien: D'accord. Monsieur le président, si nous voulons qu'il y ait des athlètes qui portent la feuille d'érable à ce genre de compétition, il faut que nous les financions. Personnellement, je pense que vous devez refaire la demande le plus énergiquement possible et le plus vite possible. Je tenais à dire cela.
Je sais que M. O'Reilly s'y est adonné lui-même, et je vois ici d'autres messieurs qui pourraient fort bien être également des triathlètes. Le point de vue des athlètes mêmes m'intéresse. Monsieur O'Reilly, pouvez-vous nous citer une ou deux compétitions auxquelles vous avez participé depuis un an ou deux?
M. Norman O'Reilly: Je peux vous donner le point de vue des athlètes en général. Il n'y a pas tellement de triathlètes professionnels au Canada, la plupart d'entre eux sont forcés de travailler ailleurs, comme Patrice l'a mentionné. Ils ont besoin d'autres sources de revenu pour pouvoir voyager dans le monde entier.
Nous avons trois équipes qui assistent au championnat du monde et nous les finançons dans toute la mesure du possible, mais comme nous ne pouvons assumer tous leurs frais, les athlètes sont forcés de payer de leur poche. Non seulement ils doivent s'entraîner, faire attention à leur nutrition, mais aussi ils doivent contacter les commanditaires et essayer d'obtenir des dons dans la communauté.
Pour un athlète, il est très difficile de maintenir le niveau d'entraînement supérieur qu'exige le triathlon, une discipline qui comporte trois sports, qui requiert trois entraîneurs et qui peut vous forcer à adopter trois niveaux de nutrition, etc. Par exemple, en juin dernier, j'ai participé au championnat du monde de courses à Nice.
M. Pat O'Brien: Vraiment?
M. Norman O'Reilly: Oui, moi-même. Quant au coût, il faut se rendre à Nice, il faut s'acclimatiser avant la compétition, car en effet, le triathlon étant une épreuve d'endurance, il est nécessaire de s'acclimatiser aux conditions locales pendant plusieurs jours avant la compétition.
M. Pat O'Brien: Combien vous a coûté approximativement cette compétition?
M. Norman O'Reilly: Pour bien se préparer, un athlète a probablement besoin d'environ 4 000 $ ou 5 000 $, et il s'agit d'une équipe de coupe du monde. Autrement dit, il faut compter, avec un peu de chance, six hommes et six femmes qui voyagent dans le monde entier; tout cela nous coûte très cher.
M. Pat O'Brien: Je vous remercie pour ces précisions. Monsieur le président, j'ai terminé pour l'instant.
[Français]
Le président: Monsieur Coderre.
M. Denis Coderre (Bourassa, Lib.): J'aimerais commencer par féliciter l'association qui a fait une excellente présentation dans les deux langues, tant sur le plan physique que sur le plan des écrits.
La semaine dernière, des économistes sont venus nous parler de l'impact économique du sport. Selon vous, devrait-on faire en sorte qu'un athlète soit considéré comme un employé de l'État?
Lorsque l'athlète va en compétition, doit-on considérer qu'il le fait pour son pays, pour lui-même ou pour sa fédération? Comment voyez-vous son rôle? Vous avez parlé de l'aspect culturel. Je sais que le triathlon demande énormément d'efforts. Donc, comment percevez-vous cela?
Je poserai ensuite une autre question.
[Traduction]
Vous réfléchissez à la réponse—merci.
M. William Hallett: Notre fédération considère que toutes les parties que vous avez mentionnées ont un intérêt à voir les triathlètes participer aux événements internationaux. Pour notre part, et je crois que c'est le cas de tous les athlètes, nous ne considérons pas que nous représentons seulement notre fédération, le gouvernement, notre municipalité ou notre pays. Nous faisons cela pour diverses raisons, mais principalement pour des raisons personnelles. Nous avons un but bien précis. Toutefois, c'est grâce au soutien du gouvernement et du pays que nous pouvons continuer et réussir.
[Français]
M. Patrice Brunet: Permettez-moi de poursuivre la réponse. Je crois que du point de vue du gouvernement fédéral également, il faut garder en tête le rôle que l'athlète joue lorsqu'il est visible pour la population en général.
Il faut bien voir que le triathlon est un sport ayant un rayonnement extrêmement important. Il est accessible à tout le monde. Comme on l'a mentionné dans la présentation, le triathlon est maintenant enseigné dans plusieurs écoles; il fait partie du programme d'éducation physique. Il est très important qu'on puisse voir notre athlète, un athlète modèle, performer sur la scène internationale. Cela encourage les jeunes et les gens de tous les âges à participer à ce sport.
Vous demandez si l'athlète doit être un employé de l'État. Je crois que si l'athlète était un employé de l'État, le triathlon n'aurait aucun athlète aujourd'hui, parce que ces athlètes se financent eux-mêmes; ils ne reçoivent aucun montant d'argent de l'État.
Ce qui est le plus important, et que le gouvernement fédéral doit bien comprendre, c'est le rôle qu'ils jouent auprès de la population.
M. Denis Coderre: Voici la raison pour laquelle je pose cette question. Ce que je vais vous dire n'a pas de couleur, peu importe le gouvernement. J'ai toujours l'impression que, lorsqu'on finance un athlète, on le finance dans la mesure où il gagne des médailles. Selon moi, beaucoup d'athlètes sont lésés parce qu'on considère qu'il vaut toujours mieux investir dans quelqu'un qui a déjà gagné quelque chose. Mais si on croit vraiment au triathlon, si on croit vraiment à la natation, on va plutôt injecter de l'argent dans les fédérations pour créer plus d'enthousiasme et pour que les fédérations aient plus d'infrastructures ou, à tout le moins, des outils pour travailler.
C'est dans ce sens-là que j'ai demandé si on devait considérer l'athlète comme un employé de l'État. Selon vous, devrait-on miser surtout sur la participation populaire ou sur celle de l'élite? Ou bien doit-on tout simplement donner une réponse mi-figue mi-raisin? Devrait-il y avoir un équilibre entre les deux?
M. Patrice Brunet: Selon moi, les deux sont imbriqués. Voir autrement, c'est fait preuve—je ne dis pas que c'est ce que vous véhiculez comme idée—d'une espèce de vision de tunnel. Les deux sont imbriqués. Je crois que l'athlète d'élite qui performe sur la scène internationale encourage le bas de la pyramide. Voir cela autrement, c'est...
Je vous rappelle qu'on parle ici strictement du triathlon. Le triathlon est un sport qui est extrêmement accessible. On ne parle pas de faire la promotion d'un athlète d'élite dans un sport qui est pratiqué par 2 000 personnes au pays. On a dit qu'il y en avait plus de 10 000. Donc, qu'ils en essaient au moins un à chaque année.
M. Denis Coderre: Une parenthèse.
M. Patrice Brunet: Oui.
[Traduction]
M. Denis Coderre: Faut-il que nous investissions dans le sport, dans la fédération ou dans l'athlète?
M. William Hallett: Je crois que vous devriez investir dans la fédération car c'est elle qui est la mieux placée pour soutenir chaque athlète. Nous faisons tout notre possible pour répartir les ressources financières qui nous parviennent pour perfectionner nos athlètes et les rendre plus visibles. Comme M. Brunet l'a dit, il est difficile de déterminer ce qui est le plus important, des athlètes internationaux ou des programmes à la base. En effet, ces deux éléments sont complémentaires, ils ne s'excluent pas mutuellement. En fait, la visibilité des athlètes internationaux encourage la participation à la base, mais par conséquent, il faut trouver plus de ressources financières pour soutenir et promouvoir le sport.
[Français]
M. Denis Coderre: J'ai une dernière question. On a tous vu des histoires d'horreur dans certaines fédérations. Je ne connais pas la fédération Triathlon Canada. Comment pouvez-vous nous assurer que les critères de sélection sont adéquats pour qu'il y ait un nombre décent—je vais peser mes mots—de francophones, et sur quoi vous basez-vous? Avez-vous des critères dit régionaux pour vous assurer, dans l'éventualité où le fédéral vous financerait, que nos athlètes francophones aient un accès équitable et égal?
[Traduction]
M. William Hallett: Notre fédération soutient tous les athlètes dans tout le Canada. Nous encourageons la participation de toutes les régions. Pour encourager la participation, nos directives pour la sélection des équipes nationales tiennent compte des caractéristiques régionales. Nous avons des épreuves de sélection au Québec, nous en avons une cette année. Nos championnats nationaux se dérouleront au Manitoba cette année. En 1990 et en 1994, les championnats canadiens de triathlon ont eu lieu à Montréal.
Nous cherchons les meilleurs triathlètes, et nous voulons également que notre équipe représente toutes les régions de notre pays. Toutefois, cela ne nous empêche pas de rechercher les meilleurs éléments possible. Si les meilleurs sont tous de l'Ontario, c'est la réalité des choses. Malheureusement, à l'heure actuelle, les meilleurs sont tous de la Colombie-Britannique, et c'est une fonction directe du climat. C'est ce climat qui attire certains compétiteurs dans cette région pour un entraînement prolongé. Toutefois, nous voulons encourager la participation des athlètes dans tout le pays, nous voulons donner à tous les mêmes chances.
[Français]
M. Patrice Brunet: Il faut bien comprendre aussi que...
M. Denis Coderre: Comment te sens-tu comme francophone?
M. Patrice Brunet: Comment je me sens? Je me sens très bien et je vais vous expliquer pourquoi. Dans le triathlon, il y a évidemment les sélections au niveau de l'élite et les sélections au niveau de l'équipe nationale. Au niveau de l'élite, Triathlon Canada ne contrôle absolument rien; tout est contrôlé par la fédération internationale. Donc, je ne vais même pas répondre à cela, parce que cela devient inutile. En ce qui a trait à la composition de l'équipe nationale de participation, c'est fait par groupe d'âges: 30-34, 35-39, etc. Je dois souligner que Triathlon Canada fait du bon travail et a fait un bon travail dans le passé. J'espère qu'il va continuer à en faire. Si le passé est garant de l'avenir, le travail sera bien fait.
À titre d'exemple, il y a deux ans, Triathlon Québec, l'organisme provincial, n'avait pas fait de demande d'accréditation pour qu'il y ait une course au Québec en vue de la sélection de l'équipe nationale. Même si la date limite était passée, la personne responsable du comité a pris contact avec Triathlon Québec et a pris l'initiative de demander si on sollicitait une course. Pour eux, il était important qu'il y ait une course de sélection au Québec.
Le président: Madame Tremblay.
Mme Suzanne Tremblay (Rimouski—Mitis, BQ): Je veux ajouter ma voix à celle de M. Coderre pour vous féliciter de votre présentation et m'excuser d'avoir été en retard. Je n'ai pas été capable de contrôler un événement de dernière minute.
Je voudrais comprendre un peu mieux. C'est peut-être parce que j'ai manqué une partie de votre présentation. Vous avez dit que c'était la fédération internationale qui s'occupait de l'élite et que vous ne vouliez pas en parler. Que font les élites? Est-ce que ce sont les élites qui nous représentent aux Olympiques ou si c'est l'équipe nationale?
M. Patrice Brunet: En fait, avec le triathlon et certaines autres fédérations aussi, au fil des années prochaines, on va voir les fédérations internationales s'approprier graduellement les critères de sélection pour la participation aux Jeux olympiques et aux Jeux panaméricains.
Par exemple, aux Jeux olympiques de 2000, 50 hommes et 50 femmes vont prendre le départ. Si 197 pays participent aux Jeux, on ne pourra donner une place à chaque pays; sinon, on va dépasser 300 p. 100. Donc, c'est la fédération internationale qui décidera qui va prendre le départ. Elle va demander à la fédération nationale si telle personne est membre en bonne et due forme. Elle va également demander à l'Association olympique canadienne si les critères de base sont respectés.
• 1610
Essentiellement, si la fédération internationale
ne sélectionne pas l'athlète, qu'il soit québécois,
ontarien ou américain, la
fédération nationale ne pourra rien faire dans ces
circonstances. Ses mains seront liées.
Mme Suzanne Tremblay: Je pense qu'il est très facile de trouver, à bien des endroits, les infrastructures nécessaires pour s'entraîner à la natation et à la course à pied. Ce qui cause le plus de problèmes, c'est le vélo. C'est difficile de faire de l'entraînement de vélo en plein hiver, avec les hivers qu'on a.
La France a une installation à Montpellier et des entraîneurs permanents. On est dans le sud de la France, où il fait beau et chaud toute l'année. Cela s'explique peut-être. Y a-t-il moyen pour vous de conclure des contrats avec les pays chauds? Est-ce que ce serait une façon de vous aider davantage à entraîner vos athlètes? On pourrait permettre des partenariats avec d'autres pays. Par exemple, on pourrait envoyer nos athlètes dans le sud de la Floride pour qu'ils puissent s'entraîner à vélo.
M. Patrice Brunet: Je vous remercie de me poser la question et d'ouvrir la porte. Hier, justement, j'ai reçu un appel d'une athlète d'élite canadienne de Terre-Neuve, Isabelle Turcotte, qui m'a demandé si j'avais des entrées sur Montpellier. Je dois dire que j'ai certains contacts à l'étranger, notamment en France, pour Montpellier. La Fédération française de triathlon a toujours été très ouverte à cet égard. Je ne peux pas dire que cela pourrait s'étendre à 50 athlètes, mais ils nous ont dit que nous pouvions leur envoyer nos athlètes, qui devront payer environ 20 $ par jour pour être nourris. Cependant, les entraîneurs seront aux frais de la France. Donc, pour nous, oui, c'est possible. Maintenant, Isabelle doit se procurer un billet d'avion et payer ses 20 $ par jour. C'est son problème.
Mme Suzanne Tremblay: Mais qu'on pense à ce que cela nous coûterait pour mettre sur pied des installations et des infrastructures pour leur permettre de s'entraîner. Cela pourrait peut-être servir non seulement à ceux qui font du triathlon, mais aussi à ceux qui font du vélo, parce qu'il y a aussi du vélo aux Olympiques.
Monsieur votre collègue dit que l'argent doit aller aux fédérations. Comme M. Coderre, je pense qu'il faut faire extrêmement attention pour que les athlètes ne soient pas victimes de discrimination de la part de la fédération. Il faut s'assurer que tout le monde est traité en toute équité. Au Québec, nous avons déjà eu l'expérience de Mario Lemieux qui n'avait pas été jugé assez bon par la fédération pour jouer au hockey, et nous avons aussi M. Harvey. Il faisait de l'entraînement en Europe, mais comme il n'avait pas participé aux compétitions canadiennes, il ne pouvait être sélectionné. Toutes ces choses-là sont extrêmement dangereuses.
Donc, si on envoie nos athlètes s'entraîner dans certains autres pays, il faudra quand même s'assurer qu'ils puissent participer aux concours qui vont leur permettre de se qualifier. Ces concours-là, j'imagine, ne sont que canadiens. Comment fait-on pour se qualifier en tant qu'athlète d'élite quand on est sélectionné par l'équipe nationale?
M. Patrice Brunet: Pour arriver au niveau élite?
Mme Suzanne Tremblay: Oui.
M. Patrice Brunet: Il faut faire le circuit de la Coupe du monde de la fédération internationale. Il faut aussi faire les championnats du monde. Essentiellement, c'est par la classification mondiale, selon les critères de la fédération internationale.
Mme Suzanne Tremblay: Quand quelqu'un fait le circuit mondial, cela représente combien de déplacements? Est-ce comme la Formule 1, sur tous les continents, toutes les deux semaines? Est-ce comme cela?
M. Patrice Brunet: Oui. Je vais laisser mon collègue répondre à cela.
[Traduction]
M. William Hallett: À l'heure actuelle, il y a dix épreuves de coupe du monde qui sont prévues pour 1998, mais il est possible que d'autres épreuves viennent s'y ajouter. Cela commencera par l'Australie, puis la Nouvelle-Zélande, et ensuite le Japon. La seule compétition prévue en Amérique du Nord aura lieu à Corner Brook, à Terre-Neuve. Ensuite, les athlètes iront en Europe. Comme vous le voyez, nous circulons dans le monde entier. Il en coûte très cher pour faire sélectionner un athlète pour les Jeux olympiques, ne serait-ce que pour les déplacements.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Avez-vous estimé ce que cela peut coûter à un athlète qui fait toute la tournée? Et cela l'occupe pendant combien de temps? Il ne peut faire autre chose pendant ce temps-là. Il ne peut travailler. Entre les compétitions, il doit s'entraîner, faire attention à sa santé, à ce qu'il mange, etc. Ils ont sans doute des régimes et sont suivis par des médecins. Comment cela fonctionne-t-il au juste?
[Traduction]
M. William Hallett: Nous avons établi un budget préliminaire pour savoir ce qu'il en coûterait pour financer suffisamment notre équipe de coupe du monde, pour leur donner les moyens de se qualifier lors des compétitions de la coupe du monde, et également pour leur assurer un niveau de subsistance modeste pendant les déplacements et les compétitions. Nous pensons qu'il en coûterait environ 150 à 200 000 $ par année, seulement pour cette équipe. Et ce serait un minimum.
En effet, pour une équipe d'une taille raisonnable, il faut compter entre 8 et 10 athlètes, 4 ou 5 hommes et 4 ou 5 femmes, qui participent régulièrement.
L'équipe de la coupe du monde australienne est beaucoup plus importante. Ils ont plus de ressources. Ils peuvent envoyer plus de gens à plus de compétitions, et ils ont plus de possibilités pour sélectionner ou pour utiliser leur personnel de façon à encourager la formation d'athlètes de calibre international.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: J'ai une toute petite question pour bien comprendre certaines parties du document. Vous nous dites que les athlètes canadiens en triathlon performent bien, qu'ils sont extraordinaires. Par ailleurs, ce sport-là va faire ses débuts aux Olympiques en l'an 2000. Donc, jusqu'à maintenant, vous n'avez que des championnats mondiaux et ce fameux circuit de la Coupe du monde. Est-ce bien cela?
M. Patrice Brunet: Et les Jeux panaméricains.
Mme Suzanne Tremblay: Les Jeux panaméricains.
M. Patrice Brunet: Oui.
Mme Suzanne Tremblay: Donc, il n'y a rien eu aux Jeux du Canada l'été dernier à Brandon, au Manitoba? Étiez-vous là?
[Traduction]
M. William Hallett: Nous avons demandé à être reconnu comme un sport officiel lors des Jeux du Canada, et cela nous a été refusé.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Pardon?
[Traduction]
Le président: Et quelle raison vous a-t-on donnée?
M. William Hallett: Je ne peux pas vraiment vous donner la raison. Je pourrais certainement vous le dire plus tard. Malheureusement je n'étais pas président à l'époque où la demande a été faite. Si je me souviens bien, on nous avait dit que ce sport n'était pas suffisamment pratiqué pour figurer dans ces jeux-là.
Une voix: Avez-vous refait une demande?
M. William Hallett: Nous n'avons pas refait de demande à...
Le président: Avant de donner la parole à notre témoin suivant, monsieur O'Brien, avez-vous des questions pour terminer?
M. Pat O'Brien: Oui, merci, monsieur le président.
Tout comme ma collègue, Mme Tremblay, je suis presque bouleversé d'entendre ce que vous venez de dire. Si vous pouviez nous fournir des documents à ce sujet, cela m'intéresserait beaucoup. Pouvez-vous nous envoyer cela?
Je peux vous dire que les Jeux d'été du Canada en 2001 auront lieu dans ma ville, à London, Ontario. Les gens de tout le pays sont les bienvenus, mais ce serait particulièrement sympathique de voir des athlètes exceptionnels comme M. O'Reilly, des athlètes du Québec et de toutes les autres provinces, à l'oeuvre dans notre ville.
J'aimerais connaître les raisons, et je vous encourage à ne pas abandonner. Vous méritez d'être financés, ne serait-ce que pour votre participation aux Jeux d'été du Canada. Vous avez déjà dit que vous seriez aux Jeux de Sydney en l'an 2000. Monsieur le président, cette situation me semble quelque peu illogique, et notre comité pourra peut-être faire quelque chose.
Je vous remercie beaucoup pour votre intervention et je regarderai avec intérêt les documents que vous nous enverrez.
Le président: C'est le tour de M. O'Reilly.
M. John O'Reilly (Victoria—Haliburton, Lib.): Merci beaucoup, monsieur le président. Je voudrais seulement mettre les choses au point puisque j'ai le même nom qu'un de nos invités.
Une voix: Est-ce que vous êtes un triathlète?
M. John O'Reilly: Je ne suis pas un triathlète.
Une voix: Vous n'en avez pas l'air.
Le président: C'est une occasion extraordinaire; nous avons un père et un fils dans le même comité, mais pas du même bord.
M. John O'Reilly: C'est exact.
Je voulais seulement dire que je n'avais pas grand-chose à ajouter aujourd'hui, sinon que M. O'Reilly vit dans le sous-sol de M. Hallett pendant l'été. Pendant l'hiver, il vit chez moi et fréquente l'Université d'Ottawa.
Le président: Est-ce que vous avez des questions particulièrement difficiles à poser au comité?
M. John O'Reilly: Je me demandais seulement quelle proportion de ces 4 000 $ est de l'argent à lui. Non, je plaisante.
Je ne veux pas intimider les gens ou faire preuve de favoritisme. Je vous remercie, monsieur le président, de m'avoir laissé assister à cette séance et de m'avoir permis de parler de ce sport.
Le président: Cela nous a fait plaisir.
Nous essayons tous de travailler d'une façon constructive. Nous félicitons nos témoins pour toute l'énergie qu'ils ont consacrée à ce grand sport. Pour être honnête, je suis assez renversé quand vous nous dites que vous avez près de 5 000 membres au Canada. Cela fait beaucoup de monde.
J'ai deux questions.
• 1620
Les compagnies cherchent toujours des nouveaux sports à
commanditer. Dans le jargon des services marketing des brasseries
ou des fabricants de jus, etc., on parle de «propriétés» sportives.
Quelle est la réaction des principaux commanditaires commerciaux
lorsque vous allez leur parler du programme de triathlon au Canada?
M. William Hallett: Cette année, nous avons mis sur pied un programme ambitieux pour contacter les commanditaires commerciaux et nous avons essayé de recommencer à zéro. Nous avons préparé toute la documentation, nous avons sollicité les conseils d'une agence de marketing, nous avons préparé un exposé complet, nous avons fait des recherches sur plusieurs entreprises, dans des secteurs bien délimités, ce qui nous permettrait de nous associer à un secteur particulier sans provoquer de situation de conflit sur le plan financier.
Nous avons fait trois ou quatre appels majeurs devant 15 ou 20 sociétés, et en règle générale, ces appels ont été bien reçus. Cela intéresse les sociétés qui ne nous ont certainement pas dit de ne pas revenir. Toutefois, elles n'ont pas encore pris la décision de nous accueillir. Elles pensent que ce que nous avons à offrir peut être vendu à leurs clients et aux Canadiens, et c'est une idée qui leur plaît, mais elles n'ont pas encore pris la décision, elles ne nous ont pas encore offert quelque chose de tangible.
Le président: Il y a une chose qui pourrait nous être utile et que vous pourriez envoyer à notre greffière, Mme Beverley Isles, c'est la liste des quatre ou cinq recommandations auxquelles vous tenez le plus, des choses que vous souhaitez le plus nous voir faire pour encourager votre développement. Nous aimerions quelque chose d'un peu plus précis, sous forme de «nous recommandons que». Nous ne vous garantissons pas que nous donnerons suite à toutes vos recommandations, mais nous aimerions les avoir en détail. Nous en discuterons à la fin, avant d'entendre le dernier exposé aujourd'hui. Avec un peu de chance, certaines de ces recommandations figureront dans le document final. Cela pourrait nous servir de base.
M. William Hallett: L'année dernière, nous avons préparé un plan stratégique dans lequel nous nous fixions des objectifs. Nous avons ensuite attaqué un plan d'action pour parvenir à ces objectifs stratégiques.
Le président: Eh bien, nous aimerions quatre ou cinq recommandations courtes, quelque chose qui nous serve de base. Envoyez-nous cela, et nous le publierons en annexe.
M. Pat O'Brien: Également, le témoin a parlé des problèmes de son organisme qui n'avait pas pu fournir d'états financiers vérifiés. Avez-vous surmonté ce problème?
M. William Hallett: Il se trouve que je suis comptable agréé moi-même, et par conséquent, j'ai été très gêné de découvrir après coup que notre demande avait été refusée parce que nous n'avions pas fourni les états financiers vérifiés qu'on nous demandait. Cette année, nous avons quatre années d'états financiers en date du 31 mars 1997. Si le critère ne change pas, nous pourrons remplir cette condition.
Le président: Monsieur Hallett, en règle générale, où trouve-t-on le meilleur triathlon du monde?
M. William Hallett: Je ne comprends pas ce que vous voulez dire.
Le président: Dans quel pays le triathlon est-il le plus populaire, le plus télévisé, le plus financé? Est-ce en Australie, ou bien en France?
M. William Hallett: Je crois que le triathlon le plus connu est le premier de tous, la compétition Iron Man, qui a lieu à Hawaii. Toutefois, c'est une compétition limitée en ce sens qu'il s'agit d'une épreuve d'extrême endurance. Cela limite le nombre des participants.
À l'heure actuelle, la compétition qui attire le plus d'attention dans notre fédération, ce sont certainement les championnats du monde. L'année dernière, ils ont eu lieu à Perth, en Australie: les Championnats mondiaux de triathlon.
Le président: Je vais vous dire pourquoi je vous ai posé cette question; dans cette ville, pendant les années 50, 60, 70 et au début des années 80, si vous aviez une idée qui présentait un intérêt social pour la communauté et pour le pays, vous étiez automatiquement financé. Depuis 10 à 12 ans, l'interprétation de ce qui constitue un avantage économique pour la communauté et pour le pays et de ce qui mérite d'être financé par le Trésor public a quelque peu changé.
• 1625
Par conséquent, nous lançons un appel à tous ceux qui
s'occupent de sports au Canada à l'heure actuelle. Nous leur
disons: quand vous venez nous présenter des demandes au nom de
votre sport, essayez de nous donner une idée de l'impact
économique... Vous pouvez citer un exemple comme celui de Perth.
Lorsque cette compétition a commencé, elle a eu toutes sortes de
retombées économiques. Je me souviens d'avoir vu une compétition à
Hawaii: l'attention du monde entier était fixée sur cet événement.
Cela avait favorisé le tourisme. Sans vouloir parler au nom du
comité, je dois dire, et je le regrette, que cette ville semble
s'inquiéter moins des retombées sociales que des retombées
économiques d'un projet quelconque. Par conséquent, il serait bon
que vous nous fournissiez des informations dans ce domaine, que
vous nous donniez d'autres exemples et recommandations.
M. Pat O'Brien: Monsieur le président, j'ai une petite requête. Nous avons un triathlète parmi nous, M. O'Reilly.
Monsieur O'Reilly, à combien de compétitions avez-vous participé? Pouvez-vous nous donner l'histoire d'un de vos athlètes, nous parler de sa carrière, de ses expériences, des compétitions auxquelles il a participé, combien d'argent avait-il ou avait-elle, son argent à lui, de l'argent fourni par sa famille, etc.? À combien de compétitions avez-vous participé vous-même?
M. Norman O'Reilly: J'ai mis sur pied un de nos programmes, le programme de triathlon KIDS OF STEEL, qui s'est maintenant étendu à tout le pays et qui attire les enfants à partir de six ans. C'est là que j'ai commencé. Nous nous occupons également d'un programme qui a organisé plus de 100 compétitions dans des villes de tout le Canada. J'imagine que d'autres athlètes ont une expérience comparable.
M. Pat O'Brien: Excellent.
M. Norman O'Reilly: Une fois devenus athlètes, ils participent à entre huit et quinze compétitions par an et il y a une progression. Ils participent d'abord à des épreuves dans leur région, puis ils assistent à des épreuves de coupe du monde pour essayer de se qualifier pour les championnats du monde dont nous avons parlé.
Le président: Je pense qu'il faudrait donner suite à l'idée de Mme Tremblay, la notion d'aider les athlètes particulièrement performants à aller séjourner dans des régions ou des climats qui leur permettent de mieux s'entraîner. On pense tout de suite aux pays chauds, mais il y aurait peut-être moyen grâce à l'enveloppe des voyages d'envoyer certains athlètes à Victoria. Nous avons déjà un fonds considérable pour ce genre de choses, et peut-être pourrions-nous en profiter pour promouvoir Vancouver.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Vous savez, le voyage Ottawa-Paris ou Ottawa-Montpellier coûte moins cher que le voyage Ottawa-Vancouver.
M. Patrice Brunet: Il faudrait en parler au ministère des Transports.
[Traduction]
Le président: Nous vous remercions beaucoup d'être venus. Vous avez fait de l'excellent travail. Nous allons maintenant passer à notre témoin suivant, Lori Johnstone, pour pouvoir la libérer à temps car elle doit rentrer chez elle par avion.
Vous représentez le groupe Athletes CAN. Vous avez la parole Lori. Bienvenue.
Mme Lori Johnstone (présidente, Athletes CAN): Merci beaucoup, monsieur le président, mesdames et messieurs les députés. J'aimerais d'abord vous dire quelques mots sur Athletes CAN.
Athletes CAN est l'association des athlètes au Canada, et représente tous les athlètes d'équipes nationales au Canada. Nous sommes la seule association indépendante d'athlètes amateurs. Nous représentons des athlètes de tous les sports, et des athlètes qui participent aux Jeux olympiques, aux Jeux panaméricains, aux Jeux parolympiques, aux Jeux du Commonwealth, aux Jeux autochtones de l'Amérique du Nord et à divers championnats mondiaux.
En fait, un représentant du secteur du triathlon a participé à notre dernier forum des athlètes. Nous organisons un forum chaque année, et des représentants de toutes les équipes nationales y participent.
Athletes CAN a pour mission de travailler en collaboration dans le domaine du leadership, de la promotion et de l'éducation afin d'assurer un meilleur système pour les athlètes.
J'ai distribué un peu plus tôt une citation, assez brève, qui précise en fait que les athlètes doivent faire partie des leaders dans le secteur des sports et doivent également participer au processus décisionnel; ils doivent définir les besoins et les objectifs, ainsi que les façons d'atteindre ces derniers. Par exemple, l'athlète devrait être un intervenant actif et non pas simplement l'objet au centre des programmes sportifs. Nous essayons donc à titre d'athlètes d'encourager la participation des athlètes à des forums comme celui que je viens de décrire, mais également au sein d'organismes nationaux.
• 1630
On voit bien toute l'attention qui est accordée aux athlètes
des Jeux olympiques d'hiver de Nagano. Tout cela est enlevant. Tout
cela suscite beaucoup d'intérêt et d'émotion. Lors de la cérémonie
d'adieu à Calgary, la ministre, Mme Copps, a remercié les athlètes
de laisser les Canadiens partager leurs rêves. Ces athlètes
représentent notre nation et nous partageons leurs succès, leurs
échecs, leurs déceptions, leurs joies, et même les controverses qui
pourraient être soulevées.
Mais quel est ce rêve que nous partageons? Comme athlètes nous recherchons l'excellence. Nous sommes les modèles des jeunes. Nous sommes des symboles d'exploits et nous encourageons les athlètes et les citoyens à faire tout ce qu'ils peuvent, à faire leur possible, peu importe leur domaine d'activité. S'il s'agit d'enfants de niveau scolaire, nous essayons de les encourager à faire de leur mieux. L'esprit qu'encourage le Centre canadien pour l'éthique dans le sport, et les annonces qu'on voit à la télévision ces jours-ci...
Vous savez que plusieurs études viennent d'être rendues publiques en ce qui a trait aux athlètes. La plus récente a été distribuée par Sport Canada. Elle s'intitule: La situation de l'athlète de haute performance au Canada. Ce rapport a été rendu public en 1997. On y dit que plus des deux tiers des athlètes amateurs nationaux brevetés jugent que la participation dans des sports de haute performance est un mode de vie. Il s'agit d'une passion personnelle qui ne leur mérite pas nécessairement des gains matériels mais bien des gains non matériels. Plus de 90 p. 100 des athlètes croient que leur participation à un sport a amélioré en général leur qualité de vie. Ils se dévouent entièrement à un sport et doivent faire nombre de sacrifices.
Pour ce qui est des sacrifices, on a posé une question un peu plus tôt sur les coûts—ce qu'il en coûte d'avoir cette passion, d'avoir ce rêve. Les athlètes de haute performance peuvent dépenser jusqu'à 10 000 $ par année simplement parce qu'ils font partie d'une équipe nationale. Lorsque vous pensez que le revenu moyen de la majorité des athlètes amateurs qui font partie d'une équipe nationale est de moins de 15 000 $, cela démontre bien qu'ils sont prêts à faire toutes sortes de sacrifices pour réaliser leurs rêves.
Les récompenses sont merveilleuses, et toutes sortes d'avantages découlent d'une participation au sport. C'est évident, mais lorsqu'on leur a posé la question, ils ont indiqué clairement que le revenu découlant de leur activité sportive demeurait une source de mécontentement. Plus précisément, nombre d'athlètes amateurs se plaignent de l'aide financière qui leur est accordée parce qu'ils croient que le gouvernement se doit d'appuyer les sports canadiens et qu'à titre d'athlètes de haute performance, ils ne reçoivent pas le revenu nécessaire pour les encourager à atteindre leur plein potentiel.
Nous savons que le gouvernement fédéral investit des montants importants dans le domaine du sport—on ne le nie pas—et ce pour de bonnes raisons. Le sport est un bien public, un bien commun. C'est l'expression de notre culture, de notre unité nationale, de notre force. Les sports apportent également nombre d'avantages économiques et sociaux au Canada.
Une étude publiée par Sport Nova Scotia parle de l'impact que peuvent avoir les événements sportifs et de l'impact du sport. Par exemple, les Jeux du Canada de 1987 qui se sont tenus au Cap-Breton ont généré 1,8 million de dollars en salaires, 9,5 millions de dollars pour la modernisation et la construction des installations, 1 million de dollars en produits et fournitures, et les visiteurs et athlètes ont dépensé environ 800 000 $ pour l'hébergement et la nourriture. Les avantages à long terme pour la Nouvelle-Écosse ont été estimés à plus de 30 millions de dollars. Les chiffres et les sondages sont donc là, même s'il n'existe pas beaucoup d'informations de ce genre pour montrer l'impact.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Vous allez déposer cela devant le comité?
[Traduction]
Mme Lori Johnstone: Ça n'en fait pas partie. Je viens tout juste de recevoir cela.
Mme Suzanne Tremblay: Pourriez-vous nous donner cette information?
Mme Lori Johnstone: Je peux vous en donner un exemplaire.
Mme Suzanne Tremblay: Merci.
Mme Lori Johnstone: Je suis désolée de ne pas vous l'avoir fourni. Je l'ai reçu juste avant l'exposé.
Les athlètes brevetés reçoivent de l'argent et des services dans le cadre du Programme d'aide aux athlètes. Je crois qu'il y a un peu moins de 1 000 athlètes qui sont brevetés à divers niveaux. La ministre Copps a annoncé récemment qu'on accorderait des brevets à 300 athlètes de plus en mettant l'accent sur les athlètes en développement. Il s'agit d'une contribution substantielle— 10 millions de dollars par an pour les cinq prochaines années pour accorder une aide financière directe aux athlètes et une aide indirecte pour l'entraînement, les compétitions et le coaching, de sorte que nous reconnaissons qu'il y a une aide financière.
En même temps, il y a encore plusieurs problèmes à régler, et c'est ce dont j'aimerais parler.
• 1635
Comme je l'ai mentionné, la athlètes estiment qu'ils ne sont
pas appuyés efficacement, particulièrement les athlètes dont les
sports ne reçoivent pas de financement et qui ne font pas partie du
système de brevetage ou du Cadre de financement et de
responsabilité en matière de sport. Dans notre étude de 1997, nous
avons constaté que les athlètes admettaient qu'ils vivaient avec
moins de 15 000 $ par an, ce qui est vraiment très peu. Parmi les
athlètes qui sont actuellement brevetés, les deux tiers vivent avec
moins de 15 000 $, et cela comprend le financement fédéral. On leur
demande de gagner des médailles, mais il est très difficile de
faire cela. Il y a de nombreux coûts associés à cela, et ces coûts
varient selon le sport.
Un autre sondage que nous avons effectué récemment auprès de Athletes CAN révélait essentiellement la même chose. Ils veulent un soutien financier direct—le genre de choses pour lesquelles la ministre a accordé un soutien financier. Ils veulent un soutien financier direct pour les athlètes, l'entraînement, la compétition et le coaching. Mais le gros problème, et certains de nos collègues vous en parleront, c'est que les athlètes qui ne reçoivent pas d'aide financière du gouvernement fédéral passent entre les mailles du filet.
Nous avons établi ces merveilleux centres d'entraînement nationaux ou multisport un peu partout au Canada. Il en existe quatre à l'heure actuelle—à Victoria, Calgary, Winnipeg et Montréal—et on songe à en établir un dans les Maritimes et un autre à Toronto. Nous tentons d'y avoir accès depuis assez longtemps. Malheureusement, pour y avoir accès, il faut être un athlète breveté. Cela est merveilleux pour nos athlètes brevetés— nous les représentons également—, mais cela ne l'est pas pour les athlètes non brevetés qui passent entre les mailles du filet. Ce sont eux qui, encore plus que les autres, ont besoin d'appui.
Selon le cadre de financement et responsabilité en matière de sport, environ 38 disciplines sportives reçoivent du financement, de sorte que les athlètes de ces 38 disciplines sportives ont accès à un certain montant réservé aux athlètes brevetés. D'autres disciplines sportives obtiennent peut-être de l'argent de commanditaires, mais d'autres pas. Ces athlètes n'ont pas d'accès au Programme d'aide aux athlètes, ce qui signifie qu'ils n'ont pas non plus accès à des bourses d'études dans le cadre de ce programme. Ils n'ont pas non plus accès à d'autres services et programmes, ils n'ont pas vraiment accès aux centres d'entraînement, qui représentent à notre avis ce qu'il faut faire pour entraîner nos athlètes. Nous croyons fermement aux centres d'entraînement, mais ils doivent être accessibles à tous les athlètes des équipes nationales et à tous les athlètes en développement. Nous ne voulons pas qu'ils glissent à travers les mailles du filet, et c'est ce qui leur arrive à l'heure actuelle s'ils ne sont pas parmi les quelques privilégiés.
Le président: C'est bouleversant.
Mme Lori Johnstone: C'est bouleversant. Nous étions à l'Académie olympique cet été, et une personne a suggéré à un athlète de porter le chandail de l'université dans laquelle il s'entraînait pour qu'on le laisse entrer. C'est pratiquement ce qui arrive à certains athlètes, parce que personne ne les finance. Nous considérons que ce sont-là des obstacles graves.
Quand on fait la distinction entre sport de performance et sport de participation de masse—cela fait partie des critères de financement—, on ne comprend pas toujours, car il y a des athlètes qui pratiquent un sport dont on ne parle pas autant, un sport qui n'a pas autant de participants, mais nous nous associons tout de même à leurs victoires. La valeur d'un sport ne tient pas toujours à la participation des masses, c'est parfois le désir de saisir un rêve, de parvenir à l'excellence. Ce n'est donc pas seulement combien de milliers de Canadiens participent, bien qu'une certaine masse critique soit nécessaire pour que le gouvernement finance le sport, cela, nous le reconnaissons aisément. Toutefois, il faut s'intéresser davantage aux athlètes qui, en ce moment tombent entre les mailles du filet.
À propos des liens entre le sport amateur et le sport professionnel, à de nombreux égards, et pour de nombreux sports, ce sont deux systèmes tout à fait différents qui ne se rencontrent pas très souvent. C'est merveilleux que ces joueurs de hockey puissent participer aux Jeux olympiques, et ils sont aussi enthousiastes que nous tous. Ils parlent du tournoi du siècle. C'est merveilleux pour eux de pouvoir se mêler à des athlètes amateurs qui sont loin d'être aussi connus que nos joueurs de hockey. Ce qui est très spécial, c'est qu'ils partagent le même rêve. Nous ne gagnons pas tous des milliers et des milliers de dollars, mais il y a tout de même bien des choses que nous partageons. La vision et la passion, en particulier, de même que la volonté et le travail acharné.
Le sport professionnel et le sport amateur offrent des possibilités de carrière, comme la carrière d'entraîneur dont on parle de plus en plus. Toutefois, le sport amateur est rarement une école qui prépare aux ligues professionnelles, et est presque exclusivement pour les hommes. Cela a des limitations très nettes.
• 1640
Il y a également un manque de débouchés pour les Canadiens, et
cela les force à s'expatrier, par exemple en Europe, pour avoir une
carrière professionnelle. Récemment, j'ai essayé de contacter un
joueur de polo, mais elle était en Italie en train de s'entraîner
avec une équipe professionnelle pour acquérir l'expérience dont
elle a besoin pour faire de la compétition.
Dans la plupart des cas, ces athlètes qui consacrent 10, 15 ou 20 années de leur vie à un sport, qui sont financés par le fédéral, ont très peu de débouchés. À la fin de leur carrière, ils n'ont souvent pas la possibilité de revenir dans le système avec de nouvelles fonctions, et c'est une chose qui doit changer.
La carrière d'entraîneur est une possibilité. Beaucoup d'athlètes se lancent dans des carrières d'éducation physique ou d'autres secteurs de l'enseignement. Ils obtiennent également des diplômes professionnels, qu'il s'agisse de physiothérapie ou de génie, mais principalement dans des carrières professionnelles, et également ils travaillent dans le secteur de la vente, des services et de l'entrepreneuriat, car ce sont des compétences qu'ils ont acquises lorsqu'ils étaient athlètes. Pour le Canada, ce n'est pas un investissement à sens unique. Les athlètes, avec leur expérience, peuvent faire une contribution importante, acquérir des compétences multiples qui leur permettront de jouer un rôle différent dans la société. Ce ne sont pas seulement des modèles de comportement et des sujets d'affiche. Ils sont bien plus importants que cela.
Mardi dernier, à Radio-Canada, pendant le programme Inside Edge, Brian Williams a interviewé Kathy Kreiner. Elle parlait des retombées des Jeux olympiques de Calgary et elle disait qu'il y a dix ans, on prévoyait déjà le succès que nous connaissons aujourd'hui en patinage de vitesse. Dix ans plus tard, nous remportions les deuxième, troisième, quatrième et cinquième places dans l'épreuve masculine de 500 mètres. Nous avons des compétiteurs de calibre mondial dans de nombreux sports. Certains d'entre eux réalisent leur rêve car ils ont obtenu le soutien dont ils avaient besoin.
Nous avons beaucoup d'autres athlètes qui n'ont pas ce même soutien et nous ne savons pas quel succès ils remporteraient. Nous n'avons pas encore compris, mais dans le domaine du sport, nous avons prouvé que, si nous avons le soutien nécessaire, nous sommes à la hauteur. Si on nous donnait cette possibilité, qui sait combien de médailles nous remporterions.
Elle a dit que le succès était imminent car le système s'inspire des modèles européens. Il offre les installations, l'entraînement, les programmes et les services, mais surtout le soutien. C'est toute l'infrastructure qu'il faut examiner. Les athlètes veulent des briques et du mortier. C'est merveilleux que quelqu'un coordonne le programme, et cela est nécessaire. Le développement est nécessaire également, car sans cela, nos programmes de performance n'auront d'ici quelques années le succès qu'ils avaient jadis. Nous devons agir, et cela, depuis la base jusqu'aux élites.
Ce système intégré est essentiel si nous voulons obtenir des résultats. Il faut voir le problème dans l'ensemble du système au lieu de l'isoler, au lieu d'adopter des solutions éparses et temporaires. Il faut créer un système pour découvrir et développer les jeunes athlètes et les préparer à se mesurer sur la scène internationale. Il est donc important d'adopter un système intégré, et également d'étudier d'autres modèles possibles.
Mme Tremblay a soulevé cette question tout à l'heure. Considérez les centres d'entraînement nationaux qui existent dans d'autres pays, regardez quels sont les modèles qui donnent de bons résultats. Le programme australien a donné des résultats étonnants. De toute évidence, ce pays a investi beaucoup dans le sport, mais il existe des modèles que nous pourrions adopter dans nos centres d'entraînement nationaux.
Il faut ouvrir les portes pour que les athlètes de l'équipe nationale puissent entrer dans le système. Sinon, nous avons beau dépenser de l'argent, il ne sera pas utilisé à bon escient. Nous nous disons: nous dépenserons tout cet argent, pourquoi cela ne donne-t-il pas de résultat? Il faut que l'argent soit dépensé d'une façon efficace. Comment y parvenir? Il faut que les athlètes participent au processus. Il faut qu'ils participent à tous les paliers, y compris aux paliers décisionnels. Pour cela, il faut éduquer les athlètes pour qu'ils ou elles puissent faire une contribution importante.
Si vous dites à quelqu'un d'aller nager dans la rivière, mais que vous ne lui avez pas d'abord appris à nager, il se noiera. C'est la même chose avec les athlètes: il faut donner aux athlètes meneurs les compétences nécessaires pour faire une contribution importante, et c'est cela qui nous permettra de créer un système sportif plus efficace.
Enfin, il y a actuellement une controverse. Il y a quelques jours, nous avons fêté le succès de notre néviplanchiste. Mais aujourd'hui, tout le pays attend avec anxiété de voir ce qui va se passer: une conférence de presse est prévue pour sept heures ce soir. Plusieurs personnes en parlaient aujourd'hui.
• 1645
Nous nous rappelons tous de Ben Johnson en 1988, nous nous
souvenons du succès, de la gloire, puis de la déception et de la
honte. À ce moment-là, les sports au Canada se sont vraiment remis
en question. On s'est beaucoup interrogé, de nombreuses études ont
été effectuées. Aujourd'hui, on attend impatiemment les résultats
et on a l'intention de faire quelque chose. Toutefois, il pourrait
s'avérer nécessaire de revenir sur certaines décisions qui avaient
été prises, en particulier en ce qui concerne le cadre de
responsabilité financière dans le domaine du sport. Ce n'est peut-
être pas la structure la plus efficace pour financer les sports au
Canada.
Lorsque nous sommes arrivés, un des gardes parlait du néviplanchiste et disait qu'on allait peut-être lui retirer sa médaille. Sans cesse, nous nous sentons obligés de justifier le sport amateur au Canada. Nous avons tous l'impression que c'est une passion commune, que c'est un idéal que nous partageons. Mais avant tout, c'est une chose qui peut unir les Canadiens d'un océan à l'autre.
Merci.
Le président: Merci beaucoup, Lori. Excellent travail.
Madame Tremblay, vous voulez commencer?
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Vous avez dit beaucoup de choses. Merci pour cette excellente présentation. En faisant la liste, je n'ai pas eu le temps de les écrire toutes. J'en ai écrit le plus possible, mais il faudrait un peu de temps pour réfléchir à tout ce que vous nous avez dit.
Je me demande quelle est la place du coach pour un athlète. Mme Copps a annoncé un programme. Je regardais les chiffres et je me disais qu'il y avait une très forte proportion de l'argent qui était destinée aux entraîneurs. C'est sûr que pour les employer à temps plein, il faut leur donner de bons salaires, etc.
Puisque votre association en est une d'athlètes, faudrait-il que ces derniers aient leur mot à dire dans le choix des entraîneurs et, s'ils veulent cela, qu'est-ce qui justifierait que les athlètes aient leur mot à dire à propos des entraîneurs qu'on leur donne?
Je veux bien croire que l'athlète a une idée du sport qu'il pratique, mais habituellement, l'entraîneur l'a pratiqué avant lui. Je vois qu'on est capable, avec de bons entraîneurs, de produire de bons athlètes, mais je ne suis pas toujours certaine de l'inverse, à savoir que les bons athlètes sont capables de choisir le meilleur des entraîneurs.
Comment voyez-vous ce problème du choix de l'entraîneur?
[Traduction]
Mme Lori Johnstone: C'est une excellente question. Au cours de l'année passée, nous avons entrepris un programme en collaboration avec l'Association canadienne des entraîneurs, et nous appelons cela la convention athlète-entraîneur. Nous voulons mettre en relief la relation entre athlètes et entraîneurs, déterminer comment les entraîneurs peuvent favoriser de meilleures relations d'entraînement avec leurs athlètes. C'est un travail très passionnant que nous avons entrepris.
On peut aborder la question de deux façons différentes. Premièrement, nous considérons bien sûr qu'il s'agit d'une équipe. Les athlètes ont besoin d'être dirigés, ils ont besoin de soutien. La relation entre athlètes et entraîneurs est essentielle, et pour beaucoup d'athlètes, elle est extrêmement importante.
Il y a beaucoup d'athlètes qui se sont plus ou moins débrouillés tout seuls, ce qui est assez triste, car j'ai parlé à beaucoup d'athlètes, y compris tout récemment un judoka, qui m'a dit: «Si j'avais su il y a 10 ans ce que je sais aujourd'hui... quelle différence cela aurait fait si j'avais eu quelqu'un pour me conseiller».
Tout autant que les athlètes, les entraîneurs ont besoin de soutien. Beaucoup d'athlètes ont enfin l'impression que tout cela est en train de prendre forme. Il y a à l'heure actuelle des sports qui n'ont même pas un seul entraÎneur, ce qui est extrêmement triste.
Le président: Excusez-moi, pouvez-vous me donner un exemple?
Mme Lori Johnstone: En fait, je crois qu'il s'agit du canoë en eau vive, une des disciplines de canoë... Il y a également les représentants de l'association de ski, une équipe de ski qui n'a pas d'entraîneur non plus. Voilà deux exemples.
Un des problèmes, c'est que nous n'avons pas les moyens de payer des entraîneurs, et par conséquent, tout comme les athlètes, ils sont forcés d'avoir d'autres carrières. C'est incroyable ce que nous exigeons d'eux, nous voulons des médailles, nous voulons des résultats, et pourtant, nous ne leur donnons pas le soutien dont ils ont besoin. C'est l'équipe qu'il faut soutenir, c'est l'athlète et l'entraîneur. C'est le cas des organismes sportifs nationaux ou provinciaux, cela dépend des cas... En règle générale, les provinces s'occupent de la base, ce qui est un élément essentiel. Je ne peux pas parler au nom de toutes les associations, car il y a beaucoup de variantes, mais les associations nationales s'occupent principalement des équipes nationales d'athlètes.
Les entraîneurs ne veulent pas faire d'administration. Cela représente trop de travail. Un entraîneur a besoin de faire de l'entraînement, de travailler avec les athlètes.
Pour moi, c'est donc un triangle avec des intersections, et il est essentiel de voir la situation de cette façon-là. Sinon, nous aboutirons forcément à des échecs.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Est-ce que je vous interprète comme il le faut? Avez-vous dit que c'était une bonne chose que l'équipe nationale de hockey soit là, que les professionnels soient là, à Nagano? Vous avez dit que c'était excellent. Est-ce bien ce que vous avez dit?
[Traduction]
Mme Lori Johnstone: On pourrait discuter de la place des athlètes professionnels dans une manifestation qui est en principe réservée au sport amateur. J'ai une opinion personnelle à ce sujet, mais je ne peux certainement pas vous donner la position d'Athletes CAN. Nous représentons les athlètes de l'Équipe nationale. Il est extrêmement difficile de cerner les définitions du sport amateur et du sport professionnel.
C'est une énorme satisfaction pour beaucoup d'athlètes, à la fois les joueurs de hockey professionnels et les autres équipes d'athlètes qui sont là-bas, de pouvoir participer ensemble à la compétition. Nous pouvons tous en tirer quelque chose de positif.
Au Québec, on a annoncé récemment un partenariat entre certains joueurs de hockey, un programme pour soutenir les athlètes. C'est une merveilleuse idée. C'est quelque chose que nous devrions faire dans tout le pays pour développer...
Le président: Pourriez-vous nous expliquer cela.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Les joueurs du club de hockey des Canadiens ont décidé, comme Damphousse, par exemple, de patronner un athlète et un autre. Ils font cela.
Le président: Un mentor.
Mme Suzanne Tremblay: Un mentor. Ils donnent de l'argent.
[Traduction]
Mme Lori Johnstone: Cela comprend également des coups de téléphone. Il ne s'agit pas seulement de signer un chèque et de tourner le dos.
C'est véritablement une fonction de mentor. C'est une excellente idée. C'est formidable que les joueurs de hockey soient là-bas, car cela va leur permettre de voir à quel point il est important de soutenir ces athlètes qui ont tellement de difficultés.
Nous sommes tous à la recherche du même rêve. Certains peuvent gagner leur vie par la même occasion, mais pour la plupart, c'est impossible.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: On pourrait mettre seulement 1 p. 100 de leur salaire collectif et les athlètes se porteraient bien.
J'aurais une question importante à vous poser, mais je ne sais trop comment la poser. Les Jeux se se sont d'abord déroulés à Athènes et ils ont été déplacés à Delphes, parce que les Jeux d'Athènes étaient devenus tellement compétitifs que les gens se suicidaient et s'entretuaient pour gagner. Ils faisaient tuer l'autre. C'était terrible. Donc, cela s'est déplacé à Delphes.
On remettait à chacun des participants une couronne de laurier pour bien signifier qu'il avait participé aux Jeux olympiques de Delphes. Cela aussi a disparu. Il a fallu Pierre De Coubertin pour que cela revienne il y a un peu plus de 100 ans.
Mais avec toute la propagande qu'on fait, qui nous est peut-être venue des pays de l'Est, avec les hymnes nationaux, les drapeaux, les médailles... Même ici, au Parlement, l'année dernière, on a reçu ceux qui avaient gagné des médailles. Mais les autres, ceux qui avaient simplement participé, on les a laissés chez eux. On nous a fait voir juste les médaillés.
À force de vouloir mettre de la compétition, de la compétition, de la compétition et de la compétition, on a presque forcé les athlètes à se droguer. Après cela, on a dit que cela n'avait pas de bon sens. Quand on voit ce qui se passe aujourd'hui, on se demande si on ne pourrait pas mettre en doute 50 p. 100 des athlètes et des records qu'ils ont établis entre 1960 et 1990.
Je ne sais pas comment ils vont faire pour évaluer les athlètes. Ils disent qu'ils vont peut-être enlever les médailles. Je ne sais pas comment ils vont faire, mais on n'avait qu'à regarder certaines athlètes en natation pour voir qu'elles avaient un développement physique qui n'était pas tout à fait normal, en tout cas pour des femmes. Quand on pousse trop loin la compétition et la propagande et qu'on veut s'approprier les choses, cela donne ce qu'on voit à Nagano.
En tout cas, il me semble y avoir à l'heure actuelle un problème dans la délégation canadienne, principalement peut-être dans la délégation québécoise, parce que plusieurs de ceux qui devaient gagner des médailles sont passés à côté. Ils sont fatigués. C'est peut-être le décalage horaire, les montagnes, je ne sais pas trop, ou c'est peut-être qu'on veut trop qu'ils gagnent et reviennent avec le bronze, l'or ou l'argent. On pourrait ainsi tuer les Jeux.
À mon avis, avec l'arrivée des sports professionnels, de gars qui gagnent 4 millions de dollars par année... J'écoutais ce matin une entrevue avec Bourque. C'était très sympathique, mais je me dis qu'eux ils ont mis leur saison de hockey de côté temporairement pour aller s'amuser à Nagano.
Il y a quelque chose qui me dérange dans cette compétition à outrance, et je pense que les athlètes sont mal servis par cela. Je ne sais pas comment on pourrait en arriver à une espèce d'entente mondiale pour que cela cesse à un moment donné et qu'on tienne compte aussi de ceux qui participent.
• 1655
On les a vu s'effondrer.
Cela ne dure que 30 secondes. On fait une descente
et on ne se classe pas. Il me semble que dans les
descentes, il devrait y avoir trois chances pour se
classer. Il me semble que c'est exigeant. Cela n'a pas de
bon sens. Il y a quelque chose qui ne va pas, je
trouve, dans le sport olympique.
Je ne sais pas comment vous réagissez à cela.
[Traduction]
Le président: Nous allons entendre la réponse, après quoi nous donnerons la parole à M. Coderre.
Mme Lori Johnstone: Beaucoup d'athlètes considèrent que les aspects commerciaux du sport, et en particulier des principaux jeux, nous empêchent de nous concentrer sur ce qui est le plus important, c'est-à-dire la recherche de l'excellence. Je suis heureuse et soulagée lorsque j'entends les entrevues de certains athlètes après une épreuve, et cela, qu'ils aient gagné ou pas.
Hier soir, Jean-Luc a dit la même chose. Je pars d'ici, mais je ne suis pas un homme détruit. Je suis déçu, mais la vie, c'est plus que cela. Dans la victoire, c'est la même chose. On entend les patineurs se réjouirent parce qu'ils ont gagné des médailles et ils espèrent en gagner davantage. Ils sont soumis à une pression intense, mais il faut mettre les choses en perspective.
L'une des choses qui caractérisent beaucoup d'athlètes canadiens—et même l'enquête l'a démontré—, c'est qu'ils envisagent une vie équilibrée. Le sport est important, mais on n'est pas uniquement un sportif. On est aussi une personne qui a une vie à l'extérieur du sport, et il faut essayer d'équilibrer tout cela.
Au Centre canadien de l'éthique sportive et par le biais de la tournée l'Esprit sportif, nous essayons de communiquer ces messages le plus possible. Le sport, c'est un mode de vie, qui s'articule autour du respect du fair-play. Pour ce qui est des records enregistrés des années 60 aux années 90, combien d'entre eux seraient encore valables si les athlètes n'avaient pas... avons-nous besoin de deux catégories, la catégorie améliorée et la catégorie naturelle? Je ne suis pas prête à accepter cela.
Il y a de sérieux problèmes qu'il faut examiner et ce, non seulement à l'échelle nationale. Le Canada est un chef de file pour ce qui est du fair-play et de l'éthique sportive. Nous sommes à l'avant-garde pour ce qui est d'essayer de créer des athlètes équilibrés. Manifestement, nous avons besoin de beaucoup plus de soutien pour y arriver.
Le président: Au sujet de la commercialisation, je peux comprendre qu'on y ait recours pour bâtir l'infrastructure physique des manifestations sportives, mais ce qui me dérange énormément, c'est de voir les athlètes canadiens, pour la première fois dans leur histoire, porter un blouson avec le logo Roots, qui est une entreprise privée. C'est la première fois que nous acceptons qu'une entreprise privée puisse avoir son nom sur la garde-robe olympique.
Cette entreprise vend de la marchandise de bonne qualité, je ne dis pas le contraire, mais nous avons fait un compromis. L'athlète olympique est censé être le symbole ultime de l'indépendance à l'égard de tout aspect commercial, et voici que pour la première fois, chaque athlète canadien arbore un logo Roots.
Mme Lori Johnstone: Je ne peux en parler trop longuement, mais l'un des éléments clés de l'accord touchant les athlètes participant aux Jeux olympiques d'hiver et d'été est le marketing. En fait, les athlètes ne sont même pas propriétaires de leur propre image. Le commanditaire local d'un athlète dans une région, celui qui lui a offert son soutien, ne peut utiliser le terme «olympique». Il ne peut s'afficher comme commanditaire d'un champion olympique.
Le symbole olympique, cela relève de l'Association olympique canadienne. C'est un sujet de controverse qu'il faudra régler. À quel moment les athlètes sont-ils propriétaires de leur propre image? Sans les athlètes, il n'y aurait pas de Jeux olympiques, pas de Jeux du Commonwealth, pas de Jeux parolympiques.
Le président: En l'occurrence, même le Canada n'a pas sa propre image.
Mme Lori Johnstone: Exactement.
Le président: Pour moi, c'est un peu comme si on affichait un logo commercial sur le drapeau.
Mme Suzanne Tremblay: Je suis surprise que vous n'ayez pas vu le mot «Canada». C'est gros comme cela.
Le président: Il devrait figurer seul. C'est une question de pureté. On ne devrait pas accepter le logo d'une entreprise sur un uniforme canadien.
Mme Lori Johnstone: C'est un équilibre difficile à trouver étant donné qu'on nous demande constamment de chercher d'autres moyens de financer nos activités.
Le président: C'est vrai.
Monsieur Coderre, c'est votre tour, et ensuite, nous passerons à nos témoins suivants.
[Français]
M. Denis Coderre: Dans un premier temps, pourriez-vous m'expliquer ce qu'est Athletes CAN? Par qui êtes-vous financés?
[Traduction]
Mme Lori Johnstone: Nous recevons l'appui de Sport Canada, qui nous verse certains fonds, Nous sommes essentiellement une organisation modeste. Nous n'avons qu'une employée, qui est extrêmement sous-payée pour le travail qu'elle accomplit pour nous.
Nous avons un conseil d'administration. Je suis la présidente de l'association. Et puis, il y a les athlètes. Nous procédons par voie de scrutin pour choisir les représentants des athlètes. Nos athlètes ne sont pas choisis par un processus de sélection. Le scrutin visant à constituer le conseil d'administration a lieu à notre assemblée générale annuelle et les membres du conseil viennent de toutes les régions du pays.
[Français]
M. Denis Coderre: Combien recevez-vous de Sport Canada?
[Traduction]
Combien recevez-vous?
Mme Lori Johnstone: Notre budget se situe entre 180 000 et 200 000 $. Cette somme constitue un minimum... Nous ne dépensons guère pour l'administration car l'Université de Toronto nous offre un bureau et, comme je l'ai dit, nous n'avons qu'une seule employée. Tout l'argent est versé aux programmes. J'ai une liste des programmes que nous gérons. L'un des plus importants—et c'est le seul en son genre au monde—s'appelle Solution Sports.
[Français]
M. Denis Coderre: Je retiens la phrase que vous nous avez laissée: «Il doit y avoir un athlète parmi les responsables de la direction et du processus décisionnel du sport, et celui-ci doit participer à la reconnaissance des besoins et des objectifs et à l'établissement des moyens de satisfaire à ces besoins».
Autrement dit, l'athlète doit être le sujet actif et non l'objet des programmes sportifs. J'entérine tout cela.
Croyez-vous que Sport Canada est devenu une belle grosse tablette et que, finalement, on devrait revoir son mandat et l'axer beaucoup plus sur l'athlète? Avez-vous l'impression que vous êtes un peu comme la marionnette qu'on fait bouger à gauche et à droite?
[Traduction]
Mme Lori Johnstone: Encore une fois, quel est l'autre choix? Ce que je crains, c'est qu'un organisme privé s'en empare, et à ce moment-là, y aurait-il une reddition de comptes? Pour moi, cela est très... Dans de nombreux pays, c'est l'association olympique du pays qui gère le sport. Cela m'inquiète car à ce moment-là, l'organisation n'a plus de comptes à rendre à la population. Cela dit, j'estime qu'il faudrait absolument revoir le mandat de Sport Canada.
[Français]
M. Denis Coderre: Donc, actuellement, vous n'êtes pas satisfaite de Sport Canada.
[Traduction]
Mme Lori Johnstone: Non, il y a certainement des domaines où nous souhaitons voir des améliorations. Je pense que c'est un élément essentiel. Nous ne voudrions pas que nos commentaires soient perçus comme des critiques, mais...
M. Denis Coderre: Non, je suis d'accord.
Mme Lori Johnstone: Il est important de poser des questions, et cela ne signine pas... C'est vrai que nous recevons des fonds— merci beaucoup—, mais à titre d'organisme indépendant, nous devons être en mesure de prendre des positions. Cela ne signifie pas que nous dirons toujours ce que les gens voudront entendre, particulièrement les instances qui nous financent. Mais il est important que notre objectif ultime soit le bien-être des athlètes et que nous rendions compte aux athlètes eux-mêmes. Par conséquent, si les autorités responsables répondent aux besoins des athlètes, je n'aurai rien à redire. Si ce n'est pas le cas, je ne serai pas satisfaite.
[Français]
M. Denis Coderre: Je comprends pourquoi on vous a choisie comme présidente, madame. Vous êtes très bien.
Quel est l'objectif de l'athlète, à votre avis? On a peut-être eu un petit débat là-dessus, la semaine dernière. L'objectif d'un athlète amateur est-il de devenir un athlète professionnel?
[Traduction]
Mme Lori Johnstone: Si c'était possible, ce serait un rêve merveilleux que de pouvoir vivre de ce que l'on aime le plus au monde. Ce n'est pas le rêve de tout le monde. Certaines personnes voient cela comme une partie de leur vie. Les athlètes considèrent que c'est un mode de vie et cette perspective leur reste peu importe ce qu'ils font ultérieurement.
Malheureusement, c'est une question d'offre et de demande, et il n'y a pas nécessairement une forte demande de professionnels dans bon nombre de nos sports. Mais si l'on suscite des débouchés, notamment la possibilité d'être entraîneur, on peut offrir des choix. Je pense donc que cela est très important.
[Français]
M. Denis Coderre: Est-ce l'État qui devrait financer les athlètes, ou si on peut comprendre qu'on doit établir un partenariat avec l'entreprise privée? Je suis d'accord sur le mercantilisme, mais doit-on vraiment établir un partenariat entre le gouvernement et l'entreprise privée, ou bien l'État devrait-il vraiment tout payer à l'athlète?
[Traduction]
Mme Lori Johnstone: Athletes CAN et moi-même personnellement croyons qu'il faut soutenir les athlètes à un niveau qui leur permette de viser l'excellence. Ce qui se passe à l'heure actuelle dans le monde du sport c'est qu'en raison des compressions tous azimuts qui ont été faites, et pas seulement dans le sport, tout le monde s'arrache les commandites des entreprises. Pour notre part, nous n'avons même pas les ressources nécessaires pour nous mettre sur les rangs, ne serait-ce que pour constituer une trousse attrayante qui pourrait inciter une entreprise à délier les cordons de la bourse.
De façon générale, il y a très peu de sports et très peu d'athlètes qui ont des agents. Moins de 10 p. 100 ont un agent. Et moins de 10 p. 100 des athlètes amateurs auraient la possibilité de...
[Français]
M. Denis Coderre: J'ai une dernière question. Monsieur le président, je pense qu'on devrait non seulement poser des questions à M. Warren sur le bilinguisme, mais aussi lui demander comment il traite les athlètes.
Mme Johnstone, croyez-vous que l'Association olympique canadienne traite bien ses athlètes et ne devrait-on pas justement revoir le système en ce qui a trait à la façon dont un athlète est choisi?
[Traduction]
Mme Lori Johnstone: Il faut absolument revoir le système, la sélection étant l'un des volets les plus importants. C'est parce qu'il y a énormément de questions qui entourent la sélection dans diverses disciplines que nous avons créé le programme Solution Sports.
En toute franchise, il y a eu une controverse avant les Jeux au sujet de... Il y a énormément d'athlètes dans différentes disciplines qui n'y vont pas. Si les fonds sont disponibles, on devrait envoyer davantage d'athlètes et moins d'administrateurs. C'est mon opinion personnelle.
M. Denis Coderre: Bravo! Puis-je proposer une motion en ce sens?
Mme Lori Johnstone: C'est une question qui me tient énormément à coeur. Pierre De Coubertin a créé les Jeux non pas pour y envoyer des administrateurs, mais pour que les futurs dirigeants du monde, les athlètes, se réunissent non seulement pour participer à des compétitions, mais aussi pour avoir l'occasion de se connaître. L'amitié, l'éducation, les échanges culturels, les Jeux olympiques visaient à dépasser la simple compétition.
M. Denis Coderre: Félicitations
Le président: Merci beaucoup, madame Johnstone. Vous avez apporté une contribution fantastique à nos travaux aujourd'hui.
Mme Lori Johnstone: J'aimerais faire une suggestion. S'il était possible, si nous avions le temps d'organiser cela, j'aimerais vous présenter les athlètes. Il faudrait que ce soit des athlètes de la région car nous n'avons pas de budget pour faire venir des athlètes d'ailleurs, mais vous pourriez leur parler directement et entendre directement ce qu'ils ont à dire.
Le président: Pourrions-nous vous demander de réfléchir à un groupe d'athlètes dont la comparution serait valable à la fois pour eux et pour nous?
Mme Lori Johnstone: Certainement.
Le président: Veuillez communiquer avec Mme Isles et si les membres du comité sont d'accord... super. Je vous remercie beaucoup.
Nous allons maintenant passer à notre troisième groupe de témoins aujourd'hui. L'organisme Sports olympiques à but non lucratif, représenté par M. James Bandolla, directeur exécutif de Saut à ski Canada; Mme Kathy Millar, de la Fédération canadienne des archers Inc.; Neil Wilson, de la Fédération de surf des neiges du Canada, et Jocelyn Langlois, de la Fédération de tir du Canada.
Bienvenue. Qui veut commencer? James.
M. James Bandolla (porte-parole, Sports olympiques à but non lucratif): Merci. Tout d'abord, j'aimerais remercier le président et les membres du comité de nous donner l'occasion de comparaître. Ce genre d'occasion se faisait attendre depuis longtemps. Depuis de nombreuses années, nous sommes plutôt mécontents de ne pas pouvoir exprimer notre opinion à un autre interlocuteur que Sport Canada. Nous sommes donc ravis de l'occasion qui s'offre à nous.
Nous avons rédigé un document sanctionné et appuyé par les dix sports olympiques qui, à l'heure actuelle, ne reçoivent aucun financement du gouvernement fédéral. Le triathlon est l'un de ces sports. Il y en a neuf autres, et je me bornerai à en donner la liste: l'Association canadienne de pentathlon moderne, la Fédération canadienne de gymnastique rythmique sportive...
Le président: Monsieur Bandolla, je suis désolé de vous interrompre, mais n'avez-vous pas fait distribuer un document? En avez-vous seulement un exemplaire ou...
M. James Bandolla: Non, j'en ai 20. Cependant, on ne m'a pas permis de le distribuer parce qu'il n'avait pas encore été traduit.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Je vais vous le permettre.
Le président: Merci, madame Tremblay. Je l'apprécie.
[Traduction]
M. James Bandolla: Nous avons reçu un court préavis de comparution. Nous avons...
Le président: Je vous signale que si jamais vous avez besoin d'aide... et je ne vous critique pas, je vous informe simplement— et, si vous avez besoin d'aide pour faire traduire quoi que ce soit avant de comparaître devant un comité, vous n'avez qu'à communiquer avec le président ou le greffier ou la greffière du comité. Ils peuvent vous aider à faire traduire votre mémoire, pourvu que ce ne soit pas un ouvrage volumineux. Vous comprenez?
D'accord. Poursuivez, James.
M. James Bandolla: La liste des fédérations en question figure au début du document.
J'aimerais vous parler aujourd'hui de certains problèmes liés au cadre de financement et de responsabilité en matière de sport ainsi que de l'incidence de la perte de financement fédéral sur certains organismes nationaux de sport olympique.
Nous avons deux recommandations à l'intention du comité: premièrement, modifier les exigences d'admissibilité pour l'octroi de brevet aux athlètes. Deuxièmement, fournir un financement de base à tous les sports olympiques.
Le cadre de financement et de responsabilité en matière de sport comporte des problèmes. Les critères sont trop restrictifs. Il y a incohérence en matière de financement du sport amateur au Canada. En fait, on a abandonné les sports non principaux. En outre, on ne reconnaît pas la nature cyclique du sport de haute performance. Enfin, on n'est pas du tout ouvert aux nouveaux sports olympiques, comme le triathlon et le surf des neiges. Il s'agit de sports olympiques qui à l'heure actuelle ne reçoivent aucun financement et où il serait possible pour le Canada d'afficher une très bonne performance aux Jeux olympiques.
Les critères sont trop restrictifs. Certains sports olympiques ne seront jamais des sports de participation de masse, et je pourrais vous citer plusieurs exemples. Les critères sont tellement restrictifs que le sport d'été officiel du Canada n'a même pas été admissible au financement à l'origine. Face à cette situation, la ministre du Patrimoine a trouvé le moyen de financer quatre autres sports en dehors du cadre de financement et de responsabilité en matière de sport en créant un projet pilote de sport national. Elle a financé le jeu de lacrosse, le football, la ringuette et les cinq-quilles. Par conséquent, il y a donc une approche incohérente dans le financement du sport amateur.
La création de cette exception engendre une incohérence fondamentale dans le financement du sport par le gouvernement fédéral. D'après le programme des sports principaux, la priorité du gouvernement est de financer le rendement à un niveau élevé. Le projet pilote national récompense les sports ayant un taux de participation élevé.
La troisième catégorie négligée selon ces deux scénarios est le sport de haute performance, comme le sont les sports olympiques par définition.
Dans les faits, on a abandonné les sports non principaux. Il semble que le plan du gouvernement soit de laisser ces sports mourir étant donné qu'ils ne figurent pas dans le programme des ports principaux actuel. Dans le cadre du plan d'activités de Sport Canada, on a mené des études récentes uniquement auprès des athlètes à brevet et des sports faisant partie du programme des sports principaux. En omettant les sports non principaux et leurs athlètes de ces études, on a produit une image incomplète et fausse du sport de haute performance au Canada. Dans ces études, on s'est penché sur 38 sports seulement. Il y a quelques années, Sport Canada finançait 60 sports. Qu'est-il arrivé aux 22 autres? Pourquoi n'examine-t-on pas cela? On présente ainsi une image faussement positive.
Le président: Bon argument.
M. James Bandolla: C'est un problème.
Pour ce qui est des athlètes, seuls les athlètes des sports principaux sont admissibles à toute la gamme des brevets. Nous obtenons une image trompeuse de ce qui se passe.
L'autre problème tient au fait qu'on ne reconnaît pas la nature cyclique du sport de haute performance. Le sport n'évolue pas en cycle de quatre ans, à l'image du cycle de financement de Sport Canada. Certains sports qui ont permis au Canada de recueillir des médailles d'or olympiques dans les années 80 ne reçoivent plus de financement fédéral. On ne leur donne plus rien.
Le président: Pouvez-vous nous donner des exemples?
M. James Bandolla: La gymnastique rythmique et le tir. Je peux vous en parler plus longuement.
La privation totale de financement d'un sport qui traverse un cycle de déclin compromet sérieusement la possibilité pour ce sport de se relever. On retire donc son financement à un sport qui est déjà en difficulté et il serait censé mettre les bouchées doubles et s'en remettre. C'est extrêmement difficile à faire.
Cela impose une pression énorme aux athlètes. Un jeune qui sait que le dynamisme futur de son sport et le financement qui va avec dépendent de sa performance est soumis à une pression extraordinaire. Je peux vous donner des exemples de la façon dont cela a nui à certains de nos athlètes. J'en reparlerai plus tard.
En outre, on est complètement insensible aux nouveaux sports olympiques. Bill Hallett en a parlé un peu, et le même problème existe pour le surf des neiges.
Les règles et règlements imposés aux organisations qui souhaitent obtenir le statut de sport principal sont déraisonnables. On ne tient pas compte du caractère nouveau du sport. Plusieurs nouveaux sports, dont le surf des neiges et le triathlon, ont réussi à croître et à prospérer jusqu'à maintenant sans financement fédéral, mais cela ne durera pas. Le Canada a été à l'avant-garde du développement de ces deux sports, mais après leurs débuts olympiques, leurs participants vont affluer et la concurrence sera beaucoup plus vive.
D'ailleurs, on le constate à l'heure actuelle dans le style libre. Les Finlandais s'y sont mis et... vous savez, ils ont réussi à placer trois skieurs dans les cinq premiers à l'occasion d'une compétition récente. Lorsqu'un nouveau sport commence, nous avons souvent un avantage qui disparaît après un certain temps. Il est important d'obtenir du financement pour ces nouveaux sports pour que nos athlètes puissent faire bonne figure et demeurer en tête.
J'aborde maintenant mon troisième point. Je voudrais vous parler un peu de l'incidence qu'a eu la perte de financement fédéral sur les organismes nationaux de sports olympiques. On constate la perte d'employés professionnels. On a vu disparaître en un an ou deux 20 ans de croissance et de progrès pour mettre sur pied des organismes hautement professionnels. Les bénévoles qui essaient d'assumer toutes les fonctions liées à un organisme national de sport sont surchargés. Ils essaient de faire fonctionner dans leur temps libre, après le travail et à partir de leur sous-sol, un organisme sportif national ayant une représentation d'un océan à l'autre.
On a créé un système de financement à deux vitesses pour les athlètes olympiques. Les athlètes de sports non principaux doivent figurer dans les huit meilleurs au monde pour recevoir quelque financement que ce soit. Je pourrais avoir dans mon organisation un sauteur à skis classé neuvième au monde capable, à un moment donné, de remporter une coupe du monde. Ou, s'il pouvait aller aux Jeux olympiques, il aurait de bonnes chances d'être le meilleur. Mais il lui est impossible d'obtenir un brevet du gouvernement fédéral à moins d'être classé parmi les huit meilleurs.
Il y a dans les sports principaux des athlètes qui peuvent être classés plus bas que 75e au monde et bénéficier quand même d'un brevet. Il y a donc deux poids deux mesures. Les athlètes du deuxième groupe sont traités tout à fait différemment des autres.
Il y a autre chose, dont Lori a parlé, soit leur accès aux centres d'entraînement nationaux. Un athlète breveté peut s'y entraîner et obtenir toute la gamme des services disponibles.
Prenons le cas d'un athlète non breveté qui s'y présente. Il y a des sauteurs à skis qui fréquentent un centre d'entraînement. Ils n'ont pas droit au même niveau de services qu'un fondeur, par exemple, ou un athlète d'un autre sport principal.
Il y a des athlètes choyés et les autres. Nous recommandons de changer cette situation.
À la suite de la perte du financement accordé à ces organismes nationaux de sport, la dépendance vis-à-vis le revenu des parents augmente. Bon nombre de ces athlètes sont jeunes. Dans certains sports, c'est l'athlète capable de s'autofinancer qui représente le Canada, et non le meilleur athlète. Cela risque de se produire aux Jeux olympiques si tant est qu'on puisse imaginer cela.
• 1720
Il y a aussi la possibilité de perdre des athlètes au profit
d'autres pays. Le manque d'aide financière adéquate pour les
athlètes amateurs canadiens de classe internationale fait courir au
Canada le risque de les perdre au profit de pays prêts à les
appuyer. Je peux vous donner l'exemple d'une gymnaste rythmique.
Émilie Livingston, qui a remporté l'or en gymnastique rythmique
dans les années 80, s'est vu offrir la possibilité de représenter
la France. La quatrième membre de l'équipe canadienne,
Roxana Cervantes, a été pressentie par le Mexique pour représenter
son pays d'origine.
Même s'ils ne veulent pas manquer de loyauté envers leur pays, ces athlètes ont un choix à faire, soit compétitionner pour un autre pays sur la scène internationale ou peut-être, ne pas compétitionner du tout. Le gouvernement du Canada a aussi le choix entre financer convenablement ses athlètes pour leur permettre de représenter leur pays ou perdre des médailles au profit d'un autre pays. C'est ce qui se passe à l'heure actuelle.
On a annulé des programmes visant à favoriser l'accès de groupes prioritaires. Les compressions financières ont provoqué l'annulation de programmes ayant pour but, selon le gouvernement, de favoriser l'accès de groupes prioritaires, et je songe notamment aux femmes. D'ailleurs, le président du CIO a récemment déclaré qu'il souhaitait que tous les sports participant aux Jeux d'hiver de 2002 prévoient des compétitions tant pour les hommes que pour les femmes. Il s'agit des jeux d'hiver qui auront lieu à Salt Lake City, au Utah.
Nous souhaitons faire deux recommandations. La première concerne les organismes nationaux de sport et l'autre les athlètes directement.
Nous recommandons le versement d'un financement de base à tous les sports olympiques. Le financement intégral de ces sports dépendrait du respect des critères imposés aux sports principaux. Cependant, un financement minimum de 100 000 $ permettrait aux ONS de fournir à leurs athlètes un niveau de services essentiels et d'assurer le maintien d'un programme de développement modeste. Nous demandons 100 000 $ par année.
Cette somme représente 10 p. 100 du financement complémentaire qu'a annoncé la ministre du Patrimoine en janvier. Ce n'est pas beaucoup.
Cette façon de faire serait conforme à la recommandation du commissaire chargé de l'étude sur les sports de base en faveur d'un système de financement à deux niveaux. Le Conseil canadien des sports a recommandé au commissaire que tous les sports bénéficient d'un financement de base. Selon le Conseil, il s'agit là d'un élément essentiel pour pouvoir gérer convenablement un organisme national de sport. C'est notre première recommandation.
Notre deuxième recommandation a trait directement au groupe d'athlètes de Lori Johnstone. Nous proposons une modification des exigences en matière d'admissibilité au brevet. La restriction selon laquelle les athlètes ne peuvent se voir octroyer un brevet que si leur sport correspond aux critères du sport principal est injuste. C'est très injuste pour les athlètes. L'octroi des brevets devrait dépendre que des résultats et non pas de jugements d'ordre politique. Voilà comment, à l'heure actuelle, nous déterminons quels athlètes auront accès à toute la gamme des brevets. Peu importe s'ils sont aussi bons ou même, dans certains cas, meilleurs que d'autres athlètes. Tout dépend plutôt de leur sport principal.
En terminant, je souligne que les Jeux olympiques représentent le summum de la compétition sportive. Le gouvernement canadien a défini son rôle en matière de sport amateur comme étant celui de soutenir la performance au plus haut niveau. Plus de 97 p. 100 des Canadiens estiment qu'il est important pour le Canada de participer à des compétitions internationales de sport amateur. Ainsi, le fait de ne pas soutenir l'ensemble des organisations sportives olympiques ne cadre ni avec les valeurs et les priorités du gouvernement fédéral, ni avec celles du public, de sorte que nos demandes sont à la fois justes et raisonnables. Nous estimons qu'elles bénéficieraient d'un fort appui du public.
Le président: Merci beaucoup, monsieur Bandolla.
Monsieur O'Brien, voulez-vous commencer?
M. Pat O'Brien: Ai-je bien compris que vous nous parlez de sports olympiques qui ne sont pas financés?
M. James Bandolla: En effet.
M. Pat O'Brien: Les sports des personnes que vous représentez font-ils partie du mouvement olympique?
M. James Bandolla: Oui, ils font partie du programme olympique. Il s'agirait des jeux d'hiver dans trois cas et des jeux d'été dans sept autres cas.
Le président: Quels sont donc les trois sports d'hiver?
M. James Bandolla: Le saut à ski, le surf des neiges et le combiné nordique. Dans ce dernier cas, il s'agit d'une combinaison du saut et du ski de fond.
M. Pat O'Brien: Par rapport à un groupe comme Triathlon Canada, dont nous avons déjà entendu les représentants... y a-t-il un effort concerté de la part des groupes? Font-ils des efforts par votre intermédiaire pour... Il faut bien dire que le lobbying joue un rôle important.
M. James Bandolla: C'est certain.
M. Pat O'Brien: Personne ne l'ignore ici en effet.
Lorsque le jeu de lacrosse a été financé—nos collègues n'étaient pas ici à l'époque—lorsque ce sport a été retiré puis rétabli, il y a eu un processus de lobbying extrêmement efficace, et justifié par ailleurs. Divers députés ont déclaré qu'il leur semblait tout à fait ridicule que le sport national du Canada ne soit pas financé.
Voilà un processus de lobbying qui s'est avéré efficace. Nous ne nous cachons par pour dire que c'est là une partie de notre travail de député. Nous sommes ici pour que le processus fonctionne à votre avantage. Je vous invite donc à faire du lobbying pour gagner à votre cause des gens comme nous. Nous ferons ce que nous pouvons.
Un groupe comme Triathlon Canada fait-il cavalier seul ou bien est-il en mesure de collaborer avec votre groupe pour assurer un lobbying plus efficace auprès du gouvernement?
M. James Bandolla: Ce groupe appuie effectivement notre démarche.
J'ai communiqué avec lui à titre de représentant d'un sport olympique dépourvu de financement, de sorte que nous avons abouti ici au même moment. En réalité, notre perspective est générale et englobe l'ensemble des dix disciplines olympiques qui ne bénéficient d'aucun financement.
[Français]
Le président: Monsieur Coderre.
M. Denis Coderre: Je pense qu'on a couvert tous les sujets avec les deux autres intervenants.
Selon moi, le mini-scandale sur la perte éventuelle de la médaille d'or ne devrait pas en être un. Pensez-vous qu'on devrait mieux vérifier les athlètes en ce qui a trait aux substances non permises? Est-ce votre rôle en tant qu'association ou si c'est le rôle de Sport Canada ou de l'Association olympique?
Ne devrait-on pas s'assurer que nos athlètes soient sobres ou n'aient consommé aucune substance illicite? Évidemment, il y a deux ordres d'idées, mais ne devrait-on pas régler nos propres affaires avant, afin de ne pas avoir à subir ce qu'on subit actuellement aux Jeux olympiques?
[Traduction]
M. James Bandolla: Il y a eu, je crois, un contrôle. Il a été contrôlé avant son départ. Il a obtenu les résultats. Il y a un seuil. S'il était en deçà du seuil...
M. Denis Coderre: Quel était-il?
M. James Bandolla: Le seuil est de 15 parties par million.
M. Denis Coderre: Le résultat était de 17.
M. James Bandolla: En effet. Il était de 17,8.
M. Denis Coderre: C'était donc trop élevé.
M. James Bandolla: C'était trop élevé mais, avant de quitter, il avait été contrôlé à plusieurs reprises.
M. Denis Coderre: Nous l'avons pourtant laissé partir.
M. James Bandolla: Il n'avait pas dépassé la limite. Il a été contrôlé.
M. Denis Coderre: D'après ce que j'ai compris, il a dit ne pas avoir consommé de marijuana mais avoir inhalé la fumée de quelqu'un d'autre une semaine auparavant. De toute manière, nous aurions pu savoir qu'il avait dépassé la limite à ce moment-là. N'est-ce pas exact?
M. Neil Wilson (Organisations sportives à but non lucratif): Je crois que le Centre canadien d'éthique sportive aurait peut-être dû nous le laisser savoir. En effet, à la Fédération nationale de surf des neiges, nous avons conclu une entente avec nos athlètes selon laquelle il est tout à fait interdit de fumer de la marijuana, même si cela n'est pas interdit par le CIO.
Nous avons conclu une entente à cet effet directement avec les athlètes comme Ross. Toutefois, il a été contrôlé à l'occasion de la coupe du monde et il a également fait l'objet d'un test aléatoire au Canada par le Centre d'éthique sportive. Puisque les résultats étaient en deçà d'un certain niveau, ils n'ont pas été rendus publics. Le résultat était décrit comme étant négatif, tout simplement. Les responsables du Centre d'éthique sportive tiennent à ce que leurs activités de contrôle des drogues soient entièrement indépendantes. Nous n'avons rien à voir avec ces contrôles.
Pour l'avenir, j'estime qu'il serait peut-être opportun tout au moins de faire connaître les résultats à l'organisme directeur national du sport en question avant les Jeux olympiques ou avant toute compétition d'envergure que nous parrainons.
M. Denis Coderre: Donc, si son résultat était en deçà du seuil, cela veut dire qu'ils ont consommé de la mari après le départ. Est-ce bien ce que vous dites?
Le président: Non, si j'ai bien compris vous dites que même si vous aviez eu les résultats et même si le niveau constaté avait été d'une partie par million, il aurait tout de même été fautif part rapport à son contrat avec l'association.
M. Neil Wilson: En effet, et nous aurions appliqué une sanction quelconque à ce moment-là, et peut-être même... si Ross avait été au courant. À mes yeux, la déclaration de Ross est véridique à 100 p. 100. Parmi tous les athlètes qui pratiquent le surf sur neige au Canada, je crois qu'il est probablement l'un des plus consciencieux et l'un de ceux qui se soucient le plus de sa forme physique et de l'intégrité de son corps.
M. Denis Coderre: J'en suis tout à fait certain.
M. Neil Wilson: Je crois que s'il avait su, il n'aurait peut-être pas eu les mêmes fréquentations. Après ses deux premiers tests, personne ne lui a fait savoir que de la marijuana avait été détectée dans son corps. Ces contrôles ont été faits à son insu. Les responsables se sont pointés à Whistler. On nous a avertis à peu près trois minutes à l'avance et on nous a dit qu'il fallait faire venir Ross à un certain endroit pour un contrôle qui durerait quelques minutes.
Le président: Est-ce qu'on agit de la sorte dans le cas de tous les athlètes?
M. Neil Wilson: Des contrôles de type aléatoire sont effectués dans les diverses régions du pays et ils visent tous les types d'athlètes d'élite. D'après moi, ces gens-là font du bon travail. Les normes canadiennes sont probablement les plus rigoureuses au monde.
M. Denis Coderre: Vous nous dites que nos contrôles n'ont pas détecté cela avant son départ.
M. Neil Wilson: Ils l'ont détecté, mais nous n'en avons pas été informés. L'information n'a pas été rendue publique.
Le président: D'accord. Madame Tremblay.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Merci pour votre présentation. Je suis une femme du sport que vous représentez et je le trouve absolument extraordinaire. Est-ce à Calgary qu'il y a un emplacement pour s'entraîner au saut à ski?
M. James Bandolla: Oui, à Calgary et aussi à Thunder Bay.
Mme Suzanne Tremblay: Ah, Thunder Bay aussi. D'accord.
Maintenant, vous dites que parmi toutes les associations, il n'y en a que 10 qui ne sont pas du tout financées.
M. Jocelyn Langlois (Fédération de tir du Canada): Je vais répondre, madame Tremblay. Autrefois, Sport Canada finançait 10 sports olympiques. Depuis le itCore Sport Review, ils ne sont plus subventionnés.
Je participe au sport du tir. J'étais directeur technique à ce moment-là, et les raisons invoquées m'ont semblé nébuleuses. Actuellement, nos athlètes doivent défrayer complètement leurs frais sauf lorsqu'ils reçoivent une certaine somme du fonds Legacy de l'Association olympique canadienne.
Dix sports olympiques ne sont pas subventionnés.
Mme Suzanne Tremblay: Le triathlon, par exemple, n'a jamais été financé.
M. Jocelyn Langlois: Voilà la différence.
Mme Suzanne Tremblay: Et vous non plus. Le sport de la planche à neige est aux Jeux olympiques pour la première fois. Donc, vous n'avez jamais été financés?
[Traduction]
M. Neil Wilson: Jamais.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Vous, avez-vous déjà été financés?
M. James Bandolla: Oui.
Mme Suzanne Tremblay: Oui, vous en aviez déjà. Est-ce parce que vos athlètes ont moins bien performé que vous n'avez plus de subventions?
M. Jocelyn Langlois: Les critères sont assez rigides. Pour certains sports, la raison pourrait être que la masse n'est pas présente, ou cela pourrait dépendre de la performance ou d'autres critères. D'abord, il y a eu le rapport Cal Best. Ensuite, il y a eu l'autre, le Sport Funding and Accountability Framework, et il y a eu un groupe de travail entre cela. Certains sports ont perdu leurs ressources financières pour différentes raisons.
Mme Suzanne Tremblay: Ici, j'ai un document qui a été préparé par la Bibliothèque, je crois, où on nous donne une liste des organisations qui sont financées. Cela représente une cinquantaine d'associations. J'ai compté rapidement. Il peut y en avoir 49 comme 51. Je peux me tromper de ligne. Les subventions vont de 4 540 $ à à 1 050 000 $. Donc, cela va de 4 000 $ à un million de dollars.
M. Jocelyn Langlois: Excusez-moi, madame Tremblay. Le rapport que vous avez précède-t-il le dépôt de 10 millions de dollars de Mme Copps?
Mme Suzanne Tremblay: Oui. Cela date du 10 février. Mettons qu'il y a ici une cinquantaine d'associations et qu'on ajoute...
M. Jocelyn Langlois: Il y a 38 associations.
Mme Suzanne Tremblay: ...les 10 que vous voulez. Il y a des associations qui sont financées et il y a des fédérations qui sont financées. Doit-on financer les deux, l'association et la fédération, selon votre recommandation?
M. Jocelyn Langlois: Association ou fédération, c'est juste une question de charte. Ils ont les mêmes privilèges et les mêmes autorités sur le plan national. Il y a des endroits où on aime mieux s'appeler association et d'autres, fédération.
Mme Suzanne Tremblay: Nous avons un document qui date du 10 février 1998, tandis que le vôtre date du 11 février 1998. Selon ce rapport du 10 que nous avons, vous représentez la Federation of Canadian Archers Inc. C'est vous, cela, madame?
Mme Kathy Millar (Fédération canadienne des archers Inc.) Oui.
Mme Suzanne Tremblay: On indique dans ce document-ci que vous avez reçu, je ne sais quand, 24 865 $.
[Traduction]
Mme Kathy Millar: Je tiens à dire que le financement dont nous bénéficions à l'heure actuelle fait partie d'une subvention spéciale visant la participation des personnes handicapées. Pour toutes nos autres activités, nous nous autofinançons entièrement. Selon les conditions de Sport Canada pour certains programmes que l'organisme a décidé de maintenir, nous pourrions demander un financement particulier de participation pour certains événements, étant donné que nous avons toujours fait participer les archers en fauteuil roulant à nos activités.
Mme Suzanne Tremblay: Est-ce seulement pour eux?
Mme Kathy Millar: En effet, pour eux seulement, et le financement ne doit servir qu'à cela.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: C'est très intéressant.
[Traduction]
Mme Kathy Millar: Il s'agit de l'ancien système de financement de Sport Canada. Les responsables ne nous laissaient utiliser l'argent qu'à certaines conditions très précises.
Le président: Présentée de telle façon, l'information est susceptible d'induire en erreur.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Oui, tout à fait.
[Traduction]
Mme Kathy Millar: Cela était vrai également à l'époque où il existait des programmes visant à favoriser la participation des femmes au sport. Un autre comité avait été créé, et nous avons pu ainsi mettre au point une politique en matière de harcèlement. Le problème ne s'est jamais vraiment posé, mais cela nous a donné accès à un financement. Certains de nos bénévoles pouvaient se réunir et participer à la mise au point d'un programme en matière de harcèlement, mais le financement n'a servi qu'à cela et à rien d'autre.
Le président: Si vous me permettez une brève intervention, la Fédération de tir du Canada relève de la même...
[Français]
M. Jocelyn Langlois: Pour les handicapés aussi, soit 25 000 $ pour handicapés seulement.
Mme Suzanne Tremblay: Il est important qu'on ait cette précision-là. On apprend et il va falloir faire le ménage là-dedans. Merci de votre information, monsieur. C'est une information importante que vous nous donnez, parce qu'on n'avait pas la bonne information.
Vous dites qu'il faut un minimum de 100 000 $. Je ne suis pas très bonne en chiffres. Toi, le spécialiste des chiffres, dis-moi combien cela fait d'argent, 60 associations à 100 000 $. Est-ce que cela fait 60 millions de dollars ou bien 6 millions de dollars? Six millions de dollars. C'est moins que ce qu'il y a là, et il y aurait moyen de mieux équilibrer les choses.
Vous dites que 100 000 $ par association, ce serait la base. Est-ce que cela servirait à avoir un secrétariat permanent? Y aurait-il au moins une personne qui s'occuperait du secrétariat? Comment dépenserait-on ces 100 000 $?
M. Jocelyn Langlois: Nous étions 10 employés au moment de la subvention. Naturellement, parmi ce groupe, il y avait des personnes associées à l'équipe nationale, d'autres au développement, d'autres qui étaient officiels ou entraîneurs.
Maintenant, nous n'avons que deux employés. Je suis ici comme bénévole, à titre de vice-président de la haute performance, pour représenter les athlètes, entraîneurs et officiels. Nous pensons que nous devons avoir un minimum pour l'administration des programmes déjà en place. Aussi, étant donné que les techniques changent, il faut réviser nos manuels d'entraîneur. Si, comme le veut Sport Canada, on révise notre position en l'an 2001, ce sera peut-être un petit peu tard parce qu'à ce moment-là, ce sera comme inventer la roue.
J'ai travaillé pendant sept ans comme professionnel du sport, et nous avions un modèle qui était copié par les autres pays qui venaient visiter notre édifice, à Gloucester. Maintenant, je suis un peu gêné d'entrer là en pensant à toute l'expertise qu'on a perdue, aux entraîneurs qui vont faire de l'entraînement en Malaisie, aux Barbades ou en Europe parce qu'on n'a pas su les garder. On a payé pour les former et, maintenant qu'ils sont formés, on ne peut plus les garder. Nos entraîneurs sont bénévoles, mais on ne couvre plus leurs frais.
Nos entraîneurs et athlètes reçoivent zéro, mais zéro de Sports Canada. Le seul argent qu'on a provient de l'Association olympique canadienne. Nous le distribuons aux athlètes. La fédération doit, par des encans, aller chercher des fonds pour maintenir deux personnes au bureau. Nous étions au niveau de l'excellence et nous sommes maintenant au niveau de la pauvreté. Je ne parle pas juste de mon sport. On est en train de perdre ce qu'on avait gagné au point de vue de la qualité et des modèles.
Mme Suzanne Tremblay: Avez-vous eu de l'aide lorsqu'on a adopté la Loi sur les armes à feu? Cela a-t-il changé quelque chose pour vous? Non?
M. Jocelyn Langlois: Oui, cela a changé certaines choses. J'ai travaillé au ministère de la Justice pour refaire un petit l'image de cela. On n'est pas contre la Loi sur les armes à feu, mais au début, c'était plutôt difficile. Maintenant, ça va très bien, mais j'espère qu'on n'adoptera pas une nouvelle loi dans un an.
À Toronto, en fin de semaine dernière, on avait une compétition à laquelle participaient 400 athlètes. Cela se passait dans un hôtel, avec des pistolets à air, des carabines à air. Nous avions des athlètes de la Chine, du Japon et de différents autres pays. Nous avions même un Japonais en fauteuil roulant.
• 1745
On s'oriente davantage vers la
masse parce qu'on ne peut pas aider l'élite. Mais comme
on n'a pas de modèle d'élite, cette compétition, qui
devait se tenir ici,
à Hull, doit maintenant se tenir à
Toronto parce que l'aéroport est plus adéquat pour
attirer des gens de l'extérieur. Autrement,
la compétition elle-même mourrait de sa belle mort.
[Traduction]
Le président: Merci beaucoup, madame Langlois, monsieur Bandolla et madame Millar. Nous vous sommes reconnaissants.
Nous reprendrons nos travaux après les Jeux olympiques. La séance est levée.