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SINT Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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SUB-COMMITTEE ON INTERNATIONAL TRADE, TRADE DISPUTES AND INVESTMENT OF THE STANDING COMMITTEE ON FOREIGN AFFAIRS AND INTERNATIONAL TRADE

SOUS-COMITÉ DU COMMERCE, DES DIFFÉRENDS COMMERCIAUX ET DES INVESTISSEMENTS INTERNATIONAUX DU COMITÉ PERMANENT DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DU COMMERCE INTERNATIONAL

TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le mercredi 16 février 2000

• 1535

[Traduction]

La présidente (Mme Sarmite Bulte (Parkdale—High Park, Lib.)): Mesdames et messieurs, j'aimerais déclarer la séance ouverte. C'est la deuxième fois que notre sous-comité siège dans le cadre de son étude des relations économiques entre le Canada et l'Europe, et nous nous réjouissons tout particulièrement de compter parmi nous aujourd'hui l'ex-ambassadeur Clarke. Pour ceux d'entre vous qui l'ignorent, je signale que M. Clarke était notre ambassadeur en Suède et a certes joué un rôle clé dans la mission envoyée dans les États baltes.

C'est avec plaisir que je vous souhaite la bienvenue, en votre nouveau rôle de sous-ministre adjoint des Affaires internationales et de délégué commercial en chef.

M. William Clarke (sous-ministre adjoint, Affaires internationales, et délégué commercial en chef, ministère des Affaires étrangères et du Commerce international): Je vous remercie beaucoup, madame la présidente, et je dis bonjour à tous les membres du comité.

Je tiens tout d'abord à préciser au départ que nous faisons bon accueil à votre étude. C'est une excellente idée. Il serait certes opportun de faire le bilan de nos activités en Europe et de nos relations commerciales et économiques avec nos partenaires européens.

J'aimerais dire, au nom de nos ministres et de notre ministère, que nous sommes tout à fait disposés à coopérer avec vous et à vous aider à délibérer de manière fructueuse. De plus, nous sommes en mesure de le faire. Par ailleurs, il nous tarde de vous voir aller en Europe, si vous êtes capables de le faire, pour rencontrer le personnel de nos missions et les gens d'affaires et les fonctionnaires européens. Si le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international peut faire quoi que ce soit pour vous faciliter le travail, n'hésitez pas à nous le dire. Nous sommes à votre disposition.

Je sais que vous avez beaucoup de pain sur la planche et que vous êtes très occupés. J'ai donc jugé qu'il valait mieux vous faire l'exposé le plus bref possible. Vous avez également entendu la semaine dernière d'excellents exposés de mon collègue Bertin Côté, sous-ministre adjoint pour l'Europe, et de Claude Carrière, directeur général de la Politique commerciale. Je vais essayer de ne pas répéter ce qu'ils vous ont déjà dit et d'être suffisamment bref pour vous laisser le temps de poser des questions et de soulever des points.

Avant d'entamer mon petit exposé, j'aimerais vous présenter mes collègues. Gary Scott est le directeur de notre section de l'investissement et des alliances—Europe. En tant que tel, il s'occupe d'une grande partie de l'Europe de l'Ouest et du Nord. Il est un des principaux architectes de la stratégie actuelle du Canada visant à promouvoir le commerce en Europe et de notre stratégie de promotion de l'investissement. Il a joué un rôle central dans l'élaboration de nos exposés de la semaine dernière et de cette semaine.

Je suis également accompagné de Cameron Siles. Cameron est un agent de la politique commerciale de notre section de l'Europe, ce qui dans notre jargon désigne la section de la politique commerciale du bureau européen. Cameron est un expert des questions relatives à la politique commerciale, particulièrement dans la mesure où elle s'applique, naturellement, à la Commission européenne. Il m'accompagne aujourd'hui pour aider à répondre aux questions que vous pourriez avoir à cet égard.

Commençons. J'ai ici une diapositive que vous avez probablement déjà vue. Elle illustre essentiellement les investissements européens au Canada et les investissements canadiens en Europe, ainsi que les échanges commerciaux totaux. Le projecteur ne me semble pas fonctionner plus qu'il faut, mais quoi qu'il en soit, vous voyez ici essentiellement les deux totaux de l'investissement et les deux totaux des échanges commerciaux actuels. Les graphiques du haut comparent les données de 1990 à celles de 1999, alors que ceux du bas illustrent les années 1990 et 1998. Le tableau donne simplement une indication du niveau des échanges commerciaux et de l'investissement entre le Canada et l'Europe et la croissance qu'ils ont connue au cours des dix dernières années.

Comme vous pouvez très facilement le voir, les investissements de part et d'autre sont impressionnants. Il est maintenant question de 100 milliards de dollars à peu près d'investissements dans les deux sens, et ils sont équilibrés, à quelque un milliard de dollars près. Donc, nous faisons de part et d'autre de l'océan des investissements de 50 milliards de dollars environ. C'est l'investissement canadien en Europe qui a le plus augmenté au cours de la dernière décennie.

Du côté des échanges commerciaux, la croissance n'est pas aussi impressionnante, bien qu'elle demeure tout de même, selon moi, très favorable. On peut voir essentiellement que les exportations canadiennes en Europe ont une valeur d'un peu moins de 20 milliards de dollars alors que les importations canadiennes en provenance d'Europe atteignent entre 33 et 34 milliards de dollars à peu près. Les Européens brassent donc d'excellentes affaires chez nous et, durant la dernière année, ils ont affiché un important excédent des comptes commerciaux.

• 1540

Les membres du comité ne s'étonneront pas d'entendre que l'Europe est un marché énorme et très avancé sur lequel nos exportateurs, nos gens d'affaires, réussissent fort bien depuis de nombreuses années et continuent d'avoir du succès. Nous avons profondément pénétrer le marché européen, et quiconque est allé en Europe récemment aura constaté que les entreprises canadiennes sont très bien représentées dans les villes d'Europe occidentale.

La croissance phénoménale des 10 dernières années s'explique du fait que beaucoup de nos entreprises de haute technologie sont jeunes. Jusqu'à ma nomination à mon poste actuel, j'étais ambassadeur en Suède. Quand on va à Stockholm maintenant, on constate la présence de 16 entreprises canadiennes de haute technologie, des entreprises dont il est question tous les jours dans les journaux, qui comptent des bureaux de marketing et de vente là-bas et qui ont conclu des partenariats avec des entreprises locales, à la recherche active et dynamique de clients au sein du marché de l'Union européenne et sur les marchés avoisinants, soit dans les États baltes et en Russie, entre autres.

Je puis vous affirmer qu'il y a 10 ans, pas une seule de ces 16 entreprises de haute technologie n'était présente à Stockholm. Vous constaterez que le phénomène se répète partout où vous allez en Europe. Dans la plupart des grands centres, il existe maintenant un réseau plutôt étendu d'entreprises canadiennes qui ont des bureaux de marketing et des usines en Europe.

Vous y retrouverez aussi, naturellement, les grandes entreprises. Nos poids lourds, les Bombardier, Nortel, Alcan, Seagram et CAE, pour n'en nommer que quelques-uns, sont très actifs et ont d'importantes exploitations et installations partout en Europe.

Il importe toutefois de se concentrer sur le fait que, parmi les entreprises qui brassent des affaires là-bas, une grande partie de la croissance des dernières années est attribuable à des entreprises de haute technologie, d'informatique et de télécommunication canadiennes qui s'établissent en Europe. Elles se sont assez bien implantées aux États-Unis et elles sont maintenant en train de le faire en Europe, où elles vendent leurs produits et services.

Il est certes juste de dire qu'il ne s'agit plus de notre marché d'exportation traditionnel, particulièrement d'exportation de matières premières, bien que le marché européen des importations de matières premières demeure un débouché important. Nous avons sensiblement et très radicalement élargi au cours des 20 dernières années la gamme des produits que nous livrons sur le marché européen. Beaucoup de nos entreprises tentent de former des alliances avec des entreprises européennes—elles se lancent dans des coentreprises, forment des associations stratégiques, et tout le reste. Elles ne se contentent pas de vendre des biens comme dans le passé. Elles privilégient beaucoup plus les partenariats et font équipe avec des entreprises locales afin d'essayer d'exploiter le marché de l'Union européenne. Simultanément, les entreprises canadiennes rapportent d'Europe des technologies et des produits pour vente et distribution sur le marché de l'ALENA.

Les partenaires voient incontestablement les possibilités d'un même oeil. Les investisseurs européens qui viennent au Canada, qui essayent de vendre leurs produits ici, voient le Canada comme une façon d'accroître leur part du marché de l'ALENA. Presque aucune entreprise européenne ne voit le Canada strictement comme un marché canadien. Pour elle, il représente un tremplin à partir duquel pénétrer le marché de l'ALENA.

Parallèlement, les entreprises canadiennes examinent différents marchés en vue de trouver un moyen de percer sur le marché de l'Union européenne. Elles le font également avec beaucoup de stratégie et dans une optique régionale. Il est certain, comme je l'ai mentionné, que certaines entreprises, lorsque j'étais en Scandinavie, s'établissaient soit à Copenhague soit à Stockholm afin de tirer profit des marchés de l'Europe du Nord. Certaines entreprises se trouvent à Hambourg. Quoi qu'il en soit, vous pouvez parcourir toute l'Europe de l'Ouest et de l'Est et vous y verrez des entreprises qui choisissent un marché stratégique où s'établir. Elles se disent qu'elles s'établiront par exemple à Amsterdam ou à Bruxelles pour pouvoir pénétrer le marché de l'Europe centrale. Souvent, le siège social se trouve dans une de ces deux villes. Enfin, d'autres entreprises s'établissent au Royaume-Uni, en Allemagne, en France, en Italie et ainsi de suite.

Toutefois, les deux étudient les marchés, je crois. Les exportateurs et les gens d'affaires canadiens qui brassent des affaires en Europe les examinent certes dans l'optique d'accroître leur part du marché européen, plutôt que comme des marchés individuels dans chaque pays.

Récemment, nous avons effectué une étude avec l'aide précieuse de Jay Myers et de l'alliance qui viendront témoigner devant vous plus tard, afin de savoir ce que les gens d'affaires canadiens pensent des services fournis par le gouvernement du Canada à l'étranger, particulièrement des services de nos délégués commerciaux. Nous avons interrogé plus de 2 000 dirigeants d'entreprise, l'an dernier, et leur avons posé des questions précises au sujet de nos services.

• 1545

Je suis heureux de pouvoir vous annoncer, simplement pour faire un peu de publicité pour nos bureaux et nos délégués commerciaux, que nous avons eu un taux de participation de 90 p. 100. Parmi ces répondants, 81 p. 100 se disaient satisfaits des services fournis par les délégués commerciaux et par le gouvernement du Canada à l'étranger. C'était donc une bonne nouvelle.

Quoi qu'il en soit, nous leur avons demandé quels genres d'entreprise—nous souhaitions nous en faire une idée—brassaient des affaires en Europe. À notre étonnement, nous avons appris que, parmi les quelque 2 000 entreprises sondées, 55 p. 100 étaient des PME et étaient relativement nouvelles venues, en ce sens qu'elles s'étaient établies au sein du marché européen au cours des deux dernières années. Le taux était beaucoup plus élevé que nous l'avions cru.

Ce taux illustre bien le phénomène que je tente de vous décrire, soit une nouvelle tendance, c'est-à-dire que beaucoup de PME ont réussi à se trouver d'importants créneaux sur le marché américain, comme en témoigne la forte croissance des exportations aux États-Unis, et qu'elles se tournent maintenant vers d'autres marchés, particulièrement les marchés d'Europe, d'Asie et, dans une certaine mesure, d'Amérique latine, à mesure qu'elles tentent d'accroître leur part de marché dans d'autres régions du monde. Vous constaterez, je crois, que cette tendance s'accentuera au cours des 10 prochaines années. Je crois que nous verrons de plus en plus d'entreprises comme JDS, Uniphase et Corel accroître les affaires qu'elles brassent partout en Europe.

Pour ce qui est de nos ressources en Europe, je crois que nous atteignons un équilibre décent. Nous comptons certes des représentants dans tous les centres commerciaux d'Europe occidentale et une bonne représentation maintenant dans la plupart des pays d'Europe de l'Est. Nous avons dû effectuer des compressions durant les années 90 en raison de l'examen de programmes du gouvernement. Nous avons diminué, jusque dans une certaine mesure, le nombre de délégués commerciaux canadiens que nous avions à l'étranger, mais nous les avons remplacés, en raison des économies de coût, par des délégués commerciaux engagés sur place. Le nombre de personnes, dans nos ambassades, affectées à la promotion du commerce et de l'investissement est donc à peu près le même qu'il y a 10 ans.

Nous avons certes investi beaucoup de temps dans l'acquisition de compétences spécialisées. Nous avons consacré beaucoup de temps à la formation. Comme certains d'entre vous le savent peut-être, nous avons adopté une nouvelle approche au travail des délégués commerciaux durant les derniers 18 mois. C'est ainsi que nous avons tenté de définir les services centraux que fournissent nos bureaux commerciaux en Europe.

La présidente: Ce n'est pas que je souhaite vous interrompre, mais il y aura un vote imprévu dans 28 minutes.

M. Bob Speller (Haldimand—Norfolk—Brant, Lib.): L'ordre du jour.

La présidente: L'ordre du jour, effectivement.

M. William Clarke: Souhaitez-vous que je m'arrête ici?

La présidente: Non. Je préférerais que vous n'arrêtiez pas du tout. Je vous informe simplement de ce qui s'annonce.

M. William Clarke: Je vais continuer pendant cinq minutes, après quoi nous pourrons au moins commencer à répondre à certaines questions.

La présidente: Je vous en prie.

M. William Clarke: Je tiens seulement à mentionner que nous avons fait beaucoup de formation et que nous avons changé d'approche. C'est très central à la façon dont nous brassons les affaires en Europe de l'Ouest. Nous assurons maintenant la prestation des services centraux aux entreprises canadiennes un peu partout au Canada. Nous tentons d'offrir la meilleure valeur ajoutée possible dans les services que réclament nos gens d'affaires, soit de bons tuyaux, une très bonne information commerciale sur ce qui se passe dans le pays, des conseils quant à la façon de brasser des affaires là-bas et la façon de régler les problèmes.

Dans nos ambassades et dans nos bureaux à l'étranger, particulièrement du côté commercial, nous n'offrons plus de services logistiques comme nous le faisions auparavant, par exemple les réservations d'hôtel et d'automobile, des services de traduction, et ainsi de suite. Nous répondons désormais qu'il existe beaucoup de services commerciaux et qu'à moins que vous ne vous trouviez dans quelque pays comme le Kazakhstan, où il n'y a qu'un seul hôtel et où vous ne pouvez obtenir une chambre sans passer par l'ambassade, nous n'offrons plus de services logistiques. Nous n'offrons tout simplement plus ces services. Il est très important de le faire savoir.

Enfin, la promotion est un domaine qui pourrait intéresser particulièrement le comité parce que j'ai vu certaines des questions. En raison de l'examen des programmes et de la réduction des ressources, nous avons dû sabrer dans les activités auxquelles nous participions pour faire la promotion directe du commerce—les foires commerciales, les missions et le soutien apporté à notre milieu des affaires dans le cadre du Programme de développement des marchés à l'exportation. Notre participation a baissé sensiblement.

Je suis heureux de pouvoir dire que le gouvernement a reconnu, particulièrement à l'égard des PME désireuses de se lancer sur des marchés étrangers, qu'il pourrait être utile de les encourager et de les aider en leur offrant un appui un peu plus direct, en termes de foires commerciales, de missions et de soutien dans le cadre du Programme de développement des marchés à l'exportation.

• 1550

Le gouvernement a annoncé, dans le discours du Trône de l'automne dernier, qu'il projetait d'accroître la quantité de ressources consacrées à la promotion du commerce, particulièrement dans les secteurs industriels à forte croissance. Si nous obtenons l'argent et une part de ces ressources, je suis sûr qu'une très bonne part ira à aider les entreprises souhaitant percer sur le marché européen.

Passons maintenant, très rapidement, à la deuxième diapositive. Il s'agit de ce à quoi je faisais allusion tout à l'heure, de la stratégie commerciale pour l'Europe de Gary Scott et du bureau pour l'Europe. Au ministère, nous avons recentré notre programme d'activité dans ce domaine au cours des dernières années. Nous essayons certes de convaincre les PME et les exportateurs qui sont présents sur d'autres marchés de tenter l'aventure du marché européen. Les entreprises se sentent très à l'aise sur des marchés comme celui du Royaume-Uni et de la France, particulièrement, et nous essayons de les persuader d'élargir un peu leurs horizons, de se choisir avec soin des créneaux dans le reste de l'Europe occidentale et de les développer.

Nous avons aussi repéré des secteurs cibles. Ainsi, 12 secteurs de priorité un ont été repérés par nos partenaires d'Équipe Canada—c'est-à-dire les 22 autres ministères et organismes du gouvernement du Canada qui nous ont communiqué les secteurs de haute priorité dans lesquels il faudrait investir la plupart de nos ressources commerciales. Je ne vais pas vous les énumérer tous, mais nous pouvons vous en fournir une liste.

Bien sûr, un volet très important concerne un point qui nous a toujours beaucoup intéressés, soit l'ouverture de négociations concernant un accord de libre-échange transatlantique. Nous avons maintenant de l'espoir et nous sommes un peu plus confiants qu'il y a 12 mois, par exemple, du fait que le commissaire Lamy de la Commission de l'Union européenne a indiqué qu'en principe, l'Union européenne serait disposée à revoir cette question si nous parvenons à bien documenter notre cause.

C'est le défi qui se pose actuellement à notre ministère et au gouvernement du Canada, soit de documenter les raisons pour lesquelles l'Union européenne et le Canada devraient signer un accord de libre-échange. Cette tâche absorbera une grande partie du programme de travail de quiconque s'occupe de politique commerciale ou travaille dans nos missions en Europe au cours des 12 prochains mois.

La diapositive suivante concerne l'investissement. J'en avais un peu plus long à dire au sujet de l'investissement, mais je vais essayer de limiter mes observations.

Comme je l'ai déjà dit, nous obtenons de très bons résultats de ce côté-là, tant à l'entrée qu'à la sortie. Nous avons un programme d'investissement très dynamique et actif en Europe engageant la participation de conseillers en matière d'investissement, des ambassadeurs, des chefs de missions européennes et de nos délégués commerciaux qui ne se gênent pas pour cogner aux portes des entreprises européennes en vue de promouvoir le Canada comme le meilleur choix d'investissement pour accroître sa part du marché de l'ALENA.

À mon avis, pour la première fois depuis de nombreuses années, nous avons beaucoup à offrir, notre situation macro-économique s'étant améliorée. Nos coûts, dans bien des cas, sont inférieurs à ceux des États-Unis. Nos travailleurs sont plus loyaux. Le taux de roulement dans nos usines et entreprises n'est plus ce qu'il était. De plus, nous avons de très bons programmes sociaux qui, à bien des égards, s'apparentent à ceux que l'on trouve en Europe, ce qui a pour effet d'attirer l'investisseur européen.

Nous aimons également signaler aux investisseurs européens que nous sommes moins litigieux que nos voisins du Sud. Vous pouvez, bien sûr, faire l'objet de poursuites au Canada et avoir des démêlés avec la justice, mais les sanctions ici ne sont pas aussi sévères qu'aux États-Unis. Donc, je crois que ces arguments commencent à porter fruit.

Nous avons aussi le programme de jumelage d'un sous-ministre avec un pays. En vertu de ce programme, des sous-ministres sont chargés d'agir comme agents de liaison et représentants du gouvernement du Canada auprès d'investisseurs étrangers. Par exemple, Kevin Lynch, le sous-ministre d'Industrie Canada, agit comme agent de liaison auprès de la Suède depuis de nombreuses années. Il se rend là-bas une fois par année, communique avec des entreprises suédoises avec l'aide de l'ambassade et de l'ambassadeur, et établit des contacts avec elles. Plus important encore, les entreprises suédoises qui souhaitent faire affaire au Canada et qui ont des difficultés, des problèmes ou des questions à régler peuvent s'adresser directement à Kevin Lynch qui, avec son équipe, essaiera fera son possible pour les aider.

• 1555

Ce programme vise la plupart de nos principaux partenaires: la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, les États-Unis, bien entendu, le Japon, Hong Kong et Taiwan, pour ne mentionner que ceux-là. Il s'agit là d'un outil fort utile pour attirer les investisseurs.

Plusieurs investissements importants ont été réalisés au Canada ces dernières années. J'allais vous parler de certaines réussites en Suède, mais comme notre temps est plutôt limité, je vais laisser ce sujet de côté pour l'instant. Nous pourrions toutefois vous fournir ces données si vous voulez.

La présidente: Pourriez-vous le faire, s'il vous plaît?

M. William Clarke: Pour vous donner une idée, au cours des six dernières années, les investissements suédois en installations nouvelles ont dépassé les deux milliards de dollars. Des sociétés comme Ericsson, Astra et Stora ont toutes effectué de gros investissements au Canada.

Je pense que l'initiative dont elles font preuve apporte une contribution importante à votre travail, en ce sens que cela nous aide à comprendre pourquoi une entreprise comme Ericsson choisirait d'avoir 1 100 ingénieurs en poste à Montréal, alors qu'elle n'en avait que quatre il y a 10 ans. Astra a également investi 600 millions de dollars à Toronto et à Montréal. Elle s'est dotée d'importantes installations de production, et de R-D à Montréal. Voilà une autre histoire à succès. Stora, qui est sans doute la plus grande entreprise nordique de produits forestiers, a investi 800 millions de dollars au Cap-Breton, en vue de construire une papeterie à la fine pointe de la technologie.

On trouve de nombreux exemples d'histoires de réussite en Europe, et je pense qu'il serait bon que le comité en prenne connaissance, car cela lui donnerait une idée de ce qui attire les investisseurs au Canada.

J'ajouterais, et on en parle très peu, que le gouvernement du Canada—et je dois faire attention à ce que je dis—voit pour l'instant d'un bon oeil les investissements qu'effectuent les entreprises canadiennes à l'étranger, car nous avons constaté, au cours des 25 ou 30 dernières années, que les investissements favorisent les échanges commerciaux.

Dans le passé, on avait tendance à croire, au sein du gouvernement et dans d'autres milieux, que les investissements à l'étranger entraînaient des pertes d'emploi au pays puisque les entreprises allaient s'implanter ailleurs. En fait, d'après ce qu'on a pu constater en Europe, aux États-Unis notamment, et dans une moindre mesure au Japon, quand les investissements à l'étranger augmentent, les échanges augmentent aussi. Je pense qu'il y a un lien très direct entre les deux.

Prenons Bombardier, qui est un bon exemple. La compagnie a fait d'importants investissements en Europe et augmenté considérablement ses ventes commerciales en Europe de l'Ouest. Autrement dit, les investissements qu'elle effectue sont très utiles et entraînent une hausse de nos exportations dans ces pays.

Passons maintenant à la quatrième diapositive. C'est la dernière. Je vais être très bref. Elle porte sur la science et la technologie, un point très important. Nous savons tous que le Canada n'a pas fait beaucoup de progrès dans les domaines de l'innovation et de la mise au point de technologies nouvelles. Comme l'ont mentionné Porter et d'autres experts au cours des derniers mois, le Canada, au lieu de chercher à innover, s'est contenter d'imiter les autres. Le gouvernement du Canada a annoncé dans le discours du Trône qu'il allait mettre l'accent sur le programme de coopération internationale dans le domaine des sciences et de la technologie, afin d'aider le milieu d'affaires à cibler et transférer au Canada des technologies nouvelles, des produits nouveaux, et ainsi promouvoir la R-D.

Le gouvernement a entrepris une initiative très importante. Il a créé, à l'automne 1999, un groupe composé de 10 experts qui examinent le rôle international du Canada dans les domaines des sciences et de la technologie. Le groupe tient actuellement des audiences au Canada. Il compte rencontrer les conseillers en sciences et technologie en poste dans nos ambassades à l'étranger, et soumettre des recommandations au gouvernement du Canada en juin de l'an 2000.

Ces recommandations seront très utiles, non seulement pour le comité mais également pour nos ministères à Ottawa, qui espèrent ainsi avoir une meilleure idée de la façon dont nous pouvons améliorer nos liens internationaux dans les domaines des sciences et de la technologie.

Madame la présidente, je pense que je vais m'arrêter ici.

La présidente: Merci beaucoup, ambassadeur Clarke.

M. William Clarke: Je suis prêt à répondre à vos questions.

La présidente: Il est maintenant 15 h 55, ou presque 16 heures. Le vote doit avoir lieu à 16 h 16.

Monsieur Clarke, vous pourriez peut-être revenir à un autre moment pour terminer la discussion.

Nous avons 10 minutes. Vous pourriez peut-être, messieurs Myers et Keyes, faire une déclaration liminaire, et ensuite revenir à un autre moment.

• 1600

Ces votes sont imprévus. Je m'excuse. Je ne veux pas interrompre notre discussion. C'est à vous de décider.

M. Robert Keyes (premier vice-président, International, Chambre de commerce du Canada): J'accepterais volontiers de revenir.

La présidente: D'accord.

M. Jayson Myers (premier vice-président et économiste en chef, Alliance des manufacturiers et des exportateurs du Canada): J'accepterais volontiers de revenir. Plutôt que de dire rapidement quelques mots, je...

La présidente: D'accord, nous pourrions alors...

M. Deepak Obhrai (Calgary-Est, Réf.): J'ai une suggestion à faire. Comme vous le savez, Bob, à cause des interventions du Bloc, cela risque de se produire très souvent. Pourquoi ne pas nous réunir après 16 h 30. De cette façon, nous pourrons au moins entendre les témoins qui viennent nous rencontrer. C'est la deuxième fois que cela se produit. C'est ce que je propose.

M. Robert Keyes: Je serais disposé à vous rencontrer vers la fin de l'après-midi, si vous êtes d'accord.

M. Deepak Obhrai: À partir de 16 h 30.

La présidente: Je pense que nous allons devoir nous réunir plus tard. Toutefois, il nous reste encore un peu de temps et peut- être que quelqu'un peut poser une question très brève.

Deepak, avez-vous une question précise à poser à M. Clarke?

M. Deepak Obhrai: Oui, j'en avais une, mais je l'ai oubliée. J'ai beaucoup de questions à poser. Je crois que...

La présidente: Je sais.

M. Deepak Obhrai: ... je préférerais ne pas poser de questions pour l'instant. Je suis...

M. William Clarke: Nous nous ferons un plaisir de revenir.

La présidente: Alors si nous pouvions faire cela, et si vous...

M. William Clarke: Nos collègues du secteur privé peuvent passer en premier. Nous passerons en dernier, après quoi nous aurons une discussion.

La présidente: Mais si vous acceptiez de nous rencontrer à 16 h 30, cela nous permettrait...

M. Bob Speller: Si vous voulez discuter de points de détail, je tiens à vous rappeler que c'est l'année des vérificateurs, pas des avocats.

M. Deepak Obhrai: Vous avez tout à fait raison.

M. William Clarke: Ne nous moquons pas des avocats.

La présidente: C'est de l'histoire ancienne.

Je m'excuse, mais nous allons devoir suspendre la séance. Merci beaucoup. Nous allons nous réunir à nouveau. Il y a beaucoup de matière à couvrir, et je voyais MM. Keyes et Myers hocher la tête pendant que M. Clarke parlait. Mais je vous invite à revenir nous rencontrer pour que nous puissions poursuivre notre discussion sur la question.

Monsieur Obhrai, je vous remercie de votre suggestion.

La séance est levée.