Passer au contenu
;

SPOR Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

Pour faire une recherche avancée, utilisez l’outil Rechercher dans les publications.

Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.

Publication du jour précédent Publication du jour prochain

SUB-COMMITTEE ON THE STUDY OF SPORT IN CANADA OF THE STANDING COMMITTEE ON CANADIAN HERITAGE

SOUS-COMITÉ SUR L'ÉTUDE DU SPORT AU CANADA DU COMITÉ PERMANENT DU PATRIMOINE CANADIEN

TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le mercredi 21 novembre 2001

• 1234

[Traduction]

Le président (M. Dennis Mills (Toronto—Danforth, Lib.)): Chers collègues de la Chambre des communes, avant d'entendre nos témoins, je tiens à vous dire que les hommes et les femmes qui sont venus aujourd'hui comparaître devant le sous-comité de l'industrie du sport sont passionnément convaincus qu'une personne ne peut s'épanouir pleinement que si elle a, dans sa vie, une activité athlétique, une activité sportive récréative.

• 1235

Aujourd'hui, nous sommes particulièrement honorés d'accueillir deux témoins très spéciaux de Olympic Aid. Anne Peel est une athlète de calibre mondial, une spécialiste du développement de l'enfant ainsi que la directrice générale de Olympic Aid. Johann Olav Koss est un olympien qui a remporté quatre médailles d'or. C'est le fondateur de Olympic Aid.

Je n'essaierai même pas de vous décrire toutes les réalisations de cet organisme. Je vais tout simplement vous céder la parole. Vous pouvez commencer.

M. Johann Olva Koss (président, Olympic Aid): Merci, monsieur Mills, membres du comité.

C'est un grand honneur pour nous de témoigner devant vous pour vous expliquer ce que nous faisons pour favoriser le développement de l'enfant et permettre aux jeunes du monde entier de s'épanouir dans un monde meilleur.

Nous avons une présentation PowerPoint qui apparaîtra derrière nous. Elle vient compléter les notes d'allocution. Je m'excuse à l'avance que ce soit en anglais seulement, mais le mémoire que nous vous avons soumis suit, en anglais et en français, le déroulement de l'exposé. Je m'excuse auprès du comité de la piète qualité de mon français. Je le parle très mal.

Premièrement, notre but aujourd'hui est de vous présenter notre organisme. Nous voulons saisir cette occasion pour décrire l'histoire, les programmes, les initiatives et les avantages de Olympic Aid. Nous souhaitons vous expliquer certains des avantages du sport et du jeu pour les enfants, particulièrement dans les pays en développement. Nous évoquerons également la participation du Canada.

Olympic Aid est une initiative humanitaire lancée par des athlètes dont le but est de recueillir le soutien d'athlètes partout dans le monde pour venir en aide aux enfants. Notre politique et nos programmes sont d'envergure internationale. En tant qu'organisme humanitaire appuyé par les athlètes, notre mission est en partie d'utiliser le sport et le jeu pour favoriser le développement des enfants qui vivent dans des conditions où ils sont désavantagés. D'ici 2005, Olympic Aid sera connu dans le monde entier pour le dynamisme de ses programmes de sport et de jeu pour tous les enfants de la terre et comme chef de file mondial pour ce qui est de recourir au sport pour assurer le développement des enfants. D'ailleurs, j'y reviendrai tout à l'heure.

Notre objectif consiste à favoriser le développement de l'enfant par le biais de programmes de sport et de jeu. À cette fin, nous appuyons des initiatives de politique et de recherche. Comme nous faisons partie du mouvement olympique, nous souscrivons aux idéaux olympiques entre les jeux pour que leur influence se fasse sentir quotidiennement dans la vie d'un enfant, car nous savons pertinemment que les Jeux olympiques n'ont lieu qu'à tous les quatre ans. Nous recueillons également des fonds pour sensibiliser les gens à la situation des enfants désavantagés.

Permettez-moi de mentionner certains jalons de notre histoire. Olympic Aid a été fondé en Norvège en 1993, à l'époque où le comité organisateur des Jeux olympiques de Lillehammer était en fonction. Pendant les jeux de Lillehammer, nous avons recueilli 18 millions de dollars qui ont servi plus particulièrement à venir en aide aux enfants de Sarajevo. Comme vous le savez, la guerre civile régnait en Bosnie à cette époque. Nous avons offert des soins médicaux et construit un hôpital dans la ville de Sarajevo.

Nous avons également aidé l'Érythrée—le pays libéré de la Corne de l'Afrique—les réfugiés afghans, les handicapés victimes de la guerre au Liban et les enfants du Guatemala. Toutes ces initiatives ont été couronnées du succès, particulièrement dans la foulée de l'héritage des jeux olympiques de Lillehammer. En effet, les habitants de la Norvège se sont montrés généreux et ont appuyé les programmes de Olympic Aid. Il faut savoir que la Norvège ne compte que 4 millions d'habitants et que nous avons réussi à recueillir auprès de sa population 18 millions de dollars. Nous avons mis les Norvégiens au défi de donner l'équivalent d'un dollar par médaille d'or. Nous avons eu beaucoup de succès, avec une récolte de plus de dix médailles d'or. Cela a bien fonctionné.

• 1240

En 1996, nous avons travaillé aux Jeux d'Atlanta et recueilli environ 13 millions de dollars dont une partie a été consacrée à un programme de vaccination. Par l'entremise de l'Unicef, nous avons vacciné plus de 12,2 millions d'enfants dans 15 régions déchirées par la guerre. En août 2000, nous avons organisé un voyage au Soudan et en Érythrée avec Silken Laumann, présidente de Olympic Aid Canada ainsi que Mike Powell et Trent Dimas, deux athlètes américains bien connus. Aux Jeux de Sydney, nous avons recueilli près de 5 millions de dollars. En avril 2001, Olympic Aid est devenu un partenaire à part entière dans l'application de programmes destinés aux enfants réfugiés par l'entremise de son programme Coach2Coach. D'ailleurs, j'y reviendrai tout à l'heure.

Nous bénéficions de l'appui d'un nombre imposant d'athlètes internationaux. Nous en mentionnons quelques-uns sur cette diapositive, mais au Canada, nous sommes soutenus par Daniel Igali, Simon Whitfield, Silken Laumann et Waneek Horn-Miller, des héros canadiens que nous connaissons très bien. De nombreux autres Canadiens, athlètes, partisans et ambassadeurs d'une vie saine participent aussi à nos programmes.

Voici en quelques mots la structure de Olympic Aid. L'organisation est dirigée par Jacques Rogge, le nouveau président du Comité olympique international. Ce dernier est également président de la Fondation du conseil de Olympic Aid en Suisse. Pour ma part, je suis président et directeur du comité exécutif de Olympic Aid. Je suis appuyé par Anne Peel, directrice générale des programmes internationaux. C'est elle qui dirige tous les programmes internationaux, ainsi que nos bureaux internationaux. Elle est installée à Toronto, au Canada.

Parmi nos initiatives, citons les programmes internes dans les pays, les programmes d'athlétisme, les programmes d'éducation et les programmes de la ville olympique. Brièvement, pour ce qui est des programmes appliqués dans les pays, nous avons un partenariat avec l'Alliance mondiale pour la vaccination et l'immunisation qui nous permet de mettre en oeuvre un programme de santé par le sport à l'échelle mondiale. Il s'agit du plus vaste programme de vaccination au monde, appuyé par le fonds le mieux doté du monde, le Fonds de la vaccination. Ce dernier a plus d'un milliard de dollars en caisse pour financer la vaccination des enfants.

Olympic Aid répond à une demande dans la population et a recours aux athlètes des pays individuels pour expliquer les bienfaits de l'activité physique et de la vaccination. Nous entendons travailler d'arrache-pied à une campagne de sensibilisation de la population dans les pays émergents au cours des cinq prochaines années, non seulement pour promouvoir la santé grâce à la vaccination, mais aussi pour faire comprendre aux enfants qu'il est important d'être en santé et de s'amuser en se livrant à diverss sports au moment de la vaccination.

Voici un bref exemple de ce qui va se passer au Ghana le 15 décembre prochain. Nous organisons un festival sport et santé à Accra où, pour la première fois, des milliers d'enfants seront invités à être vaccinés contre la fièvre jaune. En même temps, ils pourront tous jouer dans le stade principal de la ville. On organisera à leur intention des activités sportives. Le fait de tenir ce festival du sport attirera des participants au festival de la vaccination. C'est un projet que nous exporterons à 74 autres pays émergents, en partenariat avec l'Alliance mondiale pour la vaccination et l'immunisation.

J'ai parlé du programme des réfugiés. À l'heure actuelle, nous sommes présents dans plus d'une trentaine de camps de réfugiés dans le monde pour offrir aux enfants la possibilité de rêver et d'espérer et ce, grâce au sport, au jeu. Nous sommes les premiers à satisfaire ce besoin primaire des enfants dans des régions où nous savons que l'inactivité est la forme la plus courante d'activité pour les enfants.

Nous rencontrons des enfants remplis de colère et de scepticisme, des enfants qui manquent totalement de confiance en eux ou d'estime de soi, qui n'ont absolument aucune confiance dans les adultes. Nous leur offrons des programmes de sport et de jeu dans les camps. C'est important, car cela leur donne espoir. Tout à l'heure, je vous montrerai un extrait d'une vidéo filmée au camp de réfugiés de Luffa, au Soudan. C'était un camp pour les réfugiés de l'Érythrée car nous savons quelle était la situation des réfugiés érythréens l'année dernière.

Nous collaborons également avec l'UNICEF et le secrétaire général des Nations Unies dans le dossier des enfants-soldats. En janvier, nous mettrons en oeuvre un programme en Sierra Leone, en partie pour désarmer les enfants soldats et les réintégrer dans la société. Il est très important d'amener les enfants à être actifs et à faire en sorte qu'ils réintègrent leur communauté—particulièrement les enfants-soldats—et qu'ils y soient acceptés. Il est aussi extrêmement important d'empêcher qu'ils redeviennent des enfants-soldats. À cet égard, le sport est considéré comme le seul moyen efficace. Il semble impossible de les garder dans les écoles, qu'ils jugent trop ennuyeuses. Comme ils ont besoin d'activité physique, un programme de sport est le premier pas vers leur réinsertion dans la société.

• 1245

En collaboration avec l'UNICEF, nous travaillons aussi auprès des orphelins du sida. Je reviendrai sur les besoins des orphelins du sida, mais nous savons que des millions et des millions d'orphelins ont besoin d'aide à l'heure actuelle. Nous nous attachons particulièrement aux orphelins les plus jeunes—de zéro à cinq ans—afin de leur fournir un stimuli physique et psychique, toutes choses qui sont extrêmement importantes pour le développement de l'enfant. Nous savons que si nous perdons un an, ils en perdront 20 sur le plan du développement. Nous savons qu'il est nécessaire d'aller sur place, d'entrer en contact avec eux, de leur apprendre comment marcher, parler, bouger et jouer. À défaut d'apprendre toutes ces choses, nous savons que ces enfants ne seront pas des adultes en pleine possession de leurs moyens une fois arrivés à maturité. Les programmes de sport et de jeu sont un élément crucial de leur développement. Grâce à nos programmes axés sur le développement de l'enfant, nous avons ciblé cette population enfantine pour l'aider à franchir toutes les étapes normales du développement.

Conjointement avec l'Organisation mondiale de la santé, nous mettons en oeuvre des programmes d'éducation visant à rejoindre plus de 40 pays pour la journée mndiale de la santé, qui sera dédiée à l'activité physique l'an prochain. Nous comptons y arriver par le truchement de notre programme des 5 Anneaux. D'ailleurs, je vous expliquerai tout à l'heure de quoi il s'agit.

Nous avons également des programmes de politique. Il est extrêmement important de comprendre l'aspect politique pour aller chercher l'appui des gouvernements et des organisations, pour les convaincre à quel point le sport et le jeu sont des outils importants dans le développement de l'enfant. Nous avons d'étroites relations avec le conseiller spécial de l'ONU auprès du secrétaire général du sport pour le développement et la paix, M. Adolf Ogi. Ce dernier est très près du secrétaire général. Nous sommes en train de rédiger une Déclaration sur le sport pour le développement et la paix, et encore là, j'y reviendrai tout à l'heure.

Pour ce qui est du programme des réfugiés, brièvement, il y a plus de 22,4 millions de réfugiés dans le monde, dont plus de 15 millions sont des enfants. Aucun d'eux n'a jamais bénéficié de programmes de sport et de jeu, à l'exception de ceux qui habitent dans les 30 camps où nous sommes présents.

Pour ce qui est du programme de santé par le sport, nous savons que chaque année, quelque 30 millions d'enfants ne sont pas vaccinés contre des maladies primaires évitables. En partenariat avec l'Alliance mondiale pour la vaccination et l'immunisation et le Fonds de la vaccination, nous voulons abaisser ce nombre de 30 millions à moins de 10 millions. Nous voulons aussi diminuer le nombre annuel de décès connexes de trois à un million au cours des cinq prochaines années.

Pour ce qui est du programme des orphelins du sida, comme je l'ai mentionné, il y a à l'heure actuelle 11,2 millions d'orphelins à cause de l'épidémie de la séropositivité et du sida. Nous savons que ce chiffre va doubler, et peut-être même quadrupler, d'ici 10 ans.

J'ai parlé du programme des athlètes. Je tiens à signaler à quel point il est important d'avoir recours à des modèles dans notre société pour assurer un leadership valable. Nous avons la chance incroyable de pouvoir compter sur des centaines d'athlètes dans le monde qui jouent un rôle de leader et de modèle, conscients qu'ils sont de l'importance de partager ces avantages avec des enfants. Ils nous représentent en participant à nos programmes sur le terrain ou à des initiatives de collectes de fonds dans le monde, ou encore, ils deviennent des porte-parole auprès des médias ou directement auprès des gouvernements.

J'ai parlé du programme d'éducation qui sera lancé à l'occasion d'une journée spéciale consacrée à l'activité physique dans le monde le 7 avril prochain.

À l'occasion des Jeux olympiques qui se tiendront à Salt Lake City, je trouverai un moment pour m'assurer que le comité organisateur des Jeux de Salt Lake City appuie sans réserve les initiatives visant à assurer le développement des enfants par le biais du sport et du jeu partout dans le monde, Celles-ci visent particulièrement ces enfants qui ne deviendront jamais des champions olympiques ou même des participants aux Jeux. Ce sont les enfants les plus démunis que nous voulons aider.

Le 9 février, nous participerons à une table ronde avec les dirigeants de toutes les agences des Nations Unies présentes pour discuter des diverses façons dont le sport peut contribuer au développement, à la santé et à la paix. Cette table ronde sera enregistrée et les droits de diffusion seront accordés à quelques 180 organismes de télédiffusion dans le monde. Grâce à des communiqués de presse, nous aurons aussi l'occasion de sensibiliser énormément de gens et de transmettre ce message depuis le site des Olympiques.

Comme je l'ai mentionné, nous sommes maintenant présents dans huit pays en Afrique et en Asie et nous avons environ 14 équipes de bénévoles. En fait, notre organisation repose sur l'apport d'entraîneurs bénévoles. À l'heure actuelle, plus d'une trentaine de bénévoles canadiens sont sur le terrain. Ce sont des jeunes qui ont une expérience d'entraîneur ou de professeur en éducation physique. Ils consacrent 6 à 12 mois de leur temps à travailler sur le terrain pour favoriser ce changement. Ils assurent également la formation d'entraîneur, de jeunes de 14 ans et plus qui joueront un rôle de chef de file dans leurs collectivités et permettront au programme de progresser dans ces régions. Tout repose sur le bénévolat, sur la communication de cet esprit de partage du Canada avec les autres pays. Nous voulons ainsi aider les gens à comprendre de quelle façon ils peuvent tirer parti de cet esprit pour aider les enfants partout dans le monde et dans leurs propres communautés.

• 1250

Rapidement, comme vous pouvez le voir, nous avons de nombreux partenariats et alliances et nous jouissons d'une relation particulièrement étroite avec les Nations Unies, l'UNICEF, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, l'Organisation mondiale de la santé, le Fonds de la vaccination et les Centres pour le contrôle des maladies. Nous avons également noué de nombreux partenariats dans les milieux sportifs. Je tiens à mentionner particulièrement l'Association olympique canadienne et l'Association des jeux du Commonwealth du Canada, qui nous ont apporté un appui incroyable et qui nous aident depuis nos débuts au Canada, c'est-à-dire depuis plus d'un an maintenant.

Je voudrais expliquer brièvement l'importance du sport et du jeu. Permettez-moi de citer la Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant. L'article 31(1) dit:

    Les Etats parties reconnaissent à l'enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge, et de participer librement à la vie culturelle et artistique.

Voilà donc le principe qui nous guide, le principe de l'inclusion. Il nous faut adhérer aux droits de chaque enfant de jouer, indépendamment de son sexe, de sa race, de sa religion, de son lieu de naissance, de sa condition physique ou de son statut socio-économique.

Nous estimons que notre programme a un caractère durable. Il est important de fournir un bagage de connaissances de base aux entraîneurs sur le terrain car ce sont de nouveaux bénévoles. Les nouveaux entraîneurs de Olympic Aid sont formés sur le terrain, de sorte que nous voulons créer des programmes qui soient durables pour les communautés locales.

En vertu de ce principe de base, nous souhaitons favoriser la participation des filles. Comme nous le savons, il est impératif de promouvoir l'intégration des filles dans la communauté et leur participation aux programmes de sports. Cela les fait sortir de leur carcan. Cela les amène à un point où elles commencent à être acceptées et où elles peuvent acquérir des qualités de chef. On sème ainsi la graine de l'acceptation qu'elles puissent faire autre chose que les générations précédentes. Qui plus est, nos recherchent ont prouvé que cela favorise chez elles un sentiment très fort d'estime de soi. Cet estime de soi croît lorsqu'elles ont accès à l'éducation, ce qui leur permet d'obtenir des bourses et de devenir des leaders dans leurs propres sociétés. Soit dit en passant, nous faisons également appel à des entraîneurs féminins. C'est important.

Nous travaillons aussi auprès des enfants handicapés. Nous savons tous quels avantages le sport représente pour eux. Nous sommes également actifs auprès des groupes minoritaires ethniques et raciaux auprès desquels nous faisons la promotion de la participation des enfants.

Olympic Aid applique ce que nous appelons le programme des 5 Anneaux. Je vais vous le décrire brièvement, car chaque anneau a sa propre signification: esprit, corps, paix, santé et moral. Chaque anneau représente un aspect du développement holistique. Les cinq anneaux imbriqués symbolisent la nature interdépendante de chaque aspect du développement total d'un enfant. Le développement holistique exige simultanément que l'esprit de l'enfant soit stimulé que son moral soit rehaussé, que son corps soit renforcé, que sa santé soit assurée et que son adhésion naturelle à des pratiques pacifiques soit encouragée. Voilà l'objectif fondamental du programme des 5 Anneaux, et je vais maintenant survoler cela très rapidement.

Chacun des cinq anneaux a un objectif spécial et vient appuyer un endroit en particulier. Prenons le cas de la santé. L'anneau de la santé affirme l'importance, par exemple, de la prévention de la séropositivité et du sida. Nous organisons des activités ludiques pour apprendre aux enfants comment l'infection est transmise. Par exemple, pour ce qui est de la partie consacrée à la promotion de la paix, l'anneau rouge, nous aidons les enfants à communiquer entre eux et à comprendre leurs différences.

L'importance du sport et du jeu a de nombreuses répercussions. Permettez-moi de vous relater un fait vécu avant de conclure et de répondre aux questions.

Je suis allé au Rwanda après le génocide de 1994. J'ai visité le pays en 1996. J'y ai rencontré un enfant, une petite fille de 5 ans. Elle était là pour participer à notre premier festival du sport et de la vaccination. Elle allait courir un relais avec tous les autres enfants, pour montrer à tout le monde à quel point elle était fière, à quel point elle pouvait courir rapidement. C'était une petite fille souriante, très jolie. Lorsque je l'ai apecçue, elle était assise à l'arrière d'une camionnette. Je ne l'avais pas remarqué, mais lorsqu'elle a sauté, j'ai vu qu'elle n'avait qu'une jambe. Son autre jambe était en bois, ce qui ne l'a pas empêchée d'être la plus petite, mais aussi la plus rapide de tous les participants.

• 1255

Je me suis demandé quelle était son histoire. Je me suis assis pour lui parler, ainsi qu'à son entourage. Elle m'a expliqué qu'en 1994, comme nous le savons, il y avait eu trois mois parmi les plus horribles de l'histoire du Rwanda, les trois mois où le génocide a fait rage. Sa hutte a été attaquée, ses parents ont été tués sous ces yeux et elle a dû se cacher sous leurs cadavres. Elle avait peur et elle a dû vivre en se cachant pendant plus d'un an. Pendant plus de deux ans après les événements, elle n'a pas dit un mot. Elle n'a pas touché personne non plus. Elle avait peur de tous les adultes.

Chose incroyable, elle a été prise en charge par un psychologue de l'UNICEF qui l'a intégrée au programme que nous appliquons en partenariat avec l'UNICEF. Elle a fait du sport, mais elle est restée muette pendant deux ans. Un jour, sur le terrain de sport, un compagnon a enfreint les règles du jeu, et tout à coup, elle a hurlé. Elle a dit que quelqu'un avait enfreint le règlement et qu'elle voulait le lui dire. Soudainement, cela a été une ouverture pour cette petite fille lorsque l'autre enfant a souri et qu'ils ont pu commencer à communiquer. C'est à ce moment-là que nous avons pu savoir ce qui lui était arrivé. Je l'ai rencontrée deux mois plus tard, alors qu'elle participait à ce festival et qu'elle faisait de son mieux pour montrer à ses amis à quel point elle avait progressé.

Je pense que c'est l'une des histoires les plus incroyables qui montre comment nous pouvons tirer parti du sport et du jeu pour favoriser la guérison des enfants et leur insuffler de nouveaux rêves, de nouveaux espoirs pour qu'ils puissent vivre pleinement leur vie, combattre la haine, et obtenir ce qu'ils méritent au plus haut point: la possibilité de se considérer comme des être humains.

Je vais vous laisser sur cette note. Nous avons une bande vidéo que nous voulons vous montrer avant de passer aux questions, si cela vous convient, monsieur Mills.

Le président: Monsieur Koss, on m'a averti que nous avions des difficultés techniques concernant la vidéo. Par conséquent, nous prendrons des dispositions pour que les députés la visionnent dans leurs bureaux plus tard.

M. Johann Koss: Très bien. Nous ferons cela.

Le président: Merci beaucoup. Nous allons maintenant passer aux questions et nous commencerons avec M. Lanctôt.

[Français]

Monsieur Lanctôt, avez-vous des questions?

M. Robert Lanctôt (Châteauguay, BQ): Oui, j'en ai quelques-unes pour M. Koss, mais je vais attendre que M. Koss s'installe.

[Traduction]

Le président: Pendant que nous attendons que les interprètes s'organisent, chers collègues, je tiens à vous donner l'assurance que chacun aura la possibilité d'interroger Johann et Anne.

[Français]

Monsieur Lanctôt, la parole est à vous.

M. Robert Lanctôt: Monsieur Koss, l'organisme comme tel existe depuis 1994. Depuis 1994, depuis la formation de l'organisme, comment avez-vous approché les pays membres? Quels sont ces pays? Combien de pays participent au financement? Si votre organisme comprend des pays membres, quelles activités, quelles causes financent-ils ? J'en vois quelques-unes dans votre document.

J'ai une autre question. Je vois aussi, dans votre document, que le Canada a contribué 180 000 $ l'année passée et que la Norvège a contribué 700 000 $, entre autres. Aviez-vous déjà approché le Canada avant l'année passée ou était-ce la première fois depuis 1994 que vous demandiez une aide du Canada?

[Traduction]

M. Johann Koss: D'abord, nous avons reçu des fonds publics de plusieurs pays du monde. Comme vous pouvez le voir dans mon document, nous parlons du gouvernement de la Norvège, qui a commencé à donner de l'argent à Olympic Aid en 1994 et a continué à le faire au cours des années. Nous parlons aussi du gouvernement australien, du gouvernement américain et du gouvernement canadien. Nous avons reçu des fonds du ministre des Affaires étrangères l'an dernier pour l'établissement...

M. Robert Lanctôt: Du Canada?

M. Johann Koss: Du Canada, oui—pour l'établissement de notre programme pour les réfugiés, ainsi que pour les programmes valorisant l'importance du sport et du jeu en collaboration avec l'administration des Nations Unies.

• 1300

Nous avons demandé des fonds additionnels, et nous sommes actuellement en pourparlers avec l'Agence canadienne de développement international, l'ACDI, pour le financement futur de nos programmes, à partir de 2002. Avec le fonds de démarrrage que nous avons obtenu l'an dernier, nous avons pu établir notre siège social ici, étant donné que l'accord de financement prévoyait que nous opérions à partir du Canada. Nous travaillons donc à l'élaboration d'un plan de trois à cinq ans avec l'ACDI pour bientôt. Rien n'a été rendu public, et nous n'avons pas encore conclu d'entente de financement, mais nous étudions les possibilités.

Vous m'avez aussi posé une question sur la collaboration des gouvernements. Nous ne les avons pas encore invités à l'action. Mais comme l'indique la liste des gouvernements qui nous ont versé des fonds, les liens qui les unissent sont très solides. Les relations entre les gouvernements norvégien et canadien sont très étroites, tout comme celles qui existent entre les gouvernements canadien et australien et avec le Département d'État des États-Unis. Je sais que les échanges entre ces gouvernements sont nombreux, même sans notre participation.

[Français]

M. Robert Lanctôt: Si j'ai bien compris, les seuls gouvernements qui contribuent toujours à votre organisme sont ceux que l'on retrouve dans votre document. Il n'y a pas d'autres gouvernements qui participent présentement au financement de votre organisme sauf ceux qui y sont indiqués: le Canada, l'Australie, la Norvège et les États-Unis. Ce sont les quatre pays qui y participent.

[Traduction]

M. Johann Koss: C'est vrai, à l'exception de l'Union européenne qui nous a donné environ 5 millions de dollars en 1996. Nous sommes en train de négocier avec le gouvernement des Pays-Bas, l'Union européenne et la Suisse, et nous avons aussi reçu des propositions de la part du Royaume-Uni et du Danemark. Nous sommes déjà en pourparlers avec ces gouvernements.

[Français]

M. Robert Lanctôt: Est-ce que la somme de 180 000 $ en provenance du Canada, dont je vous parlais plus tôt, s'applique à la fois aux programmes des Affaires étrangères et de l'ACDI ou s'applique-t-elle seulement au programme Coach2Coach?

[Traduction]

M. Johann Koss: Nous demandons à l'ACDI seulement des fonds additionnels à ce que nous avons déjà reçu cette année. Nous présentons une demande à l'ACDI pour 2002, ainsi que 2003 et 2004.

[Français]

M. Robert Lanctôt: Est-ce compris dans la somme de 180 000 $ ou s'agit-il d'un montant supplémentaire?

[Traduction]

M. Johann Koss: Non.

[Français]

M. Robert Lanctôt: Il s'agit d'un montant supplémentaire.

Le président: Oui, c'est un montant supplémentaire.

M. Robert Lanctôt: D'accord.

[Traduction]

M. Johann Koss: Nous n'avons encore reçu aucun financement de l'ACDI, si c'est ce que vous me demandez. Nous avons reçu de l'aide seulement du ministère des Affaires extérieures et du Commerce international.

[Français]

M. Robert Lanctôt: C'est ça. Il s'agit d'un montant supplémentaire qui reste encore à venir.

[Traduction]

M. Johann Koss: Oui, il est à espérer qu'il viendra.

[Français]

M. Robert Lanctôt: Combien de temps me reste-t-il, monsieur le président?

Le président: Vous aurez le temps de poser d'autres questions au deuxième tour.

Monsieur Mark, avez-vous des questions?

[Traduction]

M. Inky Mark (Dauphin—Swan River, PC/RD): Oui, j'en ai. Merci beaucoup, monsieur le président.

J'aimerais d'abord souhaiter la bienvenue à nos deux invités et les féliciter personnellement de leurs réalisations. M. Koss, la création de cet organisme est une noble entreprise de votre part qui mérite assurément nos félicitations. Les résultats que vous avez obtenus en vous servant du sport comme tremplin témoignent de votre dévouement à l'égard des enfants du monde. Nous croyons certes tous, ici autour de cette table et ailleurs au pays, que les enfants sont l'avenir du monde, et vous faites donc votre part pour changer le monde. Le sport, comme la musique, transcendent toutes les frontières et toutes les cultures.

En tant qu'ancien professeur, je m'intéresse à la formation sportive que vous dispensez aux enfants à l'école, où il y a déjà des cours d'éducation physique, et à l'extérieur de l'école où il n'y en a pas. Quelle est la proportion ou le nombre d'enfants que vous rejoignez de l'une ou de l'autre façon? Avez-vous du mal à obtenir la collaboration des systèmes d'enseignement dans les pays où vous oeuvrez?

• 1305

Mme Anne Peel (directrice générale, Olympic Aid): Il y a deux éléments à considérer. À l'étranger, nos programmes sont parfois offerts dans les écoles, qui se trouvent dans les camps de réfugiés ou dans les villes et villages ou nous oeuvrons parfois. Nous travaillons donc en collaboration avec les écoles dans ces pays, mais c'est très informel. Nous offrons le programme des cinq anneaux, qui met l'accent sur l'activité physique et constitue vraiment la base de cet enseignement dans les écoles.

Au Canada, nous n'avons pas encore lancé le programme éducatif. Ici, nous voulons établir un programme plus global pour à la fois faire de l'activité physique avec les jeunes et leur apprendre comment vivent les enfants à l'étranger. Il y aura donc deux composantes: l'activité physique et le programme des cinq anneaux, mais aussi un volet éducatif qui se déroulera en classe pour développer la compréhension et expliquer comment les enfants vivent ailleurs dans le monde.

Nous avons mis en place un programme partiel en Utah, en collaboration avec le comité organisateur des jeux de Salt Lake City et le Département de la santé de l'Utah. C'est une variante du programme des cinq anneaux qui fait partie d'un plus vaste programme d'études qui s'appelle «A Healthier You 2002», et qui vise à faciliter le développement de la compréhension tout en favorisant beaucoup l'activité physique. Nous allons lancer le même programme à Washington au début décembre, en collaboration avec les écoles de cet État.

Pour ce qui est des problèmes que nous éprouvons, nous en sommes encore seulement à l'étape de l'élaboration au Canada.

M. Inky Mark: Monsieur Koss, vous avez dit que les participants aux Jeux Olympiques ont sûrement un rôle important à jouer en servant de modèles pour les enfants. J'en conviens, mais je pense que les enfants regardent tout autant le sport professionnel. Je pense que les athlètes professionnels ont une responsabilité tout aussi grande à l'égard des enfants. Je me demande si vous collaborez avec les athlètes professionnels du monde et travaillez avec eux.

M. Johann Koss: Je pense que c'est une grande question. Nous transmettons assurément le message aux sportifs professionnels, étant donné qu'ils participent de plus en plus aux Jeux Olympiques. Dans un sens, certains de nos ambassadeurs sont considérés comme des athlètes professionnels dans notre pays ainsi qu'aux États-Unis.

Je pense que c'est un aspect important à signaler, parce que nous voulons davantage établir la communication avec les athlètes professionnels. Nous aimerions concevoir des programmes internationaux avec eux comme modèles, leur montrer l'importance du sport et du jeu pour les enfants et insister sur la valeur du sport chez les jeunes, pour que les professionnels puissent devenir de précieux porte-parole pour les enfants dans le monde.

M. Inky Mark: C'est assez curieux, parce que beaucoup d'athlètes professionnels se sont fait connaître aux Jeux Olympiques. Ils ont d'abord participé à ces jeux et je suis heureux de vous entendre.

Merci.

Le président: Madame Phinney.

Madame Beth Phinney (Hamilton Mountain, Lib.): Pour faire suite à ce que M. Mark a dit, j'aimerais savoir comment appuyer votre cause. Beaucoup d'écoles en Ontario n'offrent pas de cours d'éducation physique—du moins je pense que c'est le cas. Si nous ne favorisons pas nous-mêmes le sport, comment pouvons-nous aider ou encourager quelqu'un d'autre à le faire? Vous devriez peut-être nous dire que nous devrions offrir des cours d'éducation physique dans nos écoles. Je ne sais pas si c'est seulement le cas en Ontario, mais...

M. Inky Mark: Ce n'est pas un cours obligatoire dans beaucoup de provinces.

Madame Beth Phinney: Même à l'école primaire, les enfants ne font pas de sport. Ils n'en feront sûrement pas plus une fois arrivés au secondaire.

L'organisme sur les mines terrestres organise une grosse soirée le vendredi 30 novembre, et je me demande ce que vous aimeriez que nous fassions pour vous.

Nous pouvons sûrement demander à l'ACDI ou au ministère des Affaires étrangères de verser plus d'argent, mais chaque député à une circonscription. Y a-t-il déjà un projet, ou êtes-vous encore en train de travailler dans l'Utah? Avez-vous un programme que nous pourrions faire connaître dans nos circonscriptions en l'annonçant dans le bulletin parlementaire que nous distribuons quatre fois par année? Pouvons-nous aider d'une façon quelconque?

M. Johann Koss: Je vais vous donner une partie de la réponse et Anne pourra vous donner l'autre, parce que ce que vous mentionnez est fantastique.

Premièrement, nous pouvons tous aider en convainquant chacun que le sport et le jeu sont importants pour tous . Ce n'est pas seulement important pour les enfants et les jeunes—ceux qui nous intéressent plus particulièrement—mais c'est important pour tous. C'est important pour notre bien-être physique. Cela va nous permettre d'économiser d'énormes sommes d'argent dans nos budgets de santé.

• 1310

En me rendant ici aujourd'hui, je lisais dans le journal que la province de l'Ontario va fermer 85 piscines publiques. Cela me préoccupe, parce que nous ne nous rendons pas compte de l'importance de l'activité physique dans notre pays. Nous devons en être conscients, parce que cela pourrait nous aider à prévenir plusieurs maladies et plusieurs maux dans l'avenir. Cela est incroyablement important et c'est là la base.

Tous ceux qui sont autour de cette table pourraient répandre le message à savoir qu'ils n'ont peut-être pas la plus grande expérience en matière de sport et de loisirs, mais que nous devons tous participer, que nous devons tous y consacrer davantage de temps et qu'il faut donner aux enfants davantage d'occasions d'être actifs. Cela est incroyablement important, parce qu'un jeune enfant qui aura vécu une expérience positive dans le sport continuera à le pratiquer le reste de sa vie. Ces activités l'éloigneront de la délinquance, des drogues légales ou illégales et lui permettront de pratiquer une activité sportive tout au long de sa vie.

Pour ce qui est de nos aspirations précises, nous voulons obtenir l'appui de votre comité afin de créer un réseau plus solide au Canada. Nous voulons élargir nos activités en ayant recours à des programmes d'éducation. Nous souhaiterions lancer un projet d'activité d'apprentissage mixte d'un bout à l'autre du Canada. Mais nous voulons aussi aider les personnes défavorisées au Canada. Nous nous sommes intéressés aux Premières nations ainsi qu'à certains programmes urbains. Je pense qu'il est vraiment important de cibler ces objectifs.

Ceci étant dit, je vais céder la parole à Anne.

Mme Anne Peel: Il n'y a pas grand-chose à ajouter. Nous en sommes toujours à l'étape du développement, mais nous voulons aller de l'avant. Nous collaborons avec l'Aboriginal Sports Circle et avec d'autres représentants des Premières nations afin de développer un programme qui pourrait être mis en place dans les communautés autochtones, soit sur les réserves, à l'extérieur des réserves, et dans les communautés urbaines. Nous sommes en train de mettre en place un programme à Edmonton où il y a une école secondaire autochtone. Le travail se poursuit et nous espérons pouvoir lancer ce programme au printemps.

Pour ce qui est de la programmation scolaire, nous espérons pouvoir offrir une solution intégrée. Nous collaborons avec l'ASEPO, l'Association pour la santé et l'éducation physique de l'Ontario pour disséminer l'information dans les écoles de l'Ontario. Comme je l'ai déjà dit, nous espérons pouvoir démarrer à l'automne 2002.

Le président: Juste avant de passer à Serge, si les membres de notre comité le souhaitent et s'ils croient qu'il y a lieu d'appuyer et de recommander Olympic Aid, nous pourrions rédiger une motion qui pourrait être transmise aux ministres appropriés pour qu'ils puissent la considérer.

Serge.

[Français]

M. Serge Marcil (Beauharnois—Salaberry, Lib.): Merci, monsieur le président.

J'en ferais la proposition. Nous appuyons évidemment cet organisme qui joue un rôle fondamental. Au niveau de la planète, c'est nouveau, mais il y a déjà beaucoup de projets en marche à ce niveau-là.

Je tiens à féliciter M. Koss et Mme Peel, particulièrement M. Koss. J'ai eu la chance de le rencontrer à Lausanne lors d'une rencontre du conseil d'administration de l'Agence internationale antidopage. Il représente, je crois, les athlètes olympiques au sein de cette agence. Je peux vous dire que son appui pour le Canada, donc pour Montréal, a été indéfectible. C'est un athlète exemplaire qui a gagné, non seulement une médaille d'or, mais plusieurs médailles d'or en Norvège. Heureusement pour nous, il est maintenant Canadien puisqu'il a épousé une Canadienne.

Je tiens absolument à ce que cette organisation puisse prendre de l'expansion dans le monde. Évidemment, afin d'y arriver, cet organisme a besoin l'appui de tous les pays, en commençant par le Canada. C'est donc pour cette raison, monsieur le président, que j'en fais la proposition.

Je voudrais maintenant poser une question. J'ai eu l'occasion de travailler également en éducation. J'y ai passé 20 ans de ma vie et ce, surtout au Sénégal. Je voudrais donc savoir si votre organisme peut appuyer des programmes de sports-études pour des pays comme le Sénégal, le Ghana ou tout autre pays africain, des programmes qui permettraient justement de réintégrer à l'école publique, à l'aide du sport comme le football ou le soccer, les enfants que l'on appelle chez nous «les enfants mendiants», c'est-à-dire les enfants de la rue.

• 1315

[Traduction]

M. Johann Koss: Ce que vous venez de dire est extrêmement important et je suis tout à fait d'accord avec vous. Ainsi par exemple, lorsque nous visitons un pays nous cherchons les organismes qui oeuvrent à l'intérieur de ce pays dans le domaine de l'éducation et dans d'autres domaines. Nous recherchons plus particulièrement les organismes des Nations Unies comme le Haut Commissariat pour les réfugiés, l'UNICEF et d'autres, et nous cherchons à établir des liens de collaboration et à apporter un complément à ce qu'ils font déjà. Nous ne cherchons pas à prendre le contrôle d'activités déjà existantes parce que certains organismes répondent à des besoins particuliers. Nous voulons leur offrir une aide complémentaire et les aider à mettre en place une approche plus holistique. C'est là notre objectif primordial.

Grâce à nos programmes sur le terrain, là où nous avons introduit le sport dans le système scolaire, nous avons constaté une réduction du taux de décrochage de plus de 30 p. 100 chez les élèves de la première à la sixième année en Érythrée et en Angola. Cela semble avoir coïncidé avec l'introduction d'activités physiques agréables. Cela incite les enfants à rester à l'école.

En principe, nos études confirment que les enfants veulent davantage aller à l'école s'ils y ont du plaisir. Cela est en fait incroyablement important, parce que nos programmes intègrent cette notion dans le système d'éducation. Il s'agit en fait d'un incitatif.

Dans les autres études que nous avons consultées—nous n'avons pas participé à ces recherches, mais nous en avons compilé un résumé—nous avons constaté que le rendement scolaire s'améliore lorsque les enfants peuvent participer à des activités sportives et récréatives à l'école. Il s'agit donc d'un outil très simple qui favorise la progression vers de plus hauts niveaux. Nous avons certainement besoin dans nos communautés d'un système d'éducation de plus haut niveau qui permettra aux enfants d'être plus informés, plus performants, plus rapides et plus ambitieux. L'activité physique leur permettra d'atteindre ces objectifs. Comme nous l'avons constaté grâce à nos recherches, les étudiants qui n'ont pas accès à ces activités éprouvent des problèmes de compréhension dans les matières telles les mathématiques, la physique, les langues et d'autres matières importantes.

J'espère que cela répond à votre question.

[Français]

Le président: Merci, Serge.

[Traduction]

Hélène Scherrer et nous passerons ensuite à M. Lanctôt.

[Français]

Mme Hélène Scherrer (Louis-Hébert, Lib.): Moi aussi, je ne peux faire autrement que vous féliciter. Quand j'entends parler d'initiatives comme celles-là, j'ai toujours une petite pointe de jalousie en pensant que j'aurais pu avoir cette idée. Il me semble que c'était facile et qu'il suffisait d'y penser. Je me demande toujours comment il se fait que je n'y ai pas pensé. Donc, je vous encourage beaucoup.

Dans votre document, on met un peu en parallèle le mouvement olympique et votre organisme, Olympic Aid. Je trouve ça un peu paradoxal parce que le mouvement olympique est très loin de ce que vous faites actuellement. Le mouvement olympique, c'est la recherche de l'excellence, la reconnaissance de l'excellence et la création de héros. C'est pratiquement une entreprise commerciale. Je ne suis même pas sûre qu'on parle d'avoir du plaisir aux Jeux olympiques, parce qu'il y a peut-être du plaisir seulement pour ceux qui regardent la télévision ou ceux qui gagnent des médailles.

Olympic Aid, c'est le plaisir dans le sport. C'est la socialisation par une activité de base, où il y a très peu d'équipements. C'est vraiment rejoindre les gens, même pour de l'alphabétisation et de l'éducation. L'un est à une extrémité, et l'autre est à l'autre extrémité.

J'ai le goût de vous demander comment vous vous rejoignez. Comment peut-on mettre les deux ensemble? On parle de reconnaissance des héros. Je suis persuadée que dans bien des endroits où vous allez,

[Traduction]

la plupart des jeunes ne connaissent pas Silen Laumann.

[Français]

Souvent, ce n'est pas parce qu'elle est là. C'est parce que quelqu'un y pense et y croit. Comment les recrutez-vous? Comment le mouvement olympique peut-il vous venir en aide de façon concrète? Par exemple, récupérez-vous le matériel après les Olympiques? Je ne parle pas du marteau ou du javelot parce qu'il ne s'en utilise pas, mais de choses de base comme des patins, des ballons, de choses qui pourraient venir en aide et que les olympiens jettent peut-être après les avoir utilisées. Je ne sais pas ce qu'ils font du matériel. Lors des Jeux olympiques, il y a beaucoup de dépenses. Êtes-vous capables de récupérer tous les vêtements qui sont portés là-bas? Cela ferait un bien immense.

J'aimerais maintenant qu'on revienne sur la motion qu'on a proposée. Je trouve que c'est très facile de dire qu'on est en faveur d'Olympic Aid et qu'on va adopter une motion. J'aimerais que vous pensiez à quelque chose de petit, mais spécifique. J'aimerais qu'on puisse demander à chaque député de faire une chose très spécifique. Ce sont les petites choses qui comptent. Il ne s'agit pas juste de dire,

[Traduction]

«Je suis d'accord. J'approuve.»

[Français]

Il faudrait envoyer quelque chose de précis et de concret dans chacun de nos comtés.

• 1320

Ça pourrait être du recrutement d'athlètes, par exemple. Ça pourrait être de la sollicitation de gens qui sont prêts à donner du matériel ou des choses semblables. J'aimerais que vous pensiez à quelque chose de spécifique qu'on pourrait demander à des gens de chacun de nos comtés de faire. L'effort de 300 députés dans leurs comtés peut représenter quelque chose de vraiment important en bout de ligne.

[Traduction]

M. Johann Koss: Merci beaucoup madame Scherrer. Vous venez de nous donner un très grand appui en tant qu'organisme et à titre individuel. Nous apprécions vos commentaires et ceux de vos collègues à cet égard, parce que cela nous encourage. Je vais essayer de répondre à toutes les questions que vous nous avez soumises, parce qu'il y en avait un certain nombre. J'espère que je les ai toutes bien notées.

Premièrement, le Mouvement olympique va au-delà de ce que vous voyez à la télévision et c'est là la mission d'Olympic Aid. Nous voulons que tous les enfants aient cela à l'esprit tout au long de leur vie. Le Mouvement olympique va au-delà de la notion d'excellence. Il signifie la collaboration, l'esprit sportif et la paix. Il signifie aussi rêves et espoir.

Prenons mon exemple. Lorsque j'étais enfant, j'étais un garçon talentueux qui a eu la possibilité de pratiquer son sport. J'ai eu une chance extraordinaire. Je rêvais des Olympiques et je voulais y participer, mais je n'ai jamais pensé que ce rêve se réaliserait. À cet égard, je me souviens de toutes les chances qui m'ont été offertes lorsque j'étais enfant afin que je puisse poursuivre mon rêve et mes objectifs. C'est ce que nous cherchons à redonner en tant qu'athlètes.

Vous avez demandé comment Silken Laumann peut être reconnu en Érythrée. Je vous dirai que personne n'avait la moindre idée de qui était Silken Laumann. Ils ne connaissaient même pas ce qu'était le sport de l'aviron. Ils ne connaissaient pas Johann Koss et n'avaient pas de mots dans leur vocabulaire pour traduire patinage de vitesse. Mais ils savent ce qu'est un champion olympique et il est étonnant de voir comment cela les fascine. Ils savent aussi qu'il est important que nous allions chez eux pour mettre en place un programme qui sera accessible en permanence et qui restera en place lorsque nous serons partis. Les athlètes peuvent leur transmettre quotidiennement ce rêve et cet espoir en sachant que cela aura changé leur vie, peut-être pas sur le champ, mais demain, après demain ou la journée qui suivra.

Nous utilisons beaucoup d'équipements, comme vous l'avez mentionné. Nous utilisons des sports très simples. Nous favorisons cinq sports. Le soccer est très important parce que ce sport est très apprécié. Le basketball est très important tout comme le sont le volleyball, les sports de piste et pelouse et le netball un sport du Commonwealth qui est aussi très populaire. Nous encourageons aussi les sports traditionnels. Nous cherchons à encourager ces gens à promouvoir leurs propres sports traditionnels.

Pour ce qui est de l'équipement, il nous faut vraiment mettre en place un système qui favorisera la prise en charge par la communauté. Cela ne se fait pas sur une base individuelle. Lorsque nous allons dans un camp ou dans un village ou dans tout autre endroit, nous formons un conseil des sports. Ce conseil est constitué de personnes représentant tous les éléments de la communauté—l'origine ethnique, l'appartenance religieuse, les hommes, les femmes et les personnes handicapées. Le conseil les inclut tous. Chaque communauté doit former son propre conseil qui sera responsable de l'équipement et qui veillera à ce qu'il ne soit pas revendu. Un des gros problèmes auquel il nous a fallu faire face—ce n'est plus le cas maintenant—lorsque nous fournissions de l'équipement avait trait au fait qu'il fallait empêcher que l'équipement soit revendu pour être utilisé ailleurs. Nous voulions que les enfants de cette communauté puissent s'en servir.

Nous montrons aux entraîneurs comment utiliser l'équipement pour qu'ils puissent eux-mêmes donner de la formation et mener des activités avec les enfants tous les jours. Quand nous nous rendons quelque part et acceptons de prendre une responsabilité, nous y demeurons pendant trois ans pour travailler avec nos bénévoles. Durant ces trois ans, nous formons près de 200 entraîneurs locaux. Ce sont eux qui prendront la relève et continueront d'en assumer la responsabilité.

En réponse à votre question, je ne puis vous dire à quel point il importe d'avoir de l'équipement. Toutefois, nous sommes constamment confrontés au problème du transport. Nous aimerions amasser des fonds, acheter de l'équipement et essayer de le livrer. Donc, d'une part, il faut régler la question de l'équipement et, d'autre part, la question du financement. Le transport de matériel jusque dans un pays coûte toujours quelque chose. Ainsi, il faut payer des redevances douanières, il faut payer le transport, la sécurité et ce ne sont là que quelques exemples. Donc, en plus de recevoir de l'équipement, nous aimerions aussi obtenir des fonds.

• 1325

L'autre question qui nous préoccupe énormément est la source de l'équipement que nous achetons. En effet, nous voulons vraiment favoriser la croissance économique du tiers monde. Il faut aussi aider ces pays à se doter de circuits de distribution qui leur permettront d'acheter de l'équipement chez eux et de stimuler l'économie locale. En réalité, nous importons très rarement de l'équipement. Nous le faisons actuellement parce que nous avons, dans le secteur manufacturier, des partenaires qui nous donnent l'équipement. Par contre, nous exigeons l'assurance que ces produits ont été fabriqués et payés dans ces pays.

Le président: Monsieur Koss, je vous remercie.

Nous avons l'incroyable chance d'accueillir parmi nous aujourd'hui la secrétaire parlementaire de la ministre de la Coopération internationale.

Madame Jennings, vous avez la parole.

[Français]

Mme Marlene Jennings (Notre-Dame-de-Grâce—Lachine, Lib.): Merci beaucoup, monsieur le président. Merci beaucoup de vos présentations.

J'aimerais d'abord dire que je viens d'une famille très sportive. Tous les sports que vous avez mentionnés, sauf le netball, sont des sports pratiqués dans ma famille. Ma collègue a parlé des jeunes, et d'autres ont mentionné qu'il n'y avait plus de programmes d'éducation physique ou de sport dans les écoles primaires et dans certaines écoles secondaires de certaines provinces. C'est exact.

Toutefois, parce que le bénévolat est quand même une valeur canadienne, on voit beaucoup de programmes de sport, beaucoup d'équipes de sport amateur, que ce soit le hockey, le soccer, le volley-ball ou le basket-ball, et vous avez mentionné les aspects positifs de cela.

J'ai deux questions. Ma collègue a dit ce que nous pouvions faire. Quant à Beth Phinney, qui est maintenant partie, elle a mentionné que chaque député a droit à un envoi collectif qui est livré dans chaque maison de son comté quatre fois par année. Avec mon envoi collectif, j'ai commencé à faire un genre d'historique des organismes communautaires de mon comté pour leur donner un peu de visibilité.

Si on croit que les communautés locales au Canada pourraient offrir certaines choses, c'est peut-être par nos envois collectifs qu'on peut lancer l'appel. C'est la première chose.

Deuxièmement, vous avez parlé des programmes dans les pays qui appuient les sports, et vous avez mentionné Salt Lake City, en Utah. Vous parlez des

[Traduction]

programmes urbains. Si l'on veut mettre sur pied de pareils programmes au Canada, c'est probablement là qu'il faudra le faire, en effet, je ne suis pas sûre que vous allez obtenir l'appui des gouvernements provinciaux. En tant que Canadiens, vous savez tous deux que les études pré-universitaires sont de compétence provinciale. Je ne suis pas certaine que vous allez obtenir une aide financière pour aider ces établissements d'enseignement à offrir à nouveau des programmes de sports. J'ai l'impression que vous allez devoir faire directement appel aux collectivités, en passant par les programmes urbains.

Je connais Toronto, je connais Montréal et je sais que de merveilleux programmes urbains profitent aux enfants qui sont les plus défavorisés sur le plan socioéconomique. Fait plutôt intéressant, des programmes sont aussi offerts par les guides, entre autres. Dans ma circonscription, les guides ont mis sur pied un groupe qui cible les jeunes musulmanes auxquelles leur religion interdit de participer à des sports mixtes ou de fréquenter des écoles mixtes. Les guides intègrent les sports dans leur programme. Elles ont négocié des ententes avec les centres communautaires locaux de manière à ce que ces filles puissent utiliser les centres, les gymnases, les piscines et ainsi de suite sans qu'il y ait des garçons présents.

Je vais m'arrêter ici, mais nous envoyons dans chaque foyer canadien un bulletin parlementaire. On nous permet d'en envoyer quatre par année. Comment peut-on les utiliser pour vous aider?

• 1330

M. Johann Koss: Tout d'abord, je vous remercie beaucoup de nous aider ainsi parce que nous aimerions vraiment sensibiliser plus de Canadiens à l'importance de notre programme. Ce serait absolument fantastique de pouvoir envoyer de l'information ici, dans les envois collectifs.

Nous demanderions essentiellement aux Canadiens de nous aider à réaliser trois objectifs environ. Le premier serait de les amener à réfléchir sur l'importance du sport, des loisirs et du jeu pour eux. Ensuite, nous aimerions qu'encore plus de Canadiens se portent volontaires pour participer à des activités sur le terrain. Nous aimerions que des gens se portent bénévoles. Nous les formerions et nous les enverrions à l'étranger. Ce serait vraiment merveilleux. Le troisième objectif est quelque chose que je dois constamment dire, mais que je suis toujours triste d'avoir à le dire. Nous n'aurons jamais assez d'argent pour rejoindre tous les gens des quatre coins du globe. Il faudra faire des levées de fonds. Ce qui importe pour nous, c'est de pouvoir financer nos programmes et d'obtenir ce genre d'appui et d'engagement.

Voilà donc nos trois objectifs. Si nous pouvions diffuser l'information par vos envois collectifs, ce serait vraiment fantastique. Nous en serions ravis.

Le président: Monsieur Koss, je vous remercie.

Nous allons maintenant passer aux questions de M. Lanctôt et de M. Mark. Nous examinerons ensuite une ébauche de motion que le greffier est en train de préparer pour Serge. Si le comité est prêt à l'adopter, nous pourrons alors, avec un peu de chance, aller de l'avant.

[Français]

Monsieur Lanctôt

M. Robert Lanctôt: Merci.

Monsieur Koss, j'ai beaucoup mieux aimé votre réponse que l'intervention de la secrétaire parlementaire. Elle parlait d'utiliser les envois collectifs pour soumettre vos programmes à des Canadiens. Je comprends bien que le but de votre organisme est d'obtenir des ressources et du financement, et même du capital humain avec des bénévoles pour pouvoir aider des gens démunis ou en voie de développement. Cependant, on a déjà des ministères ici, ainsi que dans les provinces et au Québec, et je pense qu'on est capables de s'occuper de nos choses, même s'il nous manque beaucoup de ressources, que ce soit au Québec ou au Canada.

J'apprécie beaucoup votre réponse parce que vous avez remis en perspective ce dont vous avez besoin en matière d'aide. Je savais que vous étiez norvégien, mais je ne savais pas que vous étiez aussi canadien, et je vous en félicite. Par contre, j'espère que vous êtes déjà au courant qu'on a ici des francophones, des anglophones et des allophones.

J'aimerais savoir quelles démarches vous faites pour aller chercher aussi des athlètes, des entraîneurs et des bénévoles francophones au Québec. Est-ce que vous avez déjà fait des démarches à cet égard, ou si votre organisme est encore trop nouveau pour cela?

[Traduction]

M. Johann Koss: En fait, nous tenons beaucoup à recruter des bénévoles des régions francophones du Canada, particulièrement du Québec. Il y a des francophones dans divers pays d'Afrique. Nous ne pouvons pas y assurer une présence sans l'aide d'entraîneurs francophones. En réalité, nous avons beaucoup besoin d'entraîneurs francophones. Nous avons besoin de bénévoles en Côte d'ivoire, au Bénin et dans d'autres pays francophones, parce que nous savons que la seule façon d'obtenir des résultats dans ces pays est de travailler en français. Par conséquent, si vous pouvez nous aider à pressentir certains entraîneurs francophones, monsieur Lanctôt, nous en avons un besoin pressant.

J'ai justement faxé une lettre hier à Gaétan Boucher, un ami à moi qui est patineur de vitesse. Je lui ai demandé de m'aider à recruter plus d'entraîneurs francophones. Il ne m'a pas encore répondu, mais j'espère avoir de ses nouvelles très bientôt.

[Français]

M. Robert Lanctôt: Êtes-vous aussi entré en contact avec Richard Legendre, le ministre du Sport au Québec? Non?

[Traduction]

M. Johann Koss: Non, désolé.

Le président: Monsieur Koss, M. Lanctôt est un ami très proche du ministre responsable du sport au Québec. Manifestement, il vient de vous offrir son aide, ce qui est fantastique.

Monsieur Mark.

M. Inky Mark: Merci, monsieur le président. Dans le cadre du travail que vous faites dans les pays africains et d'autres pays en développement, j'aimerais savoir quel rapport vous entretenez avec les gouvernements et médaillés olympiques de ces pays et quel soutien vous recevez d'eux. De toute évidence, ils participent au mouvement olympique puisque la plupart des pays du monde le font.

• 1335

M. Johann Koss: Je vous suis reconnaissant d'avoir posé la question, car elle est effectivement très importante.

Nous travaillons en collaboration avec les héros olympiques de chaque pays dans leur pays respectif. Il est extrêmement important de le faire.

Si vous avez deux minutes, j'aimerais vous raconter une histoire. Haile Gebreselassie est le plus grand héros d'Afrique. Ce coureur éthiopien a remporté deux médailles d'or. Il a gagné le demi-marathon en établissant un record mondial il y a quelques semaines seulement. Quand il est revenu de Sydney, l'an dernier, plus d'un million de personnes l'attendaient dans les rues d'Addis-Abeba pour l'accueillir et le féliciter d'avoir décroché la médaille d'or en Australie. Il est l'un de nos plus chauds partisans et c'est lui qui sera le fer de lance de notre programme de vaccination et de prévention du VIH en Éthiopie. Nous ne pourrions avoir meilleur modèle pour aborder le sujet. Les Éthiopiens sont suspendus à ses lèvres. La réponse est donc qu'effectivement, nous faisons appel aux héros locaux.

Quant aux gouvernements, notre travail se fait par leur intermédiaire. Prenez l'exemple du Ghana. Nous passons par le ministère ghanéen de la Santé et le ministère de la Jeunesse et des Sports pour réaliser certains volets de notre programme. Côté financier, nous ne recevons pas de fonds du gouvernement du Ghana, mais celui-ci contribue à l'infrastructure matérielle et à d'autres composantes du genre au pays. Nous tenons à encourager et à intensifier ce partenariat, parce que le Ghana sera le premier pays dans lequel nous fonctionnons en partenariat. Nous souhaitons multiplier ce genre de partenariat, particulièrement pour ce qui est du programme des sports et de la santé.

Le président: Madame la secrétaire parlementaire, vous aviez une courte intervention à faire.

[Français]

Mme Marlene Jennings: Merci, monsieur le président.

J'ai bien compris quand ma collègue Mme Phinney, la dame blonde qui était au bout de la table, vous a parlé des coupures au niveau de l'éducation ici, au Canada. Elle a parlé particulièrement de l'Ontario. Votre réponse a été que vous étiez conscients de la situation et que vous tentiez de travailler au moyen de programmes à l'intérieur de la ville, d'inner-city programs. Vous avez bien mentionné un genre de projet-pilote dans les écoles de l'État du Utah et vous avez mentionné un deuxième État. Donc, je ne me suis pas trompée.

Un volet consiste à tenter d'augmenter la visibilité et la conscience des gens dans des pays qui sont des partenaires, comme les États-Unis et le Canada, de l'importance du sport et des loisirs dans l'éducation. J'ai bien compris. Après l'intervention de mon collègue, j'ai pensé que j'avais peut-être mal compris.

[Traduction]

Le président: Il faudra que votre réponse soit courte. Nous commençons à manquer de temps.

M. Johann Koss: Nous sommes tous d'accord, je crois, qu'il existe des interconnections. Ce qu'accomplit le programme d'éducation en réalité c'est ce que nous voyons. Nous souhaitons encourager les enfants à faire plus d'activité physique, mais nous souhaitons aussi les sensibiliser aux enfants défavorisés d'autres pays. Nous souhaitons éveiller chez eux de l'empathie et une conscience. C'est objectif est très important au Canada et il a l'avantage de mieux faire connaître notre organisme par la même occasion.

Comme vous le savez, l'éducation relève des gouvernements provinciaux au Canada, et ce sont dans les domaines du sport et des loisirs qu'ont été effectuées les compressions les plus grandes. En tant qu'athlète vivant au Canada, il me semble que reléguer le sport au dernier rang des priorités est une grave erreur. Je peux maintenant le dire et je ne me gênerai pas. Je n'arrive pas à croire que les provinces ne voient pas les avantages, pour les communautés, à garder ces programmes intacts, ils sont très importants.

Le président: Madame Augustine.

Mme Jean Augustine (Etobicoke—Lakeshore, Lib.): Je vous remercie, monsieur le président.

Le président: Avant de vous laisser poser votre question, excusez-moi, mais pourriez-vous me rappeler le nom de l'organisme dont vous êtes directrice, l'organisme des Nations Unies qui se réunit chaque année à New York pour discuter des jeunes du monde. Quel est son nom encore?

Mme Jean Augustine: Je suis membre de deux organismes des Nations Unies: l'Inter-American Parliamentary Group on Population and Development et l'Action mondiale des parlementaires, un groupe qui, je le répète, s'intéresse de très près à ce projet.

• 1340

Monsieur le président, la toute première fois que j'ai rencontré Johann, c'était dans un immense auditorium empli de Canadiens d'origine érythréenne. L'atmosphère était très effervescente, très dynamique. À mon arrivée, j'ai vu cet homme Blanc assis dans la première rangée parmi tous ces Canadiens d'origine érythréenne. Ils le traitaient pratiquement comme un dieu. Je n'avais aucune idée de l'identité cet homme. J'ai eu l'honneur d'être assise à ses côtés. Bien sûr, je me suis déjà trouvée auprès de grands athlètes sans les connaître, mais cette fois, j'ai compris pourquoi ces Canadiens d'origine érythréenne tenaient M. Koss et le travail de son organisation pour l'Érythrée en si haute estime.

Ne pourrions-nous pas exploiter le potentiel des organismes communautaires, s'ils nous permettent de rejoindre des groupes nigérians, ghanéens, sans oublier ceux des Caraïbes, dont je suis originaire, et qui resteront toujours mes préférés. Bon nombre de ces organismes se cherchent une place, ils veulent s'impliquer.

Nous nous préoccupons beaucoup des jeunes de nos milieux. Beaucoup sont de grands adeptes de basket-ball, de soccer ou d'autres sports. Si nous voulons former des entraîneurs, trouver des instructeurs et d'autres ressources, il devrait y avoir moyen de mettre ces organismes communautaires à contribution, d'exploiter leur énergie. Je suis convaincue que les jeunes Noirs qui déambulent dans les rues de Toronto, s'ils avaient l'occasion de d'encadrer une équipe, seraient prêts à y consacrer du temps et à accompagner les jeunes dans certains pays d'Afrique.

Monsieur le président, peu importe comment les choses évolueront, j'aimerais pouvoir aider, qu'il s'agisse de trouver un moyen d'établir un contact avec ces organismes communautaires ou d'inviter des jeunes à assister à une réunion où Olympic Aid viendrait leur parler du projet et leur faire rencontrer des gens.

Le président: C'est très bien, Jean. J'en prends bonne note.

Vouliez-vous réagir à cela?

Mme Anne Peel: Je veux simplement vous remercier sincèrement de votre offre. C'est fantastique. À Toronto, nous commençons à peine à travailler avec les jeunes de Lawrence Heights et de Flemingdon Park. Nous avons déjà établi des contacts avec le South African Social Development Council pour ces projets, mais tout n'est encore qu'à un stade très embryonnaire. Votre aide serait donc grandement appréciée, notamment pour trouver du financement. Ce serait merveilleux. Je vous remercie.

Le président: Avant de passer la parole à Serge, qui veut proposer une motion, n'aviez-vous pas une brève question, monsieur Lanctôt?

[Français]

M. Robert Lanctôt: Je veux qu'on m'explique quelque chose. Monsieur Koss, vous dites qu'au Canada, on a beaucoup d'influence au Québec, mais il faut tenir compte des juridictions et faire attention. J'ai aimé votre première réponse, mais j'ai moins aimé la deuxième.

Ici, au Canada et au Québec, l'éducation est de compétence exclusivement provinciale. Lorsque vous parlez d'aller à l'extérieur, et donc à l'étranger, je suis complètement d'accord sur votre programme. C'est ce que j'avais aimé et compris de votre première intervention. Dans votre deuxième intervention, vous disiez qu'on devait aller faire de l'éducation au Québec. À ce moment-là, je ne suis plus d'accord sur votre programme.

Si vous voulez faire accepter un programme comme celui-là au Québec, j'espère que... Vous m'avez dit que vous n'aviez pas encore rencontré le ministre de l'Éducation et le ministre du Sport du Québec. Il ne s'agit plus seulement des sports, mais aussi de l'éducation. Donc, on ne parle plus d'une compétence partagée. On parle de l'éducation qui est une compétence exclusivement provinciale. Donc, j'espère que vous allez me répondre et que vous allez rencontrer les ministres québécois pour que je puisse accepter une proposition comme celle que vous allez faire.

[Traduction]

Le président: Je vous prierais de répondre très brièvement, monsieur Koss, car je suis très content que l'on puisse peut-être adopter une résolution aujourd'hui.

M. Johann Koss: Je voudrais vous remercier de votre invitation. Je vais faire part de ma proposition au ministre du Sport du Québec. Comprenez que nous faisons...

[Français]

M. Robert Lanctôt: C'est qu'il y a un autre volet que je ne connaissais pas et qui est important.

M. Johann Koss: Oui, oui.

[Traduction]

Je veux seulement dire que nous ne ferons jamais rien sans le concours des organismes déjà existants, parce que cela ne serait pas possible. Nos activités ne peuvent être réalisées que grâce à des partenariats avec des gens très solides qui disposent déjà de programmes similaires.

Le président: Je vous remercie, monsieur Koss.

Serge, avez-vous...

[Français]

M. Serge Marcil: Monsieur le président, j'ai bien compris dès le début que notre démarche à nous serait davantage d'appuyer Olympic Aid dans ses interventions dans des pays en voie de développement par le biais du sport. À ce moment-là, il s'agit de donner un souffle nouveau. C'est également dans ce sens-là que je veux faire une proposition. Je comprends bien que chaque gouvernement est responsable de ces champs d'intervention au niveau de l'éducation et du sport.

• 1345

Vous comprenez bien la dynamique qu'il y a entre le Bloc québécois et le Parti libéral du Canada. Même si nous sommes tous les deux des Québécois, nous avons deux options différentes.

La résolution, monsieur le président, serait celle-ci:

    Que le Sous-comité sur l'étude du sport au Canada du Comité permanent du patrimoine canadien appuie l'organisme Olympic Aid dans sa mission et dans l'atteinte de ses objectifs et recommande au Secrétaire d'État au sport amateur d'entreprendre les démarches nécessaires auprès des différents ministères canadiens pertinents afin d'obtenir de leur part des gestes concrets et positifs en faveur de Olympic Aid.

C'est à la fois général et spécifique. On ne demande pas au secrétaire d'État au Sport amateur d'obtenir de l'argent. C'est qu'il y a plusieurs ministères qui interviennent dans ce secteur, que ce soit le ministère des Affaires étrangères ou le ministère de la Coopération internationale.

Est-ce bien compris?

[Traduction]

Le président: Je ne sais pas si nous réussirons à adopter cette résolution aujourd'hui, mais nous allons essayer de le faire.

À mon avis, il est très important que des ministères comme l'ACDI, qui ont des responsabilités internationales, s'associent à cette résolution. En d'autres mots, ce n'est pas Patrimoine qui devrait en être le protagoniste, mais plutôt Mme Minna, de la Coopération internationale. Selon moi, c'est elle qui devrait piloter cette résolution, si nous voulons avoir le plus d'impact possible, vu que la première responsabilité de notre Secrétaire d'État au sport amateur est la pratique du sport au Canada, alors que Olympic Aid a plutôt une fonction internationale.

Je m'en remets à notre secrétaire parlementaire.

Mme Marlene Jennings: Vous avez raison, et elle devrait également inclure les Affaires étrangères, qui ont également une responsabilité quant à l'ACDI. Toutefois, comme nous l'ont dit M. Koss et Mme Peel, le programme canadien comporte un volet canadien en plus d'un volet international. Il est possible que le Secrétaire d'État au sport amateur et la ministre de Patrimoine canadien aient également un rôle à jouer à cet égard.

Le président: Bien sûr, ils auront un rôle à jouer. Je ne fais que souligner qu'il ne faut pas exclure les autres de la résolution.

Mme Marlene Jennings: Non, bien sûr que non.

Le président: Il faut les inclure.

Mme Marlene Jennings: Nous devrions préciser les ministères concernés...

Le président: J'engloberais également le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, parce qu'en tant que députés, nous devons vraiment nous efforcer de faciliter l'accès de jeunes Autochtones aux sports. Nous avons aujourd'hui surtout parlé des jeunes de l'extérieur du Canada, mais il reste que de nombreux enfants vivant sur les réserves du Canada méritent qu'on leur accorde une attention spéciale dans le domaine du sport, comme Mme Peel l'a si bien dit à quelques reprises dans ses réponses.

Il ne nous reste que quelques minutes. Pourrions-nous modifier cette motion dès maintenant?

[Note de la rédaction: Inaudible]

M. Serge Marcil: ...

Le président: D'accord.

Soit dit en passant, je tiens à souligner, à la lumière de toutes mes années d'expérience sur la Colline, que la réunion que nous tenons aujourd'hui—où nous parlons de paix, d'enfants et de redonner aux jeunes confiance en la vie—a toute sa raison d'être si l'on pense que pendant que nous sommes ici à discuter, des bombes explosent dans de nombreuses régions du monde où les enfants s'intéressent plus aux fusils qu'aux sports.

• 1350

Si le Canada pouvait donner à Olympic Aid un véritable regain d'énergie, je crois que nous apporterions beaucoup à notre pays qui peut s'ennorgueillir du rôle prépondérant qu'il joue depuis longtemps dans le domaine du maintien et de l'avancement de la paix. J'espère donc que nous pourrons adopter cette résolution dès aujourd'hui. Ce serait là tout un exploit.

[Français]

Le président: Monsieur Lanctôt, avez-vous une autre question?

M. Robert Lanctôt: Oui, parce que j'espère qu'on va sortir d'ici avec une résolution unanime.

J'ai aimé la façon dont M. Marcil a rédigé la résolution, mais vu l'ampleur de cette situation, je dois lui faire ajouter les mots «dans le respect des compétences des provinces» si on peut avoir l'unanimité et faire bouger quelque chose. Je peux vous dire que si on ajoute ces mots, ce sera unanime.

Le président: Ce comité-ci a toujours respecté toutes les régions et toutes les provinces. Il n'y a pas de problème.

Monsieur Marcil.

M. Serge Marcil: Il y a une chose, monsieur le président. On identifierait dans la proposition l'ACDI et le ministère des Affaires étrangères, de même que Patrimoine Canada, parce qu'on vise...

[Traduction]

Le président: Oui, ainsi que le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien.

[Français]

M. Serge Marcil: Oui. Deuxièmement, je ne vois aucun problème à l'ajout des mots «dans le respect des compétences des provinces».

[Traduction]

Le président: D'accord.

Mme Hélène Scherrer: Pourrions-nous parler d'un tout petit détail...

Le président: Bien sûr, allez-y.

Mme Hélène Scherrer: Mme Peel vient tout juste de dire à propos des...

[Français]

les gestes concrets?

[Traduction]

Elle demandait si cela...

[Français]

M. Serge Marcil: Je vais modifier ça.

Mme Hélène Scherrer: Tu vas le modifier? Très bien.

[Traduction]

Ce n'était peut-être pas tout à fait assez concret et...

[Français]

Qu'est-ce que tu vas mettre?

M. Serge Marcil: Je vais préciser...

[Traduction]

Le président: Pourriez-vous relire la résolution, Serge?

M. Serge Marcil: Oui.

Le président: Lentement.

M. Serge Marcil: Donnez-moi une minute.

Le président: Les comités qui peuvent se vanter d'adopter une résolution unanime en une heure et demie ne sont pas légion. C'est un beau petit pied de nez à l'exécutif du gouvernement.

Mme Jean Augustine: C'est ce qui arrive lorsque...

[Note de la rédaction: Inaudible]

...une résolution.

Le président: Jamais, Jean. Nous ne ferions jamais chose pareille.

Pendant que nous attendons, je voudrais vous dire, madame Peel et monsieur Koss, combien nous apprécions le travail remarquable que vous avez fait. Nous vous souhaitons la meilleure des chances et nous allons veiller à ce que vous receviez tout l'appui voulu.

Mme Anne Peel: Merci beaucoup de votre appui.

Mme Hélène Scherrer: Puis-je dire quelque chose, monsieur le président?

Le président: Bien sûr, allez-y, Hélène.

[Français]

Mme Hélène Scherrer: Si j'ai bien compris votre intervention, votre plus grand défi est que vous voulez vous servir du sport pour faire en sorte que les communautés se prennent en charge, pour rejoindre les jeunes, pour faire passer d'autres messages.

Le message que vous essayez de transmettre est que le sport étant une activité souvent apolitique et non commerciale, il rejoint tout le monde très facilement et devient quelque chose d'absolument nécessaire. Votre plus grand défi sera de faire comprendre à d'autres pays, comme au nôtre, que le sport n'est pas un luxe, mais une façon de vivre, une philosophie, que le sport peut être une nouvelle mentalité. Ce n'est pas encore nécessairement acquis chez nous, parce que le sport est encore un luxe. On fait du sport quand on a pu combler tous ses besoins essentiels, alors que vous liez le sport à l'atteinte des besoins essentiels en matière de nourriture, de vaccination, de santé. Ici encore, votre plus grand défi sera de rejoindre les politiciens et de leur dire que le sport doit faire partie de la vie des gens, quelles que soient leur origine et leur allégeance politique, qu'ils soient pauvres ou riches. Le défi des pays riches est de faire comprendre aux gens que le sport, ce n'est pas les Olympiques, mais bien l'activité physique de tous les jours. Ce sera le défi maintenant.

[Traduction]

Le président: D'accord, ce que nous ferons...

[Français]

M. Robert Lanctôt: Je trouve un peu malheureux qu'on essaie de rendre politique un organisme aussi apolitique. Vous allez perdre beaucoup d'argent à faire...

Le président: Non, monsieur Lanctôt, elle n'a pas dit une chose politique.

M. Robert Lanctôt: On peut aider les personnes dans des pays autres que la Norvège, le Canada et les États-Unis.

Le président: Je comprends ça...

M. Robert Lanctôt: Mais il manque de ressources et on lui demande de faire cette promotion chez nous. Je trouve qu'il va manquer de ressources.

• 1355

[Traduction]

Le président: Non, Robert, j'ai écouté attentivement ce qu'Hélène a dit et je n'ai jamais perçu de sectarisme politique dans ses propos. À titre de président, je dois être très... Je suis un président objectif. J'en ai toujours eu la réputation, et je ne l'ai jamais entendue dire quoi que ce soit de sectaire. Je ne le permettrais pas.

[Français]

Mme Hélène Scherrer: Au contraire.

[Traduction]

Le président: Bon. Où en êtes-vous, Serge?

Mme Hélène Scherrer: Il est prêt.

M. Serge Marcil: C'est bon, je suis prêt.

Le président: Simplement pour vous donner une idée de ce que nous allons faire, voici notre stratégie pour l'adoption de cette résolution, qui je crois, fait l'unanimité. Nous allons invoquer l'article 31 du Règlement et essayer d'en saisir la Chambre des communes demain. De cette façon, les fonctionnaires de tous ces ministères devront s'occuper de ce dossier, sans plus tarder.

Cela vous convient-il, Jean? Est-ce une bonne idée, à votre avis?

Mme Jean Augustine: C'est une très bonne idée.

Le président: Pourriez-vous user de votre influence sur le whip du gouvernement pour faire une déclaration en vertu de l'article 31 du Règlement à cet égard?

Mme Jean Augustine: Je ferai de mon mieux.

[Français]

Le président: Lisez lentement.

M. Serge Marcil: Marlene pourra traduire tantôt.

    Que le Sous-comité sur l'étude du sport au Canada du Comité permanent du Patrimoine canadien appuie l'organisme Olympic Aid dans sa mission et dans l'atteinte de ses objectifs et recommande au Secrétaire d'État au sport amateur d'entreprendre les démarches nécessaires auprès des ministères canadiens tels les Affaires étrangères, la Coopération internationale, Patrimoine canadien et le ministère des Affaires indiennes et du nord afin d'obtenir de leur part des gestes concrets et positifs en faveur de Olympic Aid, le tout dans le respect des champs de compétences des provinces.

Mme Hélène Scherrer: On a limité cela à certains ministères.

[Traduction]

Ne devrait-on pas élargir cela aux autres ministères?

[Français]

Mme Marlene Jennings: Il a dit «tels».

M. Serge Marcil: Le mot «tels» n'est pas limitatif. J'aurais aussi pu dire «notamment». On a compris cela lors de Meech.

[Traduction]

Mme Marlene Jennings: En anglais, la résolution se présente comme suit:

    That the Sub-committee on the Study of Sport in Canada of the Standing Committee on Canadian Heritage support the organization Olympic Aid in its mission and in the achievement of its objectives, and recommend to the Secretary of State for Amateur Sport that the necessary approaches be made to such federal departments as Foreign Affairs, International Cooperation, Canadian Heritage and Indian and Northern Affairs to obtain from them their share of concrete and positive action in support of Olympic Aid, while respecting provincial areas of jurisdiction.

Le président: J'ajouterais le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien.

Mme Marlene Jennings: D'accord.

Le président: Il est très important de mentionner le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien qui doit en faire plus dans le domaine du sport.

Avons-nous l'unanimité? Tout le monde est-il satisfait de cette motion?

(La motion est adoptée)

Le président: On peut dire que vous avez bien réussi votre coup aujourd'hui et il ne me reste plus qu'à déclarer la séance levée.

Haut de la page