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Je ne peux ni confirmer ni réfuter cet exemple de la perforeuse pneumatique, mais vous touchez certainement à une corde sensible des négociations, soit le désir généralisé des pays membres de l'OMC de voir les États-Unis réduire davantage leur soutien à l'interne. Le problème pour les États-Unis, c'est que s'ils veulent vendre l'idée chez eux, il leur faudra offrir un bien meilleur accès au marché de l'agriculture, plus particulièrement au marché de l'Union européenne.
La proposition que les États-Unis ont mis sur la table en octobre 2005 tient toujours, bien que, là comme chez les autres pays, l'on constate quelques changement de position dans divers secteurs. Ainsi que je l'ai dit plus tôt, nous croyons, à l'instar d'autres pays, que les États-Unis pourraient certainement aller beaucoup plus loin. Ce dont il est question dans les négociations sur les subventions internes -- qui sont à l'origine de distorsions commerciales -- c'est de limiter les subventions par rapport à ce qu'un pays est en mesure d'offrir à ce chapitre. Actuellement, les États-Unis sont limités à 19,1 milliards de dollars. Comme ils n'ont pas dépensé tout ce montant, lorsqu'on entend parler de réductions de l'ordre de 60 ou de 70 p. 100, cela semble beaucoup, mais une réduction de cet ordre auraient peu d'impact sur le niveau actuel des dépenses et, comme je l'ai dit, nous pensons qu'ils pourraient aller beaucoup plus loin.
Quant à savoir si l'Union européenne a l'intention de présenter une offre similaire, les négociations s'articulent pour le moment autour des plus importants subventionneurs qui sont tenus d'effectuer les plus importantes réductions et, comme la limite de ce que l'Union européenne peut dépenser est beaucoup plus élevée que celle des Américains, celle-ci coupera davantage dans les dépenses que les Américains. Mais elle est sensible à l'accessibilité des marchés et à la possibilité d'améliorer l'offre qu'elle mettra d'ailleurs à nouveau sur la table en octobre.
Vous avez peut-être vu dans les journaux tout récemment qu'ils ont signalé pouvoir aller encore un peu plus loin. Or dans ce genre de dynamique, la pression exercée sur les États-Unis pour qu'ils améliorent leur offre en matière de soutien interne est encore plus forte. Comme je l'ai dit plus tôt, il y a le contexte politique, des éclections à l'horizon, et le renouvellement du projet de loi sur l'agriculture, alors ça devient assez complexe.