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Bonjour. La séance est ouverte.
Il s'agit de notre 44e séance. Conformément à au paragraphe 81(4) du Règlement et à notre ordre de renvoi du mardi 25 avril 2007, nous étudions le Budget principal des dépenses, crédit 45, du Commissariat à la protection de la vie privée sous la rubrique Justice.
Avant de présenter nos témoins, j'aimerais demander l'avis du comité à propos d'un petit détail. Hier, j'ai présenté à la Chambre des communes le rapport du comité sur notre examen, prévu par la loi, de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques. Environ une heure avant, on m'a signalé que, dans la partie intitulée « Opinion dissidente » des députés conservateurs, la dernière phrase du paragraphe 4.0, sous la rubrique « Rien n'a été présenté au comité par les intervenants », se lit comme suit: « La lettre du ministre Day est jointe en annexe à la présente opinion dissidente. » Lorsque l'opinion dissidente a été reçue par le greffier, cette lettre n'y était en fait pas jointe. L'opinion dissidente a été envoyée à l'imprimeur sans la lettre en question, parce qu'elle n'y était pas annexée. Donc, le document que j'ai présenté à la Chambre n'était pas accompagné de cette lettre.
De plus, si la lettre devait y être jointe en annexe, l'opinion dissidente compterait plus de cinq pages, ce qui était le nombre sur lequel le comité s'était entendu. Je tiens simplement à savoir si le comité a des objections à ce que, indépendamment de ce dont il a discuté et convenu auparavant, nous ajoutions simplement en annexe aux 350 exemplaires que nous allons faire imprimer pour distribution générale, la lettre du ministre mentionnée par les députés conservateurs dans leur opinion dissidente au sujet de la recommandation 14. Êtes-vous d'accord?
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Je tiens à vous remercier, monsieur le président, ainsi que les députés.
J'ai une déclaration qui est en train de vous être distribuée, ainsi que certains renseignements supplémentaires que nous avons préparés à votre intention, compte tenu de nos comparutions précédentes devant le comité, pour tâcher d'apporter des éclaircissements à propos de certains aspects budgétaires complexes.
Monsieur le président, avec votre permission, je ne lirai pas ma déclaration; tous les députés en ont une copie dans les deux langues officielles. J'aimerais simplement mettre l'accent sur certains points de ma déclaration de façon à donner aux membres du comité plus de temps pour poser des questions sur les aspects budgétaires qui les intéressent.
Tout d'abord, je tiens à remercier le comité pour le rapport qu'il a déposé sur la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, hier après-midi. Ce rapport semble être excellent, et je constate que vous avez retenu bon nombre des recommandations que nous vous avons faites. Je tiens à vous remercier de vous intéresser à des questions aussi pratiques que l'emploi, les droits à l'information, la diligence raisonnable, la coopération internationale et ainsi de suite. Cependant, comme je n'étais pas à mon bureau hier parce que je devais m'acquitter de certaines responsabilités en matière de communication, je n'ai pas eu l'occasion de le lire. Je le commenterai donc plus tard.
Je tiens à vous remercier une fois de plus pour le travail que vous avez accompli en ce qui concerne un sujet que je sais être très complexe.
[Français]
Je suis ici aujourd'hui dans le cadre de l'étude du Budget principal des dépenses. J'aimerais d'abord dire que notre priorité continue d'être les arriérés en matière de traitement des plaintes. M. Watson m'accompagne pour répondre à vos questions à ce sujet, si vous en avez. Nous continuons aussi à nous concentrer sur les questions d'éducation et de prévention, de même que sur les fuites et les failles relatives à la protection des renseignements personnels.
[Traduction]
Nous entamons maintenant la deuxième année du calendrier de mise en oeuvre du plan d'affaires détaillé de notre bureau, et c'est la raison pour laquelle vous pouvez constater que nous en sommes arrivés à la deuxième série de barres dans le tableau que nous vous avons remis pour illustrer l'évolution de notre situation budgétaire.
J'aimerais simplement rappeler aux membres du comité que l'environnement dans lequel nous travaillons évolue constamment à cause du contexte technologique dans lequel s'inscrit notre travail, et cela représente une importante partie de notre travail. La circulation internationale des données nous a incités à nous pencher davantage sur la question de la coopération internationale, et je peux parler entre autres des systèmes mondiaux de localisation, des identificateurs biométriques, des appareils d'identification par radiofréquence, qui soulèvent de nouvelles questions en matière de sécurité — songez à la liste d'interdictions de vol, à la Loi antiterroriste et ainsi de suite.
Notre budget prévoit cinq priorités stratégiques que nous avons décrites dans le document que nous vous avons remis. Je vais simplement vous les rappeler. Nous voulons améliorer et étendre notre prestation de services, c'est-à-dire répondre aux plaintes et aux demandes d'information et satisfaire aux besoins en communication des Canadiens et des organisations canadiennes. Nous voulons entretenir un dialogue avec vous sur les questions de protection de la vie privée, et je dois dire que je suis très heureuse de comparaître devant vous mardi prochain, je crois, sur la question du vol d'identité. Je suis vraiment ravie que vous ayez décidé d'étudier cette question, et nous sommes en train de nous affairer à préparer un exposé à votre intention mardi.
Puis, il y a la réforme de la Loi sur la protection des renseignements personnels de même que de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, dont vous venez de faire l'examen. Je crois comprendre que vous envisagez d'étudier à nouveau la réforme de la Loi sur la protection des renseignements personnels cet automne, initiative dont je me réjouis. Nous serons très heureux d'aider le comité.
Nous allons présider la 29e Conférence internationale des commissaires à la protection des données et de la vie privée, qui se tiendra à Montréal, fin septembre. C'est une très importante conférence internationale. Nous prévoyons accueillir environ 500 participants; c'est une forme de convergence d'un grand nombre de commissaires à la protection à la vie privée provenant de partout au monde. Il s'agira d'une semaine complète de réunions sur la protection de la vie privée, y compris dans diverses provinces, réunions qui seront présidées par les commissaires provinciaux. C'est sur quoi nous mettrons principalement l'accent d'ici la fin de septembre.
Nous allons continuer de renforcer nos capacités organisationnelles en engageant du personnel, en assurant la formation et en structurant notre bureau. De façon générale, nous tâchons de devenir une organisation de plus en plus proactive, qui ne se contente pas de réagir aux plaintes, c'est-à-dire qui est moins passive — attendre qu'on nous soumette des problèmes — mais qui cerne les problèmes en matière de protection de la vie privée et y trouve une solution.
[Français]
Si ça vous intéresse, M. Watson pourra vous donner des chiffres plus précis sur l'arriéré en matière de traitement des plaintes. Quoi qu'il en soit, j'attire l'attention des membres du comité sur le fait que l'arriéré en matière de traitement des plaintes a diminué d'environ 50 p. 100 au cours de la dernière année. Nous en sommes très fiers, et nous espérons éliminer cet arriéré d'ici la fin de l'année financière en cours.
[Traduction]
Nous allons bien entendu recourir à divers moyens, dont de nouvelles technologies et de nouvelles procédures, pour rationaliser le système de plaintes.
Conformément à notre souhait d'adopter une démarche plus proactive axée davantage sur la prévention, nous augmentons le nombre de vérifications, et nous avons reçu des fonds pour nous permettre d'appuyer une capacité élargie de vérifications. Je pense que nous sommes en train de doubler le nombre de vérifications que nous faisons dans les secteurs public et privé. Vous vous rappellerez également que nous avons une nouvelle responsabilité en matière de vérification concernant le CANAFE, notre agence nationale de surveillance du blanchiment d'argent, et la loi nous oblige à vérifier les mesures prises par le CANAFE tous les deux ans.
Votre comité s'intéresse particulièrement à la sensibilisation du public, à la communication et à la diffusion de l'information à l'intention des Canadiens et des entreprises, aspects qu'il m'a d'ailleurs chargé d'améliorer, d'après ce que je crois comprendre. Donc, je suis heureuse de vous informer que nous venons de mettre au point un outil d'apprentissage en ligne pour les détaillants, en collaboration avec le Conseil canadien du commerce de détail et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Nous avons aussi préparé un DVD sur l'ABC de la LPRPDE. Nous avons entrepris la rédaction de principes généraux à l'intention du secteur privé et, bien sûr, nous tiendrons compte des orientations que vous nous avez fournies dans votre rapport.
Il y a plusieurs autres priorités pour cette année, notamment entretenir un dialogue avec votre comité ou d'autres comités parlementaires afin de travailler aux réformes fondamentales de la Loi sur la protection des renseignements personnels. Je vous rappelle que cette loi établit des normes qui sont nettement inférieures à ce que nous attendons du secteur public, et nous en parlerons un peu plus cet automne.
Voilà, monsieur le président, un aperçu de nos priorités et du budget que vous adopterez, du moins je l'espère, pour nous aider à concrétiser ces priorités. Je serais très heureuse de répondre à vos questions sur notre travail, nos projets particuliers ou nos dépenses antérieures.
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Monsieur le président, merci.
Tout d'abord, madame la commissaire, je souhaite vous féliciter pour le travail que vous faites et pour les conseils que vous donnez au comité. Personnellement, je suis très satisfait du travail que vous faites.
Comme vous le savez, nous avons étudié la LPRPDE, et je suis heureux que vous soyez satisfaite de nos résultats.
Ce qui en est ressorti entre autres, c'est qu'il fallait que les Canadiens sachent au moins qu'il existe un commissaire à la protection de la vie privée et qu'ils ont des droits que leur donne la loi. Certes, vous passez beaucoup de temps à tenter d'éduquer la population, et une grande partie de votre budget est affectée à cette activité. J'aimerais que vous nous en parliez.
Je m'en félicite d'ailleurs. Selon moi, votre rôle consiste effectivement en partie à apprendre aux gens et aux organisations qu'ils ont des droits.
Par contre, il y a une limite à ce que le contribuable peut se permettre. Jusqu'à quel point le contribuable doit-il participer à l'éducation de la population? Je sais que vous avez un site Web, que vous envoyez de la documentation et que vous faites toutes sortes d'autres choses, mais il y a quand même des limites. Qu'en pensez-vous?
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Je suis d'accord avec vous, et ce serait bien de poursuivre les efforts en ce sens. J'estime que vous avez fait d'excellents progrès dans ce domaine qui est, bien sûr, très important et, comme l'a laissé entendre M. Martin, il est bien possible que vous ayez à faire face à d'autres pressions. Soyons réalistes: il serait peut-être trop optimiste d'essayer de liquider les 75 p. 100 qu'il reste d'ici à mars prochain, mais c'est certainement une bonne idée de fixer la barre aussi haut.
J'avais une question au sujet des locaux. Je vois ici à la page 23 du RPP le coût des locaux que vous fournissent les Travaux publics. Je remarque, en ce qui concerne les ETP, que vous êtes passés de 125 à 154 l'an dernier et que, dans le paragraphe suivant, où vous expliquez les tendances, vous parlez du fait qu'il y a eu des coûts non renouvelables pour l'aménagement, notamment des bureaux et des systèmes, et cela en fonction, je suppose, de l'accroissement du nombre d'ETP. Mais quand je vois ce qui est prévu pour les années à venir, les coûts associés aux locaux ne baissent pas.
Je me demande si vous pourriez m'expliquer pourquoi. Pour le nouvel exercice, comparativement au précédent, les coûts associés aux locaux sont les mêmes, même avec 29 ETP de plus, et ils demeurent ensuite inchangés. Pourriez-vous simplement nous donner quelques explications à ce sujet?
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Merci, monsieur le président.
Merci de votre présence ici aujourd'hui.
Si je me souviens bien, nous vous avons peut-être un petit peu malmenés l'an dernier quand vous êtes venu témoigner le jour du budget; c'est ainsi que je désigne l'échange d'aujourd'hui, même si je sais que mes collègues n'apprécient guère le terme.
Je tiens tout d'abord à vous féliciter. L'exposé que vous nous avez présenté était meilleur que celui de l'an dernier. Je suis toujours à la recherche d'améliorations, et j'apprécie que vous nous ayez présenté quelque chose de mieux que l'an dernier.
J'ai un certain nombre de questions et, si je n'arrive pas à les poser toutes dans les cinq minutes que j'ai, je reviendrai à la charge.
L'an dernier, vous nous aviez dit que vous prévoyiez 125 ETP pour 2006-2007. Les avez-vous eus?
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Pour ce qui est des chiffres bruts présentés dans le RPP — le livre bleu — les 19 millions dont vous avez parlé tout à l'heure figurent au tableau de la page 1. Sur ces 19 millions, 1,3 million sont affectés aux dépenses de 2007-2008, 1 million pour 2008-2009 et un autre million pour 2009-2010. Ces chiffres nous ont été donnés par le Secrétariat du Conseil du Trésor, qui nous a demandé de les incorporer au RPP suite à son analyse et à ses prévisions budgétaires découlant de son travail sur la Loi sur la responsabilité.
Nous avons l'intention de présenter une analyse de rentabilisation et de nous présenter devant le groupe de travail parlementaire puis devant votre comité au sujet de nos besoins financiers associés à la Loi fédérale sur la responsabilité.
Comme le commissaire Stoddart l'a déjà dit, il y a essentiellement deux aspects à la chose. Il y a d'abord l'étendue de la portée de la Loi sur la protection des renseignements personnels, qui ne devrait pas avoir de conséquences financières importantes pour notre organisme. À cette étape-ci donc, même si notre analyse de rentabilisation n'est pas terminée, nous n'avons pas l'intention de demander des fonds supplémentaires en raison de l'élargissement de la portée de la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Le deuxième aspect du projet de loi qui nous a touchés est le fait que nous sommes assujettis à notre propre loi ainsi qu'à la Loi sur l'accès à l'information. Pour cette raison, nous savons que nous aurons des besoins et qu'il faudra créer un bureau de l'AIPRP. Cette année, des fonds ont déjà été prévus à notre budget, ou sont tirés de ressources non supplémentaires, mais ils ne seront sans doute pas suffisants — quoi que, encore une fois, l'analyse de rentabilisation ne soit pas encore terminée.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame la commissaire, d'être revenue devant le comité. Merci aussi de nous aider à préparer le dernier rapport.
Je pense qu'au gouvernement, tout comme il arrive dans le secteur privé, il faut un certain temps pour qu'une nouvelle activité se déroule sans heurts. J'ai cependant l'impression très nette que vous avez les choses bien en main. Certains détails restent à planir au sujet de postes budgétaires, mais je crois que les choses commencent à se placer. Vos employés sont en poste.
Je ne m'interroge que sur une chose et si je la soulève, c'est que lorsque le commissaire à l'information a comparu devant notre comité, il a indiqué que le Commissariat s'était associé à l'Université de l'Alberta pour créer un programme d'études qui permettrait de former des gens capables d'assumer certaines des fonctions.
Vous avez dit éprouver certaines difficultés et je suppose que vous cherchez des gens ayant reçu une formation particulière. Je me demande donc si vous avez fait le même genre de démarche. Avez-vous l'intention d'étudier cette possibilité et, peut-être de vous associer à une université pour mettre au point un programme d'études?
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En tant que commissaire à la protection de la vie privée du Canada, je n'irai pas jusqu'à donner cette assurance. C'est un luxe que je ne peux me permettre.
La technologie ne cesse d'évoluer. Il est loin d'être facile de composer avec une loi et les structures de l'administration publique tout en se montrant souple et proactif. On ne peut pas se reposer sur ses lauriers.
Je pense que nous devons rester extrêmement vigilants. Et nous devons faire de grands efforts, tout comme les commissaires partout dans le monde, pour composer avec tous ces facteurs. Il suffit de penser à ce qui arrive dans le domaine du respect des renseignements personnels sur Internet — et je sais que nous allons en reparler mardi — pour comprendre la rapidité avec laquelle les changements s'opèrent dans le monde.
Cela dit, je crois avoir les ressources budgétaires nécessaires pour relever ces défis, qui sont de divers ordres: acquisition de connaissances, élaboration d'un plan permettant de répondre aux nouvelles réalités, formation d'une équipe, capacité de réagir rapidement, ce qui n'est jamais facile dans une administration publique. Et je le dis sans ironie, car toute organisation d'envergure, qu'elle soit du secteur privé ou du secteur public, éprouve de la difficulté à réagir rapidement. Nous vivons dans un monde fragmenté dont les acteurs peuvent être des personnes munies d'ordinateurs et de sites Web.
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Je vais vous répondre comme je le peux.
Je crois que nous sommes en train de réduire notre consommation de fournitures, comme le papier. Nous essayons d'utiliser le format électronique, non seulement pour réduire les coûts, mais aussi par souci pour l'environnement.
Un bureau comme le nôtre, dans une économie du savoir, doit s'assurer que ses employés disposent de toutes les connaissances nécessaires pour faire leur travail. Nous avons réorganisé notre centre de documentation pour nous assurer que nous ayons en effet toute l'information dont nous avons besoin. Compte tenu des questions relatives à la protection des renseignements personnels et autres, ces sources peuvent être internationales, de l'extérieur du Canada, etc.
Dans ce contexte, oui, je crois que ces dépenses sont raisonnables.