:
Je déclare la séance ouverte.
Nous continuons notre étude sur la demande d'accès à l'information pour le rapport interne du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international intitulé « Afghanistan 2006: Bonne gouvernance, démocratie et droits de la personne ».
Nous accueillons aujourd'hui, du ministère de la Justice, Denis Kratchanov, directeur et avocat général, Droit à l'information et à la protection des renseignements personnels. Vous avez déjà témoigné devant le comité et nous vous souhaitons donc de nouveau la bienvenue.
Du Secrétariat du Conseil du Trésor, nous accueillons Jim Alexander, co-dirigeant principal de l'information, et Donald Lemieux, directeur exécutif, Politique de l'information, de la protection des renseignements personnels et de la sécurité. Soyez les bienvenus.
Est-ce que l'un d'entre vous a une déclaration liminaire? Très bien, puisque vous en avez tous les deux, nous allons vous laisser la parole.
J'aimerais rappeler à tout le monde que nous étudions le document en question, mais surtout les problèmes d'accès à l'information relativement à ce document, y compris les demandes d'accès à l'information, la réponse du ministère et les politiques du gouvernement et du Conseil du Trésor en la matière. Il serait souhaitable que les déclarations liminaires portent sur ces éléments.
Monsieur Alexander, vous avez la parole.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Mon nom est Jim Alexander. Je suis codirigeant principal de l'information au Secrétariat du Conseil du Trésor. Je suis accompagné de M. Donald Lemieux, directeur exécutif de la Division des politiques de l'information, de la protection des renseignements personnels et de la sécurité au Secrétariat du Conseil du Trésor.
Au nom du Secrétariat du Conseil du Trésor, j'aimerais remercier le comité pour cette occasion de discuter du rôle que joue le Secrétariat du Conseil du Trésor, à l'échelle du gouvernement du Canada, en matière de politique de l'accès à l'information.
[Traduction]
Le comité nous a invités pour partager nos connaissances relativement à la Politique sur l'accès à l'information, dont le Secrétariat du Conseil du Trésor est le premier responsable, et j'aimerais prendre quelques minutes pour donner un aperçu rapide de la politique afin d'en clarifier les différents aspects ainsi que son rôle dans l'établissement des responsabilités des ministères et organismes du gouvernement qui doivent appliquer les dispositions de la Loi sur l'accès à l'information.
D'abord, il est important de souligner la responsabilité que partagent le Secrétariat du Conseil du Trésor et le ministère de la Justice pour ce qui est d'offrir aux Canadiens et Canadiennes le droit d'accès aux dossiers du gouvernement du Canada. À cet égard, la Politique sur l'accès à l'information publiée par le Secrétariat du Conseil du Trésor appuie et renforce la Loi sur l'accès à l'information et son règlement, qui relèvent principalement du ministère de la Justice.
[Français]
Le cadre législatif de la Loi sur l'accès à l'information donne un droit général à l'accès à l'information que détient le gouvernement du Canada. Cette loi a été édictée le 1er juillet 1983.
Le Canada dispose d'un agent du Parlement pour cette loi: le commissaire à l'information. Le rôle de cet agent est de faire enquête sur les plaintes relatives à la Loi sur l'accès à l'information et de présenter chaque année un rapport de ces enquêtes au Parlement.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor ne possède pas de fonction de vérification qui lui permet de surveiller l'administration de la loi.
[Traduction]
Le Secrétariat du Conseil du Trésor ne possède pas de fonction de vérification qui lui permet de surveiller l'administration de la loi. Il procède plutôt à cette surveillance à partir des rapports annuels et d'autres documents produits par les ministères à cet égard. À part cela, la politique du Conseil du Trésor détermine qu'il incombe aux groupes de vérification interne d'évaluer si l'institution réussit à se conformer aux exigences qui se rapportent à la loi et à la politique. Il est également important de souligner qu'il appartient aux dirigeants des institutions du gouvernement de s'assurer que leur organisme se conforme à la Loi sur l'accès à l'information.
C'est au président du Conseil du Trésor, en tant que ministre désigné en vertu de la loi, qu'il revient d'élaborer et d'émettre des politiques et des lignes directrices qui régissent l'application de la Loi sur l'accès à l'information et de son règlement.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor appuie le président dans ce rôle en élaborant ces politiques et ces lignes directrices et en offrant une formation permanente à la communauté de l'accès à l'information. L'introduction du Manuel de l'accès à l'information, qui a été distribué aux membres du comité, contient plus d'informations sur le rôle du Secrétariat.
En ce qui concerne la politique, le SCT a publié la politique sur l'accès à l'information. Elle s'applique aux 180 institutions prévues dans la Loi sur l'accès à l'information. Cette politique renforce les principes de gestion de l'information inhérents à la politique sur la gestion de l'information gouvernementale et à la politique sur la sécurité. La politique sur l'accès à l'information, fondée sur la loi, a pour but d'assurer l'administration efficace et uniforme de la Loi sur l'accès à l'information et son règlement à l'échelle du gouvernement.
La politique précise le rôle et les responsabilités des ministères et organismes du gouvernement dans le respect de l'esprit et des exigences de la Loi sur l'accès à l'information de manière à reconnaître le devoir d'informer comme principe fondamental de la loi et à communiquer à ceux qui en font la demande le plus de renseignements possible, sans causer de préjudice aux intérêts publics et privés recensés dans les mesures d'exception prévues dans la loi, et de la manière la plus opportune et la plus cohérente, compte tenu de la nature et de la portée de la demande.
Il incombe aux dirigeants des institutions du gouvernement de s'assurer que leur organisme se conforme à la Loi sur l'accès à l'information et il appartient aux sous-ministres et aux dirigeants des organismes de s'assurer que leur organisme se conforme à la Politique sur l'accès à l'information.
Du point de vue de la formation et du perfectionnement, le Secrétariat est le dirigeant fonctionnel de la formation de la communauté de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels, aussi appelée la communauté de l'« AIPRP ». Les parlementaires et la Bibliothèque du Parlement font régulièrement appel aux services de la communauté de l'AIPRP dans l'ensemble du gouvernement fédéral, et vous connaissez très bien le travail et le professionnalisme de ces précieux fonctionnaires.
Ces personnes compétentes ont reçu le mandat d'offrir l'accès aux dossiers du gouvernement à tous les Canadiens. Elles doivent également se conformer aux exigences de la loi et de la politique en ce qui concerne chaque demande, et ce, de façon continue. Par exemple, l'an dernier, la communauté de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels a traité le nombre étonnant de 60 000 demandes, soit environ 25 000 demandes d'accès à l'information et 36 000 demandes relatives à la protection des renseignements personnels.
Leur travail quotidien exige une compréhension profonde des lois et des politiques actuelles, la rigueur, le jugement et la discrétion nécessaires pour traiter les dossiers de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels, et consiste à donner aux Canadiens l'accès à l'information auquel ils ont droit tout en se conformant aux exemptions prévues par la Loi sur l'accès à l'information et le cadre législatif de la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Compte tenu de l'importance de leur mandat, au fil des années le Secrétariat du Conseil du Trésor a adopté différentes mesures pour aider les institutions fédérales à adhérer aux politiques et aux normes relatives à l'accès à l'information et à la protection des renseignements personnels. Par exemple, le Secrétariat du Conseil du Trésor offre une formation continuelle à la communauté de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels. À cette fin, nous utilisons divers moyens tels que l'élaboration de matériel de formation et la tenue de séances de formation. L'an dernier, le Secrétariat du Conseil du Trésor a tenu un total de 23 séances de formation distinctes sur l'AIPRP. Pour l'exercice financier en cours, nous avons déjà tenu 17 séances de formation regroupant 225 participants.
Nous tenons régulièrement des réunions avec la communauté de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels, souvent en collaboration avec le ministère de la Justice, au cours desquelles nous discutons des questions d'intérêt et partageons des pratiques exemplaires. Nous transmettons ensuite cette information à la communauté de l'AIPRP et nous l'informons également de tout changement apporté aux politiques. Nous répondons aux appels et aux demandes écrites des intervenants de l'AIPRP qui ont des questions ou des préoccupations ou qui ont besoin d'aide en matière de formation. Nous recevons en moyenne 50 appels et courriels par mois pour des conseils et des interprétations des politiques et des lignes directrices en matière d'AIPRP. Nous préparons des documents d'orientation et les distribuons à la communauté de l'AIPRP, et nous mettons à jour les documents de formation, comme le manuel que je viens de vous distribuer.
Enfin, le Secrétariat publie chaque année le bulletin Info Source, qui contient les statistiques sur les demandes faites en vertu de la Loi sur l'accès à l'information et de la Loi sur la protection des renseignements personnels, ainsi que le résumé des causes pertinentes à l'interprétation de ces deux lois devant la Cour fédérale.
[Français]
Bien que le secrétariat joue un rôle important pour élaborer des politiques et des lignes directrices, il fournit une orientation à la collectivité. Ce sont les dirigeants des institutions qui ont l'ultime responsabilité de l'administration des lois dans leur organisation respective.
Les dirigeants des institutions du gouvernement sont responsables de s'assurer que leur organisation se conforme à la Loi sur l'accès à l'information, aux politiques et lignes directrices du Conseil du Trésor qui appuient ces lois afin de garantir l'accès à l'information du gouvernement. Chaque institution est responsable de mettre en place un mécanisme afin de répondre aux demandes de renseignements d'une manière conforme à la politique et aux exigences législatives.
[Traduction]
De façon générale, la responsabilité de donner suite aux demandes d'accès à l'information et de protection des renseignements personnels est déléguée aux coordonnateurs de l'AIPRP dans les institutions.
La Loi sur l'accès à l'information est un moyen important à la portée du public pour obtenir de l'information sur les opérations et la prise de décision du gouvernement, et une façon pour les Canadiens de tenir le gouvernement responsable. Le gouvernement a à coeur l'accès à l'information et ses principes d'ouverture, de transparence et de responsabilisation, tout comme il tient à la protection des renseignements personnels.
Je suis sûr que nous disposons du cadre législatif, du cadre des politiques et des outils nécessaires pour nous assurer que les ministères, les organismes et les sociétés d'État offrent aux Canadiens un accès au plus grand nombre de renseignements possible relatifs au gouvernement qui n'offensent pas les intérêts publics et privés prévus par les exemptions de la loi.
C'est là un enjeu que nous jugeons très sérieux et, en qualité de dirigeants de la communauté de l'AIPRP, je sais que nous pouvons en dire autant de tous les coordonnateurs et du personnel de l'AIPRP des ministères, des organismes et des sociétés d'État.
En bout de ligne, en ce qui concerne l'accès à l'information, le but du gouvernement est d'assurer un accès permanent à l'information pour les entreprises et les citoyens canadiens, et de faire observer la loi. À cet égard, je peux vous assurer que le Secrétariat du Conseil du Trésor est déterminé à faire respecter la Loi sur l'accès à l'information et à appuyer la communauté solide et compétente qui, tous les jours, s'assure du respect des lois canadiennes sur l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels et est au service de tous les Canadiens d'une façon professionnelle et dévouée.
Nous continuons d'offrir à tous les ministères, organismes et sociétés d'État une orientation sur les enjeux relatifs à ces politiques et sur les problèmes et préoccupations qui pourraient émerger, et nous continuerons d'appuyer la communauté de l'AIPRP, dans l'ensemble du gouvernement et du Canada, alors que la grande responsabilité de cette communauté est d'offrir un gouvernement plus transparent et ouvert à tous les Canadiens.
Monsieur le président, cela m'amène à la fin de ma déclaration. Je crois que M. Denis Kratchanov, de la Section du droit à l'information et à la protection des renseignements personnels du ministère de la Justice, a aussi une courte déclaration à faire, après quoi nous serons heureux de répondre aux questions des membres du comité relatives à notre rôle.
Merci beaucoup.
Merci, monsieur le président.
Je suis heureux d'être ici devant vous ce matin pour vous aider à bien comprendre le rôle du ministère de la Justice dans l'application de la Loi sur l'accès à l'information.
D'abord, permettez-moi d'affirmer que je n'ai pas vu le document intitulé « Afghanistan 2006: Bonne gouvernance, démocratie et droits de la personne ». Je n'ai pas non plus été appelé à donner des conseils juridiques au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international à son sujet ni au sujet de quelque autre document semblable. Je ne suis donc pas en mesure, même si c'était mon rôle, de vous donner des avis au sujet du traitement d'un tel document, en regard de l'application de la Loi sur l'accès à l'information.
[Traduction]
À la lecture des comptes rendus des deux dernières séances du comité, j'ai remarqué que vous vous posiez beaucoup de questions sur l'application et l'interprétation de certaines dispositions de la Loi sur l'accès à l'information. Je serais heureux de répondre à vos questions si cela peut vous aider à mieux comprendre la loi.
En tant qu'avocat au ministère de la Justice, cependant, je ne pourrai pas vous fournir de conseils juridiques sur une question particulière, mais je ferai de mon mieux pour vous répondre de façon claire et précise. Toutefois, avant de le faire, il y a deux éléments généraux dont je voudrais parler relativement à la Loi sur l'accès à l'information.
L'application de la loi n'est pas un processus scientifique qui permet d'obtenir une réponse prédéterminée. Le contexte de l'information et les différents intérêts dont il faut tenir compte en font un processus qui ressemble davantage à un art qu'à une science. La loi et les lignes directrices adoptées par le Conseil du Trésor fournissent une structure à ce processus. En bout de ligne, cependant, il est tout à fait compréhensible, à mon avis, que deux agents d'AIPRP compétents arrivent à des résultats légèrement différents en appliquant les exclusions et les exemptions de la loi. C'est pourquoi il existe des mécanismes d'examen prévus par la loi.
En outre, comprendre pourquoi une exemption précise a été invoquée dans un cas donné exige parfois de divulguer d'autres renseignements confidentiels. C'est pourquoi les enquêtes du Bureau du commissaire à l'information se font de façon privée et c'est pourquoi la loi limite l'information que le commissaire peut fournir au demandeur dans son rapport. Des limites semblables existent également dans le contexte des tribunaux lorsqu'il s'agit de la Loi sur l'accès à l'information.
[Français]
Monsieur le président, cela conclut mes remarques. Je serai heureux de répondre à vos questions.
:
Je devrais d'abord vous expliquer que les lignes directrices dont nous parlons, c'est ce qui vous a été distribué ce matin. Les documents comportent deux parties: la politique et les lignes directrices.
De façon générale, la politique et les lignes directrices reflètent ce que dit la loi. Elles sont très proches de la loi. Elles ne permettent certainement pas de s'éloigner du cadre législatif.
En lisant les transcriptions des audiences précédentes du comité, j'ai cru comprendre que vous avez parlé du traitement d'une demande — ou plutôt de deux demandes. Il y a également la question à laquelle M. Kratchanov a fait allusion, c'est-à-dire qu'il semblerait qu'un document ait été traité différemment à des périodes différentes.
Les lignes directrices que nous vous avons fournies, dans le cas en question, décrivent la façon dont vous devriez appliquer l'article 18 de la Loi sur l'accès à l'information, qui porte sur les ministères des Affaires étrangères et de la Défense nationale.
Les autres exclusions dont vous avez parlé figurent à l'article 13, qui porte sur les renseignements obtenus à titre confidentiel d'un autre gouvernement. Je crois que vous avez évoqué l'article 17 au sujet de la sécurité des individus, même si je ne suis pas sûr que cette disposition s'applique ici, et l'article 21, qui concerne les avis et les recommandations.
Je crois comprendre, encore une fois à la lecture du compte rendu, que ce sont les exceptions qui ont été invoquées par le ministère des Affaires étrangères dans ce dossier.
Nous fournissons une interprétation de certaines dispositions, par exemple, de la notion de préjudice. Les lignes directrices fournissent également un cadre des rôles et des responsabilités, par exemple, des coordonnateurs de l'AIPRP.
Ces documents couvrent toutes sortes de scénarios, c'est pourquoi ils sont si volumineux. Ils couvrent toute la loi. En fait, c'est un manuel. C'est ce que la communauté de l'AIPRP utilise pour son travail, et c'est très exhaustif.
Il y a également ce que l'on appelle la fonction de l'appel à froid. M. Alexander a déclaré tout à l'heure que nous répondons à près de 58 questions par mois pour aider la communauté de l'AIPRP.
Voilà en gros comment je résumerais les lignes directrices et la politique, ainsi que notre travail.
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins.
Je remplace mon collègue, M. Martin. Étant moi-même porte-parole en matière de questions qui relèvent du Secrétariat du Conseil du Trésor, je m'intéresse particulièrement à ces questions.
Au sujet du Conseil du Trésor, votre exposé était clair, mais j'ai encore des questions au sujet de la structure et la fonction du Conseil. Vous êtes responsable de la politique, c'est très clair. Je connais assez bien le Conseil du Trésor, et tout cela est très logique. Mais j'aimerais revenir à la page 3 de votre exposé, à laquelle vous dites que le Conseil du Trésor ne possède pas de fonction de vérification qui lui permet de surveiller l'administration de la loi. Vous avez dit que vous dépendiez des rapports annuels pour cela.
Dans votre exposé, sous l'en-tête « Le rôle du Secrétariat du Conseil du Trésor », vous dites :
« Le président du Conseil du Trésor, en tant que ministre désigné en vertu de la loi, est responsable d'élaborer et d'émettre des politiques et des lignes directrices qui régissent l'exécution... »
On a donc l'impression que vous ne surveillez pas chaque jour, chaque détail de chaque dossier, mais que vous êtes au courant de ce qui se passe, de façon générale. C'est tout à fait logique quand il s'agit d'une fonction ou d'une structure.
Certaines des personnes qui ont comparu devant le comité s'inquiétaient de la politique du Conseil du Trésor. Nous avons parlé de cette politique, des exceptions, de l'importance de la sécurité nationale, mais...
Je serai plus direct: certains témoins et d'autres, et je l'ai observé également, estiment qu'une honte nationale comme celle-ci ne mérite pas cette politique d'exclusion. Êtes-vous d'accord avec cela?
En d'autres mots, si le gouvernement fait mauvaise figure dans une affaire, on ne peut pas dissimuler des renseignements en se cachant derrière une exclusion qui figure dans la politique du Conseil du Trésor. Je n'essaie pas de... Je comprends que vous êtes des fonctionnaires. Je dis juste que ça ne suffit pas, que cela ne justifie pas une exclusion à l'accès à l'information.
:
Je comprends ce que vous voulez dire. On ne parle pas dans l'article de « honte nationale » et je suis d'accord avec vous là-dessus.
J'ai l'impression qu'il y a une tendance qui se dessine. Le cas de M. Esau a soulevé plusieurs problèmes. Je vais en parler dans une minute.
J'ai dans les mains le rapport annuel du commissaire à l'information. Comme vous l'avez dit dans vos déclarations, vous vous fondez sur le travail des mandataires du Parlement, comme le commissaire à l'information. Évidemment, cela dépend si vous voyez votre verre à demi plein ou à demi vide. Le mien est rempli au tiers. Je regarde le bilan présenté par le commissaire à l'information, et je remarque plusieurs problèmes. Il faut les reconnaître, non pas les exagérer, mais les reconnaître et les résoudre.
Quand je regarde ce rapport, je remarque plusieurs habitués. Le ministère de la Justice, la GRC, le Bureau du Conseil privé, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, dont la cote est passée de F à D, mais à mon avis, ce n'est pas acceptable. En tant qu'ancien professeur, si c'était mes élèves, je demanderais des mesures correctives.
Ce que j'aimerais savoir, c'est comment vous avez répondu à ce rapport. Je sais que vous venez de le recevoir. Comment faire pour que les exceptions soient plus claires? Je sais que M. Esau et bien d'autres sont extrêmement frustrés. Je suis curieux de connaître votre réponse, puisque vous êtes responsable de la politique — pas vous personnellement, mais votre direction. Qu'allez-vous faire de ce rapport? Quelle a été votre réponse, jusqu'ici?
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Oui, monsieur le président, je peux commencer par y répondre et M. Lemieux aura peut-être des détails à ajouter.
Habituellement, si on examine le manuel, et Mme Sabourin a fait mention du document que nous vous avons distribué aujourd'hui, et comme M. Kratchanov l'a indiqué dans son exposé également, il ne s'agit pas d'une science, mais c'est un travail qui nécessite beaucoup de discernement. Cependant, c'est un discernement qui est circonscrit par la loi, les règlements, puis les précédents qui se sont développés depuis 1983.
Habituellement, les professionnels de l'accès à l'information commencent par exercer des fonctions d'adjoint, dans un ministère plus grand, ou peuvent en fait travailler dans un secteur d'un ministère qui assure la coordination avec le coordonnateur de l'accès à l'information, le responsable. Ils perfectionneront leurs compétences principalement grâce à l'expérience acquise, grâce à leur travail avec d'autres professionnels qui possèdent une meilleure connaissance de cette fonction, et grâce aux séances de formation que nous offrons.
Nous sommes donc vraiment tenus de former les professionnels de l'accès à l'information parce que cette formation se fonde sur notre loi. Les lois varient d'une province à l'autre, de sorte que ces compétences ne sont pas forcément faciles à transférer d'une administration à l'autre.
C'est un aspect très important pour nos coordonnateurs et nos coordonnateurs de l'accès à l'information et les responsables de l'accès à l'information dans les ministères, et c'est un aspect sur lequel nous mettons beaucoup l'accent à l'heure actuelle compte tenu de l'augmentation du nombre d'institutions désormais visées par l'accès à l'information suite à l'adoption de la Loi fédérale sur la responsabilité. Cela entraîne des pressions plus fortes sur la fonction, et c'est une des raisons pour lesquelles nous avons donné 17 séances de formation depuis le début de l'exercice financier, simplement pour permettre à un plus grand nombre d'employés de mettre leurs connaissances à niveau et les aider à progresser plus rapidement, et ce, principalement, il semble, en acquérant de l'expérience. Les employés peuvent alors se dire: « J'ai déjà appliqué cette exception, cette exclusion, ces critères de préjudice; j'ai de l'expérience à cet égard, j'ai téléphoné à des personnes qui ont plus d'expérience dans ce domaine et qui y ont travaillé de telle ou telle façon ».
Il s'agit donc surtout de former les membres d'une profession qui n'existe pas vraiment en dehors du gouvernement fédéral et de ses organismes.
:
Je vous remercie, monsieur Dewar.
Mes collègues m'ont accordé le temps alloué aux questions des libéraux, donc je poserai des questions.
Oublions les exceptions. Ce qui m'intéresse pour l'instant, c'est le processus. Nous sommes certains que de nombreux rapports sur l'Afghanistan ont été préparés. Nous le savons parce que le professeur Attaran a reçu un disque qui comporte à peu près cinq ans de rapports. Donc c'est un fait dont nous sommes certains.
Le 14 mars de cette année, le ministère des Affaires étrangères a reçu une demande de M. Esau qui était formulée comme suit :
Un exemplaire du rapport annuel ou semi-annuel du MAECI pour l'exercice 2005-2006 ou 2006-2007, s'il y en avait un, portant sur le respect des droits de la personne dans les différents pays du monde.
J'ai déjà cité le chapitre 2-4, page 2 des lignes directrices, qui se lit comme suit :
Il arrive souvent que la demande soit formulée en termes généraux parce que l'auteur de la demande ne connaît pas très bien le mode de fonctionnement de l'administration fédérale. Le cas échéant, un fonctionnaire expérimenté de l'institution doit communiquer avec l'auteur de la demande pour obtenir des précisions sur la nature de la demande ou pour expliquer les problèmes que pose le traitement de la demande...
Nous convenons tous, comme vous l'avez dit si souvent, que Mme Sabourin est une personne expérimentée. D'après ce que je peux constater, elle n'a pas suivi cette directive, parce que huit jours après la présentation de la demande, elle a répondu en disant :
Sachez que le Canada ne produit pas de rapport annuel sur les droits de la personne semblable à ceux qui sont produits, par exemple, par les États-Unis ou le Royaume-Uni.
Et voici le passage important :
Il n'existe donc pas de tel rapport sur le respect des droits de la personne dans d'autres pays.
C'est précisément ce qu'elle a répondu sept jours après avoir reçu la demande, mais de toute évidence, elle n'a pas suivi les lignes directrices puisqu'elle n'a pas téléphoné à M. Esau pour obtenir des précisions de sa part.
Est-ce que mon interprétation des faits correspond à la vôtre, votre interprétation est-elle différente?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais poursuivre sur la lancée des questions que j'ai posées au dernier tour. À mon avis, les gens d'expérience ont beau être une bonne chose, ils peuvent parfois être une arme à double tranchant, être perçus comme telle. Et je ne cherche nullement à dénigrer qui que ce soit ici, ni à porter des accusations, mais vous comprendrez sans peine qu'on peut avoir autant d'expérience en dissimulation qu'en communication des renseignements. L'expérience peut jouer sur les deux tableaux. Quelqu'un peut être un véritable maître des ficelles du métier.
Quoi qu'il en soit, nous suivons de près les délais et les calendriers. La politique insiste certainement sur la nécessité de réponses ponctuelles. Toutefois, pour revenir à ma question, nous ne disposons pas vraiment d'un mécanisme de ce que j'appellerais le contrôle de la qualité. Parlons chiffres, par exemple. Dans quelle proportion est-ce que l'on prend des décisions justes? Vous savez, soyez positifs et tenez compte de cela, du contenu et non seulement de la longueur du délai.
Ma question porte sur les propositions qu'on pourrait faire afin de modifier les politiques, les procédures et les lois de manière à créer un contrôle de la qualité. Ainsi que le président le disait plus tôt, la question posée par M. Esau au sujet du chapitre 2-4 est tout à fait essentielle. Ce dont il s'agit ici, c'est: comprenez-vous ce que je vous demande, et si tel est le cas, pourquoi ne me fournissez-vous pas les renseignements?
Je vous demanderais donc si vous avez des idées à proposer pour modifier nos politiques, nos procédures et nos lois de façon à nous aider à résoudre ce problème.
:
Merci, monsieur le président, de bien vouloir me permettre de poser ma question.
M. Tylson m'a volé mes notes et a posé la question que je voulais poser, mais je crois que nous sommes tous les deux d'accord sur l'importance de cette question et de la façon dont les choses se font.
Notre comité était parti sur une tout autre lancée, mais voilà que le cas en question s'est produit. Nous essayons de l'étudier, et il semble qu'il y ait maintenant des enquêtes en cours et que certaines choses soient en train de se faire. Peut-être que nous arriverons lentement mais sûrement à mettre un terme à cette étude, je ne le sais pas. Mais la question nous a sensibilisés en tant que comité à de nouvelles réalités. Je vous dirais, par exemple, que si j'entends le mot « censuré » une autre fois, je me doute fort que je vais craquer.
Mais nous avons pu constater à cause de tout ce qui s'est passé, des témoignages que nous avons entendus ces dernières semaines, qu'il y a certaines lacunes. Mme Sabourin nous en a signalé une quand elle nous a expliqué que, lorsqu'une demande est reçue, elle essaie de suivre des lignes directrices qui viennent du Conseil du Trésor. Parce que ces lignes directrices n'ont peut-être pas été mises à jour, elle a dit que c'est là quelque chose qui devrait être fait à son avis. Je crois que vous avez dit, monsieur Alexander, que vous étiez d'accord avec elle là-dessus. Je crois que M. Dewar a parlé de vérification et d'autres choses semblables. Je suppose que cela va se faire. Une fois que nous en aurons fini avec le cas en question, notre comité devra passer à autre chose. Mais nous voulons avoir l'assurance que les faiblesses qui semblent exister seront corrigées.
Pourrais-je vous demander ceci: si vous deviez mettre à jour ces lignes directrices, combien de temps vous faudrait-il? Je ne vais pas vous demander de nous dire ce que vous allez faire, puisque je crois que M. Lemieux a déjà répondu en partie à cette question.