Merci, madame la présidente, et bonjour aux membres du comité.
[Français]
Je vous remercie de me donner l'occasion de parler de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada ainsi que de son Rapport sur les plans et priorités.
[Traduction]
J'ai avec moi M. Mike Hawkes, notre chef de la direction des finances, et Johanne Bélisle, notre sous-ministre adjointe des services ministériels, politiques et communications, qui sont en fait les auteurs de notre rapport sur les plans et priorités. Mike s'occupe des chiffres et Johanne rédige, ou du moins, c'est ce que font ses collaborateurs.
Je suis entrée au service de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada il y a environ huit mois et je constate de jour en jour à quel point ce ministère est vaste et très actif. On y compte quelque 12 000 employés et ses dépenses annuelles s'élèvent à près de 4,5 milliards de dollars.
TPSGC est l'acheteur central, le banquier, le comptable et le gestionnaire immobilier du gouvernement fédéral. Nous fournissons des services dans les domaines de la paie et des pensions, de la technologie de l'information, de la traduction, des communications et de la vérification. Offrir tous ces services est une tâche lourde et complexe et les sous-ministres adjoints qui en sont responsables ont de grosses responsabilités.
Il n'y avait pas suffisamment de place à la table pour qu'ils s'assoient avec nous, mais ils m'ont accompagnée ici et serons très heureux d'y prendre place si vous posez des questions précises qui touchent leur domaine de responsabilité.
À TPSGC, dans tout ce que nous faisons, nous tentons de maintenir l'équilibre entre la prestation de services de qualité au gouvernement et une bonne gestion des biens publics. Maintenir cet équilibre est en fait l'un des principaux défis de notre ministère. C'est pourquoi vous découvrirez dans notre RPP que nous recherchons deux résultats stratégiques. Ce sont les résultats que nous cherchons à obtenir avec nos activités et ils concernent, d'une part, les services de qualité et de l'autre, une saine gérance.
La diversité de nos activités nous permet d'appuyer les priorités du gouvernement de nombreuses façons. Par exemple, nous avons collaboré à l'élaboration de la Loi fédérale sur la responsabilité. Il est bon de mentionner que nous allons mettre sur pied le bureau de l'ombudsman de l'approvisionnement, comme le prévoit la loi.
Nous appuyons les efforts du gouvernement dans le domaine de la sécurité. Par exemple, nous travaillons avec l'Agence des services frontaliers du Canada au développement de l'infrastructure de postes frontaliers. Nous appuyons les efforts du gouvernement dans le domaine de l'environnement par l'entremise de notre bureau de l'écologisation des opérations gouvernementales, qui dirige les efforts déployés pour améliorer le rendement environnemental à l'échelle du gouvernement. Je crois savoir que le directeur de cet organisme a comparu devant vous il y a quelques mois pour vous parler de ses activités.
Nous en sommes maintenant à la troisième année d'un vaste programme de transformation des activités, dont le but est d'améliorer les principales fonctions administratives du gouvernement du Canada — en particulier dans les secteurs de l'immobilier, de l'approvisionnement et de la technologie de l'information. Cet effort continu visant à nous permettre de faire les choses de manière plus efficace et économique cadre bien avec l'engagement du gouvernement envers une gestion économique forte.
Comme vous le savez, madame la présidente, alors que le public s'intéresse fréquemment aux activités entourant la passation des marchés et les biens immobiliers, TPSGC est plus qu'un acheteur de produits et de services et un gestionnaire de briques et de mortier.
J'aimerais profiter de cette occasion pour souligner brièvement quelques-unes des autres fonctions liées aux activités de notre ministère. Bien que TPSGC ait plusieurs secteurs d'activité, une fonction essentielle que j'aimerais souligner est celle de receveur général, qui est responsable du Trésor et des Comptes publics du Canada. Des millions de Canadiens comptent sur les chèques que leur envoie chaque mois le receveur général: soit les aînés qui comptent sur leurs versements du Régime de pensions du Canada et de la Sécurité de la vieillesse, les familles qui reçoivent la prestation universelle pour la garde d'enfants, ainsi que les crédits pour taxe sur les produits et les services, sans compter les milliers d'entreprises qui font des affaires avec le gouvernement fédéral. En fait, il n'y a pas beaucoup de Canadiens qui ne reçoivent aucun montant du receveur général à un moment ou un autre de l'année.
Cela représente au-delà de 225 millions de paiements chaque année dans près de 200 pays. En tout, le bureau traite tous les ans des fonds de trésorerie de plus de 1,5 billion de dollars.
Notre fonction de receveur général répond non seulement aux besoins essentiels de la population, mais elle joue également un rôle important en s'assurant que les décisions que, vous les parlementaires, prenez en matière de dépenses gouvernementales sont mises en oeuvre. Lorsque les ministères souhaitent dépenser leur budget, nous nous assurons qu'ils bénéficient d'une autorisation parlementaire pour le faire avant de leur accorder les fonds.
Nous comptabilisons ensuite dans les Comptes publics du Canada les milliards de dollars dépensés chaque année par le gouvernement du Canada, et pour les huit dernières années, le Bureau du vérificateur général nous a donné une note parfaite pour ce qui est de cette comptabilité. En fait, le BVG a souligné nos qualités de chef de file mondial à cet égard. Vous ne le savez peut-être pas, mais la plupart des pays industriels n'ont pas la capacité de comptabiliser leurs dépenses, comme nous le faisons, sur une base consolidée.
[Français]
De plus, les activités de TPSGC ne concernent pas que l'intégrité et la responsabilisation financières. Nous devons également jouer un rôle en ce qui concerne la langue et la culture canadiennes. Les racines autochtones du Canada, notre dualité française et anglaise et notre société pluraliste contribuent à définir ce que nous sommes en tant que pays.
Notre Bureau de la traduction donne un sens à cette réalité en fournissant des produits et des services de traduction, d'interprétation et de terminologie ici, sur la Colline du Parlement, à l'appareil judiciaire et à l'ensemble du gouvernement fédéral. Le travail du bureau va au-delà de la traduction de l'anglais vers le français et vice-versa. Il fournit des services dans les langues autochtones et dans plus de 100 langues étrangères, de même que des services de sous-titrage codé pour les malentendants.
Ces efforts équivalent à 1,5 million de pages chaque année, et leur impact est déterminant puisqu'on aide ainsi le gouvernement à écouter les Canadiennes et les Canadiens de toutes origines dans des domaines comme l'économie, la société, l'environnement ou la culture.
Notre Bureau de la traduction se démarque sur la scène mondiale de par la qualité de son produit et son importance générale. Il n'est surpassé que par celui de l'Union européenne.
[Traduction]
Une autre partie essentielle mais peu connue de TPSGC est notre secteur de la sécurité industrielle, qui assure que les entreprises canadiennes obtiennent une attestation de sécurité de façon à posséder ainsi les outils qui leur permettent d'obtenir une part des milliards de dollars des projets de marché grâce auxquels le gouvernement achète des biens et des services, ici comme à l'étranger. Au cours d'une année, le secteur traite près de 100 000 attestations de sécurité et effectue plus de 1 000 inspections d'entreprise. Nous exploitons également la Voie de communication protégée, cette infrastructure en ligne qui permet d'échanger des renseignements en sécurité en toute confiance entre le gouvernement, ses partenaires et ses citoyens.
Permettez-moi de me pencher brièvement sur la gestion du ministère. En raison de l'ampleur de nos activités et de notre budget, TPSGC accorde une grande importance à une responsabilisation accrue combinée à la mise en place de contrôles de gestion plus rigides. Au cours des deux dernières années, nous avons effectué certains changements organisationnels afin de nous assurer d'être bien équipés pour réaliser nos activités continues et notre programme de transformation.
En 2005, nous avons été le premier ministère du gouvernement fédéral à créer un bureau de l'agent principal de gestion des risques. Nous avons également créé le poste de chef des finances, une direction générale des services ministériels spécialisée et une direction générale des ressources humaines distincte. Et nous continuons de lancer des initiatives ministérielles visant à renforcer la responsabilisation et la transparence, à gérer les risques et à assurer une culture d'intégrité. J'aimerais faire encore une fois référence à la vérificatrice générale qui, dans son rapport de 2003, a formulé des commentaires favorables sur ce qu'elle a décrit comme le système assez sophistiqué de contrôles internes de TPSGC.
J'ai parlé de certaines choses moins connues que nous faisons, mais j'aimerais parler brièvement de qui nous sommes parce qu'il est difficile, en quelques minutes, de rendre justice à toute la gamme d'activités de TPSGC. Notre ministère emploie un vaste éventail de professionnels, y compris des traducteurs, des ingénieurs et des arpenteurs-géomètres, des vérificateurs, des géologues, des architectes, des experts en géomatique, de spécialistes de l'approvisionnement et ainsi de suite. De M. Maurice Joanisse, qui taille la pierre de cet édifice, aux interprètes qui occupent les cabines ici, des professionnels de la technologie de l'information qui ont collaboré à l'élaboration du premier recensement national en ligne au monde l'an dernier, aux experts en construction qui ont travaillé à la restauration de la Bibliothèque du Parlement et du monument commémoratif de Vimy.
Madame la présidente, notre mandat est vaste et nos défis en matière de financement et de gestion sont complexes. Compte tenu des milliards de dollars que gère TPSGC et des dizaines de milliers de contrats qu'il signe chaque année, il n'est guère surprenant que des défis et des questions surgissent.
[Français]
Nous avons chaque fois agi promptement et de façon décisive afin d'améliorer nos processus lorsque c'était nécessaire, ainsi que pour conserver la confiance du public.
Nous serons maintenant très heureux de répondre à vos questions.
:
Le gouvernement dit qu'il va faire un choix judicieux de ses dépenses, regrouper ses achats, exploiter pleinement son pouvoir d'achat et permettre aux contribuables d'en avoir plus pour leur argent. Je retrouve cela dans le message du ministre et un peu dans la déclaration de la direction, mais pas vraiment dans le Rapport sur les plans et priorités.
Vous venez nous présenter ce rapport. Vous faites une projection triennale, et pour ma part, je dois apprécier le progrès que vous avez accompli en trois ans. Je dois prendre des décisions, mais comment voulez-vous que je fasse une appréciation alors que vous ne précisez ni pourcentages ni objectifs à atteindre? Vous faites de beaux voeux pieux, mais on ne parle nulle part d'obligation de résultats en termes de pourcentages et de délai pour atteindre les objectifs. Le comité ne peut ni prendre de décisions éclairées ni vous taper dans le dos, vous et votre personnel, en vous disant que vous avez bien travaillé. Je ne suis même pas en mesure de dire si le budget de TPSGC a été réduit parce que, en principe, je ne vois nulle part vos objectifs ou l'état actuel de votre rendement. Je suis incapable d'associer un chiffre à cela.
On parle de transparence. Il ne faut tout de même pas prendre les députés pour... C'est un peu choquant. Vous gérez un important budget et de plus, la vérificatrice générale du Canada, dans tous ses rapports, chaque année, parle de comptabilité d'exercice. Notre comité a déjà fait une étude sur le sujet. Quoi qu'il en soit, je ne crois pas que vous utilisiez la comptabilité d'exercice à TPSGC. En principe, vous devriez le faire. En effet, TPSGC et le Conseil du Trésor doivent appliquer la comptabilité d'exercice, comme l'ont demandé les députés autour de cette table.
J'attendais impatiemment votre venue aujourd'hui. Je voulais vous demander comment, à votre avis, nous pourrions prendre des décisions en n'ayant rien entre les mains, si ce n'est que des grandes lignes énoncées dans un jargon peu accessible. À un moment donné, on va nous demander des budgets supplémentaires, on va faire un Rapport sur les plans et priorités, et rien n'aura été adopté.
Je vous fais ces remarques parce que je trouve la chose assez importante. Je ne sais pas ce que vous pouvez répondre à ce sujet. Je fais une constatation. Quelle question voulez-vous que je pose? Je n'ai rien en main qui me permette de le faire. Je m'excuse.
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Merci, madame la présidente.
C'est une excellente question. Je crois que la première chose à dire est que nous avons beaucoup fait dans ce domaine. Nous n'avons pas fait autant que nous aurions souhaité, mais nous avons fait beaucoup de choses. Je pourrais peut-être prendre un moment pour vous décrire un peu le voyage que nous avons entrepris.
En 2004, une série d'études ont été publiées, qui décrivaient — je vais reprendre votre expression — cette bouillie pour les chats. Le Secrétariat du Conseil du Trésor a invité Travaux publics à se concentrer sur ce que nous appelons l'infrastructure TI — pas tant sur les programmes que sur l'infrastructure, qui comprend les télécommunications, les réseaux, les centres de données, les ordinateurs de bureau, pour être sûrs que l'infrastructure TI de base, ce que nous appelons aujourd'hui la machine, fonctionne selon un modèle de services partagés et aussi efficacement que possible.
Vers la fin de 2005, nous avons positionné notre organisation pour qu'elle fournisse des services partagés. Je suis heureux de vous dire qu'aujourd'hui, nous avons fait près de 20 p. du chemin. Je peux donc dire qu'environ 20 p. 100 de l'infrastructure TI, c'est-à-dire les services dont je viens de parler, sont en fait fournis par ma direction générale.
Nous n'allons pas nous arrêter là, bien sûr. Nous avons des projets, qui seront réalisés sur une base très communautaire sous la conduite du Secrétariat du Conseil du Trésor, qui consistent à travailler avec les autres ministères, et nous avons conclu une série de protocoles d'entente et d'accords de services qui nous permettent de poursuivre ce voyage. Notre idée de base est de faire comprendre aux ministères tous les avantages qu'ils obtiendraient en signant une entente avec nous pour que nous leur fournissions les services reliés à l'infrastructure TI de base.
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Merci, madame la présidente.
L'ancienne norme venait de l'ancienne politique du Conseil du Trésor, que l'on appelait le chapitre 120, qu'aimaient beaucoup la plupart des fonctionnaires.
Au milieu des années 1990, lorsque Travaux publics a adopté son cadre de gestion des locaux, nous avons élaboré des normes en nous fondant sur la programmation fonctionnelle de l'espace lui-même ou sur les besoins de chacun de nos ministères clients. Nous avons adopté ce cadre à la fin des années 1990 et pendant cette période, nous avons commencé à mettre en oeuvre ces normes dans l'ensemble du gouvernement.
Lorsque la taille du gouvernement a rapidement augmenté au début des années 2000, nous avons commencé par prendre les locaux qui existaient déjà. Pour épargner de l'argent, nous avons emménagé dans des locaux existants et avons perdu le contrôle des cibles en matière d'utilisation. En 2004, nous avons décidé d'accorder une importance accrue aux normes en matière d'espace et nous avons appliqué les nouvelles normes chaque fois que l'on modifiait les locaux.
La nouvelle norme est en place. En fait, ce n'est pas une nouvelle norme; c'est une norme qui existe depuis le milieu des années 1990. Mais nous l'appliquons avec plus de rigueur.
Nous avons très bien réussi à passer de la norme qui prévoyait 21,4 mètres carrés par employé à celle de 19,8 mètres carrés. C'est une différence importante. Lorsqu'on y pense, 1,6 mètre carré ne semble pas beaucoup, mais lorsqu'on pense qu'il y a 241 000 fonctionnaires, on se rend compte que cela permet d'économiser beaucoup d'espace.