:
Merci, monsieur le président et bonjour à vous tous.
Je tiens premièrement à remercier les membres du comité de m'avoir offert cette occasion de venir leur parler des activités d'approvisionnement de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.
[Traduction]
M. George Butts fournira un aperçu de l'approvisionnement, des difficultés qui y sont associées et de l'incidence des accords commerciaux.
M. Marshall Moffat décrira le rôle de son groupe auprès des petites et moyennes entreprises canadiennes, qui représentent 99,9 p. 100 du nombre total d'entreprises, ainsi que les réussites de son groupe à ce jour et les perspectives d'avenir.
Je précise qu'il y a dans l'assistance des membres de l'équipe des approvisionnements qui peuvent répondre à vos questions, au besoin.
[Français]
Je vais d'abord vous donner un bref aperçu de nos activités.
À titre de principal acheteur pour le gouvernement du Canada, TPSGC figure au premier rang des acheteurs de biens et de services du secteur public au pays. Il représente à lui seul 85 p. 100 de la valeur des achats du gouvernement. Par ailleurs, chaque année, nous gérons plus de 60 000 transactions qui représentent une valeur totale d'environ 12 milliards de dollars.
Notre objectif est simple: répondre aux besoins opérationnels du gouvernement, qu'il s'agisse d'acheter des uniformes et de l'équipement pour les Forces canadiennes ou encore des fournitures de bureau.
Toutefois, nous travaillons dans un environnement complexe, sur lequel influent des accords commerciaux, les politiques du Conseil du Trésor, diverses lois, des organismes de surveillance comme le Tribunal canadien du commerce extérieur, ainsi que le vérificateur général.
[Traduction]
En outre, conformément à la Loi fédérale sur la responsabilité, TPSGC a entrepris de mettre en place un code de conduite pour l'approvisionnement. La loi prévoit aussi la création d'un poste d'ombudsman de l'approvisionnement. Suivant la Politique sur les marchés du gouvernement du Canada, il faut veiller à l'ouverture, à l'équité et à la transparence du processus d'approvisionnement ainsi qu'à l'élimination des obstacles à la concurrence.
Dans toutes nos activités, nous nous engageons implicitement à garantir aux contribuables canadiens la meilleure utilisation possible des fonds publics. Il n'est pas étonnant que cela ait une incidence marquée sur l'économie; nous en traiterons davantage plus loin dans notre exposé.
[Français]
Bien que nous nous retrouvons parfois sur la sellette, force est d'admettre que nos activités contractuelles se déroulent en majeure partie sans heurts.
Un peu moins de 1 p. 100 des contrats font l'objet de plaintes devant le Tribunal canadien du commerce extérieur, qui tranche en faveur du plaignant une fois sur cinq seulement.
Cela dit, monsieur le président, nous nous efforçons constamment de nous améliorer.
Comme le savent les membres du comité, nous sommes en pleine transformation. Notre démarche vise à effectuer une transition de notre rôle d'acheteur centré sur les transactions vers celui d'acheteur centré sur la gestion stratégique des achats, ainsi qu'à instaurer une démarche d'approvisionnement pangouvernementale.
[Traduction]
En matière d'approvisionnement, notre approche repose sur la collaboration et nous faisons tout en notre pouvoir pour établir des partenariats avec des entreprises canadiennes. Au cours des derniers mois, nous avons formé des comités consultatifs dans des industries clés, afin de nous informer directement de leurs difficultés et de leurs préoccupations avant d'arrêter nos stratégies d'approvisionnement. Par exemple, le comité consultatif sur les services d'aide temporaire s'est réuni 16 fois depuis novembre dernier. Ces réunions, qui sont instructives pour nous et pour les fournisseurs, témoignent de notre volonté de garantir l'équité et la transparence de même que l'utilisation optimale des fonds publics.
En outre, nous avons établi le Bureau des petites et moyennes entreprises afin d'éliminer dans toutes les régions du pays les obstacles auxquels se heurtent les entreprises voulant faire affaire avec le gouvernement du Canada. M. Moffat vous en parlera, mais je vais d'abord céder la parole à M. George Butts.
:
Merci, madame St-Pierre.
Monsieur le président, je vous remercie à mon tour de me donner l'occasion de témoigner devant ce comité et de vous expliquer la procédure des marchés publics à TPSGC, en me fondant sur l'expérience que j'ai acquise durant plus de vingt années de travail dans le domaine.
Dans ce bref aperçu, je vous exposerai d'abord les principes et les objectifs de la passation de marchés, et puis la façon de procéder habituelle. Nous vous présenterons une série de diapositives qui passent en revue, mais seulement superficiellement, certains aspects ou sujets liés aux marchés publics. Il sera surtout question du processus et du cadre de contrôle de gestion sous-jacent.
Un marché public ne consiste pas seulement à acheter un bien ou service au prix le moins élevé. Nous avons à cœur d'obtenir les meilleurs résultats pour les contribuables au nom de nos clients. Chaque dossier d'acquisition dont s'occupent nos services est traité dans le respect des principes et objectifs, comme l'indique cette diapositive.
Nous comparons souvent les marchés publics à un exercice d'équilibre, dans lequel nous nous appliquons à remplir de nombreuses exigences — besoins opérationnels des clients, besoins de nature socio-économique, besoins de l'industrie, utilisation des fonds publics — sous la surveillance très étroite et l'examen rigoureux des parties intéressées des secteurs public et privé.
Les lois et règlements régissant les marchés publics rendent parfois la tâche de l'agent responsable décourageante; elle doit effectivement être exécutée par des spécialistes qualifiés de TPSGC et des ministères clients.
L'approvisionnement est une occupation en soi. On y fait carrière au sein de TPSGC; il ne s’agit pas seulement d’une fonction parmi d'autres qu’accomplit un gestionnaire de programme ou de projet. Nos agents d'acquisition ont reçu une formation qui leur permet de s'acquitter de leurs tâches. Ils comprennent parfaitement qu'ils représentent le gouvernement du Canada lorsqu'ils lancent des appels d'offres ou qu'ils négocient des marchés représentant souvent des dépenses de millions de dollars en fonds publics.
Dans son exposé, Mme Saint-Pierre a affirmé que TPSGC fait des achats d’environ douze milliards de dollars par année pour le compte du gouvernement. Les dépenses totales, qui varient bien sûr d'une année à l'autre, sont consignées dans deux bases de données, à savoir celle du Secrétariat du Conseil du Trésor, où elles sont inscrites par année civile comme l'exigent les accords commerciaux, et celle de TPSGC, où elles figurent par exercice financier ou année budgétaire. C’est pourquoi il faut être prudent à la lecture des dépenses en acquisitions puisqu'il peut y figurer des chiffres qui, parfois, ne concordent pas. Il fait éviter de confondre l'année civile et l'exercice financier.
La cinquième diapositive sert essentiellement à montrer que de nombreux services du gouvernement passent des marchés. Vous pouvez constater ici que des ministères concluent un grand nombre de contrats de faible valeur. Par là, j'entends des contrats d'une valeur de moins de 25 000 $.
En fait, TPSGC ne conclut que 10 p. 100 environ du nombre des contrats, pourcentage qui représente néanmoins entre 80 et 90 p. 100 de la valeur annuelle des achats. Vous pouvez voir ici que les 109 ou 110 ministères clients passent entre 368 000 et 370 000 contrats de moins de 25 000 $ pour une valeur d'un peu moins de un milliard de dollars.
La sixième diapositive décrit notre processus d'acquisition. Suivant les règlements qui régissent les marchés publics, nous devons lancer un appel d'offres, sauf dans certains cas. L’« Invitation électronique à soumissionner » — que vous voyez dans la colonne de gauche -- est un avis que nous publions pour annoncer une occasion de participer à un marché sur le Service électronique d'appels d'offres, communément appelé MERX. Le « Processus concurrentiel traditionnel » est le lancement d’appels d'offres aux fournisseurs figurant sur nos listes. Nous publions un PAC, ou préavis d'adjudication de contrat, lorsque nous estimons qu’un seul fournisseur est en mesure de répondre à nos besoins. Il signale notre intention de négocier avec le fournisseur et il invite d'autres fournisseurs qui croient pouvoir répondre aux exigences à contester le marché. Vous pouvez voir à la ligne « Marchés non concurrentiels », dans le coin inférieur droit, que la plupart des contrats sont attribués en régime de concurrence.
La septième diapositive montre tout ce que nous achetons, à savoir quelque 17 000 biens et services qui sont désignés par un numéro d'identification des biens et services, ou NIBS. Ils sont tous classés par groupes dans la colonne de gauche, à savoir biens, services, travaux de construction, télécommunications et services d'architecture et de génie.
Les montants figurant dans le graphique indiquent les limites autorisées pour les contrats. Comme vous pouvez le constater, les montants les plus élevés sont ceux des contrats négociés par voie du Service électronique d'appels d'offres. Pourquoi? Parce que ce processus est le plus ouvert. Je le répète, ce sont ceux dont les avis ont été publiés sur MERX, le service électronique d'appels d'offres du gouvernement fédéral. Nous sommes tenus d'obtenir l'autorisation du Conseil du Trésor pour attribuer tout contrat dont la valeur est supérieure aux montants indiqués dans ce graphique.
J'aimerais apporter quelques dernières précisions. Si vous regardez les rubriques « biens » et « invitation électronique à soumissionner », vous y voyez deux montants, soit 30 millions de dollars et 40 millions de dollars. Le ministère ou le ministre est autorisé par le Secrétariat du Conseil du Trésor à attribuer des contrats d'une valeur de 40 millions de dollars dans le cas d'appels d'offres électroniques. Lorsque l'appel d'offres est lancé à des fournisseurs figurant sur notre liste, le montant autorisé tombe à 10 millions de dollars, comme vous le voyez dans la colonne suivante. Si le marché n’est pas en régime de concurrence ou s’il est attribué à des fournisseurs exclusifs, la limite tombe à deux millions de dollars. Ainsi, il faut obtenir l'autorisation du Conseil du Trésor pour attribuer à un fournisseur exclusif tout contrat d'une valeur de plus de deux millions de dollars.
Les montants figurant à gauche des trois que j'ai signalés, soit 30 millions de dollars, 7,5 millions de dollars et 1,5 million de dollars, représentent la valeur maximale des contrats pour lesquels le pouvoir de négociation est délégué à des fonctionnaires des ministères, aux bureaucrates. Donc, il faut obtenir l'autorisation du ministre pour des appels d'offres électroniques dont la valeur se situe entre 30 et 40 millions de dollars et, je le répète, pour les contrats d'une valeur de plus de 40 millions de dollars, il faut obtenir l'autorisation du Conseil du Trésor. Dans le cas de contrats de moins de 30 millions de dollars, le SMA applique une matrice de délégation des pouvoirs aux divers niveaux du ministère.
Le montant qui apparaît au-dessous, de 400 000 $ dans tous les cas, représente la valeur maximale des contrats dont l'attribution est déléguée aux ministères clients. Il convient de signaler que le pouvoir d'attribuer des contrats de biens de cette valeur doit être délégué aux autres ministères par Travaux publics et Services gouvernementaux. Tous les ministères ont le pouvoir d'attribuer des contrats d'une valeur de 5 000 $, mais pas de 400 000 $, et seulement 16 ministères ont accepté le pouvoir d'attribuer des contrats de 25 000 $, mais ce pouvoir devrait bientôt être délégué à quelques autres.
Passons maintenant à la dernière diapositive. Il pourrait être long d'expliquer ce dont elle traite, mais j'ai tenté de présenter brièvement la matière. Cette diapositive a servi la première fois à expliquer le processus au Comité des comptes publics, lors de l'examen des rapports de 2003 de la vérificatrice générale sur la question des commandites et de la publicité.
Cette diapositive explique le processus typique — typique, je le répète — de passation des marchés à Travaux publics et Services gouvernementaux. Elle présente les diverses grandes étapes du processus, depuis la décision de lancer le processus et la définition des exigences, jusqu'au paiement des services reçus.
Permettez-mois de signaler trois éléments importants. Premièrement, les responsabilités sont ventilées. J’ai indiqué, comme vous pouvez le constater au haut de la diapositive, à l'extérieur des cellules, les responsables du projet et du paiement et le responsable de la passation de marché à TPSGC. Nos responsabilités sont ventilées et les pouvoirs sont bien indiqués dans les contrats. Lorsqu'il y a partage des responsabilités, celles-ci sont généralement bien définies et comprises par le ministère client et par TPSGC.
Deuxièmement, les contrats ne sont pas attribués en série. On ne répond pas de la même façon à tous les besoins, sauf peut-être lorsqu'il s'agit de besoins répétitifs, auquel cas il faut procéder par une offre à commandes ou prendre des arrangements en matière d'approvisionnement. Les intervenants sont nombreux et un ensemble de mesures de contrôle sont mises en place, suivant le risque que représente chaque action d'approvisionnement, que ce risque soit mesuré en dollars ou autrement.
Dans les neuf cellules du tableau, vous voyez des étapes d'autorisation, d'examen du risque juridique par nos collègues du ministère de la Justice, d'examen du contrôle de la qualité des marchés, d'examen par le Conseil du Trésor, ainsi de suite. Il y en a toute une série.
Troisièmement, les projets de marchés sont planifiés et annoncés, les soumissions sont reçues et examinées, et les contrats sont approuvés, attribués et administrés avec un grand souci de qualité et de professionnalisme. À chaque étape de l'approvisionnement, les principes de l'ouverture, de l'équité et de la transparence sont appliqués.
Sur ce, je passe la parole à mon collègue, Marshall Moffat, qui traitera du BPME.
Je me propose de passer en revue ce dossier d’information avec vous afin de vous donner une idée des activités du Bureau des petites et moyennes entreprises et de vous expliquer comment nous aidons les petites entreprises à faire affaire avec le gouvernement du Canada.
La diapositive numéro dix expose, dans les grandes lignes, quatre aspects dont j'aimerais traiter. Le premier est le rôle des petites et moyennes entreprises dans notre économie. Le deuxième aspect est celui des préoccupations et des difficultés qu'ont les petites entreprises qui souhaitent faire affaire avec le gouvernement du Canada. Le troisième est notre mandat et la manière dont nous aidons les petites entreprises à faire affaire avec le gouvernement. Enfin, je vous présenterai des exemples récents de ce qu'a fait le Bureau pour accroître l'accès des petites entreprises aux occasions d'affaires offertes par le gouvernement.
Je vous signale que le Bureau des petites et moyennes entreprises a été établi en septembre 2005. Puis, le printemps dernier, le gouvernement a décidé d’ajouter six nouveaux bureaux régionaux à ce qui était, à l’époque, notre seul bureau central, de manière à pouvoir joindre les petites entreprises d’un bout à l’autre du pays. Ces six bureaux ont été établis au cours de la dernière année financière. Le dernier exercice a donc été ce qu’on pourrait appeler une période d’établissement progressif au cours de laquelle ces bureaux se sont installés et se sont dotés en personnel. L’année financière que nous venons d’entamer est la première où notre bureau sera pleinement opérationnel et pleinement doté en personnel.
La diapositive 11 fait bien ressortir l’importance de la petite entreprise au Canada. Au nombre des quelque 2,4 millions d’entreprises établies au Canada, 2,33 millions sont des petites ou des moyennes entreprises. On constate donc qu’il y a très peu de grandes entreprises au Canada. Les petites entreprises contribuent pour 45 p. 100 du PIB et 66 p. 100 pour l’emploi. Et elles se trouvent partout au pays.
La partie inférieure de la diapositive montre comment les petites entreprises ont interagi avec le système des marchés de l’État au cours d’une période d’à peu près deux ans, soit entre janvier 2004 et septembre 2006, donc sur deux ans et trois quarts plus précisément. Presque 80 p.. 100 des contrats dont George Butts parlait plus tôt ont été attribués à des petites ou à des moyennes entreprises. Près du tiers de la valeur totale des marchés va aux PME.
La diapositive 12 donne une vue d’ensemble des préoccupations que les petites entreprises nous ont transmises. Nous interagissons avec les petites entreprises d’un bout à l’autre du pays tous les jours. Ces cinq grandes catégories dans lesquelles nous avons classé les difficultés avec lesquelles doivent composer les petites entreprises ont été cernées dès les premiers mois de notre existence et n’ont pas changé depuis. Les entreprises s’entendent clairement sur les défis auxquels elles se heurtent.
Premièrement, l’accès.
Deuxièmement, la responsabilisation, au sens de la transparence. On ne cesse de nous répéter que la transparence et que l’accès à l’information peuvent être améliorés.
Puis, le renouvellement, au sens de renouvellement de l’approvisionnement — et notre approche à cet égard — de manière à ce que les petites entreprises continuent d’avoir accès à ces marchés.
La complexité aussi est un problème. Les petites entreprises n’ont pas beaucoup de temps pour étudier de près des documents complexes. Comment peut-on améliorer cette situation?
Enfin, le défi socioéconomique. Le programme des marchés réservés aux Autochtones, l’accès des entreprises régionales aux possibilités, les achats verts, les impacts environnementaux et l’innovation, c’est-à-dire acheter des produits novateurs aux entreprises.
J’aimerais montrer rapidement à ce sujet comment nous réagissons à ces défis. Tout d’abord, en ce qui concerne la question de la complexité, le ministère a simplifié et uniformisé le libellé et les modèles de toutes ses demandes de proposition, depuis les propositions simples et de moindre valeur aux propositions d’envergure et très complexes. Nous avons maintenant des modèles pour tous ces différents types de propositions, y compris les commandes permanentes, et nous les utilisons. Cette façon de faire facilite grandement la tâche des entreprises.
Nous avons indiqué au début du document l’information que les entreprises doivent absolument avoir au sujet d’une demande de proposition pour déterminer si la demande les intéresse. Donc, toute l’information essentielle que nous cherchons, sur la grosseur de la commande et sur la personne à contacter figure au début du document, c’est-à-dire sur les deux ou trois premières pages, de sorte que les entreprises puissent décider rapidement sans parcourir tout le document pour trouver l’information nécessaire. Ce n’est là qu’un exemple de ce que nous faisons pour leur simplifier les choses.
Pour faciliter l’accès, nous faisons deux choses. Le principal problème des petites entreprises est leur taille. Comme elles sont petites, elles ont du mal à répondre à des besoins d’envergure, qu’ils se traduisent par une grosse commande, une ligne de produits étendue en un vaste territoire géographique. Nous avons voulu rédiger de nouvelles formules de demandes de propositions qui n’empêchent pas les petites entreprises de soumissionner à cause de ces trois contraintes.
Premièrement, en ce qui concerne l’importance même des commandes, nous avons prévu des niveaux de sorte que, dans le cas des petites commandes, les entreprises peuvent soumissionner seulement celles qui les intéressent et, comme les exigences rattachées à ces commandes sont moins nombreuses que celles des très grosses commandes, les petites entreprises peuvent monter le long de l’échelle. Deuxièmement, en ce qui concerne l’étendue des produits, nous décomposons souvent en composantes verticales la gamme complète des produits dont nous avons besoin, ce qui permet aux entreprises de soumissionner une ou plusieurs sous-catégories de produits. Troisièmement, pour ce qui est de l’aspect géographique, nous continuons d’utiliser des commandes permanentes régionales cadres, ce qui permet aux entreprises régionales de soumissionner uniquement dans leur région et selon leur capacité de livraison. Elles ne doivent pas nécessairement soumissionner à l’échelle nationale. Je voulais simplement vous aider à comprendre par des exemples les moyens que nous prenons pour régler ces problèmes.
La diapositive 13 décrit le mandat du bureau. Nous faisons essentiellement deux choses. Premièrement, nous allons vers les petites entreprises pour comprendre leurs préoccupations et leur donner, par le truchement de nos bureaux régionaux, l’information dont elles ont besoin pour comprendre le système d’approvisionnement fédéral et mieux cerner leurs possibilités d’affaires. Deuxièmement, nous nous efforçons avec nos collègues du système d’approvisionnement, comme George Butts, de trouver des façons d’élaborer nos plans d’approvisionnement de manière à permettre aux petites entreprises de soumissionner. Nous faisons d’autres choses aussi, mais ce sont là nos deux principales fonctions.
À la diapositive 14 et à celles qui suivent, je vous donne un bref aperçu de certaines retombées que nous avons mesurées ces derniers mois. Je vous dirais tout d’abord que les efforts que nous avons faits pour encourager les petites entreprises à faire affaire avec le gouvernement ont porté fruit puisque 3,3 millions de visites du site Web Accès entreprises Canada ont été enregistrées. Plus de 8 000 nouveaux fournisseurs se sont inscrits au cours de la dernière année pour faire des affaires avec le gouvernement du Canada.
À la diapositive 15, qui porte sur les mesures prises pour aider les petites entreprises et les informer sur les possibilités d’approvisionnement qui s’offrent et sur la façon dont fonctionne le système d’approvisionnement, vous voyez que nous avons répondu à plus de 7 000 demandes de renseignements de petites entreprises désireuses de savoir comment faire affaire avec le gouvernement du Canada. Nous avons mis sur pied plus de 300 activités, souvent en collaboration avec les provinces, visant à informer des groupes de petites et moyennes entreprises sur la façon de faire des affaires avec le gouvernement. Environ 6 200 personnes ont participé à ces activités. Voilà pour l’année où la nouvelle structure a progressivement été mise en place. Nous allons essayer d’accroître sensiblement ces quantités au cours de la présente année financière.
À la diapositive 16, qui porte sur les politiques d’approvisionnement que le ministère a modifiées pour assurer l’accès, je vous donne deux exemples. Tout d’abord, le nombre des petites entreprises qui ont obtenu des marchés d’approvisionnements en fournitures de bureau a augmenté pour passer de 24 à 68 à l’échelle du pays. Dans le cas des serveurs, il s’agit ici des serveurs informatiques par l’intermédiaire desquels vos ordinateurs de bureau communiquent avec d’autres postes du système, le nombre de PME qui ont obtenu des contrats est passé de 21 à 42. Le pourcentage de la valeur totale des marchés attribués aux petites entreprises a augmenté pour passer de 24 p. 100 à plus de 30 p. 100 l’année dernière. La tendance est donc à la hausse.
À la diapositive 17, la dernière, nous montrons que nous avons aussi amélioré notre capacité d’analyser la participation des petites entreprises à l’approvisionnement ainsi que les retombées de ces marchés sur l’économie régionale et nationale.
J’aimerais vous transmettre deux derniers éléments d’information. D’abord, le coût de main-d’œuvre associé à la production des biens et des services que nous achetons équivaut à 140 000 emplois à temps plein dans l’économie. Ensuite, nous achetons des biens et services pour 12 milliards de dollars à Travaux publics, ce qui engendre 19,5 milliards de dollars par année dans l’économie, d’après les multiplicateurs et le modèle entrées-sorties, le modèle CANSIM, de Statistique Canada.
Nous nous efforçons avec Statistique Canada et Industrie Canada à rendre l’information plus spécifique. Nous examinons les divers secteurs industriels et chacune des provinces et cherchons à cerner les retombées. Nous pourrons bientôt les ramener au niveau des villes.
Merci beaucoup.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie de l’invitation de comparaître devant le comité.
Je m’appelle Elaine Feldman et, comme vous l’avez dit, je suis la vice-présidente du Tribunal canadien du commerce extérieur. À ma gauche se trouve M. Reagan Walker, avocat général du tribunal, et à ma droite, M. Randy Heggart, directeur de l’examen des marchés publics au tribunal.
Je débuterai par un bref aperçu de notre mandat.
Le Tribunal est un tribunal administratif qui fait partie des mécanismes de recours commerciaux du Canada. Il est un organisme quasi judiciaire et indépendant qui assume ses responsabilités législatives de façon impartiale et autonome. Il dépose tous les ans un rapport devant le Parlement par l’entremise du ministre des Finances.
Le Tribunal est saisi d’affaires de dumping et de subventionnement d’importations, de plaintes liées aux mesures de sauvegarde et d’appels de décisions interjetés relativement aux droits de douane et à la taxe d’accise. À la demande du gouvernement fédéral, il donne aussi son avis sur des questions d’ordre économique, commercial et tarifaire. Il entend également des plaintes liées aux marchés publics fédéraux. Je comparais aujourd’hui pour vous entretenir de cet aspect de notre mandat.
Au Canada, la contestation des offres a débuté le 1er janvier 1989, lors de l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis. C’était la Commission de révision des marchés publics qui s’occupait alors de ces dossiers. Les États-Unis s’étaient dotés d’un mécanisme semblable depuis 1930.
Les dispositions sur la « contestation des offres » de l’Accord de libre-échange nord-américain, de l’Accord sur le commerce intérieur, que nous appelons l’ACI, et de l’Accord sur les marchés publics de l’Organisation mondiale du commerce, l’AMP, sont entrées en vigueur le 1er janvier 1994, le 1er juillet 1995 et le 1er janvier 1996 respectivement. Le gouvernement a mandaté le Tribunal pour examiner les contestations des offres dans le cadre de ces accords.
J’ai fourni aux membres du comité un document d’information sur la portée et les dispositions des trois accords commerciaux. Je vais maintenant vous faire un bref résumé des objectifs et dispositions clés de ces accords.
En règle générale, l’examen des marchés publics au Canada a pour objectif de faire en sorte que les marchés publics visés par ces accords commerciaux soient justes, ouverts et transparents et que, dans la mesure du possible, ils maximisent la concurrence.
En tant que partie à l’ALENA et à l’AMP, le Canada a convenu d’offrir aux fournisseurs des autres pays qui sont parties à ces accords les mêmes possibilités que celles dont jouissent les fournisseurs canadiens de soumissionner les marchés portant sur certaines catégories de biens et services, dont les services de construction requis par certains ministères, organismes et entreprises du gouvernement, comme les sociétés d’État.
Les pays signataires ont offert en retour d’ouvrir leurs marchés publics aux entreprises canadiennes. Ces accords confèrent le traitement national et non discriminatoire aux biens et services provenant du Canada ainsi qu’aux fournisseurs de ces biens et services.
Ces accords prévoient des exemptions notables, dont les services de communication, les services de transport et de déménagement, la construction et la réparation de navires ainsi que les biens et services liés aux opérations militaires, comme l’armement et les véhicules. Ces accords consentent également des exemptions pour des raisons de sécurité nationale et aux petites entreprises et entreprises minoritaires.
À titre de partie à l’ACI, le gouvernement fédéral a convenu d’offrir à tous les fournisseurs canadiens des chances d’accès égales aux marchés publics portant sur la plupart des biens et services, y compris les services de construction requis par les ministères, les organismes gouvernementaux et les sociétés d’État énumérés dans l’ACI.
L'ACI interdit au gouvernement fédéral d'exercer de la discrimination entre les produits ou services d'une province ou d'une région et les fournisseurs de tels produits ou services et ceux d'une autre province ou région. L'ACI soumet à des contraintes les procédures de passation de marchés dont l’objet est de promouvoir l'accès égal de tous les fournisseurs canadiens aux marchés publics.
Bien que la plupart des marchés publics du gouvernement fédéral ayant une valeur de plus de 25 000 $ entrent dans le champ d’application de l’ACI, ceux qui concernent les services de publicité et de relations publiques, les services de santé et les services sociaux figurent parmi les exceptions notables.
L’ACI prévoit des exceptions au titre des raisons de sécurité nationale, des mesures concernant les Autochtones et des mesures qui font partie d’un accord-cadre de développement économique régional. L’ACI accorde également une préférence aux produits et aux fournisseurs canadiens et à valeur canadienne ajoutée, à condition qu’elle soit conforme aux obligations internationales du Canada.
J’aimerais maintenant brièvement vous parler du processus de réexamen des marchés publics au Tribunal.
Les fournisseurs peuvent contester les décisions du gouvernement fédéral en matière de marchés publics lorsqu’ils sont de l’avis que ces décisions ne sont pas conformes aux exigences de l’ALENA, de l’ACI ou de l’AMP.
Les fournisseurs potentiels qui estiment ne pas avoir été traités équitablement au cours de l’appel d’offres, de l’évaluation des soumissions ou de l’adjudication des contrats pour un marché spécifique peuvent déposer une plainte officielle auprès du Tribunal.
Un fournisseur potentiel est invité à résoudre le différend avec l’organisme fédéral compétent dans un premier temps.
S’il n’obtient pas gain de cause ou s’il préfère s’adresser directement au Tribunal, le fournisseur peut alors déposer une plainte auprès de ce dernier.
Lorsqu’il est saisi d’une plainte, le Tribunal l’examine en fonction de certains critères. Si le Tribunal décide d’effectuer une enquête, il fait parvenir à l’entité fédérale un avis de plainte officiel et une copie de la plainte. L’avis officiel est également publié dans le MERX (Service électronique officiel d’appels d’offres canadien) et dans la Gazette du Canada.
Si le contrat en cause n’a pas été adjugé, le Tribunal peut ordonner à l’entité fédérale d’en reporter l’adjudication jusqu’à ce qu’il ait statué sur la plainte.
Après avoir reçu une copie de la plainte, l’entité fédérale concernée dépose une réponse. Une copie de la réponse est envoyée à la partie plaignante et à tout intervenant, lesquels ont la possibilité de présenter leurs observations. Ces observations sont transmises à l’entité fédérale et aux autres parties à l’enquête.
Lorsque cette étape de l’enquête est terminée, le Tribunal étudie les renseignements au dossier et décide s’il y a lieu de tenir une audience ou s’il peut disposer de la plainte sur la foi des renseignements au dossier. En général, une audience publique n’est pas nécessaire.
Le Tribunal décide ensuite si la plainte est fondée ou non. Si la plainte est jugée fondée, le Tribunal peut faire des recommandations à l’entité fédérale (nouvel appel d’offres, réévaluation des soumissions ou versement d’une indemnité).
L’entité fédérale, ainsi que toutes les autres parties et personnes intéressées, est avisée de la décision du Tribunal.
Les recommandations que le Tribunal fait dans sa décision doivent, en vertu de la loi, être mises en œuvre dans toute la mesure du possible.
Le Tribunal adjugera habituellement des dépens raisonnables soit à la partie plaignante soit à l’entité fédérale, selon le cas.
Ces cinq dernières années, le Tribunal a été saisi de 330 plaintes relatives aux marchés publics. Mais il faut savoir que, au cours de la même période, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada a à lui seul a accordé plus de 100 000 contrats de biens et de services de plus de 25 000 $. Bien que ces plaintes ne visent qu’un petit pourcentage des marchés de l’État, leur faible nombre occulte l’importance des répercussions négatives sur l’intégrité de la procédure d’approvisionnement attribuables aux effets disciplinaires et pédagogiques des décisions rendues en faveur des plaignants.
De ces 330 plaintes, 315 (ou plus de 95 p. 100) ont été déposées par des fournisseurs canadiens. Comme vous le voyez, le mécanisme d’examen des marchés publics par le Tribunal est essentiellement devenu un moyen pour les entreprises canadiennes de faire état de leurs objections quant à la façon dont certains marchés publics ont été passés.
Fort d’une expérience de 18 ans au Canada dans l’examen des marchés publics, il est important de souligner quelques leçons clés.
Pour être véritablement concurrentiel, le processus de passation des marchés publics doit être fondé sur un appel d’offres ouvert, des procédures claires et des critères de sélection transparents.
Ce processus améliore l’intégrité du mécanisme de passation des marchés publics au Canada, favorise la livraison des services gouvernementaux et permet au contribuable de faire des économies.
Un des objectifs de la est de faire en sorte que le processus de passation des marchés publics demeure juste, ouvert et transparent. Dans le même sens, à titre de partie à l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis et à son successeur, l’ALENA, le Canada s’est engagé à adopter et à maintenir des procédures de contestation des offres pour les marchés publics afin de promouvoir des procédures justes, ouvertes et impartiales. Le processus formel du réexamen des marchés publics du Tribunal permet au Canada de satisfaire à ces engagements et aux autres obligations qu’il a contractées en vertu de l’ACI et de l’AMP.
Avant de répondre à vos questions, je dois vous expliquer les sujets auxquels je dois me limiter. Je comparais aujourd’hui à titre de vice-présidente du Tribunal. Notre mandat est de veiller à ce que les marchés publics du gouvernement fédéral respectent les obligations que nous avons contractées dans nos accords commerciaux nationaux et internationaux. Je pourrai donc répondre aux questions portant sur les dispositions des accords commerciaux et sur le processus de réexamen des marchés publics du Tribunal.
En tant qu’arbitre, toutefois, je ne peux pas discuter de causes particulières. De plus, je dois souligner que si le Tribunal applique les dispositions des accords commerciaux, il n’a rien à voir dans l’élaboration de la politique relative aux accords commerciaux. Je ne puis donc parler des politiques du gouvernement.
Monsieur le président, je serai ravie de répondre à vos questions.