:
Bonjour à tous. À la suite de la demande de quelques députés, nous allons commencer notre séance de ce matin.
C'est la quatrième séance du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie. À l'ordre du jour, conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous étudierons le secteur des services au Canada.
[Traduction]
Chers collègues, nous accueillons aujourd'hui trois témoins: Tom Wright, sous-ministre adjoint, Secteur de l'industrie; Janet King, directrice générale, Direction générale des industries de services et des produits de consommation et, du ministère des Finances, Mme Colleen Barnes, directrice intérimaire, Division des institutions financières, Direction de la politique du secteur financier.
Je souhaite la bienvenue aux témoins.
C'est notre première réunion depuis juin, ce qui explique pourquoi mes collègues sont si plein d'entrain ce matin. Et vous n'aurez pas à vous inquiéter, le président va bientôt reprendre sa place.
Vous disposez chacun de 10 minutes pour faire des remarques liminaires, puis il y aura une période de questions.
Merci d'être venus. Nous sommes impatients de vous entendre.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Étant donné que la décision d'étudier le secteur des services est récente, nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour préparer les données. Cependant, nous avons distribué ce matin — je m'excuse car ce n'était pas disponible avant — un dossier de présentation à partir duquel nous allons tenter de donner un aperçu général.
[Traduction]
Aujourd'hui, nous aimerions donner au comité un aperçu de ce secteur et des principales tendances. Cela vous permettra, je l'espère, de mieux cibler vos délibérations.
Je passerai donc en revue le document que je vous ai distribué puis, ma collègue, Colleen Barnes, du ministère des Finances vous donnera un complément d'information sur le secteur des finances et de l'assurance qui relève du secteur des services.
À la première page du document que les membres du comité ont reçu, on souligne que le secteur des services est extrêmement diversifié. Ce secteur est loin d'être homogène. C'est un secteur d'une importance incontestablement très grande. Il compte pour les deux tiers des emplois et du PIB.
Les services comprennent le secteur public et le secteur privé, notamment les services gouvernementaux et hors marché ainsi que les services aux producteurs. C'est un point qui vous intéressera probablement dans vos recherches, car c'est un segment de l'économie qui est inextricablement lié à la fabrication. Il importe de comprendre le rôle des services dans l'économie.
C'est d'ailleurs particulièrement important quand on pense à la mise en marché, à l'approvisionnement et à la logistique. L'OCDE a mené des études qui indiquent que les services représentent au moins 25 p. 100 de la valeur ajoutée de toute activité. C'est donc un secteur très important mais aussi très diversifié.
J'ai déjà indiqué que les services représentent deux tiers de l'économie, mais c'est en fait plus de 70 p. 100. Il faut savoir — et c'est ce qu'indique le tableau en bas, à droite — que la part des activités économiques que représentent les services est en augmentation. Ce secteur n'est donc pas stagnant mais plutôt en croissance. Le pourcentage de l'économie qu'il représente, soit 70 p. 100, est relativement stable mais il y a eu un élément de croissance et j'y reviendrai dans un moment.
Vous trouverez plus de détails à la page 3. J'ai dit au début que ce secteur n'est pas homogène. Les activités et les emplois n'y sont certainement pas tous les mêmes. Vous avez ici un instantané de la diversité de ce secteur. Le tableau illustre la contribution relative de chaque sous-secteur au PIB. Les éléments les plus importants sont l'immobilier, le commerce de gros, le commerce de détail, les finances et assurances et, au bas du tableau, les sous-secteurs apportant une contribution moindre au PIB, tel que le tourisme.
Au milieu, on trouve les sous-secteurs faisant partie du secteur public, soit les soins de santé, l'administration publique et l'éducation, qui représentent aussi un apport important au PIB.
À la page 4, on voit que même si l'apport au PIB du secteur des services est relativement stable à 70 p. 100, certains sous-secteurs ont connu une croissance, dans certains cas plus rapide que d'autres éléments de l'économie. Au cours des cinq dernières années, l'ensemble de l'économie a connu une croissance annuelle de 2,8 p. 100, alors que le secteur des services a eu une croissance de 3,2 p. 100 en moyenne.
Les sous-secteurs où la croissance est la plus rapide sont ceux du commerce de gros et du commerce de détail, ce qu'on associe à une économie qui se porte bien. Bien que les arts et spectacles soient tout au bas du tableau, ils ont quand même connu une croissance. J'ajoute qu'il n'y a pas eu de croissance négative; tous ces domaines ont connu une croissance.
Passons maintenant à la page 5 où l'on signale que la contribution de l'industrie des services à l'emploi au Canada augmente avec le temps. On voit ici qu'à partir de 1958, les services ont commencé à employer plus de gens que le secteur des biens. En 1946, 40 p. 100 de tous les travailleurs canadiens étaient employés dans les services, et cette proportion est beaucoup plus importante aujourd'hui. Le secteur des services a fourni 90 p. 100 de la croissance de l'emploi au Canada entre 2005 et 2006, ce qui témoigne d'une forte activité dans ce secteur.
Comme on le note à la page 6, la première qui porte sur le sous-secteur du commerce de détail, ce sous-secteur représente la plus grande partie des emplois. Le commerce de détail représente 16 p. 100 de tous les emplois, soit 10,9 millions de personnes en 2006. Ce sont le commerce de détail et les soins de santé qui emploient le plus de Canadiens. Je suppose que cela n'a rien de bien étonnant. Dans l'ensemble, comme l'indiquent les deux barres horizontales pour les années 2002 et 2006, la composition de l'emploi dans le secteur des services est restée relativement stable entre 2002 et 2006, en dépit d'une variation dans quelques sous-secteurs.
Compte tenu de tous ces faits, il n'est pas étonnant que le commerce de détail ait créé le plus d'emplois au sein du secteur des services depuis 2002. Au cours des cinq dernières années, la croissance a été la plus importante dans le commerce de détail, les soins de santé et le soutien administratif, et il n'y a eu de baisse dans aucun sous-secteur. En fait, c'est un segment de l'économie qui est en pleine croissance.
Jetons maintenant un coup d'oeil à la distribution des salaires dans les services. Le salaire horaire moyen dans l'industrie des services était de 20,59 $ en 2006, soit moins que dans le secteur manufacturier où il était de 23 $. Il y a toutefois des écarts importants. Je le rappelle, le secteur des services n'est pas homogène et le salaire l'illustre bien. Dans de nombreux sous-secteurs des services, le salaire est supérieur à la moyenne nationale, et il y en a d'autres où c'est l'inverse.
Comme le montre la page 9, la croissance de la productivité a été assez élevée dans les secteurs des services en comparaison avec d'autres segments de l'économie. Le secteur des services gagne du terrain et a dépassé tous les autres secteurs au chapitre de la croissance de la productivité. À noter que c'est la croissance de la productivité de la main-d'oeuvre du secteur des services qui est la plus élevée.
Au chapitre des exportations, les services représentent une part relativement petite de toutes les exportations canadiennes, mais c'est une part qui est restée stable au fil des ans. Les exportations de services ont atteint 64 milliards de dollars, soit 13 p. 100. Les importations constituent 16 p. 100 de toutes les importations du Canada et il s'agit en général de ce que les économistes appellent des services commerciaux. Les services commerciaux comprennent toute une gamme d'activités allant des communications à la construction en passant par les assurances et les services financiers.
Beaucoup d'éléments sont en jeu. Si vous en parlez à des économistes, ils traiteront sans doute des difficultés qu'ils ont à avoir de bonnes données dans ce secteur. Il importe que les données soient uniformes. Or, avec l'évolution de l'économie, les chaînes de valeurs mondiales et le commerce inter-entreprises, c'est tout un défi que d'avoir des données précises dans certains domaines.
Il y a eu une croissance absolue des exportations et, à mon avis, c'est une dimension importante.
À la page 11, j'ai tenté de résumer l'ensemble du document. Les services représentent une partie importante de l'économie et assurent un soutien essentiel aux autres secteurs de l'économie. Il a compté pour la plus grande partie des nouveaux emplois créés récemment au Canada. On croit généralement que les emplois dans le secteur des services sont mal payés, mais les salaires dans certains sous-secteurs sont supérieurs à la moyenne nationale. Le secteur des services est très diversifié. Il a connu une augmentation des investissements qui a contribué à la hausse de la productivité. Il y a des exportations assez importantes qui sont légèrement en hausse. Il y a des perspectives pour l'avenir.
[Français]
Je m'arrête ici.
Je ne sais pas si j'ai utilisé les 10 minutes qui m'étaient imparties, monsieur le président, mais avec votre permission, je vais céder la parole à ma collègue du ministère des Finances, Colleen Barnes, qui va parler un peu plus des éléments du secteur de services qui touchent les industries financières.
J'aimerais aujourd'hui vous faire part des informations que nous avons réussi à colliger rapidement sur le secteur des services financiers. Je serai bien sûr heureuse de vous donner plus d'information en réponse à vos questions.
Je vous décrirai d'abord le profil du secteur dans son ensemble, je vous toucherai quelques mots du rendement financier récent des banques et des assureurs-vie, que nous suivons d'assez près, et je terminerai par les activités mondiales des banques et des assureurs-vie canadiens.
Le secteur financier est l'un des grands piliers de l'économie. C'est un secteur faisant partie de l'infrastructure sur laquelle s'appuient le secteur manufacturier et les autres secteurs de services. Il comprend diverses entités, dont des banques, des sociétés de fiducie et de prêts, des sociétés de crédit et caisses populaires, des sociétés d'assurance-vie et d'assurance-dommages, des courtiers en valeurs mobilières, des conseillers en location — une vaste gamme d'entités. Ces entités relèvent, dans certains cas, de la compétence fédérale, dans d'autres cas, d'une compétence partagée ou encore de la compétence provinciale.
Ce secteur représente environ 700 000 emplois au Canada, soit 4 p. 100 de l'emploi national. De plus, sa part du PIB est en hausse. Il y a une vingtaine d'années, elle était d'environ 4,5 p. 100 et est maintenant de 6,2 p. 100. C'est une source d'emplois à valeur ajoutée élevée. Comme l'a indiqué M. Wright dans son exposé, le salaire moyen dans le secteur des finances et de l'assurance est plutôt élevé. Le secteur financier joue un rôle crucial dans l'économie au chapitre de l'affectation des capitaux et de la répartition du risque dans l'ensemble de l'économie.
J'aimerais maintenant passer en revue avec vous certains des grands sous-secteurs du secteur des services financiers en commençant pas les banques et les institutions de dépôt en général. Il y a 21 banques canadiennes au pays, 24 filiales étrangères, 22 succursales à services complets — ce sont des entités qui prennent appui sur le capital des marchés nationaux et qui n'ont donc pas besoin de beaucoup de capital au Canada — et six succursales de prêts.
C'est un secteur où la concentration est relativement forte. Les six grandes banques, la Banque Royale, TD, Scotia, CIBC, la Banque de Montréal et la Banque Nationale, comptent pour environ trois quarts des actifs du secteur de dépôt du Canada. Les entités provinciales, telles que les caisses populaires et les coopératives de crédit détiennent 12 p. 100 de ces actifs et les banques étrangères, environ 8,5 p. 100. Ainsi, les autres institutions canadiennes sont relativement petites et ne représentent que 2 p. 100 de notre secteur de dépôt.
Nos banques sont très présentes sur nos marchés financiers. Jusqu'à présent cette année, les cinq grandes banques ont pris 65 p. 100 des engagements de prise de participation. Ce sont donc des institutions qui jouent un rôle important au chapitre des dépôts, mais aussi sur les marchés financiers. Les banques canadiennes sont de plus en plus actives sur les marchés financiers. Cela représente environ 27 p. 100 de leurs actifs, contre approximativement 19 p. 100 il y a une dizaine d'années. Elles s'intéressent donc de plus en plus aux marchés financiers.
En ce qui a trait à l'assurance-vie, nous comptons une centaine de sociétés d'assurance-vie au Canada. Elles emploient environ 51 000 personnes à temps plein, mais, dans l'ensemble, environ 120 000 personnes travaillent dans ce secteur si on inclut les conseillers, les évaluateurs et les experts en sinistres. Là aussi, la concentration est assez forte. Les trois grandes sociétés, Manuvie, Sun Life et la Great West, comptent pour environ 60 p. 100 des primes nettes au pays. Viennent ensuite les sociétés étrangères, il y en a environ 53, qui comptent pour 22 p. 100 des primes, puis les petites sociétés canadiennes, pour 18 p. 100 environ.
Il y a environ 214 sociétés dans le secteur de l'assurance-dommages qui emploient approximativement 110 000 personnes au Canada dont 40 p. 100 travaillent directement pour ces entreprises et 60 p. 100 sont des courtiers et des experts en dommages. Il y a moins de concentration dans ce secteur. La plus grande entité, soit probablement ING, représente environ 11 p. 100 des primes nettes. La concentration est moindre que dans les secteurs de l'assurance-vie et des banques et la présence étrangère y est aussi moins forte. Les entreprises étrangères d'assurance-dommages font approximativement 58 p. 100 des primes nettes acquises.
Ce secteur compte d'autres éléments. Si votre comité souhaite un complément d'information sur ces autres éléments, je serai heureuse de vous l'obtenir. Par exemple, il y a 476 coopératives de crédit au Canada qui sont réglementées par les provinces. Il y a aussi les caisses Desjardins au Québec. De plus, le secteur des valeurs mobilières, lui, emploie 41 000 personnes au Canada et constitue un autre sous-secteur d'importance.
Nous avons récemment présenté un exposé sur le rendement de certaines banques et sociétés d'assurance-vie au Canada. Ces deux catégories d'entreprises se portent très bien et sont très rentables. Elles semblent avoir très bien survécu à toute l'agitation qui a secoué le marché au mois d'août.
Depuis une dizaine d'années, le rendement des capitaux propres des banques a varié en moyenne de 15 à 20 p. 100. Il y a eu un creux en 2002 quand de nombreuses entreprises se sont retirées du marché des prêts commerciaux des États-Unis. La Banque Scotia a dû radier une somme importante en Argentine, et ce rendement a donc baissé un peu. Puis, en 2005, quand la CIBC a radié ses prêts à Enron, il y a eu une autre légère diminution. Mais la tendance actuelle, c'est un rendement d'environ 20 p. 100, ce qui est très bon.
De plus, depuis 1990, nous recueillons des données sur les prêts douteux en pourcentage de tous les prêts consentis par les banques. Il semble que l'intermédiation financière va s'améliorer constamment au Canada. Cela découle peut-être de la solidité de l'économie à l'heure actuelle, mais il semble néanmoins que les décisions en matière de souscription de crédit s'améliorent. La situation du capital autant des banques que des assureurs est excellente par rapport aux exigences du bureau du surintendant des institutions financières.
Pour ce qui est de la taille, les banques canadiennes sont de taille moyenne si on les compare à celles du reste du monde. La Banque Royale est au 40e rang. C'est la banque canadienne dont l'actif est le plus important en comparaison avec les grandes banques mondiales. La CIBC, elle, se classe au 58e rang. Nos banques sont donc de taille moyenne à l'échelle mondiale.
Au chapitre de l'assurance, encore une fois, les ratios de capital sont excellents. Nous avons trois sociétés très solides, Manuvie, Sun Life et Great West. Dans ce secteur, il y a eu plusieurs regroupements ces dernières années. En 2002, Sun Life a fait l'acquisition de Clarica, en 2003, la Great West a acheté Canada Vie et, en 2004, Manuvie a fait l'acquisition de John Hancock, aux États-Unis. Ces transactions ont véritablement amélioré le rendement des sociétés d'assurance-vie canadiennes et de ces trois grandes sociétés en particulier. Contrairement aux banques, nos sociétés d'assurances se rapprochent des sociétés les plus importantes sur la scène internationale. Manuvie se classe au troisième ou quatrième rang mondial et Great West et Sun Life, autour du douzième rang.
Nous surveillons les activités mondiales de ces institutions, surtout les grandes banques et les sociétés d'assurance-vie canadiennes, car il est intéressant de voir ce qu'elles font à l'étranger. Environ 65 p. 100 de l'actif des banques canadiennes est national, mais 34 p. 100 de cette proportion relève d'opérations à l'étranger. Du côté de l'assurance-vie, 54 p. 100 des revenus en primes proviennent d'opérations à l'étranger.
Chacune de ces institutions a sa propre stratégie pour concrétiser ses aspirations sur la scène mondiale. BMO, TD et la Banque Royale ont commencé récemment à se concentrer sur le marché américain de détail. La Scotia est la banque canadienne la plus présente à l'étranger. Elle a une stratégie de détail mondiale et est présente au Mexique, ainsi que dans bon nombre de pays antillais et latino-américains. Elle cible aussi l'Asie, comme la plupart des autres institutions. La CIBC s'intéresse particulièrement aux Antilles et toutes les banques intensifient leurs services bancaires de gros et de gestion du patrimoine à l'extérieur du pays.
Comme je l'ai dit, beaucoup des grandes compagnies d'assurance-vie ont fusionné au Canada, sans parler de la fusion Hancock-Manuvie. Manuvie est devenue un très gros joueur à l'échelle internationale et très présente en Amérique du Nord et en Asie. La Sun Life s'intéresse à l'Europe, aux États-Unis et aussi à certaines régions d'Asie et la Great-West Life cherche des possibilités d'acquisition et de croissance sur le marché américain et européen.
Voilà ce que j'avais préparé. Je suis prête à répondre à vos questions.
:
Puisque la distance n'est plus un élément déterminant du coût des télécommunications, et compte tenu de la progression de ce secteur, il faut aussi se demander si l'aspect géographique continuera de représenter un avantage, alors qu'une personne peut travailler sur un projet de recherche et développement en Inde et contacter un groupe de conception de fabrication ici au Canada aussi facilement que si ce dernier était à la porte d'à côté.
Si nous regardons vers l'avenir, je crois que les emplois à haute marge de profit, la R-D, la conception et les études techniques, sont très importants pour notre économie et nous devons renforcer nos mesures fiscales et réglementaires et les concentrer sur ces activités pour augmenter l'efficacité du Canada dans ces domaines. On ne peut pas être bon en tout, mais je suis persuadé qu'il faut en tenir compte.
D'autre part, en ce qui concerne l'approvisionnement à l'extérieur, même dans le domaine des services, nous avons observé que beaucoup d'emplois comme ceux des préposés des centres d'appel, qui étaient au Canada et fournissaient des services en Amérique du Nord, ont été envoyés à l'étranger. C'est une tendance que l'on observe. On considérait ces emplois comme des emplois à faible marge de profit, ou à faible valeur, mais ils évoluent aujourd'hui pour devenir des emplois à plus forte valeur ajoutée, parce qu'il est question des études techniques, et des emplois dans les services de type IPC.
Pour la gouverne de tous les députés, je pense que pour bien comprendre ce phénomène, il faut vraiment étudier ce qui se passe dans le domaine des emplois à haute valeur ajoutée.
J'aimerais que vous m'aidiez à comprendre cette tendance ou que vous nous en reparliez à un autre moment. Je pense particulièrement à l'Inde, mais pas seulement à elle. Ce serait très utile.
:
Merci, monsieur le président et merci à nos témoins de ce matin qui ont pris le temps de jeter un peu de lumière sur ce secteur plutôt diversifié de notre économie.
Premièrement, pour les besoins de notre discussion, quand on se penche sur les divers éléments du secteur des services, en les comparant les uns aux autres pour déterminer où se situe un groupe d'emploi, par exemple, cela peut s'avérer une entreprise assez difficile.
Je constate que certains pensent que lorsqu'il y a des pertes d'emploi dans un secteur, et que des emplois sont créés ailleurs, cet ailleurs se trouve dans les groupes moins rémunérateurs du secteur des services. En fait, c'est plutôt l'inverse. Nous avons des statistiques, qui datent du mois d'octobre, sur la création de 66 000 emplois dans le secteur de la santé, des services sociaux et d'autres services, notamment dans l'administration publique.
Cela confirme ce que vous disiez, monsieur Wright, en présentant la page 7: l'augmentation la plus forte se trouve certes dans le secteur du commerce de détail, mais il faut voir quels secteurs suivent, avant de parler de l'hébergement et de l'alimentation. Il faut donc lutter contre ce mythe selon lequel les emplois manufacturiers sont convertis en emplois peu rémunérateurs dans le secteur des services. Je pense que si on examinait la diversité des secteurs, et même le secteur manufacturier seul, on constaterait aussi qu'il y a des éléments peu rémunérateurs. Chaque secteur a ses bons et ses moins bons emplois. Je pense qu'il faut nous concentrer sur les bons emplois, et voir ce que nous faisons dans ce domaine.
J'ai quelques questions bien précises pour vous, monsieur Wright. Je me demandais où se retrouvent certains secteurs, dont celui des métiers de la construction. S'agit-il du secteur des services de gros, ou des services?
:
Aux pages trois et six, où l'on voit la composition du secteur des services en part du PIB, au premier rang, l'immobilier, la location et la location-bail devancent de beaucoup les autres secteurs et génèrent à peu près un emploi sur six... ou à un emploi sur quatre ou cinq. Excusez-moi, je regardais dans l'autre sens; mes calculs sont à l'envers ce matin.
Encore une fois, je ne veux pas vous donner l'impression que le ciel va nous tomber sur la tête, car ce n'est certainement pas le cas. Cela dit, s'il y a une contraction de l'économie aux États-Unis, surtout en raison de la crise du crédit, des hypothèques à risque élevé, qui touche les compagnies canadiennes, la capacité pour les banques canadiennes de prêter de l'argent — parce que les taux d'intérêt sont plus élevés ou bien ne tiennent pas compte de la tendance à dépenser dans la population —, ne risquons-nous pas d'assister à une décroissance dans cette industrie?
En second lieu, bien sûr, il s'agit du commerce à valeur ajoutée, du coût de notre dollar canadien, des perspectives d'avenir pour les Canadiens. Dans les bandes dessinées et les caricatures des journaux, de nos jours, on voit des gens qui se précipitent au sud de la frontière. Je me demande si cela pourrait vraiment avoir de graves conséquences sur ce secteur, en particulier, ainsi que vous l'avez affirmé, dans les deux secteurs les plus dynamiques, soit le commerce de détail et l'immobilier, la location et la location-bail. Si ces résultats ont un effet boomerang au cours des prochains mois, d'ici la fin de notre étude, la situation pourrait avoir beaucoup évolué.
Peut-être pourriez-vous nous guider un peu, nous dire quelles contraintes nous pourrions imposer ou envisager afin de nous prémunir contre ces problèmes. Car ils vont se manifester aussi sûrement que la nuit suit le jour.
J'aimerais maintenant soulever un autre point au sujet duquel vous pourrez peut-être me donner un complément d'information. On s'inquiète beaucoup de la perte d'emplois dans le secteur manufacturier et de l'augmentation de l'emploi dans le secteur des services, mais on s'inquiète surtout de ceux qui, après de longues années dans le secteur manufacturier, se retrouvent dans le secteur des services, surtout si le salaire médian est inférieur dans ce dernier secteur.
Le ministère de l'Industrie pourrait-il nous donner des informations décrivant la relation entre les différents secteurs? Plus on creuse la question, plus on constate que c'est compliqué, pour une entreprise comme Intuit par exemple, mais encore davantage pour un secteur comme celui du pétrole et du gaz. Tout le monde tient pour acquis qu'il s'agit de ressources naturelles et c'est bien ce que c'est, mais le secteur manufacturier en constitue une part importante. Quarante pourcent des contrats dans le domaine des sables bitumineux sont accordés à la province de l'Ontario. Ces entreprises offrent des services, mais demeurent des sociétés pétrolières. Est-ce qu'elles relèvent du secteur des services ou de l'énergie? Où se situent-elles?
Avez-vous des informations sur, par exemple, ceux qui perdent leur emploi dans un secteur et vont ensuite travailler dans un autre? Avez-vous aussi des informations sur la relation entre les secteurs, comme dans le cas d'un fabricant de systèmes qui fait appel à différents fournisseurs de services? Prenons une usine de GM à Oshawa: quelle incidence a sur les services connexes le fait qu'il y a deux quarts de travail? L'économie est si dynamique. Avez-vous des informations qui aideraient le comité à comprendre tout cela ou une façon simple de faire des recherches à nous suggérer? Si nous nous penchons sur le secteur de l'énergie, puis sur le secteur manufacturier, puis sur le secteur des services, je ne crois pas que ce soit la façon idéale d'analyser l'économie.
Ce sont là seulement quelques réflexions. Je ne sais pas ce que vous pouvez répondre ou si vous avez des informations que vous pourriez nous donner, mais si vous en avez, elles nous seraient utiles.
:
Mes questions sont justement en lien avec vos préoccupations et concernent les pertes d'emplois dans le secteur manufacturier. Je vois ce secteur comme étant très central dans l'économie, un peu comme si c'était le moteur d'une voiture, et le secteur des services gravite autour.
Ne partagez-vous pas mon inquiétude, c'est-à-dire que s'il y a des pertes d'emplois dans le secteur manufacturier qui s'effondre en raison d'une crise majeure, le secteur des services s'en portera alors plus mal?
Évidemment, lorsqu'on parle des services, il ne faut pas penser répondre seulement au secteur manufacturier, au secteur du textile, mais également au secteur pharmaceutique et au secteur de l'aéronautique, où il y a de la recherche et du développement et des choses importantes qui suscitent d'autres réflexions.
Cela n'aura-t-il pas des incidences à moyen et à long terme?
Je constate qu'à la page 6, vous avez la composition de l'emploi dans le secteur des services, avec en tête de liste le commerce de détail, les soins de santé et l'aide sociale.
Croyez-vous que c'est un phénomène qui est davantage lié au vieillissement de la population, plus sporadique, ce qui me frappe un peu, ou aux baby-boomers qui ont fait de bons revenus et qui viennent tout à coup aider le secteur des services? Finalement, avec la chute du secteur manufacturier, ce secteur s'effritera.