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Merci, monsieur le président.
Je veux vous remercier, ainsi que les membres du comité, de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui à relativement court préavis. C'est certainement pour moi un honneur. J'ai d'ailleurs déjà comparu devant le comité sénatorial à plusieurs reprises dans l'exercice de mes fonctions antérieures, mais c'est ma première comparution devant le Comité de la Chambre des communes. C'est un plaisir pour moi.
Au cours des 10 à 15 minutes dont je dispose, j'aimerais faire trois ou quatre choses.
J'aimerais commencer par vous présenter le centre et vous dire qui nous sommes, ce que nous faisons, quelles ont été nos réalisations, et ainsi de suite.
J'aimerais ensuite vous donner un aperçu de nos domaines d'intérêt, du genre de travail que nous effectuons au centre, en mettant l'accent sur le homard, qui est le sujet qui vous occupe.
Troisièmement, je vais vous parler un peu du travail que nous faisons dans le secteur du homard, tant sur le plan de la recherche-développement que sur celui du travail effectué dans le cadre du sommet du homard il y a 18 mois et de la table ronde sur le homard, dont je crois que vous avez déjà beaucoup entendu parler.
Enfin, et c'est peut-être l'aspect le plus important de notre point de vue, je vais vous indiquer brièvement où nous en sommes du point de vue du financement et quels en sont les effets sur nombre de nos activités, notamment dans le secteur du homard.
J'ai remis à la greffière du comité une copie du dossier de présentation que je vais passer en revue sommairement, mais je n'ai malheureusement pas eu le temps de le faire traduire étant donné le court préavis. Vous recevrez cette traduction dans un jour ou deux, mais je vais passer en revue rapidement ce dossier.
Le Centre canadien pour l'innovation dans les pêcheries a été fondé en 1989 par le Marine Institute et l'Université Memorial. Si vous y réfléchissez, 1989 et les années suivantes ont été marquées par une énorme crise dans la pêcherie du poisson de fond. L'idée derrière le centre était que les ressources existant dans le milieu universitaire — la plus grande citerne antiroulis du monde au Marine Institute, ainsi qu'une pléthore d'ingénieurs, de technologues et de biologistes — n'étaient pas mises à profit suffisamment pour régler les problèmes et identifier les opportunités dans le secteur de la pêche. C'était donc là l'idée. Ce que nous sommes, essentiellement, c'est...
Excusez-moi.
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Je vais faire de mon mieux pour ralentir.
En substance, notre organisation offre à l'industrie les services des collèges et établissements du Canada atlantique sur le plan de la recherche-développement industrielle et appliquée à la pêche. Nous sommes un organisme de recherche-développement universitaire, financé par les pouvoirs publics et axé sur l'industrie. Nous sommes une entité constituée en société distincte et nous sommes tournés vers l'industrie. Nous offrons des solutions aux problèmes de l'industrie et saisissons les opportunités nouvelles. L'objectif est de réduire les coûts et d'améliorer les revenus de l'industrie, et nous nous penchons également sur les problèmes de viabilité de l'industrie.
Au cours des 20 dernières années, le centre a financé 760 projets dans tout le Canada atlantique, pour un montant total de près de 86 millions de dollars. Cela n'englobe pas l'exploitation commerciale des résultats d'un bon nombre de ces projets de recherche-développement. Si l'on englobait l'effet multiplicateur, les résultats seraient évidemment bien plus importants.
L'utilisation de nos ressources a énormément augmenté dans les Maritimes. Nous avons élargi notre activité aux Maritimes en 2002. Nous avons ouvert un bureau à Bedford, en Nouvelle-Écosse, qui est responsable de toutes nos activités dans les Maritimes et qui a enregistré de bons résultats. Je vous en dirai quelques mots.
En gros, notre centre se veut un catalyseur de la recherche-développement. Nous avons deux ou trois fonctions principales. Évidemment, nous offrons un financement de démarrage pour les projets. L'effet multiplicateur de toutes nos initiatives est énorme, et cela représente évidemment une dimension majeure de notre organisation et de notre mandat. Nous offrons également un soutien à la gestion de projets. Nous aimons employer l'expression: « du concept au tiroir-caisse ». Nous lançons des initiatives. Nous prenons les idées au stade de la conception et les transposons dans l'océan ou dans les usines ou partout où elles doivent être concrétisées sous forme d'initiatives de recherche-développement majeures. C'est un volet important du mandat du centre.
Sur le plan de la gouvernance, le CCIP est doté d'un conseil d'administration composé de 18 membres, dont 16 proviennent de l'industrie. Les deux autres représentent nos actionnaires, soit le Marine Institute et l'Université Memorial. Je fais toujours remarquer que ce n'est pas Carey Bonnell qui guide le CCIP, c'est l'industrie qui guide le CCIP.
Notre conseil d'administration guide le centre. Ses membres représentent l'industrie de tout le Canada atlantique, et proviennent des secteurs de la pêche, de la transformation et de l'aquaculture. Nous avons également un comité exécutif, composé des présidents des divers comités consultatifs, dont le comité de la pêche, le comité de la transformation et le comité de l'aquaculture. Il est responsable des opérations au quotidien du centre, ou les facilite. Comme je l'ai indiqué, nous avons des bureaux à St John's, Terre-Neuve, et à Bedford, en Nouvelle-Écosse.
Pour vous donner une idée de notre activité au cours des six à sept dernières années, je vais utiliser comme point repère notre expansion dans les Maritimes. Nous avons élargi notre activité aux Maritimes en 2002. Nous avons obtenu 6 millions de dollars de crédits lors de la première tranche du Fonds d'innovation de l'Atlantique. C'était notre première incursion dans les Maritimes, et lorsque nous avons lancé ce programme de R-D à l'échelle de l'Atlantique, nous avons fixé un objectif de 12 millions de dollars pour la valeur des projets de R-D, si bien que l'effet de levier était en gros de deux pour un. En réalité, nous avons atteint le montant de 24 millions de dollars en projets de recherche-développement. Nous avons financé 195 projets dans toute la région atlantique.
Notre R-D dans les Maritimes a été évaluée à environ 9 millions de dollars. Nous avions un objectif de 25 p. 100 comme point de départ, sans savoir quelles seraient les attentes. Sur la R-D effectuée par le centre au cours des six dernières années, 38 p. 100 concernent la région des Maritimes, ce qui me paraît témoigner du succès du centre. J'ai récemment eu un entretien avec un expert du programme FIA, qui demandait quel était le plus grand succès du centre. J'ai dit que l'expansion vers les Maritimes, le niveau de participation, représente de loin le plus gros succès. Les problèmes qui confrontent l'industrie dans les Maritimes, comme vous le savez très bien, sont les mêmes que ceux que rencontre l'industrie à Terre-Neuve-et-Labrador.
L'effet de levier des projets de ce programme a été de un à cinq, c'est-à-dire que pour chaque dollar contribué par le centre, cinq dollars sont venus d'autres sources. Du point de vue de nos crédits, l'industrie contribue presque 50 p. 100 du coût des projets, c'est-à-dire que pour chaque projet que nous entreprenons, près de 45 p. 100 du financement provient directement de l'industrie, sous forme de contributions en espèces et en nature. Nous reconnaissons les contributions en nature. Si un pêcheur met son navire à la disposition du centre, cela représente pour lui une opportunité commerciale perdue et mérite d'être comptabilisé.
Les coûts d'administration du centre sont extrêmement faibles et ne représentent qu'environ 10 p. 100 de notre programme d'ensemble.
Nous sommes en partenariat avec 13 universités de toute la région atlantique. Nous avons participé à un large éventail de projets de commercialisation, notamment l'expansion de l'aquaculture, par la mise en valeur de nouvelles espèces, les modifications de rentabilisation des navires, la mise au point de produits à valeur ajoutée et ainsi de suite. Des emplois à long terme et des revenus ont été créés tant dans l'industrie que dans le monde universitaire.
Vous pouvez considérer notre organisation comme un réseau industriel. Au cours des 20 dernières années, nous avons établi des partenariats avec plus de 200 organisations dans toute la région atlantique, allant d'associations et de syndicats à des particuliers et des sociétés verticalement intégrées. Elles comprennent Clearwater Fine Foods en Nouvelle-Écosse, l'Island Fisherman's Cooperative au Nouveau-Brunswick, Connors Bros. au Nouveau-Brunswick, Ocean Choice International, le syndicat FFAW à Terre-Neuve-et-Labrador, Cooke Aquaculture, et toute une série d'autres groupes dans toute la région. Nous collaborons avec toute une série de parties, depuis des propriétaires exploitants jusqu'à des sociétés multinationales intégrées verticalement. Nous ne faisons aucune distinction. Du moment qu'il s'agit d'une recherche intéressante poursuivant un objectif et menée à l'initiative de l'industrie, notre centre répond présent.
Comme je l'ai mentionné, notre réseau universitaire couvre 13 établissements. Aucun d'entre eux ne vous est étranger, je suppose. L'Université du Nouveau-Brunswick, l'UPEI et l'AVC; le Nova Scotia Agricultural College; l'Université Dalhousie; le Nova Scotia Community College; le Coastal Zones Research Institute au Nouveau-Brunswick; évidemment, l'Université Memorial et le Marine Institute; l'Université Acadia; Holland College; l'Université du Cap-Breton; le Huntsman Marine Science Centre; et l'Université St. Francis Xavier.
Nous avons travaillé avec tous ces établissements à un moment ou à un autre. Ils possèdent d'excellentes compétences qu'ils peuvent appliquer à l'industrie halieutique et ils les appliquent en grande partie grâce au soutien fourni par notre centre. Ce sont des ressources largement complémentaires. Nous avons également établi une sorte de modèle inter-universitaire. Lorsque différentes universités possèdent des compétences particulières, nous les avons rassemblées autour d'initiatives stratégiques couvrant la région, ce qui me paraît important.
Une particularité du centre que je vante toujours est la contribution de l'industrie. Près de 50 p. 100 des fonds que nous allouons aux projets proviennent de l'industrie. Lorsque nous avons démarré en 1989, le taux de participation de l'industrie était d'environ 14 p. 100. Cette part a augmenté au cours des 20 dernières années pour atteindre presque 50 p. 100. Cela témoigne, du moins à mon avis, de l'utilité du centre et de l'excellent travail que nous effectuons.
Je vais parler très brièvement des domaines que le centre privilégie. Nous nous considérons comme une organisation dont l'activité s'étend « de la mer à la table ». C'est une expression en vogue à l'heure actuelle, mais nous faisons cela depuis 20 ans. En gros, nous entreprenons des projets qui vont de la mise en valeur des ressources et de la pêche jusqu'à la transformation et à l'aquaculture.
Les principaux domaines sur lesquels nous nous concentrons comprennent l'amélioration de la sélectivité et la réduction des prises accessoires; les techniques ménageant les fonds marins; l'évaluation des stocks et les relevés d'espèces émergentes; la technologie sécuritaire, tellement importante; la conception des navires; le rendement du carburant; l'efficience énergétique par l'amélioration des engins de pêche et autres conceptions; l'aide à l'industrie pour obtenir et conserver la certification de durabilité, qui est un domaine tout nouveau dans lequel l'industrie a besoin de soutien. Au niveau de la transformation, nous travaillons sur les améliorations de la qualité des produits, l'automatisation des opérations de transformation, la production à valeur ajoutée, la biotechnologie marine et la gestion des déchets. Du côté de l'aquaculture, nous faisons beaucoup de recherche sur les améliorations de productivité des espèces établies et menons plusieurs initiatives de mise en valeur d'espèces émergentes.
Au cours des quelques minutes qui me restent, j'aimerais parler un peu du travail que nous faisons sur le homard, qui est le sujet des travaux actuels de votre comité. Nous avons fait du travail du côté de la recherche-développement et également à titre d'organisme de facilitation, et je vais donc évoquer les deux.
Sur le plan de la recherche sur le homard, nous avons mené au cours des années toute une série de travaux intéressant la durabilité. Nous nous sommes notamment penchés sur les conséquences de la fixation des larves de homard, sur la dynamique de la population de homard et la mise au point de nouveaux outils pour améliorer la gestion future. Nous avons passé en revue les efforts de mise en valeur globale du homard dans toute la région atlantique.
Nous avons également réalisé des projets fructueux de conservation et mise en valeur des stocks de homard conjointement avec l'Eastport Peninsula Fishermen's Association à Terre-Neuve-et-Labrador. Cette recherche a abouti à ce qu'un pêcheur reçoive du gouverneur général un prix de pêche responsable. Nous nous sommes intéressés à des essais de fermeture de zone, au marquage en V et à toute une série d'autres choses encore. Nous étions l'un des catalyseurs de ces recherches.
Certains de nos travaux plus récents concernaient davantage le secteur de la transformation et l'efficience. Je suis sûr que pendant votre voyage dans les Maritimes on vous aura beaucoup parlé des difficultés que connaît l'industrie, de l'impératif de mettre au point de nouveaux produits et de redéfinir et reprofiler le homard sur le marché. Nous avons effectué pas mal de travail dans ce domaine l'an dernier. Je vais évoquer quelques-uns des projets.
Nous avons travaillé sur les produits à valeur ajoutée en utilisant la technique de l'injection en collaboration avec la coopérative de Baie Sainte-Anne, au Nouveau-Brunswick. Nous avons également travaillé avec Ocean Choice PEI à l'élaboration de protocoles pour le traitement du homard en milieu hyperbare dans la restauration. Nous avons mené et facilité ces deux projets, le partenaire académique étant l'Institut culinaire du Canada situé dans l'Île-du-Prince-Édouard. Ce dernier possède une grande expertise dans ce domaine et fait un excellent travail.
Nous avons également participé à la mise au point d'une technique de décorticage du homard pour Ocean Choice PEI. Nous avons récemment participé à des essais de viviers de homard visant à élargir les débouchés. C'était un projet mené avec un camionneur de Terre-Neuve-et-Labrador. Initialement c'était une collaboration avec le Marine Institute de Terre-Neuve qui a depuis été élargie au centre d'études du homard du CVA, lequel se penche sur les possibilités de maintenir en vie les homards plus longtemps afin d'ouvrir de nouveaux débouchés, peut-être sur la côte Ouest des États-Unis. C'est donc un travail très intéressant, là encore, qui fait appel à d'importantes études techniques.
Passant maintenant à un nouveau domaine d'intérêt du centre, nous avons été appelés plus récemment ces dernières années à jouer un rôle plus stratégique dans l'industrie. Nous sommes le courtier impartial, comme nous aimons le dire, l'intermédiaire neutre. Les gens nous considèrent comme indépendants, étant donné notre mandat et sachant que nous travaillons avec tout le monde.
Nous avons mené une série de projets au cours des trois dernières années. Nous avons organisé une conférence sur l'églefin à Yarmouth, en Nouvelle-Écosse, il y a deux ans, où l'on s'est penché sur les aspects stratégiques de la renaissance de cette ressource et la façon d'exploiter cette recherche. Nous avons fait venir des experts en marketing du monde entier pour parler de cette pêche et de la façon de la valoriser de la mer jusqu'à la table, soit depuis la pêche en mer jusqu'à la transformation et à la commercialisation.
Sur cette lancée, nous avons organisé en octobre 2007 un sommet du homard de l'Atlantique. Je vais vous en parler dans un instant. Cela été une grande réussite et je suis sûr que vous en aurez beaucoup entendu parler lors de vos délibérations dans les Maritimes. Ensuite, en janvier dernier, nous avons organisé une conférence internationale sur la crevette à St. John's, Terre-Neuve. Plus de 250 experts et dirigeants de l'industrie, venus de toute la région atlantique, d'Europe, des États-Unis et d'Asie, y ont pris part. Ils se sont penchés sur un certain nombre d'enjeux primordiaux que connaît le secteur international de la crevette nordique. Nous avons reçu toutes sortes de louanges pour ce travail, et cette conférence a réellement été un énorme succès qui a conduit à différentes initiatives de recherche.
Je dirai juste encore quelques mots sur le sommet du homard. Nous avons organisé un sommet du homard à l'automne 2007. Le thème en était les réalités du marché, les défis du marché et les possibilités du marché. L'objectif était d'élaborer des approches susceptibles d'optimiser la valeur de la ressource pour tous les participants à l'industrie du homard de l'Atlantique. Plus de 250 personnes ont assisté à cette conférence. Elle a été considérée comme un succès énorme et elle a débouché sur toute une série de nouvelles initiatives.
Cinq grandes conclusions ont été tirées de ce sommet. Je pense qu'il est important de les évoquer brièvement. La première est la nécessité de collaborer pour résoudre les principaux problèmes de l'industrie: durabilité, approvisionnement, flux monétaire et information commerciale. La création d'une organisation d'intervenants a été recommandée afin de travailler sur ces enjeux. La deuxième conclusion était la nécessité de gérer pour la durabilité. La troisième était qu'il fallait s'attaquer proactivement aux nouveaux défis du marché. La quatrième était la recherche de nouveaux débouchés, particulièrement en dehors des États-Unis. La cinquième était l'impératif d'améliorer le produit et d'en mettre au point de nouveaux, et c'est certainement un domaine dans lequel nous avons été assez actifs.
Pour ce qui est du suivi du sommet du homard, la création d'une organisation d'intervenants avait été recommandée afin d'avancer sur tous ces fronts. Le CCIP a été invité à jouer un rôle dominant dans cette recherche. Nous avons, à l'automne 2008, constitué une table ronde du homard qui se voulait une tribune où les intervenants pourraient élaborer et mettre en oeuvre des plans d'action conjoints visant à assurer le succès de l'industrie. Il y avait quatre objectifs clés. Le premier était de s'accorder sur les principaux défis commerciaux et les possibilités offertes au secteur. Le deuxième était de fixer des objectifs de renforcement de la compétitivité du secteur. Le troisième était de s'entendre sur des plans d'action coordonnés et le quatrième d'améliorer la rentabilité de l'industrie par le biais de l'identification et de l'exécution de changements propres à améliorer la chaîne de valeur. Cette table ronde regroupe toute l'industrie de l'Atlantique, avec aussi une représentation du Québec. Le forum est axé sur la création d'un consensus. Nous avons tenu trois réunions au cours des trois derniers mois.
Je veux conclure avec une dernière remarque concernant la table ronde.
Lors de la dernière réunion, il y a deux semaines et demie, il a été recommandé de former immédiatement un conseil de valorisation du homard qui lancerait une campagne promotionnelle générique du homard et se pencherait sur les options de certification de la durabilité de cette pêche. La deuxième recommandation était de mettre sur pied un comité directeur de la table ronde qui ferait office de conseil d'administration provisoire de l'organisation. La troisième était que la table ronde continue à servir d'organe consultatif auprès de ce conseil. Le CCIP a été invité à prendre en main cette initiative, toujours à titre d'intermédiaire neutre auprès de l'industrie. La difficulté, c'est que nous sommes aujourd'hui confrontés à la perspective de la fermeture du centre dans les semaines qui viennent. Nous étions censés avoir déjà mis en marche ce comité directeur, mais nous n'avons pu le faire parce que nous sommes trop occupés à essayer de maintenir en vie le centre.
Pour terminer, j'aimerais vous donner un bref aperçu de la situation actuelle du centre. L'an dernier, comme condition de financement par le Fonds des collectivités innovatrices de l'APECA, on nous a demandé de...
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Il y a en la matière deux éléments clés.
De manière générale, l'important ici n'est pas de faire le résumé de « il a dit, elle a dit ». Il est question ici de la perte ou de la perte possible d'une très précieuse organisation de recherche et de développement sur les pêches. Nous ne devrions pas être en train de discuter de la question de savoir qui a dit telle ou telle chose.
Il y a deux éléments clés. Premièrement, le CCIP ne s'est jamais fait dire ce qui allait se passer. Nous avions en place en mars dernier un contrat, dans le cadre du Fonds des collectivités innovatrices, contrat qui nous demandait d'effectuer un examen de la viabilité opérationnelle. Il n'y était nullement fait mention du fait qu'il n'y aurait plus de financement en provenance de l'APECA. Cela est clair. Le CCIP, son exécutif, son conseil d'administration ne se sont jamais fait dire cela. C'est un fait.
Le deuxième point qui est, je pense, lui aussi important, est que le ministre fédéral des Pêches et des Océans d'alors, Loyola Hearn, lors de discussions avec nous, en tant que centre, et avec le Conseil des ministres des pêches et de l'aquaculture de l'Atlantique... et les ministres pourront confirmer la chose, car les ministres de l'Atlantique ont solidement encouragé le ministre Hearn à appuyer le centre. Son commentaire avait été que, oui, il allait y avoir dans l'immédiat un appui pour le centre, mais qu'à l'avenir, il y aurait peut-être lieu que les provinces viennent à la table aux côtés du fédéral, pour appuyer avec lui un mandat renouvelé pour le Centre canadien pour l'innovation dans les pêcheries. Voilà quel commentaire a été fait directement aux ministres et à nous. Le ministre Hearn a, depuis, pris sa retraite, alors la chose n'est manifestement plus sur la table. Mais ses commentaires étaient clairs: il voulait que les provinces viennent à la table. Il n'y a aucun doute là-dessus.
On ne nous a pas dit ce qui allait se passer. On nous a dit qu'il nous fallait obtenir l'adhésion des provinces, et c'est pourquoi j'ai passé le gros de l'année dernière à parcourir la magnifique région des Maritimes, pour m'entretenir avec les provinces, les ministres, les bureaucrates, des intervenants de l'industrie, pour obtenir leur adhésion. Nous nous sommes lancés et avons fait ce qu'on nous avait demandé de faire, et c'est pourquoi nous trouvons quelque peu frustrante la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui.