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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis ravie d'être ici aujourd'hui. J'aimerais commencer par vous présenter les personnes qui sont assises à la table avec moi. Il s'agit de Claire Dansereau, sous-ministre du MPO; Guy Beaupré, directeur général, Direction générale des pêches internationales; Loyola Sullivan, qui est notre ambassadeur pour la conservation des pêches; et Gilles Gauthier, directeur général de la Politique commerciale multilatérale au MAECI.
Je tiens à les remercier tous d'être ici aujourd'hui.
Merci de m'avoir invitée à revenir aujourd'hui. C'est toujours un privilège de rencontrer le comité pour discuter d'enjeux cruciaux liés aux pêches et qui préoccupent tous les Canadiens des régions côtières. Il me faut également dire que je sais, du fait de m'être entretenue avec plusieurs d'entre vous en personne, que vous êtes très intéressés par cette industrie et qu'elle vous tient à coeur.
Mon ministère et notre gouvernement ont pris des mesures décisives pour défendre les chasseurs de phoques canadiens, particulièrement au moment où l'Union européenne a fait part de son intention d'interdire la vente des produits du phoque sur les marchés de la Communauté européenne. Ce dossier est une priorité pour moi, personnellement, depuis ma nomination comme ministre des Pêches et des Océans. Le vote du 5 mai en faveur de l'interdiction de la vente de ces produits canadiens sur les marchés de la Communauté européenne a été un coup dur pour les chasseurs de phoques du nord et du sud, leurs familles et l'ensemble du Canada. La décision de l'Union européenne est uniquement motivée par des intentions politiques. Cette interdiction est sans motif valable et nous estimons qu'elle est contraire au droit commercial international.
Le premier ministre Harper a indiqué clairement que le gouvernement du Canada défendra vigoureusement l'accès aux marchés des chasseurs de phoques et prendra toutes les mesures commerciales qui s'avéreront nécessaires. Nos conseillers en droit commercial examinent soigneusement cette législation européenne. Toutefois, le texte de celle-ci ne sera considéré comme définitif qu'après le vote du Conseil des ministres. D'après ce qu'on nous a dit, ce vote n'aura pas lieu avant juin, ou même cet automne. Nous sommes déterminés à contester devant l'Organisation mondiale du commerce cette mesure prise par l'Union européenne, parce que nous sommes convaincus qu'elle est contraire aux règles de l'OMC.
Depuis le début de 1996, notre gouvernement a déployé des efforts répétés et soutenus en vue de convaincre l'Union européenne et ses États membres de l'importance de la chasse aux phoques pour les Canadiens. Nous avons déclaré notre engagement à l'égard d'une gestion responsable d'une chasse qui accorde la priorité au bien-être des animaux et à la durabilité. Le premier ministre Harper est intervenu à plusieurs reprises auprès de ses homologues de l'Union européenne. Peu avant le vote, notre gouvernement a accru ses efforts pour empêcher l'interdiction proposée.
Pour illustrer les mesures prises par notre gouvernement, j'aimerais profiter de cette occasion pour souligner le travail de défense de nos intérêts auquel notre ambassadeur pour la conservation des pêches, Loyola Sullivan, s'est consacré sans relâche depuis sa nomination en 2007, ainsi que les mesures prises par mon ministère depuis que j'ai été nommée ministre, en novembre dernier. M. Sullivan est ici à mes côtés et pourra vous entretenir de ce qu'il fait.
Je crois qu'il est important de souligner qu'au cours des deux dernières années, M. Sullivan a été à la tête ou a participé aux travaux de plusieurs délégations canadiennes à Bruxelles, le siège de l'Union européenne, et auprès de tous les 27 États membres de l'UE. Il a défendu nos intérêts aux côtés d'importants représentants canadiens, dont un premier ministre ainsi que des ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux et d'autres hauts fonctionnaires du Québec, du Nunavut, de Terre-Neuve-et-Labrador et du gouvernement fédéral.
Ces délégations comprenaient aussi des représentants de l'industrie de la chasse aux phoques, des chasseurs et des transformateurs, ainsi que des experts techniques. Tous les points de vue ont été inclus et évalués. Jusqu'ici, l'ambassadeur Sullivan a participé à plus de 350 réunions avec divers ministres et hauts fonctionnaires européens et plus de 45 membres du Parlement européen. Durant le mandat de mon prédécesseur, le ministre Hearn, et depuis ma nomination comme ministre, mon ministère a lui aussi beaucoup travaillé, à divers niveaux, pour enrayer cette menace qui pèse sur cette industrie canadienne durable et historique.
Outre l'organisation des délégations envoyées en Europe, mon ministère a assuré une collaboration avec les fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, en lançant une campagne de promotion dans les États membres de l'Union européenne. Nous avons dirigé une campagne de relations publiques et des négociations bilatérales avec divers gouvernements européens. J'ai dirigé personnellement une délégation à Prague dans le cadre de réunions de haut niveau avec des fonctionnaires importants de la République Tchèque, laquelle assure présentement la présidence de l'Union européenne. Il était donc extrêmement important pour nous de participer à ces réunions, dans un contexte où la République Tchèque aurait pu jouer un rôle modérateur pendant les discussions. Ils ont choisi la politique.
En janvier, une délégation dirigée par le sénateur conservateur Fabian Manning, le sous-ministre délégué de Pêches et Océans Canada, et l'ambassadeur Sullivan, s'est rendue à Bruxelles pour présenter la position du Canada au Comité du marché intérieur et de la protection du consommateur du Parlement de l'UE. Nous avons aussi écrit au rapporteur et au vice-rapporteur du comité responsable, pour qu'ils enregistrent nos objections à l'égard d'un communiqué partial, et qui comprenait plusieurs erreurs, publié le 22 janvier 2009.
Nous les avons invités à visiter le Canada. Nous avons écrit aux ministres de l'Environnement de tous les États membres.
J'ai appelé personnellement le ministre portugais et d'autres membres du Parlement européen pour leur signaler qu'ils s'exposent à des conséquences en laissant les groupes de défense des animaux mener leurs politiques.
Nous avons visité d'importants pays de l'Union européenne et avons adressé différents Parlements européens. Les fonctionnaires du ministère ont fourni des réponses éclairées aux questions techniques posées par divers représentants de l'UE. Nous avons préparé des énoncés de principe que nous avons présentés à tous les membres du Parlement européen et aux ministres de l'Environnement des États membres.
Nous avons répondu aux questions des membres du Comité du marché intérieur et de la protection du consommateur du Parlement et organisé l'affichage public de ces réponses sur le site Web parlementaire.
Nous avons écrit un article qui est devenu la première présentation équilibrée de cet enjeu publié dans le magazine parlementaire européen et nous sommes intervenus avec fermeté dans le cadre de la Conférence des ministres des Pêches de l'Atlantique Nord.
Des députés de la Chambre des communes ont soulevé cette question avec leurs homologues européens, lors de rencontres personnelles, par courrier ou par téléphone.
Mes distingués collègues, le ministre des Affaires étrangères et le ministre du Commerce international, ont travaillé avec diligence au niveau international pour défendre les chasseurs de phoques canadiens. Leurs ministères ont aussi énormément travaillé pour soutenir nos efforts.
Au cours du printemps, nous avons intensifié nos activités de sensibilisation et notre gouvernement a fait de la publicité dans divers médias européens. Notre philosophie est la suivante: nous devons faire appel aux coeurs et aux esprits des Européens et non pas seulement à ceux des parlementaires européens qui reçoivent une rétroaction de leurs électeurs. Avec cette idée à l'esprit, nous allons poursuivre l'intensification de nos efforts de communication.
Dans le cadre de notre engagement actuel à l'égard du respect des normes les plus rigoureuses de protection du bien-être des animaux, le MPO a apporté des modifications au Règlement sur les mammifères marins et aux conditions de délivrance de permis de chasse. Nous avons consulté des chasseurs de phoques et des scientifiques pour nous assurer que ces modifications offriront les meilleurs résultats possibles pour l'industrie et la ressource.
Outre ces mesures, nous avons amélioré la surveillance de la chasse et l'application de la loi. Les agents des pêches et de la Garde côtière canadienne continuent à renforcer les mesures d'application de la loi.
Sous tous les angles, le ministère que je dirige a mené la défense de la chasse contre des accusations fondées sur des informations erronées et les attaques de groupes radicaux de défense des animaux. L'information que nous avons fournie dans le cadre de toutes les activités de sensibilisation a été confirmée par des experts indépendants. Néanmoins, des décideurs de l'Union européenne ont préféré accorder plus de crédit aux renseignements erronés propagés par des groupes radicaux de défense des animaux. Les campagnes publicitaires inflammatoires organisées par des groupes opposés à la chasse aux phoques qui disposent apparemment de fonds illimités ont été incessantes.
J'ai mis en garde mes homologues européens sur le fait qu'ils se sont engagés sur une pente glissante lorsqu'ils ont voté pour cette interdiction injustifiable fondée sur les émotions. Leur position à courte vue entraînera de graves conséquences, notamment pour d'autres activités de chasse similaires au sein de l'Union européenne et ailleurs.
Monsieur le président, j'ai essayé de présenter les éléments principaux de notre engagement, de notre ferme détermination à défendre l'industrie de la chasse aux phoques canadienne. Au cours des trois dernières années, nous avons déployé tous les efforts possibles pour lutter contre la publicité destructive et cette interdiction insensée. Mais à notre grand étonnement, il nous a également fallu contrer des initiatives destructrices prises par un membre du Parlement canadien. Je suis d'avis que les actes du sénateur Harb ont rendu la décision de l'UE d'autant plus facile, ce qui est très malheureux.
L'interdiction proposée par le Parlement européen ne pourra pas devenir loi tant qu'elle n'aura pas été adoptée par le Conseil de l'Union européenne, lequel représente les États membres. Notre gouvernement étudie la formulation exacte du règlement proposé et il prendra ensuite les mesures adéquates.
Nous continuerons à déployer des efforts de défense jusqu'à l'obtention d'une solution raisonnable, acceptable tant pour l'Union européenne que pour le Canada. Nous continuerons à informer des discussions internationales de telle sorte que les décisions s'appuient sur les faits et non sur la rhétorique émotionnelle qui a bien trop longtemps obscurci ce débat.
Notre gouvernement reconnaît l'incidence négative que cette interdiction pourrait avoir sur les collectivités qui dépendent de la chasse aux phoques dans le Canada atlantique et dans le Nord, et ce, même si une exemption limitée a été accordée aux Inuits. Nous allons également continuer de défendre les droits des chasseurs de phoques canadiens de gagner leur vie de manière durable. Nous allons poursuivre le dialogue, négocier et exercer nos droits, et ce avec toute la rigueur de la loi.
Notre gouvernement conservateur défend le droit des chasseurs de phoques canadiens de gagner leur vie en toute sécurité et légalité et, monsieur le président, nous continuerons de le faire.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à vous, madame la ministre, et à vos invités qui sont assis à la table.
Madame la ministre, vous avez, plus souvent que n'importe quel groupe militant opposé à la chasse aux phoques, soulevé la situation du sénateur Mac Harb. Vous n'avez pas une seule fois dans votre exposé mentionné le fait que le Comité permanent des pêches et des océans a appuyé à l'unanimité la chasse aux phoques. Vous n'avez jamais relevé le fait que nous avons eu un débat exploratoire au cours duquel chacun des partis politiques au Canada a exprimé son appui en faveur de la chasse aux phoques. Vous n'avez pas relevé le fait que tout juste hier soir nous avons eu une motion d'acceptation du rapport du comité permanent, chaque parti politique et chaque parlementaire à la Chambre ayant adhéré à notre appui en faveur de la chasse aux phoques. Vous dites que cette décision est purement politique, mais il me semble que vous faites partie de la politique.
Les chasseurs dans les localités pour lesquelles la chasse aux phoques est importante sont souvent très frustrés et fâchés par l'hypocrisie des militants qui s'opposent à la chasse, et il semble que vous soyez en train de dire que c'est cela qui alimente cette politique. À entendre ceux qui font la promotion de la désinformation au sujet de la chasse pour leur propre gain financier, il est quelque peu difficile pour nous de marcher dans leurs chaussures de cuir. Et nous sommes tous d'accord là-dessus. Cette hypocrisie n'a rien de nouveau. Mais nous sommes ici pour discuter de ce que votre gouvernement est en train de faire en ce moment.
L'hypocrisie semble faire partie de la stratégie, car nous venons tout juste de voir un processus dans le cadre duquel le Canada et l'Union européenne se sont engagés dans des discussions portant sur le libre-échange au moment même où l'Union européenne a entamé ces discussions avec une activité commerciale illégale, l'interdiction de produits canadiens dérivés du phoque. Cela est illégal en vertu des règles de l'OMC.
Que faisons-nous? Nous nous présentons à ces discussions et déclarons que nous n'allons pas laisser cette interdiction commerciale illégale polluer ou brouiller nos discussions commerciales avec l'UE. Il a été souligné que cela causerait un très grave préjudice à un très gros marché pour le Canada, que nous perdrions beaucoup d'emplois et que nous ne devrions pas tolérer cela. Pourquoi l'UE a-t-elle pris cette mesure? Pourquoi l''UE a-t-elle essayé de polluer ces discussions avec une interdiction commerciale illégale?
Comment se fait-il qu'alors que vous dites que nous avons vigoureusement défendu la chasse aux phoques, l'Association canadienne des chasseurs de phoques, l'Institut de la fourrure du Canada et d'autres intervenants dans cette industrie, comme Dion Dakins, déclarent quant à eux que le Canada n'était même pas présent le jour du vote au Parlement européen? Ces intervenants en ont abondamment parlé. Ont-ils été politiquement motivés à le faire? L'Association canadienne des chasseurs de phoques a-t-elle été politiquement motivée à critiquer ainsi la présence, ou plutôt l'absence, du gouvernement fédéral au Parlement européen?
Madame la ministre, qu'avez-vous à dire en réponse à cela?
Vous avez fait plusieurs commentaires et je vais essayer de réagir à chacun d'entre eux. Comme vous le savez, cette dispute avec l'Europe dure depuis longtemps. La question de la chasse aux phoques n'a pas tout simplement surgi cette année, et c'est une chose qui, je suppose, est depuis longtemps source de revenu pour les groupes d'intérêt qui en ont fait leur propos.
Lorsque vous avez parlé de la question de savoir si nous devrions mettre en péril les discussions sur le libre-échange ou si ce dossier devrait en faire partie, l'une des raisons d'être de l'OMC est d'aider à résoudre des différends comme celui-ci, et c'est donc à l'OMC que nous nous adresserions avec notre plainte. Lorsque vous avez parlé d'un accord de libre-échange avec l'Union européenne, je pense qu'il y a en effet de nombreuses possibilités pour le Canada, et de nombreuses possibilités pour Terre-Neuve, de faire entrer nombre de produits sur les marchés de l'Union européenne sans les tarifs élevés qui les frappent en ce moment. Je crois donc qu'il y a beaucoup d'avantages de part et d'autre, en dehors de ce différend. C'est ce pour quoi l'OMC existe, pour régler ce genre de différend.
J'aimerais faire un petit peu marche arrière et parler un petit peu... Et je n'entends pas être partisane ici. Je sais que c'est un sénateur qui a pris sur lui de vivre ce moment de gloire, je suppose, et de faire publier son nom dans les journaux, car il n'était pas en faveur de la chasse aux phoques canadienne. Mais ce qu'il a fait c'est lancer une campagne très agressive contre la chasse aux phoques canadienne. S'il s'était levé et avait dit « Je ne suis pas en faveur de la chasse aux phoques canadienne » cela aurait été acceptable. Mais il s'est lancé dans le but précis de nuire au travail que nous avions fait pour appuyer la chasse aux phoques canadienne. Il a envoyé des lettres à chaque parlementaire européen. Cela ne nous a pas du tout aidés. Si j'étais membre du Parlement européen, j'aurais réagi en me disant que ce n'est manifestement pas tout le monde au Canada qui appuie la chasse aux phoques, que ce ne sont manifestement pas tous les membres du Parlement canadien qui l'appuient. Il leur a donc facilité la chose.
Ma réponse pour vous est que nous n'étions pas là le jour du vote. Comme je l'ai expliqué dans mes remarques liminaires, nous avons été sur place de nombreux autres jours. Nous nous sommes entretenus avec autant de personnes que possible. Les gens vous diront en privé: c'est un dossier politique, et vous avez tout à fait raison de dire que vous avez une chasse aux phoques qui n'est pas cruelle. À cause du travail qui a été fait par les groupes d'intérêt en gravant dans la tête des gens cette image du petit blanchon qui est en train de se faire assommer avec un gourdin, les électeurs de ces membres du Parlement européen sont en train de demander une interdiction de la chasse aux phoques canadienne. Les politiciens vont donc faire ce que veulent leurs électeurs. En règle générale, c'est une bonne idée. Parfois, c'est une bonne idée de prendre sa décision en s'appuyant sur les faits, et cette situation est très malheureuse.
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Permettez-moi de souligner, en partie, ce qui a fonctionné. Par exemple, je me rappelle très bien que lorsque je me suis intéressé à ce dossier, au début, on disait en Europe que la ressource était en péril, que le phoque du Groenland était une ressource qui serait éliminée sous peu. Pas plus tard que l'année dernière, on parlait des changements climatiques.
Cependant, grâce à nos interventions — celles des membres du comité —, j'ai remarqué que les abolitionnistes ne disent plus que la ressource est en danger. Nous avons fait du travail ensemble, et, heureusement, le dossier de la chasse au loup marin est un dossier pour lequel on a une unité d'action, ce qui est plutôt rare, surtout par les temps qui courent. C'est un succès, parce que cela faisait partie des éléments de propagande: la ressource était en danger, c'était un massacre, et l'industrie ne représentait rien pour les communautés. On ne parle plus du fait que la ressource est en danger, beaucoup moins en tout cas, même dans les déclarations officielles. Cela aide, on a avancé sur ce plan. Cela veut dire que tout ce qui a été fait n'a pas été vain. Il y a eu des effets concrets.
Par contre, en ce qui concerne l'idée d'un massacre et la viabilité économique des communautés, on ne peut malheureusement que constater l'échec. En ce sens, je me dis qu'il serait opportun et pertinent, tout comme on le fait actuellement pour le dossier du homard, de prendre le taureau par les cornes, si je peux m'exprimer ainsi, et de prendre le temps de faire un bilan avec tous les intervenants. Éventuellement, un plan d'action pourrait découler de tout cela. Vous le savez, j'ai déjà soumis quelques idées à ce sujet et je n'ai pas terminé, il y en a d'autres. Les gens qui communiquent avec moi ces temps-ci me donnent plusieurs idées aussi lumineuses les unes que les autres. Ce ne sont pas les idées qui manquent.
Ce qui s'est passé en Europe a, pour ainsi dire, réveillé les forces. Êtes-vous d'accord avec moi sur l'idée de faire un bilan, de sorte qu'un plan d'action puisse éventuellement déboucher de tout cela? Quelles sont les actions que vous entendez prendre, comme ministre des Pêches et des Océans, pour assurer que cela se fera?
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Merci beaucoup de la question.
Il me faut dire que l'honorable député a toujours des idées, et nous sommes certainement heureux de les accueillir.
Il nous faut faire un post-mortem sur ce qui a fonctionné et sur ce qui n'a pas fonctionné. Vous avez mentionné le nombre de phoques que nous avons et le fait que notre population de phoques se porte bien, que nous avons fait du travail médiatique auprès du public et que cette notion a disparu.
Eh bien, je peux vous dire que la notion n'a pas disparu, car elle a continué de circuler par voie de courriels personnels circulant à l'intérieur de l'Union européenne pendant que j'étais là. Les groupes d'intérêt continuent de répandre ce genre de rumeur.
Une histoire intéressante dont j'ai entendu parler remonte aux années 1960 et continue d'être utilisée. C'est l'histoire du type de l'Île-du-Prince-Édouard à qui on a payé 300 $ pour torturer un phoque pendant que les groupes d'intérêt le filmaient. Le problème ne date manifestement pas d'hier. La chose est gravée dans l'esprit des gens depuis fort longtemps, et cela est malheureux.
Quoi qu'il en soit, ce que je peux dire est que nous avons un plan pour le futur. Il y a à l'heure actuelle des gens, des rédacteurs de règlements, par suite de ce vote... Il importera qu'il y ait des règlements, et il se fera du travail d'interprétation qui servira à la rédaction de ces règlements. Nous allons réfléchir à la question de savoir s'il ne pourrait pas y avoir une certaine marge de manoeuvre pour la chasse aux phoques canadienne, après quoi, bien sûr, comme nous l'avons dit, nous interviendrons auprès de l'OMC. Nous savons que ce sera un long processus, et nous en avons dit autant à l'Union européenne.
L'autre chose est la perception voulant que les phoques canadiens ne soient chassés que pour leurs peaux. De plus en plus de phoques canadiens sont chassés pour d'autres raisons. Il y a d'autres utilisations qui en sont faites, d'autres possibilités. Il s'agit là d'un domaine qu'il nous faut poursuivre en tant que gouvernement, pour appuyer l'industrie canadienne du phoque; il nous faut trouver d'autres utilisations et de nouveaux marchés.
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Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, merci à vous et à votre équipe d'être venues ici aujourd'hui.
Il y a quatre choses que j'aimerais dire en guise de préface, du fait que vous soyez présente ici. Je me demandais s'il serait possible d'obtenir des breffages ou des lettres là-dessus plus tard.
Premièrement, comment se porte le renflouement de la flotte de la Garde côtière en ce qui concerne les 12 navires semi-hauturiers?
Vient ensuite la préoccupation en ce qui concerne le flétan, et l'allocation de poisson pour le secteur récréatif et commercial. J'ai eu un breffage avec M. Bevan, ce que j'ai beaucoup apprécié, mais pourrait-on nous renseigner au sujet de la façon dont progresse le processus?
D'autre part, une fois que vous aurez eu votre rencontre avec les différents ministres et parties prenantes relativement au homard, serait-il possible que le comité obtienne une mise à jour quant à ce qui est prévu pour l'avenir dans ce dossier?
Par ailleurs, j'ai interrogé vendredi dernier le secrétaire parlementaire au sujet du fait qu'aucune espèce de poisson n'ait jamais été inscrite en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Le magnifique requin-pèlerin de la côte Ouest est très menacé à l'heure actuelle. Je me demande simplement pourquoi cette espèce, par exemple, ne figure pas dans la liste établie en vertu de cette loi, mais c'est une question pour plus tard.
J'aimerais simplement vous montrer quelque chose ici. Voici un magnifique chapeau de phoque, comme on dit en français. Madame la ministre, vous êtes ministre des Pêches. Vous-même ou la sous-ministre ou l'ambassadeur, qui est de Terre-Neuve, pourriez-vous me dire en le regardant si le phoque a été pris par un Inuit ou par un non-autochtone?
Il y a cette exemption pour les produits du phoque inuits. Si vous vous promenez dans les rues de Berlin, de Paris ou d'Amsterdam en arborant ce chapeau, personne ne saura faire la différence, et cette interdiction va donc contraindre sérieusement les premières nations du Canada. J'ose espérer que lorsque vous défendrez la cause, vous soulignerez que cela est un mode de vie traditionnel depuis, littéralement, des milliers d'années.
Je suppose que lorsqu'une porte se ferme, une autre s'ouvre. Si l'UE va fermer ses portes aux produits du phoque, le gouvernement va-t-il se tourner vers d'autres marchés — Chine, Amérique du Sud ou autres — pour promouvoir et mettre en valeur les produits du phoque? L'une des inquiétudes que j'ai est que les Américains, comme vous le savez, ont imposé leur propre interdiction par le biais de la Marine Mammal Protection Act. Nous avons négocié des accords de libre-échange avec les États-Unis, mais cette interdiction demeure. Nous sommes en ce moment en train de négocier une entente avec l'UE, et je ne pense pas que nous réussissions aussi bien. Comme vous l'avez dit, par suite du mensonge délibéré répandu par ces groupes au sujet des produits du phoque, je ne crois pas que nous allons très bien réussir à faire passer le message. Je suis optimiste, bien sûr, mais si nous n'y parvenons pas, il nous faudra nous tourner vers d'autres marchés.
L'ambassadeur pour la conservation des pêches m'a dit quelque chose en privé quant au désir de mentionner au comité un certain processus. Madame, j'espérais que vous puissiez réagir, pour ensuite autoriser l'ambassadeur à mettre à jour une chose qu'il souhaitait dire au comité au sujet de la chasse aux phoques.
Merci beaucoup d'être venue.
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Merci, monsieur le président.
J'ai discuté avec l'honorable député lorsqu'il a soulevé la question au sujet du vote au Parlement européen. Je lui ai répondu et ai dit que la plupart des gens ne comprennent pas la dynamique de ce qui se passe en Europe et la façon dont tout cela a évolué, et ils pensent que cela n'engage que le seul Parlement. C'est tout ce que j'ai vu dans les médias. J'ai entendu cela de la bouche d'honorables députés. Ils ont soulevé la question à la Chambre des communes. J'ai entendu la même chose dans des comités et en public. Ils ont, en gros, la mauvaise impression.
Le Parlement en Europe est une entité. Le 26 septembre 2006, les membres élus du Parlement européen — qui sont au nombre de 785, venant de tous les pays, et ne représentant pas les gouvernements de leur propre pays, mais ayant été élus par la population — ont signé une déclaration. Les 425 membres du Parlement qui ont signé ont dit « Nous voulons que la bureaucratie de l'Union européenne nous donne des lois pour interdire les phoques ». Le Parlement n'a été qu'une entité dans ce dossier.
C'est pourquoi nous ne nous sommes pas concentrés uniquement sur le Parlement. Et ce n'est pas un vote au Parlement en mai qui a décidé de cette question. Celle-ci a été décidée avant le vote au Parlement. Le Parlement n'a jamais, pendant cette période de temps, changé d'avis sur cette question. Les gens m'ont dit « Vous auriez dû être ici avant septembre 2006. Vous auriez dû être ici il y a de cela des années. Le Parlement a fait son choix ».
Nous ne nous sommes donc pas concentrés sur le seul Parlement. Nous nous sommes concentrés sur les États membres, car, en vertu de la Constitution européenne, et même auparavant, alors que le Traité de Lisbonne n'était pas en vigueur, ils avaient plus de pouvoir, les parlementaires, mais le conseil peut imposer son veto et doit donner son aval pour que ceci aille de l'avant.
Nous nous sommes donc concentrés sur les 27 États membres. Jusqu'en février de cette année, nous avions au sein du conseil une minorité opposée. Je suis intervenu auprès de 27 pays, nous nous sommes fait accompagner par des chercheurs, nous leur avons appris ce qu'était la durabilité, et nous leur avons expliqué comment les produits sont commercialisés, depuis les valvules cardiaques jusqu'aux capsules d'huile, et tout le toutim. Nous leur avons livré tout cela. Ces pays ont adhéré à notre vision et ont voulu l'appuyer. Il y a eu une minorité opposante.
Il y a au conseil 355 votes. En vérité, sur 345, il faut obtenir 255 en faveur. Les gros pays, les quatre principaux — Royaume-Uni, Allemagne, France et Italie — détiennent 29 voix, tandis que l'Espagne en a 27, la Pologne 27, jusqu'à l'île de Malte, qui en a trois.
Nous avons donc foncé tout droit et avons ciblé tous ces pays pour nous constituer une minorité opposante. Il leur fallait obtenir plus de 70 p. 100 de ces voix. Jusqu'en mars, il leur en manquait encore 128. Ils ne pouvaient pas se permettre d'en perdre 90, et ils en avaient 128. Ils n'avaient que 217 sur les 255 requis.
Nous avons donc poussé. Le groupe de travail représentant ces pays s'est réuni. Une entente n'a pas été possible entre eux. Il y a eu une deuxième rencontre, sans que cela n'aboutisse à une entente. N'y ayant toujours pas d'entente, la chose est passée au palier suivant et les gens ont dit « Nous ne pouvons pas obtenir d'entente au sein du conseil pour appuyer cette question ».
La chose a alors été renvoyée au COREPER, qui est le bureau des représentants permanents, les ambassadeurs de ces 27 pays en poste à Bruxelles, et qui ont essayé d'en traiter. Ils ont essayé d'en arriver à une entente. Il y avait énormément de pression exercée par les parlementaires et tous les autres pour dire « Allez-y » à ces pays, « Montons à bord ». Et plusieurs autres pays — je pourrais les nommer — ont tenu bon, ont résisté jusqu'à la toute fin. Et il nous fallait un pays de plus avec 27 voix — ils étaient six — pour obtenir une minorité suffisante. En bout de ligne, il nous a manqué un pays d'importance du fait des efforts pour faire avaler la chose.
Je savais que le Parlement ne sauverait jamais la mise. Il avait tranché en 2006. Il avait dit « Donnez-nous la loi ».
Des élections vont avoir lieu en juin. Le Parlement doit confirmer les nouveaux commissaires après les élections. Ils ne pourront pas être nommés à nouveau si le Parlement n'est pas d'accord. Ils ne voulaient pas que les conseils du Parlement soient ignorés. La commission aurait pu retirer le dossier de la table du fait que la proposition mise de l'avant le 23 juillet n'était pas ce qu'elle voulait, et c'est donc là l'élément.
Ainsi donc — la sentence finale — avant le vote, le COREPER, les pays, avaient déjà convenu du libellé et la chose est passée comme une lettre à la poste au Parlement, celui-ci ayant décidé depuis le tout début, trois années auparavant, de voter en ce sens. Nous avons perdu la bataille de séduction auprès des pays la semaine avant le vote en mai. C'est à ce moment-là que les pays qui n'avaient pas encore décidé ont abandonné et que le total a basculé, avec les 255 voix. Voilà l'important dans ce dossier. À quelques semaines près, l'effort a failli aboutir, mais certains pays sont tout simplement tombés du train.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, et merci aux fonctionnaires d'être des nôtres ici aujourd'hui. Je vous en suis reconnaissant.
Je vais, dans mes questions, me concentrer sur un ou deux volets. Premièrement, où en sommes-nous, sur la base de ce qui est arrivé, et, ce qui est peut-être plus important, vers quoi tendons-nous? Je devine que ce nouveau vote du conseil des ministres va avoir lieu en juin ou à l'automne, mais le marché européen représente, en gros, 30 à 33 p. 100 du marché.
Pour ce qui est des ramifications ici, quelle incidence cela va-t-il avoir...? Je comprends qu'une bonne partie du produit est expédiée et transbordée en Europe à destination d'autres marchés. Y a-t-il eu une incidence sur le produit à destination d'autres marchés, du fait de ce vote?
Le problème sera-t-il que rien ne pourra être expédié vers l'Union européenne, même si le produit doit être livré dans un autre pays? J'aimerais comprendre: y a-t-il dans ce dossier des problèmes de transbordement? Le vote de 550 voix contre 49 au Parlement européen me dit que le résultat n'était pas très serré. Ayant participé à plusieurs élections, je sais ce que cela signifie qu'un résultat serré et un résultat qui n'est pas serré.
Cela étant dit, je pense que la campagne de désinformation nous a vraiment dépassés. Pour être réalistes, qu'avions-nous vraiment pensé pouvoir marquer comme points jusqu'ici?
Monsieur le président, ce que j'ai dit est que nous ne devrions pas nous concentrer sur le seul Parlement... nous avons continué de nous concentrer sur le Parlement, et nous avons assuré là-bas un engagement actif avec quantité d'autres réunions. Mais le Parlement a décidé et a voté, ratifiant en gros la déclaration de 2006 et disant aux bureaucrates « Nous avons décidé; donnez-nous la loi ». Il voulait simplement la loi pour approuver la chose. Il avait déjà fait tant de chemin sur cette voie que, comme l'a dit quelqu'un en réunion, « Il aurait fallu que vous soyiez ici avant 2006 ».
Nous avons été témoins de cela. Lorsque je suis intervenu dans ce dossier en mars 2007, six mois environ après la déclaration, il nous avait fallu examiner sur qui nous concentrer et où aller. Nous avons constaté que la tâche allait être dure en ce qui concerne les parlementaires. Ils veulent se faire réélire; ils se font diriger par ces groupes. Il nous a fallu réfléchir à la façon de stopper ce processus.
Il y avait deux avenues. L'une passait par l'intermédiaire de la commission ayant déposé la proposition le 23 juillet 2008. Celle-ci avait le pouvoir de l'enlever de la table si la chose ne lui convenait pas. Le Parlement est allé bien au-delà de ce qui avait été mis de l'avant. La commission a dit qu'il devrait y avoir une dérogation, sur la base de l'OMC, de leurs opinions, et du fait que les experts de l'Autorité européenne de sécurité des aliments avaient dit qu'il était possible de tuer des phoques sans cruauté. Les membres de la commission n'avaient pas vraiment aimé le fait que le Parlement soit allé si loin en ce qui concerne la proposition, mais ils ne l'ont pas retirée de la table.
Pourquoi la commission ne l'a-t-elle pas retirée de la table? Elle avait le pouvoir de le faire; la chose était peu probable, peut-être parce que le Parlement sanctionne la présidence de la commission — il lui faut approuver les commissaires, etc. Il y a moyen de se venger. Si la commission avait ignoré les conseils du Parlement, celui-ci pouvait lui rendre la monnaie de sa pièce.
Et le troisième groupe est le conseil, le groupe que j'ai évoqué avec ces chiffres. Tous ces pays ont 345 voix. Il vous en faut 255, ce qu'ils appellent une « majorité qualifiée », pour que ce soit approuvé. Trois éléments sont nécessaires pour l'obtention d'une majorité qualifiée: il faut que 14 des 27 pays soient en faveur; les pays en faveur doivent représenter 62 p. 100 de la population de l'Union européenne; et ils doivent avoir 255 voix.
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Non, ce que j'ai dit est que jusqu'en février... il leur fallait tenir leurs propres réunions privées, à la manière d'un cabinet. Ils se retrouvent en réunions privées, les 27 pays réunis en groupe de travail, et ils discutent entre eux à huis clos. Il n'y a aucun compte rendu public du déroulement de leur rencontre, exception faite de ce que l'on peut entendre de diverses sources. Mais nous savons qu'après plusieurs rencontres, le groupe de travail a dit « Nous ne parvenons pas à une entente. Nous ne parvenons pas à obtenir les chiffres que nous voudrions avoir ». Ils sont donc, essentiellement, passés au palier supérieur suivant, le plus haut palier de ces pays européens, qui est le COREPER. C'est leur conseil de représentants permanents là-bas, généralement représenté par un ambassadeur. Puis ils se rencontrent, et ils se sont rencontrés pour discuter de cette question, et ils ont essayé d'en arriver à une entente entre eux, les 27 pays.
D'après les rapports non officiels que nous recevons au sujet de ces réunions, et il n'y a aucun rapport officiel public des discussions tenues à huis clos, nous savions qu'ils avaient de la difficulté à obtenir le total visé. Nous savons qu'il y a un nombre suffisant de pays, suffisamment pour bloquer le projet; et, d'après nos estimations, ils n'avaient pas les 128 voix, et ils ne peuvent se permettre de n'en perdre que 90.
En mars, puis en avril, ils se sont rencontrés, et il y avait d'énormes pressions pour qu'ils donnent leur appui. Il y a les pays nordiques qui s'opposent à l'interdiction. Il y en a quelques autres aussi qui sont contre. Nous sommes allés rencontrer chacun d'entre eux, avons discuté avec leurs représentants, depuis le vice-premier ministre jusqu'au ministre, leur disant qu'il n'y avait aucune raison de prôner cette interdiction, qu'il leur fallait travailler dur pour s'y opposer.
Mais, dans le dernier droit, qu'est-ce qui nous a fait perdre? Dans le dernier droit, à mon avis, si le vote a été perdu c'est à cause des pressions énormes exercées par le public européen. En Allemagne, même si leurs ministères de l'Économie, de la Justice et d'autres vous diront peut-être que la chose serait contraire au droit européen, les éléments en Allemagne poussant le dossier — le public — et le public aux commandes en Italie, en France et au Royaume-Uni, ont poussé ces gouvernements à prendre la décision que souhaitaient les Européens, sur la base de leur désir, en oubliant les arguments juridiques. Ils ont oublié les principaux arguments juridiques relatifs à la durabilité, puis ils ont pris une décision politique, et il y en a quelques-uns qui ont baissé les bras, car les pays là-bas disaient « C'est un dossier qui ne signifie rien pour nous, étant donné que nous n'avons pas de phoques. S'il nous faut tomber, ce sera au sujet d'un dossier qui nous est propre, pas celui de quelqu'un d'autre, comme le Canada ».
Voilà, à mon avis, ce qui a amené la chute, à la onzième heure: les pressions exercées étaient énormes.
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Merci, monsieur le président.
Juste un petit à côté: l'autre jour, le ministre Ritz, le ministre de l'Agriculture, et les producteurs de porc ont tenu une journée du porc sur la colline du Parlement — j'ai trouvé l'événement fort réussi — à cause des inquiétudes concernant le virus H1N1. Ils voulaient en gros dire que le porc est sain, goûteux et très bon à manger. Le problème est qu'ils en ont manqué.
Pour promouvoir l'industrie du homard au Canada... J'ai demandé à un grand nombre de personnes quand elles ont pour la dernière fois acheté du homard, et elles n'en achètent pas. C'est juste un petit à côté que je vous lance ici avant d'en arriver à ma question sur les phoques: avez-vous songé à la possibilité d'acheter 2 000 homards dans la circonscription de Sackville-Eastern Shore, en Nouvelle-Écosse, et de les faire venir ici? On pourrait les décortiquer et les servir à toutes ces personnes sur la Colline, pour leur dire qu'elles pourraient peut-être envisager d'acheter du homard à l'avenir. Ce serait juste une petite promotion sur la Colline, une promotion de la ville d'Ottawa, de la qualité des homards que nous avons et cela montrerait aux gens que c'est un article très goûteux à ajouter à leur panier d'épicerie. Vous pourriez peut-être promouvoir l'industrie de cette façon-là. C'est juste une idée que je vous soumets.
Voici ma question pour ma collègue pour ce qui est de l'OMC. Nous n'avons pas réussi à obtenir que les États-Unis lèvent l'interdiction au titre de la Marine Mammal Protection Act, en dépit du fait que nous ayons négocié des ententes commerciales avec eux — l'ALENA, le libre-échange et tout le reste. Mon souci est que, au fur et à mesure des négociations commerciales avec l'Union européenne — et la question s'adresse peut-être davantage à Stockwell Day, mais j'aimerais en souligner à nouveau l'importance. Mon sentiment est que nous allons laisser faire. Les gros secteurs industriels, notamment l'industrie pharmaceutique, le secteur forestier et l'agriculture, etc., veulent cette entente avec l'Union européenne. Nous avons ce petit accroc avec les phoques... « Eh bien, si nous ne gagnons pas, ce n'est pas bien grave ». Voilà ce que j'entrevois, c'est-à-dire que le gouvernement finisse par se résigner au fait que nous ne pourrons pas remporter l'argument en ce qui concerne les phoques et que nous allons de toute manière aller de l'avant avec ces négociations commerciales.
D'après votre expérience, mes craintes sont-elles injustifiées, ou bien ai-je raison? Lorsque j'ai discuté avec des chasseurs de phoques du Labrador l'autre jour, ils étaient très préoccupés par ces discussions avec l'Union européenne et ils craignent d'être carrément laissés de côté dans l'équation; ils craignent que, même si le Canada tape du poing disant que l'Union européenne a mal agi, en bout de ligne, ce ne sera que du vent.
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Merci, monsieur le président.
Comme nous le disions il y a quelques mois, nous vivions d'espoir, car nous croyions qu'avec tout le travail difficile que nous faisions il nous était toujours possible d'espérer. Nous savions cependant par ailleurs que la pente à gravir était plutôt raide. Je pense avoir dit, lorsque nous avons eu notre séance à huis clos, qu'on nous avait avertis que nous ne connaîtrions pas l'issue de notre dur labeur avant la toute dernière minute du tout dernier vote.
Comme vous avez entendu l'ambassadeur le dire, les positions ont changé. Le monde est très fluide, en fonction de toute une série d'autres interactions et échanges entre parlementaires, d'interactions et d'échanges sur lesquels le Canada n'exerce absolument aucune influence et auxquels il n'est pas partie. Les gens troquaient le dossier des phoques contre autre chose, et c'est ainsi qu'il y a eu des arrangements dont nous ne savons absolument rien, auxquels nous n'avons pas participé.
Je pense que je dirais, et la ministre l'a certainement dit, que l'élection en juin de tous les parlementaires a eu une incidence sur ce dossier. Si le vote avait pu avoir lieu après juin, le résultat aurait peut-être été différent.
J'ai entendu plusieurs parlementaires parler après le vote à la radio de l'impact politique très réel et des menaces qui leur avaient été faites au sujet de leur carrière politique s'ils n'adoptaient pas une certaine position. C'est à cause de la superposition de tous ces facteurs et du fait que le Canada ne soit pas membre de l'UE et n'ait donc rien eu à échanger à ce stade-là, je pense, que nous nous retrouvons aujourd'hui dans la situation que voici.