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Merci, monsieur le président. Bonjour.
Je suis accompagné aujourd’hui de Peter Conrod, de la Banque Royale du Canada, de Steve Murphy et Paul Seipp, de la Banque de Montréal, et de Craig Thompson, de la Banque de la Nouvelle-Écosse.
Pour gagner du temps, je vais lire une version abrégée de l’exposé préliminaire que je vous ai transmis.
C’est un plaisir pour moi de participer aujourd’hui aux discussions du comité sur la pêche au homard dans l’Atlantique. Je suis accompagné de collègues de certaines de nos grandes banques qui connaissent bien le secteur de la pêche. Ensemble, nous serons heureux de répondre à toute question précise que vous voudrez nous poser. Je vous ai également fait parvenir une trousse et un document d’information concernant notre témoignage d'aujourd’hui.
L’Association des banquiers canadiens représente ses 50 institutions membres, y compris les banques à charte canadiennes et les filiales de banques étrangères ayant des activités au Canada. Nos membres sont présents dans la quasi-totalité des collectivités du pays et contribuent beaucoup aux économies locales et provinciales, de même qu’à l’économie nationale.
Les banques aident depuis longtemps leurs clients au cours des périodes de difficultés économiques. Aujourd’hui, elles font de même avec leurs clients, particuliers et entreprises. Nous sommes conscients du fait que certains clients connaissent des difficultés particulières. Nous leur demandons de venir parler à leur banquier des solutions possibles à envisager. Nous traitons les situations au cas par cas. Nous voulons que nos clients réussissent. En effet, nous avons nous-mêmes du succès quand nos clients en ont.
Il est important de ne pas perdre de vue que les banques occupent traditionnellement environ la moitié du marché du crédit aux entreprises, et seulement environ le quart de l’ensemble du marché du financement. Nous avons réagi en tentant de combler l’écart laissé par les fournisseurs non bancaires qui ont ralenti la croissance de leur crédit ou se sont retirés du marché. Les données les plus récentes de la Banque du Canada sont éloquentes: au cours des 12 derniers mois, le financement bancaire aux entreprises a augmenté de plus de 6 p. 100, ce qui est bien supérieur à la croissance de 3,7 p. 100 du financement provenant de tous les fournisseurs. Les banques s’efforcent donc de combler l’écart laissé par les autres. Toutefois, même si nous faisons de notre mieux pour y parvenir, nous ne pouvons pas le faire complètement.
Au chapitre des taux d’intérêt, permettez-moi simplement de vous dire que les taux sont en baisse. Comme le ministère des Finances l’a signalé plus tôt cette semaine, les taux d’intérêt moyens ont constamment diminué tant pour les ménages que pour les entreprises. Le taux d’intérêt effectif moyen des entreprises s’élevait à 4,16 p. 100 en mai, par rapport à 5,75 p. 100 en décembre 2008. C’est une chute importante en l’espace de six mois seulement.
Pour conclure, je dirais que les banques du Canada sont solides et sûres et que les Canadiens continuent à faire confiance à leur système bancaire. C’est pour le Canada un avantage que d’autres pays n’ont pas. Il sera essentiel de conserver cet avantage pour assurer la reprise de notre économie et la prospérité à long terme des Canadiens.
Nos banques feront leur part. Elles continueront à prêter prudemment et à protéger l’argent de leurs déposants. Elles veilleront aussi à ce que les particuliers et les entreprises continuent d’avoir accès au crédit et aient les moyens de rembourser leurs prêts. Nous le faisons parce que nous savons que les consommateurs et les entreprises sont les moteurs de l’économie canadienne.
Je remercie le comité de m’avoir invité aujourd’hui. Je serai heureux de répondre à vos questions, mais je voudrais d’abord inviter mes collègues de la Banque de Montréal à présenter leur exposé.
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Merci, monsieur le président.
Nous sommes très heureux d’avoir l’occasion de comparaître devant le comité pour vous faire part de nos activités liées à la pêche au homard dans l’Atlantique. Je suis accompagné ce matin de mon collègue Paul Seipp, directeur des opérations commerciales de la Banque de Montréal pour la Nouvelle-Écosse.
Je suis extrêmement fier des efforts déployés par notre équipe pour servir ses clients du Canada atlantique. Du côté des services bancaires aux entreprises, plus d’une entreprise sur quatre dans la région a choisi de faire affaire avec BMO Banque de Montréal. Notre part du marché ne cesse pas de croître. Nous comptons poursuivre cette croissance pour nous placer en première position.
Nous sommes fermement engagés envers nos clients du Canada atlantique, y compris ceux de l’industrie du homard et, plus généralement, du secteur de la pêche. En fait, en ce qui concerne les prêts de moins de 5 millions de dollars, la BMO a avancé 142 millions de dollars à des entreprises du secteur de la pêche en eau salée. Cela représente 35 p. 100 du marché des banques.
Comme vous le savez tous, le secteur de la pêche au homard de l’Atlantique a été durement touché. Le ralentissement économique a fait chuter la demande, particulièrement sur l’important marché américain. Cela s’est traduit par un effondrement des prix, qui sont tombés à moins de 3 $ la livre, niveau sans précédent dans les 20 dernières années. Il n’est pas surprenant dans ces conditions que Leonard LeBlanc, de la Gulf Nova Scotia Fishermen’s Coalition, ait dit qu’aux prix actuels, le homard est moins cher que la mortadelle.
La BMO est déterminée à soutenir ses clients aussi bien en période de prospérité qu’en période de crise. Nous sommes donc prêts à les épauler maintenant. Dans toute la région, nous avons des banquiers très expérimentés qui connaissent bien leurs clients. Beaucoup de nos employés vivent et travaillent dans les collectivités et sont témoins des effets qu’a le ralentissement actuel de l’industrie du homard sur leurs voisins, leurs amis et les membres de leur famille. Nous sommes conscients de ce qu’ils vivent en ce moment.
Dans le cas des pêcheurs de homard, nous acceptons la plupart des demandes de crédit. Nous soutenons nos clients quand vient le temps de renouveler un prêt. Nos banquiers disposent de limites discrétionnaires élevées, ce qui signifie qu’ils sont habilités à prendre les décisions de crédit concernant leurs collectivités. Je parle de banquiers comme Rob Macleod, directeur des comptes d’entreprise, qui se rend régulièrement sur les lieux de pêche avec ses clients le jour de l’ouverture de la saison du homard. Le message que nous souhaitons transmettre nos clients est le suivant: Venez nous voir pour discuter de votre situation financière et nous permettre de vous aider en ces temps difficiles.
Incidemment, monsieur le président, je voudrais dire à mes collègues banquiers ici présents que nous sommes tout aussi enchantés de rencontrer leurs clients.
Des voix: Oh, Oh!
M. Steve Murphy: En fait, je suis très heureux de vous faire part de ce que nous faisons depuis quelque temps déjà pour aider nos clients, y compris ceux de l’industrie de la pêche au homard, à survivre au ralentissement économique. Nous travaillons avec nos clients pour voir quel genre de dispositions nous pouvons prendre pour les aider à s’en sortir, par exemple en reportant les versements sur leurs prêts personnels ou hypothécaires ou en convenant d’arrangements spéciaux, au cas par cas, avec nos entreprises clientes. Comme je l’ai dit, nous sommes toujours prêts à aider nos clients lorsqu’ils ont besoin de nous.
Monsieur le président, je voudrais vous donner l’assurance, ainsi qu’aux membres du comité, que nous sommes déterminés à aider l’industrie de la pêche au homard et, en général, le secteur de la pêche. Je voudrais aussi exprimer notre appui aux efforts déployés pour aider directement ceux qui sont touchés par les difficultés actuelles, comme les mesures que le gouvernement fédéral a annoncées hier. Je voudrais également inviter tous les Canadiens à soutenir nos pêcheurs de homard en consommant davantage de homard cet été.
J’encourage chacun à rapporter du homard à la maison, à inviter ses voisins et à s’installer dans sa cour pour savourer l’un des délices du Canada atlantique. Offrez-vous donc un festin et aidez du même coup vos compatriotes canadiens.
Merci beaucoup.
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Bonjour, mesdames et messieurs. Je vous remercie d’avoir permis à la Banque Royale du Canada de participer à la discussion concernant l’industrie de la pêche au homard et l’accès au crédit. Je m’appelle Peter Conrod. Je suis cadre supérieur à la Banque Royale depuis six ans. À titre de vice-président régional des services financiers et commerciaux, je suis responsable des opérations bancaires avec les entreprises du Canada atlantique. Je dirige une équipe de 114 personnes chargées de desservir nos clients commerciaux.
Environ 31 p. 100 des entreprises commerciales du Canada atlantique considèrent la RBC comme leur principale banque. Nous avons la plus importante part du marché en ce qui concerne les prêts aux entreprises et les dépôts des entreprises. D’après des chiffres récents, nos prêts autorisés aux entreprises du secteur de la pêche totalisent 202 millions de dollars, l’encours des prêts s’élevant à 111 millions de dollars. Dans ce portefeuille, 66 p. 100 des prêts ont été consentis à des transformateurs et des grossistes, et 23 p. 100 à des pêcheurs. Les 11 p. 100 restants sont des prêts consentis au segment des poissons à nageoires. Sur le total autorisé de 202 millions, environ 89 p. 100 sont allés au segment des mollusques et des crustacés, et surtout au secteur du homard.
Dans le secteur qui vous intéresse, la RBC s’est efforcée d’offrir une aide financière à l'industrie de la pêche au homard au moyen de prêts à terme destinés à financer l’achat combiné d’un bateau et d’un permis de pêche. Nous offrons des prêts à terme aux pêcheurs de homard pour financer l’achat d’équipement ainsi que des prêts d’exploitation, des prêts à terme et des facilités de change aux exploitants de viviers à homard.
Notre aide aux pêcheurs de homard est probablement le sujet qui intéresse le plus le comité. Il y a environ six ans, nous avons conçu un programme de prêts à terme pour financer l’achat d’un bateau et d’un permis. Le programme offre un maximum de 75 p. 100 de financement pour les deux éléments, le prêt du bateau étant remboursable sur 10 ans et celui du permis, sur cinq ans. Compte tenu des répartitions habituelles, cela représente en gros un financement sur sept ans des actifs combinés.
C’est à dessein que nous avons choisi cette période de sept ans parce que nous savons d’expérience que les pêcheurs de homard connaissent régulièrement des années difficiles. Cette structure nous permet de dispenser les emprunteurs du remboursement du principal dans les années de faibles liquidités. L’hiver dernier, nous avons eu une autre de ces années difficiles, les prix au quai ayant chuté, de même que la demande du produit aux États-Unis et en Europe. Nous avons eu des entretiens individuels avec nos clients et avons offert à ceux d’entre eux qui avaient des problèmes de trésorerie de se dispenser de payer le versement semestriel de principal qui est ordinairement prévu. Près d’un client sur quatre a accepté l’offre.
Nous avons l’intention de faire la même offre à nos clients ce mois-ci, puisqu’un second versement annuel de principal est ordinairement prévu fin juin. Il est encore trop tôt pour savoir dans quelle proportion les clients accepteront l’offre.
Nos clients du secteur de la pêche sont habituellement desservis par des chargés de comptes de la RBC qui vivent et travaillent dans les mêmes collectivités, comme Barrington Passage, West Pubnico, Yarmouth, Church Point et Digby.
Bref, la Banque Royale du Canada a été un fournisseur actif de capitaux d’emprunt pour l’industrie du homard. Nous continuerons à bien servir ce secteur. Nos politiques de crédit sont les mêmes depuis six ans, malgré la période très difficile que nous connaissons actuellement. Nous sommes toujours là pour aider les membres de l’industrie qui sont actuellement clients de la RBC.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais commencer par remercier les témoins d’être venus au comité aujourd’hui et les féliciter pour leur excellent travail.
La réalité qu’on peut constater sur place actuellement, c’est que nous sommes pris dans une récession économique mondiale. Le FMI, l’OCDE et d’autres organisations ont constamment fait l’éloge du Canada et de ses institutions financières pour l’excellente position dans laquelle se trouve notre pays. Bien sûr, cela est largement attribuable à notre réglementation, mais nous le devons aussi, dans une grande mesure, au fait que nos banques prennent des risques raisonnables et responsables, non seulement en accordant du crédit, mais aussi en créant un environnement stable qui facilite les affaires au Canada.
Je voulais juste vous dire que nous ne sommes pas engagés dans une chasse aux sorcières. Nous ne cherchons pas des boucs émissaires. Pour nous — ou du moins pour moi —, il est surtout essentiel de savoir ce qui se passe. Lorsque nous entendons parler d’incidents ou d’événements anecdotiques, nous nous posons des questions un peu plus générales. Voilà ce qu’il en est.
Vous dites que la politique de crédit n’a pas changé, que vous maintenez les proportions de 75 à 25, c’est-à-dire 25 p. 100 d’acompte et 75 p. 100 de prêt. Toutefois, je m’attends, comme la plupart des Canadiens, je crois, à ce qu’à part l’acompte de 25 p. 100, vous imposiez d’autres critères et d’autres conditions, dans une période de ralentissement économique, pour déterminer qui est ou n’est pas un bon risque. Est-ce que j’ai tort?
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais poser trois questions portant sur trois domaines différents: les tendances, l’évaluation du risque et les dispositions actuellement prises avec les pêcheurs.
La BMO dit qu’elle a prêté 142 millions de dollars et la RBC dit qu’elle a prêté 202 millions, tout cela représentant 5 à 6 p. 100 des portefeuilles. Pouvez-vous me dire quelle a été la tendance dans les six dernières années? Les chiffres ont-ils changé, ont-ils augmenté, ont-ils diminué dans les six dernières années?
La deuxième question porte sur l’évaluation du risque. Vous avez actuellement un taux moyen de 4,16 p. 100, par rapport à 5,75 p. 100 en décembre 2008. Que signifient vraiment ces chiffres? Quel était l’écart par rapport au taux de base à ces deux moments? Dans l’industrie forestière, on me dit que les institutions financières acceptent d’accorder du crédit, mais que les taux ont monté. Beaucoup de gens pensent que vous êtes disposés à avancer de l’argent, mais que le profil du risque n’est plus le même.
La troisième question porte sur les perceptions relatives aux prises de décisions locales. Vous avez parlé de banquiers disposant de limites discrétionnaires. La RBC a dit la même chose: la décision d’accorder un prêt est prise dans les collectivités mêmes. Les gens ont pourtant l’impression que, même si vous avez des représentants dans les collectivités locales, les décisions sont prises à Toronto, à Halifax ou au bureau régional et que les représentants ne constituent que du menu fretin.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Bonjour. Je vous remercie de m'avoir invitée. Je suis très heureuse d'être parmi vous aujourd'hui.
Je comprends que dans le cadre de vos délibérations sur le secteur de la pêche du homard dans l'Atlantique, vous vouliez savoir ce que fait la BDC pour faciliter l'accès au financement. Je vous propose de présenter une vue d'ensemble des activités de la BDC, y compris une description de sa participation aux récentes initiatives budgétaires visant à faciliter l'accès au financement. Je vais ensuite vous parler du soutien que nous offrons au secteur des pêches. Tout d'abord, je ferai une brève description de la BDC.
Notre soutien est assuré par 1 800 employés qui travaillent à partir d'un réseau de 100 succursales à l'échelle du Canada. Cela comprend 150 personnes et 13 succursales dans les provinces de l'Atlantique. Nous offrons trois types de soutien: des services de financement, de capital de risque et de consultation. Nous soutenons 28 000 entrepreneurs. Ces clients exercent leurs activités dans tous les secteurs de l'économie, y compris celui des pêches.
Avec environ 3 p. 100 du marché du financement à terme, la BDC est relativement petite. Notre réseau de succursales est modeste par rapport aux quelque 6 000 succursales des six grandes banques canadiennes, mais nos 600 directeurs et directrices de comptes sont en contact direct avec des milliers d'entrepreneurs tous les jours. Ces conversations nous donnent une bonne idée de ce qui se passe dans le marché.
À l'heure actuelle, nous pouvons observer deux forces à l'oeuvre. La première est la récession. Beaucoup d'entrepreneurs hésitent à se lancer dans de nouveaux projets. Ils attendent de voir plus clairement ce que le marché leur réserve. Nous constatons que le nombre d'entrepreneurs qui souhaitent financer un projet est, par conséquent, un peu plus faible qu'il ne l'est normalement.
La deuxième force est le resserrement des conditions de crédit. Cette situation est attribuable à trois facteurs: le retrait du marché de certaines banques étrangères et institutions financières non réglementées en raison du déclin très marqué du marché de la titrisation; un marché obligataire difficile; et la difficulté, pour les institutions financières, d'accorder des prêts dans un climat d'incertitude économique.
[Traduction]
Qu’est-ce que cela signifie pour un entrepreneur qui essaie d’obtenir du crédit? S’il est déjà depuis longtemps en relation d’affaires avec les banques ou les coopératives de crédit du Canada, il ne court pas un très grand risque. Par contre, s’il fait partie d’un secteur durement touché par la récession, sa situation est plus risquée. Et le risque augmente encore s’il a perdu un partenaire financier ou s’il tente d’établir des relations avec une nouvelle institution financière. Pour les banques canadiennes, le départ des institutions étrangères non réglementées a entraîné une augmentation appréciable de la demande. C’est certainement le cas à la BDC. L’augmentation des nouvelles demandes a provoqué une croissance imprévue de notre portefeuille. De plus, un plus grand nombre d’entreprises de taille moyenne s’adressent à nous, et les transactions supérieures à 5 millions de dollars ont augmenté de 50 p. 100 sur 12 mois.
Le gouvernement a annoncé, dans le récent budget, deux initiatives destinées à améliorer l’accès des entreprises au crédit: le Programme de crédit aux entreprises ou PCE et la Facilité canadienne de crédit garanti ou FCCG. Les deux programmes sont déjà en place. Je vais commencer par le PCE, puis je passerai à la FCCG.
La BDC, Exportation et Développement Canada ainsi que des banques du secteur privé participent au PCE dans le but de mettre au moins 5 milliards de dollars, en prêts et en mesures de soutien du crédit, à la disposition d’entreprises solvables dont l’accès au crédit serait autrement restreint. Le programme prévoit essentiellement une coopération améliorée entre les institutions financières du secteur privé et la BDC pour le renvoi à celle-ci de clients solvables en vue d’un partage du risque. Jusqu’ici, le PCE comprend cinq composantes.
La première est le soutien du fonds de roulement. La BDC accorde aux entreprises canadiennes des fonds de roulement partiellement garantis ou non garantis pour leur permettre de financer leurs opérations. En général, les entreprises visées par ce programme sont jugées trop risquées par la plupart des banques. Au moment de la transaction, la BDC doit porter un jugement sur la capacité de l’entreprise de réussir en dépit de difficultés provisoires. Cette partie du programme prendra fin en 2012.
Les renvois constituent la deuxième composante du programme. D’autres institutions financières renvoient des clients à la BDC quand elles souhaitent partager le risque avec nous. Dans certains cas, nous partageons le prêt à terme à parts égales. Dans d’autres, l’institution financière s’occupe des fonds de roulement, nous laissant le prêt à terme.
La troisième composante est la syndication. La BDC participe avec d’autres à des syndicats de financement, sur l’invitation d’autres institutions financières, ordinairement pour remplacer des partenaires qui se sont désistés.
La quatrième composante est l’achat d’hypothèques commerciales. La BDC acquiert une part de 50 p. 100 de petits lots d’hypothèques commerciales, l’objectif étant de libérer du capital que d’autres institutions financières peuvent alors remettre en circulation.
Enfin — et ce n’est pas la composante la moins importante —, il y a le refinancement. Dans ce cas, la BDC joue le rôle de tampon en remplaçant des intervenants étrangers qui ont quitté ou sont en train de quitter le marché, laissant de bonnes entreprises sans un soutien financier adéquat.
Nous avons terminé tout le travail préparatoire lié à la création d’une nouvelle garantie marge de crédit d’exploitation qui, si j’ai bien compris, intéresse vos électeurs. Elle permettra aux institutions financières de garantir une partie de la marge de crédit de leurs clients. De notre côté, nous garantissons la transaction auprès de l’institution financière qui détient le compte du client et agissons à titre de partenaire en coulisses. Les entreprises qui souhaitent obtenir cette garantie doivent la demander directement à leur institution financière qui, à son tour, prend contact avec la BDC.
La nouvelle collaboration, dans le cadre du PCE, fonctionne très bien. Les entrepreneurs ont davantage d’occasions de présenter leurs arguments, des transactions possibles nous sont renvoyées et, d’une façon générale, les entreprises en profitent. Vous vous souviendrez peut-être que le gouvernement avait annoncé, en novembre 2008, une augmentation de 350 millions de dollars du capital de la BDC. Nous avons déjà reçu et utilisé 250 millions de dollars dans le cadre de nos services ordinaires et du PCE. Nous avons récemment reçu les 100 millions restants, qui serviront à financer la nouvelle garantie marge de crédit. Par conséquent, nous serons prêts à aller de l’avant aussitôt que nous aurons signé les ententes définitives avec les institutions financières.
Depuis février, la BDC a fourni, dans le cadre du PCE, plus de 600 millions de dollars de nouveau crédit à des entreprises canadiennes. En ajoutant le financement accordé dans le cadre de nos services ordinaires, le total s’élève à près de 1,1 milliard de dollars.
La seconde initiative annoncée dans le dernier budget était la création de la Facilité canadienne de crédit garanti ou FCCG, destinée à fournir des liquidités pour le financement de l’achat et de la location à bail d’équipement et de véhicules. Le programme, qui est doté d’un budget pouvant atteindre 12 milliards de dollars, doit servir à l’achat de titres à terme adossés à des crédits mobiliers. Son principal objectif est de relancer l’activité économique en favorisant la vente et la location à bail de véhicules et d’équipement au Canada. La FCCG est actuellement opérationnelle. Nous avons déjà attribué plus de 10 milliards de dollars à deux groupes distincts au cours de deux cycles d’attribution.
Permettez-moi de passer maintenant à l’activité de la BDC dans le secteur de la pêche qui, comme nous le savons, traverse une période très difficile. Nous comprenons parfaitement les difficultés du secteur. Nous appuyons l’industrie de la pêche partout au Canada. À l’heure actuelle, 160 millions de dollars de notre portefeuille de prêts servent à appuyer les pêcheurs, les transformateurs, les grossistes et les détaillants. Ce chiffre ne comprend pas le crédit approuvé dans les 90 derniers jours.
Ceux d’entre vous qui représentent Terre-Neuve se rappelleront à quel point notre appui a augmenté après le moratoire sur la morue du milieu des années 1990, lorsque plusieurs institutions financières ont réduit leur présence. Nous sommes déterminés à maintenir notre soutien et envisageons différents moyens de le faire. Depuis que la Cour suprême du Canada a rendu sa décision dans l’affaire Saulnier, nous avons révisé la valeur que nous attribuons aux permis de pêche et avons eu des entretiens à ce sujet avec des responsables du MPO.
Si vous le permettez, monsieur le président, je voudrais maintenant conclure en soulignant deux points fondamentaux.
Tout d’abord, il est essentiel de comprendre que la BDC est un instrument de la politique publique qui doit se conformer à un mandat très précis. La Loi sur la Banque de développement du Canada nous impose de limiter notre soutien aux personnes qui exploitent ou sont sur le point d’exploiter une entreprise au Canada. Ensuite, ces personnes doivent avoir une participation durable à l’entreprise. Enfin, celle-ci doit avoir des perspectives raisonnables de réussite. Tout cela figure dans la Loi sur la BDC.
Même si nous limitons notre aide aux projets rentables proposés par des entreprises solvables, nous prenons quand même plus de risques que les banques du secteur privé. De ce fait, nous fixons le prix de nos services de façon à protéger notre capital, qui est constitué de deniers publics. Depuis 1995, la BDC n’est plus un prêteur de dernier recours. Nous ne pouvons pas aider des entreprises qui sombrent et nous n’offrons ni subventions ni contributions.
Le second point fondamental à garder à l’esprit au sujet de la BDC, c’est que notre seul mandat est de favoriser l’entreprenariat. L’aide aux entrepreneurs est notre raison d’être. Nous donnons à chaque entrepreneur qui se présente une chance équitable de présenter ses arguments. C’est évidemment le cas lorsque nous avons affaire à des entrepreneurs du secteur de la pêche.
Je vous remercie de m’avoir écoutée aujourd’hui. Je suis maintenant prêt à répondre aux questions, monsieur le président.
Il y a deux choses qui se produisent sur le marché en ce moment. Pendant une récession, les plus faibles sombrent. Il faut se demander, dans ces conditions, s’il n’est pas préférable d’investir dans les entreprises les plus fortes, qui arriveront à se sortir de la récession et à contribuer à la reprise économique du pays. En investissant dans les plus faibles, on ne fait que retarder un résultat inéluctable.
C’est ce que la BDC essaie de faire. Elle a suffisamment de pouvoir pour s’acquitter de son mandat. Toutefois, la banque est un art, ce n’est pas une science. C’est l’art qui consiste à s’asseoir avec un entrepreneur et à considérer tous les éléments en jeu: le marché dans lequel il évolue, la façon dont il est structuré, l’organisation de son entreprise, sa solidité financière, les qualités personnelles de l’entrepreneur lui-même et l’importance de son propre investissement dans l’entreprise. Tous ces éléments aident le banquier à prendre une décision.
Dans la situation actuelle, je dirais qu’il y a des endroits où le gouvernement veut intervenir pour aider les entreprises qui sont peut-être sur le point de sombrer. Cela nécessite une approche différente de celle d’une banque de développement, une approche comprenant des subventions et des contributions, tandis que le rôle de la BDC consiste à faire encore plus d’efforts en prenant peut-être plus de risques. C’est ce que nous faisons. Nous avons prévu une importante provision pour mauvaises créances l’année dernière, et nous le ferons encore cette année. Cela étant dit, une telle approche ne peut être que temporaire. En bout de ligne, nous devons avoir la conviction que l’entreprise que nous aidons finira par réussir, même si cela comporte des risques importants.
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Si vous n’y voyez pas d’inconvénients, je vais vous répondre en anglais. C’est plus facile pour moi, parce que la terminologie de la banque est surtout anglaise, malheureusement.
Parlons donc de marketing. Vous avez raison, la BDC n’est peut-être pas aussi connue qu’elle le devrait, simplement à cause de sa taille par rapport à celle des institutions financières dont les représentants ont comparu devant vous il y a une heure. Comme je l’ai dit, nous avons une centaine de succursales, tandis que les banques en ont 6 000. Nous pouvons faire un peu de publicité, mais cela ne suffira pas nécessairement.
À mon avis, le Programme de crédit aux entreprises nous aidera beaucoup parce qu’il obligera les institutions financières à nous renvoyer des clients qu’elles jugent solvables avant de refuser de leur accorder un prêt. Ce sera utile. Avoir des relations avec les institutions financières, les sociétés d’État et vous tous, dans cette salle, voilà ce dont nous avons besoin. Vous devez donc parler de la BDC et de son rôle.
Chaque année, nous faisons des dépenses de marketing un peu partout au Canada. Cela étant dit, notre principal objectif est d’aider des entrepreneurs. C’est en nous acquittant de ce rôle que nous arrivons à nous maintenir. Notre but est d’accorder du financement, de donner des conseils, etc., et pas nécessairement de faire du marketing. Nous devons trouver un certain équilibre entre les deux activités.
La BDC commence à être plus connue depuis le début de cette récession. C’est une bonne chose pour nous, une occasion qui n’existera que pendant quelque temps, mais que nous saisissons par tous les moyens.
Votre troisième question nécessite un peu de réflexion, car elle revient à nous demander où se situe l’intérêt de ce secteur. L’intérêt du secteur ne correspond pas toujours à l’intérêt de chacun de ses membres. Cela explique les difficultés que nous avons aujourd’hui.
Par temps de prospérité, il est facile de se lancer dans les affaires. Il est facile d’ouvrir une entreprise et de gagner de l’argent. Pas toujours, mais quand les choses vont bien, il y a beaucoup d’argent à faire sur le marché. Dans une période de récession, l’économie se contracte. Aujourd’hui, l’offre dépasse la demande. Voilà le problème. Par conséquent, la situation est difficile, et une rationalisation d’une forme ou d’une autre doit se produire. C’est là que réside la difficulté. Je crois que la ministre en est bien consciente. J’ai eu la chance de lui parler, il y a quatre à six semaines. J’ai pu me rendre compte qu’elle a une connaissance approfondie de la situation.
Une voix: Merci.
Mme Edmée Métivier: De rien.