Conformément à notre ordre du jour, au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le comité le mercredi 13 mai 2009, nous allons faire l'examen du chapitre 5 du rapport du printemps 2009 de la vérificatrice générale, qui s'intitule « La gestion et le contrôle financiers — Défense nationale ».
Nous avons le privilège et l'honneur d'avoir avec nous la vérificatrice générale, Mme Sheila Fraser, accompagnée de Hugh McRoberts, vérificateur général adjoint, et de Dale MacMillan, directrice principale. C'est un plaisir pour nous que vous participiez à nos travaux.
Vous avez entre huit et dix minutes pour faire votre présentation, madame Fraser. Par la suite, les membres du comité vont s'entretenir avec vous.
La parole est à vous.
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Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner I'occasion de vous présenter les résultats du chapitre 5 de notre rapport du printemps 2009 intitulée La gestion et le contrôle financiers - Défense nationale.
Comme vous l'avez dit, je suis accompagnée de Hugh McRoberts, vérificateur général adjoint, responsable de nos vérifications à la Défense nationale, et de Dale MacMillan, le directeur principal qui a travaillé à ce chapitre.
Lors de notre vérification, la Défense nationale disposait d'un budget annuel de près de 19 milliards de dollars et gérait des actifs d'une valeur de plus de 33 milliards de dollars constitués de matériel, de stocks et de biens immobiliers. Ce ministère est l'un des plus importants du gouvernement pour ce qui est des dépenses, du personnel et des actifs. Au cours des dernières années, le financement du ministère a augmenté en termes réels, et cette tendance devrait se maintenir.
Le ministère doit exercer une gestion financière rigoureuse pour répartir et surveiller ses ressources de façon à déterminer ses priorités et à atteindre ses objectifs. Au cours de cette vérification, nous avons examiné si les méthodes de gestion financière de la Défense nationale appuyaient la prise de décision financière, la gestion des ressources, la planification et la gestion des risques. Nous nous sommes concentrés sur les activités des cadres supérieurs qui décident de la répartition des fonds du ministère et des investissements majeurs à effectuer.
Nous avons constaté que la Défense nationale possède certains des éléments nécessaires à un bon contrôle financier. Le ministère respecte les exigences législatives et gouvernementales en matière de rapports financiers, et ses dépenses annuelles ne dépassent pas le financement autorisé.
[Français]
Cependant, nous avons observé qu'en 2007-2008, le ministère n'a appris que trop tard au cours de l'exercice qu'il avait un excédent d'environ 500 millions de dollars. Alors que la plupart des ministères peuvent reporter au prochain exercice jusqu'à 5 p. 100 des fonds inutilisés, la Défense nationale s'est vu fixer une limite beaucoup plus basse à cet égard. Elle doit gérer ses dépenses en fonction d'un plafond établi à 200 millions de dollars, ce qui représente environ 1 p. 100 de son budget annuel de fonctionnement. Comme une somme de 200 millions de dollars seulement pouvait être reportée à l'exercice suivant, le ministère n'a pas pu dépenser la portion excédentaire, soit 300 millions de dollars, des ressources qui lui avaient été accordées.
Nous avons constaté que les deux principaux comités de la haute direction de la Défense nationale chargés d'assurer une surveillance stratégique et opérationnelle et de donner des conseils en gestion financière ne mettaient pas suffisamment l'accent sur ce rôle. En outre, les fonctions, les responsabilités et les obligations redditionnelles relatives aux questions financières, qui sont réparties entre les trois cadres supérieurs, soit le sous-ministre, le vice-chef d'état-major de la Défense et le sous-ministre adjoint des Finances et des services du ministère, n'étaient pas conformes à la nouvelle politique du Conseil du Trésor sur la gestion financière.
[Traduction]
Monsieur le président, nous nous attendions à ce que la Défense nationale dispose d'un plan d'activités ministériel qui fasse le lien entre la stratégie de défense, les priorités, les objectifs et les risques du ministère, et la planification à court, à moyen et à long termes. Nous avons constaté que la Défense nationale consacre beaucoup de temps à la planification, mais qu'elle n'a pas de plan d'activités global. Chaque service a des plans opérationnels mais ceux-ci ne sont pas bien intégrés du point de vue stratégique. De plus, ces plans opérationnels à court terme ne tiennent pas compte du plan d'investissement à long terme, qui est actuellement élaboré dans le cadre du projet pilote de planification des investissements du Secrétariat du Conseil du Trésor.
La capacité de produire des données exactes et fiables pour les rapports constitue un élément clé d'une bonne gestion financière. Nous avons constaté que les cadres supérieurs du ministère ne disposent pas en temps opportun d'une information exacte pour prendre leurs décisions. De plus, l'information financière provient souvent de systèmes opérationnels conçus pour répondre aux besoins opérationnels et non à ceux de la gestion financière. Ainsi, la haute direction ne dispose pas de I'information de qualité nécessaire pour appuyer les différentes décisions qu'elle doit prendre dans ce ministère complexe et décentralisé.
Enfin, monsieur le président, bien que le ministère ait commencé à mettre en oeuvre une gestion intégrée du risque, il ne l'a pas appliquée uniformément aux activités de gestion financière et des ressources. Nous avons observé un manque d'uniformité dans les systèmes de classement des risques et la notation des risques. De plus, nous n'avons pas trouvé d'élément probant attestant que les principaux décideurs sont informés régulièrement au sujet des risques importants qui touchent l'organisation. L'information essentielle n'est donc pas toujours disponible au moment d'établir les plans et d'affecter les ressources.
[Français]
Monsieur le président, je suis heureuse que la Défense nationale ait accepté nos recommandations et ait annoncé récemment des mesures pour renforcer sa gestion financière. Par exemple, le ministère vient d'établir un comité des finances de la défense. Il disposera ainsi d'une structure stratégique officielle pour surveiller les questions relatives aux ressources et donner des conseils au sous-ministre relativement à ses responsabilités en vertu de la Loi sur la gestion des finances publiques.
En outre, la Défense nationale a nommé un dirigeant principal des finances pour se conformer à la nouvelle politique du Secrétariat du Conseil du Trésor. Ces mesures ont été prises après l'achèvement de nos travaux, et nous ne pourrons donc pas nous prononcer sur celles-ci. Le comité voudra peut-être inviter le ministère à rendre compte de ses progrès et des résultats qu'il a obtenus.
Monsieur le président, cela termine ma déclaration d'ouverture, et nous serons heureux de répondre aux questions des membres du comité.
Merci.
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Comme nous l'avons noté dans la vérification, nous avons cherché des preuves que les comités de la haute direction de la Défense nationale discutaient effectivement de la gestion financière du ministère et qu'ils la suivaient. Nous avons constaté qu'on discutait très peu de la gestion financière dans ces réunions des comités de la haute direction. Une des constatations de la vérification, c'est que nous pensons vraiment qu'ils devraient consacrer plus de temps à cette question.
Je suis consciente, et je pense que nous sommes tous conscients, que ces gens ont beaucoup d'autres priorités et qu'il y a beaucoup d'autres choses qui se passent. Mais compte tenu de la taille du budget et de la complexité des opérations qu'ils doivent gérer, nous nous attendions à voir plus de discussions à un niveau stratégique. De même, nous avons constaté que certains des documents clés et certains des éléments d'information clés — par exemple, le plan d'activités du ministère, l'intégration des risques et l'analyse de ces risques pour l'ensemble du ministère — n'existaient pas. Il y a un certain nombre de plans et un certain nombre d'identifications des risques à un niveau opérationnel, mais tout cela doit être ramené à l'échelle du ministère.
Un exemple de risque clé que nous avons signalé dans la rapport, c'est qu'il y a un certain nombre de plans qui sont élaborés et pour lesquels il n'y a pas d'évaluation de certains des risques les touchant. Un bon exemple de tout cela, c'est la question des capacités. C'est très bien de faire de la planification à un niveau opérationnel, mais est-ce que le ministère dans son ensemble a la capacité de faire toutes ces choses? C'est le genre de discussion que nous nous serions attendus de voir au niveau de la haute direction.
Je pense que la partie dont vous parlez est l'élément que l'on appelle « la planification axée sur les capacités » dans le cadre de laquelle vous élaborez une série de scénarios — essentiellement des situations prévues dans lesquelles le ministère se retrouvera — et ensuite, vous évaluez les capacités que vous devez mettre en oeuvre pour faire face à ces scénarios, et ensuite, quels sont les ressources, financières et matérielles, que vous devez mettre en oeuvre pour y faire face.
Ce que nous avons constaté, c'est que le ministère a commencé à le faire. Il a élaboré huit scénarios sur une possibilité de 18 qu'il a définis plus largement comme envisageables, et il travaille sur la planification axée sur les capacités dans le cas de ces scénarios. Mais il est loin d'avoir terminé et d'avoir intégré les résultats de ce travail dans les plans opérationnels et les plans d'investissement.
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Merci, monsieur le président.
À mon tour, je veux souhaiter la bienvenue à Mme Fraser et à son équipe.
Madame Fraser, j'ai devant moi le budget global de la Défense nationale, qui est d'environ 19 milliards de dollars. J'ai examiné la façon dont il était réparti. À la page 7 de la version française, les coûts de fonctionnement et d'entretien représentent 6,4 milliards de dollars, soit 34 p. 100 de la tarte. Le coût du personnel est de 8,2 milliards de dollars, ou 40 p. 100 de la tarte. Pour leur part, les dépenses en capital représentent 21 milliards de dollars. C'est sur ce dernier point que je veux vous entretenir.
Je me suis informé auprès des traducteurs, et on m'a dit qu'accrual accounting se traduit par « comptabilité d'exercice ». Plusieurs personnes me disent qu'il y a un problème au sein du ministère, au niveau du sous-ministre. Actuellement, sur les 4 milliards de dollars par année qui doivent être investis dans des biens acquis, beaucoup trop d'argent serait investi dans l'aviation. Les premiers contrats qui ont été annoncés — les C-17, les C-30, les Chinook... Il semble que la courbe de l'accrual accounting de 4 milliards de dollars est tellement haute qu'il n'y aurait de place pour rien d'autre. Il ne reste plus rien pour la marine, et pas grand-chose pour l'armée de terre. C'est ce qui fait dire aux gens que le ministère a une mauvaise planification.
Êtes-vous d'accord avec moi? Le ministre qui devrait-il être chargé de dire que ça va trop vite du côté de l'aviation et qu'il faudrait se garder de l'espace pour introduire la marine et l'armée de terre? Mes renseignements et ma réflexion sont-ils corrects?
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Merci, monsieur le président.
Soyez les bienvenus à notre comité. C'est un plaisir de vous rencontrer.
Je suis nouveau dans ce comité et nouveau au Parlement, du moins pour cette fois-ci; alors, je vais poser une question naïve.
Dans le paragraphe 5.74 de votre rapport, vous parlez des vérifications antérieures. En fait, vous dites que depuis le début des années 1990, vous signalez que la gestion et le contrôle financiers sont des domaines qui méritent qu'on leur accorde plus d'attention. Vous dites que la planification à l’échelle du ministère n'était pas appropriée pour l’affectation des ressources, que les décideurs ne disposaient pas de l’information dont ils avaient besoin, que le ministère n’avait pas suffisamment de données sur les résultats et le rendement, et que l’établissement d’entrepôts de données progressait lentement. Cela remonte à une période de 15 ans et plus, et certains de ces problèmes semblent reliés au même genre de problèmes que vous soulevez dans votre rapport d'aujourd'hui.
À votre avis, est-ce inhabituel au gouvernement que vous puissiez relever ces choses à maintes reprises et que nous soyons ici, 15 ans plus tard, à dire que nous avons besoin de meilleurs contrôles de gestion?
:
Je peux comprendre pourquoi la limite est beaucoup plus faible, parce que 5 p. 100 équivalent à un milliard de dollars. Cela pourrait avoir un effet considérable sur le cadre financier; alors, je pense qu'il y avait une bonne raison pour établir cette limite plus basse.
Je suis inquiète, toutefois, parce qu'au fur et à mesure que le ministère s'engage dans un plus grand nombre d'acquisition d'immobilisations dans le cadre de certains de ces très gros achats ou projets, le report de 200 millions de dollars d'une année à l'autre est quelque chose qui pourrait arriver très facilement. Alors, peut-être que le ministère et le gouvernement devraient s'entendre sur la façon de reporter les projets d'immobilisation — peut-être pas dans le cas des projets opérationnels.
Mais je pense que le ministère fera face à des défis croissants. Il ne faut pas grand-chose pour déplacer des dépenses d'un exercice financier à un autre et lorsque vous faites des dépenses en immobilisations à long terme s'élevant à plusieurs milliards de dollars, c'est une question que le comité pourrait vouloir explorer.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous, madame Fraser, et à votre équipe d'être des nôtres.
J'aimerais faire quelques petites remarques. Le projet des navires de soutien interarmées n'a pas été annulé; il a été remis à plus tard en raison d'un manque de conformité. Il fait toujours partie de la Stratégie de défense « Le Canada d'abord ».
En ce qui concerne le report, ce n'est pas le taux de 1 p. 100 qui est fixe, mais le montant de 200 millions de dollars. À mesure que le budget augmente, ce pourcentage baisse et c'est là où, selon moi, le ministère se heurte à un problème. Est-ce exact?
Quant à la surprogrammation dont on a parlé, le montant de 500 millions de dollars est certes astronomique, mais ce n'est que 2,6 p. 100 du budget annuel. Avez-vous un cadre de référence par rapport à d'autres ministères ayant une surprogrammation semblable? Quand on parle de 2,6 p. 100, s'agit-il d'un taux élevé, faible ou normal?
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Merci, monsieur le président.
The devil is in the details. Il est certain que, lorsqu'on parle de milliards de dollars, les gens ne comprennent pas nécessairement. Lorsque vous dites qu'il y a un problème de gestion financière, j'ai parfois le pressentiment que la main gauche ne sait pas ce que fait la main droite, que cela a l'air d'un open bar, qu'il y a carrément un problème de contrôle, et que c'est sûr que vous ne vous satisferez pas simplement d'une réponse plate et générale comme: on est effectivement d'accord avec vous et on va s'en occuper.
Vous avez parlé plus tôt de ressources humaines, plus particulièrement. Lorsque 44 p. 100 du budget est affecté au personnel, c'est important de vérifier s'il n'y a pas d'abus et de comparer ce qui a été fait il y a deux ou trois ans avec ce qui est fait aujourd'hui.
Il semble qu'il soit de pratique courante, pour plusieurs membres de la force régulière, de prendre une retraite prématurée aussitôt qu'ils y sont admissibles. Ainsi, plusieurs prennent leur retraite un jour et, le lendemain, ils sont au même poste mais comme réservistes, sous la catégorie « service à temps plein ». Selon des informations, de 3 000 à 4 000 militaires se seraient prêtés à cette pratique. Ce sont des gens dont les grades vont de caporal à colonel. En conséquence, cela coûterait aux contribuables à peu près une fois et demie le salaire du militaire.
Êtes-vous en mesure de me parler de cette pratique?
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Au ministère de la Défense nationale, l'une des difficultés réside dans le fait que le budget total est alloué, pour une série de programmes et d'activités, à l'ensemble du ministère.
Dans le monde du secteur public, il est très important de ne jamais défoncer son budget. Tout le monde accuse évidemment des surplus. Lorsque l'on additionne tous les surplus un peu partout, on réalise parfois que les gens ont peut-être pensé qu'ils auraient à faire face à des dépenses, mais que cela ne s'est pas produit avant la fin de l'année, pour différentes raisons.
Aussi, il faut avoir une vue un peu plus stratégique de tout cela pour pouvoir dire que, dans l'ensemble, tout le monde ne dépenserait pas son argent. Il faut aussi d'avoir de meilleures informations pour pouvoir voir suffisamment à l'avance.
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Merci, monsieur le président.
Permettez-moi de souhaiter la bienvenue à nos invités.
En lisant le rapport, madame Fraser, je me suis demandé comment il se fait que vous recommandez une conception différente de celle en vigueur. Il me semble que nous n'avons pas de DPF, et c'est ce qui devrait être la priorité première. Envisagez-vous alors deux ramifications — l'aspect opérationnel et les immobilisations, d'un côté, et la même chose, de l'autre? S'agirait-il d'un volet au pays et d'un autre à l'étranger?
Vous pourriez peut-être nous aider à comprendre, en comparant ces deux éléments, pour nous dire comment vous envisagez les changements qui feront en sorte que tout fonctionne de façon bien plus harmonieuse.
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Nous sommes certes convaincus que la nomination d'un DPF est chose importante, et c'est déjà fait. De plus, le ministère a mis sur pied un comité des finances.
Je ne prévois pas vraiment de séparation parce que l'une des questions que nous essayons de régler ici, c'est la nécessité de procéder à une meilleure intégration et d'élaborer un plan d'activités intégré. Le ministère s'adonne à beaucoup de planification au niveau opérationnel; il ne lui reste qu'à rassembler le tout.
Par ailleurs, je pense que le ministère a entrepris un grand nombre de choses auxquelles on s'attendrait. Par exemple, il élabore des stratégies de risques ou s'occupe de la modélisation des capacités. Il n'a simplement pas tout terminé. Il doit donc poursuivre sur sa lancée. Je pense qu'au fond, la haute direction doit prêter plus d'attention à la gestion financière et au risque, et à certains des outils de gestion plus complexes. Heureusement, grâce à la création du nouveau comité des finances, le ministère sera en mesure d'y arriver.
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Merci, monsieur le président.
Madame Fraser, le Bloc québécois a toujours soutenu qu'en ce qui concerne l'achat d'équipement, on avait « mis la charrue devant les boeufs », comme l'expression française le dit. Dès 2006, le gouvernement a annoncé une série d'acquisitions très importantes sans que cela ne s'appuie sur ce que nous voulions. Nous demandions une politique de la défense précédée d'une politique des affaires étrangères, la Défense nationale relevant souvent des Affaires étrangères. Normalement, lorsqu'on a fixé notre politique des affaires étrangères, qu'on a fixé notre politique de défense, on passe à un capability plan, aux possibilités. On se demande ce qu'on veut acheter pour faire en sorte de respecter la nouvelle politique des affaires étrangères et la nouvelle politique de la défense.
Êtes-vous d'accord pour dire que le gouvernement a procédé dans l'ordre inverse? Il a acheté des biens, il a annoncé qu'il allait le faire, et la stratégie « Le Canada d'abord », ou Canada First, a été annoncée tout de suite après. Ne s'agit-il pas d'une importante erreur stratégique? Qu'en pensez-vous?
:
C'est certain qu'on aimerait voir un lien entre les plans opérationnels, la stratégie corporative si je puis m'exprimer ainsi, et la stratégie de la Défense nationale. Je pense que ce serait idéal. On aimerait voir cela. Et c'est une des choses qu'on recommande, évidemment. De fait, on recommande qu'il y ait un plan aux paliers ministériel et corporatif qui fasse le lien entre les deux.
On n'a pas examiné les motifs qui sous-tendent les achats — c'est peut-être quelque chose qu'on peut voir depuis ce temps —, mais il y a eu des plans auparavant. Je crois qu'il y a eu des indications de la stratégie « Le Canada d'abord » avant que tout soit officialisé.
Il y avait peut-être aussi des besoins évidents qu'il fallait combler parce que, même dans nos vérifications, on a fait état d'équipements qui étaient en fin de vie utile et qui devaient être remplacés.
Oui, à l'avenir, on aimerait qu'il y ait un lien plus direct et qu'on puisse suivre de la stratégie jusqu'au plan opérationnel à plus long terme.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous, madame Fraser, et à vos représentants d'être venus aujourd'hui pour discuter des questions très importantes dont nous sommes saisis en ce qui concerne la responsabilité financière dans les forces. Je crois que la gestion d'un budget de 19 milliards de dollars est une énorme tâche en soi. J'ai, moi-même, géré des budgets beaucoup plus petits, et ce n'était pas du tout facile.
Je me demande simplement si vous êtes au courant d'un système particulier qui serait déjà en place pour nous aider à surmonter cette situation difficile et auquel pourraient contribuer toutes les différentes organisations au sein du MDN afin de vous donner une vue d'ensemble.
:
Je ne crois pas qu'il s'agit d'une question d'un système unique. Le ministère possède un système comptable, ce qui pourrait lui fournir de l'information.
La vraie difficulté réside dans la prévision, c'est-à-dire faire en sorte qu'on puisse dire assez à l'avance si les fonds seront dépensés, évitant ainsi de faire preuve de trop de prudence et communiquer assez tôt tout surplus possible durant l'année afin de pouvoir prendre des mesures en conséquence. Si le ministère découvre en février ou en mars qu'il lui reste 300 millions de dollars, je doute que cette information lui serve à grand-chose.
Alors, c'est vraiment la rigueur avec laquelle les prévisions sont faites et la mesure dans laquelle elles sont réalistes pour savoir si les fonds seront réellement dépensés. Encore une fois, nous revenons à la question du dirigeant principal des finances, mais les hauts fonctionnaires doivent accorder une plus grande attention à cette question, en examinant ces systèmes et même peut-être les possibilités de formation pour certaines des personnes qui font ce travail.
J'aimerais, madame Fraser, formuler une brève remarque à propos de quelque chose que M. Bachand a dit au sujet de la politique des affaires étrangères, des militaires, etc. La durée de tous ces programmes d'acquisition est très longue. En fait, j'ai participé au programme des F-18 du début à la fin. Dans le cas de l'EBO/75, le dernier avion a été livré en 1988. C'est mon escadron qui a pris livraison du dernier appareil. C'était un énorme programme — 138 avions. Donc, cela allait exiger du temps.
L'autre observation que je voulais faire et que je voulais que vous commentiez, c'est qu'un militaire a besoin de certains éléments fondamentaux. Encore une fois, il se peut que cela ne relève pas de vous, mais les militaires ont besoin de moyens de transport, d'hélicoptères de divers genres, d'avions de chasse et d'une multitude de choses qui, nous le savons, seront nécessaires quelle que soit la politique étrangère ou militaire. Donc, ne tardons plus; occupons-nous d'acheter ces éléments parce que nous savons qu'ils en auront besoin tôt ou tard.
Ma déclaration est-elle juste?
:
Merci beaucoup, madame Fraser. Nous avons vraiment apprécié votre collaboration. Je vous remercie, vous et les personnes qui vous accompagnent. Bonne journée.
Maintenant, nous poursuivons nos travaux.
[Traduction]
Chers collègues, je tiens à vous signaler que nous aurons une autre réunion demain au 214, rue Wellington, de 11 à 13 heures. Nous déjeunerons là. Ce sera de la pizza ou quelque chose de ce genre. Nous devons nous réunir à l'édifice du 214 de la rue Wellington, car il est doté de toutes les installations techniques dont nous avons besoin.
[Français]
Vous avez aussi reçu une copie de la lettre envoyée par des gens de la firme ARKTOS à M. le greffier. Ils souhaitent comparaître pour nous parler de leurs produits. On dit dans la lettre que cela pourrait être utile pour le Canada, dans le cadre de son étude sur la souveraineté canadienne. Je ne sais pas ce qu'en pensent les membres.
Monsieur Coderre, vous avez la parole.
:
Je pense que les visites de certaines compagnies peuvent être pertinentes. Ainsi, des gens de MDA sont venus parler de satellites, c'était directement lié à notre étude. Cependant, je partage l'opinion de M. Coderre.
J'aimerais avoir la garantie qu'on voyagera avant que les résultats de cette étude ne soit déposés à la Chambre. Pour moi, c'est intimement lié à l'étude. On gagne du temps, mais je ne voudrais pas dans quelques semaines, qu'on rédige le rapport, qu'on le vote et qu'on le dépose à la Chambre sans avoir voyagé.
Je ne suis pas un grand voyageur devant l'Éternel — comme disait ma mère —, mais quand on entreprend une étude sur l'Arctique, même si on y est déjà allé à quelques reprises, il faut aller voir l'état des choses. Je trouve que c'est essentiel pour notre étude.
J'aimerais savoir, monsieur le président, si des démarches sont toujours en cours pour que l'on puisse effectuer ce voyage.
Le greffier donnera suite à la demande. Dans votre réponse, vous pourriez indiquer que M. Bagnell est très intéressé à les rencontrer. C'est ce qu'on pourrait faire.
Voilà qui règle la question de la lettre.
[Français]
Ce que vous avez dit à propos de notre voyage en Arctique est très pertinent. J'aimerais rappeler que, d'ici à la fin de la session, on pourrait demander aux membres de tous les partis de parler à leur whip. Car nous avons présenté un budget qui a été approuvé par les instances — le comité de liaison — et ce budget a été amputé. Vous vous rappelez les discussions entre les whips de chacun des partis. J'aimerais donc vous rappeler qu'il faudrait discuter de nouveau avec les whips des partis. Sinon, il faudrait présenter un autre budget au comité de liaison pour avoir l'autorisation de voyager.
Monsieur Harris.
:
Quelqu'un peut-il m'aider avec ce processus? D'après ce que vous avez dit, j'en déduis que d'une façon ou d'une autre, les whips des quatre partis se sont réunis et ont décidé ensemble de refuser le voyage. Êtes-vous certain que c'est ce qui s'est passé, ou le gouvernement a-t-il dit qu'il n'octroierait pas d'argent pour ce voyage particulier?
J'ai parlé à mon whip, et il a répondu qu'il n'y voyait aucun problème. J'ignore ce qu'il en est pour les autres. Cette décision ne me semble pas avoir été prise par les whips collectivement, mais plutôt par le gouvernement.
Quelqu'un peut-il clarifier ce point, s'il vous plaît? J'ai l'impression que si, pour une raison ou une autre, les whips du Parti libéral, du NPD et du Bloc québécois acceptent, nous irons en Arctique, mais je ne suis pas certain que ce soit le cas. Quelqu'un peut-il m'éclairer à ce sujet?