La Chambre reprend l'étude, interrompue le 26 mai, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, j'ai participé hier au débat sur le projet de loi sur la responsabilité et l'indemnisation en matière nucléaire, mesure qui a déjà été soumise à la Chambre auparavant. En effet, nous avons étudié un projet de loi similaire au cours de la législature précédente et il nous est maintenant soumis à nouveau.
Je disais hier que l'une des choses qui me préoccupent dans ce dossier est le rôle du ministre qui devra revoir la limite de responsabilité à tous les cinq ans. Je reconnais la nécessité de revoir la limite, mais ce qui m'inquiète, c'est que le gouvernement n'a pas réussi à mettre en place une politique cohérente en matière d'énergie nucléaire. On peut donc se demander s'il sera en mesure de s'occuper de la question de la responsabilité alors qu'il ne peut même pas gérer efficacement ce dossier.
La gestion de ce dossier laisse à désirer. On voit par exemple qu'au cours des dix-huit derniers mois, les installations de Chalk River ont dû fermer et le gouvernement a tenté de rejeter le blâme sur la dirigeante de l'organisme de réglementation et de faire de Linda Keen le bouc-émissaire pour tous les problèmes qui, comme nous pouvons maintenant le constater, n'étaient certes pas de simples problèmes de réglementation, mais bien un problème fondamental à Chalk River. Je suis persuadé que nous en entendrons beaucoup parler dans les jours à venir.
En effet, l'avenir d'Énergie atomique du Canada limitée et le manque de leadership du gouvernement à cet égard suscitent des préoccupations. Nous sommes tous inquiets de voir la direction que le gouvernement souhaite prendre.
Récemment, dans les médias, on a vu un professeur de l'Université de Calgary qui demandait si Énergie atomique du Canada allait subir le même sort que l'Avro Arrow et être bradé, ce qui entraînerait l'exode de bon nombre de scientifiques, entre autres. Le professeur a parlé en détail de la négligence dont le secteur nucléaire a fait l'objet sous le gouvernement conservateur au cours des trois dernières années.
À l'échelle internationale, on planifie la construction de plus de 200 centrales nucléaires. Cela représente des milliards de dollars et des milliers d'emplois. Le Canada a été un véritable chef de file mondial dans ce secteur. Nous savons tous que la science n'a aucune valeur pour le gouvernement néo-conservateur actuel. J'ai parfois l'impression que ce gouvernement ne croit pas aux preuves empiriques, qu'il ne se fonde que sur des présomptions. Les conservateurs n'ont que faire de la science, pour ainsi dire.
L'autre jour, un de mes collègues a dit que Dino le dinosaure devrait être la mascotte officielle du Parti conservateur. Les conservateurs n'aimeraient probablement pas cela. Je suppose qu'ils voudraient que Dino soit bleu plutôt que violet, étant donné que le violet se rapproche du rouge. Bon, je ferme la parenthèse.
Les conservateurs sont très nébuleux en ce qui concerne la privatisation d'Énergie atomique du Canada limitée. Ils ne nous disent pas si la société est sur la liste des aubaines, où figure la tour du CN, par exemple. Les documents budgétaires de cette année ont embrouillé davantage les choses en faisant état d'un obscur partenariat et en indiquant que la ministre procédait à un examen de la structure d'EACL portant notamment sur la participation du secteur privé aux opérations commerciales de la société. Nous ne savons pas ce que cela signifie.
Il est désolant de savoir qu'un rapport de la Banque nationale portant sur l'avenir d'EACL dort sur le bureau de la ministre depuis août dernier. Ce rapport n'a pas été rendu public, alors que le gouvernement a eu depuis le mois d'août pour l'étudier. Bien sûr, la ministre a le rapport en main depuis sa nomination en novembre. Quoi qu'il en soit, le rapport n'a toujours pas été rendu public. Nous n'avons aucune idée des intentions du gouvernement en ce qui concerne EACL. On se demande pourquoi le gouvernement laisse dormir le rapport depuis août dernier. Cela soulève la question de savoir ce que le gouvernement cache dans ce dossier.
Le gouvernement va-t-il donner suite à une recommandation de privatiser plus de 51 p. 100 des activités de conception d'EACL, par exemple? Que va-t-il faire? La ministre va-t-elle vendre EACL à la France ou à des intérêts canadiens? Que fera-t-on? Quelle est la valeur d'EACL en période de récession?
C'est ce qui cloche avec l'idée du gouvernement de vendre des biens gouvernementaux valant des milliards de dollars à une époque où leurs prix sont réduits à cause de la récession. Nous voyons tous que le prix des choses a diminué dans l'ensemble du pays, bien que peut-être pas suffisamment pour certaines familles. Cependant, les sommes que nous pouvons tirer de la vente d'édifices gouvernementaux et d'autres importants biens gouvernementaux sont clairement beaucoup moins élevées qu'elles ne l'étaient par le passé. Par conséquent, c'est un très mauvais temps pour tenter de vendre ces biens.
EACL est un autre exemple. En effet, on se pose beaucoup de questions sur son avenir, mais on ne possède aucune réponse.
Le gouvernement n'appuie pas la soumission d'EACL pour la construction de centrales nucléaires en Ontario. L'Ontario désire construire plus de centrales nucléaires. Il est en train de décider qui sera responsable de leur construction, et EACL est l'un des soumissionnaires.
Beaucoup d'observateurs de l'industrie considèrent que l'appui du gouvernement est essentiel à la réussite future d'EACL. Ils croient également qu'il est indispensable qu'EACL remporte la soumission. Cependant, le gouvernement semble l'avoir abandonnée.
Contrairement au gouvernement conservateur, les Canadiens comprennent l'importance de l'industrie nucléaire canadienne. Selon un récent sondage visant à évaluer les attitudes envers cette industrie, 75 p. 100 des Canadiens ne sont pas à l'aise avec la présence de fabricants et d'exploitants de centrales nucléaires étrangers au Canada. Ce sondage a également révélé que les Canadiens considèrent la contribution à l'économie locale et l'utilisation de technologies canadiennes comme les deux facteurs les plus importants pour les projets nucléaires. Nous pouvons comprendre pourquoi. Pensez à combien d'emplois cela engendre au Canada et à combien de nos scientifiques et de nos esprits les plus brillants participent au travail d'EACL.
Comme ce professeur de Calgary l'a souligné dans un reportage diffusé récemment, lorsque le gouvernement Diefenbaker a mis fin au projet Avro Arrow, en 1959, il a mis au rancart une invention canadienne unique dans l'univers de la haute technologie. Il a mis fin aux travaux de cerveaux canadiens qui avaient investi beaucoup d'efforts dans un projet novateur. Des milliers de scientifiques et d'ingénieurs de classe mondiale ont dû quitter le Canada. Nous voilà aujourd'hui en présence du même genre de problème. Le gouvernement conservateur songe à brader EACL ou à ne plus lui fournir d'aide et à la laisser partir à la dérive.
Espérons que nous ne sommes pas en train d'assister à une répétition de l'histoire de l'Avro Arrow. Compte tenu de la négligence et de l'incompétence du gouvernement conservateur dans ce secteur, les Canadiens ont raison de s'inquiéter.
Il n'est pas étonnant qu'on s'interroge sur l'avenir des réacteurs CANDU et sur le sort des milliers de scientifiques et d'ingénieurs qui travaillent avec dévouement pour EACL. Il n'est pas étonnant qu'on s'interroge aussi sur ce que le gouvernement compte faire au sujet de la production des isotopes médicaux et de l'approvisionnement en isotopes. Il est difficile de savoir. Le gouvernement ne semble pas avoir d'intention ou de plan clairement établi.
Lorsque le réacteur NRU de Chalk River a dû être arrêté, en décembre 2006, nous nous sommes dit que le gouvernement allait se mettre à la tâche de préparer un plan en vue de remplacer ce réacteur, en vue de produire d'une autre manière les isotopes médicaux. Mais, on ne perçoit aucun effort de la part du gouvernement pour produire un plan et pour tâcher de résoudre le problème.
Quelle a été la réaction du gouvernement? Il a mis la faute sur Linda Keen. Elle lui a servi de bouc émissaire. Le gouvernement a rejeté toute responsabilité. C'est un peu comme ce que nous voyons si souvent lors de la période des questions. Peu importe la question qu'on lui pose, le gouvernement veut toujours revenir plus de trois ans en arrière, lorsque les libéraux étaient au pouvoir, et rejeter sur eux toutes les fautes. Les conservateurs ne veulent pas accepter les responsabilités qui leur incombent depuis qu'ils forment le gouvernement.
On dirait qu'ils sont encore dans l'opposition. Ils n'ont pas vraiment fait la transition. Ils ne se sont pas faits à l'idée qu'ils forment le gouvernement. Les conservateurs forment le gouvernement depuis trois ans. Il est temps qu'ils prennent leurs responsabilités. Ils doivent accepter les responsabilités qui accompagnent leur travail. Leur obligation envers les Canadiens est de prendre des mesures et d'agir de manière responsable dans un dossier comme celui des isotopes médicaux, qui a tant d'importance pour les Canadiens.
Il y a eu au moins trois fuites radioactives au réacteur de Chalk River au cours des derniers mois et le laboratoire est maintenant fermé pour une durée indéterminée. Le fait que le gouvernement n'a pas encore de plan pour assurer l'approvisionnement du Canada en isotopes est scandaleux. Les Canadiens ont été exposés à la même situation en 2007, ce n'est donc pas étonnant que, après une si longue période d'inaction, ils n'aient pas confiance dans le gouvernement conservateur.
En 2007, le gouvernement conservateur n'a pas pris les mesures nécessaires pour trouver une solution à long terme pour l'approvisionnement en isotopes à des fins médicales. Sa solution a été de congédier la présidente de la Commission canadienne de sûreté nucléaire, parce qu'elle faisait son travail. Aujourd'hui, c'est encore plus évident qu'elle faisait son travail. Le gouvernement l'a congédiée au beau milieu de la nuit, même pas en plein jour, ce qui était incroyable en soi.
Il y a quelques semaines, des représentants de l'Association médicale canadienne étaient présents sur la Colline et j'ai discuté avec certains d'entre eux, notamment un médecin spécialisé en médecine nucléaire de Halifax, le Dr Andrew Ross, un médecin et chercheur exceptionnel. Il m'a alors dit que le milieu de la médecine nucléaire était très inquiet au sujet de l'approvisionnement en isotopes. C'était avant la fermeture du réacteur et avant la crise actuelle. Il a dit que si le réacteur était fermé en raison d'un incident majeur, cela entraînerait une crise.
Nous avons déjà eu des problèmes lorsque le réacteur aux Pays-Bas — un important producteur d'isotopes — a été fermé durant une longue période. On m'a dit qu'il fonctionnait de nouveau, mais le Canada fournissait plus de la moitié des isotopes utilisés dans le monde et la fermeture de Chalk River allait de toute façon causer une crise. C'était donc une préoccupation majeure pour l'Association médicale canadienne...
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole sur le projet de loi parce que le Bloc québécois trouve qu'il s'agit d'une loi absolument nécessaire. Le montant précédent de 75 millions de dollars d'indemnités en cas d'accident avait été établi en 1976, il y a assez longtemps, et il était nécessaire de l'augmenter.
Toutefois, avant d'aller plus loin, j'aimerais répondre au député d' qui a dit tout à l'heure qu'il ne comprenait pas ma question parce qu'il pensait que je ne savais pas de quelle compétence était la construction de centrales nucléaires. Ce n'était pas ma question. Ma question cherchait à savoir si le Parti libéral voulait développer le secteur nucléaire. En effet, quand on investit 800 millions de dollars en recherche et développement nucléaire, c'est qu'on en fait la promotion. On ne dit pas que le fédéral construira des centrales, mais il en fait la promotion.
Une fois de plus, les libéraux n'ont pas de politique claire, et le député n'était pas capable de répondre clairement à ma question. C'est pour cette raison qu'il a fait diversion. C'est toujours la même chose avec les libéraux actuellement, ils ne savent pas où ils s'en vont.
Je reviens au sujet initial. Le projet de loi C-20 veut établir un régime de responsabilités applicable en cas d'accident nucléaire. On dit bien « en cas d'accident nucléaire ». Il prévoit la responsabilité absolue et exclusive de l’exploitant de l’établissement nucléaire jusqu’à concurrence de 650 millions de dollars. On ne peut pas imaginer que la compagnie propriétaire de la centrale nucléaire sera seule responsable. En effet, un accident nucléaire le moindrement important coûtera plus cher que 650 millions de dollars, et on le sait. Cela atteindra rapidement des milliards de dollars. Qui paiera cela? Ce seront les provinces et le gouvernement fédéral.
Le projet de loi C-20 est la reprise du projet de loi . On l'avait étudié en comité et on avait eu l'occasion de vérifier auprès des compagnies d'assurances si elles étaient prêtes à cela. Évidemment, les compagnies d'assurances sont généralement assez frileuses, et elles n'étaient pas nécessairement prêtes à donner beaucoup plus que 650 millions de dollars. Peut-être seraient-elles allées jusqu'à 1 milliard de dollars si on les y avait forcées, mais j'ai eu l'impression, et j'ai encore cette impression, qu'elles ne peuvent pas faire plus.
On ne peut donc pas comparer le système canadien, vu le peu de centrales qu'on a, au système américain, comme le font certains. Les centrales américaines font une mise en commun de montants d'argent. D'ailleurs, ce n'est pas une mise en commun de 10 milliards de dollars, mais cela varie entre 9 milliards de dollars et 11 milliards de dollars. Cette mise en commun varie également en fonction des gens qui donnent des garanties. C'est certainement beaucoup plus près de ce que coûterait un accident nucléaire, on en convient.
Le Bloc québécois trouve qu'il s'agit tout de même d'une amélioration par rapport à la loi précédente qui ne prévoyait qu'un dédommagement de 75 millions de dollars, même s'il s'avère difficile d'avoir des assurances qui dépasseraient le montant établi dans le projet de loi C-20. Par contre, on est bien conscients que les gouvernements seront obligés de débourser le reste de la somme.
Un accident nucléaire nous fait très peur. Chaque année, plusieurs incidents surviennent dans chaque centrale nucléaire. On les appelle incidents parce qu'il y n'y a pas de propagation énorme. Un des moments les plus dangereux est lorsqu'on change les grappes d'uranium U-235 ou U-239. On les change parce qu'elles ont donné le maximum de leur énergie, et c'est fait par des robots. S'il y a un déplacement, il peut y avoir de la radiation dans la pièce, mais également l'extérieur de la pièce où sont les réacteurs.
Il y a toujours un danger, et on en est très conscients.
L'an dernier, entre le 5 et le 9 novembre, un tel incident est survenu à Gentilly-2, au Québec. Ce n'est pas parce que c'est Gentilly puisque de tels accidents se produisent partout, comme à Burlington.
On est bien conscients qu'il peut y avoir des problèmes avec le vieillissement des centrales. Le système CANDU n'est pas reconnu internationalement comme étant sécuritaire. Il a été possible de le vendre à l'étranger, mais c'était surtout sous le régime libéral parce qu'il s'agissait alors presque d'un don. On le donnait et on demandait de payer dans la semaine des quatre jeudis. Ce n'était donc pas à cause de la qualité du CANDU.
Tout à l'heure, l'honorable collègue d' disait que le gouvernement ne prenait pas ses responsabilités actuellement face à la fabrication d'isotopes. C'est juste et il a raison. L'an dernier, on nous a fait voter une loi d'exception pour remettre la centrale en marche sans avoir l'assurance qu'elle résisterait. Elle avait 55 ans l'an dernier et en a 56 cette année. Il est évident que cette centrale a donné tout ce qu'elle avait à donner.
Par contre, le MAPLE, qui a été développé avec l'argent de l'ensemble de la population pendant 15 ans, ne fonctionne toujours pas. On a même arrêté de dire que l'on arriverait à terminer ce projet. L'une des raisons était que les ingénieurs qui étaient en mesure de le faire sont partis parce que les travaux n'allaient pas assez vite et que l'on ne voyait pas la fin de ce projet. Toutes les têtes réellement savantes ont quitté le pays sous les libéraux et sont parties ailleurs. Nos ingénieurs et nos scientifiques nucléaires ne sont donc plus ici. C'est l'une des raisons pour laquelle le MAPLE a langui et que l'on a décidé, après avoir dépensé des milliards de dollars pour son développement, de le mettre au rancart.
Les Québécois trouvent cela très difficile puisqu'ils participe au paiement des taxes et des impôts. Seulement 6 p. 100 de l'énergie nucléaire de l'ensemble du Canada est produite au Québec alors que l'on paie 23 p. 100 de toutes les recherches dans le domaine nucléaire et de toute la promotion des centrales nucléaires. De plus, cette énergie n'est pas nécessaire. Elle peut enrichir des gens, mais elle n'est pas nécessaire. On préfère les énergies vertes. Au Québec, on a surtout l'hydroélectricité.
L'ensemble du Canada pourrait aussi développer un autre type de secteur absolument inconnu chez nous alors que 24 pays l'ont développé, soit les centrales électriques alimentées par géothermie de grande profondeur. On parle de deux à cinq kilomètres de profondeur et cela procure de la chaleur afin de produire de l'électricité décentralisée. C'est beaucoup mieux de faire cela que de vouloir un réseau transcanadien que le Québec ne veut pas accepter parce que cela empiète dans ses champs de compétence. On ne l'acceptera pas non plus.
Nous sommes donc favorables au principe du projet de loi . Comme je le disais tout à l'heure, il est certain que ce n'est pas assez, mais il faut aussi dire que l'énergie nucléaire coûte énormément d'argent au gouvernement. Même si les assurances sont payées par les compagnies, le gouvernement met tout de même en place des systèmes afin que, par exemple, des hôpitaux de campagne puissent être construits très rapidement. La GRC dépense beaucoup d'argent pour vérifier et éviter que des actes terroristes soient perpétrés à l'endroit des centrales nucléaires. La sécurité des centrales nucléaires coûte cher au gouvernement et cet argent provient de l'ensemble des contribuables. Ce n'est donc pas une source d'énergie nécessaire, ni verte, dont on pourrait faire la promotion.
D'autant plus qu'on n'a jamais réglé la question des déchets nucléaires. Or, c'est une question très importante. Jusqu'à maintenant, des centrales ont produit plus de deux millions de grappes de combustible irradié au Canada, et on ne sait pas quoi en faire. Cette quantité doublera si nos réacteurs existants sont exploités jusqu'à la fin de leur durée de vie prévue.
On parle donc de quatre millions de grappes qui devront être logées quelque part. Actuellement, une consultation est en cours partout au Canada pour savoir où on peut loger ces grappes pour le prochain 1 000 ans. On a tenté de voir si on ne pouvait pas réutiliser cet uranium pour en faire un uranium dégradé mais utilisable. On s'est rendu compte, après avoir dépensé des fortunes en France et que les Américains aient acheté les droits pour poursuivre cette recherche, qu'ils ont d'ailleurs aussi abandonnée il y a environ un an ou un an et demi, qu'il n'y a pas d'enjeu à ce genre de réutilisation de l'uranium.
Il faudra donc trouver une place pour les mettre. Ces grappes pourront être réutilisées, parce qu'elles peuvent l'être, pour en faire des armes nucléaires. On sait à quel point cela est dangereux.
Tant qu'on ne trouvera pas une place pour les entreposer, de façon stable, si possible, on ne pourra pas développer l'énergie nucléaire et on ne pourra pas continuer de penser que c'est une énergie qui est verte et non dangereuse pour la santé des gens. Elle est dangereuse pour la santé des gens, parce que les déchets nucléaires font partie des substances dangereuses pour la santé. De plus, l'extraction de l'uranium est aussi dangereuse.
Pour ma part, j'ai fait le tour des experts, et l'uranium pur pourrait servir à faire des centrales. Je sais que le gouvernement actuel veut en faire la promotion pour extraire le pétrole des sables bitumineux. On a besoin de la chaleur afin de produire de l'électricité et extraire des sables bitumineux le plus de pétrole possible. Dès lors, ces centrales nucléaires devront disposer d'un endroit pour mettre de côté les déchets et les ranger de façon sécuritaire.
Il n'y a pas que les gens qui doivent accepter ou non que des déchets soient rangés à un tel endroit, mais c'est tout un contexte, c'est toute une province, c'est toute une partie du pays qui doit l'accepter. Lorsqu'on se promènera avec ces matières dangereuses sur les routes ou dans les trains, il peut survenir des accidents, des vols et aussi du terrorisme ou du sabotage, et ce, un peu partout. Cela ne relève donc pas uniquement de la responsabilité d'une petite communauté, mais c'est la responsabilité de l'ensemble d'une très grande région.
Effectivement, pour de tels accidents, le projet de loi apporte des éléments qui ont du bon sens. On ne veut pas d'accident, mais on trouve que le projet de loi est un minimum à apporter. Toutefois, on a peur que le fait d'avoir augmenté les assurances de la sorte donne un coup de barre pour faire la promotion de l'énergie nucléaire et faire la promotion des CANDU, qui ne sont pas très sécuritaires comme centrales thermiques et nucléaires, et ce n'est surtout pas nécessaire.
Comme je le disais tout à l'heure, on peut aussi produire de l'électricité à partir d'énergies vides. J'ai parlé de la géothermie en grande profondeur parce que c'est elle, d'après une étude menée aux États-Unis, qui pourrait combler l'ensemble de tous les besoins aux États-Unis, en enlevant les centrales au charbon et les centrales nucléaires. Ainsi, la géothermie à elle seule pourrait combler tous les besoins des Américains en 2050. On sait que sur la Terre, on sera 9 milliards d'habitants en 2050.
On aura donc besoin de beaucoup d'énergie. L'énergie nucléaire ne pourra pas la donner, sauf que cela restera toujours une épée de Damoclès au-dessus de notre tête que d'avoir des centrales qui peuvent exploser. On ne ferait pas le projet de loi si le nucléaire n'était pas dangereux. C'est comme tourner en rond et se mordre la queue. On fait cela parce qu'on a quelque chose de dangereux, mais si on ne faisait pas des choses dangereuses, on ne serait pas obligés d'avoir un projet de loi, comme le projet de loi , pour protéger les gens en cas d'accident. Je suis tout à fait d'accord que ce ne sont pas les 650 millions de dollars, encore une fois, qui peuvent nous protéger.
Admettons qu'il y ait un accident à Chalk River. Les retombées ne seront pas juste autour de Chalk River, mais également ici à Ottawa et au Québec. Donc, 650 millions de dollars pour dédommager les gens, reconstruire des maisons, aider à nettoyer ou à décontaminer les espaces, c'est vraiment rien. Ce serait vraiment bien plus cher que cela.
Donc, il faut plutôt penser à investir davantage et c'est cela qu'on demande au gouvernement de faire. Au lieu d'investir en recherche presque uniquement dans les centrales nucléaires et la séclusion des gaz CO2 produits par l'exploitation des sables bitumineux, on lui demande de mettre de l'argent pour développer les énergies vertes. Comme je le disais tout à l'heure, il y a la géothermie, mais aussi l'énergie solaire. On sait que des progrès énormes ont été faits sur le solaire pour faire de l'électricité. On a des exemples en Espagne où cela fonctionne très bien. On sait que l'énergie éolienne va déjà bien. Alors, on pourrait mettre plus d'argent, en faire plus et développer l'hydroélectricité qu'on est capable de produire.
Il y a aussi la biomasse. Actuellement, on ne sait plus quoi faire avec nos gens dans les forêts. On utilisait surtout cette biomasse pour du chauffage, mais on peut l'utiliser aussi pour produire de l'électricité. On peut aussi utiliser les digesteurs sur les fermes. Au lieu de laisser les excréments des animaux faire du méthane et empirer encore les gaz à effet de serre, on peut avoir des digesteurs. Le gouvernement devrait aider les agriculteurs à faire de l'électricité avec ces appareils. Cela existe sur le marché. C'est juste une question de rentabilité.
Si on regardait l'ensemble des coûts du nucléaire pour un kilowattheure, c'est évident qu'on ne penserait même pas à le développer. On regarde juste le coût de la production et non combien cela coûtera pour démanteler ces centrales qui seront encore là lorsqu'elles seront inutiles, même 40 ans après la fin de leur exploitation. Ces espaces seront radiants. On sera donc mal pris pour fermer ces endroits-là.
De toute façon, le coût des assurances sera inclus dans le prix du kilowattheure. C'était à cela que je voulais en venir aussi. Même si on avait demandé des assurances beaucoup plus élevées, en bout de ligne, ce serait toujours le consommateur qui payerait cela, parce que le kilowattheure augmentera.
Donc, je dis oui pour un projet de loi comme le projet de loi . C'est un minimum, mais au moins on est pour ce minimum-là. Toutefois, investissons — et dépêchons-nous de le faire — dans les énergies vertes. Le kilowattheure sera beaucoup moins cher et beaucoup moins dangereux car la sécurité sera beaucoup plus facile à assurer. Il n'y a pas de danger que quelqu'un vienne faire sauter une éolienne ou une centrale géothermique. Il n'y a pas un terroriste qui est intéressé à faire cela. Tandis que oui, quelqu'un pourrait être intéressé à faire sauter une centrale nucléaire, si jamais il y a un conflit quelque part.
Donc, on ne parle pas exactement de la même chose quand on parle d'une énergie verte qui n'est pas dangereuse et d'une énergie verte qui est dangereuse. Tout ce projet de loi repose sur la santé des gens et comment pallier à un accident, si jamais cela arrivait. C'est le minimum.
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Comme je le disais, madame la Présidente, aux États-Unis, la limite d'indemnisation est fixée à 10 milliards de dollars. Dans d'autres pays où il y a eu des accidents nucléaires, l'Allemagne ou le Japon par exemple, il n'y a pas de limite maximale. Cela signifie qu'en cas d'accident, la compagnie doit régler tous les coûts associés au nettoyage.
Ce projet de loi a d'abord porté le numéro , puis le numéro lors de la dernière législature et maintenant le numéro , mais pourtant ce montant limite reste le même. Les néo-démocrates s'étaient déjà déclaré contre cette limite de 650 millions de dollars à l'époque parce qu'elle était largement insuffisante. C'est ce que nous avons dit à l'époque et nous le répétons aujourd'hui. Pourquoi ce montant reste-t-il inchangé?
Je crois que si ce projet de loi est de nouveau devant nous aujourd'hui, c'est en partie parce que les sociétés nucléaires américaines sont très intéressées à acheter une part importante de l'industrie nucléaire canadienne.
En vertu de la loi en vigueur, elles seraient assujetties aux règles américaines, car la loi canadienne ne satisfait pas au montant de référence international. On sait que le minimum requis en vertu des deux accords internationaux que sont les conventions de Paris et de Vienne est de 600 millions de dollars. Par conséquent, en vertu de la loi américaine, la société mère d'une filiale est passible de poursuites pour indemnisation à l'égard des actions d'une filiale canadienne d'une société américaine, par exemple, si la loi régissant cette filiale ne répond pas aux normes internationales, comme cela est actuellement le cas. Si le projet de loi était adopté, les sociétés américaines pourraient alors mettre la main sur un tas de centrales nucléaires.
Ce qui me préoccupe le plus, c'est ce qui se passe actuellement à Chalk River, où un réacteur a été mis hors service. Il y a au moins 30 000 patients par semaine qui ont besoin des précieux isotopes médicaux que produit ce réacteur, isotopes dont les stocks seront épuisés d'ici une semaine. On sait aussi que ce réacteur a eu une fuite d'eau lourde et qu'il doit rester hors service jusqu'à la mi-juin et peut-être plus longtemps encore.
Les personnes atteintes de cancer et celles qui besoin de subir un examen par imagerie du coeur ne peuvent plus subir de tels examens. Celles qui sont atteintes de cancer de la thyroïde, comme je l'ai été, doivent prendre, à la suite de l'ablation de la thyroïde, un isotope médical de l'iode connu sous le nom de I-131 que je me souviens avoir pris sous forme de pilule. Les cellules cancéreuses sont détruites sous l'action de l'iode radioactif transporté par les isotopes. Sans traitement, les patients qui ne prennent pas ces pilules appelées grains d'iode s'exposent à voir les cellules de cancer de la thyroïde se propager.
Je suis heureuse d'avoir pu me faire opérer lorsque ce cancer a été diagnostiqué chez moi et d'avoir ensuite eu accès à cette pilule I-131. Je n'ose pas penser à ce qui arrivera aux patients atteints de cancer de la thyroïde qui ont besoin de ce traitement, patients à qui on va apprendre que les stocks d'isotopes seront épuisés d'ici une semaine. Que va-t-il leur arriver?
Au lieu de se concentrer sur un plan B, au lieu d'étudier la possibilité de construire un nouveau réacteur qui est censé être en service, nous débattons d'un projet de loi qui n'a certes pas beaucoup de bon sens quand on songe que la responsabilité de 10 milliards de dollars est de 1 540 p. 100 supérieure à la limite proposée dans ce projet de loi.
Est-ce parce que notre réacteur est tellement plus sécuritaire que ceux des Américains? Est-ce parce que les contribuables canadiens sont beaucoup plus riches et qu'en cas d'accident grave, le gouvernement du Canada serait certainement en mesure de se charger du nettoyage? Je viens d'apprendre que le déficit sera d'au moins 50 milliards de dollars. Où trouverons-nous l'argent nécessaire pour faire le nettoyage si la compagnie n'est pas tenue responsable?
Est-ce la vente imminente d'Énergie atomique du Canada à une société américaine qui rend le gouvernement si empressé à rendre les mesures législatives canadiennes en matière nucléaire plus ouvertes aux Américains? C'est peut-être une des raisons. Nous sommes très inquiets parce qu'en cette période économique difficile, la valeur est à son plus bas, ce qui signifie qu'ÉACL pourra facilement être vendue s'il y a des acheteurs intéressés une fois ce projet de loi adopté.
C'est à notre avis un mauvais projet de loi. Nous ne croyons pas qu'il soit possible de le modifier en comité, surtout pour ce qui est du montant de 650 millions de dollars. J'ai déjà entendu dire qu'un tel amendement serait jugé irrecevable lors de son renvoi au comité, ce qui signifie que nous ne pourrons modifier ce montant de 650 millions de dollars. Dans les discours que j'ai entendus aujourd'hui, les libéraux comme les bloquistes ont dit craindre que ce montant de 650 millions de dollars ne soit pas assez élevé. Le projet de loi ne doit pas être adopté en deuxième lecture parce qu'il n'est pas satisfaisant.
Si nous voulons prévoir les coûts potentiels, disons qu'un accident grave à la centrale nucléaire de Darlington en Ontario, Dieu nous en préserve, à l'est de Toronto tout près de chez moi, pourrait entraîner des dommages allant jusqu'à un billion de dollars. J'ai bien dit un billion, et non un milliard de dollars. Il n'est pas étonnant que les Japonnais et les Allemands n'aient pas fixé de limite.
Il existe des statistiques sur les coûts des accidents antérieurs. Le 5 octobre 1966, la Centrale nucléaire Enrico, unité 1, située à l'extérieur de Détroit, au Michigan, tout près de notre frontière, a subi une fusion partielle du réacteur. Il n'y a pas eu de conséquence grave pour le public, ni pour l'environnement. Les travaux de réparation, qui se sont poursuivis jusqu'en 1970, se sont élevés à 132 millions de dollars, en dollars de 1970. Nous pourrions assumer de tels frais, mais il ne faut pas oublier que ces chiffres remontent à 1970 et qu'il s'agissait d'un incident mineur.
Parlons maintenant de l'accident de Three Mile Island que tout le monde connaît, je crois. C'était en 1979, à Harrisburg et il s'agissait encore là d'un accident nucléaire mineur. Il a causé en moyenne un ou deux cas de cancer par année et les coûts relatifs au nettoyage et à l'enquête menée sur cet accident ont été évalués à 975 millions de dollars américains. Cela dépasse la limite de responsabilité prévue au Canada et il s'agit là encore de dollars des années 70 et 80.
C'est troublant que nous ayons une limite modeste de 650 millions de dollars. Nous savons que le matériel nucléaire est très dangereux s'il est exposé. Je me rappelle que j'ai été isolée dans une pièce sécuritaire quand j'ai dû prendre une pilule d'iode radioactif. Personne n'a pu m'approcher pendant au moins trois jours. La nourriture m'était apportée de façon sécuritaire. C'était extrêmement radioactif. Personne ne voulait s'asseoir à mes côtés quand je prenais cette pilule.
Selon Norbert Pelzer, le plus grand expert en ce qui concerne la responsabilité en matière nucléaire, il ne devrait pas y avoir de limite supérieure dans ce domaine et même les 10 milliards de dollars prévus aux États-Unis sont insuffisants pour couvrir un accident nucléaire grave. Notre montant n'est même pas suffisant en cas de problème mineur, que dire alors d'un accident grave.
L'autre partie du projet de loi qui est problématique est le processus d'indemnisation; il est lourd. On devrait faire comme pour une déclaration de sinistre. Au lieu de cela, aujourd'hui, les victimes d'accidents nucléaires doivent aller en cour. Passer par le système judiciaire est extrêmement coûteux et tout le monde n'y a pas accès.
L'autre problème est que le projet de loi ne couvre pas les accidents qui se produisent hors des centrales. Si des compagnies pétrolières ou minières utilisent des matériaux radioactifs et qu'une erreur est commise, comme un déversement par exemple, l'assurance ne le couvrira pas du tout et les victimes seront laissées en plan.
Quand on connaît le coût engendré par le nettoyage à Three Mile Island, si cet argent n'était pas venu de l'industrie du nucléaire mais directement des contribuables, nous aurions pu construire 1,15 million de panneaux solaires de cent watts. Nous devrions penser aux occasions d'emplois verts auxquelles il nous faudrait renoncer si les contribuables devaient payer la note en cas d'accident nucléaire. C'est sûr, nous avons besoin de plus d'emplois verts.
Le Canada se situait au 11e rang l'an passé en ce qui concerne l'énergie éolienne, et dans le dernier budget, le gouvernement a supprimé les subventions pour cette énergie, ce qui empirera les choses. Le projet de loi n'est vraiment pas utile.
Je vais maintenant mentionner divers accidents. Par exemple, celui qui est survenu en Allemagne de l'Est en 1975. Le 4 mai 1986, encore une fois en Allemagne, est survenu un accident concernant le combustible. En tentant de déloger une pastille de combustible, un opérateur a endommagé son gainage. Les radiations qui s'en sont échappées étaient détectables jusqu'à deux kilomètres du réacteur.
En juin 1999, au Japon, une barre de commande a mal fonctionné. Les opérateurs, tentant d'introduire l'une des barres de commande pendant une inspection, n'ont pas suivi la procédure établie et en ont retiré trois, ce qui a causé pendant 15 minutes une réaction soutenue, hors de contrôle, au réacteur no 1 de la centrale nucléaire de Shika. La compagnie d'électricité propriétaire du réacteur n'a pas signalé l'incident. Elle a falsifié les documents, le passant ainsi sous silence jusqu'en mars 2007.
En septembre 1999, toujours au Japon, quelques mois plus tard, les travailleurs ont commis une erreur en dépassant la masse critique. Trois travailleurs ont été exposés à un rayonnement supérieur aux limites acceptables. Deux de ces travailleurs sont décédés, et 116 de leurs collègues qui avaient été exposés à des doses moins massives continuent d'avoir beaucoup de problèmes de santé. En mars 2006, l'État du Tennessee a également eu un gros problème.
Les pays qui ont connu ce genre d'accidents ont tous carrément éliminé les limites de responsabilité ou les ont établies à des milliards de dollars. Au Canada, il ne sera pas vraiment utile d'établir la limite à 650 millions de dollars. C'est pourquoi les néo-démocrates n'appuieront pas le projet de loi.
Nous espérons que le gouvernement fera marche arrière et qu'il alignera la limite de responsabilité supérieure à celle qui a été établie aux États-Unis ou que, mieux encore, il ne définira aucune limite supérieure. Il lui faudrait à cette fin présenter une nouvelle Loi sur la responsabilité et l'indemnisation en matière nucléaire que les néo-démocrates appuieraient sûrement.
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Madame la Présidente, je tiens à signaler que nous disposons d'une liste de 81 accidents nucléaires qui ont eu lieu au fil des années et qui ont causé des dommages incalculables à l'environnement.
Il n'existe rien de tel dans le cas du développement hydroélectrique. Je ne crois pas que nous puissions répertorier quelque accident grave lié au développement hydroélectrique au Québec, au Manitoba ou ailleurs au Canada, qui aurait causé la mort et la dévastation comme ce peut être le cas pour les accidents nucléaires.
Le développement de l'énergie éolienne prend beaucoup d'ampleur ailleurs dans le monde et gagne en importance au Canada également. Or, aucune conséquence grave comparable à celles liées aux accidents nucléaires n'a été constatée à cet égard.
S'agissant de la responsabilité, supposons-nous que les réacteurs canadiens seront construits au beau milieu de nulle part? Qu'une centrale soit établie au Japon, en Allemagne ou aux États-Unis ou bien au Canada, près d'un centre urbain, comment se ferait-il que la responsabilité se chiffre à 650 millions de dollars au Canada, à 10 milliards aux États-Unis et à un montant illimité au Japon et en Allemagne? C'est insensé.
En fin de compte, les contribuables vont payer la note si l'accident dépasse une certaine ampleur; l'entreprise déclarera faillite et laissera au contribuable le soin de ramasser les pots cassés. Voilà à quoi nous allons aboutir.
Il est clair que nous ne devrions pas développer d'autres centrales nucléaires. Nous devrions maintenir celles que nous avons déjà dans le meilleur état possible et augmenter les limites de responsabilité qui les concernent. Cependant, nous ne devrions pas en établir d'autres, compte tenu des excellentes possibilités que nous offrent le développement des énergies éolienne et hydroélectrique.
Il y a des années, on nous a dit que le DDT était sûr. Par la suite, nous l'avons interdit. La même chose est arrivée dans le cas de l'amiante. Or, nous savons que l'énergie nucléaire n'est pas très sûre. Pourquoi donc s'obstiner à ne pas tenir compte de tels avertissements et à développer davantage le nucléaire?
J'ai été très déçu d'entendre le député de la Saskatchewan dire que son gouvernement envisageait la construction de nouvelles centrales nucléaires. Il y aura des élections en Saskatchewan dans quelques années et j'estime que nous souhaiterions enfourcher un tel cheval de bataille durant la campagne électorale, ne serait-ce que pour voir à quoi nous aboutirions. Par conséquent, je ne crois pas que le gouvernement de la Saskatchewan devrait construire un grand nombre de centrales puisqu'elles risquent d'être fermées avant la fin des travaux.
Nous devrions nous pencher sur un grand nombre d'autres possibilités et j'estime que la députée est sur la bonne piste lorsqu'elle parle de développer l'énergie éolienne et l'énergie hydroélectrique. Nous devrions aller dans cette direction au lieu de développer davantage le nucléaire.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec ma collègue de .
C'est avec grand regret que je prends la parole au sujet du projet de loi , la Loi sur la responsabilité et l'indemnisation en matière nucléaire, parce que je crois que tous les députés pétris de bonne conscience devraient s'opposer à ce projet de loi. Il offre des indemnisations bien trop insuffisantes aux Canadiens et à nos collectivités en cas d'accident nucléaire.
Les collectivités comme Kincardine, qui se trouve près de la centrale nucléaire de Bruce, comme Whitby, Oshawa et Toronto, qui sont à proximité de la centrale de Darlington, comme Bécancour, qui est située près de la centrale de Gentilly au Québec, et comme Point Lepreau, au Nouveau-Brunswick, seront toutes en danger en cas d'accident grave. Nous savons qu'un accident important à la centrale nucléaire de Darlington entraînerait des dommages d'environ 1 billion de dollars. Il est évident qu'une indemnisation de 650 millions de dollars ou même de 10 milliards de dollars ne sera pas suffisante.
Il est intéressant de noter qu'il n'y a pas d'installations nucléaires en Colombie-Britannique. Madame la Présidente, je suis sûre que vous êtes au courant de ce fait et que vous en êtes peut-être même un peu reconnaissante. Cela pourrait être attribuable à l'incident qui s'est produit à Hanford, dans l'État de Washington. Le processus de restauration qui se déroule depuis des années, sans qu'on puisse en entrevoir la fin, a coûté des milliards de dollars aux contribuables. Aujourd'hui, Hanford est le site nucléaire le plus contaminé des États-Unis, et il fait l'objet de la plus importante dépollution environnementale jamais entreprise dans l'histoire américaine. Cela coûte énormément cher, certainement plus que 650 millions de dollars. Il y a des dommages de plusieurs milliards de dollars ou peut-être même d'un billion de dollars.
C'est pourquoi 10 milliards de dollars de responsabilité sont exigés aux États-Unis. C'est d'ailleurs beaucoup moins que la responsabilité illimitée qui est en vigueur au Japon et en Chine simplement parce que le coût, pour les gens qui vivent à proximité d'une installation, est incalculable advenant un accident nucléaire.
Comme nous le savons tous, le gouvernement a présenté de nouveau ce projet de loi malgré ses nombreuses faiblesses. Au cours de la dernière législature, les néo-démocrates étaient les seuls à s'opposer à ce projet de loi, et ils avaient de bonnes raisons de le faire. Aucun assureur privé n'accepterait de couvrir une personne et de l'indemniser en cas de dommages causés par un accident nucléaire.
Le projet de loi met à jour une législation qui remonte aux années 1970, comme d'autres l'ont signalé. Cependant, il ne fait que hausser les niveaux d'indemnisation au minimum absolu selon la norme internationale. La limite actuelle de 75 millions de dollars d'indemnisation est inacceptable, et la nouvelle limite de 650 millions ne l'est pas davantage. Mais que fait donc le gouvernement? Pourquoi est-ce si facile pour lui de faire fi de la réalité?
Les sociétés nucléaires américaines sont intéressées à acheter d'importants segments de l'industrie nucléaire du Canada. En vertu de la loi actuelle, elles seraient assujetties aux règles américaines, parce que la loi canadienne ne respecte même pas les normes internationales de base. En vertu de la loi américaine, la société mère d'une filiale établie en sol étranger peut être poursuivie si la loi à laquelle la filiale en faute est assujettie n'est pas à la hauteur des normes internationales.
Ces sociétés américaines hésitent à investir dans l'industrie canadienne, du moins tant que le projet de loi ne sera pas adopté. Malheureusement, le gouvernement ne semble pas comprendre que cette mesure législative est foncièrement irresponsable. Toutefois, l'industrie nucléaire est surveillée par la population canadienne, et tous les Canadiens voient dans cette question un enjeu politique important. Les Canadiens sont inquiets au sujet de la sécurité nucléaire.
Le NPD est le seul parti qui prend au sérieux la santé des Canadiens, au point où il a osé poser des questions délicates. Par exemple pourquoi la responsabilité est-elle limitée à 10 milliards de dollars aux États-Unis et seulement à 650 millions au Canada, en vertu de la mesure qu'on nous propose? Il n'y a aucune raison valable. Ce n'est pas rationnel. La limite établie aux États-Unis est de 1 540 p. 100 supérieure à celle qui est proposée dans ce projet de loi. Ce n'est pas rien!
J'ai une autre question à poser. La vente imminente d'EACL à une société américaine incite-t-elle le gouvernement à rendre la loi canadienne régissant l'industrie nucléaire plus souple pour les Américains?
Ces questions sont importantes, mais jusqu'ici, elles n'ont donné suite à aucune réponse acceptable.
Or, il est on ne peut plus clair que seuls les néo-démocrates souhaitent vraiment protéger monsieur et madame tout le monde au Canada alors que le gouvernement adopte une attitude cavalière à l'égard de la sûreté nucléaire.
Les conservateurs semblent certainement préparer le terrain pour la vente d'EACL pendant cette crise économique alors que sa valeur est tellement faible. Les Canadiens ont de bonnes raisons d'être sérieusement préoccupés de l'éventuelle privatisation des centrales nucléaires qui, il va sans dire, doivent être gérées de façon appropriée, dans l'intérêt public. Personnellement, je me sentirais nettement plus à l'aise si les centrales nucléaires demeuraient sous la responsabilité du secteur public. Or, pas grand-chose ne m'indique que le gouvernement ait élaboré ses nombreuses politiques discutables en fonction de l'intérêt de la population.
Les conservateurs n'assurent tout simplement pas la protection des Canadiens advenant une fuite nucléaire. Une indemnisation de 650 millions de dollars signifierait que les gens ayant perdu leur maison, leur entreprise ou un proche ne recevraient qu'une poignée de dollars. C'est un niveau d'indemnisation nettement inférieur à ce qu'exige la communauté internationale. Pour les Canadiens, particulièrement pour ceux qui vivent à proximité de centrales ou d'autres installations nucléaires, cette proposition est inacceptable. Le gouvernement les a trahis en faveur de groupes d'intérêts particuliers.
Les néo-démocrates n'appuieront ni une telle limite de responsabilité, ni le projet de loi. Cette mesure législative ne tient pas compte du véritable coût d'un accident nucléaire. Elle trahit les Canadiens et nos collectivités. À mon avis, ce n'est pas du tout le genre de mesure que les Canadiens attendent du gouvernement et qu'ils doivent exiger de ce dernier.
Il s'agit ni plus ni moins d'une subvention aux entreprises pour permettre la prise de contrôle et la privatisation de l'industrie nucléaire que les Canadiens ont bâtie. De ce côté-ci de la Chambre, nous n'acceptons carrément pas ce genre de subvention. Nous ne laisserons pas le gouvernement procéder de cette façon sans discuter abondamment de la question et exprimer haut et fort notre point de vue.
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Madame la Présidente, c'est très difficile à imaginer pour les Canadiens. Il y a eu des accidents terribles ailleurs dans le monde, mais le Canada a été épargné jusqu'à maintenant.
Nous savons qu'il y a eu des fuites dans les installations d'EACL et qu'il y a eu des déversements dans la rivière des Outaouais. Nous savons qu'il y a eu des fuites à la centrale nucléaire de Bruce et que les déversements ont touché de nombreuses agglomérations qui s'approvisionnent en eau dans le lac Huron. Cependant, nous avons été épargnés par le genre d'accident dévastateur qui a eu lieu à Three Mile Island ou Tchernobyl.
Les retombées radioactives issues de l'accident de Tchernobyl auront des effets encore pendant des générations. Les gens qui ont apporté de l'aide d'urgence sur place, à Tchernobyl, sont morts depuis longtemps. Leurs vies ont été écourtées. Ils ont souffert de pénibles maux causés par l'irradiation et, pire encore, de cancers. Ils sont morts à cause des retombées.
Je n'ose pas imaginer ce qui se produirait si une zone densément peuplée comme Toronto, Oshawa, Whitby ou Pickering était atteinte par un accident nucléaire. Si une catastrophe devait se produire à la centrale de Darlington, nous n'aurions tout simplement pas les installations nécessaires pour gérer la crise. Des centaines de milliers de personnes auraient besoin d'une aide immédiate, et les hôpitaux seraient débordés. Nos systèmes sont surchargés parce que les gouvernements fédéral et provinciaux n'ont pas su répondre aux besoins du monde médical et des hôpitaux. Les hôpitaux et les services d'urgence seraient débordés. Des gens n'auraient plus d'endroit où se loger.
Nous savons que, dans d'autres genres de désastres, comme les inondations, les incendies et les ouragans, la population est durement éprouvée lorsqu'elle n'a plus d'endroit où se loger. C'est une catastrophe. Imaginez une superficie de plusieurs centaines de milles carrés où les maisons sont inhabitables, où les écoles ne peuvent plus servir et où une population énorme se trouve privée des services essentiels. Un tel scénario peut paraître extrême, mais nous devons nous y préparer.
À Tchernobyl, personne ne croyait que la centrale nucléaire allait sauter jusqu'à ce que la catastrophe se produise, ce qui a laissé la population démunie, causé des maladies et privé d'avenir non seulement la première génération, mais aussi la deuxième, la troisième et la quatrième. Nous ne savons pas du tout combien de générations vont souffrir des suites de cet accident.
Nous devons nous préparer, et ni 650 millions de dollars, ni 10 milliards de dollars ne suffisent. Nous devons en être conscients. Nous ne pouvons pas accepter que les contribuables du pays assument les risques financiers pour permettre à des entreprises privées d'exploiter un peu partout des centrales nucléaires et d'en tirer des profits exponentiels. Nous ne devons pas céder.
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Madame la Présidente, je suis ravie de me joindre à mes collègues du NPD pour m'opposer au projet de loi , la Loi sur la responsabilité et l’indemnisation en matière nucléaire. Notre parti est le seul parti à la Chambre qui refuse de donner carte blanche au gouvernement pour modifier le plafond en matière de responsabilité nucléaire.
En somme, je m'oppose à ce projet de loi parce qu'il n'est pas aligné sur les mesures en vigueur ailleurs dans le monde relativement à l'utilisation sécuritaire de l'énergie nucléaire. Néanmoins, il est indéniable qu'une modernisation de la loi s'impose. Ce sont les libéraux qui ont imposé les premiers un plafond en matière de responsabilité nucléaire au début des années 1970. Même à l'époque, ce plafond était insuffisant. Il est donc inutile d'ajouter que, par rapport aux normes actuelles, il laisse encore plus à désirer aujourd'hui.
Il faut le reconnaître, le projet de loi fait passer de 75 à 650 millions de dollars la responsabilité maximale de l'exploitant d'une centrale nucléaire pour les dommages occasionnés par un accident nucléaire dans sa centrale. Quoi qu'il en soit, cette limite est honteusement faible quand on pense aux conséquences d'un accident nucléaire.
Ce projet de loi semble avoir été conçu pour protéger les sociétés plutôt que les citoyens. La limite maximale est beaucoup trop faible et elle ne permettra pas de couvrir un accident d'une ampleur moyenne, sans parler d'une catastrophe. Un accident nucléaire causerait des dommages évalués à plusieurs milliards de dollars en termes de blessures corporelles, de décès et de contamination des lieux environnants. Selon le directeur de la Gouvernance environnementale de l'Institut Pembina, un accident majeur à la centrale nucléaire de Darlington, une centrale située à l'est de Toronto, en Ontario, tout près de Hamilton Mountain, la circonscription que je représente, pourrait causer des dommages qu'on évalue à 1 billion de dollars.
Une limite de 650 millions de dollars est très loin d'être suffisante, et les contribuables feront les frais de la différence. Le gouvernement et ses amis au sein du Parti libéral et du Bloc québécois croient-ils vraiment que 650 millions de dollars suffiraient pour le nettoyage et la reconstruction après une telle catastrophe? Il semble que oui.
En revanche, les États-Unis ont imposé un plafond de 10 milliards de dollars. L'Allemagne, qui a subi des retombées radioactives à la suite de l'accident survenu à la centrale de Tchernobyl, prévoit un montant illimité. De nombreux autres pays envisagent aussi d'adopter un montant illimité. Le gouvernement croit-il vraiment que les vies, les propriétés et les collectivités valent moins au Canada qu'aux États-Unis et dans les pays d'Europe? À en juger par cette mesure, on pourrait le penser.
Même les accidents nucléaires relativement mineurs peuvent entraîner des coûts énormes. Dans les années 1960, un petit problème dans un réacteur au Michigan a coûté environ 132 millions de dollars. C'était il y a plus de 40 ans. Pourtant, le gouvernement, appuyé par ses amis libéraux et bloquistes, croit que ce projet de loi va assez loin.
Une des choses qui me préoccupent vraiment, c'est que ce projet de loi ne vise pas à protéger les Canadiens, mais plutôt à permettre aux conservateurs de préparer la vente d'Énergie atomique du Canada limitée. La privatisation n'est jamais acceptable, surtout pas en période de crise économique, quand la valeur est au plus bas et que les conservateurs envisagent une grande braderie.
Mais par-dessus tout, ce projet de loi et le débat à son égard font ressortir les coûts faramineux et les risques incommensurables associés à l'énergie nucléaire, surtout si on la compare aux solutions de rechange plus vertes et plus durables.
Par exemple, l'incident de 1979 de Three Mile Island, tout près de Harrisburg, en Pennsylvanie, dont mes collègues ont déjà parlé, était un accident nucléaire relativement mineur, mais il aura coûté 975 millions de dollars en frais de nettoyage et d'enquête. Pour donner une idée de l'ampleur astronomique de ces coûts, le montant consacré au nettoyage de Three Mile Island aurait pu servir à acheter et à assembler 1 147 058 panneaux solaires de 100 watts.
Les subventions totales versées à la société publique d'énergie nucléaire du Canada, EACL, entre 1952 et 2000, ont atteint environ 16 milliards de dollars. Cet argent aurait pu servir à la recherche sur des modes de production d'énergie plus sûrs. Mais les coûts énormes ne sont pas seulement liés aux incidents. Le coût de construction de la troisième centrale Fermi, au Michigan, est estimé à 10 milliards de dollars américains. La construction durera environ six ans. Or, le coût de production de l'énergie éolienne diminue sans cesse, et peut même atteindre 16 ¢ le kilowattheure actuellement. Imaginons un peu combien d'argent les contribuables, les aînés et les familles de travailleurs pourraient épargner en frais énergétiques si nous produisions de l'énergie moins coûteuse, plus sûre et plus durable. En plus des coûts faramineux, l'énergie nucléaire est risquée, tant pour l'environnement que pour les humains.
Il ne fait aucun doute que le Canada doit adopter une démarche plus verte en matière d'énergie. Des statistiques révèlent que le Canada s'est classé au 11e rang lors d'un sondage réalisé en 2008 pour mesurer la capacité de produire de l'énergie éolienne. Si le Canada souhaite être perçu comme un chef de file à l'échelle mondiale, il doit être prêt à se mesurer aux autres pays dans le domaine des énergies propres et renouvelables.
C'est en raison de ce besoin pressant que le NPD a mis en place un groupe de travail sur la relance économique que j'ai été fière de présider avec mon collègue, le député de , qui, depuis des années, fait du travail remarquable dans le dossier de l'environnement.
Alors que nous sommes aux prises avec une crise économique, nous devons nous tourner vers l'avenir. Nous devons nous assurer que l'économie du XXIe siècle sera verte, durable et abordable pour les Canadiens ordinaires.
Chez moi, à Hamilton, des organisations communautaires, des environnementalistes et de simples citoyens conjuguent leurs efforts pour imaginer et concrétiser cet avenir vert. Par exemple, Green Venture évalue l'efficacité énergétique des maisons depuis 1997.
Environment Hamilton vient de recevoir une subvention de la Fondation Trillium pour l'appuyer dans son travail en faveur d'une reprise économique verte à Hamilton. Environment Hamilton est conscient que la lutte contre les changements climatiques et la création d'emplois verts vont de pair. Je tiens à féliciter Lynda Lukasik, directrice générale d'Environment Hamilton, les membres de son personnel et le conseil d'administration de cet organisme d'avoir réussi à obtenir cette importante subvention pluriannuelle qui aidera à faire progresser notre ville.
Environment Hamilton a aussi amorcé un projet innovateur pour aider les groupes confessionnels de la région à économiser l’énergie, tant à la maison que dans leurs lieux de prière.
Je reconnais que l’énergie nucléaire donne du travail à un grand nombre de Canadiens et qu’elle représente une part de notre économie depuis 1949. L’industrie ne peut pas disparaître du jour au lendemain, et ça n’arrivera pas d’ailleurs, mais le projet de loi ne fait certainement pas assez pour assurer la sûreté d’une matière naturellement volatile et dangereuse. La procédure d’indemnisation demeurerait compliquée. Les victimes d’accidents nucléaires devraient s’adresser aux tribunaux. Nous savons à quel point les tribunaux demeureraient une solution coûteuse et inaccessible dans ce genre de situation.
En outre, le projet de loi ne prévoit aucune indemnisation pour les accidents qui surviendraient en dehors des centrales nucléaires. Les sociétés minières et pétrolières ainsi que les hôpitaux utilisent des matières radioactives qui peuvent être dangereuses, mais ils ne sont absolument pas responsables des accidents qui pourraient survenir pendant leur utilisation ou au moment de leur mise au rebut.
C'est très malheureux, mais on voit bien que le NPD est le seul parti qui prenne au sérieux la protection des intérêts des Canadiens ordinaires. Les autres partis ont une attitude plutôt cavalière sur la question de la sûreté nucléaire.
Je peux seulement espérer que ce débat favorisera la réflexion chez les ministériels et les députés du Parti libéral et du Bloc québécois. Nous devons protéger les familles et les collectivités contre le risque d’une catastrophe nucléaire dévastatrice, et ce projet de loi ne prévoit pas de telle protection.