Que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement devrait de toute urgence apporter une aide, comparable à celle qu'il a apportée à l'industrie automobile concentrée en Ontario, à l'industrie forestière, qui est gravement touchée par la crise économique, notamment par le biais de crédits d'impôt, de prêts et de garanties de prêts afin de fournir immédiatement des liquidités aux entreprises et de mesures fiscales destinées aux propriétaires de boisés privés.
— Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec mon collègue de .
Je suis très honoré de prendre la parole sur un sujet qui, grâce au Bloc québécois, sera débattu en cette Chambre aujourd'hui. Nous entendons souvent les autres partis politiques parler de la crise forestière. Ils reconnaissent qu'il y a une crise, certes, mais aucun d'eux ne s'est réellement engagé à faire quoi que ce soit pour venir en aide à ce secteur si crucial pour l'économie du Québec.
Aujourd'hui, le Bloc québécois profite de la journée de l'opposition pour avancer, encore une fois, des idées concrètes visant à contrer rapidement la catastrophe qui s'abat sur le secteur forestier et, par le fait même, sur la vie de milliers de familles au Québec. Il faut dire aussi que le Bloc québécois a été le premier parti politique fédéral à avoir nommé un porte-parole en matière de boisés privés. Je suis extrêmement fier et honoré d'être le député du Bloc québécois désigné pour cette fonction. Cela démontre à quel point notre parti est un parti qui est très près des préoccupations et des réalités des Québécois. Cette initiative a été prise justement lorsque les propriétaires de boisés privés ont été complètement ignorés par les mesures médiocres offertes par le gouvernement fédéral en réponse à la crise forestière.
Le Bloc québécois s'est ainsi donné comme mandat d'offrir aux propriétaires de boisés privé du Québec une voix au chapitre du débat sur l'avenir de la foresterie. Dans la motion que nous débattons aujourd'hui, nous affirmons clairement que le gouvernement devrait de toute urgence apporter une aide à l'industrie forestière comparable à celle qu'il a apportée à l'industrie de l'automobile, concentrée en Ontario. Nous en convenons, il est complètement absurde que le gouvernement fédéral offre à l'industrie forestière un maigre 70 millions de dollars en même temps qu'il accorde à celle de l'automobile près de 9,7 milliards de dollars.
Au Québec, la foresterie est responsable de 88 000 emplois directs, mais la crise forestière affecte, dans son ensemble, près de 825 000 travailleurs québécois. En d'autres mots, c'est une industrie vitale pour l'économie du Québec, mais aussi et surtout pour l'économie des régions, comme celle du Bas-Saint-Laurent, où se situe la circonscription que je représente. Ce n'est donc pas normal qu'un gouvernement se croise les bras face à une crise qui met en péril autant d'emplois et autant de communautés rurales. En fait, cela n'est rien d'autre qu'une grande preuve d'incompétence, encore une fois, lorsqu'il ne s'agit pas tout simplement de mépris de la part de ce gouvernement.
C'est pour cette raison, entre autres, que le gouvernement conservateur ne mérite pas la confiance des Québécois. Nous croyons clairement qu'il met en pratique un choix idéologique qui bénéficie à l'Ouest au détriment des intérêts du Québec. La réalité est que le gouvernement n'a encore rien fait pour le secteur forestier qui soit digne de mention. En créant un comité conjoint Québec-Canada sur la foresterie, le gouvernement conservateur s'est donné l'apparence de s'intéresser à cette crise. Dans les faits, aucun geste concret n'est venu apaiser les inquiétudes des travailleurs du milieu forestier. Leur frustration est d'autant plus justifiée alors que l'on sait que le Québec compte à lui seul 32,8 p. 100 des emplois en foresterie au Canada et près de 40 p. 100 des collectivités touchées par cette crise et qu'à la fin, selon les calculs du gouvernement, le Québec n'obtient que 21,7 p. 100 des sommes allouées.
En plus de ne rien régler au problème, le gouvernement ne se soucie guère du cas plus particulier des propriétaires de boisés privés. Pourtant, les boisés privés sont responsables de 29 000 emplois directs au Québec. Je suis moi-même un propriétaire de boisé privé et je sais à quel point il est nécessaire que des mesures concrètes et urgentes soient prises le plus tôt possible afin d'éviter la catastrophe.
Je profite de l'occasion pour faire connaître à tous les parlementaires quelques-unes des propositions du Bloc québécois visant à venir en aide aux propriétaires de boisés privés.
Tout d'abord, sur le plan fiscal, il faut absolument que le gouvernement fédéral reconnaisse le plan d'aménagement comme preuve raisonnable de profit afin que les dépenses engagées dans les travaux d'aménagement soient déductibles aux termes de l'article 31 de la Loi de l'impôt sur le revenu. Selon l'actuel régime fiscal, les dépenses de gestion de la forêt ne sont pas déductibles des revenus de l'ensemble de la ferme, ce qui a pour conséquence d'encourager une mauvaise gestion de la forêt. La fiscalité applicable aux forêts privées est ainsi désavantageuse pour les producteurs et ne favorise pas l'utilisation durable de la ressource.
Il faut dire qu'actuellement, il n'existe pas de statut spécifique dans la Loi de l'impôt sur le revenu pour les propriétaires de boisés et que, selon Revenu Canada, la plupart des propriétaires sont plutôt considérés comme des agriculteurs à temps partiel ou des amateurs. Dans ce cas, les pertes de leurs exploitations ne sont pas facilement admissibles. Ils doivent d'abord faire la preuve qu'il y a espoir raisonnable de profit. C'est très difficile à prouver selon les exigences actuelles des autorités fiscales. Cette situation doit absolument être modifiée pour tenir compte de la spécificité du travail forestier et des propriétaires de boisés privés.
Deuxièmement, il faut que le gouvernement fédéral mette en place un régime enregistré d'épargne sylvicole. Actuellement, les revenus des producteurs de bois sont tous imposables l'année où ils vendent leur bois, même si ce revenu peut représenter 10 années de travail — et année qui peut être suivie de 10 autres années sans autre revenu.
Les producteurs demandent qu'il soit possible de mettre une partie de leurs revenus dans un régime enregistré d'épargne sylvicole. Sans avoir la même finalité, le mécanisme du régime enregistré d'épargne sylvicole pourrait être comparé au Régime enregistré d'épargne retraite. Le régime enregistré d'épargne sylvicole permettrait aux producteurs de placer une partie de leurs revenus à l'abri, en vue de futurs travaux sylvicoles.
Troisièmement, il faut que le gouvernement fédéral étudie la possibilité de mettre en place un programme de congé de capital et de congé d'intérêts, afin de permettre aux producteurs forestiers de conserver leurs actifs en temps de crise tout en améliorant l'aménagement, la productivité et la diversification de leurs terres.
Pour ce qui est de ma région, le Bas-Saint-Laurent, les activités liées à l'aménagement de la forêt privée et celles provenant de la mise en marché du bois créent quelque 2 000 emplois tant en forêt qu'en usine. De plus, les retombées économiques pour les propriétaires de boisés privés sont vitales et essentielles pour nos communautés rurales — communautés rurales que l'on retrouve en grande majorité dans ma circonscription. Pour celles-ci, il est crucial que la situation des propriétaires de boisés privés s'améliore, car leur survie, comme celle des propriétaires, en dépend.
Devant l'inaction du gouvernement, les propriétaires de boisés privés ne se croisent pas les bras, eux. Ils cherchent par tous les moyens à mettre en valeur les multiples potentiels de leur patrimoine forestier. Cela signifie que, au-delà de leur importance indéniable pour les communautés rurales, les forêts privées peuvent remplir d'autres importantes fonctions environnementales lorsqu'elles sont aménagées de manière durable. Elles peuvent donc agir sur la préservation de l'habitat faunique et de la diversité écologique, la protection et la qualité de l'air et de l'eau, le stockage de carbone ainsi que sur la réduction de l'érosion des sols et des berges. En fait, grâce à l'aménagement du territoire des forêts privées, la productivité de celles-ci dépasse aujourd'hui celle de la forêt publique.
L'aménagement de la forêt privée au Québec et au Canada est gage d'un excellent moyen de développement durable, et j'exhorte le gouvernement et les autres partis de cette Chambre à appuyer la motion que je dépose aujourd'hui, pour soutenir ces 130 000 propriétaires de boisés privés au Québec et 450 000 au Canada.
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Monsieur le Président, si le Bloc québécois a choisi de déposer une telle motion sur la crise forestière, c'est que la situation est toujours aussi urgente pour des milliers de travailleurs forestiers du Québec et pour ma région.
Il n'est pas normal que, malgré tous les messages lancés par l'industrie forestière depuis quelques années et particulièrement depuis quelques mois, on soit encore là aujourd'hui à interpeller le gouvernement conservateur pour qu'il vienne en aide à l'industrie forestière.
Depuis quelques mois, j'ai été témoin dans ma région, le Saguenay—Lac-Saint-Jean, de l'inaction de deux ministres du gouvernement conservateur. Mais ce qui est pire, c'est qu'ils n'ont jamais osé dire clairement à la population qu'ils n'avaient nullement l'intention de leur venir en aide.
Encore dernièrement, le cherchait à gagner du temps un créant un deuxième comité en moins de six mois pour étudier la question.
La situation que nous vivons au Saguenay—Lac-Saint-Jean est la même que dans bon nombre de circonscriptions de députés de cette Chambre. Dans nos régions respectives, lorsque le moulin à scie cesse ses activités, c'est toute l'économie locale qui est affectée.
Seulement chez nous, 4 000 emplois directs ont été perdus. Aux dires du député de , c'est normal car c'est une crise de marché.
Depuis quelques mois, le dit sur toutes les tribunes que la crise forestière est une crise de marché, et qu'Exportation et développement Canada a donné 16 milliards de dollars en services financiers de toutes sortes à l'industrie forestière. Mais il faut savoir qu'il ne s'agit pas de dépenses gouvernementales. Ce sont des services qui ont été payés par les entreprises elles-mêmes. À ce titre, les industries pétrolières et les industries minières ont bénéficié, avec ce même programme, de plus de 27 milliards de dollars.
Ce que l'industrie réclame est simple. Elle réclame des prêts et des garanties de prêts, ainsi que des mesures fiscales destinées aux propriétaires de boisés privés. C'est ce que le milieu demande depuis des mois. Pourtant, lorsqu'on consulte le Plan d'action économique du gouvernement conservateur, il est écrit noir sur blanc que l'industrie du bois n'a profité que de 70 millions de dollars en 2009, et ne recevra qu'un maigre montant de 100 millions de dollars pour l'année 2010.
On est loin des 10 milliards de dollars octroyés à l'industrie automobile de l'Ontario qui, tout comme le secteur forestier, traverse une crise de marché.
En vérité, ce que le gouvernement conservateur démontre par ce comportement, c'est qu'il a fait depuis longtemps le choix idéologique de soutenir les industries automobile et pétrolière, et ce au détriment de l'industrie forestière.
La crise forestière est tout aussi forte, et même plus, que celle de l'automobile. Elle touche 825 000 travailleurs, alors que 500 000 travailleurs du secteur de l'automobile sont touchés. Le gouvernement doit donc faire un effort de cohérence et de gros bon sens pour trouver des solutions.
C'est pour cette raison que le Bloc québécois a choisi de tenir une journée d'opposition sur la crise forestière et les solutions qui doivent être envisagées. Malheureusement, le gouvernement a complètement baissé les bras et ne soutient plus un secteur qui en a grandement besoin.
Au printemps dernier, M. Robert Dionne, président de l'Association des propriétaires de machineries forestières du Québec qui représente 250 entrepreneurs forestiers, a déclaré que l'heure était tellement grave, que « Nos membres sont inquiets. Ils font des pieds et des mains pour rester en vie ». Plus de 50 entrepreneurs ont cessé leurs activités au Québec en 2008, et la situation n'est guère meilleure en 2009.
À la même époque, le propriétaire des Entreprises Alain Michaud Inc. de Saint-Ludger-de-Milot dans le comté de Roberval—Lac-Saint-Jean a déclaré « qu'il faudrait revenir à l'époque quand il y avait des crédits d'impôt pour l'achat d'équipement. »
Depuis le printemps, aucune nouvelle mesure n'est venue répondre à la crise chronique qui afflige l'industrie forestière.
À titre de députés, nous avons le devoir de trouver des solutions pour aider des milliers de familles.
Nos concitoyens et concitoyennes nous ont demandé de les représenter à Ottawa pour défendre leurs intérêts.
Nous proposons dans notre motion quelques pistes de solutions concrètes pour résorber la crise forestière.
La motion propose au gouvernement de mettre en place le plus rapidement possible un véritable plan d'aide à l'industrie forestière, notamment avec des prêts et des garanties de prêts, des crédits d'impôt remboursables pour la recherche et le développement, l'adoption d'une politique favorisant l'utilisation du bois dans les projets de rénovation et de construction d'édifices publics fédéraux et la mise en place de mesures de soutien à la production d'énergie et d'éthanol avec des résidus forestiers.
Je vais m'attarder plus spécifiquement à l'adoption d'une politique pour favoriser l'utilisation du bois dans des projets de construction et de rénovation d'immeubles du gouvernement fédéral. Une politique qui aurait des effets d'exemplarité et d'entraînement sur les bâtiments privés non résidentiels.
En juin dernier, le Bloc québécois a déposé un projet de loi allant en ce sens. Une telle politique vise à augmenter la demande de bois sur le marché intérieur du Québec et du Canada et pourrait nous rendre moins dépendant de l'exportation de cette ressource vers les États-Unis.
À titre d'exemple, dans mon comté, le ministère de la Défense va construire un hangar, le hangar no 2. J'ai proposé au que ce projet de construction soit un exemple pour le gouvernement fédéral et qu'il soit construit en bois.
On sait ce qui arrive lorsque les Américains décident de réduire la construction de maisons. Je compterais bien sur le député pour qu'il se fasse le défenseur d'un tel projet. Au lieu d'être silencieux, il contribuerait à augmenter la demande intérieure et d'autres projets pourraient suivre. Voilà des solutions qu'on pourrait mettre de l'avant et qui apporterait de l'oxygène au niveau de l'industrie forestière.
Il est facile de parler des problèmes, mais encore faut-il proposer des solutions. Une solution aussi utile que symbolique serait pour le gouvernement de favoriser le bois dans les projets de construction, comme je le disais tout à l'heure au sujet du hangar no 2 à Bagotville.
Pourtant, le et député se montre toujours silencieux et même mon collègue de est aussi silencieux. Cette politique permettrait d'apporter de l'oxygène. A-t-il endossé la position de ses collègues qui disaient que c'était troublant de mettre de l'avant de tels projets où on construirait des édifices en bois?
J'aimerais bien savoir ce qu'il y a de si troublant dans une telle mesure. Le silence de deux députés conservateurs du Saguenay—Lac-Saint-Jean me laisse perplexe quant à leur positions dans ce dossier.
Pourquoi dire non à une politique d'utilisation du bois qui ne coûte rien au gouvernement fédéral? Pourquoi?
Il faut comprendre que le gouvernement fédéral est propriétaire d'un parc immobilier de 13 782 bâtiments. Seulement en 2008, il a construit et rénové 198 bâtiments.
Par conséquent, le gouvernement fédéral dépense une somme significative pour la construction et l'entretien de ses bâtiments. Pour l'année 2007-2008, on parle d'une somme de 827 millions de dollars. Ce n'est pas rien. Ce sont des sommes qui pourraient être investis dans des projets concrets qui ne coûtent rien au gouvernement.
Actuellement, plusieurs gouvernements ont pourtant réalisé que l'utilisation de plus de bois dans leurs édifices constituent non seulement une façon concrète de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais ils assurent aussi une aide directe à l'industrie forestière.
Je termine là-dessus et je souhaiterais que le gouvernement comprenne que c'est une solution de mettre en application le projet de loi . C'est une solution pratique. Cela ne coûte rien de construire des immeubles et des édifices en bois.
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Monsieur le Président, je suis reconnaissante pour l'occasion qui m'est donnée de répondre à la motion dont la Chambre est saisie aujourd'hui. En qualité de , je prends position contre cette motion pour deux raisons importantes. D'abord, la motion est en soi fourbe et trompeuse. Elle laisse entendre, à tort, que le gouvernement conservateur a fait peu pour soutenir le secteur forestier du Québec et du Canada. Ensuite, et dans le même ordre d'idée, aucun gouvernement dans l'histoire du Canada n'a fait plus que nous pour soutenir le secteur forestier.
Avant de passer à l'essentiel de mes observations, j'aimerais récapituler les efforts déployés par le gouvernement, au cours des deux dernières années, pour le secteur forestier du Québec seulement. D'abord, il a versé 16,7 milliards de dollars, en prêts et en subventions, au cours des deux dernières années, pour soutenir le secteur forestier du Québec. Ensuite, le Québec bénéficie aussi d'une partie du Programme d’écologisation des pâtes et papiers doté de 1 milliard de dollars. Enfin, plus de 928 millions de dollars ont déjà été transférés au Québec pour aider les chômeurs à se recycler et ce, pour 2009 seulement, et une partie de ces fonds servira à aider les travailleurs forestiers en chômage.
Ce ne sont là que quelques-uns des programmes offerts aux entreprises du secteur forestier du Québec et aux travailleurs et je n'ai même pas parlé des programmes offerts par Ressources humaines et Développement des compétences Canada. Compte tenu de tous ces faits, force est de constater que le communiqué publié par le Bloc vendredi dernier est complètement erroné puisqu'il prétend que le soutien fourni ne s'élève qu'à 70 millions de dollars et, comme nous pouvons le voir, c'est tout à fait faux.
J'aimerais maintenant traiter de quelques-unes des initiatives prises par le gouvernement du Canada pour aider notre secteur forestier. Le gouvernement a pris le taureau par les cornes de maintes façons et je dirais, à l'instar de bien d'autres, que ces initiatives ont rehaussé la confiance du secteur forestier et des nombreuses collectivités du Canada qui dépendent de cet important secteur.
Après la plus dure récession depuis la Seconde Guerre mondiale, un grand nombre de collectivités forestières traversent encore des moments difficiles. Cependant, en dépit des difficultés actuelles, notre gouvernement croit que ce secteur a un avenir prometteur. C'est la raison pour laquelle nous collaborons étroitement avec les collectivités forestières et le secteur forestier pour réaliser ce potentiel.
Comme l'a dit le Harper plus tôt ce mois-ci...
Des voix: Oh, oh!
L'hon. Lisa Raitt: Je m'excuse.
Comme l'a dit le plus tôt ce mois-ci , un peu plus de 100 jours après sa mise en application, le Plan d'action économique du Canada protège déjà les citoyens canadiens, stimule l'économie nationale et crée des emplois dans l'ensemble du pays. En tout, 90 p. 100 des fonds prévus pour l'exercice en cours ont été engagés. Notre Plan d'action économique aidera à créer ou à préserver environ 220 000 emplois d'ici la fin de 2010.
Au Canada et aux États-Unis, on observe une augmentation de la construction et de la rénovation des logements. En août, les mises en chantier aux États-Unis ont atteint leur niveau le plus élevé en neuf mois. Au cours du même mois, les mises en chantier au Canada ont également dépassé les attentes en augmentant de 12 p. 100.
Il vaut également la peine de noter que la baisse d'activité dans l'industrie de la construction au Canada a été proportionnellement moins importante qu'aux États-Unis et beaucoup moins importante que dans le reste du monde. Nous observons des signes avant-coureurs de stabilisation et de reprise.
Il est évident que les programmes de relance appuyés par le gouvernement ont une incidence positive au Canada. Le budget gouvernemental de 2009 prévoyait un crédit d’impôt pour la rénovation domiciliaire, l'élargissement du programme éconergétique de rénovation domiciliaire et des programmes d'expansion du marché. Ensemble, les mesures relatives au logement incluses dans le Plan d'action économique augmenteront la demande nationale de bois d'oeuvre par approximativement 1 milliard de pieds-planches au cours des deux prochaines années. En exploitant le potentiel des nouveaux marchés et des nouvelles technologies, le Canada se réinvente afin de pouvoir préserver et renforcer sa réputation de leader international du secteur forestier.
La situation demeure difficile, mais nous croyons qu'il vaut la peine d'investir dans le secteur forestier canadien. Ce secteur nous a dit que le Canada avait besoin de leadership et de pensée stratégique. Le secteur forestier voulait des mesures qui l'aiderait à traverser une situation à court terme, mais qui lui seraient également bénéfiques à long terme.
Présenté autrement, je dirai que le secteur forestier ne se limite pas aux arbres. Il englobe également notre capacité d'innover en prenant des décisions complexes et difficiles ainsi que la capacité de ses acteurs à innover et à faire montre de la souplesse voulue pour s'adapter. Ce sont les mêmes caractéristiques qui se retrouvent à la base de notre Plan d'action économique.
Nous voyons la lumière au bout du tunnel pour une autre raison. Dès notre premier mandat, nous avons pris un engagement proactif en faveur de l'avenir de notre secteur forestier. Dès le début, nous avons compris que nous devrions répondre rapidement et efficacement aux défis qui se posaient. Bref, nous ne pouvions pas rester sans rien faire en attendant de nouvelles études. Nous avons reconnu les défis et nous avons adopté un plan d'action.
Puis, en 2007, le gouvernement du Canada a fourni plus de 200 millions de dollars pour aider à lutter contre le dendroctone du pin. Lorsque nous avons reconnu qu'il fallait aider davantage le secteur forestier canadien à devenir plus concurrentiel, nous avons consacré 127,5 millions de dollars à une stratégie sur la compétitivité à long terme du secteur forestier en 2007.
Afin d'accroître l'efficacité énergétique de nos usines de pâtes et papiers et de les rendre plus écologiques, nous avons également créé le Programme d’écologisation des pâtes et papiers en le dotant d'un budget de 1 milliard de dollars. Ce programme stimulera les investissements dans les installations de production de pâtes et papiers de tout le Canada, mais il les aidera surtout à devenir plus écologiques et plus durables.
Je suis heureuse d'annoncer aujourd'hui que 24 entreprises représentant 38 usines de pâtes et papier de tout le Canada se sont qualifiées pour l'obtention de fonds du programme et beaucoup d'autres usines de tout le Canada bénéficieront également d'investissements financés par le programme. Les détails concernant les mesures d'aide offertes aux entreprises en vertu du programme se trouvent sur le site Internet de Ressources naturelles Canada.
Le gouvernement du Canada continuera de mettre le programme en oeuvre aussi rapidement que possible et nous travaillons présentement avec les entreprises bénéficiaires afin que les fonds soient accordés rapidement aux projets admissibles dans les collectivités forestières de tout le Canada.
Nous sommes convaincus que cet investissement dans le secteur canadien des pâtes et papiers est rentable et rapportera aux collectivités forestières du Canada pendant des années. C'est pourquoi nous nous assurons que toutes les sommes versées dans le cadre du programme sont investis dans des projets d'amélioration du rendement écologique des usines situées au Canada.
L'autre élément important de notre stratégie d'aide au secteur forestier consiste à créer de nouveaux produits du bois et à trouver de nouveaux marchés pour ces produits. C'est pourquoi, dans le budget de 2009, notre Plan d'action économique, nous avons investi 170 millions de dollars pour aider l'industrie à créer de nouveaux produits et processus et à exploiter de nouveaux débouchés.
Nous devons vendre nos produits à plus qu'un seul pays. Cet investissement de 170 millions de dollars ne se fera pas sur plusieurs années, mais sur deux ans parce que l'industrie a besoin d'aide maintenant, et nous devons tout de suite redoubler d'efforts afin de diversifier nos débouchés.
Nous somme heureux d'annoncer que plus de 80 p. 100 des 70 millions de dollars prévus pour le présent exercice ont déjà été déboursés. J'aimerais donc faire le point sur les progrès réalisés dans le secteur forestier grâce au Plan d'action économique.
Premièrement, le financement du programme Produits du bois canadien a augmenté. Il y a actuellement 129 projets en cours dont le but est d'élargir les possibilités d'exportation pour les producteurs forestiers canadiens en trouvant de nouveaux débouchés à l'étranger. Ces projets, d'une valeur de 8,4 millions de dollars, sont en cours dans des pays comme la Chine, la Corée du Sud, le Japon et l'Australie, au Moyen-Orient et dans l'Union européenne.
Bien que l'expansion des marchés étrangers est une initiative à long terme, les résultats préliminaires sont encourageants. Depuis 2005, les exportations de bois de sciage en Corée du Sud et en Chine ont augmenté de 20 p. 100 et de 108 p. 100 respectivement, créant et maintenant des centaines d'emplois dans le secteur forestier au Canada.
Le Plan d'action économique prévoit aussi des fonds pour l'initiative Le bois nord-américain en premier, qui vise à augmenter l'utilisation du bois en dehors du marché traditionnel de la construction résidentielle.
L'initiative Le bois nord-américain en premier soutient 44 projets d'une valeur de 5,94 millions de dollars, des projets qui promeuvent l'utilisation du bois dans le marché de la construction non résidentielle, notamment pour la construction d'écoles et d'hôpitaux au Canada et dans des régions ciblées aux États-Unis. Grâce à ces projets nous faisons des progrès dans le développement d'un créneau de plusieurs milliards de dollars: le secteur non résidentiel au Canada et aux États-Unis.
Par ailleurs, nous avons récemment établi des partenariats en Chine et en Corée pour la construction de gros édifices mettant en valeur la technologie et les produits du bois canadiens, en vue de développer davantage les marchés émergents pour nos produits du bois.
Ces projets aident le secteur forestier à pénétrer de nouveaux marchés de plusieurs milliards de dollars où une demande accrue de produits forestiers canadiens de grande qualité peut se traduire par la création d'emplois dans le secteur forestier canadien.
Le Plan d'action économique a prévu un soutien accru au Programme des technologies transformatrices. Cet investissement soutient la recherche et le développement de technologies émergentes qui élargiront la gamme de produits issus du secteur forestier canadien.
La recherche porte notamment sur de nouveaux matériaux faisant appel à la nanotechnologie, sur de nouvelles solutions énergétiques et chimiques utilisant la biomasse forestière de même que sur des solutions de construction de deuxième génération. Par exemple, grâce au soutien accordé au Programme des technologies transformatrices, FPInnovations, l'institut national de recherche en foresterie du Canada, collabore avec un réseau national d'experts du milieu universitaire à la mise au point de biocapteurs à base de papier qui sont utilisés pour détecter, signaler et détruire des toxines et des agents pathogènes comme le SRAS et la listériose.
On réalise aussi des progrès au chapitre de la recherche sur les bioproduits tels que la cellulose nanocristalline. Les secteurs de l'aérospatiale et de l'automobile ont manifesté leur intérêt à l'égard de l'utilisation de cette cellulose dans la mise au point de matériaux composites tout à la fois légers et solides.
Par le truchement du Programme des technologies transformatrices nous investissons aussi dans de nouvelles utilisations et de nouveaux marchés pour le bois. Il y a à peine quelques mois encore, les codes du bâtiments au Canada interdisaient la construction d'édifices en bois de plus quatre étages au Canada. Grâce à la recherche financée par ce programme, on construit actuellement un édifice en bois de six étages à Québec et on envisage d'en construire un en Colombie-Britannique.
Grâce à la recherche sur les panneaux de bois en couches croisées, connus sous le nom de X-Lam, on pourrait bientôt voir des édifices en bois de dix étages ou plus. La fabrication de ces panneaux suscite de plus en plus d'intérêt. On peut utiliser le X-Lam dans la fabrication de planchers, de toits et de systèmes muraux.
Dans le cadre du Plan d'action économique nous avons aussi investi 40 millions de dollars pour des projets pilotes de démonstration de technologies et de produits mis au point grâce au Programme des technologies transformatrice que nous avons lancé dans le budget 2006.
En collaboration avec les provinces et l'industrie, Ressources naturelles Canada s'emploie à sélectionner des emplacements où on pourrait construire des usines pilotes opérationnelles. La construction de ces usines, qui devrait commencer l'an prochain, contribuera à la commercialisation des technologies émergentes mises au point avec l'aide du Programme des technologies transformatrices.
D'autres programmes appuyés par le Plan d'action économique ont eux aussi des retombées positives pour l'industrie forestière du Canada. Par exemple, le Fonds d'adaptation des collectivités de 1 milliard de dollars permet de créer et de préserver des emplois dans les collectivités touchées par le ralentissement économique mondial, ce qui comprend indéniablement les collectivités dépendantes de la forêt.
Par exemple, Développement économique du Canada pour les régions du Québec et le gouvernement du Québec ont uni leurs forces afin d'aider les collectivités dépendantes de la forêt en leur offrant une enveloppe de 230 millions de dollars. De cette enveloppe, la part versée par le gouvernement fédéral, soit 100 millions de dollars pour la sylviculture et 15 millions de dollars pour la réfection des chemins à vocation multiressources, provientd du Fonds d'adaptation des collectivités.
Le Cadre de financement exceptionnel élargit l'offre de crédit aux entreprises, y compris les compagnies forestières.
La Stratégie canadienne de transition et d’acquisition de compétences vise à aider les travailleurs grâce à des améliorations à l'assurance-emploi et à des fonds pour l'acquisition de compétences et la formation.
De plus, le projet de loi , dont la Chambre est actuellement saisie, a pour but de modifier la Loi sur l'assurance-emploi afin d'augmenter le nombre maximal de semaines pendant lesquelles des prestations peuvent être versées à certains prestataires.
Le gouvernement du Canada consacre 9 millions de dollars à l'établissement d'un Centre sur les espèces envahissantes en Ontario. Ce centre travaillera en partenariat avec la province dans le domaine de la recherche sur les espèces exotiques envahissantes. Grâce à ce centre, le Canada sera mieux en mesure de gérer les insectes envahissants comme l'agrile du frêne.
Par ailleurs, le budget de 2008 prévoyait un montant de 10 millions de dollars sur deux ans dans le cadre du Programme de promotion du leadership environnemental du Canada dans le secteur forestier, ou LEAF, pour appuyer la collaboration entre Ressources naturelles Canada et l'Association des produits forestiers du Canada en vue de faire la promotion des pratiques canadiennes de gestion des forêts qui assurent une exploitation durable.
Le Canada est un chef de file mondial en matière de gestion durable des forêts et de protection de l'environnement. L'argent investi dans le programme LEAF nous permettra de transformer notre excellente réputation à l'échelle internationale en avantage commercial.
Nous savons que le gouvernement des États-Unis a annoncé la mise en oeuvre d'un autre programme de subventions ciblant le domaine énergétique, soit le programme de promotion des produits de la biomasse, dans le cadre duquel des subventions seront versées aux producteurs de biomasse forestière, comme les producteurs de bois d'oeuvre et de granules de bois.
Le gouvernement du Canada reconnaît les défis auxquels le secteur forestier est confronté et le fait que le programme de promotion des produits de la biomasse risque de défavoriser les producteurs canadiens et de fausser les marchés. Nous avons fait part au ministère de l'Agriculture des États-Unis de nos préoccupations quant aux répercussions que cette initiative aurait sur l'industrie forestière du Canada. La semaine dernière, j'ai également attiré l'attention du secrétaire américain à l'Énergie sur cette question.
Le gouvernement du Canada discute de cette question avec ses homologues provinciaux et consulte l'industrie. Nous évaluons toutes nos options, tout en continuant de défendre nos intérêts aux États-Unis.
Je pourrais m'étendre, mais je pense que mon message est clair. Le gouvernement du Canada est résolu à soutenir l'industrie forestière et à l'aider à réussir, tant à court terme qu'à long terme.
Depuis le début, notre gouvernement est intervenu pour aider l'industrie forestière dès que des problèmes sont survenus. Nous avons écouté les représentants de l'industrie et nous avons écouté d'autres intervenants. Nous avons répondu en mettant en oeuvre des programmes conçus pour aider à renforcer et à diversifier l'industrie forestière du Canada, tant aujourd'hui qu'à l'avenir. Grâce à des programmes comme ceux-là, nous commençons à voir la lumière au bout du tunnel.
Compte tenu des initiatives énergiques que notre gouvernement a prises pour venir en aide à l'industrie forestière du Canada, de toute évidence, la motion dont la Chambre est saisie est sans fondement.
:
Monsieur le Président, je suis très heureuse de prendre la parole à la Chambre au sujet de cette motion qui porte sur une question qui aurait dû faire l'objet d'un débat depuis longtemps déjà, une motion certainement rendue nécessaire en raison de l'inaction du gouvernement.
Pour commencer, je confirmerai d'emblée que le Parti libéral appuiera cette motion. Elle porte sur un dossier bien trop important pour qu'on tergiverse et qu'on tente de faire de la politicaillerie alors qu'il y va de l'existence même d'une industrie nationale.
Il faut agir immédiatement et offrir les ressources nécessaires à la sauvegarde des milliers d'emplois et de l'expertise que l'industrie forestière procure à notre pays. Le gouvernement doit comprendre que blâmer les marchés mondiaux pour la crise dans l'industrie forestière puis rester les bras croisés n'est pas une façon de diriger notre pays pour un parti au pouvoir.
Cessons de blâmer les autres. Cessons de faire de la politicaillerie. Il est temps d'agir. Cette motion fournit une directive claire.
[Français]
Après avoir reçu une copie de la motion et avoir eu l'occasion de me pencher sur celle-ci, deux choses m'ont sauté aux yeux. La première est que cette motion est bonne pour le Québec. Ceci n'est certainement pas surprenant, la motion émane du Bloc québécois.
En tant que députée du Québec, je suis toujours à l'affût des meilleurs intérêts de ma province et cette motion et ses directives viendraient définitivement aider notre industrie forestière. Mais la deuxième chose qui m'a frappée par son évidence est que cette motion est bonne pour le Canada.
[Traduction]
Ce n'était probablement pas l'intention des députés du Bloc lorsqu'ils ont élaboré cette motion, mais celle-ci est vraiment utile à l'ensemble du Canada.
Comme l'industrie forestière est incrustée profondément partout au pays, elle a un impact sur toutes les régions du Canada. C'est l'une de nos quatre industries fondatrices. Il serait en fait difficile d'imaginer un Canada sans industrie forestière.
Notre pays est fier de ses ressources naturelles, ce qui est facile à comprendre, compte tenu du fait que le Canada vient au deuxième rang au monde sur le plan de la superficie. Il va donc de soi que notre industrie forestière est l'un des piliers de notre dynamisme économique passé, présent et, il faut l'espérer, futur.
Le Parti libéral le comprend. Le Parti libéral a essayé de prendre les moyens nécessaires pour assurer la prospérité à long terme de cette industrie, mais le parti d'en face lui a systématiquement mis des bâtons dans les roues.
[Français]
Le 24 novembre 2005, le gouvernement libéral a annoncé, en partenariat avec des intervenants de l'industrie forestière, un véritable plan pour le secteur forestier, soit la Stratégie sur la compétitivité de l'industrie forestière, à laquelle furent affectés 1,5 milliard de dollars sur cinq ans. Cette stratégie comprenait 215 millions de dollars pour la mise au point de nouvelles technologies pour améliorer la compétitivité, 50 millions de dollars pour la mise au point de technologies de bioénergie et de cogénération d'énergie, 90 millions de dollars pour appuyer l'innovation dans les produits forestiers à valeur ajoutée, 66 millions de dollars pour le développement du marché des produits forestiers, 10 millions de dollars pour améliorer les compétences professionnelles dans le secteur forestier, 150 millions de dollars pour aider les collectivités qui dépendent de l'industrie forestière à se diversifier sur le plan économique, 800 millions de dollars en prêts pour aider les entreprises forestières à améliorer leur compétitivité, et finalement 100 millions de dollars en prêts pour aider les petites entreprises du secteur forestier.
Dès qu'ils ont formé le gouvernement en 2006, les conservateurs ont rejeté ce plan. Aujourd'hui, les travailleurs forestiers canadiens paient le prix de cette décision. Au lieu d'investir dans l'amélioration de la technologie, des compétences et de la compétitivité pour renforcer l'industrie et sauver des emplois, le Canada perd maintenant des dizaines de milliers d'emplois. Depuis que les conservateurs sont au pouvoir, le Canada a perdu 20 000 emplois dans le secteur forestier.
[Traduction]
Les pertes d'emplois et le manque de vision du gouvernement conservateur ont des conséquences qui débordent de l'industrie forestière. En effet, ces facteurs ont un impact négatif sur la population des collectivités qui comptent sur le secteur forestier pour leur survie. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui. Nous voulons aider la population, les familles et les collectivités, partout au Canada, qui comptent sur cette industrie pour assurer leur survie et leur croissance future.
Pendant les jours critiques qui ont suivi l'effondrement de l'industrie automobile, les caméras de la télévision ont souvent saisi de gros plans d'hommes et de femmes laborieux qui sortaient de l'usine avec une tête d'enterrement, avec une expression de désespoir et d'inquiétude. Ces images étaient parfaites pour un segment vidéo de 30 secondes à passer aux nouvelles de 18 heures. Qu'on ne se méprenne pas. Je ne veux pas dire que l'industrie automobile n'était pas en crise et qu'une intervention de l'État était superflue. Je veux simplement dire que la même chose est en train de se passer dans le secteur forestier. Cependant, personne ne dirige les projecteurs sur les mines soucieuses et troublées des milliers d'hommes et de femmes terrifiés à l'idée de perdre inutilement leur mode de vie.
[Français]
Ces petites communautés rurales n'attirent pas l'attention des grands réseaux de télévision et on n'entend parler que des grandes entreprises qui tentent de remanier leurs finances pour rester à flot. Ce sont les petites entreprises familiales et l'exploitation forestière à caractère communautaire qui ont besoin de notre aide, et elles en ont besoin maintenant.
Plusieurs personnes vivant à l'extérieur de ces collectivités ne se rendent même pas compte que si l'industrie forestière cesse d'exister, ce sont des communautés ancestrales toutes entières qui périront à leur tour. L'une nourrit l'autre. Ces communautés comptent sur l'industrie forestière et si la source principale de revenus tarit, ce sera aussi le petit restaurant du coin qui fermera ses portes. Ce dernier sera suivi de près par le dépanneur qui, après avoir mis à pied le seul employé, sera probablement forcé de fermer à son tour. L'épicerie locale, le garage et la station d'essence, tous ces petits commerçants voient aussi leurs clients partir à la recherche d'une autre vocation. Ce sont des familles qui luttent pour boucler leurs fins de mois, des communautés qui luttent pour y garder leurs citoyens, des jeunes qui perdent espoir et qui quittent pour les grands centres urbains pour trouver du travail. Ce qui était autrefois une communauté prospère et autonome se transforme en une ville fantôme, désertée par ses forces vivantes, où seuls quelques irréductibles maintiennent l'espoir d'un renouveau.
[Traduction]
Il est évident que c'est là le scénario du pire. Je sais bien que c'est une façon très pessimiste de voir les choses. Toutefois, cela pourrait arriver et c'est d'ailleurs déjà arrivé par le passé à cause du manque d'initiative et de volonté d'agir du gouvernement. Ces histoires doivent être entendues. De telles situations s'expliquent par le fait que le gouvernement ne fait rien pour venir en aide aux gens qu'ils représentent lorsqu'ils en ont besoin. Les conservateurs ne veulent pas croire que c'est leur refus démagogique et étroit d'esprit d'intervenir qui explique cette situation. Ils préfèrent jeter le blâme sur toutes sortes de facteurs externes qui, bien que réels, sont loin de tout expliquer.
Les conservateurs ont tort parce qu'ils auraient pu prévenir cette situation. Ils auraient pu intervenir de façon efficace. S'ils acceptaient le bien-fondé de la présente motion, ils pourraient encore aider ces gens et ces communautés à sortir de cette difficile période de récession plus forts et mieux en mesure de faire face aux prochains défis.
Il y a des choses à faire pour aider ces gens et pour intervenir de façon efficace. Je sais que nous pouvons faire une différence pour aider les Québécois et tous les Canadiens.
[Français]
Comment pouvons-nous faire cette différence? Pour commencer, nous devons les écouter. Je suis heureuse de dire que mon parti a su le faire. Personnellement, j'ai voyagé au Québec et en Colombie-Britannique à l'écoute des besoins identifiés par le secteur forestier. J'ai parlé avec des propriétaires d'entreprise, des superviseurs d'usine, des groupes d'employés et de nombreuses associations. J'ai été saisie par les combats auxquels ils doivent se livrer en ces temps économiques difficiles.
J'ai écouté les pistes de solution qu'ils avaient pour le présent et leurs rêves pour l'avenir. Mes collègues ont aussi voyagé, et écouté des histoires et des préoccupations similaires dans les provinces de l'Atlantique et dans le nord de l'Ontario.
Ce qui est étonnant dans toutes ces réunions, visites et consultations, c'est que personne dans le secteur forestier ne s'attend à ce que le gouvernement leur émette un chèque en blanc. L'industrie n'a jamais demandé de cadeaux ni de charité. Ce dont l'industrie a besoin, ce sont des outils. Elle a demandé ces outils pour pouvoir se battre, pour survivre, pour moderniser ses opérations, et pour garder ses entreprises ouvertes et efficaces. C'est ainsi qu'elle va réussir à conserver ses travailleurs qualifiés et à garder la raison d'être de ses collectivités.
[Traduction]
Les dirigeants de cette industrie ont demandé au gouvernement fédéral de leur donner des outils, de leur consentir des crédits d'impôt, des prêts et des garanties de prêts pour que leurs membres aient accès aux capitaux dont ils ont urgemment besoin pour payer leurs factures d'électricité, faire fonctionner leurs usines et payer leurs employés. Ils n'ont pas demandé la charité. Ils ont demandé qu'on leur donne les moyens de se battre et c'est là l'objet de la présente motion. Ce qui est plus important encore, c'est que c'est exactement ce que mon parti a offert à cette industrie depuis 2005.
Je reviendrai maintenant un peu en arrière pour parler de l'entente sur le bois d'oeuvre. Nous savons tous que le gouvernement aime bien réécrire l'histoire. Ces jours-ci, dès que l'on prend un peu de retard, l'histoire semble disparaître complètement des sites web gouvernementaux.
[Français]
Le Parti Libéral a toujours soutenu et encouragé une démarche à double volet dans la résolution du conflit concernant le bois d'oeuvre résineux: l'arbitrage des tribunaux d'un côté, et la table des négociations de l'autre.
Le 19 septembre 2006, le Parti libéral a voté contre l'entente sur le bois d'oeuvre résineux et, le 6 décembre 2006, contre le projet de loi sur les droits d'exportation de produits de bois d'oeuvre.
Le Parti libéral voulait s'assurer que le gouvernement conservateur se conformerait à l'Accord de libre-échange nord-américain et tiendrait sa promesse électorale de récupérer la totalité des droits de douane illégalement perçus par les États-Unis.
Les libéraux pensent que l'entente sur le bois d'oeuvre est profondément déficiente pour les raisons suivantes.
Elle représente un revirement de la position adoptée par les gouvernements fédéraux successifs et appuyée par les conseils commerciaux de l'ALENA et de l'Organisation mondiale du commerce, à savoir que notre secteur du bois d'oeuvre n'est pas subventionné.
Elle compromet les possibilités pour le Canada de venir en aide aux secteurs déjà en difficulté en concédant une partie de notre souveraineté sur la gestion de nos ressources naturelles à nos concurrents américains. Les conséquences de cette capitulation se feront sentir dans les futurs conflits qui ne manqueront pas de survenir, non seulement dans le domaine du bois d'oeuvre résineux, mais également dans d'autres secteurs qui font face aux mêmes accusations de la part de leurs concurrents américains.
Elle crée une taxe à l'exportation qui, au taux actuel, est en fait plus élevée que les droits de douanes illégaux américains du passé.
Elle réduit à néant la crédibilité de l'ALENA comme arbitre de conflits commerciaux et les principes qui régissent ces échanges.
Elle abandonne 500 millions de dollars aux mains du secteur forestier américain, qui s'en sert pour financer des attaques judiciaires et politiques contre l'industrie canadienne, et 500 autres millions de dollars aux mains du gouvernement américain.
Elle contient des dispositions anti-fluctuation qui priveront l'industrie canadienne de la souplesse dont elle a besoin pour faire face à des situations imprévues, telle l'infestation de dendroctones du pin.
Malgré la force de notre position juridique étayée par de nombreuses décisions rendues par les tribunaux du commerce internationaux et nationaux, au Canada comme aux États-Unis, le gouvernement conservateur a précipité les négociations en établissant des dates butoirs arbitraires afin de maximiser la valeur politique de l'entente pour le Parti conservateur du Canada.
Le programme électoral conservateur a primé sur les intérêts d'une industrie qui pèse, et ce, dans toutes les régions du Canada. Le gouvernement conservateur a usé d'un ultimatum pour forcer la main des producteurs canadiens: acceptez cet accord, sinon, le gouvernement vous abandonnera. Les garanties de prêts mises en place avant les élections de 2006 ont été annulées et les conservateurs ont fait clairement savoir à l'industrie qu'elle n'aurait pas d'aide fédérale si elle choisissait de faire valoir ses droits devant les tribunaux au lieu d'accepter l'entente.
Ce qu'il convenait de faire — et c'est ce que le gouvernement libéral avait proposé — était d'accepter une entente négociée ou de poursuivre des actions en justice, qui étaient tout à fait justifiées et que nous aurions appuyées par des garanties de prêts, un soutien au réinvestissement, de l'aide en faveur de l'adaptation des collectivités et des travailleurs et un soutien financier pour couvrir les frais juridiques.
Les conservateurs prétendent que leur entente sur le bois d'oeuvre a mis fin au conflit, mais les États-Unis ont entamé des consultations qui ont remis en question les politiques forestières de l'Ontario et du Québec, moins de sept mois après avoir signé cette entente.
Parmi les provinces qui font face aux mêmes accusations, on compte la Nouvelle-Écosse, la Colombie-Britannique et l'Alberta. Ce sont les 500 millions de dollars que les conservateurs ont laissé aux mains des Américains en concluant l'entente sur le bois d'oeuvre qui servent à financer ces attaques.
Le 4 mars 2008, la Cour d'arbitrage international de Londres a rendu sa décision dans les premières poursuites engagées par les États-Unis à l'encontre du Canada au regard à l'Entente sur le bois d'oeuvre résineux signée en 2006. Elle a conclu que le Canada avait enfreint les termes de l'entente en ne calculant pas les quotas correctement pendant les six premiers mois de 2007. La décision de la Cour exigeait que le Canada remédie à ses manquements dans les trente jours et qu'il impose une taxe à l'exportation de 10 p. 100 aux provinces concernées, jusqu'à ce qu'il ait recueilli 68 millions de dollars.
Cette décision est le résultat direct de l'accord donné en 2006 par le gouvernement conservateur à l'imposition de quotas et de taxes sur le volume exporté vers les États-Unis, quand le prix du bois d'oeuvre était en général inférieur à 355 dollars américains par mille pieds-planche.
[Traduction]
Nous avons perdu toute crédibilité sur la scène internationale. Le gouvernement a abandonné notre industrie forestière à des fins politiques et il prétend maintenant que les marchés mondiaux sont à la fois la cause et l'effet du problème. Ce qui est ironique, dans tout cela, c'est que les conservateurs avancent maintenant que le gouvernement ne peut offrir aux entreprises forestières les garanties de prêts nécessaires parce que cela est contraire à l'accord sur le bois d'oeuvre.
Je suis désolée de les désillusionner, mais les conservateurs font preuve de malhonnêteté. Les avocats du gouvernement se démènent en ce moment devant la Cour d'arbitrage international de Londres pour faire valoir que les garanties de prêt ne contreviennent pas à l'accord sur le bois d'oeuvre. La position juridique que défendent les avocats à cet égard est publiée sur le site web du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.
On pourrait croire à tort que l'histoire se termine ici. Or, au printemps, un rapport du Sous-comité sur les secteurs industriels concernant les difficultés avec lesquelles sont aux prises de nombreux secteurs industriels comprenait à la fin une opinion dissidente du sous-comité en ce qui concerne l'industrie forestière. La voici:
En ce qui concerne une recommandation sur l’industrie forestière, le Parti libéral souscrit à la recommandation, avec le libellé suivant: « Que le gouvernement du Canada mette en place une facilité de crédit destinée expressément à l’industrie forestière. »
Le Parti libéral continue de travailler activement avec le secteur forestier afin de le soutenir. Nous, nous sommes conscients que le problème n'est pas nouveau, contrairement au gouvernement, qui, lui, fait l'autruche dans l'espoir que la situation se règle d'elle-même.
[Français]
Nous devons prendre position en faveur de cette industrie pour les milliers d'hommes et de femmes touchés par cette crise. Nous devons agir maintenant, et nous avons besoin de solutions maintenant.
Nous devons aider une industrie qui est en crise, et nous devons le faire sans plus de délai et sans plus d'excuse. Il est temps de se mettre au travail, et il est grand temps de faire fonctionner le Parlement pour le bien de nos industries en difficulté.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec mon collègue de , qui connaît très bien ce dossier.
Je commencerai par parler du régime du Parti libéral et de l'impact de l'aide du Parti libéral accordée au Parti conservateur dans le dossier du bois d'oeuvre. Il y a eu 110 votes au sujet de l'entente sur le bois d'oeuvre et, à 108 reprises, les libéraux ont voté en faveur de cette entente. J'aimerais clarifier quelque chose concernant l'entente sur le bois d'oeuvre: les conservateurs, les libéraux et le Bloc québécois ont tous voté en faveur de cette entente. Le Parti libéral et le Bloc québécois essaient aujourd'hui de se distancier de cette mauvaise décision prise par le passé.
Aujourd'hui, on parle de cette motion qui touche le domaine forestier et de la crise qu'il doit traverser à cause de ce vote sur l'entente sur le bois d'oeuvre qui a eu lieu il y a trois ans. À l'époque, le NPD a dit très clairement que si l'on adoptait ce projet de loi sur l'entente sur le bois d'oeuvre, cela coûterait des dizaines de milliers d'emplois au Canada et des milliers d'emplois au Québec. Essentiellement, il a dit qu'on serait obligés de fermer notre industrie du bois d'oeuvre. Le NPD l'a dit clairement et on l'a entendu de la part de témoins du Québec, de la Colombie-Britannique et d'autres coins du Canada. Malgré tout, le Parti libéral et le Bloc québécois ont voté en faveur de cette entente. C'était irresponsable. C'était irresponsable à l'époque et ce l'est toujours aujourd'hui.
Dans mon propre comté, celui de , on a perdu Canfor, Western Forest Products et International Forest Products. Ce sont trois moulins de bois d'oeuvre qui ont dû fermer leurs portes à cause de cette entente sur le bois d'oeuvre. Aujourd'hui, même si on appuiera cette motion, il est très clair que la responsabilité de l'effondrement de notre industrie du bois d'oeuvre demeure toujours celle des députés du Parti conservateur, du Parti libéral et du Bloc québécois. Ils ont appuyé une entente qui a tué notre industrie et provoqué cette crise.
Les gens diront qu'il y a aussi d'autres facteurs, mais l'effondrement de notre industrie et la crise forestière ont débuté dès que l'on a commencé à mettre en oeuvre l'entente de vendus, soit l'entente sur le bois d'oeuvre. C'est à partir de ce moment que les travailleurs du Québec ont commencé à perdre leur emploi. C'est à partir de ce moment que les travailleurs et les travailleuses de la Colombie-Britannique ont commencé à perdre leur emploi. C'est à partir de ce moment que, dans le nord de l'Ontario, les moulins ont commencé à fermer leurs portes. Au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta, des usines ont commencé à fermer. À partir de la date fatidique du 12 octobre 2006, des dizaines de milliers d'emplois ont été perdus. La crise a malheureusement été provoquée par l'adoption de cette entente.
Comme les députés du NPD l'ont dit à maintes reprises il y a trois ans et continuent à le dire aujourd'hui, il n'était pas nécessaire d'adopter cette entente. Le 12 octobre 2006, on a mis en oeuvre cette entente. Les pertes d'emplois ont été immédiates à cause de ce vote du Bloc, du Parti libéral et du Parti conservateur. Ce sont les trois frères qui ont voté ensemble pour tuer nos entreprises.
Le 13 octobre 2006, soit une journée plus tard, la cour du commerce international aux États-Unis — on a été obligés d'aller devant une cour américaine, bien sûr — nous a donné complètement raison. Elle a dit que les 5 milliards de dollars volés par les Américains devraient être retournés au Canada, retournés à l'industrie québécoise, retournés à l'industrie britanno-colombienne, retournés aux industries ontarienne et manitobaine, ainsi qu'à celles de la Saskatchewan et de l'Alberta. Ces tarifs illégaux mis à la frontière devraient être enlevés. On a gagné haut la main. Chaque député de cette Chambre aurait dû savoir que cette décision se rendrait bientôt.
Au lieu d'écouter les députés du NPD qui ont dit très clairement qu'il fallait attendre cette décision qui, en fin de compte, nous a donné entièrement raison, les députés du Parti conservateur, du Parti libéral et du Bloc québécois ont voté pour mettre en place cette entente de vendus, l'entente sur le bois d'oeuvre, qui a commencé a coûté des emplois dès son adoption.
C'est cela, le problème dans toutes les régions du Québec, par exemple, en aval du fleuve, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, en Abitibi-Témiscamingue, en Mauricie, en Outaouais. On a commencé à perdre des emplois dès le moment du vote. Pendant que le Bloc votait pour cette motion, on perdait des emplois au Québec. Dès que les députés du Parti libéral, qui ont aidé à l'adoption de ce projet de loi — l'entente de vendus —, ont voté favorablement à son égard en comité, et que les sénateurs libéraux ont voté de même au Sénat, on perdait des emplois dans le Nord de l'Ontario. Dès que les députés du Parti conservateur de la Colombie-Britannique ont voté pour ce projet de loi, on perdait des emplois en Colombie-Britannique. C'était immédiat, instantané. On ne pouvait avoir de plus grande preuve que la position du NPD était la position sage, soit d'attendre la décision du Tribunal canadien du commerce extérieur, plutôt que de tout donner et mettre sur la table comme ce qu'on a fait.
Qu'est-il arrivé depuis? Un crise dans l'industrie forestière comme on n'en a jamais vu dans ce domaine: la fermeture de douzaines de moulins, d'usines partout au pays, des pertes de dizaines de milliers d'emplois. Et maintenant, on commence à voir les conséquences des décisions prises dans le cadre de cette entente de vendus, l'une après l'autre: il y a 68 millions de dollars en pénalités additionnelles que, maintenant, les travailleurs et les travailleuses du Québec, de l'Ontario, du Manitoba et de la Saskatchewan sont obligés de payer. C'est seulement la première conséquence.
Passons maintenant à la deuxième conséquence, qui va coûter de 200 à 300 millions de dollars aux travailleurs et travailleuses de l'Ontario, du Québec, et ce, même avant le prochain tournant qu'on sait que vont prendre les Américains sur toute la question des frais en Colombie-Britannique. Certains estiment que ce montant sera aux alentours de 1 milliard de dollars.
Les députés du Bloc Québécois, du Parti libéral et du Parti conservateur qui ont voté pour cette entente ont complètement négligé de lire la clause anticontournement. On l'a dit à l'époque, les représentants de l'industrie l'ont dit aussi: la clause anticontournement fait en sorte que chaque fois que les Américains n'aiment pas quelque chose, ils peuvent effectivement le contester et ils vont avoir raison. L'entente a été mal faite, mal écrite.
Du côté canadien, c'est incompréhensible qu'une personne qui représente le Canada puisse voter pour une telle loi. Comme vous le savez très bien, c'est M. Emerson, l'ex-ministre libéral qui a traversé la Chambre et est devenu conservateur. Il a proposé ce projet de loi et a dit que ce n'était pas grave, qu'il n'y aurait ces impacts. Aujourd'hui, on sait que les impacts sont lourds. Les impacts sont significatifs. Les impacts vont de pis en pis. Ce n'est pas comme si cette entente s'améliorera dans quelques années. Cela va de pis en pis.
Que le Bloc propose aujourd'hui une motion sans que l'on parle de l'entente sur le bois d'oeuvre est incompréhensible. Le fait que le Bloc et le Parti libéral, les députés du Québec, appuient une motion qui attaque l'industrie québécoise, tout comme les députés conservateurs de la Colombie-Britannique qui ont voté pour une loi qui attaque l'industrie dans cette province, doit être pris en considération.
Je sais que mon collègue de va parler des amendements qu'on présente pour que cette motion ait du sens. C'est sûr qu'on sait qu'il y a une crise. Toutefois, ce que les Canadiens comprennent de mieux en mieux, c'est que cette crise est provoquée par les députés du Bloc québécois, du Parti libéral et du Parti conservateur qui ont travaillé ensemble et ont mis à terre notre industrie du bois d'oeuvre.
Maintenant, il faut — et c'est ce que le NPD fait en cette Chambre des communes — qu'on apporte des améliorations, qu'on mette en place une stratégie de sorte qu'on va vraiment aider ces travailleurs et travailleuses qui ont toujours un emploi dans cette industrie.
C'est ce que nous faisons aujourd'hui.
:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue du Bloc d'avoir présenté cette motion intéressante. Je voterai en faveur de cette motion. Je suggère à mes collègues du NPD d'en faire autant, et je suggère aux ministériels d'appuyer également la motion.
C'est une motion intéressante, pas nécessairement pour ce qu'elle dit, surtout pour ce qu'elle ne dit pas. Commençons par ce qu'elle dit. On y lit notamment ceci: « [...] une aide, comparable à celle qu'il a apportée à l'industrie automobile [...] » C'est intéressant de lire cela dans la motion. J'aimerais prendre un moment pour présenter des statistiques relatives à l'industrie forestière et au secteur de l'automobile au Canada.
Je me permets de dire dès le départ que c'est merveilleux de voir le secteur de l'automobile se réorganiser. J'espère qu'il est en voie de se rétablir. Il demeurera concurrentiel encore bien des années, et c'est très bien qu'il ait bénéficié d'un soutien.
De son côté, l'industrie forestière n'a bénéficié d'aucun appui. Le gouvernement de l'Ontario a même dit très franchement que c'était une industrie en déclin dans la province. J'ose affirmer que le gouvernement pense la même chose. C'est très malheureux parce que, si l'on examine les statistiques, on a la surprise de voir que l'industrie forestière contribue grandement à l'économie canadienne. Par exemple, les recettes tirées des forêts totalisent environ 84 milliards de dollars par année. Les recettes totales tirées du secteur de l'automobile représentaient annuellement quelque 94 milliards de dollars par année avant qu'il commence à connaître des difficultés. Les exportations totales représentent aussi des dizaines de milliards de dollars dans l'une et l'autre industrie.
La statistique intéressante est le pourcentage de ces recettes par rapport au PIB. Les forêts représentent environ 3 p. 100 du PIB, tout comme l'automobile. Pour ce qui est des emplois directs, l'industrie forestière fournit plus de deux fois plus d'emplois — soit quelque 300 000 — que le secteur de l'automobile, qui en fournissait environ 135 000 avant ses plus récentes difficultés. Si l'on considère les emplois directs et indirects, c'est encore plus révélateur. Près de 900 000 emplois directs et indirects sont attribuables à l'industrie forestière, contre environ 440 000 au secteur de l'automobile. L'industrie forestière et le secteur de l'automobile génèrent probablement des sommes comparables.
Je suis heureux de constater dans la motion du Bloc qu'il est question de l'aide apportée au secteur automobile et d'une aide semblable pour le secteur forestier, parce que les deux se ressemblent.
Je veux également préciser que, lorsque nous prenons en considération non pas l'ensemble du PIB, mais le PIB provenant du secteur manufacturier, nous voyons que le secteur forestier représente environ 12 p. 100 de ce dernier. Le secteur automobile représente aussi environ 12 p. 100 du PIB manufacturier. Je suis heureux que ce soit dans la motion.
Malheureusement, il manque certaines choses dans cette motion et je tiens à en parler. Il est intéressant d'entendre le gouvernement parler d'un programme de 1 milliard de dollars pour le secteur forestier. En juin, je me suis exprimé très clairement sur ce programme en affirmant que tout soutien gouvernemental au secteur forestier était le bienvenu, mais que le programme offert n'était pas ce dont le secteur avait besoin compte tenu des subventions visant la liqueur noire; j'ai aussi déclaré que je continuerais de travailler pour que nous ayons un programme d'aide au secteur forestier permettant à ce secteur de se repositionner d'ici deux ans. J'avais clairement démontré que cela était très profitable à l'économie canadienne.
La série d'annonces récentes est intéressante. Par exemple, on a annoncé le versement de 33 millions de dollars à AbitibiBowater dans ma circonscription, où elle a deux usines. Ces usines ne fonctionnent évidemment pas à pleine capacité, mais je doute qu'il y en ait une seule au Canada qui le fasse. Ces 33 millions de dollars font partie du programme de 1 milliard de dollars que le gouvernement a annoncé en juin.
Malheureusement, le programme manque de clarté. Premièrement, aucune condition n'est rattachée à la subvention et AbitibiBowater n'est pas tenue de dépenser ces 33 millions de dollars dans ses usines de Thunder Bay ni même de Fort Frances. Comme nous le savons, AbitibiBowater est placée sous la protection contre les créanciers.
Deuxièmement, on ne sait pas quand et comment cet argent peut être utilisé pour garder des habitants du Nord de l'Ontario au travail et plus particulièrement dans ma circonscription. Ce que je m'engage à faire, c'est de faire en sorte que ce repositionnement et cette reconstruction permettront au secteur forestier de ma circonscription, du Nord-Ouest de l'Ontario et de partout au Canada de se retrouver dans un, deux ou trois ans, dans une position concurrentielle sur la scène mondiale. Malheureusement, le gouvernement est loin du compte. Il aurait été bien d'avoir un peu plus de clarté sur cela dans la motion.
Si je ne me trompe pas, nous pouvons nous attendre à une autre série de réductions de l'impôt des sociétés au début de l'année prochaine. Malheureusement, bien que certains du côté du gouvernement prétendent que ces réductions d'impôt aideront l'industrie forestière, cela ne sera le cas que dans la mesure où les entreprises font de l'argent. Si les entreprises ne font pas d'argent, ou si elles bénéficient d'une protection contre leurs créanciers ou font faillite, ces réductions d'impôt n'aident pas.
Nous devons veiller à ce que l'industrie forestière puisse aller de l'avant. Des réductions d'impôt n'aideront pas l'industrie à l'heure actuelle. J'imagine que les réductions d'impôt aideront les grandes sociétés pétrolières et gazières, les banques et ces genres d'industries, mais elles n'aideront pas l'industrie forestière. Cela est très regrettable.
L'accord sur le bois d'oeuvre a déjà été mentionné à quelques reprises. Un ministre du Revenu a affirmé que le gouvernement fédéral ne peut accorder de garanties de prêts. Il a dit que ces dernières enfreindraient l'accord sur le bois d'oeuvre. Il a aussi dit qu'il s'opposait vivement à cette idée parce qu'il craint que diverses organisations et groupes de lobbying des États-Unis engagent des poursuites contre le gouvernement ou aient recours à l'Organisation mondiale du commerce, qui risque d'infliger des amendes, comme cela s'est produit récemment.
Ces dizaines de millions de dollars seront déboursés par les contribuables. Ce sont les contribuables qui paieront les amendes récentes, et il y en aura sans doute d'autres, aux termes de l'accord sur le bois d'oeuvre. Pourquoi? Parce que les entreprises forestières n'ont pas d'argent et, de toute façon, ne pourraient pas payer les amendes.
Compte tenu de ce que j'ai dit au sujet de la motion et de ce qui n'est malheureusement pas dans la motion, cette dernière pourrait être améliorée. Par conséquent, j'aimerais proposer l'amendement suivant: Que, immédiatement après les mots « de toute urgence », on ajoute les mots « propose de mettre un terme à l'accord sur le bois d'oeuvre afin d'être en mesure de », et après « propriétaires de boisés privés », on ajoute « et de négocier la fin immédiate de la subvention accordée aux États-Unis pour la liqueur noire résiduaire, ce qui inclurait le versement d'avantages compensatoires pour les producteurs canadiens, qui seraient rétroactifs au 1er janvier 2009. »