Conformément au paragraphe 108(3) du Règlement, nous étudions la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne 2008-2013 du ministère du Patrimoine canadien.
Nous avons le plaisir d'accueillir ce matin des représentants de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, Mme Marie-France Kenny, et la directrice générale, Mme Suzanne Bossé. Nous sommes toujours heureux de vous accueillir, mesdames, à ce comité.
Nous accueillons également des représentants du Quebec Community Groups Network. Le président pensait la dernière fois qu'il nous rencontrait pour la dernière fois, mais le voici à nouveau ce matin, M. Robert Donnelly, qui est accompagné de la directrice générale, Mme Sylvia Martin-Laforge.
[Français]
Sans plus tarder,
[Traduction]
Monsieur Donnelly, vous pouvez commencer.
:
Je serai heureux de le faire.
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs. Je vous remercie encore une fois de prendre le temps de nous écouter et de nous donner l'occasion, encore une fois, de vous aider dans vos travaux. Aujourd'hui, bien sûr, nous avons été invités à participer à la discussion sur la feuille de route pour la dualité linguistique canadienne.
En guise d'introduction, j'aimerais vous rappeler que lors de notre dernière comparution nous avons dit regretter que le gouvernement fédéral n'ait pas mentionné, dans son discours du Trône, la minorité anglophone. Vous savez peut-être que le QCGN a récemment porté plainte officiellement auprès du commissaire aux langues officielles pour cette omission, en raison des torts que ce genre d'oubli dans le discours du Trône pourrait causer à la communauté minoritaire de langue officielle au Québec.
Qu'entendons-nous par là? Bien, nous soulevons le problème pour illustrer qu'en dépit du fait que la Loi sur les langues officielles a été adoptée il y a 40 ans, et en dépit du fait que le commissaire aux langues officielles a reconnu, dans son rapport de 2007-2008, notre statut de minorité nationale, nous considérons que la communauté anglophone du Québec fait toujours l'objet d'une profonde incompréhension comme minorité de langue officielle.
Les principaux intervenants perçoivent les omissions dans les communications stratégiques du gouvernement fédéral, comme le discours du Trône, comme la preuve qu'il existe, au mieux, une certaine confusion politique et stratégique au sujet de la façon d'apporter du soutien à la communauté anglophone du Québec, et au pire, un acte délibéré visant à faire disparaître les traditions liées à la politique sur les langues officielles.
Non seulement les décideurs ont-ils de la peine à s'imaginer que les Anglo-Québécois font partie d'une communauté de langue officielle minoritaire, mais nombre de Québécois de langue anglaise ont également de la difficulté à s'imaginer qu'ils font partie d'une minorité. C'est cependant un fait. Nombre de communautés et d'institutions anglophones sont en voie de disparition.
L'énoncé de politique originale intitulé Le prochain acte : un nouvel élan pour la dualité linguistique canadienne et les priorités de financement qui ont découlé du plan d'action, et les initiatives actuelles de la feuille de route représentent un pas vers l'avant important de la part du gouvernement qui cherche à renforcer la promotion de la dualité linguistique au Canada. La plus importante initiative lancée au Québec à ce jour est un effort visant à améliorer l'accès aux services sociaux et aux services de santé en anglais, et ces efforts ont été couronnés de bons succès. Cependant, la majorité des ministères n'ont pas su concevoir des politiques et des programmes nationaux qui sont suffisamment souples pour fonctionner au Québec et dans le reste du pays. Ainsi, un moins grand nombre d'initiatives ont été offertes à la communauté de langue anglaise.
Pour un responsable des politiques, la réalité de la communauté anglophone au Québec présente un défi de taille. Nous en sommes conscients. En fait, cette notion va pratiquement à l'encontre de tout ce qu'on sait des communautés de langue officielle minoritaire au Canada. La tradition veut que l'on fonde la structure et les croyances de la réponse en matière de langue officielle sur l'expérience francophone, et cette expérience repose sur une langue minoritaire farouchement protégée et fièrement nourrie depuis quatre siècles au Canada. Mais pour le Québec anglophone, la protection de la langue n'est pas vraiment une préoccupation. Pour la minorité de langue anglaise au Québec, l'objectif fondamental est de préserver nos institutions et les collectivités qu'elles desservent.
Nous recherchons l'intégration. Nous voulons que nos enfants disposent des connaissances linguistiques nécessaires pour participer pleinement à la société québécoise; nous savons parfaitement qu'une asymétrie rationnelle et limitée au niveau de la prestation des programmes, mais non de leur conception, s'impose si l'on veut que le Québec s'épanouisse. Pour la minorité de langue officielle anglaise, les mandats, les aspects de la politique générale, et la conception de divers programmes offerts par les ministères fédéraux continuent à rendre difficiles les interventions au Québec. Dans l'ensemble, les services qui ont un impact direct sur nos communautés relèvent de la compétence provinciale. De plus, les restrictions imposées au pouvoir de dépenser du gouvernement fédéral, que l'on a fait ressortir dans le discours du Trône et qui font actuellement l'objet du projet de loi C-507, et la dévolution des responsabilités du gouvernement fédéral présentent des défis de taille pour ceux qui sont responsables de la conception et de la mise en oeuvre de la feuille de route au Québec. Contrairement au gouvernement fédéral, notre gouvernement provincial est responsable de la promotion de la vitalité dans notre collectivité. Ainsi, rien vraiment ne peut être accompli si on ne fait pas preuve d'innovations.
Dans le cadre du plan d'action précédent et de la feuille de route actuelle, nombre d'initiatives n'étaient pas offertes à la communauté de langue anglaise du Québec. Ainsi, des programmes dans les secteurs de l'alphabétisation, du développement de la petite enfance et de l'immigration n'étaient pas disponibles.
Toutes sortes de facteurs expliquent la situation. La communauté reconnaît également que dans certains dossiers, notre capacité à appuyer la mise en oeuvre de programmes de façon efficace n'existait pas; cependant, les structures de la communauté et les réseaux de soutien sont toujours en pleine évolution et visent à s'adapter aux défis particuliers des communautés de langue officielle minoritaire anglaise au Québec.
Les défis structurels des programmes gouvernementaux, comme la feuille de route, peuvent être atténués grâce à une façon novatrice de penser et à des efforts soutenus. Par exemple, l'immigration fait l'objet d'un accord Canada-Québec auquel la feuille de route actuelle est assujettie.
La politique en matière d'immigration du Québec ne tient pas compte des pressions démographiques auxquelles est exposée la communauté de langue anglaise. Le renouvellement est très important pour les communautés de langue anglaise de la province et préoccupent vivement les communautés de l'île de Montréal. Des stratégies novatrices sont en train d'être élaborées afin de leur permettre d'avoir accès au financement de la feuille de route pour des travaux de recherche dont on pourrait s'inspirer lors de la conception des prochaines initiatives; je pense en particulier à une étude sur les moyens dont disposent les communautés de langue anglaise pour attirer et retenir des immigrants dans les régions rurales du Québec.
De plus, une collaboration plus étroite entre Citoyenneté et Immigration Canada, la communauté et le gouvernement du Québec commence à porter fruit. Peu à peu, nous commençons à démontrer que le fait de tirer profit du rôle de la collectivité comme atout pourrait nous permettre d'assurer la présence d'un plus grand nombre d'immigrants dans les régions, ce qui mènerait à la création de collectivités vivantes et peut-être même croissantes.
Enfin, j'aimerais dire quelques mots sur l'évaluation. Depuis le lancement des initiatives générales sur l'établissement de priorités, comme le plan d'action et la feuille de route, nous nous sommes rendu compte qu'il existe une lacune systémique dans la conception des programmes et des politiques qui ne saurait être comblée simplement par le processus d'évaluation habituel. Ainsi, à moins que le processus d'évaluation n'inclue ce qu'on pourrait appeler une analyse des lacunes, rien ne changera. Seule une approche factuelle permettra un jour au ministère de combler ces lacunes.
Les problèmes ne peuvent pas être réglés à l'étape de l'évaluation — qui souvent se produit à la fin d'un programme —, c'est pourquoi les politiques et les interventions visant la communauté anglo-québécoise devraient tenir compte de cet élément d'entrée de jeu.
La communauté anglophone du Québec ne peut pas continuer à se fier uniquement à un demi-siècle de recherche et de création de capacité, tel qu'offert à la minorité de langue française du Canada. Des politiques factuelles, par définition, reposent sur des faits. Afin d'assurer notre vitalité, les minorités de langue anglaise doivent obtenir plus de ressources pour effectuer de la recherche.
Bref, même si nous nous sentons dans une large mesure absents de cette feuille de route, évidemment nous croyons qu'il est toujours possible pour les Québécois de langue anglaise d'être pris en compte de façon équitable à l'échelle nationale et de recevoir des ressources équitables lors de l'élaboration de la prochaine feuille de route. Je crois comprendre qu'on est déjà à l'étape de la planification.
Je tiens à vous remercier d'avoir écouté nos doléances. Nous ferons maintenant de notre mieux pour répondre à vos questions.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, je tiens d'abord à vous remercier de nous avoir invitées à comparaître ce matin dans le cadre de l'étude de la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne. La Feuille de route arrive bientôt à mi-parcours et il essentiel de profiter de cette occasion pour faire le bilan de ce qui a été fait et surtout de la façon que cela a été fait, afin de pouvoir effectuer les ajustement qui s'imposent pour la période qui nous mènera jusqu'en 2013. Pour bien nourrir nos commentaires et votre réflexion, nous avons consulté, lors de la préparation de notre présentation, les 40 organismes membres du Forum des leaders qui sont engagés dans la mise en oeuvre du plan stratégique communautaire. Ce plan est issu du Sommet des communautés francophones et acadiennes de 2007.
Le gouvernement a lancé sa Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne en juin 2008 sans que celle-ci soit, comme on l'aurait souhaité, le coup de barre qui permettrait de renforcer la vitalité sociale, économique et culturelle de nos communautés. Cette initiative constituait tout de même un geste significatif. On annonçait des investissements de 1,1 milliard de dollars, soit 400 millions de plus que le Plan d'action pour langues officielles. La Feuille de route permettait la poursuite de la plupart des initiatives entamées sous ce dernier. Davantage de ministères et de secteurs de développement étaient ciblés dans le cadre de la Feuille de route. On identifiait notamment la culture et la jeunesse comme des secteurs prioritaires. On bonifiait les investissements en éducation, en santé et en justice. Si la force de la Feuille de route était de mettre l'accent sur l'aspect du service aux citoyens, sa faiblesse était de laisser pour compte les groupes appelés à créer et à livrer ces services. L'appui à la vie communautaire et aux organismes qui créent et animent cette vie communautaire en français n'a pas été bonifié.
Dans un contexte où le gouvernement a signifié dans le discours du Trône sa volonté de travailler davantage avec les organismes au niveau local, renforcer la capacité des organismes sur le terrain de s'acquitter de leur mission de concertation communautaire et d'offrir les services aux citoyens devient une priorité si on veut que la Feuille de route soit un succès sur toute la ligne. C'est une priorité tant pour le gouvernement que pour nous.
Ce n'est pas là le seul facteur de succès. J'en viens à l'enjeu principal dont nous souhaitons vous parler aujourd'hui, la gouvernance de la Feuille de route. Les plus grands défis se situent au niveau de la clarté et de la transparence. À ce jour, il est particulièrement difficile de savoir ce qui a été investi, où, quand et par qui. Il n'existe à l'heure actuelle aucun document public qui présenterait une ventilation des investissements de la Feuille de route par ministère, par année et par initiative. Notre source d'information principale et pratiquement unique est le site Web du Secrétariat des langues officielles qui ne présente que les annonces déjà faites. D'autre part, les sommes récurrentes des différents ministères en matière de langues officielles ne font pas l'objet d'une annonce particulière et ne font pas partie des données disponibles. Le fait que peu de ministères mentionnent, en autant de mots, la Feuille de route ou la question des langues officielles dans leur planification financière n'aide en rien la situation. Il faut le plus souvent tenter de lire entre les lignes. Ajoutez à cela, le fait que les crédits sont annoncés sur une base annuelle, et vous verrez qu'il est, dans ce contexte, particulièrement difficile de planifier quoi que ce soit à court, à moyen ou à long terme. Ce manque de clarté, on le trouve également au niveau des résultats prévus, des indicateurs de rendement ou de l'arrimage, que ce soit entre les ministères ou entre ceux-ci et les communautés.
Nous avons cherché à en savoir plus sur la manière dont la Feuille de route est présentée dans les rapports sur les plans et priorités des ministères. Le seul pour lequel nous disposons actuellement de renseignements est le ministère du Patrimoine canadien. On y présente différentes mesures associées notamment à la mise en oeuvre de la Feuille de route, au renouvellement des ententes fédérales et provinciales, des accords de collaboration avec les communautés et à la poursuite des initiatives pour améliorer les procédures d'approbation et de versement des subventions et des contributions. On associe à ces activités un cadre de mesure du rendement où on présente des résultats et des indicateurs. On parle entre autres de satisfaction des CLOSM, concernant l'accès au programme et aux services offerts par les organismes communautaires et de confiance des membres des CLOSM à l'égard de la mise en valeur de notre communauté.
De quelle manière s'y est-on pris pour définir ces indicateurs? De quelle manière s'y prendra-t-on pour consulter les communautés sur l'atteinte de ces résultats?
D'ailleurs, va-t-on évaluer l'impact, le travail des communautés, ou l'impact du financement du gouvernement? Certes, il y a eu des améliorations au niveau de l'arrimage, et je tiens à les souligner. Par exemple, si on consulte le Cadre horizontal de gestion et de responsabilisation axé sur les résultats, qui a été développé pour la Feuille de route l'an dernier, on voit que la structure de gouvernance comprend désormais un volet de dialogue avec les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Nous sommes fiers d'avoir contribué à l'élaboration de cette structure de gouvernance et nous avons hâte à la première journée de dialogue avec les communautés, qui aura lieu en mai prochain, et à laquelle participeront les représentants de 15 ministères et ceux de 40 organismes de la Francophonie.
Il reste que, sous le Plan d'action pour les langues officielles, une telle journée de concertation avait lieu au moins une fois l'an, et on y trouvait des représentants de haut niveau pour les institutions fédérales. Cette journée de dialogue, issue d'une demande de la FCFA, est la première occasion d'échange entre les institutions visées par la Feuille de route et les communautés.
La consultation varie également beaucoup d'un secteur à l'autre, d'un ministère à l'autre. Or le commissaire Fraser et sa prédécesseure, Dyane Adam, l'ont indiqué à plusieurs reprises. La partie VII de la Loi sur les langues officielles et l'obligation des mesures positives qu'on y trouve sous-entendent une participation des communautés à toutes les étapes d'élaboration, de mise en oeuvre, et d'évaluation des politiques et programmes qui les concernent.
Comme le gouvernement, nous voulons que les investissements de la Feuille de route produisent des résultats significatifs pour les citoyens et les citoyennes de ce pays qui veulent vivre et s'épanouir en français. Nous sommes d'avis que les défis dont nous venons de faire état, sur le plan de la gouvernance, peuvent être surmontés par une meilleure coordination. Comme nous l'avons indiqué dans notre document, « La mise en oeuvre de la Loi sur les langues officielles : une nouvelle approche - une nouvelle vision », le succès d'une approche globale dépend d'une coordination centrale par une institution qui a autorité sur l'ensemble de l'appareil fédéral.
Une telle coordination assurera que les institutions fédérales visées par la Feuille de route incluent cette dernière dans leur planification budgétaire, dans le rapport sur les plans et les priorités, et dans leur rapport de rendement. Elle assurera une meilleure vue d'ensemble des investissements de la Feuille de route, et elle garantira un meilleur arrimage avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, et avec les communautés, et demandera aux institutions visées de consulter les organismes et de rendre des comptes sur cet arrimage.
En somme, il faut une structure de gouvernance horizontale active qui interpellera explicitement les ministères et agences clés, et qui assurera un leadership fort et transparent. J'ai déjà dit, à plusieurs occasions, que nous voulons faire partie de la solution. C'est encore le cas. C'est pourquoi nous avons tenu, tout en dressant un bilan de la mise en oeuvre à date de la Feuille de route, à apporter des recommandations concrètes pour la suite des choses.
D'abord, pour faciliter la planification, tant pour les communautés que pour les ministères, nous recommandons qu'il y ait une grille indiquant de quelle manière se déploient les investissements de la Feuille de route. Nous y reviendrons. D'autre part, nous savons que ce comité a recommandé, l'automne dernier, que le ministère du Patrimoine canadien favorise davantage les ententes pluriannuelles. Nous vous en remercions, et nous estimons que cette recommandation pourrait s'étendre à toutes les institutions visées par la Feuille de route.
Parlons des mécanismes de concertation avec les communautés. Je l'ai dit plus tôt, il existe plusieurs points d'arrimage entre la Feuille de route et le plan stratégique communautaire. Il serait insensé que les deux ne travaillent pas davantage ensemble. C'est pour cette raison que nous avons présenté en détail le plan stratégique communautaire aux membres du Comité interministériel des politiques, en novembre dernier, et c'est pour cette raison que nous discuterons de la mise en oeuvre de ce plan avec les 15 ministères qui participeront à la journée de dialogue, le mois prochain.
Je souhaite que l'avenir voie davantage de ces occasions de dialogue entre les institutions visées par la Feuille de route, les autres ministères, et les communautés.
:
Excusez-moi. Je parle probablement trop vite pour être suivie. D'ailleurs, on m'avait avertie au début.
Je souhaite qu'à l'avenir on voit davantage de ces occasions de dialogue entre les institutions visées par la Feuille de route, les autres ministères et les communautés. Plus précisément, en conformité avec ce qui est prescrit par la Partie VII, nous demandons que le gouvernement mette en place rapidement, en concertation avec les communautés, une structure transparente de consultation fondée sur les cibles et les indicateurs de rendement; que le gouvernement consulte les communautés dans l'élaboration de mécanismes d'évaluation, incluant la cueillette de données et la validation de celles-ci par les communautés; que le gouvernement travaille avec les communautés afin d'évaluer si des changements ont bel et bien eu lieu sur le terrain quant à la capacité des Canadiens à vivre et à travailler au sein de communautés dynamiques dans la langue officielle de leur choix; et enfin qu'on rende publique une ventilation budgétaire montrant comment les investissements de la Feuille de route se déploient, année par année, ministère par ministère.
Il y a cinq ans, la FCFA coordonnait, à la demande du gouvernement, l'élaboration de la perspective des communautés sur les accomplissements de mi-parcours du Plan d'action pour les langues officielles. Alors que la Feuille de route arrive à son tour à mi-parcours, je ne peux assez mettre l'accent sur l'importance de cette perspective communautaire comme outil d'arrimage, d'évaluation et, au bout du compte, d'atteinte de résultats. Nous sommes également conscients que cette perspective de mi-parcours sèmera les germes de l'initiative gouvernementale qui succédera à la Feuille de route.
Nous avons des idées à partager et, surtout, nous avons un plan qui émane d'une vision rassembleuse et motivante que nous nous sommes donnée il y a trois ans: une vision d'un milieu de vie en français où l'on trouve une vie communautaire dynamique animée par des organismes qui offrent toute une gamme de services et d'activités. Cette vision exigera un leadership fort, et ce, tant du gouvernement que des communautés.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Merci, monsieur Donnelly.
[Français]
Madame Kenny, merci beaucoup.
Ma première question va s'adresser à Mme Glover, .
Auparavant, lorsqu'il y avait des consultations du genre de celles qui auront lieu en mai, nous invitions les membres des partis de l'opposition à y déléguer un représentant. D'ailleurs, M. Godin avait participé à quelques-unes de ces consultations où la communauté rencontrait les représentants de divers ministères, et ce, en présence des ministres particulièrement.
Peut-on espérer que le gouvernement invite à ce dialogue qui aura lieu à la mi-mai des représentants des partis de l'opposition?
:
Je vous remercie de me confirmer que je peux poser les questions que je désire et disposer de mon temps comme je le veux. Je pose tout de même la question et je la laisse en suspens parce que je comprends qu'il faudra que vous en discutiez avec le ministre et le gouvernement. Cela dit, s'il était possible d'avoir une réponse avant que ce dialogue ait lieu, ce serait fort apprécié.
En outre, au mois de mai, nous recevrons — on attend une confirmation — le ministre et, possiblement, le ministre pour, en effet, aborder la question de la Feuille de route. Je partage votre avis: puisqu'on arrive à mi-parcours, il est important de mettre au point la Feuille de route là où il y a défaillance.
Ma deuxième question s'adresse à vous, ainsi qu'à M. Donnelly, et à votre personnel respectif. Si vous avez des questions particulières que vous aimeriez voir posées publiquement au et au , s'il vous plaît, faites-les-nous parvenir. Je n'ai aucune objection à ce qu'elles soient partagées avec tous les membres du comité parce qu'on bénéficierait tous au pays d'une plus grande transparence au sujet de la Feuille de route, comme on avait tenté d'avoir pour le Plan d'action. Alors, c'est une invitation. Je vais utiliser vos présentations de ce matin pour préparer ces deux séances que nous aurons au mois de mai avec les ministres.
[Traduction]
Je m'intéresse tout particulièrement, monsieur Donnelly, à cette lacune systémique qui ne saurait être réglée à la fin du programme lorsqu'on procède à l'évaluation. On avait procédé à une évaluation relativement détaillée à mi-parcours du plan d'action. J'espère qu'il y a eu une évaluation finale du plan d'action avant que l'on ne lance la feuille de route. N'avez-vous pas eu l'occasion d'avoir voix au chapitre lors de la conception de la feuille de route pour parler de cette lacune systémique? Cette lacune figurait-elle également dans le plan d'action?
C'est peut-être le cas. J'essaie simplement de déterminer si la lacune systémique que vous avez identifiée existait déjà et pourquoi on n'y remédie pas. Si c'est le cas, l'évaluation de mi-parcours pourra certainement être utile, car elle nous permettra de corriger le tir.
:
La feuille de route et son successeur sont le résultat de nombre de consultations. À tout le moins, le plan d'action a fait l'objet de longues consultations au début de 2000-2001.
Nous reconnaissons que la communauté anglophone n'était pas tout à fait prête à toutes les initiatives sur lesquelles se penchaient sept ou huit ministères à l'époque. Le seul secteur où nous étions vraiment prêts était celui de la santé. Il existait un besoin urgent d'avoir accès aux services de santé et nous avons donc travaillé très fort dans ce secteur. Les autres secteurs n'avaient pas la structure nécessaire, ainsi le plan d'action a eu un impact très important sur le secteur de la santé, mais pas autant sur les autres secteurs.
Ce n'est pas une question de qui ou de quoi. Nous n'étions pas prêts... La capacité n'était pas là. C'est pourquoi nous disions justement aujourd'hui que notre capacité est en pleine évolution. Depuis l'année 2000, la capacité de la communauté a pris de l'expansion et nous avons tiré des leçons des pratiques exemplaires dans le secteur de la santé et savons comment mieux collaborer avec la province dans certains secteurs.
Lors de son évaluation, le Conseil du Trésor évalue la conception et la prestation d'un programme à mi-parcours ou à la fin, et c'est là qu'on apporte les modifications nécessaires. Nous n'étions pas présents. À moins que vous ne procédiez à une analyse particulière indiquant que la communauté anglophone n'était pas prête à ce moment, et qu'on demande si elle l'est maintenant, ou s'il y a une contrepartie parce que nous ne pouvons pas... Nous disons simplement qu'avec tout le travail qui a été effectué, à la fois avec le plan d'action et les nombreux millions de dollars qui ont été investis, nous ne pourrons jamais voir de changement dans plusieurs secteurs parce que la politique est déjà établie. Nombre des programmes qui ont été lancés dans le cadre de la feuille de route étaient des programmes qui avaient vu le jour dans le cadre du plan d'action. Vous comprendrez donc que l'on suit simplement de vieilles idées...
:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais accueillir chaleureusement nos témoins, que nous avons rencontrées plusieurs fois.
Je suis un peu bouleversée par ce que j'entends au sujet des consultations. Pour ma part, je suis disponible. Nous avons tenu plusieurs consultations avec vous, les membres de la FCFA.
[Traduction]
Nous nous réunissions à intervalles réguliers à mon bureau et c'est plutôt surprenant qu'on ne reconnaisse pas tout le temps qu'on consacre à cette question.
Je suis très étonnée des propos tenus par le QCGN ce matin. Les excuses que vous m'avez présentées ce matin pour ne pas avoir été présente à la réunion de consultation avec moi la semaine dernière étaient à mon avis fort sincères. Pourtant, vous n'avez pas signalé cela ce matin lorsque M. Godin avait demandé s'il y avait eu consultation. Il y a eu des consultations. En fait, je dois signaler que le ministère rencontre à intervalles réguliers, tout au moins une fois l'an, les organisations. Je voulais vous rencontrer et en fait le QCGN a refusé ma demande et m'a dit qu'il ne rencontrerait que le ministre. Puis la semaine dernière, le ministre et moi avons entendu une demi-heure pour une réunion à laquelle personne ne s'est présenté. Je suis donc un peu étonnée lorsque nous parlons de consultations que vous n'ayez pas mentionné ces événements.
De plus, lorsque nous parlons de notre engagement à l'égard des langues officielles, il y a un budget de 1,1 milliard de dollars assorti à la feuille de route, une somme sans précédent, et il s'agit d'un engagement très ferme à l'égard des communautés minoritaires de langue anglaise au Québec et évidemment des communautés minoritaires de langue française dans le reste du pays.
J'ai d'ailleurs quelques questions à vous poser.
[Français]
Premièrement, je veux donner des informations à la FCFA, parce que j'ai compris qu'il leur était difficile de trouver des informations sur les sites Web. Sur le site Web du Secrétariat des langues officielles, on trouve tout ce que vous recherchez sur chaque site Web. On pourrait peut-être avoir un lien, si vous recherchez ça sur un site Web de Santé Canada, par exemple. Toutefois, tout est sur le site Web du secrétariat. C'est leur obligation. Je voulais partager ces informations pour vous aider.
Quant à l'immigration, je suis tellement contente d'entendre ça. C'est le gouvernement qui a suggéré à notre comité qu'on y étudie l'immigration. Ça change beaucoup et ça touche bien nos deux communautés en situation minoritaire. Je peux vous dire qu'on a doublé le montant d'argent depuis l'époque du Plan d'action. Alors, j'ai hâte de voir les résultats de notre étude sur l'immigration. Je pense que ça va nous aider à rester engagés envers nos communautés en situation minoritaire.
J'aimerais savoir comment vos deux groupes — vous êtes les groupes parapluie, si on peut dire — échangent de l'information. Comment organisez-vous des consultations et des échanges? Avez-vous des réunions ensemble, la FCFA et la QCGN?
:
Pour ce qui est de la deuxième question au sujet de nos discussions, oui, nous nous parlons fréquemment, surtout lorsque des dossiers chauds attirent l'attention. Il me vient à l'esprit l'annulation du Programme de contestation judiciaire et la mise en oeuvre du Programme d'appui aux droits linguistiques. Une vaste consultation a été menée pour déterminer ce que les collectivités allaient faire à ce sujet et pour discuter de nombreuses autres questions.
Pour revenir à votre premier point qui portait sur la réunion manquée, je répète ce qu'elle a dit. Je ne crois pas que c'est ce à quoi M. Godin faisait référence lorsqu'il a parlé de consultation. Je ne vois pas les choses ainsi.
Consultons-nous des politiciens? Bien sûr, nous le faisons tout le temps. Nous prévoyons des réunions, mais lorsque vient le temps de rencontrer les représentants à Ottawa d'Immigration Canada, nous sommes très lucides, car nous savons qu'ils vont nous parler autant que nous le voulons. Or, compte tenu de la répartition des champs de compétence, qu'avons-nous à attendre d'eux? Ils pèsent très bien leurs mots.
Nous continuons de rencontrer des gens. Nous avons demandé à rencontrer le ministre, parce que nous croyons encore que le problème concernant le discours du Trône était important. Nous aurions aimé aborder d'autres sujets également, mais ils ont refusé et nous ont demandé de vous rencontrer, ce que nous avons accepté. Il y a eu une urgence d'ordre médicale la semaine dernière, et malheureusement j'ai dû annuler notre visite à Ottawa. J'étais tout simplement indisponible.
Durant notre conversation plutôt ce matin, vous m'avez dit que votre emploi du temps est si chargé qu'il faut compter de trois à six mois pour prévoir un autre rendez-vous. Nous espérons avoir un autre rendez-vous au troisième, quatrième ou cinquième mois, comme nous l'avons demandé dans notre lettre envoyée plus tôt cette semaine. Donc, nous avons effectivement discuté, mais les consultations officielles auront lieu les 18 et 20 mai.
:
Merci, monsieur le président.
Je pense que nous, nous avions compris ce que vous avez essayé de dire par « consultation »: ce ne sont pas des rencontres individuelles avec des députés. Si on veut s'assurer d'atteindre vos objectifs, ou de remplir vos besoins, il faut être en mesure de discuter. Ces discussions ne peuvent pas être one on one; c'est tout le monde ensemble qui devrait étudier la situation, et voir comment on peut réajuster le tir.
Avant d'aborder directement la Feuille de route, je veux juste prendre quelques instants. M. le président a soulevé auprès de certains d'entre vous la question d'une lettre de Statistique Canada qui avait été reçue par des citoyens. Avant le début de la séance du comité, il avait indiqué que c'était terrible. Je veux prendre le temps de vous lire quelques extraits. Je pense qu'il est important que je vous mentionne ça, quand on parle du respect des langues officielles et de la volonté du gouvernement de s'assurer d'avoir le respect des communautés.
Je vais juste les lire, et après, je vais passer à autre chose. Je m'excuse d'ailleurs auprès des traducteurs qui font la traduction simultanée, parce que je sais que ce sera très difficile pour eux.
À partir des dernières années, répondants à l'enquête requis à répondre à L'enquête sur les établissements de soins pour bénéficiaires internes utilisant un système électronique au Internet. Nous vous prière d'annoncer que cette est maintenant possible.
Access à la nouveau système de questionnaire électronique est facile et vite. De la line d'adresse au votre Internet.
Veuillez noter bien qu'il y aura des rappels afin de compléter le sondage pourraient être envoyés s'il vous plat.
Veuillez inclure votre identifier l'enquête q'il est trouver juste en haute de votre nom d'établissements dans l'adresse.
Vous comprendrez donc qu'il n'y a pas beaucoup de gens qui comprennent ça. C'est un peu difficile pour les traducteurs d'essayer de traduire — je m'excuse auprès de ceux qui suivent directement la traduction simultanée; ne vous inquiétez pas, on n'a pas plus compris que vous.
Maintenant, parlons de la Feuille de route. Tantôt, vous avez mentionné des choses intéressantes entourant toute la question des relations interministérielles. C'est aussi intéressant d'étudier certains documents qu'on nous a préparés à des fins de comparaison. Il y a un volet qui s'appelait « Fonds pour l'adaptation des soins de santé primaires ». Une belle note y est liée qui dit: « Ce volet du Plan d'action a pris fin en 2006-2007 » — ce qui veut dire à la fin des cinq ans. « Nous ne disposons malheureusement pas de données précises pour déterminer si ces fonds ont été réaffectés dans les autres volets relevant de Santé Canada. »
C'est tellement large et compliqué — en plus, l'information n'est pas divulguée —, que je peux comprendre qu'il devienne très difficile de savoir quelles sont les différentes sources de financement et quelles sont les ressources au sein de différents ministères. C'est une chose dont nous avons déjà parlé, au comité. De mémoire, le ministre du Patrimoine avait dit que c'était important. Il faudrait se demander jusqu'à quel point c'est important, quand c'est difficile à trouver, voire quasi impossible à trouver.
Alors, si vous pouviez donner plus d'explications à ce sujet... Car il n'y a pas que Patrimoine canadien qui est responsable du dossier des langues officielles et de ce que le gouvernement appelle la Feuille de route, c'est l'ensemble des ministères qui devraient participer. Trouvez-vous normal que ça soit tellement vague, et difficile de voir le lien entre les différents ministères avec la Feuille de route? Vous pouvez...
Bienvenue à vous quatre. Encore une fois, c'est un plaisir de vous recevoir.
La Feuille route est quand même importante. En fait, je vois que le montant de l'ancien Plan d'action du Secrétariat du Conseil du Trésor était de 72,64 millions de dollars sur cinq ans, alors que sur la Feuille de route, on l'a baissé à 17,52 millions de dollars sur cinq ans. Ça fait quand même une très grande différence.
Par ailleurs, vous nous disiez que l'arrimage ne fonctionne pas entre les différents ministères. Vous mentionniez également que la Feuille de route n'est pas complète parce qu'il n'y a pas de consultation au sujet des cibles. Il y a donc véritablement de grandes lacunes. Allez-vous vous pencher sur la question? Avez-vous prévu des rencontres à l'intention des ministres ou des sous-ministres? Ce serait fort important.
Vous pourrez me répondre par la suite, mais j'aimerais ajouter une chose. Vous pouvez nous rencontrer n'importe quand, à n'importe quelle heure, à maintes reprises. Ces rencontres entre nous sont formelles, mais ce ne sont pas des rencontres gouvernementales. Vous avez besoin de rencontrer des fonctionnaires qui vont vraiment agir au sein de leur ministère. Quand bien même que vous rencontriez Mme Glover, moi-même ou mon collègue Jean-Claude D'Amours, ce n'est pas cela qui va faire changer les choses. Vous devez rencontrer des ministres, des sous-ministres et des hauts fonctionnaires qui, eux, vont réagir instantanément et pourront vous donner des réponses.
:
Oui, il y a des avancées. En matière de santé, par exemple, il y en a.
Je pourrais vous parler de tout ce qui va bien. Cependant, compte tenu du peu de temps qu'on a, on veut parler des façons possibles de travailler ensemble pour améliorer les choses. On l'a dit, on veut faire partie de la solution. Mon but n'est pas de venir ici pour me plaindre.
Il y a un autre problème que j'aimerais souligner. Dans la Feuille de route, on mise beaucoup sur le renforcement des infrastructures gouvernementales pour nous rendre les services. Par contre, on n'a pas réalisé, ou on n'a pas tenu compte du fait que c'est nous, sur le terrain, qui rendons ces services. Or on n'a pas renforcé nos infrastructures actuelles, c'est-à-dire les organismes qui assurent les services.
Avec la Feuille de route, il y a des projets entrepris et des sommes investies. Cependant, quand la Feuille de route est échue et qu'on passe à autre chose, il faut que nous continuions à assurer ces services. Or nous n'avons pas les moyens d'offrir les services que nous offrons actuellement, sans compter qu'on ajoute à l'assiette déjà existante. Pour moi, c'est un élément très important. On a bonifié les investissements dans les infrastructures, dans le Centre d'excellence, dans plusieurs domaines. Il ne faudrait pas oublier de bonifier les autres investissements.
Puis-je parler de toutes les avancées? Je vous l'ai dit, il y en a eu de nombreuses, dans la consultation, en matière de culture, de santé. On a consulté les gens de nos organismes, et ils nous ont dit que de l'argent avait été donné notamment à Franco Médias 2010 et dans le domaine de la justice. Il y a eu des consultations et il y a eu des projets. Il y a donc eu des avancées.
Je ne veux pas omettre de dire qu'il y a eu des avancées et que les investissements ont eu une portée significative, même si ce n'est pas le coup de barre qu'on espérait. Le gouvernement a établi des priorités alors qu'on avait déjà développé notre Feuille de route. Notre Feuille de route, c'était le Plan stratégique communautaire qu'on venait d'élaborer. Dans certains cas, il y a eu des arrimages en ce qui a trait à la Feuille de route. Dans d'autres cas, on n'a pas jugé bon de tenir compte de ce qu'on avait établi pour priorités.
Autrement, est-ce qu'il y a des avancées? Absolument. Je ne veux pas vous mentir, au contraire; il y en a.
:
Merci, monsieur le président.
Nous devrions peut-être demander à Mme Glover de comparaître en tant que témoin lors de notre prochaine rencontre.
Vous n'êtes pas ici pour lancer des fleurs, mais pour nous faire part de ce qui ne fonctionne pas dans la Feuille de route. C'est ce qu'on veut entendre. C'est au gouvernement de prendre note de ce qui se dit. Le temps est très précieux.
On note dans le tableau que le Secrétariat du Conseil du Trésor a fait l'objet de compressions. Les fonds sont passés de 72 millions de dollars à 17 millions de dollars. Pour la fonction publique, ils sont passés de 72 millions de dollars à 17 millions de dollars. Quelqu'un doit certainement souffrir, quelque part. Dans la section « Investir dans l'innovation », on constate que le financement est passé de 15,7 millions de dollars à zéro. Les fonds pour le Centre d'excellence ont augmenté: ils sont passés de 13 millions de dollars à 17 millions de dollars. Par contre, à la section « Reconstruire la capacité bilingue (Commission de la fonction publique) », on voit que le financement est passé de 43 millions de dollars à zéro! En ce qui a trait aux consultations, il s'agit des consultations avec les ministères, avec le ministre responsable. Il n'y a pas une personne qui représente tout le monde.
Excusez-moi, mais malgré tout le respect que je vous dois, je considère que ce n'est pas à la secrétaire parlementaire d'essayer de régler à elle seule les problèmes de vos communautés, qu'elles soient anglophones ou francophones. Les gens des communautés ont le droit de rencontrer le ministre pour lui dire ce qui ne fonctionne pas. C'est ça, la consultation. Plus encore, le ministre a la responsabilité de vous appeler et de vous consulter. Vous ne devriez pas avoir à quémander une rencontre avec lui et à vous faire répondre qu'il pourra vous voir dans six mois, ce qui est un manque de respect. Je suis certain que certaines personnes au Canada rencontrent des ministres beaucoup plus souvent. Elles n'ont pas à attendre six mois. Dans la section « Réduire les listes d’attente pour la formation linguistique », les fonds sont passés de 13 millions de dollars à zéro.
J'aimerais entendre vos commentaires.
:
Merci, monsieur le président.
Je ne m'étendrai pas trop sur le sujet, mais, comme la plupart de mes collègues, j'apprécie beaucoup les rencontres que j'ai eues avec certains d'entre vous. Une consultation, c'est très utile, mais ce dont nous parlons n'est pas une consultation. Je pense que tous les gens assis à cette table seront d'accord avec moi pour dire qu'une consultation publique est un peu plus vaste que ça.
Je suis surprise de vous entendre autant parler de la gouvernance, car c'est l'un des cinq objectifs de la Feuille de route.
Aujourd'hui, on a beaucoup parlé de cette gouvernance.
Dans la Feuille de route, il est indiqué qu'une somme de 33 millions de dollars y est consacrée. Permettez-moi de vous faire part de quelques chiffres contenus dans le document. Une somme de 2,5 millions de dollars doit servir à assurer un processus continu de consultation, ce qui ne semble pas avoir été fait. De plus, 13,5 millions de dollars sont alloués au volet du Cadre de responsabilisation et de coordination horizontale, au sujet duquel rien ne semble se faire non plus. Enfin, 17 millions de dollars sont consacrés à un Centre d'excellence pour continuer l'oeuvre de responsabilisation. Je m'interroge: où sont allées ces sommes d'argent?
Vous avez mentionné avoir de la difficulté à obtenir les chiffres, les résultats, et à savoir où est distribué l'argent. Je suppose que cela fera partie des questions que vous nous fournirez, comme l'a demandé M. Bélanger. À mon avis, c'est très important de savoir où ces sommes d'argent ont été placées. Vous dites avoir visité le site Web et n'y avoir trouvé que des annonces. Vous n'y avez trouvé absolument aucun chiffre par rapport à la façon dont l'argent est dépensé. Cet objectif est l'un des grands objectifs de la Feuille de route.
Selon le , il y a une volonté de revoir le Cadre horizontal de gestion et de responsabilisation. Par contre, il refuse de vous rencontrer. Vous avez dit que vous aviez demandé à le rencontrer, à la suite du discours du Trône. J'aimerais connaître vos commentaires à ce sujet.
:
Pour les travaux du comité, nous sommes ici et heureux d'y être. Je pense que ce qui est important, c'est la question des communications.
Pour la communauté anglophone, nous sommes à Montréal. Le problème touche notre accès et nos capacités à venir à Ottawa régulièrement.
[Français]
C'est lié au fait qu'on est situés à Montréal. Quand on se déplace, ça coûte cher. Quand on planifie des voyages, il faut le faire de la façon la plus efficace et productive possible.
[Traduction]
Il est donc plus utile que les ministères et les ministres nous invitent pour les consultations. C'est la notion de communication, et pas seulement une fois par année. Les choses se passent pendant toute l'année. Il faut avoir une stratégie de communication. Pour les communautés anglophones du Québec, si vous pensez qu'il se peut qu'il y ait un problème, alors peut-être que les incidences de la Loi sur les langues officielles ne fonctionnent pas aussi bien au Québec qu'ailleurs.
Pour l'instant, en ce qui concerne notre évolution, j'aurais cru qu'il y aurait une initiative plus importante concernant les communications. Je peux vous dire qu'aux yeux de la communauté anglophone du Québec, il n'y a pas vraiment de stratégie de communication importante — comme notre différence, comment nous pouvons vous parler. Je peux vous donner l'exemple des journées de dialogue. Au Québec, nous ne sommes pas aussi bien structurés pour des raisons historiques, structurelles, financières. Nous n'avons pas certaines structures, de sorte qu'il est un peu plus compliqué pour nous de participer à cette journée et d'amener les gens à le faire. Il faut régler certains problèmes. Ma structure est incapable d'amener 33 personnes à participer au dialogue comme l'autre jour. Je ne peux pas simplement amener 32 de mes membres, parce que pour que ce soit bon pour le ministère et avantageux pour nous tous, je dois déterminer, si 40 personnes viennent, qui devrait être là. Quels sont les secteurs les plus forts? Quels sont les secteurs faibles?
J'ai dû passer une semaine à parler aux gens, à les faire participer, à leur faire comprendre ce que sont les langues officielles... Je compare un peu cela à la croisière s'amuse. Ça prend beaucoup de temps. Lorsqu'on parle d'asymétrie ou de différentes perceptions au Québec, il faut en tenir compte. Pour nous, la stratégie de communication du Québec doit être envisagée de façon différente.
:
Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je tiens à souligner que c'est Stéphane Dion, du gouvernement libéral, qui a établi le premier Plan d'action. C'était un exercice pour faire avancer la question de la dualité linguistique. Le premier plan contenait des objectifs.
En ce qui concerne le deuxième plan ou le Dion II ou la Feuille de route actuelle, appelons-la comme on le voudra — comme vous pouvez voir, je ne fais pas de partisanerie —, des aspects se sont ajoutés sur le plan financier, mais, à certains égards, le Plan a subi un dur coup. Si on considère les deniers publics, ça touche moins les organismes ici présents en comité. Cela dit, je tiens tout de même à souligner — comme l'ont fait mes collègues plus tôt —, qu'en effet, l'appareil d'État se donne moins d'outils pour pouvoir servir la population dans la langue de son choix. C'est toute la question de l'argent accordé au Conseil du Trésor et à l'École de la fonction publique qui diminue de façon catastrophique.
La semaine dernière, lorsque nous avons reçu le commissaire aux langues officielles, je suis tombé en bas de ma chaise quand j'ai appris que ce dernier prenait de l'argent de son enveloppe budgétaire pour faire la promotion des langues officielles auprès des cadres de l'État canadien. C'est tout à fait scandaleux qu'on en soit encore là. Si les cadres de l'État canadien ne sont pas au parfum qu'ils sont obligés d'accepter que leurs employés travaillent en français parce que c'est la langue minoritaire dans leur quartier, imaginez ce que ça laisse à penser aux communautés qui elles, dans leur milieu, n'ont même pas l'appui de hauts fonctionnaires qui ne comprennent pas que l'État fédéral doit donner des services dans la langue de la minorité. Dans la Feuille de route, c'est tout à fait défaillant et, ma foi, à tous le moins dérisoire, voire scandaleux. C'est très important de saisir cela.
Concernant les consultations, je me souviens qu'à l'automne 1987, le secrétaire d'État de l'époque, Lucien Bouchard, avait reçu pour la première fois tous les organismes qui recevaient de l'argent du Secrétariat d'État — qui s'appelle aujourd'hui Patrimoine canadien — pour connaître leur opinion. C'était une première. Jean-Bernard Lafontaine, que certains d'entre vous ont connu, était son attaché politique. J'y avais participé au nom de la Fédération de la jeunesse canadienne-française. C'était une première consultation tous azimuts avec tous les intervenants convoqués autour d'une même table. C'est de ça qu'on parle. On ne parle pas des jasettes que vous faites avec Richard Nadeau avant les rencontres, on ne parle pas de la fois où vous êtes venu me rencontrer dans mon bureau — ce qui est très bien — pour nous parler de vos dossiers; on parle de choses majeures.
Pour revenir à ma première préoccupation, si je comprends bien, lorsqu'on parle de la question de relations interministérielles, que ce soit « Petit-moine canadien » ou non qui reçoive tout le temps les francophones minoritaires ou les Anglo-Québécois, c'est défaillant. Il s'agit d'un ministère sur les 60 ministères et départements de l'État fédéral. Tous les ministères devraient faire l'exercice qu'avait fait Lucien Bouchard — qui était progressiste-conservateur à l'époque — avec l'ensemble des communautés, mais on ne le voit nulle part.
Croyez-vous que ce serait un pas en avant si ce plan présentait l'idée que le Bureau du Conseil privé du premier ministre soit responsable des langues officielles, plutôt qu'un ministère qui est l'alter ego des autres — que ceux-ci lui disent de se mêler de ses affaires et qu'ils se mêleraient des leurs parce qu'ils sont des alter ego — et que les hauts-fonctionnaires apprennent le français et l'anglais, s'ils ne le savent pas encore? Dans ce cas, il s'agirait de rencontrer tous les ministères pour connaître vos attentes. Croyez-vous que ce serait une bonne piste, les gens du Québec, ceux de la francophonie canadienne et acadienne. Je vous écoute à ce sujet.
:
Au Québec, c'est ELAN, soit le English Language Arts Network, qui mène le dossier. J'ai mentionné, il y a quelques minutes, que la Feuille de route prévoit des sommes pour les arts et la culture, mais c'est difficile d'y avoir accès. On en a eu des exemples concrets dans la dernière année.
À la fin de mon intervention, Mme Boucher m'a demandé si c'était parce qu'il s'agissait de la communauté anglophone du Québec. La réponse est oui et non. Cela ne s'est jamais fait, c'est nouveau. Alors, quand vient le temps d'offrir des sommes pour soutenir les arts et la culture dans les communautés anglophones minoritaires au Québec, on ne sait pas exactement comment procéder. Je peux confirmer encore une fois que c'est difficile.
Pour ce qui est de la consultation, on avait travaillé pendant six mois à un gros dossier qui couvrait tout le Québec, surtout les régions en dehors de Montréal. En fin de compte, après tout le travail, cela n'a pas fonctionné, mais on ne nous a pas dit exactement pourquoi. Ce n'est pas clair. Alors où va-t-on, à partir de là? On recommence et on modifie des choses. Ce n'est peut-être pas qu'ils ne voulaient pas nous le dire. Comme l'immigration ou beaucoup d'autres dossiers, la question du soutien des arts et des lettres dans les communautés anglophones minoritaires au Québec est tellement compliquée.
[Traduction]
Cela soutient-il la culture anglophone canadienne? Nous connaissons le rôle que les arts jouent pour la vitalité communautaire,
[Français]
c'est tellement important. On a besoin d'argent. Encore là, on continue de travailler. On avait de l'argent pour un projet de recherche sur des artistes et des communautés, mais en fin de compte, cela n'a pas été accepté. Mais on continue.