:
Merci, monsieur le président.
Permettez-moi de vous présenter les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui, à savoir ma sous-ministre, Suzanne Vinet, George Da Pont, président de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Paul Mayers, vice-président associé responsable des programmes à l'ACIA et Greg Meredith, sous-ministre adjoint des Politiques stratégiques du ministère.
Je suis toujours heureux de venir témoigner et je tiens à vous remercier des efforts soutenus que vous déployez pour le secteur agricole et le secteur de la transformation, et en particulier pour l'examen attentif que vous avez mené dans les délais prévus du projet de loi , la Loi sur la salubrité des aliments au Canada, qui a reçu la sanction royale jeudi dernier, et, évidemment, pour les rapports détaillés que vous avez récemment présentés sur la modernisation de la Loi sur les grains du Canada et sur Cultivons l'avenir 2.
Comme vous le savez, nous avons toujours un programme chargé à l'approche du Nouvel An, alors que nous cherchons à développer ce secteur économique essentiel qui stimule les emplois et la croissance au Canada.
L'agriculture a toujours eu des défis à relever, mais l'année 2013 est très prometteuse dans l'ensemble des secteurs.
Les producteurs de porcs ont vécu une période difficile, mais dans l'ensemble, les prix des produits sont élevés et devraient demeurer nettement au-dessus de leur niveau historique durant la prochaine décennie.
Les exportations sont en augmentation de plus de 6 p. 100 par rapport à l'an dernier, et notamment celles de blé depuis que les producteurs céréaliers de l'Ouest peuvent commercialiser leur blé et leur orge comme bon leur semble dans l'intérêt de leurs entreprises. De plus, ils ont toujours l'option de mettre en commun leurs récoltes en faisant appel à la Commission canadienne du blé, qui vit actuellement la première année de sa transition vers le marché libre.
Nous nous réjouissons de constater que, sans le fardeau réglementaire de l'ancien régime de guichet unique, la superficie globale des grains traditionnellement transigés par la commission est en hausse, que l'utilisation des wagons par les producteurs ne faiblit pas et que les agriculteurs font circuler leurs produits de façon efficace puisqu'ils n'ont plus à payer des droits élevés de stationnement et d'entreposage.
Par rapport à l'an dernier, le port de Thunder Bay a enregistré une hausse de 15 p. 100 des expéditions de blé. Le port de Churchill a grandement diversifié ses activités, attirant du même coup un plus grand nombre d'entreprises céréalières des Prairies. Voilà une bonne nouvelle. On constate même dans les silos de Halifax une augmentation du tonnage attribuable au libre choix en matière de commercialisation.
Je me contenterai de dire, monsieur le président, que le sombre scénario dépeint par ceux qui s'opposaient au libre choix ne s'est pas concrétisé. En réalité et comme je viens de l'expliquer, c'est tout le contraire qui s'est produit.
Autre signe encourageant de l'économie agricole, le bilan de l'exploitation, dont la valeur nette est en hausse de 5 p. 100 cette année par rapport à l'an dernier et qui représente une augmentation de 30 p. 100 par rapport aux cinq dernières années. Nous avons appris encore cette semaine que le revenu net gagné par les producteurs canadiens en 2011 s'est chiffré à 5,7 milliards de dollars. Il s'agit d'une augmentation de plus de 50 p. 100 par rapport à 2010, monsieur le président.
Notre défi commun consiste à maintenir cet élan et à collaborer avec l'industrie pour conserver une longueur d'avance sur les concurrents des pays émergents et pour tirer pleinement parti des débouchés croissants.
Notre gouvernement facilite cela en continuant à stimuler le développement des marchés grâce à un programme commercial vigoureux, en modernisant les instruments législatifs dont le secteur a besoin pour demeurer concurrentiel, en améliorant le cadre de réglementation en vue de renforcer la capacité du secteur à tirer parti des possibilités qu'offre le marché et en orientant nos priorités vers des investissements plus proactifs qui favorisent la transformation dans le cadre de Cultivons l'avenir 2.
Les producteurs continuent de nous demander de mettre fin au statu quo, ce que les ministres n'ont pas hésité à faire lorsqu'ils ont conclu en septembre dernier à Whitehorse le nouvel accord Cultivons l'avenir 2.
En délaissant l'approche réactive au profit d'investissements davantage proactifs dans l'innovation, la compétitivité et le développement des marchés, le nouvel accord Cultivons l'avenir 2 donnera aux producteurs les outils dont ils ont besoin pour soutenir la concurrence au pays et à l'étranger. Ces derniers disposeront aussi des outils nécessaires pour nourrir une population mondiale grandissante, qui recherche des produits alimentaires traditionnels et nouveaux issus de pratiques de production agricole durables.
À compter d'avril 2013, Cultivons l'avenir 2 investira plus de 3 milliards de dollars sur cinq ans, ce qui représente une augmentation de 50 p. 100 des investissements à frais partagés dans des initiatives stratégiques, notamment l'innovation, la compétitivité et le développement des marchés.
Les gouvernements continueront d'offrir une aide généreuse et soutenue pour établir une série complète et efficace de programmes de gestion des risques de l'entreprise afin de s'assurer que les producteurs sont protégés contre la volatilité importante des marchés et les catastrophes imprévues.
L'innovation reste un facteur déterminant de la compétitivité, chaque dollar qui y est investi rapportant 46 $. C'est pourquoi, dans l'ensemble du pays, les ministres de l'Agriculture ont convenu de mettre l'accent sur les recherches menées par l'industrie, en misant sur le succès remporté par les grappes scientifiques qui ont fourni des solutions axées sur la collaboration pour tout un éventail de secteurs. Nous voulons nous assurer que nous investissons dans des activités scientifiques utiles qui ne sont pas uniquement axées sur le volume.
Notre gouvernement est aussi heureux d'annoncer la création du Comité de l'innovation en agriculture, qui sera le premier du genre. Ce comité dynamique est composé d'innovateurs accomplis possédant tout un éventail d'expertises et de connaissances et représentant de nombreux secteurs agricoles de tout le Canada. Je suis d'ailleurs heureux de vous annoncer qu'il tiendra sa première réunion aujourd'hui à Toronto. Ce comité offrira une tribune supplémentaire pour informer les gouvernements sur les investissements qui produiront les résultats voulus et répondront aux besoins des producteurs et des transformateurs canadiens pour réussir dans une économie mondiale.
En mettant l'accent sur la recherche et l'innovation, nous veillons à ce que l'argent des contribuables produise des résultats pour les producteurs. De plus, l'intérêt renouvelé pour l'innovation nous différenciera de nos concurrents sur les marchés mondiaux. L'an dernier, les exportations canadiennes de produits agricoles et agroalimentaires, et de produits de la mer ont atteint un nouveau sommet de plus de 44 milliards de dollars. Nos agriculteurs tirent la majeure partie de leurs revenus des exportations, soit jusqu'à 85 p. 100 dans le cas du canola, par exemple.
Il va de soi que l'augmentation des exportations se traduit par un plus grand nombre d'emplois pour les Canadiens, par plus d'argent pour les producteurs et par une croissance stable et durable pour l'économie canadienne. Notre gouvernement continue de trouver de nouveaux moyens de générer des revenus dans tout le secteur en poursuivant la promotion des accords de libre-échange et d'investissement, et en déployant des efforts pour éliminer les mesures restrictives et les obstacles au commerce tout en encourageant l'adoption de pratiques commerciales fondées sur des principes scientifiques.
Autre facteur déterminant, les grandes missions commerciales avec l'industrie dans nos marchés agroalimentaires principaux et émergents du monde entier. Notre gouvernement s'est engagé dans le plan d'expansion commerciale le plus ambitieux de l'histoire du Canada. Entre autres victoires remportées l'an dernier, nous avons rétabli l'accès du boeuf au marché sud-coréen, soit un marché potentiel de 30 millions de dollars d'ici 2015, nous avons maintenu l'accès du canola au marché chinois, un marché d'une valeur moyenne de 1,6 milliard de dollars, et l'OMC nous a donné gain de cause dans le dossier de l'inscription du pays d'origine sur l'étiquette aux États-Unis, qui exerçait une discrimination injuste envers nos éleveurs.
Si les membres veulent plus d'exemples, je les invite à lire le rapport annuel sur l'accès aux marchés paru récemment et publié sur le site Web du ministère. Le gouvernement continue de collaborer étroitement avec les provinces, les territoires et l'industrie en vue d'ouvrir de nouveaux marchés d'exportation, tout en continuant à resserrer et à développer les relations commerciales existantes.
Dans le cadre de Cultivons l'avenir 2, nous donnerons au Secrétariat de l'accès au marché plus de moyens pour qu'il puisse intensifier ses efforts de mobilisation de l'industrie et promouvoir des normes internationales fondées sur des principes scientifiques. Nous continuerons évidemment de promouvoir les accords de libre-échange. Nous en avons d'ailleurs conclu neuf au cours des six dernières années et nous en avons d'autres en gestation.
Parmi les principaux, mentionnons, bien sûr, l'accord de libre-échange Canada-Union européenne, et le Partenariat transpacifique, qui nous ouvrirait les portes d'un marché de plus d'un demi-milliard de consommateurs, avec un PIB de près de 18 billions de dollars. Plusieurs de nos grands secteurs d'exportation vont en profiter, notamment le secteur porcin, qui exporte les deux tiers de sa production.
Pendant ce temps, nous continuons d'avoir une position commerciale équilibrée dont tirent parti tous les secteurs, y compris ceux visés par la gestion de l'offre. Cette approche a bien servi les intérêts de l'ensemble de l'économie et continuera de le faire.
Si nos producteurs et nos transformateurs d'aliments veulent conquérir ces nouveaux marchés, ils ont besoin d'un cadre législatif qui favorise l'innovation et la croissance dans le secteur agricole, tout en veillant à ce que la salubrité des aliments offerts aux consommateurs ne soit pas compromise.
Notre gouvernement met en oeuvre ce cadre au moyen de certains textes de loi, notamment la Loi sur la salubrité des aliments au Canada, qui, comme je l'ai dit au cours de la dernière réunion, renforce et modernise notre système de salubrité des aliments pour qu'il continue de fournir des aliments sains aux Canadiens, les modifications à la Loi sur les grains du Canada, qui moderniseront et simplifieront notre système de production des grains tout en préservant la qualité et la salubrité des produits et en éliminant les coûts excédentaires pour les producteurs. Il va sans dire que notre gouvernement veille toujours à ce que les producteurs et transformateurs d'aliments du Canada disposent des outils dont ils ont besoin pour stimuler la relance de l'économie et soutenir la concurrence sur le marché mondial.
Il va de soi que le nouveau budget de Cultivons l'avenir comprend des investissements proactifs dans la salubrité des aliments. En réalité, le budget que vous avez entre les mains comprend plus de 26 millions de dollars pour la salubrité des aliments aux termes de Cultivons l'avenir et de l'Initiative de lutte contre les maladies dans le secteur porcin.
L'ACIA a un budget approuvé de 315 millions de dollars pour les programmes de salubrité des aliments et nous annoncerons évidemment d'autres investissements à ce chapitre dans le budget supplémentaire des dépenses.
Et vous n'êtes pas sans savoir, monsieur le président, que dans le cadre du Plan d'action économique de 2012, notre gouvernement investit 51,2 millions de dollars pour l'ACIA, l'Agence de santé publique du Canada et Santé Canada en vue de renforcer le système de salubrité des aliments. Cette somme s'ajoute aux 100 millions de dollars sur cinq ans prévus dans le budget de 2011 pour moderniser les activités d'inspection de la salubrité des aliments.
Notre dossier d'investissement dans la salubrité des aliments est éloquent. Depuis que nous avons formé le gouvernement, le budget global de l'ACIA a augmenté de 20 p. 100. Nous veillons toujours à ce que l'ACIA ait la compétence, au moyen de notre régime de réglementation, et la capacité — sur le plan des ressources budgétaires et humaines — de protéger l'approvisionnement alimentaire des familles canadiennes.
En conclusion, monsieur le président, le gouvernement continuera de mettre en place un secteur agricole vigoureux au Canada en ouvrant et en développant des marchés dans le monde entier, en donnant à l'industrie les instruments législatifs dont elle a besoin pour soutenir la concurrence au XXIe siècle et en effectuant des investissements proactifs pour aider les agriculteurs et les transformateurs à offrir aux consommateurs les aliments salubres, novateurs et de grande qualité qu'ils exigent.
L'agriculture joue un rôle important dans la création d'emplois et la croissance économique au Canada. Avec l'aide soutenue de notre gouvernement, nous sommes convaincus que l'agriculture continuera d'assumer ce rôle.
Merci. Je serai maintenant heureux de répondre à vos questions.
Les changements à la CCB dictent le besoin de changements à la CCG, la Commission canadienne des grains. Dès que le guichet unique de la Commission canadienne du blé a été aboli, les agriculteurs n'étaient plus retenus en otage par tout le système au plan des coûts de transport du blé jusqu’à un bateau dans un port.
Nous avons maintenant des accords commerciaux. Si vous, en tant qu’agriculteur, livrez du blé — à plus de 9 $ le boisseau, tout le monde est ravi — au silo de votre choix et que vous remplissez ce silo, vous obtenez un grade, vous êtes payé et vous pouvez rentrer chez vous. Vous n’êtes plus retenu en otage pour l’entreposage, les frais de surestarie, les changements de grade, les changements de poids — tous les autres facteurs qui s’accumulaient et étaient cachés dans les comptes de mise en commun de la Commission canadienne du blé. Vous avez reçu votre argent et vous êtes rentré chez vous. Maintenant, il incombe à la compagnie de transport, à l’exploitant du silo, à la compagnie de chemin de fer, aux autorités portuaires et à la compagnie de navigation de conclure des accords commerciaux qui permettront de transporter rapidement le produit. Et c’est ce que nous observons.
Comme je l’ai indiqué dans ma déclaration, nous enregistrons une augmentation des volumes à Thunder Bay et à Halifax, des villes délaissées pendant des années parce que les expéditeurs choisissent l’itinéraire le plus avantageux pour obtenir des résultats positifs de leurs accords commerciaux. Nous ne sommes plus les otages de la CCB qui avait des règles très normatives sur la destination et la manutention des grains. Tout retard était, bien sûr, payé à partir des comptes de mise en commun, parce que vous étiez au bas de l’échelle.
Donc, grâce aux changements apportés à la CCB, nous n’avons plus besoin de faire l’inspection à l’arrivage entre la compagnie de transport, le silo et le port puisque vous ne contrôlez plus les grains; ils ne vous appartiennent plus, nous pouvons donc nous débarrasser de cette obligation d'inspection à l'arrivage. Des tierces parties peuvent l'effectuer maintenant. Si les compagnies de transport veulent faire un mélange pour avoir obtenir un grade différent, elles le peuvent en recourant aux services d'une tierce partie. En fin de compte, vous n’êtes plus un otage.
Les producteurs et le contribuable canadiens qui payaient pour ces services économisent environ 20 millions de dollars. Leur paiement ne sera plus exigé et c’est le principal changement.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais poursuivre. Je dirige en fait mes commentaires sur un sujet précis, et ce n’est pas sur la façon dont s’habille M. Allen.
Monsieur le président, lorsque l’opposition fait des commentaires irréfléchis et imprudents, cela porte atteinte à l’ensemble du système de salubrité des aliments. En fait, les points soulevés ne reflètent pas la réalité.
Je crois que nous avons eu une excellente discussion lorsque le ministre a comparu devant le comité. Nous avons posé des questions pertinentes et pointues au sujet du système de salubrité des aliments. Ce que nous avons entendu, et certainement ce que j’ai entendu, c’était qu’il y a en place un rigoureux processus en matière de salubrité des aliments et que l’article contenait de nombreuses inexactitudes. Nous avons eu un échange de 20 à 25 minutes entre divers députés de divers partis sur des éléments relatifs à la salubrité des aliments et à leur importance dans le système de transformation.
Monsieur le président, je rencontre des gens de l’industrie. Je sais que c’est également le cas de mes collègues autour de la table. Les gens du milieu sont inquiets que de tels commentaires irréfléchis ou imprudents minent l’engagement des transformateurs et des producteurs à l’égard de la salubrité des aliments et de la production d’aliments de qualité supérieure pour les Canadiens. De tels commentaires sapent leur excellent travail et leur engagement; de plus, ils ne reflètent pas la réalité. Ils ne servent qu’à réaliser des gains sur le plan politique.
Je suis député depuis un certain temps, et je comprends que l’opposition doit réaliser des gains politiques. J’en suis conscient, mais les députés de l’opposition devraient faire attention, monsieur le président, de ne pas porter atteinte à l’industrie et aux transformateurs et de ne pas saper la confiance que les Canadiens ont en un rigoureux système de salubrité des aliments. Voilà les réponses que nous avons entendues aujourd’hui aux nombreuses questions posées par divers députés de divers partis.
Voilà le commentaire que je voulais faire, monsieur le président. Je crois que c’est important. Je le fais en mon nom, mais je le fais également au nom des producteurs et des transformateurs d’aliments que j’ai rencontrés et avec lesquels j’ai discuté au cours des deux ou trois derniers mois. Ils m’ont précisément fait part de leur inquiétude à ce sujet.
Monsieur le président, j’aurais une question à poser à nos témoins sur la Loi sur la salubrité des aliments au Canada. Il s’agit d’une modernisation importante de notre régime de salubrité des aliments qui est de calibre mondial. Dans un rapport sur les pays de l’OCDE, on pouvait lire que le Canada est doté d’un système de salubrité des aliments exemplaire. Je crois que les Canadiens ont confiance en notre système, même s’il peut toujours être amélioré. Personne ne devrait rester les bras croisés à cet égard. Nous avons eu de bonnes discussions en comité.
Nous avons entendu de bons témoignages lors de notre examen de la Loi sur la salubrité des aliments au Canada. Étant donné que nous avons aujourd’hui des représentants de l’ACIA devant nous, j’aimerais qu’ils nous expliquent comment la Loi sur la salubrité des aliments au Canada aidera l’ACIA dans son travail et comment cette loi interagit avec l’industrie et en particulier l’industrie de la transformation des aliments.