:
Jerry, c'est bien. Bien, je vais vous appeler « M. » Dias...
Des voix: Oh, oh!
Le président: ... étant donné que nous sommes en comité et ainsi de suite.
Nous avons avec nous, à titre de simple citoyen, le professeur Arthur Lupia du département de sciences politiques de l'Université du Michigan. Il se joint à nous par vidéoconférence depuis Ann Arbour, au Michigan.
Je vous remercie d'avoir accepté de présenter au comité vos points de vue et vos connaissances sur la question. Nous l'apprécions beaucoup.
Représentant l'Association canadienne des individus retraités, l'ACIR, nous avons Mme Wanda Morris, chef des opérations et vice-présidente de la défense des droits, ainsi que M. Wade Poziomka, directeur des politiques et conseiller général de la défense des droits.
Ensuite, des Forces armées canadiennes, nous avons M. Gordon Dave Corbould, commandant de l'Unité interarmées de soutien du personnel, et M. Vihar Joshi, juge-avocat général adjoint, droit administratif.
Nous avons toute une brochette de témoins ce soir. Cela devrait être très intéressant; nous devrions en apprendre beaucoup de tout un chacun d'entre vous. Bien entendu, nous allons interagir pendant les questions et les réponses. Voici comment cela fonctionne: une fois que tous les témoins ont livré leur présentation, nous tiendrons une ronde de questions et chaque membre disposera de sept minutes pour s'entretenir avec les témoins. Malheureusement, une fois les sept minutes écoulées, nous devrons passer à la prochaine personne ayant le droit de poser une question. Cela ne vous empêche pas d'aborder plus tard une question ayant été soulevée lorsque vous aurez la parole si vous n'aviez pas eu le temps d'y répondre.
Donc, sans plus tarder, nous allons commencer avec M. Bruce Fitch. Vous disposez de 10 minutes.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je m'appelle Bruce Fitch et je suis le chef intérimaire du Parti progressiste-conservateur du Nouveau-Brunswick. Je suis très heureux d'être présent ici ce soir et de participer à cette rencontre.
[Traduction]
J'apprécie cette occasion de présenter mes remarques au Comité spécial sur la réforme électorale.
Tout comme lorsque vous lisez un bon livre, vous aimeriez parfois vous rendre directement à la dernière page pour connaître l'issue du récit. Je vais donc éliminer le suspense et les surprises et déclarer d'emblée que je m'exprime en faveur du statu quo. Mais, si dans les faits, le Comité et le Parlement décident d'apporter des modifications considérables au mode électoral selon lequel les Canadiens élisent leur député fédéral, je soutiens qu'un référendum doit être tenu, car la démocratie appartient au peuple. La démocratie n'est pas une possession des politiciens.
Ma position en ces matières s'explique par une longue histoire de travail avec et pour la population du Nouveau-Brunswick dans ma petite circonscription, ma circonscription de Riverview. J'y ai été élu à quatre reprises comme membre de l'Assemblée législative. Avant cela, j'ai été maire pendant deux mandats et conseiller municipal pendant trois mandats auparavant.
Au Nouveau-Brunswick, notre système électoral est très semblable au système national, c'est-à-dire au système uninominal à un tour. J'ai connu de nombreuses variations pendant ma vie, dont les circonscriptions plurinominales, mais à part l'occasionnelle modification des limites de circonscription ou une variation du nombre de députés, le système en place est stable depuis maintenant 40 ans, et les gens semblent majoritairement satisfaits de ce système.
C'est un important point à soulever, car, au cours des 40 dernières années au Nouveau-Brunswick, nous avons observé des résultats très intéressants où l'expression démocratique, en termes du pourcentage de voix exprimées pour les partis, s'est traduite de façon disproportionnée en répartitions de sièges très différentes.
Voici quelques exemples qui illustrent mon point. En 1987, les libéraux sous McKenna ont remporté 60 % des voix, mais 100 % des sièges à l'Assemblée législative. En 2006, les libéraux sous Graham ont obtenu moins de votes au total que le premier ministre Bernard Lord, mais ont néanmoins réussi à former un gouvernement majoritaire. Plus récemment, en 2014, le Parti vert a fait élire un premier député à la législature du Nouveau-Brunswick après avoir obtenu 25 000 votes à l'échelle provinciale, tandis que le Nouveau Parti démocratique n'a décroché aucun siège malgré ses 50 000 votes à l'échelle provinciale.
Malgré toutes ces variantes, personne ne se plaint du système électoral au Nouveau-Brunswick; il n'y a aucune manifestation de masse devant l'Assemblée législative et personne ne conteste la légitimité de notre gouvernement. Sur le plan personnel, je sais, selon mon expérience de porte-à-porte au fil des campagnes électorales et de mes 27 ans comme élu, que personne ne se préoccupe de cette question, à quelques exceptions près. Les gens se préoccupent d'économie, d'emploi, de santé, d'éducation et de soins aux aînés.
Vous avez demandé aux témoins ici devant le comité d'examiner sept questions avant leur présentation, et je les résumerais comme suit: pourquoi pensez-vous qu'un changement serait utile ou ne le serait pas?
Bien qu'il soit toujours possible d'améliorer un système, le fait est que les citoyens que je représente sont satisfaits du système en place, même s'il n'est pas parfait. Ils l'apprécient parce qu'il est simple à comprendre, parce qu'il est accessible et parce qu'ils ne sont même pas obligés de voter s'ils jugent que tous les choix devant eux sont compétents et décents. Il va toutefois sans dire que nous, politiciens, encourageons toujours les gens à voter. C'est donc pour cette raison que je ne serais pas favorable à un système de vote obligatoire. Voter ou s'abstenir de voter, c'est une liberté de choix que les gens exercent.
Ils pensent ainsi parce qu'ils connaissent leur député fédéral ou provincial et savent qu'ils sont représentés par cette personne. Au fil du temps, ils ont remarqué que les élections sont devenues plus inclusives, plus représentatives des femmes, des communautés minoritaires et de la diversité. C'est ce que les gens apprécient.
En général, ils trouvent que les résultats du système actuel sont justes parce que tous les partis, tous les candidats ont la même chance de réussir. Dans une forte similitude avec la vie en général, les résultats ne sont pas toujours parfaits et sont parfois un peu différents de ce qu'on attendait, mais il y a une assise et elle repose sur l'égalité des chances.
Finalement, je travaille pour ces mêmes gens qui sont relativement satisfaits du système actuel. Il serait sans doute plus qu'un peu hypocrite d'essayer d'imaginer des raisons nombreuses et diverses de changer la manière dont mes collègues et moi sommes embauchés tous les quatre ans et de faire cela sans l'approbation des gens qui nous embauchent — fondamentalement, ils sont les patrons des représentants élus.
Concernant spécifiquement ce comité et ses délibérations, veuillez maintenir en place le scrutin majoritaire uninominal à un tour. Les gens du Nouveau-Brunswick l'aiment. Si le gouvernement décide de procéder à d'importants changements parce que c'est populaire, ce sera une promesse électorale mal venue, quelque chose qui est fait pour nous distraire des autres problèmes; alors, quel que soit le nouveau système proposé, il devra être ratifié dans un référendum clair et concis.
Nous avons commandé un sondage il n'y a pas si longtemps au Nouveau-Brunswick, quand j'étais leader de l'opposition, vu que le gouvernement provincial songeait lui aussi à apporter certains changements au système électoral. Il était intéressant de voir que 77 % des répondants avaient dit que les Néo-Brunswickois devraient d'abord être consultés, puis tenir un référendum avant de procéder à quelque changement au système que ce soit. Certes, ce n'était qu'une question posée dans un sondage, mais nous avions obtenu 77 %, ce qui est une très nette majorité. Et je ne crois pas que cette majorité devrait être ignorée. Ces résultats concordent parfaitement avec ceux d'autres sondages nationaux qui ont été menés ces six derniers mois. Certes, je ne suis pas le seul Néo-Brunswickois ici; l'un de vos membres, mon ami Matt, qui est ici aujourd'hui, est de Fredericton.
Finalement, vous voulez peut-être aussi savoir ce que nous pensons du vote en ligne. Je crois que, en général, à chaque cycle électoral, il y a toujours des améliorations administratives, notamment pour l'accessibilité aux bureaux de vote, mais l'accessibilité et la facilité à voter ne peuvent pas l'emporter sur la confiance dans le système lui-même. Lors des dernières élections provinciales, un nouveau système administratif impliquant des machines de compilation électronique des votes ont été mises en service dans toute la province du Nouveau-Brunswick. Cela, bien sûr, devait permettre de faire connaître les résultats instantanément, sans attendre, dès la fermeture des bureaux de scrutin. Il nous a été dit que, dans moins de 15 minutes, nous aurions les résultats. Or, comme par hasard, un pépin s'est produit le soir de l'élection et nous n'avons eu les résultats que le lendemain.
Les recomptages ultérieurs prouvèrent que les machines étaient fiables. La perception des électeurs fut toutefois qu'il n'était pas possible de se fier à cette nouvelle technologie pour obtenir des résultats immédiats. Avant que les gens ne se précipitent pour voter en ligne, surtout à grande échelle, il faudrait, à titre préventif, s'assurer que cela fonctionne, c'est-à-dire que cela fonctionne mieux que certaines prestations auxquelles nous avons eu droit dans le passé.
Dans l'ensemble, monsieur le président, je ne crois pas que ce soit une bonne chose de vouloir sans cesse réaménager notre système électoral, le modifier pour tirer profit des avantages de la technologie ou améliorer le service et l'accessibilité. Mais lorsque des changements importants sont proposés, comme la manière fondamentale dans laquelle les scrutins sont organisés et les bulletins de vote sont comptés, cela exige l'approbation de la population.
Vous allez trouver, je crois, que, dans le passé, de nombreux référendums et plébiscites ont prouvé que, malgré ses lacunes, les gens considèrent le scrutin majoritaire uninominal à un tour comme légitime, facile à comprendre et fiable. Ils vont vouloir que nous nous en tenions à ce qui a bien servi leur pays pendant plus de 150 ans. Comme je l'ai dit, la démocratie appartient à la population, non aux politiciens. C'est pour cette raison qu'il faudrait demander aux gens s'ils souhaitent changer la manière dont ils embauchent leurs politiciens.
Je vous remercie.
Si vous écoutez nos membres, si vous écoutez les Canadiens, la raison des si faibles taux de participation que nous avons enregistrés au cours de bon nombre des dernières élections est que les gens croient que leur vote ne compte pas, qu'il ne signifie rien. Ce que j'aime, c'est que lorsqu'on examine les deux dernières élections fédérales, je constate que nous avons eu des gouvernements majoritaires avec 39,5 % et 39,6 % des votes. Plus de 60 % des Canadiens n'ont voté ni pour l'un ni pour l'autre parti au pouvoir.
Alors, je suis fasciné lorsque j'entends des remarques au sujet de la démocratie et des référendums. Nous savons que, au cours de la dernière décennie, aucun référendum n'a été tenu. Il y a eu le projet de loi , le projet de loi , le projet de loi , le projet de loi , mais pas un seul référendum. Je répondrais à ceux qui crient pour obtenir un référendum que nous devons jeter un coup d'oeil à leur histoire.
Et je dirais que, le 19 octobre, il y a eu un référendum et que c'était un référendum pour le changement. Un enjeu était clairement l'élimination du système de vote majoritaire uninominal à un tour. Au nom des 310 000 membres d'Unifor, je suis ici pour souligner l'importance de procéder à la réforme du système électoral à temps pour la prochaine élection. Je vais aller droit au vif du sujet de la discussion parce qu'il nous semble à nous, les syndiqués d'Unifor, que ce processus arrive rapidement à un moment de vérité.
Selon des observations faites par le premier ministre, mais également par le ministre Monsef, un large soutien au changement est un préalable pour changer le système. Le directeur général des élections a dit que nous avions besoin d'un consensus aussi vaste que possible. Alors, permettez-moi d'être très direct avec vous tous: il existe un vaste soutien au réaménagement du système électoral. Dans le plus récent sondage Ekos, il y a à peine une semaine, 60 % veulent que le gouvernement remplisse sa promesse électorale que la récente élection fédérale soit la dernière fois où le vote majoritaire uninominal à un tour aura été utilisé.
Il est vrai que le soutien aux diverses options est moins décisif, mais il n'en reste pas moins clair que le changement est largement soutenu: la représentation proportionnelle (RP) l'est à 46 %; le soutien au système actuel, 29 %; le vote préférentiel, 26 %. En d'autres mots, il y a une solution de rechange claire au système actuel: la représentation proportionnelle.
Nos membres et la plupart des Canadiens croient qu'ils ont voté pour le changement. Ils ont voté pour le principe du changement et s'attendent à ce que vous traduisiez cette décision dans les faits par des réformes spécifiques qui seront compréhensibles et qui pourront être expliquées aux membres de toutes les communautés.
Ce comité a la capacité, le mandat et la connaissance des systèmes électoraux nécessaires pour faire en sorte qu'une position majoritaire se dégage concernant le choix de l'un d'entre eux, et lorsque ce sera fait, soyez assurés que la grande majorité des Canadiens vous soutiendra. Au mois d'août, notre congrès national a affirmé que l'on devait s'atteler à la réforme électorale. Nos membres ont unanimement endossé la proposition de représentation proportionnelle pour le Canada. Nous ne sommes pas entrés dans le détail du type particulier de représentation proportionnelle à privilégier; nous croyons que cela est votre travail à vous. Nous soutenons le principe de la proportionnalité pour garantir que chaque vote compte et pour rendre les fausses majorités impossibles. Nous voulons que le nombre de raisons de pratiquer un vote stratégique diminue et qu'il nous soit donné une possibilité accrue de voter pour un avenir d'espoir et de progrès.
Je ne vous cache pas que notre organisation et celle à laquelle j'appartenais auparavant, les Travailleurs canadiens de l'automobile, ont beaucoup parlé de vote stratégique, mais qu'est-ce réellement que le vote stratégique? Nous avons pratiqué le vote stratégique parce que nous voulions barrer la route à un certain parti. Il ne s'agissait donc pas de voter pour le parti de notre choix, mais de nous assurer qu'un certain parti ne soit pas élu ou ait une majorité de moins de 40 %.
Nous voulons que les votes stratégiques aient moins lieu d'être. Nous voulons que les jeunes, et tous ceux qui se sont sentis des laissés-pour-compte de la politique, s'engagent et participent au processus démocratique. À notre avis, lorsque les Canadiens pensent à la réforme électorale, ils veulent un réaménagement du système pour que tous les votes influent sur la composition de la Chambre, et non une situation comme celle de l'élection de 2015 où on estime que quelque neuf millions de votes ne se sont traduits par aucune représentation réelle à la Chambre.
Je voudrais dire quelques mots également sur l'idée qui a été émise et selon laquelle des réformes plus modestes ne requièrent pas un consensus aussi vaste. Je ne crois pas qu'il y ait vraiment beaucoup de perspicacité dans une telle affirmation.
D'abord, le soutien pour le système actuel est pratiquement limité au noyau dur des supporters du précédent gouvernement. Le soutien au scrutin préférentiel, ce que je présume être ce que l'on sous-entend par « réformes plus modestes », est encore moins fort. Il n'y a pas de soutien plus marqué pour une réforme à petite échelle. Franchement, il n'y a personne à Unifor qui ait jamais parlé en faveur d'un scrutin par rang comme le choix de réforme de prédilection. Alors, je vous prie de ne pas vous aventurer dans cette voie. La manière pour que cela se fasse est que la majorité d'entre vous se mette d'accord sur les principes qui traduisent les opinions et les valeurs des Canadiens, puis que vous proposiez un système électoral qui incarne au mieux ces principes.
À notre avis, le fond du problème est que les Canadiens veulent un système différent qui élimine les fausses majorités. Nous avons trop vu que ces fausses majorités produisent des gouvernements extrémistes qui, avec leur penchant idéologique, font plus de mal que de bien — je prouverai cela pour les 10 dernières années n'importe quand. Les Canadiens veulent moins de politique partisane et plus de coopération pour la mise en oeuvre de bonnes politiques. Cela veut dire que nous devons tous être impatients de connaître un type de gouvernement différent en sachant qu'il est beaucoup moins probable qu'un parti exercera à l'avenir une domination comme cela s'est vu dans le passé, mais que le gouvernement n'en sera pas moins stable. À notre avis, nous aurons des gouvernements stables et le prochain ne devra pas passer la première année de son mandat à réparer les pots cassés du gouvernement extrémiste qui l'a précédé. Nous continuerons d'avoir des partis ayant des orientations politiques distinctes. Nous aurons besoin de plus, et non pas de moins, de leadership politique, et c'est ce leadership politique dont nous avons besoin et que nous attendons maintenant.
Si la majorité en faveur de la réforme électorale laisse passer cette occasion, il coulera beaucoup d'eau sous les ponts avant que de semblables conditions soient de nouveau réunies. Les membres d'Unifor sont prêts pour un changement maintenant, et nous espérons que vous ferez advenir ce changement qui assurera la mise en place d'un nouveau système de vote proportionnel à temps pour la prochaine élection.
Je vous remercie.
:
Bonjour. Merci de m'accueillir. Je suis désolé de ne pas pouvoir être physiquement présent avec vous aujourd'hui. Je suis à Washington en ce moment.
On m'a demandé de vous entretenir sur ce que les gens connaissent des référendums et sur certaines implications sur le plan des stratégies et des résultats. Partout dans le monde, des démocraties ont recours à des référendums pour légitimer et confirmer diverses propositions législatives et constitutionnelles. C'est similaire à ce que le type du Nouveau-Brunswick affirmait par rapport à la recherche de légitimité.
C'est le principe de départ. Pour des gens comme nous, qui connaissent bien les référendums, et des gens comme vous, qui ont eu à rédiger des questions référendaires et à réfléchir sur toutes sortes d'options référendaires et sur le langage à préconiser pour une question référendaire, d'une telle perspective, un référendum est un outil très complexe. Pourtant, lorsque la même question est présentée aux électeurs, ces derniers la perçoivent nécessairement différemment, parce que nous ne leur demandons pas de réécrire la proposition. Au moment où ils sont appelés à se prononcer, la question se répond simplement par « oui » ou « non ». Sans surprise, ils n'ont donc pas la même perception des référendums que nous.
Ce que j'aimerais faire, c'est passer en revue quelques faits de base que les gens connaissent des référendums. Il y a la question à savoir si les citoyens ont les compétences nécessaires pour prendre une telle décision. Je vais donc vous présenter un argument pour et un argument contre.
L'argument contre est qu'un référendum porte habituellement sur un sujet complexe auquel les électeurs ne portent peu ou aucune attention. De plus, dans les sondages portant sur les référendums visant à interroger les gens sur des questions en apparence simples sur le contenu, il arrive souvent que les électeurs répondent incorrectement. De cette perspective, on pourrait conclure qu'ils n'ont pas les compétences requises pour participer à un référendum.
Cependant, il y a aussi l'argument qu'ils ont les compétences nécessaires pour s'exprimer. Je vais commencer par définir ce que j'entends par « compétences ». Pour moi, un électeur compétent est un électeur qui vote selon les faits et les valeurs qui lui sont importants. Ces valeurs peuvent porter sur la vie qu'ils souhaitent pour leur famille, leur communauté ou leur pays. Et les gens peuvent voter différemment selon la situation. Par compétence, j'entends le choix qu'une personne ferait si elle en savait beaucoup sur la question référendaire. Ce n'est habituellement pas le cas, alors la question demeure entière: les électeurs peuvent-ils néanmoins voter de façon compétente? Dans bien des cas, la réponse à cette question est affirmative. Pourquoi? Encore une fois parce qu'ils ont deux choix: « oui » ou « non ». Dans le cas d'un électeur tirant à pile ou face, il obtiendrait la « bonne réponse » 50 % du temps.
Il existe un certain nombre de situations où les électeurs peuvent faire mieux que cela. Dans de telles situations, ils recherchent de simples indices dans leur environnement. Dans le cas d'un référendum, ces indices prennent souvent la forme d'appuis de groupes d'intérêt ou de partis politiques. Supposons que vous êtes devant une entité ou personne bien connue dont l'histoire politique est documentée. Vous connaissez ses prises de position et elle vous affirme qu'elle est pour ou contre un changement. Les gens saisissent. Ils tentent de se faire une tête en se demandant ce qu'ils feraient s'ils en connaissaient autant que cette entité ou personne. Si des personnes bien informées partagent leurs valeurs, ils se fieront aux opinions de ces personnes pour décider comment ils voteraient s'ils en savaient plus sur la question.
C'est controversé parce que vous pensez peut-être que les électeurs devraient néanmoins avoir les connaissances nécessaires. Cependant, dans le rapport que j'ai envoyé, vous pourrez lire de nombreux cas où des gens prennent des décisions compliquées sur la base de simples indices qu'ils perçoivent dans leur environnement. Dans mon rapport, j'invoque l'exemple de la conduite automobile. Pensez à une intersection achalandée dans une ville en pleine heure de pointe. Il y a peut-être quatre voies de circulation dans chaque direction et entre 150 et 200 voitures à l'intersection à tout moment donné. Sur le plan de l'ingénierie, le défi consiste à assurer le passage sécuritaire de tout le monde dans un délai relativement bref de 90 secondes.
Il est très complexe de résoudre ce problème d'une perspective d'ingénieur, car il faut tenir compte du potentiel de chaque voiture en termes de vitesse et d'accélération. Il faut connaître quelque chose sur l'intention de chaque conducteur et tenter de comprendre ce que chaque conducteur pense des autres conducteurs. C'est un problème très complexe et pourtant c'est un problème que nous résolvons quotidiennement avec un taux de succès de près de 100 %. Il nous suffit de nous fier aux indices dans l'environnement pour prendre les bonnes décisions. Nous regardons si le feu devant nous est rouge, jaune ou vert et nous regardons la voiture qui nous précède. C'est une simple règle que nous suivons pour prendre la décision d'appuyer sur le frein ou l'accélérateur.
En politique, les appuis donnés par les partis politiques et les groupes d'intérêt jouent en quelque sorte le rôle de feux de circulation. Si vous savez que votre intérêt correspond à celui d'un groupe en particulier ou d'une personne en particulier, vous allez être réceptif au message suivant: « J'ai examiné la proposition, j'ai examiné la question référendaire et, pour des gens ayant nos valeurs, c'est une bonne chose. » Nous avons démontré que ce qui se produit le plus souvent est que les gens votent alors de la même façon qu'ils auraient voté s'ils en avaient su plus.
Bien entendu, il y a un côté négatif à cela. Si vous êtes un électeur et si vos valeurs ne correspondent pas à celles des personnes qui prennent la parole et expriment leur point de vue, vous risquez de vous perdre. Vous pouvez aussi faire l'objet de manipulation. Quelqu'un pourrait se présenter comme partageant vos valeurs, alors que ce n'est pas le cas dans les faits. C'est souvent ce qui arrive avec le matériel envoyé par la poste. Une personne qui dirige un groupe d'intérêt ne se lèverait pas en public pour mentir sur sa position, mais quelqu'un pourrait très bien envoyer un feuillet affirmant que les libéraux au pays ont un point de vue en particulier, alors que ce n'est pas vrai.
En résumé, la plupart des gens n'obtiennent aucune information détaillée sur les référendums. Ils regardent plutôt du côté des groupes d'intérêt ou recherchent de simples indices pour comprendre comment des gens qui partagent leurs valeurs sont susceptibles de voter.
Un autre point que j'aimerais aborder est celui-ci: si vous cherchez à savoir si les gens prendront le temps de lire les détails d'un référendum, la plupart ne le prendront pas. C'est parce que, si le référendum est tenu en ligne, il y a de la concurrence prenant la forme de matchs de hockey, de Pokémon GO et de vidéos de chats, qui plaisent à de nombreuses personnes. Peu importe le pays, très peu de personnes mettront de telles choses de côté pour lire un texte législatif. Internet permet à certaines personnes de mieux se renseigner, mieux que jamais auparavant sur de tels enjeux. Mais la plupart des citoyens sont absorbés par leur vie quotidienne. Alors que certains regardent le hockey, d'autres dépensent leur énergie pendant toute la journée pour nourrir leur famille, s'occuper de parents âgés ou contribuer à leur communauté. Ils n'ont pas de temps à investir dans des débats législatifs. C'est d'ailleurs pourquoi ils sont à la recherche d'indices pour leur simplifier la tâche lorsqu'ils sont appelés à se prononcer dans le cadre d'un référendum.
Un autre point concerne comment les gens changent d'idée lorsqu'ils obtiennent cette information. Dans le cas du Brexit, les gens avaient l'impression qu'il y avait un argument intellectuel sur la libéralisation du commerce qui ne faisait pas partie de la campagne. Il faut se demander pourquoi. Une des réponses possibles est que les électeurs ne considèrent pas un référendum comme un débat intellectuel. Pour eux, la question est assez simple: ai-je intérêt à voter oui ou à voter non? Ce sont les deux seuls choix qui s'offrent à eux. Vous pourriez affirmer que, dans le cas du Brexit, les gens auraient dû penser à mille et un aspects compliqués, mais ces aspects ne figuraient pas au radar législatif. Le choix devant eux était très simple, et la seule chose qu'ils pouvaient faire dans la situation était de décider quelle option, oui ou non, serait la meilleure pour eux. C'est la seule action qu'ils pouvaient prendre. Pour d'autres raisons, ils auraient peut-être voulu en savoir plus, mais c'était suffisant aux fins d'exercer leur droit de vote de façon compétente.
Mon dernier point concerne les campagnes. Dans une campagne référendaire, le camp du « non » jouit d'un énorme avantage, nonobstant la question législative devant être tranchée. C'est vrai partout dans le monde, et vous vous demandez peut-être pourquoi. C'est parce que, dans le cas d'une campagne du « non », vous contestez un changement et les gens ne savent pas de quoi la vie aura l'air si ce changement est adopté. Dans le cadre d'une campagne type du non, vous imaginez le pire des scénarios et en faites le point central de votre campagne.
Dans le cas d'une campagne du « oui », vous devez décrire ce nouveau monde que vous proposez et convaincre les gens que leur vie sera meilleure même si certains scénarios effraient. J'ai une donnée statistique que j'invoque pour le démontrer. En Californie, où il existe une industrie professionnelle des référendums, les gens sont soucieux de leur bilan de victoires et d'échecs. La plupart des gens se tiendront loin d'une campagne du oui à moins de 70 % d'opinion favorable un an avant le jour du vote. C'est parce que les gens reconnaissent qu'il est plus facile de mener une campagne du non. Tout le monde prétend que les appuis pour le camp du oui baisseront au fil du temps, la question restant à savoir si les appuis seront supérieurs ou inférieurs à 50 % le jour du vote. Il est très rare que les appuis pour le oui augmentent au cours d'une campagne. Cela arrive, mais c'est très rare.
Pour résumer, dans bien des cas, si les électeurs se fient aux appuis de groupes d'intérêt, ils sont en mesure de faire les mêmes choix qu'ils auraient faits s'ils en avaient su plus. En règle générale, cependant, ils se font souvent dire que le changement fait peur. En cas de confusion, vous observez un appui plus élevé pour le statu quo que ce à quoi vous vous attendiez peut-être.
Avant de nous présenter ici aujourd'hui, nous avons sondé l'opinion de nos membres et avons reçu 6 209 réponses. Ce sondage nous a révélé que 98,7 % de nos membres ont voté à la dernière élection fédérale. Parmi ceux-ci, 81 % croient que cette réforme électorale est une question importante, 90 % d'entre eux ont une idée de ce qu'est la réforme électorale, et 36 % sont très bien renseignés sur le sujet.
Parmi les membres de l'Association canadienne des individus retraités qui croient que la réforme électorale est une question importante, plus de 58 % croient qu'il est temps de changer le système uninominal à un tour. J'aimerais partager avec vous certains commentaires de nos membres, en commençant par quelques réponses négatives. « Ne touchez pas à un système qui fonctionne depuis 149 ans, mieux vaut un danger qu'on connaît »; « Le résultat des systèmes de l'Italie et d'Israël est inquiétant avec des partis marginaux qui disposent d'un vaste pouvoir »; et « Avec une représentation proportionnelle, rien ne peut avancer parce que les partis minoritaires peuvent bloquer toutes les initiatives. ».
Bien entendu, nous avons aussi reçu des commentaires positifs de certains de nos membres, par exemple: « Le Canada doit réformer le processus électoral pour le rendre plus démocratique et représentatif pour le peuple »; « Le système actuel doit changer. Un parti peut obtenir moins de 40 % du vote, avoir un gouvernement majoritaire, et apporter des changements importants même si la majorité des Canadiens s'y opposent. C'est une vraie blague. Je ne suis pas fier d'être Canadien »; et « Nous avons souffert trop longtemps d'une représentation inadéquate à cause d'un système qui a été mis au point il y a 149 ans. Nous sommes en 2016; il est temps de le rafraîchir pour qu'il tienne compte de chaque vote. »
Parmi les membres qui ont opté pour une réforme du système électoral, le choix d'un autre mode de scrutin est divisé presqu'à égalité, avec une petite majorité qui préfère la représentation proportionnelle plutôt qu'un mode de scrutin préférentiel.
Les documents que nous avons reçus de ce comité et examinés avant de venir ici aujourd'hui, nous indiquent qu'il y a quatre caractéristiques à observer: le bulletin de vote, le nombre de candidats par circonscription, la procédure pour déterminer les vainqueurs, et le seuil déterminant les vainqueurs.
En ce qui concerne la manière de procéder, l'Association canadienne des individus retraités encourage aussi ce comité à déterminer si on ne devrait pas éliminer les obstacles qui nuisent à la participation électorale, les seuils de vote à atteindre par les partis politiques et, si c'est le cas, quelle doit être leur importance. Par exemple, certains membres ont indiqué qu'il devrait y avoir un seuil minimal de 5 ou 10 % pour qu'un parti puisse remporter des sièges dans un système proportionnel. D'autres ont indiqué que d'éliminer le système uninominal majoritaire à un tour permettrait aux partis d'obtenir plus d'appui par rapport à ce qu'ils ont actuellement. La majorité de nos membres, environ 65 %, appuient un système à trois ou quatre partis maximum.
Pour ce qui est de l'idée de tenir un référendum, nos membres sont partagés presqu'à égalité; 53 % d'entre eux sont d'accord. Plusieurs membres nous ont dit que la population doit être informée si un référendum a lieu. D'ailleurs, je vous fais maintenant part de quelques commentaires qui résument bien ce sentiment. « L'idée d'un référendum fait peur. Il faut en discuter beaucoup et bien informer la population », ou « Je crois que trop de citoyens ne comprendront pas la complexité de ce dossier et se sentiront à l'aise avec le statu quo comme résultat. ».
Plusieurs de nos membres ont aussi dit qu'ils préféraient une période d'essai plutôt qu'un référendum. Voici quelques commentaires à cet effet: « Tout changement au système électoral devrait être fait à titre d'essai. Une ou deux élections donneraient une bonne indication de l'effet du changement en question. Cela veut dire que notre Parlement peut examiner au bout de huit à dix ans les résultats d'un changement et les modifier par la suite, ou trouver une forme de sélection plus acceptable du parti qui dirigera notre pays », et « Le gouvernement doit tout faire pour faire en sorte que l'électorat comprenne clairement sur quoi il vote. S'il y a un référendum, je proposerais qu'il y ait une période d'essai de deux ou trois élections, suivie d'un vote pour conserver ou rejeter le système. » Je crois que cela dénote une crainte de certains de nos membres pour toute alternative au statu quo. Plusieurs de nos membres aimeraient qu'il soit possible de destituer un politicien élu.
Pour ce qui est des questions concernant les aînés et les personnes handicapées, la question de la diversité des modes de scrutin est la plus importante pour nos membres aînés, et les besoins liés à un handicap doivent être pris en considération dans la réforme électorale. À cet égard, l'Association canadienne des individus retraités propose trois actions en lien avec nos membres. On devrait examiner les modes de scrutin en ligne et par téléphone et d'autres modes de scrutin pour que les aînés qui ont des problèmes de mobilité puissent voter. Mais nous sommes conscients que des soignants et des membres de la famille peuvent manipuler les votes en leur faveur. Les bureaux de campagne électorale, les débats et les assemblées publiques devraient tous être physiquement accessibles, et les documents de campagne électorale devraient être rédigés en gros caractères et dans un langage clair.
Voilà mes observations. Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion d'être ici aujourd'hui.
:
Monsieur le président, membres du comité, merci beaucoup de me donner l'occasion de vous parler aujourd'hui de l'expérience des électeurs des Forces canadiennes lors des élections fédérales. Je suis accompagné du juge-avocat général adjoint du cabinet, le colonel Vihar Joshi.
Une partie de la mission du commandement du personnel militaire pour lequel je travaille présentement consiste à appuyer le personnel des forces armées dans plusieurs domaines d'activités. Le lieutenant-général Whitecross, à la tête de ce commandement, m'a demandé récemment d'appuyer l'étude des propositions de modification de la Loi électorale du Canada. C'est pour cela que je suis ici aujourd'hui.
En plus de ses fonctions de juge-avocat général adjoint, le colonel Joshi a été nommé agent coordonnateur du ministre de la Défense nationale aux fins du paragraphe 199(1) de la Loi électorale du Canada. À ce titre, il doit collaborer avec le directeur général des élections pendant et entre les élections pour établir les règles électorales spéciales qui s'appliquent aux électeurs des Forces canadiennes. Nous répondrons plus aux questions en équipe, si cela est possible.
J'aimerais d'abord souligner quelques points sur le scrutin des électeurs des Forces canadiennes. La Loi électorale du Canada accorde un statut particulier aux membres de la force régulière et de la force de réserve à l'instruction ou en service à temps plein ou qui est en service actif. Ce statut n'est pas nouveau. En effet, en 1917, le Parlement a adopté des dispositions particulières pour permettre aux membres mobilisés durant la Première Guerre mondiale d'exercer leur droit de vote. D'autres dispositions qui vont dans le même sens ont été apportées à la législation électorale à ce jour. Elles figurent dans la section 2 de la partie 11 de la Loi électorale du Canada.
Si ce n'était pas de ces dispositions, les membres des Forces canadiennes actifs au pays ou ailleurs dans le monde dans divers types d'opérations et d'exercices pourraient avoir de la difficulté à exercer leur droit de vote comme le font traditionnellement les autres Canadiens.
[Français]
Dans une société démocratique comme la nôtre, les Forces armées, tout comme la fonction publique, se doivent de demeurer politiquement neutres. Cette règle s'applique tout autant à l'institution qu'à ses membres. Par exemple, le Code de valeurs et d'éthique du ministère de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes exige des militaires et des fonctionnaires qu'ils « préservent le régime canadien de démocratie parlementaire et ses institutions », notamment en exerçant leurs fonctions conformément aux lois, aux politiques et aux directives d'une façon non partisane et objective.
D'une manière plus spécifique, les ordonnances et règlements royaux applicables aux Forces canadiennes interdisent aux membres de la Force régulière de prendre une part active aux affaires d'une organisation ou d'un parti politique, de faire un discours politique aux électeurs ou de se porter candidats aux élections du Parlement du Canada ou d'une assemblée législative provinciale.
Compte tenu de ces limites imposées aux membres des Forces armées canadiennes quant à l'exercice de leurs droits démocratiques, l'exercice par les militaires de leur droit de vote constitue l'un des principaux moyens d'expression de leurs opinions politiques. Restreindre leurs opportunités d'exercer leur droit de vote équivaudrait à les priver de leur voix.
[Traduction]
Lors de la 42e élection générale, 64 049 membres des Forces armées canadiennes étaient inscrits sur les listes électorales. De ce nombre, 29 247 électeurs ont exercé leur droit de vote en utilisant les règles électorales spéciales prévues dans la Loi électorale du Canada. Les votes ont été recueillis par les scrutateurs dans l'un des 186 bureaux de scrutin aménagés dans divers établissements de défense partout au Canada et à l'étranger dans près de 80 pays, et à bord des navires canadiens de Sa Majesté.
Ces votes représentent un taux de participation d'environ 45 %, mais ce pourcentage ne comprend pas les votes des membres qui résident à l'adresse indiquée dans la déclaration de résidence habituelle, qui ont décidé d'exercer leur droit de vote à un bureau de scrutin civil le jour du scrutin.
[Français]
L'administration du vote des électeurs militaires est fondée sur la collaboration entre, d'une part, le directeur général des élections et son personnel et, d'autre part, les militaires désignés par le ministre de la Défense nationale aux postes d'agents coordonnateurs et d'agents de liaison, ainsi que les commandants des unités des Forces armées canadiennes et les scrutateurs nommés par ceux-ci. Les règles électorales spéciales qui dictent la nature de cette collaboration n'ont pas subi de révisions majeures depuis 1993.
Le Président de la Chambre des communes a récemment reçu le rapport intitulé “Un régime électoral pour le 21e siècle : Recommandations du directeur général des élections du Canada à la suite de la 42 e élection générale”.
Certaines recommandations contenues dans ce document visent justement le vote des électeurs des Forces armées canadiennes. Nous savons que son étude a été confiée au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Il va de soi que nous fournirons, sur demande, notre soutien au Parlement et au gouvernement en ce qui a trait à l'étude des recommandations qu'il contient ayant trait au vote des électeurs des Forces canadiennes.
[Traduction]
Monsieur le président, nous comprenons que le mandat de votre comité comprend, entre autres, l'étude des divers modes de scrutin, du vote obligatoire et du vote en ligne, et que vous évaluerez la portée dans laquelle les options précisées pourraient améliorer la mise en œuvre des principes de réforme électorale, à savoir l'efficacité et la légitimité, la participation, l'accessibilité et l'inclusion, l'intégrité et la représentation locale.
Nous répondrons avec plaisir aux questions des membres de ce comité sur des sujets tels que la façon dont les membres des Forces armées canadiennes sont appelés à voter, la méthode de gestion du processus électoral des Forces armées canadiennes ainsi que les difficultés auxquelles nous avons eu à faire face lors de la dernière élection générale.
Nous espérons que ces renseignements seront utiles dans le cadre du mandat de votre comité.
Merci encore de nous donner l'occasion de vous parler de ce sujet. Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions, s'il y a lieu.
:
Oui, madame. Je vais parler du sujet de façon très générale avant de laisser le colonel Joshi détailler davantage ce que j'aurais pu oublier.
Lorsque nous nous enrôlons dans l'armée à l'étape du recrutement, nous établissons une déclaration de résidence habituelle. La plupart du temps, il ne s'agit pas du centre de recrutement, mais plutôt de l'endroit d'où provient notre famille. Lorsque je me suis enrôlé, je résidais à Bella Coola, en Colombie-Britannique. C'est là que vivaient mes parents. J'ai inscrit ce lieu dans ma déclaration de résidence habituelle.
Chaque année, nous pouvons modifier notre déclaration de résidence habituelle. Je crois que nous pouvons le faire — mon collègue pourra me corriger, j'en suis sûr — pendant deux mois de l'année. En général, nous faisons ce changement à la suite d'une affectation. Par exemple, si je déménageais de St. Albert, en Alberta, à Ottawa, je pourrais modifier ma déclaration de résidence habituelle, ou même la laisser telle quelle, selon ma situation personnelle et les liens que j'entretiens avec ma communauté.
Je sais également que, dès l'émission du bref pendant une élection, nous ne pouvons modifier notre déclaration de résidence que pendant cette période afin de ne pas nuire à la campagne électorale.
Je cède la parole au colonel Joshi pour qu'il clarifie certains points.
Dans votre mémoire, vous avez parlé des difficultés auxquelles nous faisons face. Je suis très heureuse de constater tous les efforts déployés pour s'assurer que nos militaires, et plus particulièrement ceux qui sont en poste à l'étranger, puissent participer au processus démocratique.
Ces renseignements nous sont très utiles parce que si nous devons devancer la date de tenue du scrutin, cela peut parfois empêcher les membres de devoir apprendre des choses à la dernière minute de la campagne, et ainsi de suite. Les renseignements que vous nous avez fournis ont été très utiles parce qu'il faut y porter attention, peu importe ce que nous décidons de faire. Aussi, je tiens à vous remercier de nous avoir renseignés à ce sujet.
Ma prochaine question s'adresse à vous, monsieur Dias. Je voudrais simplement que vous m'éclairiez sur certaines des déclarations que nous avons entendues de la part de vos membres tout au long de notre tournée. Il semble bien qu'elles nous suivent parce que, comme je l'ai dit plus tôt, la réforme électorale est le sujet le plus couru en ville.
Vous avez dit que plus de 60 % des Canadiens ne votaient pas pour le parti au pouvoir, et que cela a changé le 19 octobre. Puis, bien sûr, vous avez parlé d'empêcher les fausses majorités. Je suis un peu perdue, parce que d'une part vous dites que notre gouvernement est une fausse majorité en ce sens que 60 % des Canadiens n'ont pas voté pour nous — et j'en conviens, cela est exact — mais d'autre part vous dites ensuite que nous avons le mandat pour changer le système. Je ne suis pas certaine de quel système vous parlez. S'agit-il du premier ou du deuxième?
Aussi, vous avez dit que les gens votaient stratégiquement parce qu'ils ne voulaient pas d'un parti. Donc, s'ils ont voté stratégiquement parce qu'ils ne voulaient pas qu'un parti prenne le pouvoir — je suppose qu'il s'agit du dernier gouvernement — cela revient à dire qu'ils n'ont pas voté en grand nombre puisque les trois partis veulent une réforme électorale. Je ne suis pas certaine de bien comprendre. Pourriez-vous expliquer ce point?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Tout le monde sait que ma formation politique est favorable aux changements, mais pas à n'importe quels changements et pas non plus n'importe comment. Ma formation politique a aussi un préjugé favorable pour l'autodétermination, autant pour un peuple que pour un électeur.
Nous sommes ici en train de parler du principe de consulter ou non la population afin qu'elle donne son consentement libre et éclairé à un changement des règles démocratiques. Si on discute du principe à cet égard, il me semble qu'on devrait faire attention de ne pas présumer de ce qu'est un électeur et de son intelligence. Bien sûr, si on travaille dans le cadre de l'échéancier qui a été établi, on constate qu'il y a quelque chose d'assez aberrant. On a fait des consultations un peu partout et on n'y arrivera pas. En revanche, si on se donne le temps et les moyens de faire les choses correctement d'ici 2019 et qu'on pense à une formule où il y aurait une question supplémentaire sur le bulletin de vote pendant l'élection, j'ai confiance en l'intelligence du peuple pour trancher ce débat.
J'imagine, monsieur Fitch, que vous serez d'accord avec moi. Pourquoi faire trancher ce débat par le peuple? Parce que tous les experts qui sont venus nous rencontrer, qu'ils soient pour ou contre le changement, nous ont dit qu'il y avait des avantages et des inconvénients dans chaque mode de scrutin. Ce n'est pas un débat de politiciens. Ce n'est pas un débat d'experts. Ce ne doit pas être un débat d'initiés. Ce doit être un débat qui appartient au peuple et c'est au peuple qu'il revient de trancher et de faire l'arbitrage des inconvénients et des avantages qu'il est prêt à assumer.
Monsieur Fitch, si le peuple veut garder le système actuel, j'imagine que vous ne serez pas contre le fait qu'il s'exprime à cet égard par l'entremise d'un référendum. Vous avez indiqué que ce n'est que dans la mesure où on pense faire un changement qu'il faudrait consulter la population. Compte tenu que l'assemblée du peuple a donné un mandat à un comité pour qu'il se penche finalement sur la question, nous prétendons dans les deux cas qu'il va falloir que le peuple tranche la question. Pour être réaliste, on n'arrivera pas à un consensus d'ici le 1er décembre. Quant aux électeurs, ils devront être mieux informés. Prenons donc le temps de faire les choses correctement. C'était mon premier point.
Deuxièmement, le Comité a discuté du principe d'un changement. La majorité des personnes que nous avons rencontrées nous ont dit que cela prend un système de représentation proportionnelle. Le fait d'être favorable au principe de la représentation proportionnelle, c'est une chose, mais c'est une toute autre chose de définir ce modèle. C'est dans la modélisation que les biais partisans peuvent apparaître, que l'on pense juste au redécoupage des cartes électorales que l'on fait chaque année. En passant, si on appliquait la carte électorale de 2012 aux résultats de 2011, aucun candidat de mon parti n'aurait été élu. Le diable est donc dans les détails.
Si on est en mesure de parler ici du principe, je comprends mal qu'on ne soit pas en mesure de tabler sur le principe que ce débat doit appartenir au peuple, être tranché par le peuple dans un moment qu'on appelle un référendum. Je comprends mal qu'en principe, on dise que le Comité a le devoir de décider à la place du peuple. Ce n'est pas ma conception de la démocratie.
Madame et messieurs, Qu'en pensez-vous?
:
Je pourrais peut-être intervenir, parce que mon nom a été mentionné.
J'aurais aimé avoir rencontré le professeur avant la dernière élection, parce que nous avions une question référendaire. Notre question référendaire était oui ou non aux gaz de schiste dans la province du Nouveau-Brunswick. À mon avis, les gens ont voté non parce que nous avions été défaits et que l'administration Gallant était entrée. Les gens, après coup, après avoir eu plus d'information, ont dit des choses comme: « Je n'avais pas assez d'information à l'époque. J'étais indécis. J'ai entendu des choses sur les médias sociaux dont je n'étais pas satisfait et cela m'a rendu indécis, alors j'ai voté non ».
D'autres personnes ont dit: « Cela n'avait rien à voir avec le référendum, c'était juste que je détestais votre candidat ». Si vous demandiez pourquoi il était détesté, on vous répondait: « Je ne sais pas, je ne l'aimais pas, tout simplement. » Ils ont voté contre la personne.
En nous lançant dans cette élection, nous savions que seulement 50 % de la population était favorable à l'extraction de gaz avec des moyens non conventionnels. Si j'avais su avant que cela prenait 70 %, alors nous aurions peut-être essayé de faire les choses un peu différemment. Au moins, nous en avons fait une question référendaire, et cela a poussé les gens à prendre ces décisions.
Les gens votent pour différentes raisons, et parfois ils votent en opposition à une position ou une personne. Souvent, ils votent contre quelque chose autant qu'ils votent pour une autre. C'est pour cela que les programmes ont des propositions du genre: « Introduisons certaines réformes, puis nous les évaluerons ». Certaines personnes ayant voté pour vous n'ont pas voté pour cet élément précis de votre programme. C'est pour cela qu'il faut retourner les voir et obtenir confirmation, surtout si vous faites quelque chose d'aussi spectaculaire que de laisser tomber le système uninominal majoritaire à un tour. Vous devez retourner voir les gens et vérifier auprès d'eux, parce que c'est comme cela qu'on élit des gouvernements. Si un gouvernement prend une décision qui désavantage les autres partis, peut-être que c'est à ce moment-là que vous vous interrogez sur les raisons qui font que certains partis appuient cette mesure, parce ce sera à leur avantage. Cela peut être perçu comme un trucage du système électoral.
C'est pour cela qu'on a besoin d'information claire et précise, pour retourner voir les gens et leur dire: « Nous allons changer ceci, de telle façon. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette façon d'élire votre prochain gouvernement? »
:
Ah, bien. Mon horloge était trop rapide.
Je demanderais alors si, par exemple, lorsque le gouvernement précédent de M. Stephen Harper a décidé de modifier les règles d'Élections Canada pour faire en sorte que plus la campagne électorale est longue, plus les montants alloués aux partis sont élevés... Il s'agissait d'une mesure qui avantageait spécifiquement un parti, mais elle a été appliquée également à tous. La durée de cette période électorale, 11 semaines, faisait partie des changements apportés par la Loi sur l’intégrité des élections. Ces modifications n'ont pas été faites par le peuple. Quand, au Manitoba, ou avant au Nouveau-Brunswick, vous aviez des circonscriptions plurinominales, ces dispositions n'ont jamais été adoptées par référendum.
Nous avons modifié beaucoup d'éléments des lois électorales. Nous avons déjà changé notre système électoral; nous avons eu l'extension du vote aux femmes, aux minorités ethniques, aux Premières Nations. Nous n'avons jamais tenu de référendum sur ces questions. Je sais qu'on peut en défendre l'idée, et M. Reid le fait très bien, mais il n'existe aucune exigence constitutionnelle quant à la tenue d'un référendum, et nous avons, par le passé, changé notre système électoral au Canada sans avoir recours à des référendums.
Est-ce la seule catégorie de décisions que vous pensez devoir présenter au peuple avant qu'un législateur ne prenne une décision: quand ce sont des décisions qui reviennent clairement aux parlementaires?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, à notre brigadier-général et colonel, merci beaucoup d'être ici. J'ai le plaisir de servir la circonscription où est située la base Gagetown; alors, je suis certainement au courant des problèmes liés à l'exercice du droit de vote des femmes et des hommes en uniforme. Je suis conscient des préoccupations qui ont été soulevées ici aujourd'hui. Ce comité et d'autres comités de la Chambre auront l'occasion de discuter en détail des façons de mieux garantir que les militaires soient en mesure de voter.
À M. Fitch, merci beaucoup, et laissez-moi vous féliciter pour vos deux années de service comme chef intérimaire des progressistes-conservateurs de la province. Je vous souhaite à vous et à votre nouveau chef, M. Blaine Higgs, la meilleure des chances avec la rentrée parlementaire de la semaine prochaine. Je serais toutefois réticent à comparer le processus ici à celui du Nouveau-Brunswick. Ici, nous avons un gouvernement qui s'est engagé à s'investir auprès des Canadiens et à travailler avec tous les partis. Vous voyez tous les partis rassemblés ici arriver à une forme d'entente sur ce que nous pouvons offrir au Parlement. Dans le cas du Nouveau-Brunswick, malheureusement, les deux partis d'opposition se sont retirés d'un processus proposé par le gouvernement. Je sais tout de même qu'il y aura de sérieux débats chez moi, et j'ai certainement hâte de voir ce que cela donnera.
Monsieur Dias, j'aimerais peut-être revenir sur une partie de votre témoignage, particulièrement à propos des sondages qui ont été commandés récemment et sur la façon dont nous pouvons les interpréter. J'ai entendu les témoignages de certaines personnes devant ce comité selon lesquels il y a un consensus et qu'il est certain que les gens veulent cette réforme. Le témoignage indique qu'il existe un intérêt pour la réforme électorale, et nous serions naïfs et ignorants de laisser croire le contraire. En même temps, je regarde le sondage Ekos, et je lis les affirmations auxquelles les répondants étaient invités à répondre sur une échelle de un à sept. La première affirmation était: « La réforme électorale faisait partie de la campagne du Parti libéral, qui doit par conséquent réaliser sa promesse. » Cinquante-neuf pour cent étaient d'accord avec cette affirmation, en lui donnant soit cinq, six ou sept sur sept. Cela ne me surprend pas beaucoup, à peu près pas en fait, que les gens croient que le gouvernement devrait respecter ses promesses.
La deuxième affirmation était: « La réforme électorale est trop importante pour être précipitée; le processus devrait être ralenti et faire l'objet de plus de consultations publiques. » Cinquante-sept pour cent des répondants, qui ont donné soit cinq, six ou sept sur sept, étaient d'accord.
La troisième affirmation était: « La réforme électorale est d'une importance cruciale et ne devrait pas être reportée après le prochain cycle électoral. » quarante-sept pour cent des répondants, qui ont donné soit cinq, six ou sept sur sept, étaient d'accord.
Ces résultats nous disent qu'il existe une diversité d'opinions sur la façon dont nous devrions aborder cet enjeu. Nous en arrivons ensuite au système électoral favorisé. Nous avons 43 % des répondants avançant que la représentation proportionnelle serait le meilleur choix pour le Canada, 29 % pour le système uninominal majoritaire à un tour, et 26 % pour le vote préférentiel, ce qui m'amène à penser, à nouveau, qu'il existe des points de vue diffus et diversifiés sur la façon précise dont on devrait procéder sur cette question.
Est-ce que ce ne serait pas plus juste de dire que nous devons aborder cette question avec un certain degré de modestie, travailler ensemble par-delà les lignes de partis, comprendre qu'il n'existe aucun consensus clair sur la façon de procéder sur cette question, et faire de notre mieux, de façon intelligente et possiblement graduelle, pour trouver une solution et y faire adhérer les Canadiens?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais retourner au professeur Lupia un instant, si vous me le permettez. Une des caractéristiques des campagnes référendaires aux États-Unis, et de leurs campagnes électorales également à mon avis, est que les différents candidats dépensent beaucoup plus d'argent que c'est le cas ici au Canada.
J'ai lu dans un de vos documents que vous faites référence au volet de collecte de signatures d'une initiative en Californie qui peut coûter jusqu'à un million de dollars pour ce seul volet de la campagne. En passant, c'est le même document auquel j'ai fait référence plus tôt, celui que vous avez corédigé avec Matsusaka. Vous souligniez qu'une campagne du non peut prendre son élan moyennant un financement très considérable. Vous ne parlez pas d'avantage indu, mais une telle campagne peut conférer un net avantage.
Dans un passage à la page 471 de votre document, vous mentionnez que:
Les électeurs préfèrent se rabattre sur des politiques dont ils ont vécu les conséquences, notamment des politiques qui sont maintenues à la suite de l'échec d'une initiative, que prendre le risque de voter pour une nouvelle initiative pouvant avoir des conséquences très négatives. Ainsi, le fait de dépenser beaucoup d'argent pour défaire une initiative peut semer assez de confusion et d'incertitude parmi les électeurs qu'ils finissent par voter contre l'initiative en question.
Ensuite, vous écrivez que l'avantage n'est pas le même lorsque de vastes sommes d'argent sont dépensées pour défendre une initiative, ce qui serait pertinent, j'imagine, s'il était question d'initiatives visant à apporter des changements à l'industrie de l'assurance et ainsi de suite.
Pouvez-vous me donner une idée des montants en dollars dont il est question ici? Utilisons la Californie comme exemple, car c'est un territoire comparable au Canada sur le plan de la population. Combien d'argent faut-il pour mener une campagne du non efficacement afin d'arrêter une initiative?
:
Un des défis que nous avons concerne le calendrier électoral. La période de vote pour les militaires s'étend du quatorzième jour précédant les élections au neuvième jour. Nous devons obtenir le matériel à temps. Durant les déploiements, nous avons des opérations partout dans le monde et pour nous et Élections Canada, il est difficile de faire parvenir le matériel pour les élections aux membres à temps et de le retourner. C'est un défi concernant le calendrier.
Durant les exercices, les membres ne sont pas toujours près des bureaux de vote militaires. Nous devons nous assurer d'avoir des bureaux de vote à proximité de nos militaires pendant la période visée. Parfois, il nous faut demander des dérogations pour nous permettre de voter un peu avant ou un peu après la période prévue pour les militaires. Ou, durant les heures d'ouverture des bureaux de vote, les gens travaillent selon des quarts de travail et selon différentes routines; nous devons donc nous assurer que les bureaux de vote demeurent ouverts assez longtemps pour que les gens puissent aller voter.
Parmi les autres défis auxquels nous sommes confrontés, il y a ceux qui concernent les navires en mer. Aux dernières élections, un sous-marin s'est presque retrouvé sous l'eau pendant la période électorale. Il est difficile de transmettre des renseignements à un sous-marin lorsqu'il est sous l'eau. Donc, essayer de prévoir cela, les exercices ou les déploiements qui ont lieu autour de cette période électorale, est un autre défi que nous devons surmonter.
De plus, dans notre processus de DRO, ou déclaration de résidence ordinaire, il y a les changements. Il arrive que les gens se rendent compte qu'ils veulent changer leur déclaration de résidence ordinaire une fois que le décret est publié seulement, mais bien sûr, ce changement ne peut être en vigueur que 14 jours après la fin des élections.
Voilà très brièvement quelques-uns des défis auxquels nous sommes confrontés.
Mes dernières questions s'adresseront à M. Dias.
Il est très intéressant que vous partagiez le rapport au sujet des consultations que vous avez tenues relativement à l'étude du Comité spécial sur la réforme électorale. Comme ces consultations ont été menées auprès des membres de votre syndicat, il est intéressant que vous puissiez qualifier les réponses que je n'ai pas moi-même qualifiées dans le cadre de notre propre consultation. Vous pouvez préciser, par exemple, que tel commentaire a été formulé par un jeune et que de nombreuses personnes qui ont dit avoir le sentiment que leur vote n'a pas d'importance ou ne compte pas étaient des jeunes travailleurs.
Comme vous l'avez souligné, il n'y a pas eu très souvent de réformes du mode de scrutin dans l'histoire des démocraties, et la prochaine occasion de changement pourrait ne pas survenir avant très longtemps.
Dans votre rapport de consultations, vous dites que les groupes qui se sentent exclus du système électoral sont les peuples autochtones, les travailleurs, les gens de couleur, les immigrants, les jeunes, les sans-abri, les femmes, les personnes ayant une incapacité et les personnes âgées ou celles recevant des soins. J'aimerais vous entendre sur l'importance de la réforme électorale pour les travailleurs. Pourquoi est-il important de parler non seulement d'eux-mêmes, mais aussi de ceux qui sont exclus du système électoral actuel?