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Bonjour à tous les membres du Comité permanent de la Défense nationale. C'est un grand plaisir d'être à nouveau parmi vous maintenant que vous êtes de retour de votre visite du siège de l'OTAN, en Lettonie et en Ukraine.
Je tiens à remercier dès le départ le Comité de l'intérêt qu'il porte, évidemment, à la mission de l'OTAN. Plus important encore, je tiens à vous remercier d'avoir mobilisé des troupes à l'étranger. La dernière occasion que j'ai eue de parler de cela au Comité remonte au mois de juin. Comme je l'avais mentionné à ce moment-là, j'étais assez persuadé que les troupes qui seraient déployées seraient contentes d'être mobilisées et d'être reconnues par le Comité. Je vous remercie profondément.
Au nom du ministère, j'ai l'honneur de prononcer ce matin ce discours d'ouverture au sujet de la participation des Forces armées canadiennes au sein de l'OTAN. Je suis directeur d'état-major au Quartier général de la Défense nationale. Mon équipe joue un rôle important dans la planification des opérations au nom du chef d'état-major de la Défense. Bien sûr, nous effectuons ce travail important en étroite collaboration avec nos partenaires pangouvernementaux et, à l'interne, avec notre équipe au sein du groupe de la politique et du Commandement des opérations interarmées du Canada. C'est pour cette raison, comme l'a mentionné le président, que mes collègues et amis, le major-général Derek Joyce et le major-général Bill Seymour m'accompagnent aujourd'hui.
Nous aborderons aujourd'hui le soutien et la contribution du Canada à l'OTAN, y compris à plusieurs opérations militaires de l'OTAN.
[Français]
Le Canada est activement engagé au sein de l'OTAN, que nous voyons comme la pierre angulaire de la sécurité euro-atlantique. L'importance de cette alliance pour le Canada se reflète dans notre nouvelle politique de défense intitulée « Protection, Sécurité, Engagement ». La délégation nationale du Canada à l'OTAN est dirigée par l'ambassadrice Buck, et le représentant le représentant militaire du Canada est le lieutenant-général Hainse. Ces deux personnes ont comparu devant le présent Comité le 6 février dernier.
En plus de la délégation nationale du Canada au quartier général de l'OTAN, environ 245 membres des Forces armées canadiennes sont affectés à des postes de l'Organisation partout dans le monde. Ce nombre ne comprend pas le personnel affecté aux opérations de l'OTAN ni le personnel qui travaille dans les divers organismes de l'Organisation.
Comme le Comité le sait déjà, nous sommes également heureux de pouvoir compter sur la lieutenante-générale Christine Whitecross au commandement du Collège de défense de l'OTAN, à Rome, et sur le lieutenant-général Christian Juneau comme commandant adjoint du Commandement allié de forces interarmées, à Naples.
[Traduction]
La priorité du Canada pour l'OTAN consiste à assurer que l'Alliance demeure moderne, souple, agile et capable de dissuader les menaces d'aujourd'hui et celles de l'avenir. Tel qu'il est indiqué dans « Protection, Sécurité, Engagement », le Canada cherchera à occuper un rôle de chef de file lorsqu'il en est capable, et accordera la priorité à l'interopérabilité dans la planification et le développement de capacités en vue d'assurer une collaboration harmonieuse avec les alliés et les partenaires, particulièrement l'OTAN.
Sur le plan militaire, l'OTAN est un outil clé pour l'interopérabilité des Forces armées canadiennes avec les alliés. II est évident que pour toute opération importante, les Forces armées canadiennes continueront d'être déployées au sein d'une alliance ou d'une coalition, souvent à court préavis. L'objectif consiste à avoir des forces interopérables à partir du moment où elles sont affectées à une formation ou à des opérations. Cette façon de procéder réduira bien sûr le temps de préparation requis pour que les forces puissent être véritablement utilisées indépendamment de l'environnement opérationnel. L'interopérabilité, qui est la capacité d'agir ensemble de manière cohérente, est un multiplicateur de force — c'est-à-dire qu'il améliore l'efficacité générale d'une force.
Le Canada exploite également notre participation à l'OTAN pour maximiser l'échange d'information et, de façon plus générale, renforcer les relations bilatérales avec les alliés. II existe de nombreux programmes, comités et processus de collaboration qui sous-tendent la priorité qu'accorde l'OTAN à l'interopérabilité en tant que pierre angulaire de l'alliance; par exemple, les normes et le développement de doctrine, ainsi que des activités d'entraînement, telles que Steadfast Cobalt, un exercice d'interopérabilité du commandement et du contrôle de l'OTAN, pour n'en nommer qu'un.
De plus, les Forces armées canadiennes participent. J'ai hâte de discuter d'un certain nombre d'exercices conjoints de formations de l'OTAN de niveau supérieur, dont l'exercice Trident Juncture 2018 qui aura lieu cet automne et vise à améliorer l'interopérabilité de l'OTAN et notre disponibilité opérationnelle pour réagir aux crises.
[Français]
Permettez-moi maintenant de souligner nos contributions opérationnelles actuelles au sein de l'OTAN.
Les Forces armées canadiennes sont fières d'assurer la réussite opérationnelle des missions de l'OTAN que leur confie le gouvernement et d'y exceller. Nous remplissons ce rôle avec détermination et d'une manière conforme à la solide réputation du Canada en tant qu'allié fiable.
En 2014, en réaction au conflit entre la Russie et l'Ukraine, le Canada s'est rapidement engagé à participer aux opérations de l'OTAN visant à promouvoir la sécurité et la stabilité dans cette région. Lors du sommet de Varsovie, en 2016, alors que l'OTAN s'adaptait à de nouvelles réalités en matière de sécurité en Ukraine, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le Canada a annoncé qu'il renouvelait son soutien à l'opération Reassurance. Notre pays contribue ainsi aux mesures de dissuasion de l'OTAN.
[Traduction]
Comme vous le savez, à la suite de cette décision, le Canada dirige maintenant un groupement tactique multinational polyvalent en Lettonie, en tant qu'un des quatre pays-cadres principaux pour la présence avancée renforcée de l'OTAN en Europe de l'Est. Les trois autres pays-cadres principaux sont, bien sûr, le Royaume-Uni, l'Allemagne et les États-Unis. Ceux-ci dirigent des groupements tactiques en Estonie, en Lituanie et en Pologne.
Le groupement tactique pour la présence avancée renforcée du Canada en Lettonie est celui qui compte la plus importante participation multinationale parmi les quatre groupes. Notre groupement tactique comprend des forces de l'Albanie, de l'Italie, de la Pologne, de la Slovénie et de l'Espagne. Nous avons hâte que la République tchèque se joigne à nous plus tard en 2018. Le travail que nous faisons suscite un grand intérêt.
Après une série d'exercices de préparation et de confirmation, notre groupement tactique a atteint sa capacité opérationnelle totale le 6 septembre 2017. Nous avons récemment effectué une rotation du personnel du groupement tactique le 15 janvier 2018.
Les Forces armées canadiennes sont fières de servir en tant que pays-cadre principal en Lettonie. Notre personnel joue non seulement un rôle clé au sein de l'effort de présence avancée renforcée, mais il démontre un leadership exceptionnel et un dévouement à la mission.
Notre force opérationnelle terrestre compte jusqu'à 450 membres des Forces armées canadiennes et constitue la présence militaire soutenue la plus importante du Canada en Europe depuis le début des années 1990. Cette force opérationnelle comprend un élément de quartier général, une compagnie d'infanterie mécanisée, un élément de service de soutien au combat, des véhicules et de l'équipement établis au Camp Adazi que vous avez sûrement vu de vos propres yeux.
Notre groupement tactique est actuellement sous le commandement du lieutenant-colonel Sean French du 2e Régiment royal canadien. Je dirais même au Comité que nous sommes extrêmement fiers de notre premier commandant du groupement tactique, le lieutenant-colonel Wade Rutland, dont le commandement du groupement tactique et la contribution importante à la promotion de la sécurité et la défense de la Lettonie lui ont valu la remise de l'Ordre de Viesturs par le président de Lettonie. J'ai récemment eu l'occasion de rencontrer le ministre de la Défense de la Lettonie. Il a parlé avec affection et de façon poétique de ce qu'avait réalisé Wade lorsqu'il était en poste dans ce pays. Nous sommes très fiers de cela.
En plus de notre groupement tactique de la présence avancée renforcée, les Forces armées canadiennes contribuent également, par rotation, une force opérationnelle aérienne, composée de jusqu'à six chasseurs CF-18, ainsi que de l'équipage, du personnel de commandement et de soutien, qui sont essentiels aux fonctions de police aérienne de l'OTAN. Notre force de chasseurs a terminé une mission qui a donné de très bons résultats en Roumaine — sa deuxième, bien sûr — à la fin du mois de janvier. Pendant cette mission, les équipages ont été en mesure de faire progresser l'interopérabilité avec la force aérienne roumaine et d'autres partenaires régionaux. Les Forces armées canadiennes se sont engagées à exécuter d'autres activités de police aérienne de l'OTAN en Roumanie, en 2018.
Enfin, la Marine royale du Canada continue de mettre sur pied une frégate et un équipage de navire, par rotation, qui seront utilisés pour des exercices et des missions opérationnelles dans la zone de responsabilité du commandement maritime de l'OTAN. Actuellement, le capitaine de frégate Gord Noseworthy, commande le NCSM St-John's, qui est présentement dans la mer du Nord. D'ici la fin de notre engagement actuel, les Forces armées canadiennes auront eu une frégate des forces maritimes permanentes de l'OTAN pendant cinq années consécutives, ce qui démontre notre soutien à la posture maritime de l'OTAN.
[Français]
L'opération Kobold représente la contribution du Canada à la Force pour le Kosovo. Connue sous le sigle KFOR, cette Force a été mise sur pied par l'OTAN pour le soutien de la paix au Kosovo, et vise le maintien d'un environnement sécuritaire dans ce pays. L'engagement actuel du Canada a débuté en 2008.
Actuellement, cinq membres des Forces armées canadiennes sont affectés à la KFOR, dont le chef du Centre opérationnel interarmées de logistique de l’OTAN. Même si elle est relativement modeste, la contribution du Canada est reconnue et appréciée par nos alliés.
[Traduction]
Même s'il ne s'agit pas d'une mission de l'OTAN, il est bien connu des alliés que l'Ukraine demeure une priorité importante du Canada en matière de politique étrangère et de défense. L'opération Unifier, qui comprend les efforts du Canada en matière de formation et de capacités, a d'abord été annoncée en avril 2015 et a été prolongée jusqu'en mars 2019.
Comme vous le savez grâce à votre visite, approximativement 200 membres des Forces armées canadiennes sont affectés à cette mission clé et leurs efforts sont principalement axés sur la formation du soldat tactique, et comprennent également des cours sur la neutralisation d'explosifs, la police militaire, la formation médicale, la modernisation du système de logistique et le perfectionnement professionnel.
En participant à cette mission de formation, les Forces armées canadiennes aident à développer le professionnalisme et à moderniser les capacités des forces armées ukrainiennes, soutenant efficacement les aspirations de l'Ukraine pour atteindre la compatibilité avec l'OTAN d'ici 2020.
En conclusion de notre présence prolongée en Allemagne et des patrouilles de l'Atlantique Nord pendant la guerre froide, en passant par les Balkans, l'Afghanistan, la Libye et maintenant la dissuasion et la projection de stabilité, les Forces armées canadiennes ont régulièrement démontré leur engagement à l'Alliance et continueront de fournir des capacités adaptables et d'envoyer en mission du personnel bien formé et compétent conformément, évidemment, aux directives du gouvernement.
Merci beaucoup.