:
Merci, monsieur le président.
Une fois de plus, je suis heureux de comparaître devant le Comité au nom de Cameco dans le cadre de votre étude qui examine le rôle important du secteur nucléaire canadien dans notre économie grâce au commerce, à la fabrication et à la transformation, et aux emplois de grande qualité; dans la lutte contre les changements climatiques et la transition à une énergie plus propre; et dans l'avancement de la science et de la technologie nucléaires, l'innovation ainsi que la recherche et développement.
Cameco est convaincue qu'un solide secteur des ressources naturelles, qui comporte un secteur nucléaire fort et en pleine croissance, va continuer de procurer une assise stable à une croissance et une prospérité continues pour tous les Canadiens. En sa qualité de chef de file de l'exploitation de ressources durables au pays, du plus important employeur industriel d'Autochtones du Canada et d'important contributeur aux technologies à faibles émissions de carbone, Cameco est fière d'être un chef de file du secteur nucléaire canadien.
Établie à Saskatoon, Cameco est un important intervenant sur le marché mondial de l'uranium et produit tout près de 20 % de l'uranium dans le monde. Notre portefeuille dans le Nord de la Saskatchewan comprend les deux plus importantes mines d'uranium dans le monde, à McArthur River et à Cigar Lake. Nous avons également des sites de production aux États-Unis et au Kazakhstan, ainsi que des perspectives de mise en valeur en Australie.
Toutefois, Cameco est beaucoup plus qu'une société minière. Nous oeuvrons dans toute la chaîne de valeur nucléaire. Cameco possède des installations de raffinage de l'uranium, de conversion et de fabrication de combustible à Blind River, Port Hope et Cobourg, en Ontario. Nous sommes le seul fournisseur de services de conversion de l'uranium pour les réacteurs canadiens CANDU, et nos installations de fabrication fournissent les composantes nucléaires des réacteurs partout dans le monde.
J'ai suivi les témoignages de plusieurs autres témoins qui ont comparu devant le Comité et qui ont fait un excellent travail pour mettre en lumière la contribution importante et significative du secteur nucléaire pour l'économie canadienne et notre système énergétique — 60 000 emplois spécialisés; 16 % du parc électrogène du Canada, 60 % ici en Ontario; une industrie d'une valeur de 5 milliards de dollars; sans oublier l'innovation ainsi que la recherche et développement. Aujourd'hui, j'aimerais concentrer mes remarques sur l'incidence du secteur nucléaire dans le Nord de la Saskatchewan et sur notre approche des partenariats communautaires.
Lors de témoignages précédents, je crois que c'est M. Harvey — qui est absent aujourd'hui — qui a imploré que notre secteur raconte mieux notre histoire. M. Strahl a posé plusieurs questions concernant la confiance du public dans notre secteur nucléaire. Ce matin, j'aimerais raconter l'histoire de l'approche de Cameco concernant ses rapports avec les communautés et avec les Autochtones dans le Nord de la Saskatchewan et un peu partout dans le monde, et parler de l'incidence que cette approche a eue sur la confiance du public dans les activités de Cameco.
L'engagement et l'embauche d'Autochtones ont été une priorité pour Cameco depuis sa création en 1988. Le succès de notre entreprise est directement relié à des partenariats positifs et à long terme que nous avons créés avec les Premières Nations, les Métis et d'autres communautés autochtones où nous exerçons des activités. Près du tiers de toute la main-d'oeuvre canadienne de Cameco se compose de personnes venant de Premières Nations ou de descendance métisse. Cependant, les perspectives d'emplois ne constituent qu'un élément des rapports que Cameco entretient avec ses communautés partenaires. Seulement cette année, avec notre partenaire Areva, Cameco a signé deux importantes ententes de partenariat dans le Nord de la Saskatchewan.
En juin, l'entente de collaboration de partenariat sur les « terres du Nord » — en déné, « Ya’Thi Néné » — a été signée avec trois partenaires des Premières Nations et quatre partenaires de communautés du Nord. L'entente se fonde sur l'approche en cinq piliers de Cameco concernant les partenariats communautaires.
Le perfectionnement de la main-d'oeuvre constitue le premier pilier, les préférences d'embauche visant les personnes des communautés locales et la sensibilisation aux carrières de façon à ce que les gens qui n'ont fait que des études élémentaires et secondaires aient la possibilité d'accéder à des études postsecondaires, étant entendu qu'il peut y avoir une carrière disponible pour eux dans le secteur minier ou le secteur nucléaire.
Le développement des entreprises est le deuxième, la préférence étant accordée aux entreprises qui appartiennent aux communautés. Ce pilier constitue une importante partie de notre chaîne d'approvisionnement, de notre travail avec les entreprises communautaires et les entreprises appartenant à des Autochtones dans le Nord de la Saskatchewan.
Vient ensuite l'engagement communautaire, avec de nouvelles structures d'engagement et de consultation.
La gérance de l'environnement est le quatrième pilier, comportant la surveillance environnementale communautaire continue de nos activités.
Finalement, l'investissement dans les communautés constitue le cinquième pilier, les paiements axés sur la production étant versés dans une fiducie communautaire que la communauté peut utiliser à sa guise.
Cette entente unique et exhaustive s'appuie sur un partenariat durable pour la mise en valeur des ressources en uranium du bassin de l'Athabasca dans le Nord de la Saskatchewan.
Outre le partenariat sur les terres du Nord, Cameco et Areva ont aussi annoncé la mise sur pied du Six Rivers Fund, un fonds du patrimoine unique géré par un conseil d'administration indépendant et axé sur l'éducation des jeunes, les sports, les activités récréatives, de même que la santé et le bien-être. Le Six Rivers Fund sera alimenté par les profits des projets de récupération d'uranium de nos installations de Key Lake.
Ces projets seront financés grâce aux intérêts cumulés à l'égard des investissements du fonds fiduciaire. Au cours des prochaines décennies, nous espérons que le Six Rivers Fund atteindra quelque 50 millions de dollars. Pour sa première année de fonctionnement, une somme de 100 000 $ était disponible pour des projets communautaires dans le Nord de la Saskatchewan.
Nous croyons avoir quelques-unes des ententes de collaboration les plus avancées et novatrices au pays, et vraisemblablement dans le monde, avec nos communautés autochtones partenaires. Nous sommes allés au-delà des approches de genre philanthropique « nous devrions faire ceci » et d'atténuation des risques « nous devons faire ceci » pour conclure des ententes à valeur ajoutée « nous voulons faire ceci », parce que cela rend notre société meilleure.
J'ai d'ailleurs une petite histoire à vous raconter à ce sujet. Un jour, Cameco a acheté en Australie une propriété d'exploration de l'un de ses concurrents qui avait consacré de nombreuses années à négocier sans succès avec des communautés autochtones locales. Cameco, utilisant la même démarche que celle que nous utilisons ici au Canada, a entamé des discussions avec les dirigeants locaux et les a invités en Saskatchewan pour constater en personne notre mode de fonctionnement. À notre arrivée dans le Nord de la Saskatchewan, nous avons pris les dispositions pour que la délégation australienne s'installe dans nos communautés partenaires pendant quelques jours afin de poser ses propres questions et de découvrir par elle-même comment nous fonctionnons et quels sont les rapports que nous avons établis avec nos communautés partenaires locales. Peu de temps après cette visite, nous avons pu conclure une entente de partenariat avec les communautés autochtones en Australie.
Outre les excellents employés et les entreprises communautaires qui desservent nos activités, c'est la perception qu'ont nos communautés partenaires de notre approche des partenariats autochtones qui est bénéfique pour Cameco. La confiance du public dans les activités de notre entreprise dans le Nord de la Saskatchewan est très élevée, et elle s'étend à d'autres endroits où nous sommes en exploitation.
Selon notre dernier sondage, réalisé plus tôt cette année, nous recueillons à l'échelle de la province un soutien qui s'établit à environ 81 %. Ce pourcentage se traduit aussi dans le Nord de la Saskatchewan lorsqu'on le prend comme unique secteur de sondage. À Port Hope, en Ontario, nous obtenons à peu près le même résultat, 89 % des résidents de la communauté appuyant la poursuite des activités de Cameco.
Bien que ces résultats soient encourageants, ils ne sont pas surprenants. Contrairement à d'autres formes de production d'énergie et d'électricité, le sondage illustre habituellement que l'appui pour l'industrie nucléaire est souvent à son plus fort lorsqu'il existe des activités dans ce domaine; et que plus il y a de personnes qui connaissent et comprennent le secteur nucléaire, plus ce soutien augmente. Conjugué aux efforts continus de Cameco d'améliorer les partenariats communautaires, ce soutien nous place en bonne position partout où nous œuvrons.
Le secteur des mines d'uranium au Canada, ainsi que l'industrie nucléaire dans son ensemble, est positionné pour être un chef de file mondial pour les décennies à venir, tant sur le marché national qu'international. Les facteurs politiques, stratégiques, économiques et écologiques actuels indiquent que l'énergie nucléaire est l'élément clé d'un changement mondial vers l'énergie à faibles émissions de carbone et vers une économie axée sur de faibles émissions de carbone.
Le Canada est l'un des quelques pays dans le monde qui peut se targuer d'avoir un avantage concurrentiel sur toute la chaîne de valeur nucléaire. Nous possédons les dépôts d'uranium de la plus grande qualité et nous avons la capacité d'exploiter, de concentrer et de raffiner l'uranium pour en faire un combustible pour nos centrales nucléaires. Notre technologie des réacteurs CANDU est déployée un peu partout dans le monde. Nous fabriquons les composantes du secteur. Notre expertise nucléaire pour ce qui est de la science, des activités, de la technologie et de la réglementation est en demande et reconnue comme étant de calibre mondial. Nous comptons sur une main-d'œuvre novatrice, hautement spécialisée, notamment des professionnels autochtones, capable d'assurer le succès de toutes nos activités. Grâce à ces excellents points forts, le secteur nucléaire du Canada est prêt à tirer parti des perspectives de croissance sur le marché nucléaire international.
Voici ce que nous savons des technologies nucléaires et de l'énergie nucléaire. La technologie nucléaire est éprouvée et les avantages économiques à long terme de l'énergie nucléaire sont clairs. Si l'on compare le nucléaire à d'autres sources d'énergie, je crois que nous pouvons conclure que l'énergie nucléaire produit des émissions de gaz à effet de serre très faibles, tout en présentant une très petite empreinte. Nos déchets sont gérés de manière efficace, de nouvelles technologies naissant tout le temps pour recycler et réutiliser ces déchets. Un solide secteur nucléaire catalyse les avancées technologiques et autres en médecine, science des matériaux, fabrication avancée et salubrité alimentaire.
Pour revenir à ce que je disais au sujet de raconter notre histoire, nous avons besoin, en tant que secteur, de mieux raconter notre histoire, mais nous avons également besoin de l'appui des gouvernements canadiens — qu'il s'agisse du gouvernement fédéral, des gouvernements provinciaux ou des municipalités — pour nous aider à raconter notre histoire. Les gouvernements mentionnent rarement le mot « nucléaire » lorsqu'ils parlent d'énergie propre ou d'un avenir pour une énergie à faibles émissions de carbone, malgré le rôle important que l'énergie nucléaire pourrait jouer dans ce genre d'avenir et le rôle qu'elle joue déjà aujourd'hui pour réduire les émissions de gaz à effet de serre partout dans le monde. Les décideurs et représentants politiques canadiens devraient être fiers des contributions de notre pays et du leadership du Canada dans un secteur aussi important.
Le Canada détient un avantage concurrentiel dans le domaine de l'énergie nucléaire. Nous devons entretenir cet avantage et capitaliser sur les possibilités qu'il offre. Investir dans le secteur. Appuyer le travail déjà en cours, la mise au point d'un petit réacteur modulaire étant un exemple, et les recherches fondamentales nécessaires pour garder cet avantage concurrentiel longtemps.
S'assurer qu'il y a des endroits où les ingénieurs en science nucléaire et les scientifiques peuvent vivre et travailler au Canada en appuyant toute la chaîne de valeur nucléaire. Aider les entreprises canadiennes à avoir accès aux marchés internationaux pour leurs produits et employer davantage de Canadiens grâce à leur succès.
Je remercie les membres du comité de prendre le temps d'étudier un intervenant important pour l'économie du Canada, le secteur des ressources naturelles. Tant en sa capacité de champion mondial dans le secteur de l'exploitation minière de l'uranium que dans le secteur nucléaire, Cameco entrevoit un énorme potentiel sur ces marchés au cours des prochaines décennies.
Je répondrai volontiers à vos questions. Merci.
:
Merci beaucoup. C'est un honneur pour moi d'être parmi vous aujourd'hui.
[Français]
Je remercie beaucoup les membres du Comité de me donner l'occasion de parler de l'énergie de la fusion.
[Traduction]
Je vous ai remis un jeu de diapositives, dont je vais parler. Je voulais commencer tout simplement en rappelant aux gens ce qu'est la fusion.
La première diapositive traite de la technologie liée à la fusion. La fusion est la source d'énergie de l'univers. C'est la source d'énergie des étoiles et du soleil. Il s'agit d'un processus par lequel, à des températures et des pressions très élevées, les atomes sont obligés de se fusionner à d'autres atomes. Sur la terre, pour tirer de l'énergie de la fusion, il faut fusionner des atomes d'hydrogène. Pour cela, il faut une température d'environ 150 millions de degrés. On parle de conditions extrêmes. Il s'agit donc d'une technologie très difficile. L'avantage est que l'on peut produire une quantité considérable d'énergie. À partir de ces atomes d'hydrogène, un kilogramme de combustible pour la fusion produit la même énergie qu'environ 10 000 tonnes de charbon. Vous pouvez vous imaginer la construction d'une centrale dans laquelle vous mettez la source de combustible dans une petite salle et vous ne vous en souciez plus pendant 30 ans.
Il y a plus. Cette énergie ne produit aucun CO2. Les réacteurs seraient exploités sur demande, et la source de combustible est abondante. Nous pouvons extraire la source de combustible de l'eau de mer, ce dont nous disposons pour exploiter des centrales pendant des centaines de millions d'années. Il s'agit d'une source d'énergie qui durera l'humanité entière.
La R-D en fusion se fait depuis des décennies un peu partout dans le monde, principalement sous les auspices de gouvernements nationaux. Tout récemment, nous avons observé des progrès exceptionnels et je tenais à en mettre quelques-uns en valeur sur la prochaine diapositive. Non seulement y a-t-il un projet multinational, Iter, en construction dans le sud de la France, mais nous avons aussi d'importantes installations soit en construction, soit commandées, soit donnant d'importants résultats au Japon; en Allemagne, avec le stellarator Wendelstein récemment mis en service; aux États-Unis aux laboratoires nationaux à Sandia et au Laboratoire national de Lawrence Livermore. Il se fait des investissements majeurs un peu partout dans le monde dans ce secteur. Je n'ai même pas parlé des Chinois, qui ont en réalité la fusion au coeur de leur feuille de route énergétique.
Surtout, ce qu'il y a de nouveau dans le domaine de la fusion, c'est l'arrivée d'entreprises du secteur privé comme la mienne, General Fusion. Le magazine Science, une revue spécialisée dans le domaine des sciences, nous a appelés il y a quelques années les « pionniers enthousiastes de Fusion », en ce sens qu'il s'agit d'un groupe d'entrepreneurs qui se sont réunis pour examiner des voies plus pratiques de la fusion, non seulement plus pratiques, mais plus économiquement viables, et ce qui est le plus important, qui déboucheront sur une énergie de fusion commerciale plus rapidement.
Aux États-Unis, en Europe et au Royaume-Uni nous avons vu ces entreprises attirer des dizaines, voire des centaines de millions de dollars en capitaux privés. Ici, au Canada, General Fusion est en fait la deuxième de ces entreprises dans le monde. Je suis fier de ce que nous avons réalisé.
Voici quelques données au sujet de General Fusion. Nous sommes une équipe de 65 personnes établie à Burnaby, en Colombie-Britannique. Depuis 2009, nous avons amassé plus de 100 millions de dollars en financement privé. Les investisseurs dans General Fusion comprennent des sociétés de capital de risque au Canada, aux États-Unis et en Europe, et un fonds souverain en Malaisie. Sont également mis en évidence des chefs de file de la technologie comme Jeff Bezos, le fondateur et président-directeur général d'Amazon et membre de la Breakthrough Energy Coalition, et Cenovus Energy, une compagnie d'exploitation pétrolière et gazière du Canada, qui a investi dans General Fusion en raison des possibilités que pouvait procurer l'énergie de fusion non seulement en tant que source énergétique pour le monde, mais aussi en tant que source calorifique à long terme dans l'industrie pétrolière et gazière du Canada.
Nous sommes également fiers de recevoir l'appui de Technologies du développement durable du Canada. Je préciserais que nous sommes 65 employés, dont plus de 50 en R-D. General Fusion est l'une des plus importantes sociétés d'investissement en R-D du Canada, voire la plus importante, du secteur privé dans l'industrie de l'énergie nucléaire au Canada.
Des questions ont été posées lors de séances antérieures pour savoir ce que nous faisions sur le plan de la sensibilisation relativement à cette technologie et je tenais à mettre en évidence la reconnaissance que General Fusion a reçue.
Au cours des dernières années, General Fusion a fait la page couverture du magazine Time, a fait l'objet d'un article le mois dernier dans le magazine Scientific American et d'une vidéo dans TED Talk qui a été visionnée par plus d'un million de gens jusqu'à maintenant, sans oublier le BBC World Service, le Vancouver Sun, le New York Times, etc. Ces deux dernières années, General Fusion a été inscrite sur la liste du Global Cleantech 100. C'est la première fois qu'une entreprise du domaine nucléaire est inscrite sur la liste du Global Cleantech 100, et nous sommes l'une des quelques entreprises canadiennes à figurer sur cette liste.
Je voulais aussi vous parler aujourd'hui d'un document que la communauté de la recherche dans le domaine de la fusion au Canada a préparé. Il s'agit de « Fusion 2030 » qui a été remis au comité. Je crois comprendre qu'il est traduit. Il s'agit d'une initiative conjointe de la communauté canadienne de la recherche de partout au Canada.
Il n'y a pas seulement General Fusion. Des groupes de recherche en Alberta et en Saskatchewan sont également d'importants chefs de file et nous avons eu des contributions de personnes de l'Ontario et du Québec.
Il s'agit d'une initiative qui propose des façons de positionner le Canada pour appuyer le développement et le déploiement d'une centrale de démonstration d'ici 2030. Elle propose un programme par étapes, commençant par un investissement dans le renouvellement de la capacité de recherche du Canada.
Malheureusement, le Canada est le seul pays industrialisé sans un programme national de fusion. Le dernier remonte à environ 20 ans. Au cours de cette période, nous avons assisté à une dégradation de l'infrastructure de R-D en fusion au Canada. Des programmes comme celui de la physique des plasmas de l'Université de la Colombie-Britannique, où notre fondateur a obtenu son doctorat, n'existent plus. Cela veut dire que nous ne formons pas les diplômés dont une compagnie comme General Fusion a besoin. Cela veut dire que les partenaires en recherche au Canada dont une compagnie comme General Fusion a besoin n'existent plus, de sorte que nous nous retournons vers le recrutement international et les partenariats internationaux. Il s'agit d'une occasion ratée pour le Canada. De plus, lorsqu'il y a des réussites dans cette technologie un peu partout dans le monde, nous n'avons pas de chercheurs au Canada qui peuvent collaborer à l'externe avec ces gens et apporter cette technologie et en tirer parti.
La raison pour laquelle tous les autres dans le monde investissent n'est pas seulement parce qu'il s'agit d'une source d'énergie qui change la donne et qui pourrait faire une différence extraordinaire dans le cas des changements climatiques et de la pauvreté énergétique, mais c'est aussi parce que la R-D dans le domaine de la fusion a une incidence sur de nombreux domaines. La technologie de la superconductivité qui a été mise au point pour la recherche dans le domaine de la fusion est ce que l'on retrouve dans vos appareils d'IRM. La physique des plasmas a une incidence considérable sur l'industrie des semi-conducteurs. La fusion a été l'un des principaux éléments du développement du calcul scientifique, un domaine qui touche à tout en ce moment, depuis la biologie computationnelle jusqu'à la science des matériaux, en passant par la physique et la chimie. Les avancées dans le domaine de la fusion touchent les lasers, la photonique, les détecteurs nanotechnologiques et la robotique.
La raison pour laquelle d'autres pays font d'importants investissements dans la fusion est aussi liée au fait qu'il s'agit de la pierre angulaire de leur stratégie de R-D et d'innovation. Encore une fois, il s'agit d'un élément qui, d'après nous, doit faire partie de la stratégie du Canada.
Je serai heureux de répondre à vos questions relativement à ce que nous avons réalisé comme communauté, et j'ai bien hâte à la discussion qui suivra.
Merci.
Bonjour, monsieur le président et honorables membres du Comité. Je vous remercie de donner à Terrestrial Energy l'occasion de participer à votre importante réflexion sur l'avenir du secteur nucléaire au Canada, notamment sous l'angle de l'innovation, des solutions durables et des possibilités économiques.
Je suis ici pour faire valoir le fait qu'il est urgent pour le Canada de renouveler son engagement envers l'innovation nucléaire. En clair, il ne s'agit pas simplement de renouveler notre engagement envers les systèmes classiques de réacteurs des 50 dernières années, bien que cela soit également important. Ce que je dis, c'est que le canevas de la technologie nucléaire est beaucoup plus riche et que nous pouvons faire beaucoup mieux.
Ce que je défends, c'est que le Canada renouvelle son engagement envers l'innovation nucléaire et, plus précisément, envers les réacteurs avancés mis au point ici au Canada et aujourd'hui par le secteur privé. Le grand défi et la grande occasion de notre époque, c'est de fournir à l'industrie une source d'énergie propre, durable et peu coûteuse qui remplacera les combustibles fossiles, et cela, dans les délais que nous nous sommes fixés, c'est-à-dire d'ici à 2050. Les réacteurs avancés sont les plus capables de nous permettre de relever ce grand défi.
Il y a certes de bonnes raisons économiques de remettre à neuf les centrales nucléaires actuelles afin de prolonger leur durée de vie et de renouveler leur permis d'exploitation. Toutefois, les technologies conventionnelles qu'elles emploient ne représentent pas l'avenir de l'énergie nucléaire. Après 50 années de mise au point, les réacteurs conventionnels sont encore trop coûteux, qu'ils soient utilisés comme petits réacteurs modulaires ou dans des centrales de grande taille. Il nous faut mettre au point de nouvelles technologies.
Je vous soumets aujourd'hui que l'avenir de l'énergie nucléaire et, de fait, l'avenir de la production énergétique industrielle, appartiennent aux réacteurs avancés, véritables produits de l'innovation nucléaire. Ces réacteurs seront plus petits, beaucoup moins coûteux, plus rapides et plus simples à construire, et offriront beaucoup plus d'applications industrielles. Les réacteurs avancés vont rendre nos industries plus concurrentielles et vont appuyer la croissance économique grâce aux technologies avancées. Ils vont nous permettre d'atteindre nos cibles de 2050 en matière de changement climatique en comblant l'énorme vide que les énergies renouvelables actuelles ne peuvent combler. Les énergies renouvelables comme l'énergie éolienne et l'énergie solaire sont moins en mesure de produire de la chaleur avec aussi peu d'émissions de carbone, une chaleur propre, économique, fiable, durable et modulable.
Les réacteurs avancés peuvent produire ce genre de chaleur parce qu'ils sont le fruit de véritables innovations dans une industrie qui a connu très peu de changements fondamentaux en 50 ans. Ils le peuvent parce qu'ils s'appuient sur des options technologiques fondamentalement différentes. À mesure que les besoins des marchés, des industries et des pays évoluent, nous devrions jeter un regard neuf sur les problèmes anciens, plus particulièrement les mérites des diverses technologies nucléaires et les avantages que peuvent procurer aujourd'hui les innovations nucléaires dont le secteur privé est le fer de lance.
Voilà ce que nous faisons à Terrestrial Energy, l'entreprise dont je suis le président-directeur général. D'autres entreprises le font également. Terrestrial Energy est le concepteur d'un réacteur avancé appelé réacteur intégral à sels fondus, ou RISF. Nous sommes parmi les premiers fournisseurs de réacteurs avancés à participer officiellement au processus de réglementation, et dans notre cas, c'est par notre collaboration avec la Commission canadienne de sûreté nucléaire.
Le RISF s'appuie sur la technologie des réacteurs à sels fondus. Il utilise un combustible liquide, le sel fondu, plutôt que le combustible solide classique. Il s'agit là d'une approche fondamentalement nouvelle qui incarne cette véritable innovation que représentent les réacteurs avancés.
Avec le RISF, notre entreprise est en voie d'obtenir un permis pour la construction, la mise en service et l'exploitation de la première centrale nucléaire commerciale à RISF au monde. Elle sera érigée ici au Canada, et elle entrera en activité au cours des dix prochaines années.
Je m'attends à ce qu'il nous faille à peine quatre ans pour construire nos prochaines centrales RISF, et cela, à un coût compétitif avec celui des centrales au charbon ou au gaz. À la différence de ces dernières, les nôtres ne produiront aucun gaz à effet de serre. Grâce aux centrales RISF, les industries bénéficieront d'un produit de meilleure qualité, une chaleur dont la production n'est aucunement tributaire d'un réseau ou d'un pipeline. On ne parle pas seulement d'électricité. De fait, les centrales RISF peuvent servir à alimenter des installations d'extraction propre de ressources naturelles, de production propre de produits chimiques et pétrochimiques, de dessalement ou encore servir d'installations de secours pour des centrales éoliennes ou solaires à la place du gaz naturel — et tout cela au Canada et sur les marchés internationaux. Ces marchés utilisent actuellement des combustibles fossiles, et ils s'évaluent aujourd'hui en billions de dollars par année.
Ce n'est pas une utopie, mais plutôt l'aboutissement concret de programmes nationaux de développement en laboratoire entrepris principalement aux États-Unis durant les années 1960, 1970 et 1980. Notre entreprise a fait valoir avec succès les mérites des centrales RISF auprès de nombreux intervenants de l'industrie nucléaire, non seulement au Canada, mais aussi à l'étranger, où cette technologie suscite un fort intérêt. Nous avons rencontré des représentants Technologies du développement durable Canada et nous discutons ces jours-ci avec les représentants du département de l'Énergie des États-Unis. Au cours des 12 derniers mois, j'ai été invité à deux reprises à la Maison-Blanche pour parler des possibilités qu'offre la technologie RISF. Notre filiale étatsunienne est sur le point de soumettre au département de l'Énergie des États-Unis une demande de garantie de prêt d'une valeur variant entre 1,2 et 1,5 milliard de dollars pour la construction de la toute première centrale RISF aux États-Unis.
La mise au point de la technologie RISF suscite l'intérêt de nombreux partenaires industriels. Elle reçoit l'appui d'ingénieurs et d'administrateurs au sein de la communauté nucléaire internationale. Eux aussi reconnaissent que l'avenir de l'industrie nucléaire repose sur de véritables innovations aptes à combler les besoins d'aujourd'hui, et que cet avenir repose donc sur le réacteur avancé. Je crois que la technologie RISF sera vraiment révolutionnaire.
Dans bien des pays, l'option du nucléaire revient aujourd'hui de façon soutenue dans le discours politique public, en particulier lorsqu'il est question de concurrence industrielle et de l'atteinte des cibles imposantes découlant de la COP 21 sur les changements climatiques. À l'opposé, nous semblons gênés ici au Canada de parler d'énergie nucléaire, malgré notre reluisante tradition dans ce domaine. Nous risquons d'être dépassés par les changements à un moment charnière et de laisser filer une fort belle occasion.
Le Canada se voit offrir aujourd'hui la possibilité de s'affirmer comme chef de file dans la course pour la commercialisation des réacteurs avancés. Cette occasion ne se représentera peut-être pas demain. Les entreprises étrangères débarquent aujourd'hui au Canada pour développer leurs réacteurs avancés, car elles reconnaissent nos compétences de longue date dans ce domaine et, un fait important, l'ouverture de notre organisme de réglementation, la CCSN, face aux technologies nouvelles. Le Canada se doit de les accueillir et de leur permettre de s'établir ici. Ce faisant, il redeviendra le meneur qu'il a déjà été dans un domaine technologique d'une importance critique pour l'avenir d'une industrie propre et concurrentielle qui nous profitera à tous. Il tirera d'énormes avantages économiques en aidant le monde à répondre à ses besoins énergétiques de demain, et il consolidera sa position en tant qu'exportateur d'énergie parmi les pays membres du G7.
Je plaide pour que le Canada s'engage dès maintenant dans l'innovation nucléaire menée aujourd'hui par le secteur privé, et je demande respectueusement aux membres du Comité de profiter de cette occasion qui se présente pour lancer de nouvelles discussions sur l'énergie nucléaire, l'innovation nucléaire et les réacteurs avancés dans notre pays, des discussions fondées sur l'optimisme, l'occasion à saisir et la promesse d'un monde nettement meilleur. Il s'agit là d'une occasion qu'il ne faut pas rater.
Monsieur le président, je répondrai avec plaisir aux questions de vos collègues.
Merci.
:
Merci beaucoup de la question.
Je vais y répondre en anglais.
[Traduction]
Vous avez raison, une chaleur de 150 millions de degrés représente un défi colossal, et aucun matériau ne peut maintenir ou soutenir de telles températures. Ce que les systèmes de fusion font depuis longtemps, c'est de tirer parti de champs magnétiques. À ces températures, chaque matériau devient un plasma, comme un gaz ionisé qui peut être manipulé avec des champs magnétiques, de sorte que l'on peut utiliser des champs magnétiques pour retenir ce gaz chaud, ce plasma, loin de murs solides, ou dans notre cas de murs liquides. De cette façon ils contiennent ce gaz super chauffé sans endommager les matériaux et la structure qui l'entourent.
Les gens font cela depuis longtemps. De fait, à mon avis, la fusion ne reçoit pas suffisamment de crédit pour les progrès qu'elle a réalisés. Si vous jetiez un regard rétrospectif sur la fusion au cours des dernières décennies, vous constateriez les avancées dans ce domaine, en comparant les années 1970 à aujourd'hui. Elle a progressé d'un facteur d'environ 10 000 au chapitre de l'énergie produite. Nous nous situons dans un facteur de deux en ce moment au niveau de la production d'énergie positive nette pour le réseau, ce qui explique l'avance de sociétés du secteur privé dans le domaine.
Quant à votre question au sujet du financement requis, tout dépend de la technologie dont vous parlez. Toutes les entreprises privées, y compris General Fusion, proposent des façons beaucoup moins dispendieuses, qui se prêtent à une centrale plus pratique.
La somme de 100 millions de dollars que nous avons amassée jusqu'à présent a permis de réaliser des avancées importantes dans notre technologie, et nous nous apprêtons à créer un système de fusion à plus grande échelle qui nécessitera lui aussi un investissement d'une centaine de millions de dollars. Nous nous attendons à obtenir ce financement du secteur privé.
Ailleurs au Canada, relativement à la proposition en recherche et développement que nous envisageons pour renouveler notre capacité, nous commençons de façon modeste. Nous voulons atteindre progressivement un niveau de peut-être 20 millions de dollars par année pour remettre en place les postes de professeur d'université au Canada afin que nous puissions développer le talent dont nous avons besoin pour participer à ce secteur.
Voilà les investissements dont nous parlons.
C'est vraiment un honneur pour moi de me retrouver parmi vous ce matin. J'aimerais vous remercier de me donner l'occasion de vous parler de l'industrie nucléaire canadienne, en particulier du CANDU Owners Group, ou COG.
Aujourd'hui, j'expliquerai qui nous sommes et je vous parlerai de notre travail, qui se fait en collaboration avec nos membres, les exploitants de centrales nucléaires CANDU partout dans le monde, y compris les exploitants canadiens, notamment Bruce Power, Énergie Nouveau-Brunswick et Ontario Power Generation. Je vous mettrai en contexte quant à la valeur de ce travail, non seulement pour nos membres au sein de l'industrie, mais pour l'ensemble des Canadiens.
COG est un organisme sans but lucratif entièrement financé par ses membres, les exploitants de réacteurs CANDU un peu partout dans le monde. Chez COG, notre seul objectif est de continuellement améliorer le rendement grâce à un échange collaboratif de connaissances, à la recherche et aux activités de développement. Autrement dit, notre vision est d'atteindre l'excellence CANDU par la collaboration. L'objectif est de fournir une électricité sécuritaire, propre, fiable et abordable pour les millions de citoyens à travers le monde qui se fient sur notre technologie, y compris plus de 14 millions de Canadiens en Ontario et au Nouveau-Brunswick, qui obtiennent la plus grande partie de leur électricité de centrales CANDU.
Les activités de COG entraînent un investissement de plus de 65 millions de dollars en R-D tous les ans. Selon le classement mondial annuel du Centre commun de recherche de la Commission européenne, ce montant équivaut à l'investissement en R-D d'une des 15 principales sociétés privées canadiennes. Il s'agit d'une contribution directe à l'économie, et la recherche et développement subséquente au Canada dans les secteurs public, privé et de l'éducation.
En ce qui concerne le secteur de l'éducation, travailler avec le Réseau d'excellence universitaire en génie nucléaire, ou UNENE, le COG investit environ 750 000 $ en projets de recherche de collaboration avec des universités canadiennes. La partie la plus intéressante de cet investissement est le résultat de la recherche: une source d'électricité de base sécuritaire, propre, fiable et abordable, sans émissions de gaz à effet de serre. Cela améliore notre qualité de vie et procure une source d'électricité à faibles émissions de carbone pour lutter contre la menace des changements climatiques.
Avec nos membres, COG a fait de grands progrès pour améliorer la sûreté et le rendement des centrales CANDU à l'échelle mondiale. En plus de regrouper leurs ressources financières, nos membres partagent le temps et les connaissances de leurs principaux ingénieurs, scientifiques, exploitants et spécialistes de la maintenance. Ils travaillent en équipe avec des spécialistes de COG et d'entreprises comme AMEC, Laboratoires nucléaires canadiens, Kinectrics, SNC-Lavalin et S.N. Stern Laboratories, pour n'en nommer que quelques-uns, qui font tous partie de l'économie du savoir d'aujourd'hui. Ensemble, ils réalisent plus que ce qu'une seule entreprise pourrait faire par elle-même. Il s'agit du pouvoir de la collaboration, qui est le point fort de COG.
Voici quelques exemples des résultats obtenus par nos membres ensemble, ainsi que des programmes d'échange de connaissances et de recherche que COG facilite.
Un bon point de départ est la réaction après l'incident de Fukushima, dont le but était de s'assurer que les centrales CANDU, et notre personnel, sont placés pour réagir à des événements hautement improbables, qui dépassent de loin ce que nous avons envisagé au moment de la conception et de la construction des centrales. En harmonie avec les exigences énoncées par la Commission canadienne de sûreté nucléaire, notre intervention a été l'une des plus complètes et uniformes à l'échelle mondiale.
Sur un plan personnel, j'ai participé directement à ces initiatives. Le fait de voir nos centrales nucléaires mettre en oeuvre avec succès une solide réponse à l'incident de Fukushima, et d'aider à être un chef de file mondial à cet égard, a été un haut fait de ma carrière.
De plus, grâce aux programmes de R-D et aux programmes de projets conjoints de COG, nos membres ont également prolongé la durée de vie de composantes essentielles des centrales, donnant lieu à une durée de vie utile plus longue et plus sécuritaire des centrales. Cela a permis d'économiser des milliards de dollars, d'améliorer la sûreté de l'exploitation et aussi de réduire l'incidence environnementale en reportant la nécessité d'une nouvelle génération. Cela a également permis à OPG et à Bruce Power de rajuster leurs calendriers de projet afin de réduire au minimum le nombre d'unités qui sont arrêtées et qui font l'objet d'une remise à neuf et du remplacement de composantes importantes en même temps.
Notre service de recherche et développement a également amélioré les marges de sécurité sur le matériel, non seulement celles-ci améliorent fondamentalement la sécurité mais elles contribuent à générer des recettes et donc réduisent le coût du mégawatt. Notre service a également amélioré les pratiques et les programmes pour réduire encore l'impact environnemental de nos opérations. Cela comprend la réduction des effets de l'empiétement direct et de l'entraînement des poissons des Grands Lacs dans la prise d'eau de refroidissement et l'amélioration des frayères.
Par leur travail commun, nos membres ont renforcé les performances humaines et les connaissances des exploitants en matière de sécurité et de fiabilité. Ils ont collaboré au développement de nouveaux processus et de nouvelles techniques permettant de meilleurs résultats tant pour les activités quotidiennes que pour les événements imprévus. Il en résulte certaines des meilleures performances de nos installations année après année dans l'histoire de nos centrales nucléaires, bien qu'elles approchent de la fin de leur durée de vie. Par exemple, les réacteurs âgés de 40 ans et remis à neuf des unités 2 et 4 de Bruce Power ont maintenu des facteurs de rendement de 99,5 % et 88,4 % l'an dernier. L'unité 4 de Pickering, qui est entrée en fonction en 1971 a eu un rendement de 97,3 % l'an dernier. Ce sont d'excellents résultats qui sont comparables avec des installations beaucoup plus récentes et qui illustrent notre capacité à optimiser les actifs des sites alors que notre compréhension du fonctionnement et de la maintenance évolue.
Darlington, le site le plus récent du parc, a énormément bénéficié de ces connaissances et de ces recherches, parce que tout ce que nous avons appris des sites plus anciens a été mis en application plus tôt dans son cycle de vie, ce qui laisse envisager d'excellentes performances après rénovation.
Au moyen de centaines d'initiatives partagées, le Groupe des propriétaires de CANDU a fourni la base technique et expérimentale sur laquelle nos membres mettent en oeuvre des programmes et des modifications de leurs installations. Les milliards de dollars d'économies constituent un excellent retour sur investissement en termes à la fois financiers et humains.
Je vais maintenant vous parler un peu de l'histoire de la fondation de notre organisation. Le Groupe des propriétaires de CANDU a été formé il y a 32 ans, en 1984, par les gestionnaires d'installations nucléaires canadiens qui exploitaient tous des sites fonctionnant avec des technologies canadiennes CANDU. Deux ans plus tard, les premiers membres internationaux de la filière CANDU, qui étaient aussi des exploitants de réacteurs CANDU, nous ont rejoints et ont été suivis par d'autres. Aujourd'hui nous comptons parmi nos partenaires internationaux des exploitants de réacteurs CANDU et de réacteurs à eau lourde pressurisée en Argentine, en Roumanie, en Corée, en Chine, au Pakistan et en Inde. À vrai dire toutes les unités dans le monde qui exploitent un de ces réacteurs sont membres du Groupe des propriétaires de CANDU, sachant que ces réacteurs représentent plus de 10 % de tous les réacteurs nucléaires de puissance au monde. Nous devons être fiers de voir cette technologie canadienne unique utilisée largement et avec succès au travers le monde.
L'aspect international du Groupe des propriétaires de CANDU permet un meilleur partage des coûts, ce qui signifie que nos installations canadiennes bénéficient des recherches financées conjointement par la communauté internationale. Les membres internationaux apportent des points de vue venant de leurs différentes cultures d'exploitation des sites et ces points de vue peuvent diverger de ceux que nous avons au Canada. Cela nous renforce et nous permet d'envisager de nouveaux défis et des occasions auxquelles nous n'aurions pas eu accès.
Cela permet aussi au Groupe des propriétaires de CANDU de partager les points forts de notre expérience canadienne dans des endroits du monde où la capacité nucléaire est encore en développement, y compris en ce qui concerne la sécurité nucléaire et la culture de la sécurité. Le monde est petit et un incident nucléaire quelque part a des effets de ricochet partout. En aidant nos partenaires internationaux dans leur exploitation, nous renforçons la réputation du nucléaire ici, dans notre pays.
Nous développons aussi nos ressources via nos fournisseurs. En collaboration avec l'Organisation canadienne des industries nucléaires, nous avons établi un dialogue entre exploitants et fournisseurs afin d'améliorer la sécurité et la fiabilité dans l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement. Cela inclut le site en lui-même, dans lequel les fournisseurs collaborent plus étroitement avec les exploitants qu'auparavant. Nous avons particulièrement orienté nos efforts vers la préparation des fournisseurs pour la remise à neuf de la centrale nucléaire Darlington d'OPG et les projets de remplacement de composants essentiels à la centrale de Bruce Power.
Le Groupe des propriétaires de CANDU constitue un point d'entrée pour ses membres afin qu'ils puissent interagir avec de nombreuses organisations du monde entier. Nos accords de collaboration avec les organisations industrielles au Canada et dans le monde ont conduit à des partenariats fructueux mais aussi à un renforcement de la politique au niveau national et international.
Nous pouvons parler de l'avenir du nucléaire, nous pouvons et nous devrions envisager de nouvelles technologies. Nous pouvons aussi continuer à compter sur celles qui nous servent aujourd'hui. Les centrales de Darlington, Bruce et Point Lepreau peuvent fournir une énergie sûre, propre, prévisible et à des prix abordables pour les générations de Canadiens à venir.
Pour terminer, la mission du Groupe des propriétaires de CANDU est d'améliorer la performance par la collaboration. L'objectif est toujours l'amélioration continue par la performance humaine et technique dans nos sites en exploitation. Le rôle du Groupe des propriétaires de CANDU est d'aider nos membres à mieux exploiter leurs centrales nucléaires, a obtenir de meilleures performances humaines et en fin de compte à bâtir les fondations de la confiance du public.
Merci de votre intérêt pour l'avenir du nucléaire et merci de m'avoir donné l'occasion de vous exposer le rôle du Groupe des propriétaires de CANDU dans la construction de cet avenir.
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Bonjour, monsieur le président, bonjour aux membres du comité.
[Français]
Je vous remercie de votre invitation à discuter de l'avenir du secteur nucléaire.
[Traduction]
Au cours de votre étude, vous avez déjà entendu bon nombre de nos collègues de l'industrie nucléaire. On vous a dit que l'énergie nucléaire fournit 15 % de l'électricité du Canada en utilisant une technologie sûre, fiable et faiblement carbonée. On vous a dit que la filière nucléaire fournit 60 000 emplois de haute qualité au Canada et l'on vous a dit comment le savoir-faire canadien en matière de nucléaire constituait une capacité stratégique qui procure aux Canadiens et à nos partenaires étrangers une sécurité énergétique à long terme et nous donne voix au chapitre au niveau international pour des sujets importants tels que la non-prolifération nucléaire.
Puisque vous avez déjà entendu parler de ces avantages, je voudrais employer le temps que je vais passer devant le comité à parler de l'industrie nucléaire au Canada de façon plus large, en insistant particulièrement sur l'innovation et l'expertise nucléaire qui existe au Canada en dehors de la traditionnelle industrie de l'énergie nucléaire. J'espère que ce point de vue légèrement différent soulignera combien les investissements dans le secteur du nucléaire peuvent avoir des effets positifs dans la capacité d'innovation du Canada dans de nombreux secteurs connexes tels que la défense, le contre-terrorisme, la recherche spatiale et la médecine.
Notre entreprise, Bubble Technology Industries, est un exemple direct de la manière dont les investissements gouvernementaux en matière de recherche nucléaire peuvent générer des bénéfices économiques à long terme au Canada. Notre entreprise a été constituée en 1988 et était la toute première entreprise dérivée commerciale d'Énergie atomique du Canada limitée, l'EACL. Nous avons été créés pour commercialiser un nouveau type de détecteur de rayonnement nommé Bubble Detector, qui a été inventé par mon père, Harry Ing lorsqu'il travaillait comme chercheur à l'EACL.
Les détecteurs de rayonnement sont, bien entendu, importants dans le secteur nucléaire traditionnel, mais ils le sont également dans de nombreux autres secteurs dans lesquels les rayonnements sont présents. Dans les applications de défense et de sécurité, nous avons besoin de détecter, suivre et si nécessaire intercepter des substances radioactives qui pourraient constituer une menace potentielle. De plus, nous pouvons utiliser les rayonnements pour contribuer à trouver d'autres types de menaces à la sécurité tels que des explosifs, des armes dissimulées et des produits de contrebande.
Il y a de nombreuses autres applications dans lesquelles les rayonnements sont utilisés, telles que le diagnostic médical et la médecine nucléaire qui permet de sauver des vies; la stérilisation industrielle; les techniques d'inspection qui permettent de contrôler la qualité des soudures dans l'industrie aérospatiale; le contrôle des maladies des cultures dans l'agriculture et enfin les techniques de diagraphie des sondages dans l'industrie pétrolière. Par conséquent, lorsque nous parlons du secteur nucléaire dans son ensemble, nous parlons en fait de technologies nucléaires qui recoupent de nombreux autres secteurs qui sont indispensables à l'économie canadienne.
Dans le cadre de ce secteur nucléaire au sens large, notre entreprise a commencé avec seulement sept employés et un seul appareil de détection des rayonnements. Le processus de création d'une entreprise dérivée était une chose nouvelle pour EACL et pour mon père. Il y a eu de nombreuses nuits sans sommeil à cette époque où il fallait réussir à maintenir à flot cette petite filiale.
Heureusement nous avons tenu bon. Au cours de nos 27 années d'existence, nous avons grandi jusqu'à avoir environ 50 employés et nous proposons aujourd'hui plus de 25 produits qui sont exportés dans plus de 25 pays, nous avons déposé plus de 20 brevets et nous avons mené plus de 200 programmes de contrats de recherche innovants pour des clients du monde entier.
Notre technologie de pointe a été utilisée dans des applications de contre-terrorisme pour la protection des personnes et des infrastructures lors des plus grands événements mondiaux, tels que de multiples inaugurations présidentielles aux États-Unis, de nombreux Super Bowl, des compétitions internationales, les Jeux Olympiques et de grands sommets politiques internationaux.
Notre technologie a aussi pris place à bord de plusieurs dizaines de missions spatiales pour aider aux recherches destinées à protéger les astronautes des risques liés aux rayonnements et à mieux comprendre l'environnement radiatif dans l'espace. L'astronaute Chris Hadfield a mené des expériences à bord de la station spatiale internationale en utilisant notre technologie de détection du rayonnement et il a personnellement parlé du problème sérieux que constituent les rayonnements dans l'espace pour les astronautes, surtout dans la perspective de vols habités de longue durée vers Mars.
Les réalisations de notre entreprise n'auraient pas été possibles sans un personnel créatif, dévoué et hautement qualifié. Nous avons la capacité, au sein de notre entreprise, de générer des idées innovantes et de les mener à travers toutes les étapes de la recherche, du développement, de la production et de la diffusion internationale.
Lorsque nous avons commencé en 1988, sous la forme d'une minuscule entreprise dérivée d'un laboratoire gouvernemental, je crois que personne n'aurait pu prévoir notre développement. Lorsque vous lancez une entreprise, les probabilités ne sont pas bonnes: 50 % des petites entreprises au Canada font faillite dans les cinq premières années; moins de 12 % des petites entreprises au Canada exportent leurs biens ou leurs services et lorsqu'elles le font c'est typiquement vers un seul pays, en général les États-Unis. Pourtant, malgré ces statistiques assez décourageantes, les petites et moyennes entreprises, les PME, continuent d'être la colonne vertébrale du secteur privé au Canada. Les PME y emploient plus de 90 % de la main-d'oeuvre du secteur privé et elles ont créé plus de 95 % des nouveaux emplois nets au Canada entre 2005 et 2015. À eux seuls ces deux chiffres font qu'il est impératif pour le Canada de soutenir ses petites entreprises et d'y investir car elles sont le vrai moteur de l'économie canadienne.
Lorsque vous investissez dans la recherche et l'innovation dans le nucléaire au Canada et lorsque vous soutenez des petites entreprises dans ce pays grâce à des programmes comme les encouragements fiscaux à la RS&DE, les programmes d'aide à la recherche industrielle du CNRC et le Programme d'innovation Construire au Canada du SPAC, vous ouvrez la voie à un groupe de petites entreprises qui peuvent réussir. Vous créez des entreprises telles que Bubble Tech et d'autres dans notre secteur qui peuvent réussir malgré ce taux de 50 % d'échec des jeunes entreprises et qui passent de 7 à 50 employés de façon durable, fournissent des emplois de haute qualité basés sur la connaissance et peuvent exporter vers 25 pays plutôt que vers un seul ou ne pas exporter du tout.
Il est possible de réussir, parce qu'avec la bonne orientation et des investissements gouvernementaux réguliers, le Canada est bien placé pour être l'un des chefs de file mondiaux de la filière nucléaire, pas uniquement dans le segment traditionnel de l'énergie, mais aussi de façon plus large dans la défense, la sécurité, la médecine, le bâtiment, l'aérospatiale, l'agriculture et l'industrie pétrolière.
Le gouvernement peut aider de petites entreprises comme la nôtre à réussir en soutenant l'ensemble de la filière nucléaire en matière de recherche, d'innovation et de commercialisation au Canada. Nous devons former du personnel hautement qualifié dans le domaine du nucléaire. Nous devons encourager la recherche canadienne en mettant en oeuvre un programme d'innovation et de recherche pour les petites entreprises au Canada, comme c'est le cas dans une douzaine de pays, y compris les États-Unis. Nous devons encourager le gouvernement canadien à donner l'exemple en achetant des technologies canadiennes innovantes et en prenant en compte le contenu canadien pour ses approvisionnements. Nous devons également inciter davantage les grandes entreprises opérant au Canada à établir des partenariats avec de petites entreprises canadiennes.
Et surtout, nous devons reconnaître que de petites entreprises canadiennes peuvent avoir une dimension internationale. Lorsqu'elles atteignent cette dimension, elles méritent notre soutien car elles représentent la meilleure possibilité de création d'emploi et de croissance économique dans notre pays. Merci.
[Français]
Je vous remercie pour le temps que vous m'avez accordé.
Ma question est pour le Groupe des propriétaires de CANDU. Nous avons des réacteurs CANDU en service dans le monde, au Canada, en Chine, en Corée et dans plusieurs autres pays, grâce au dur labeur fourni par les exploitants et aussi grâce au Groupe de propriétaires du CANDU. Nos réacteurs CANDU restent les plus performants au sein du parc nucléaire mondial.
Inévitablement, un jour ces réacteurs CANDU vieilliront et seront démantelés. Je suppose qu'il est peu probable que nous voyons arriver un nouveau réacteur, une nouvelle construction, au Canada dans les années à venir, ni même au cours de la prochaine décennie. Alors que nous devons démanteler nos réacteurs CANDU, nous ne pouvons pas démanteler notre talent, nos effectifs et nos capacités intellectuelles, à Chalk River par exemple, ou pour les autres personnes qui travaillent sur le terrain.
Je pense que pour que l'industrie nucléaire canadienne survive et même se développe, nous devons créer un marché global. À l'heure actuelle notre technologie, notre CANDU 6 par exemple, est une technologie de deuxième génération. Auparavant nous avions l'ACR-1000 qui est de troisième génération. Vous le savez, vous le savez sans doute mieux que moi, mais personne n'en a parlé et ce sujet a été mis de côté.
Si nous allons sur le marché mondial, quelle technologie pouvons-nous proposer et que devrait faire le gouvernement pour avoir une stratégie à long terme pour soutenir la croissance de notre industrie nucléaire?
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Merci beaucoup pour votre question.
Tout d'abord, je voudrais préciser que le Groupe des propriétaires de CANDU ne fait pas d'actions de marketing. La responsabilité, ou la direction du marketing de la technologie CANDU est assumée par SNC-Lavalin. C'est SNC-Lavalin qui a les droits de faire cela. Les représentants de cette société sont les mieux placés pour parler de ce qu'ils font mais je peux vous donner des informations qui sont disponibles au public.
Ils sont en pourparlers actuellement avec la Chine pour le développement du réacteur CANDU avancé. La Chine aimerait pouvoir recycler le combustible de ses réacteurs à eau légère, les réacteurs à eau pressurisée qu'elle exploite. Le réacteur CANDU est une technologie fiable permettant de prendre le combustible déjà utilisé dans les réacteurs à eau légère et de le réutiliser. L'idée de la Chine, telle que je la comprends, consiste à construire un réacteur CANDU avancé pour quatre réacteurs à eau légère, pour recycler le combustible. C'est clairement une occasion prometteuse, car cela ouvre un marché pour environ 25 réacteurs CANDU avancés rien qu'en Chine. Encore une fois, SNC-Lavalin est bien mieux placé que moi pour en parler. Je ne fais que répéter des informations publiques.
Pour ce qui est de votre deuxième question, sur le rôle de soutien du gouvernement, celui-ci a un rôle clé de soutien de l'infrastructure qui permet au nucléaire d'exister et de s'améliorer au fil du temps. J'étais en Inde la semaine dernière. J'ai rencontré les dirigeants du Department of Atomic Energy, de l'Atomic Energy Regulatory Board, de Nuclear Power Corporation of India Limited, et du Bhabha Atomic Research Centre. Ils ont entretenu une vision du développement du nucléaire qui transcende les changements de gouvernements, qui porte loin et qui comporte de nombreux aspects. Cette vision est soutenue par une recherche très active.
Il nous faut une assise de recherche et développement solide. L'importance d'avoir un réacteur de recherche a été soulignée lors de la session précédente. Aujourd'hui le Groupe des propriétaires de CANDU travaille dans le réacteur NRU. Nous profitons au maximum du temps qu'il nous reste avant l'arrêt du réacteur.
Que ferons-nous lorsque ce réacteur s'arrêtera? Nous aurons quand même besoin de faire de la recherche. Nous en aurons certainement besoin ces prochaines années. En ce moment même le Groupe des propriétaires de CANDU cherche d'autres endroits pour mener ces recherches si nous ne pouvons pas les faire au Canada. Cela signifie que quel que soit l'endroit où nous ferons ces recherches, c'est ce site qui acquerra les connaissances et la capacité et non le Canada, ce qui signifie qu'en matière de durabilité nous allons vers une impasse si nous ne construisons pas les capacités fondamentales en matière de recherche et développement.
Le Groupe des propriétaires de CANDU trouvera des solutions de rechange pour soutenir ses membres. Nous devrons chercher en dehors du Canada si nous ne trouvons pas ici. Mais si nous allons dans d'autres pays pour faire ces recherches fondamentales dont nous avons besoin pour assurer la pérennité de la technologie, cela sera une perte pour le Canada.
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Merci pour votre question Cheryl.
Quand nous parlons de la vallée de la mort technologique, nous parlons de l'écart qui existe entre le financement qui soutient la recherche et le passage à l'exploitation commerciale effective de la valeur de cette technologie: la mettre sur le marché, la vendre au Canada et l'exporter. Pendant de nombreuses années au Canada, il n'y avait tout simplement pas de mécanisme de financement pour aider les entreprises à passer de la recherche à la commercialisation.
Ces dernières années, le gouvernement a mis en place le Programme d'innovation Construire au Canada du SPAC, qui est essentiellement destiné à prendre des technologies à haut niveau de maturité et à fournir des financements afin que les organismes fédéraux puissent essayer ces technologies canadiennes sans grand risque. Le financement vient du SPAC. Il y a une concordance entre une entreprise disposant de la nouvelle technologie et un ministère fédéral et celui-ci fait l'acquisition de la nouvelle technologie au moyen du financement du SPAC et il peut alors essayer cette technologie. Nous avons pu utiliser ce programme avec des organismes tels que la GRC et le ministère de la Défense nationale du Canada pour leur faire essayer certaines des nouvelles technologies de détection des rayonnements développées par Bubble Tech.
Il s'agit d'un seul programme et il va certainement dans le bon sens. Il permet de générer cette première vente, mais il n'est pas vraiment suivi et ne permet pas un soutien à long terme pour des ventes ultérieures.
Je crois qu'au Canada une des difficultés a toujours été —en particulier dans notre secteur, la défense et la sécurité — que nous sommes évidemment très lourdement investis auprès de nombreux alliés au sein de l'OTAN et qu'il est parfois plus facile de suivre les autres dans leurs achats que de regarder de près les technologies conçues au Canada, qui peuvent être les meilleures de leur catégorie et qui ont besoin qu'on leur donne une chance d'être utilisées par un client sur le marché.
Nous aimerions que le gouvernement du Canada soit beaucoup plus attentif aux technologies canadiennes et lorsqu'elles le méritent, lorsqu'elles sont solides, qu'il se pose en chef de file en adoptant ces technologies et en étant capable de faire la démonstration de ces technologies canadiennes dans des applications concrètes.
Lorsque nous cherchons à exporter à l'étranger, l'une des premières questions que nous posent tous les gouvernements étrangers est de savoir que d'autre utilise cette technologie. Est-ce que votre gouvernement utilise cela? Pendant des années nous avons dû répondre:« eh bien les Américains l'utilisent, différents groupes en Europe l'utilisent », mais c'est une position difficile à assumer. On aimerait pouvoir dire que son propre gouvernement a sélectionné notre matériel et peut donner des recommandations. Je crois que c'est l'une des choses les plus importantes que peut faire le gouvernement à l'avenir.
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Merci pour votre question.
Tout de suite après l'événement qui s'est produit le 11 mars 2011, le Groupe des propriétaires de CANDU a constitué un groupe appelé équipe d'intégration de la filière CANDU. Il s'agissait d'un groupe de dirigeants de toutes les installations, nationales et internationales. Nous avons commencé à identifier et à construire une stratégie de réponse à l'événement, basée sur les meilleures informations disponibles à l'époque. À mesure que nous disposions de plus d'informations, nous avons peaufiné notre stratégie. Avec l'équipe d'intégration de la filière CANDU nous avons établi un mécanisme pour le dialogue avec le législateur. Nous informions le législateur de la direction vers laquelle nous avancions et en retour il nous informait sur l'évolution de ses attentes. Nous avons donc maintenu le dialogue mais aussi l'indépendance entre législateur et exploitant.
Parce que nous fonctionnions ensemble en tant que groupe, nous avons pu faire participer différents dirigeants d'installations à diverses réunions internationales, donc nous avons pu déployer un vaste réseau qui captait ce que faisait la communauté internationale et en informer la communauté du Groupe des propriétaires de CANDU. Nous avons ensuite pu adapter cela à notre propre technologie.
Le réacteur CANDU dispose de caractéristiques inhérentes qui sont excellentes en cas d'événement de type Fukushima. La plus importante c'est que contrairement aux autres types de réacteur, le réacteur CANDU est placé dans un bassin d'eau lourde froide à basse pression d'environ 250 tonnes, lui-même entouré d'un second bassin d'eau légère froide d'environ 500 tonnes. Donc en cas de perte de puissance, nous avons 750 tonnes d'eau froide immédiatement disponible qui aide à contenir la progression de l'incident. Nous avons mis cela à profit et nous avons identifié les stratégies supplémentaires d'atténuation qui pouvaient être mises en place afin de prolonger indéfiniment et de façon importante le refroidissement du réacteur si les systèmes principaux et les systèmes de secours venait à faire défaut, comme dans le cas de Fukushima.
Nous avons construit une toute nouvelle ligne de défense en profondeur basée sur du matériel mobile qui pouvait être amené sur place, branché rapidement et facilement, pour alimenter ces systèmes de circuit d'eau qui assuraient déjà le refroidissement du réacteur et du fait de la conception du réacteur CANDU, nous disposons de pas mal de temps supplémentaire pour amener ce matériel mobile. Nous avons mis cela à profit et l'avons intégré dans la stratégie. Je crois que nous disposons désormais d'une base solide pour dire qu'en cas d'événement imprévu, nous disposons de multiples moyens différents, non seulement au sein du site mais aussi sous la forme de matériel mobile, pour mettre fin à l'incident plus rapidement, avant qu'il ne devienne grave.