:
Monsieur le Président, je suis honorée de prendre la parole aujourd'hui et de répondre au premier budget du gouvernement. J'aimerais commencer en vous faisant part d'une citation qu'un collègue m'a récemment envoyée. Elle dit ceci: « Le problème de la dette et du déficit est beaucoup plus qu'un défi économique. C'est également une question morale, et la question est claire! Quel droit avons-nous de priver nos enfants de leurs possibilités d'avenir... ».
Ces paroles sont aussi vraies aujourd'hui qu'elles l'étaient il y a 22 ans. Mes collègues d'en face seront peut-être surpris d'apprendre qui a prononcé ces paroles. Lorsqu'il a pris la parole à la Chambre, l'ancien député de LaSalle—Émard a mis le doigt sur une vérité fondamentale, c'est-à-dire que l'argent emprunté n'est pas gratuit; c'est une dette qui devra être remboursée par les générations futures. Ces paroles sont celles du très honorable Paul Martin, ancien premier ministre libéral et ministre des Finances.
Bien que le parti qu'il a déjà dirigé pourrait remettre en question la sagesse de ses propos, ce n'est pas le cas de la loyale opposition de Sa Majesté. M. Martin était conscient de l'importance d'une position financière solide, d'une discipline financière et d'un plan clair et précis. Seuls ces éléments nous permettront de protéger tous les programmes dont nous avons besoin pour prendre soin des personnes les plus vulnérables de notre société. Comment pouvons-nous avoir un gouvernement plein de compassion sans une économie solide?
En tant que conservateurs, nous sommes d'avis qu'il faut avoir une très bonne raison d'emprunter de l'argent, si cela doit se faire aux dépens de nos enfants et de nos petits-enfants. Les Canadiens méritent un plan, ainsi qu'une voie claire vers la prospérité. Ils ont le droit de savoir pourquoi le gouvernement a besoin d'une bien plus grande quantité de leurs dollars durement gagnés. À vrai dire, ils s'attendent à ce que le gouvernement sache ce qu'il fait. Malheureusement, le budget du gouvernement échoue à tous les égards.
[Français]
Je serai très claire sur ces trois points.
Premièrement, le gouvernement emprunte et dépense beaucoup plus d'argent qu'il ne l'avait promis. Deuxièmement, il augmente déjà les impôts pour rembourser ses emprunts et ses dépenses. Il n'aura pas d'autre choix que de les augmenter de nouveau. Troisièmement, même après les dépenses et les impôts, le gouvernement n'a aucune stratégie pour créer des emplois ou stimuler notre économie.
[Traduction]
Revoyons ces points un par un.
Premièrement, le gouvernement emprunte et dépense beaucoup plus d'argent qu'il ne l'avait promis sans avoir de justification économique claire, qui ne soit pas d'ordre politique.
Deuxièmement, il augmente déjà les impôts pour rembourser ses emprunts et ses dépenses et il n'aura pas d'autre choix que de les augmenter de nouveau. Les Canadiens payent déjà trop d'impôt.
Troisièmement, même après les dépenses et les impôts, le gouvernement n'a aucune stratégie pour créer des emplois ou stimuler notre économie. De l'avis de nombreux experts, rien ne prouve que, parmi ces dépenses, il y en a qui créeront des emplois.
De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes tous inquiets face à ces emprunts incontrôlables. En refusant de vivre selon ses moyens aujourd'hui, le gouvernement met en péril la croissance et la prospérité futures de même que les importants programmes sur lesquels les Canadiens comptent. Ce n'est pas une simple hypothèse. La dernière fois que les libéraux ont été au pouvoir, nous avons vu une réduction de 30 % des transferts en santé. C'est même une réalité indéniable que les Canadiens d'un certain âge ne connaissent que trop bien.
Dans les années 1970, on promettait un léger déficit, soit un déficit de 12 milliards de dollars en dollars d'aujourd'hui. Or, le déficit a atteint plus de 70 milliards de dollars en une décennie seulement. Puis les taux d'intérêt ont monté en flèche, les investissements ont cessé et des emplois ont disparu.
En 1984, à eux seuls, les intérêts sur la dette grugeaient 20 % du budget fédéral. C'est presque trois fois ce que le gouvernement consacrait à la défense et cinq fois plus que ce qu'il consacrait à la santé.
Aujourd'hui, nous observons la même chose en Ontario, où des emprunts irresponsables se traduisent par une dette et des déficits massifs et où le paiement des intérêts consomme des ressources financières qui devraient être consacrées à la santé et à l'éducation.
[Français]
Une génération de possibilités a été perdue, et le retour à la normale a été long et difficile. Avec ce budget, j'ai peur que les libéraux remettent le Canada sur la même voie dangereuse.
[Traduction]
Nous avons déjà vu ce genre de vieille politique financière usée. Elle remonte aux années 1970. Les mêmes idées qui ne stimulent pas la croissance et ne créent pas d'emplois sont de retour.
L'autre jour, nous nous disions à la blague que nous aimons tous les modes ressuscitées. Nous adorons la mode rétro des années 1970, même certains meubles de cette époque. Je viens d'ailleurs de m'acheter un nouveau tourne-disque de vinyle sur eBay. Mais, s'il y a une chose que je n'aime pas, c'est bien la politique financière des années 1970.
Les Canadiens se demandent présentement pourquoi ils devraient faire confiance au gouvernement pour bien utiliser l'argent qu'ils ont chèrement gagné. Comment pourraient-ils faire confiance au gouvernement s'ils ne sont jamais capables d'avoir l'heure juste? Après avoir promis des déficits modestes ne dépassant pas 10 milliards de dollars, le gouvernement refile aux Canadiens une facture trois fois plus élevée. Il avait promis d'équilibrer le budget au plus tard dans quatre ans et il a rompu cette promesse également. Il avait dit que le ratio de la dette sur le PIB diminuerait. Voilà une troisième promesse de rompue. Actuellement, il ne dit même pas aux Canadiens combien d'argent il dépense, quand il le dépense et à quoi servent ces dépenses. On dirait presque nous devons rappeler au gouvernement que les deniers publics ne lui appartiennent pas.
J'espère que les Canadiens ont eu la chance de consulter le rapport du directeur parlementaire du budget qui a été rendu public la semaine dernière, car il confirme point par point tout ce que je viens de dire. En fait, l'un des employés du directeur parlementaire du budget, dont le bureau est indépendant, a dit que, depuis 15 ans qu'il étudie les budgets de l'État, il ne s'en rappelle aucun qui manquât autant d'information destinée au public. Autrement dit, le gouvernement n'est pas transparent quant à la manière dont il dépense l'argent des contribuables canadiens. Comment ces derniers pourraient-ils lui faire confiance, alors? Comment les Canadiens, qui triment dur pour leur argent, pourraient-ils confier une partie de leur salaire au gouvernement si celui-ci ne daigne pas faire preuve de la transparence la plus élémentaire?
Les Canadiens se demandent aussi s'il y a un plan derrière toutes ces dépenses. Car en l'absence de plan, quand un gouvernement emprunte et dépense sans compter, les déficits modestes qu'il mentionne au départ deviennent vite très gros. C'est d'ailleurs déjà commencé. Les Canadiens veulent donc savoir quand cette tendance va s'arrêter et à combien est fixée la limite.
L'éminent économiste canadien Jack Mintz a écrit, le jour du dépôt du budget, que la bombe à retardement qu'est la dette du Canada venait de grossir énormément. Pourquoi? Parce que les Canadiens savent qu'emprunter de l'argent, ce n'est pas gratuit. Nous devons payer pour avoir ce privilège. En outre, plus nous empruntons, plus cela coûte cher, et moins nous avons d'argent pour faire face à une véritable crise et pour payer ce qui est nécessaire aux Canadiens, comme les soins de santé, le revenu de retraite et les pensions.
Tout cela nous amène, de ce côté-ci de la Chambre, à une autre question. Comment vont-ils rembourser cet argent? L'opposition conservatrice sait très bien — et les contribuables aussi — que les déficits d'aujourd'hui sont les taxes et les impôts de demain. Les Canadiens savent que les libéraux prennent plus de leur argent maintenant pour en prendre encore davantage plus tard.
D'ailleurs, le gouvernement n'a même pas pu attendre pour le faire. Il augmente déjà les impôts. L'impôt sur le revenu des particuliers a augmenté de 1,3 milliard de dollars cette année et augmentera de près du double de ce montant l'an prochain, soit de 2,4 milliards de dollars. Les libéraux sont très fiers des mesures fiscales qu'ils imposent au fameux « un pour cent ». Pourquoi seraient-ils fiers d'augmenter les impôts de quiconque au Canada?
En vérité, le budget n'a pas été conçu pour aider la classe moyenne, comme l'avait pourtant promis le durant la campagne électorale. Il vient plutôt trahir la classe moyenne. Pensons aux comptes d'épargne libre d'impôt, le plus important outil en matière de finances personnelles depuis les REER, dont le gouvernement veut abaisser le plafond. Des millions de Canadiens se sont prévalus de cet outil, dont près de 70 % gagnent un revenu faible ou moyen. Les libéraux les forcent à réduire leur cotisation. Pourquoi le gouvernement cherche-t-il à décourager les Canadiens d'investir dans leur retraite et d'agir de manière responsable?
Par ailleurs, le gouvernement remanie des prestations pour enfants qui ont fait leurs preuves, laissant ainsi tomber des milliers de familles. La Prestation universelle pour la garde d’enfants, que les libéraux ont décidé d'éliminer, s'appliquait à tous et a tiré de la pauvreté des milliers d'enfants. Les libéraux l'ont néanmoins annulée. Les crédits d'impôt pour les activités artistiques et sportives ont aussi été abolis. Les familles comptaient sur ceux-ci, car ils leur donnaient un peu de répit.
Ceci étant dit, ce sont probablement les propriétaires de petites entreprises qui ont subi la plus grande trahison. Durant la campagne électorale, le premier ministre a promis à maintes reprises de réduire le taux d'imposition des petites entreprises. Non seulement les libéraux ont renié leur promesse à cet égard, mais ils ont aussi annulé le crédit d'impôt à l'embauche visant les petites entreprises et ont augmenté les charges sociales.
[Français]
Le gouvernement libéral augmente même les impôts des étudiants, des activités sportives des enfants et des organismes de bienfaisance. Ce n'est que le début, un simple aperçu de ce qui nous attend. C'est un fait certain et irréfutable. Si on ne veut pas contrôler les dépenses, on doit finir par augmenter les impôts.
[Traduction]
Parlons des répercussions du budget sur les jeunes qui, à l'heure actuelle, ont de la difficulté à trouver du travail. Pourquoi le gouvernement alourdirait-il leur dette en augmentant l'impôt sur les manuels et l'éducation? Les jeunes comprennent qu'ils n'ont pas besoin d'un gouvernement omniprésent qui s'ingère dans la politique financière, comme c'était le cas dans les années 1970. Les conservateurs veulent que tout le monde encourage une nouvelle économie qui prospère avec moins, et non plus, d'intervention gouvernementale, et les jeunes Canadiens le comprennent. Ils savent que les bonnes idées, les solutions ainsi que les nouvelles technologies et plateformes viennent des entrepreneurs, des gens qui sont prêts à prendre des risques avec leurs nouvelles idées. Le gouvernement a supprimé cela. Ce n'est que le début, un simple aperçu de ce qui nous attend. C'est un fait certain et irréfutable. Si les libéraux ne sont pas prêts à maîtriser leurs dépenses, ils devront un jour augmenter encore les impôts.
Que peuvent attendre les Canadiens de tous ces emprunts d'argent et de toutes ces hausses d'impôt? Je répondrai brièvement que les Canadiens n'obtiennent pas ce pour quoi ils pensaient avoir payé. En effet, malgré toutes les dépenses qu'il prévoit, le budget ne fait pas grand-chose pour s'attaquer aux véritables enjeux économiques avec lesquels le Canada est aux prises, y compris le chômage dans le secteur manufacturier et dans celui des ressources naturelles. Notre économie est peut-être en croissance, mais il s'agit d'une croissance inégale. À elle seule, l'industrie pétrolière et gazière a perdu 100 000 emplois. Les familles en Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Elles sont désespérées. Le Canada a besoin dès maintenant d'un plan pour l'emploi, mais ce budget n'en propose aucun. Après toutes ces années, les libéraux n'ont toujours pas compris.
Ce ne sont pas les gouvernements qui créent les emplois, mais le secteur privé. Les libéraux ont tort de croire qu'augmenter la taille de l'appareil gouvernemental est la solution. Le gouvernement doit plutôt augmenter la taille du secteur privé, et le budget ne fait rien pour encourager ce dernier à investir dans l'économie et à créer des emplois de qualité bien rémunérés. Le gouvernement doit créer un climat favorable à l'épanouissement du secteur privé, puis se tenir à l'écart et laisser les gens réussir.
Et pourtant, le gouvernement ne mentionne presque pas l'aide au secteur des ressources naturelles, secteur à la source des problèmes économiques actuels auxquels il faut trouver une solution immédiate. Il n'offre aucune aide aux manufacturières qui, selon les derniers chiffres sur l'emploi, connaissent une très faible croissance, malgré le faible cours du dollar. Il préfère augmenter les impôts, faire grimper le prix de l'énergie et le coût des intrants, menacer d'imposer une taxe sur le carbone et contribuer à l'incertitude du processus d'approbation des projets d'infrastructure énergétique — gestes peu propices aux investissements étrangers dans ces secteurs.
Les agriculteurs canadiens seront déçus s'ils s'attendent à ce que le gouvernement fasse preuve de respect envers le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Il n'y a pas une ligne qui les concerne dans le budget. La seule nouvelle mesure de soutien dans ce secteur n'est pas destinée aux agriculteurs, mais bien aux bureaucrates à Ottawa. Pour ce qui est du plan d'infrastructure qu'ont promis les libéraux, j'ignore si les députés le savent ou pas, mais aucune nouvelle somme n'est consacrée aux autoroutes, aux routes et aux ports. C'est justement le genre d'investissements favorables au commerce, dont le Canada a besoin pour amener ses produits sur le marché, et que les conservateurs faisaient lorsqu'ils étaient au pouvoir. C'était une bonne idée à l'époque, et elle l'est encore aujourd'hui.
Plus inquiétant encore: les libéraux sabrent dans les programmes importants de sécurité nationale. Ils coupent les fonds destinés aux militaires canadiens — annonçant une nouvelle décennie de noirceur libérale — et remettent à plus tard l'acquisition du matériel dont les soldats canadiens ont besoin, préférant plutôt investir dans des projets d'intérêt particulier. À une époque où de nouveaux attentats secouent le monde entier, le gouvernement libéral annonce que moins de 1 % de ses dépenses extravagantes est destiné à la sécurité publique.
[Français]
Ne nous leurrons pas, le gouvernement libéral est sur le point de causer des dommages à long terme bien réels à notre économie. Nos députés conservateurs ne sont pas les seuls à le dire. Le budget de ce gouvernement libéral a fait beaucoup de bruit le 22 mars.
[Traduction]
Certains étaient déçus alors que d'autres étaient tout simplement perplexes, et les Canadiens tentaient de comprendre ce qu'ils venaient d'acheter avec leurs 30 milliards de dollars d'impôt. L'Ottawa Citizen a dit que le Canada, sous le nouveau premier ministre, allait ressembler à l'Ontario sous Dalton McGuinty et Kathleen Wynne. La Presse canadienne a fait valoir que les perdants dans ce budget seraient les petites entreprises, la Défense nationale et les Canadiens qui veulent alléger leur fardeau fiscal.
Dan Kelly, chef de la direction de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, qui représente des centaines de milliers de propriétaires de petites entreprises, a dit que le budget de 2016 était brutal pour les petites entreprises. John Ivison, un de nos chroniqueurs préférés au National Post, a dit que le budget était comme un pipeline brisé laissant s'échapper des recettes fiscales fédérales, qui servent aux causes chouchou des libéraux. Je ne saurais mieux dire.
En fait, oui, j'ai dit mieux. Permettez-moi de me citer. Je vais prendre cette liberté. La a qualifié le budget de « cauchemar pour les contribuables ».
Donc, qu'est-ce qu'un gouvernement responsable devrait faire? Nous sommes dans une économie très compétitive. Si le Canada n'est pas un endroit intéressant pour travailler et investir, les occasions seront offertes ailleurs. C'est d'ailleurs déjà le cas.
Qu'est-ce que nous devrions faire? Nous devrions chercher activement le libre-échange. Nous devrions rationaliser la réglementation. Nous devrions réduire les impôts, pas les augmenter. Nous devrions approuver des projets qui créent de l'emploi de manière responsable. C'est ainsi que l'on crée de l'emploi. Le budget ne fait rien de cela.
[Français]
En empruntant 10 milliards de dollars sans plan de remboursement crédible, en augmentant les fardeaux fiscaux des familles et en imposant des obstacles à la création d'emplois, ce gouvernement ne fait pas son travail le plus important, soit maintenir la force de l'économie canadienne. Les Canadiens veulent un vrai leadership pour soutenir l'économie canadienne. Tout ce que le budget offre, ce sont des platitudes et des promesses.
[Traduction]
Pire encore, le et son équipe continuent de nuire à la réalisation de projets de pipelines et à la création des milliers d'emplois qui en découleraient. En Colombie-Britannique, ils envoient des messages contradictoires sur le projet de gaz naturel liquéfié. Au cours de son récent voyage à Washington, le n'a même pas cru bon d'inviter le à l'accompagner, malgré les enjeux énormes que représentent de bonnes relations bilatérales pour le secteur de l'énergie et l'industrie forestière du Canada.
De ce côté-ci de la Chambre, nous savons que le Canada devrait travailler en partenariat avec le secteur privé au lieu de lui nuire. Ces projets ne coûteraient pas un sou au Trésor fédéral, mais créeraient des milliers d'emplois. Nous devrions appuyer des projets d'investissement dans des infrastructures qui ont un effet durable et qui sont assortis de critères de sélection transparents. Nous devrions chercher à conclure des accords de libre-échange comme le Partenariat transpacifique, une entente historique qui permettra de faire croître à long terme le PIB de 5 à 10 milliards de dollars. Le gouvernement devrait s'engager concrètement à rétablir l'équilibre budgétaire d'ici quatre ans. Puisqu'on l'a déjà fait, il s'agit d'un objectif tout à fait réalisable.
[Français]
De ce côté-ci de la Chambre, nous savons qu'il est possible d'être financièrement responsable et de créer un climat commercial solide, et qu'il est possible de le faire tout en faisant preuve de compassion, car le gouvernement a une responsabilité envers les membres les plus vulnérables de la société.
[Traduction]
Comment le savons-nous? Nous le savons parce que c'est ce que le gouvernement conservateur a fait au cours de la dernière décennie. Nous avons aidé le Canada à traverser l'une des pires crises économiques depuis la Grande Dépression. Nous y sommes parvenus tout en abaissant les impôts à leur niveau le plus bas depuis 50 ans, en créant, net, 1,2 million d'emplois, dont 90 % dans le secteur privé, en parvenant à l'équilibre budgétaire promis et en laissant même un excédent, en négociant avec succès des accords de libre-échange avec 51 pays, notamment le Partenariat transpacifique et des ententes avec l'Union européenne, en approuvant des projets d'oléoducs passant par les États-Unis ainsi que l'oléoduc Northern Gateway pour apporter le pétrole jusqu'à la côte. Nous y sommes parvenus tout en tirant de la pauvreté des centaines de milliers d'enfants au moyen de la Prestation universelle pour la garde d'enfants et, grâce au très regretté Jim Flaherty, en aidant les handicapés plus que tout autre gouvernement de l'histoire du Canada.
En plus d'accomplir tout cela, nous avons augmenté les dépenses en santé de 70 %. Nous avons augmenté les prestations directement offertes aux Canadiens, qui n'ont jamais été aussi élevées. Nous avons aussi augmenté les paiements de transfert aux provinces et aux territoires à un niveau inégalé. Nous sommes en outre arrivés à un règlement historique de plusieurs millions de dollars pour les survivants de la thalidomide. Nous avons enfin réglé plus de revendications territoriales des Premières Nations que n'importe quel autre gouvernement.
Nous avons réussi à faire tout cela parce que nous avions un plan clair et que nous avons fait preuve d'un véritable leadership sur le plan de l'économie. Sans un tel leadership, il est impossible de financer tous ces programmes sociaux importants, dont tant de Canadiens comptant sur notre compassion ont bien besoin.
C'est la raison pour laquelle nous, l'opposition loyale de Sa Majesté, ferons pression sur le gouvernement. Nous nous ferons entendre et nous inciterons le gouvernement à faire la même chose que nous avons faite, c'est-à-dire établir un plan, être responsable sur le plan financier, vivre selon ses moyens et laisser au secteur privé toute la latitude dont il a besoin. Si le gouvernement n'agit pas ainsi, l'économie canadienne en pâtira, et si l'économie bat de l'aile, le gouvernement ne peut pas faire preuve de compassion.
Je conclus donc en proposant:
Que la motion soit modifiée de manière à supprimer tous les mots après « que » et à y insérer ce qui suit:
« la Chambre n’approuve pas la politique budgétaire du gouvernement, car elle:
a) prévoit un déficit d’au moins 29,4 milliards de dollars;
b) prévoit des dépenses inutiles;
c) fait fi de l’équilibre budgétaire;
d) ne stimule pas la croissance économique ni la création d’emplois;
e) trahit la classe moyenne en relevant les taxes des familles, des particuliers et des petites entreprises. »
:
Monsieur le Président, il me fait plaisir, au nom du NPD, d'amorcer le débat sur le budget qui vient d'être présenté par le nouveau gouvernement libéral.
La présentation du budget constitue toujours un document extrêmement vaste. Il y a des mesures que nous pouvons effectivement appuyer, car plusieurs des engagements que les libéraux ont pris au cours de la campagne électorale ont été repiqués des programmes néo-démocrates de 2015, de 2011 et de 2008. Nous ne pourrons donc évidemment pas nous opposer à ces éléments.
On y retrouve aussi d'autres mesures, ou demi-mesures, qui n'arrivent pas à la hauteur des engagements pris durant la campagne électorale ou qui ne comblent pas les besoins qui ont été exprimés pendant et après la campagne électorale. À cet égard, le gouvernement aurait dû avoir une oreille attentive, mais il a fait le contraire. Contrairement à ce que peuvent croire les députés du gouvernement, plusieurs éléments de ce budget sont loin d'être positifs.
Commençons par les fleurs, les éléments positifs qui, pour la plupart, ont été tirés de notre programme. Parlons d'abord de l'élimination du fractionnement du revenu. Lorsque le précédent gouvernement conservateur avait annoncé cette mesure, nous avions immédiatement fait valoir qu'il s'agissait d'une mesure hautement inéquitable qui allait profiter largement aux plus riches du Canada et qui aurait un effet pervers sur la participation des femmes au marché du travail. Il s'agirait pour elles d'un incitatif fiscal les encourageant à rester à la maison plutôt qu'à contribuer à la société et à participer au marché du travail. Nous avions promis de l'éliminer dès le départ, et les libéraux l'ont fait aussi. Cette mesure se retrouve ici et nous pouvons l'applaudir.
Par ailleurs, il y a quelques mesures qui nous font sourciller, car il s'agit de mesures que nous appuyons, mais que le gouvernement n'a pas concrétisées au point où il s'était engagé à le faire. Il s'agit notamment du crédit d'impôt pour les fonds de travailleurs. Cela a été une lutte de tous les instants, lorsque les conservateurs ont annoncé l'élimination graduelle de ce crédit d'impôt extrêmement important pour les fonds de travailleurs, qui représentent l'une des entités de capital de risque les plus importantes au pays.
C'est un enjeu particulièrement important au Québec, où le Fonds de solidarité FTQ et le Fondaction de la CSN, notamment, travaillent main dans la main avec les organismes privés de capital de risque afin d'aider les entreprises qui, autrement, seraient larguées, ignorées ou négligées par les organismes de financement traditionnel, comme les institutions bancaires. Ce travail a été reconnu et fait en sorte que le Québec, puisque c'est là où il est concentré, représente la troisième entité nationale parmi l'ensemble des entités de l'OCDE, après Israël et les États-Unis, où on retrouve le plus fort pourcentage de participation au capital de risque.
À la suite de l'élimination de ce crédit d'impôt en Ontario, par exemple, on a vu une réduction significative des montants investis dans le capital de risque en Ontario, au point où le Québec, avec une population moindre, a maintenant à peu près le même niveau d'investissement que l'Ontario en matière de capital de risque.
Le maintien de ce crédit d'impôt constituait l'une de nos promesses, et j'avais mené une lutte personnelle pour la concrétiser. Les libéraux ont fait la même promesse par la suite, mais immédiatement après leur élection, ils ont promis de l'éliminer. Cela s'est traduit par le maintien de ce crédit d'impôt à 5 %, alors qu'il était de 15 % initialement. Selon la définition du mot « immédiatement », un crédit d'impôt de 15 % aurait dû être en vigueur au cours de l'année financière de 2015. Or ce crédit de 15 % n'entrera en vigueur qu'à partir de 2017. Nous considérons que cela représente un recul. En cette période où les gens devaient décider où placer leurs épargnes, cela a créé beaucoup d'incertitude.
Un autre élément qui me semble positif concerne les infrastructures récréatives et culturelles. Il s'agissait d'une demande du NPD, car nous considérions illogique que les budgets d'infrastructure du programme Chantiers Canada excluent des projets qui sont non seulement mobilisateurs au sein des communautés, mais qui sont également des outils de stimulation économique dans ces mêmes communautés.
Une municipalité qui avait comme priorité d'assurer une meilleure qualité de vie à ses citoyens et un plus grand dynamisme par ses infrastructures sportives, récréatives ou culturelles, après avoir fait tous les travaux nécessaires à la réfection d'aqueduc, d'égout, de rue ou de route, ne pouvait pas le faire au moyen de fonds provenant du gouvernement fédéral parce que ses demandes étaient spécifiquement exclues du programme Chantiers Canada.
Or les municipalités sont à même de connaître leurs besoins; elles savent quelles sont leurs propres priorités. À notre avis, que le gouvernement fédéral détermine leurs priorités, comme c'était le cas sous l'ancien gouvernement conservateur, est un non-sens.
Nous appuyons l'initiative qui permettra à ces municipalités d'obtenir du financement fédéral pour les infrastructures sportives et culturelles.
Cependant, il y a plusieurs autres éléments à considérer. Oui, il y a de l'investissement pour les jeunes. Toutefois, l'investissement est à la moitié des sommes qui ont été promises durant la campagne électorale.
De plus, oui, il y a des investissements en transport en commun, et nous sommes d'accord. Nous l'avions également dans notre programme électoral. Par contre, cela tombe à court de ce qui avait été promis par le nouveau gouvernement libéral lors de la campagne électorale, et cela risque de compliquer la tâche aux municipalités encore une fois quant à leurs besoins en transport en commun, puisqu'une bonne partie de cet argent sera reléguée aux dernières années du programme.
Maintenant, allons-y pour le pot. J'ai posé la question à la en ce qui a trait à l'une des promesses brisées les plus significatives de ce budget libéral, soit celle de réduire l'imposition des petites et moyennes entreprises de 11 % à 9 %.
Dès 2008, le NPD avait compris l'importance des PME comme entités créant de l'emploi, un moteur extrêmement important; nous l'avions compris en proposant une diminution de l'imposition de 11 % à 9 %. D'autres gouvernements néo-démocrates, celui de l'Alberta entre autres, sont même allés plus loin, et ont éliminé entièrement l'imposition des PME, donc à un taux effectif de 0 %.
Après avoir ignoré cette politique pendant très longtemps, les conservateurs l'ont finalement adoptée dans leur dernier budget de 2015, une adoption que nous avions applaudie, même si c'était un des rares éléments sur lesquels nous nous mettions d'accord. Nous avions applaudi cette initiative et le fait d'avoir pris cette idée du NDP.
Cette diminution devait être graduelle de 11 % à 9 %, et s'établissait à 10,5 % en 2015-2016. Voyant que les deux partis, néo-démocrate et conservateur, avaient raison, les libéraux se sont finalement engagés à diminuer l'imposition des PME de 11 % à 9 %.
Mme Hélène Laverdière: Il était temps.
M. Guy Caron: Monsieur le Président, il était effectivement temps qu'ils le fassent.
À quoi avons-nous assisté dans le budget? Nous avons assisté à un déni complet de cette promesse, soit au renoncement d'un engagement formel qui avait été fait et qui place les PME dans une situation extrêmement difficile, puisque les trois grands partis ayant un consensus sur le sujet, la planification de ces PME se faisait effectivement dans le sens de cette décision. Or en gelant l'imposition à 10,5 %, on place bien des PME dans l'embarras et dans des difficultés, et on les prive de pouvoir investir et d'embaucher, puisque c'est ce qu'elles se proposaient traditionnellement de faire.
Une autre promesse brisée des libéraux dans ce budget, c'est l'élimination de l'échappatoire fiscale qui vise les options d'achat d'actions, comme moyen de rémunération, largement utilisée par les mieux nantis de notre société, et en particulier par les présidents et membres de l'exécutif des grandes compagnies.
Quatre-vingt-dix pour cent de ce crédit d'impôt est utilisé pour financer des options d'achat d'actions qui vont à ces gens en compensation, donc comme revenu. Toutefois, il n'est pas assujetti à l'impôt sur le revenu, mais à l'impôt sur les gains en capital lors de la vente de ces actions.
Cela a un double effet pervers. En premier lieu, c'est une mesure qui coûte au Trésor canadien près du trois quart de 1 milliard de dollars par année, et qui va bien sûr largement aux mieux nantis. Ensuite, cela donne l'incitatif pervers à ces entreprises de prendre des mesures à court terme pour faire monter la valeur de l'action et permettre aux dirigeants, décideurs et gestionnaires de bénéficier d'un prix plus élevé lorsqu'ils décideront de vendre ces actions.
Cet effet négatif et pervers a été largement reconnu par l'ensemble des économistes et des analystes du milieu des affaires. Le gouvernement libéral, suivant le chemin tracé par le NPD, avait promis de l'éliminer. Que voit-on dans ce budget? On ne voit absolument rien.
D'autres éléments brillent par leur absence. Je pense, entre autres, au poids que représentent les frais de cartes de crédit pour les transactions, un obstacle majeur à l'expansion et à l'investissement dans l'entreprise et particulièrement dans les PME. Or une mesure à cet égard n'aurait rien coûté au gouvernement fédéral. Ces frais, assumés par les entreprises, sont encore, au Canada, parmi les plus élevés dans les pays de l'OCDE et ils ne sont touchés par aucune mesure du gouvernement libéral.
[Traduction]
D'autres pays se sont penchés sur cette question. L'Australie et l'Union européenne ont pris différentes mesures à cet égard: en Australie, les frais sont encadrés par la banque centrale, alors qu'ils sont fixés par voie réglementaire dans l'Union européenne. Dans ces pays, on a reconnu que les frais de carte de crédit sont un obstacle à la croissance des entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises. Le budget ne prévoit rien à cet égard.
Nous aurons beau essayer, nous ne trouverons rien dans ce budget pour notre secteur forestier, qui est actuellement aux prises avec de graves problèmes. Nous ne savons pas comment évoluera notre relation avec les États-Unis dans le dossier du bois d'oeuvre. L'accord tire à sa fin, et il y a actuellement beaucoup d'incertitude.
À l'heure actuelle, le Québec et le Nouveau-Brunswick doivent faire face à un problème semblable à celui du dendroctone du pin, un parasite qui cause ou risque de causer des pertes immenses au sein de l'industrie. Le budget n'offre rien pour y remédier.
Le gouvernement est insensible aux demandes et aux besoins de ce secteur, comme il l'a été envers l'industrie aérospatiale.
[Français]
Lors de la campagne électorale, nous avions proposé une stratégie concrète pour venir en aide non pas à une compagnie qui pourrait être en difficulté, mais à l'ensemble d'un secteur névralgique pour l'économie canadienne. Durant la campagne, on n'a rien entendu du Parti libéral. Présentement, il s'affaire à réparer les pots cassés avec des mesures à la pièce pour des situations d'urgence comme celle qu'éprouve présentement Bombardier. De plus, les décisions du gouvernement vont faire des victimes, notamment les employés d'Aveos, qui se sentaient jusque là protégés et défendus mais qui ont été complètement largués pour des incitatifs et des motifs politiques de la part du gouvernement libéral.
Du point de vue de l'agriculture, il n'y a rien, même si on y trouve des situations majeures, présentement. Entre autres, il y a la protection de la gestion de l'offre. On verra de quelle manière les libéraux se conduiront durant les négociations. Des compensations ont été promises aux producteurs laitiers et fromagers par rapport au traité avec l'Union européenne, qui n'est toujours pas entré en vigueur, bien sûr, et par rapport au Partenariat transpacifique, le PTP. Il n'y a rien du tout dans ce budget: on n'y trouve aucune mention des compensations qui ont été promises et qui seront nécessaires pour que les producteurs puissent s'adapter à ces nouvelles réalités, si l'entente est entérinée, évidemment.
Il n'y a rien non plus sur le lait diafiltré, une situation majeure qui touche présentement l'ensemble des agriculteurs et des producteurs laitiers. C'est le silence complet. Le budget n'est pas qu'un ensemble de mesures financières. On peut le voir en consultant l'ensemble des pages de ce budget. C'est aussi un énoncé des priorités, un peu à la manière d'un discours du Trône. Le fait qu'on n'y mentionne rien sur des enjeux de l'heure et primordiaux pour l'avenir du secteur agricole du pays m'inquiète grandement.
Parlons de l'assurance-emploi. Évidemment, c'était traditionnellement le NPD qui menait la charge. Je me souviens très bien de mon collègue Yvon Godin, qui était reconnu comme l'un des grands pourfendeurs des mesures libérales et conservatrices restreignant l'accessibilité à l'assurance-emploi. Nous avions promis de renverser la réforme malavisée du gouvernement conservateur de 2012.
Par la suite, les libéraux ont réalisé que c'était peut-être une bonne idée et ils ont dit la même chose. D'ailleurs, le , à l'époque où il était chef du Parti libéral, avait été cité pendant la campagne électorale, au Nouveau-Brunswick, disant qu'un gouvernement libéral renverserait les changements injustes que les conservateurs avaient apportés à l'assurance-emploi. Les libéraux estimaient que les changements irresponsables apportés à l'assurance-emploi constituaient une punition pour les travailleurs et ciblaient de façon injuste les travailleurs saisonniers.
Je suis entièrement d'accord. C'est ce que nous disons depuis 2012. Que se passe-t-il dans ce budget? Nous avons des demi-mesures. Bien sûr, certains éléments ont été renversés et, évidemment, nous sommes d'accord avec cela. Il y a entre autres la mesure qui forçait les chômeurs à accepter un emploi offrant jusqu'à 70 % du montant qu'ils gagnaient auparavant, peu importe leurs qualifications professionnelles et, finalement, l'élimination de l'obligation pour eux d'avoir à trouver et à accepter un emploi se trouvant jusqu'à 100 kilomètres de leur domicile. Ces mesures minaient et réduisaient l'accessibilité et elles ont grandement nui aux régions rurales qui, de toute évidence, ont subi un choc démographique. En effet, s'il n'y a pas d'emploi chez eux, ces gens devront déménager dans des endroits où il y a de l'emploi.
Or c'est à peu près tout.
[Traduction]
Outre cela, l'une des principales mesures du budget consiste à accorder à 12 régions du pays la possibilité d'obtenir une prolongation de cinq semaines de la durée des prestations d'assurance-emploi. Or, cette mesure existait avant 2011; elle était offerte dans le cadre d'un projet pilote qui, selon le taux de chômage, permettait de prolonger de cinq semaines la durée des prestations d'assurance-emploi offertes aux travailleurs.
[Français]
Cela fermait ce qu'on appelait, au Québec en particulier, le trou noir, soit la période de temps entre la fin des prestations de l'assurance-emploi et un retour au travail, bien souvent le cas pour les travailleurs saisonniers. Pourquoi le gouvernement cible-t-il 12 régions, alors que ce programme, qui était clairement une partie de la réforme des conservateurs sur l'assurance-emploi, n'a pas été appliqué à l'ensemble du pays?
[Traduction]
Le Canada atlantique s'est fait escroquer par cette mesure; il n'y a pas d'autre mot pour décrire la situation.
[Français]
Le Québec a été miné par cette mesure également. En effet, elle s'applique seulement au Nord de l'Ontario ou à quelques régions spécifiques. Il y a même des gens en Alberta et en Saskatchewan, selon la communauté dans laquelle ils vivent, qui subissent les contrecoups de la crise économique. Ils sont également ignorés et négligés.
[Traduction]
Je vais terminer mon allocution en abordant brièvement la question des Premières Nations.
Les libéraux ont manqué à plusieurs promesses sur le plan financier qu'ils avaient faites aux Premières Nations. Pour l'éducation, ils vont verser une somme de 2,6 milliards de dollars sur cinq ans, plutôt que sur quatre ans, comme ils l'avaient promis. Cela signifie 800 millions de dollars de moins pour l'éducation des Premières Nations. Pour ce qui est des services d'aide à l'enfance, comme l'a dit Cindy Blackstock, le budget est inférieur de 130 millions de dollars à l'engagement juridique énoncé dans la décision du Tribunal des droits de la personne, qui a conclu que le programme était discriminatoire à l'endroit des enfants autochtones. On note aussi un manque d'argent par rapport aux promesses faites concernant l'éducation postsecondaire.
En conséquence, le budget ne correspond pas, de façon générale, à ce que les libéraux avaient promis pendant la campagne.
[Français]
C'est pourquoi je vais proposer, avec l'appui de la députée d', le sous-amendement suivant:
Que l'amendement soit modifié en supprimant tous les mots après les mots « parce qu'il » et en y substituant le texte suivant:
« maintient les échappatoires fiscales pour les PDG et les cadeaux fiscaux offerts aux grandes entreprises plutôt que d'offrir immédiatement de l'aide aux Canadiens qui peinent à s'en sortir, omet de respecter les promesses du gouvernement d'investir dans les soins de santé, les aînés, les jeunes et les enfants des Premières Nations, n'améliore pas de manière significative l'accès à l'assurance-emploi, n'offre pas d'aide aux travailleurs saisonniers et manque de transparence; et que nous sommes de l'avis que le ministre des Finances doit modifier sa politique budgétaire afin que le gouvernement tienne ses promesses et réduit les inégalités économiques dans ce pays. »
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Bien que ce ne soit pas la première fois que je prenne la parole à la Chambre, j'ai l'honneur de prononcer mon premier discours officiel. Je suis très fier d'appuyer le budget de 2016: « Assurer la croissance de la classe moyenne », le plan du gouvernement pour réaliser de vrais changements.
Toutefois, avant de parler du budget, j'aimerais faire quelques commentaires généraux et remercier quelques personnes.
Tout d'abord, je dois dire que c'est un honneur pour moi de siéger à la Chambre. Ce lieu rassemble tant de gens qui ont contribué à notre grand pays. Je sais qu'au cours des quatre prochaines années, le ton sera beaucoup plus positif à la Chambre, et je m'en réjouis.
À cette fin, nous devons travailler ensemble, des deux côtés de la Chambre, pour faire honneur aux gens qui nous ont menés ici. Nous devons regagner la confiance et le respect des électeurs. Nous devons nous éloigner de cette mauvaise habitude voulant que l'on juge les idées en fonction de qui les présente seulement. Nous devons avoir des échanges constructifs et veiller à ce qu'on examine les questions en fonction de ce qui est bon ou mauvais, de ce qui est mieux ou pire, mais jamais en fonction de la gauche ou de la droite.
Qu'on me comprenne bien. Comme mes collègues à la Chambre, je n'hésiterai pas à dénoncer les idées auxquelles je ne souscris pas. Je tiens toutefois à dire que, selon moi, il s'agit d'un bon budget.
Comme la liste des personnes que je tiens à remercier est longue, je vais sûrement oublier bon nombre d'entre elles qui m'ont aidé à me faire élire à la Chambre. Je dois mes succès dans la vie beaucoup plus aux efforts d'autres personnes qu'aux miens. Je tiens à remercier ma famille, mon équipe de campagne et mon personnel de bureau, ici, à Ottawa, et, chose plus importante encore, chez moi, dans Etobicoke—Lakeshore.
Je suis extrêmement reconnaissant envers mes prédécesseurs à la Chambre des communes. Ils ont tous contribué à ma réussite, et je tiens à les en remercier.
Jean Augustine a été députée d'Etobicoke—Lakeshore de 1993 à 2005. Elle a assumé ces fonctions avec distinction et continue d'être une mentor et une source d'inspiration pour moi. En fait, elle a occupé pendant un certain votre fauteuil, monsieur le Président, en tant que vice-présidente. Je tiens simplement à préciser que je ne m'attends vraiment pas à l'imiter un jour.
De 2006 à 2011, ma circonscription a été représentée par Michael Ignatieff. Il a lui aussi servi avec distinction, honneur et intégrité. En fait, il a siégé de l'autre côté, et je tiens aussi à préciser que j'espère ne jamais être obligé de siéger de ce côté-là.
Enfin, lors de la dernière législature, Bernard Trottier occupait ce siège. Je tiens à le remercier des services qu'il a rendus à la collectivité. Ma gratitude est tout à fait sincère, mais j'espère que ni lui ni qui que ce soit d'autre n'occupera ce siège dans un proche avenir.
Sans mes parents, je n'aurais jamais pu devenir député. Ce sont eux qui m'ont fait comprendre l'utilité de l'engagement au service de la population et la nécessité de donner en retour à la collectivité. Ils ont été pour moi des exemples, les meilleurs qu'un fils puisse avoir.
Mon père a pratiqué le droit durant plus de 50 ans, d'abord en tant qu'avocat, puis en tant que juge de première instance. Son gros bon sens, sa sagesse et son sens de l'équité m'ont profondément marqué. Ma mère, feu Marian Maloney, a été toute sa vie au service de la collectivité et a milité pour faire progresser les droits des femmes dans la société. Elle a été nommée au Sénat en 1999 et elle a continué à y défendre les mêmes choses que ce à quoi elle a consacré sa vie entière. Elle a été un exemple pour moi et pour de nombreuses parlementaires. Ma mère, qui n'a pourtant jamais prétendu être une pionnière, s'est battue pour ses convictions. Elle a créé le Fonds Judy LaMarsh, qu'elle a administré pendant 30 ans. Cet organisme soutenait les femmes qui voulaient faire de la politique et veillait à ce qu'elles aient les mêmes possibilités que les hommes.
Je me rappelle très bien lui avoir demandé, lorsque j'étais beaucoup plus jeune, pourquoi elle militait autant pour l'amélioration de la condition féminine. Elle m'a répondu à peu près ceci: « Parce que nous sommes en 1985. » Elle était tout à fait en avance sur son époque.
Je tiens évidemment à remercier les gens d'Etobicoke—Lakeshore de m'avoir accordé leur confiance en octobre dernier. C'est grâce à eux si je peux appuyer aujourd'hui le budget de 2016. Je l'appuie parce qu'il met en oeuvre un programme gouvernemental qui reflète les objectifs et les priorités des gens de ma circonscription. Il favorise la croissance de la classe moyenne.
Le gouvernement a promis d'abaisser les impôts pour les contribuables qui en ont le plus besoin. Il a tenu promesse. Le budget aidera la classe moyenne à améliorer son sort et facilitera les choses à ceux qui cherchent à en faire partie.
Je vis dans ma circonscription depuis 40 ans. Comme bien d'autres régions du pays, Etobicoke—Lakeshore est très diversifiée sur les plans économique, culturel et social. Elle compte des familles de la classe moyenne et d'autres qui aspirent à y accéder. On y trouve le Collège Humber, l'un des établissements postsecondaires les plus grands et les plus prospères au Canada. Son secteur manufacturier, vigoureux et florissant, comprend des entreprises comme Fiat Chrysler — une industrie dont l'empreinte est considérable dans notre circonscription —, la société Les soupes Campbell et l'industrie cinématographique canadienne, que je suis très fier de représenter.
Tous ces organismes fournissent des emplois et des possibilités non seulement aux résidants d'Etobicoke—Lakeshore, mais également à toute la population du Grand Toronto. Les diverses localités de notre circonscription ont une identité locale forte, notamment Alderwood, New Toronto, Long Branch, The Kingsway et Mimico, qui, je le ferai remarquer, a accueilli la coupe Stanley quatre fois récemment, même si je dois signaler que dans aucun des cas, celle-ni n'avait été remportée par les Maple Leafs de Toronto.
Etobicoke—Lakeshore est une collectivité dynamique, mais elle est aux prises avec un important déficit en ce qui concerne les infrastructures, et il faut remédier à la situation. Pendant une courte période, j'ai été membre du conseil municipal de Toronto, et j'ai pu constater de mes propres yeux les défis auxquels cette municipalité est confrontée. J'aimerais prendre quelques instants pour offrir mes condoléances à la famille de Rob Ford, avec qui j'ai eu l'occasion de travailler, comme je l'ai mentionné. Il était un homme de principe qui n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait, et il nous manquera.
Ma circonscription figure parmi celles qui se sont le plus développées ces 100 dernières années. La collectivité de Humber Bay Shores est située dans le sud de ma circonscription. Au cours des prochaines années, plus de 40 000 personnes habiteront dans ce quartier, qui n'existait même pas il y a 20 ans. Même si cette collectivité a rapidement pris de l'expansion, les infrastructures, elles, n'ont pas évolué au même rythme. C'est pour cette raison que je suis très fier de faire partie d'un gouvernement qui a pris un engagement sans précédent de construire de nouvelles infrastructures.
Dans le budget de 2016, nous lançons le programme de dépenses sans précédent de 120 milliards de dollars que nous nous étions engagés à mettre en oeuvre pour soutenir, entre autres, les infrastructures en matière de transport en commun et de logement. Ces dépenses aideront les localités comme Humber Bay Shores à réaliser leur potentiel. Lorsque j'ai déménagé à Toronto il y a 40 ans, le plan du réseau de transport en commun était presque identique à ce qu'il est maintenant. C'est inacceptable. Le quartier Humber Bay Shores, c'est comme si on avait enclavé la ville de North Bay dans un rayon de six rues sans prévoir de nouvelles solutions pour le transport en commun. C'est totalement inacceptable.
C'est la raison pour laquelle je vais demeurer inébranlable sur la question des transports en commun, y compris la nécessité d'avoir un centre de transports en commun dans ce quartier émergent. Je suis très fier de ce que, dans le budget de 2016, le gouvernement ait pris des engagements audacieux à l'égard de l'infrastructure tout en investissant pour un Canada plus fort, plus vert et plus prospère.
Le prix des maisons a grimpé de manière exponentielle dans ma circonscription. Elles valent 15, voire 20 fois ce qu'elles valaient il y a 40 ans. Les personnes qui y vivent ne gagnent pas 15 ou 20 fois ce qu'elles gagnaient à l'époque. Le gouvernement devrait toujours favoriser la croissance, mais avec une certaine équité et une certaine égalité. C'est ce que le présent gouvernement fait. Le gouvernement ne peut pas d'un coup de baguette magique régler tous les problèmes, mais je crois que nous sommes ici pour donner un répit aux Canadiens et les aider non pas à maintenir leur situation, mais à l'améliorer.
Je me suis fixé comme but de collaborer étroitement avec les autres pouvoirs publics. Mon travail consiste à faire avancer les dossiers, et non à m'attribuer les réalisations des autres. Au cours des derniers mois, j'ai pu m'entretenir avec beaucoup de gens de ma circonscription. J'ai participé aux consultations prébudgétaires, à des assemblées publiques, à des haltes dans des bureaux. Qu'il s'agisse des allégements fiscaux, de la protection de l'environnement ou de l'accueil des réfugiés, les gens ont tous, sans exception, exprimé des points de vue entièrement en accord avec le présent budget.
Pour terminer, je dirais que beaucoup de députés ont des histoires bien plus fascinantes que la mienne, qui est assez simple. Lorsque j'étais enfant, d'abord à Thunder Bay, où je suis né — et je voudrais dire en passant que je suis très heureux de voir que Thunder Bay est représentée par deux députés de mon parti —, et ensuite dans Etobicoke—Lakeshore, où j'habite depuis 40 ans, la vie était beaucoup plus simple. À l'époque, on tenait pour acquis que les avocats ou les politiciens étaient des personnes honnêtes et des membres honorables de la société. Malheureusement, je ne pense pas qu'on puisse en dire autant aujourd'hui. Et je précise que je suis membre des deux professions.
Je suis avocat de formation et je suis entré dans le monde de la politique. Mon but est le suivant: lorsque je quitterai les Communes, ce qui n'aura pas lieu avant de nombreuses années, je l'espère, les gens auront une opinion plus favorable des députés parce que nous aurons débattu honnêtement de la valeur des idées, sans égard à la famille politique de leurs auteurs. Si nous y parvenons, j'aurai atteint mon but.
Je crois que le budget de 2016 est un grand pas vers l'atteinte de ce but.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de parler du budget intitulé « Assurer la croissance de la classe moyenne ».
Je commencerai par une citation du lui-même. Il a bien résumé le tout dans ses observations préliminaires. Il a dit:
Aujourd’hui, nous commençons à redonner espoir à la classe moyenne. Aujourd’hui, nous commençons à redynamiser l’économie. Aujourd’hui, nous commençons à mettre en oeuvre un plan à long terme qui repose sur des investissements judicieux et sur une conviction inébranlable selon laquelle il est possible de réaliser des progrès pour faire en sorte que l’avenir du Canada soit à la grandeur de nos ambitions.
Comme je l'ai dit, voilà à quoi se résument le budget et l'objectif qu'il vise. Toutefois, l'élaboration du budget a été rendue plus difficile en raison de ce que le gouvernement précédent nous a laissé, ou plutôt ce qu'il ne nous a pas laissé. D'innombrables programmes ont été supprimés par le gouvernement précédent. Tout à l'heure, la a parlé de l'excédent budgétaire qu'avait laissé le gouvernement conservateur. Non, il n'a pas laissé un excédent budgétaire. Il s'agissait d'un excédent fondé sur des calculs mensuels, mais la comptabilité est en général faite dans une perspective à long terme. Les conservateurs ont laissé à notre pays une dette additionnelle de 160 milliards de dollars, qui est imposée à chaque citoyen de ce pays. Non seulement ils nous ont laissé une dette, comme je l'ai dit, mais ils ont également supprimé des programmes et des services. Pis encore, ils ont créé des dissensions au sein du pays.
Afin de faire progresser le Canada en tant que fédération, nous devons avoir un gouvernement qui est prêt à collaborer avec les provinces, à travailler en concertation pour faire croître l'économie et mettre en place des programmes que nous pouvons utiliser conjointement afin de stimuler l'économie et la création d'emplois pour les Canadiens.
En réalité, le budget s'appuie sur les mesures présentées en décembre, qui prévoyaient une baisse d'impôt pour la classe moyenne. Nous nous penchons actuellement là-dessus dans le projet de loi . Le but, c'était de mieux équilibrer le régime d'imposition en accordant un allégement fiscal à la classe moyenne et en enlevant un peu plus d'argent à ceux qui peuvent se le permettre. Le budget s'inscrit dans la continuité de cet engagement.
L'une des principales caractéristiques du budget est qu'il est tourné vers l'avenir, comme le montre l'instauration de l'Allocation canadienne pour enfants, qui aide les familles à élever leurs enfants et les rend mieux à même de dépenser de l'argent là où elles en ont besoin. Cette allocation remplacera le régime actuel de prestations pour enfants, qui est trop compliqué.
L’Allocation canadienne pour enfants consistera en une prestation annuelle maximale de 6 400 $ par enfant âgé de moins de 6 ans et de 5 400 $ par enfant âgé de 6 à 17 ans. Les familles dont le revenu net est inférieur à 30 000 $ recevront la prestation maximale. Neuf familles sur dix recevront des prestations pour enfants plus généreuses que sous le système actuel. Ainsi, durant les années 2016-2017 et 2017-2018, les familles de ma province, l'Île-du-Prince-Édouard, toucheront 47 millions de dollars de plus en prestations pour enfants.
Non seulement nous nous occupons des familles, mais nous venons aussi en aide aux étudiants, en vue de bâtir notre avenir. Le budget rend les études postsecondaires plus abordables. Nous bonifions le Programme canadien de bourses aux étudiants afin de donner aux jeunes les moyens de faire des études collégiales ou universitaires.
Le budget de 2016 propose d'augmenter de 50 % le montant des bourses d'études canadiennes, qui passeront de 2 000 $ à 3 000 $ par année pour les étudiants de famille à faible revenu, de 800 $ à 1 200 $ pour ceux de famille de la classe moyenne et de 1 200 $ à 1 800 $ par année pour les étudiants à temps partiel. Ainsi, en plus de miser sur les enfants en bas âge, nous consolidons le système d'éducation pour tous les Canadiens.
Je sais que c'est un domaine quelque peu controversé, mais nous renforçons le filet de sécurité des personnes qui vivent des moments difficiles à la suite de la perte d'un emploi. Nous le faisons pour tous les Canadiens. Nous améliorions le régime d'assurance-emploi, que le gouvernement précédent a géré de façon désastreuse.
Nous élargissons l'accès pour les personnes qui deviennent ou redeviennent membres de la population active en abaissant le seuil d'admissibilité de 910 heures, qui sera ajusté selon le taux régional. Nous réduirons le délai de carence, qui passera de deux semaines à une semaine. Nous améliorons le programme de travail pendant une période de prestations. C'est très controversé. C'était un sujet très controversé dans ma région parce que, sous le régime du gouvernement précédent, les gens étaient pénalisés pour avoir travaillé. Même les femmes en congé de maternité étaient pénalisées lorsqu'elles allaient travailler pour maintenir leurs compétences à jour, surtout celles qui travaillaient dans les hôpitaux une journée par semaine pendant leur congé de maternité.
Je n'ai pas peur d'admettre que le prochain point aussi suscite la controverse. Je parle bien entendu d'étendre le projet pilote sur la prolongation des prestations de cinq semaines aux régions qui ont été le plus durement touchées par le ralentissement économique. Chose certaine, de la controverse, il y en a dans ma région parce que ce projet pilote n'y sera pas mis en oeuvre puisqu'il cible les régions les plus éprouvées par la chute du cours des matières premières sur les marchés mondiaux.
Le ministre a promis qu'il se pencherait là-dessus. Il s'est engagé à revoir ultérieurement le régime d'assurance-emploi et ces mesures. J'attendrai ce moment avec impatience parce qu'il faut absolument que l'ensemble du régime d'assurance-emploi soit juste et équitable pour tous les Canadiens.
Nous avons renforcé le filet de sécurité destiné aux travailleurs qui perdent leur emploi. Je n'ai pas le temps d'entrer dans les détails, mais disons que nous ne nous en tenons pas à l'assurance-emploi, car nous investissons aussi dans l'acquisition de compétences et la formation. Nous bonifions les investissements dans la formation elle-même, nous renforçons la formation des apprentis en milieu syndical, nous favorisons les modalités de travail flexibles et nous améliorons l'information sur le marché du travail destinée aux Canadiens. Nous voulons que les travailleurs aient les compétences qui seront un jour en demande et qui permettront de faire croître l'économie.
Il ne suffit pas, cependant, de nous préoccuper de la situation actuelle. Il faut songer au long terme. Nous avons beaucoup parlé d'investissement dans l'infrastructure durant la dernière campagne. Nous envisageons d'investir 11,9 milliards de dollars sur cinq ans à partir de maintenant, et le budget de 2016 permet de mettre ce plan concrètement en oeuvre grâce à un versement initial immédiat qui comprend les sommes suivantes: 3,4 milliards de dollars sur trois ans pour rénover et améliorer les réseaux de transport en commun dans l'ensemble du Canada; 5 milliards de dollars sur cinq ans pour des investissements dans l'infrastructure d'alimentation en eau et de traitement des eaux usées et l'infrastructure verte; 3,4 milliards de dollars sur cinq ans pour l'infrastructure sociale, dont le logement abordable, l'apprentissage et la garde des jeunes enfants, l'infrastructure culturelle et récréative et les installations de soins de santé communautaires.
Nous investissons dans l'avenir. J'aimerais citer les exemples suivants: les principaux transferts à l'Île-du-Prince-Édouard s'élèveront à 582 millions de dollars en 2016-2017, soit une augmentation de 29 millions de dollars comparativement à l'année dernière; 380 millions de dollars en paiements de péréquation, soit une augmentation de 19 millions de dollars comparativement à l'année dernière; 147 millions de dollars au titre du Transfert canadien en matière de santé, soit une augmentation de 8 millions de dollars comparativement à l'année dernière; 54 millions de dollars au titre du Transfert social canadien, soit une augmentation de 1,6 million de dollars comparativement à l'année dernière.
Là où je veux en venir, c'est que ma province bénéficie de ce budget au chapitre des transferts et des programmes et que le Canada tout entier peut envisager l'avenir avec enthousiasme grâce aux possibilités que contient le présent budget.
Celui-ci rectifie les problèmes causés par le précédent gouvernement et investit dans les familles, l'infrastructure, l'éducation, l'acquisition de compétences et la formation dont les Canadiens ont justement besoin pour croître et bénéficier de débouchés, forts de la conviction que l'avenir sera prospère. Voilà ce qu'a accompli le avec son budget. Je demande à tous les députés de bien vouloir l'appuyer afin de bâtir un avenir meilleur pour le Canada.
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Monsieur le Président, aujourd'hui, je suis très heureuse de partager mon temps de parole avec mon collègue, le député de .
Il y a quelques semaines, le essayait des souliers neufs en vue de la présentation du budget et, personnellement, je peux comprendre qu'on veuille de nouvelles chaussures. Toutefois, le ministre des Finances l'a fait au Club Garçons et Gilles à Toronto, où, c'est bien connu, on donne des leçons de vie et une bonne base aux enfants. J'ai trouvé ironique que le ministre ait choisi ce lieu pour parler de ce qu'il planifiait pour le budget libéral, car son plan entraînera des déficits structuraux pendant longtemps et ce sont les générations futures présentes dans ce local qui paieront la note. Si les libéraux ont de la difficulté à comprendre que l'argent emprunté devra tôt ou tard être remboursé, les enfants, eux, comprennent très bien qu'il est entendu que toute chose prêtée doit un jour être rendue.
Avant que les libéraux soient au pouvoir, les taxes et les impôts étaient à leur seuil le plus bas depuis 50 ans. À la fin du mandat des conservateurs, les familles moyennes de quatre personnes de Milton économisaient ainsi 7 000 $ par année. Le rapport dette-PIB avait diminué par rapport au début du mandat des conservateurs. Les excellents fonctionnaires de Finances Canada ont en outre confirmé que nous avons laissé au gouvernement actuel un budget équilibré et, même, un excédent de 4,3 milliards de dollars. Quoi qu'il en soit, comme en toutes choses, les temps ont changé.
Lorsque les libéraux sont arrivés au pouvoir, ils se sont empressés d'anéantir les progrès que les conservateurs avaient accomplis au cours des 10 dernières années. Ils ont complètement abandonné leur promesse électorale qui consistait à limiter le déficit à 10 milliards de dollars. Ils ont décidé qu'il n'importait plus de chercher à équilibrer le budget. Je suis d'ailleurs convaincue que, lorsqu'ils seront acculés au mur, ils reviendront aussi sur leur promesse concernant le rapport dette-PIB.
Le budget que les libéraux ont présenté est très déconcertant. Les Canadiens n'arrivent d'ailleurs pas à comprendre ce que le gouvernement libéral cherche à faire ni les justifications qu'il leur sert. Selon les dernières prévisions économiques du ministre des Finances, les recettes fiscales sont plus élevées que prévu. Lors du dernier trimestre, la croissance du PIB dépassait aussi les prévisions. Le Canada n'est pas en récession. Or, le gouvernement libéral veut emprunter des millions, voire des milliards de dollars, pour contrer une récession qui ne se concrétise pas.
Les plans du gouvernement pour ces dépenses extravagantes confirment ce que les conservateurs croient depuis longtemps: les libéraux se préoccupent davantage de paraître à leur avantage que d'aider les Canadiens. Le budget prévoit des dépenses non ciblées, et ces dépenses nuiront aux Canadiens à long terme, car elles entraîneront des hausses d'impôt. Le budget n'est rien d'autre qu'une trahison à l'égard de la classe moyenne; les conservateurs savent que si les libéraux refusent de contrôler les dépenses, il faudra tôt ou tard augmenter les impôts pour rembourser les sommes empruntées.
C'est une trahison à l'égard des familles, qui comprennent que le budget de leur ménage ne peut reposer indéfiniment sur le crédit. C'est également une trahison à l'égard des petites entreprises, les 1,2 million de Canadiens et de Canadiennes à qui chaque parti avait promis des allégements fiscaux durant la campagne électorale, car ces allégements permettent la création d'emploi et de solides investissements économiques. Le gouvernement libéral leur a tourné le dos. De plus, c'est une trahison envers les Canadiens qui comptaient sur les libéraux non seulement pour tenir la promesse faite aux petites entreprises, sur qui repose 98 % de l'économie, mais aussi pour respecter leurs promesses électorales.
Je suis originaire de l'île du Cap-Breton, où j'ai malheureusement appris une ou deux choses à propos du chômage, de ses effets à long terme et de ce qui se produit lorsque les libéraux essaient de résoudre nos problèmes. Plus de 100 000 Canadiens sont sans emploi aujourd'hui uniquement dans l'industrie pétrolière et gazière. Dans un sondage récent, les Canadiens de partout au pays ont indiqué très clairement — dans une proportion de 46 %, en fait — qu'ils s'inquiétaient pour leur emploi ou l'emploi des autres membres de leur ménage. Ce pourcentage de la population canadienne ressent constamment le poids de la précarité et est conscient du risque omniprésent de perte d'emploi.
Les familles ont besoin d'un vrai plan qui fera en sorte que nous créerons des emplois bien rémunérés. Mais, pour l'instant, elles constatent plutôt que les PME devront subir une hausse des taxes sur la masse salariale et que les provinces sont encouragées à imposer une taxe sur le carbone. Voilà deux mesures destructrices d'emplois qui nuisent aux investissements dans notre économie.
Au cours des deux dernières semaines, nous avons pu nous entretenir avec les gens de nos circonscriptions et certains d'entre nous ont eu également l'occasion de parler aux habitants des circonscriptions représentées par eux. La question qui m'a été constamment posée est la suivante: « Qu'est-ce qu'ils ont acheté avec 30 milliards de dollars? » Je ne peux pas reprocher aux gens d'être perplexes. Les Canadiens voient l'argent s'envoler sans avoir aucune garantie de bénéficier des retombées. Mais, tenez-vous bien, les libéraux trouvent quand même le moyen de dire qu'ils font des investissements alors que nous savons très bien que ce sont des dépenses.
Ce ne sont pas seulement les Canadiens qui comprennent mal, on dirait. La semaine dernière, le directeur parlementaire du budget a publié une réponse cinglante dans laquelle il indique bien qu'en plus d'être truffé d'exagérations et de surestimations, le budget n'est pas transparent. N'est-ce pas très loin de ce que les libéraux avaient promis au cours de la campagne électorale? Le directeur parlementaire du budget souligne avoir constaté un trou massif dans le budget et il pose une question très pertinente: comment le gouvernement va-t-il remplir ce trou? Cette question est encore sans réponse parce qu'il n'y a pas de réponse.
Les Canadiens trouvent ahurissant que le gouvernement prévoie un déficit total de 115 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, sans avoir encore décidé à quelles fins il utilisera cet argent. Depuis la campagne électorale, les libéraux ont été forcés de reconnaître que leurs calculs étaient inexacts. Ils ont mal calculé le coût de leur propre plan de réduction des impôts. Ils ont mal calculé l'ampleur de leurs propres déficits. Par ailleurs, comme s'il n'était pas déjà inacceptable que les Canadiens n'aient pas confiance en ses chiffres, le gouvernement libéral ne cesse de laisser entendre, comme il l'a encore fait aujourd'hui, que nous ne devrions pas faire confiance aux données fournies par le ministère des Finances du Canada, qui indiquent que nous avons laissé un excédent budgétaire.
Il n'est donc pas étonnant que les Canadiens soient inquiets. Les libéraux ont clairement démontré qu'ils ne sont pas en mesure de faire des choix difficiles, alors que c'est la responsabilité d'un gouvernement. Ils ont également démontré qu'ils sont tout aussi incapables de mettre en oeuvre des mesures qui aideront véritablement les Canadiens.
Les conservateurs ont dû composer avec une situation économique difficile, avec la grande récession. C'est pour cette raison que nous avions l'intention de rétablir d'équilibre budgétaire et de vivre selon nos moyens. Nous avons atteint cet objectif en 2015.
Je me suis opposée à un budget modeste de 10 milliards de dollars, et je l'ai mentionné pendant la campagne électorale. Si les libéraux avaient respecté cette promesse, nous aurions veillé à ce que chaque sou soit consacré à la création d'emplois. Or, le montant que j'ai mentionné était du gâteau comparativement au scénario actuel, qui est catastrophique.
Les dépenses incontrôlées donneront inévitablement lieu à des déficits structurels à long terme qui sont tout simplement insoutenables. Certains économistes vont jusqu'à dire que cela représentera une dette supplémentaire de 150 milliards de dollars uniquement au cours des quatre prochaines années. Les libéraux affirment que la seule chose qui importe, c'est le ratio dette-PIB, mais c'est faux. Le seul aspect du ratio dette-PIB que le gouvernement peut contrôler, c'est la dette. Il ne peut pas contrôler la croissance, et il ne peut certainement pas contrôler les taux d'intérêt.
Pourquoi le gouvernement ne met-il pas l'accent sur les aspects qu'il peut contrôler? Ainsi, il pourrait mettre en oeuvre des mesures incitatives adéquates pour stimuler la croissance économique, limiter l'augmentation de la dette et s'assurer de ne pas accroître la taille des ministères afin que ceux-ci demeurent viables.
Pour conclure, je tiens à aborder un aspect de ce budget qui nous pose problème de ce côté-ci de la Chambre, mais qui ne pose assurément aucun problème aux députés d'en face, c'est-à-dire l'aspect fiscal. Comme je l'ai déjà souligné, nous nous sommes employés à baisser les impôts parce que nous savons que c'est ce qu'il faut faire pour stimuler la croissance économique et permettre aux entreprises de créer des emplois. Avec ses hausses d'impôt, le gouvernement libéral a fait passer le taux d'imposition au Canada à un niveau supérieur à 50 %. Dans certaines provinces, y compris l'Ontario, les gens doivent payer au gouvernement un impôt de 53,5 % avant de disposer de leur revenu. Or, ce n'est pas tout. Les libéraux ont brisé la promesse en matière fiscale qu'ils ont faite aux petites entreprises — à 1,2 million de Canadiens. De plus, les libéraux sont favorables aux taxes sur le carbone; les employeurs seront donc contraints de choisir parmi leur personnel ceux qui perdront leur emploi.
Dans les circonstances actuelles, nous devons être responsables, vivre selon nos moyens et avoir un plan. Or, ce budget ne comporte aucune balise. Ce sont non pas des mesures de relance économique, mais des dépenses improvisées. Tous les avantages à long terme seront neutralisés par l'immensité des coûts; il faut donc s'y opposer fermement.