:
Monsieur le Président, jamais nous n'avons eu à faire face à un défi comme celui que présente la COVID-19. Les Canadiens s'inquiètent pour leur santé et pour la santé de leurs proches. Je suis à même de les comprendre, car deux êtres qui me sont chers sont aux prises avec cette maladie en ce moment: une de mes sœurs, qui habite en Europe, et un filleul aux États-Unis. Ils se portent bien tous les deux et je sais qu'ils vont se rétablir, mais cela vient nous rappeler encore une fois l'étendue de cette maladie.
Cette situation nous touche tous. Les Canadiens s'inquiètent aussi des répercussions qu'elle aura sur le plan économique; il faut qu'ils puissent garder un toit au-dessus de leur tête et continuer de nourrir leur famille. Même si nous ne savons pas encore quelles seront toutes les conséquences économiques de cette situation, je tiens à ce que les Canadiens sachent que le gouvernement est prêt à faire tout ce qu'il faut pour atténuer ces conséquences.
[Français]
La semaine dernière, notre gouvernement a annoncé d'importantes mesures économiques pour soutenir les Canadiens et s'assurer que personne n’est laissé pour compte. Grâce au projet de loi déposé aujourd'hui au Parlement, nous prenons les prochaines mesures pour mettre en œuvre notre plan de protection des Canadiens et de l'économie canadienne pendant cette période d'incertitude.
[Traduction]
Cette mesure législative a pour but d'apporter une aide rapide aux Canadiens et de nous donner tous les outils nécessaires pour les soutenir, et soutenir les entreprises, pendant que les choses continuent d'évoluer rapidement en cette période de grande incertitude.
J'aimerais à présent expliquer en quoi cette mesure législative aidera les Canadiens qui s'inquiètent à propos de leur santé et des factures à payer.
[Français]
Notre priorité consiste à protéger la santé des Canadiens. Le projet de loi confère à la et moi-même le pouvoir de demander des fonds pour appuyer les efforts du gouvernement fédéral visant à prévenir et à contrôler la propagation de la COVID-19.
[Traduction]
Cette mesure législative propose d'accorder un financement unique de 500 millions de dollars aux provinces et aux territoires au moyen du Transfert canadien en matière de santé afin de garantir que les systèmes de soins de santé de l'ensemble des pays disposent des ressources dont ils ont besoin.
Ma collègue, la , est en communication constante avec ses homologues. Nous sommes tous touchés par cette situation. Nous devons continuer à travailler ensemble. Cela signifie entre autres que nous devons veiller à ce que les systèmes de soins de santé aient suffisamment de ressources financières pour traiter les patients et continuer à fournir des soins de haut calibre.
Nous savons également que de nombreux Canadiens ne reçoivent pas de prestations lorsqu'ils sont malades. Aucun Canadien ne devrait avoir à choisir entre faire l'épicerie et prendre soin de sa santé. Une telle situation n'est souhaitable ni pour cette personne ni pour nos collectivités.
Nous proposons la nouvelle Prestation canadienne d'urgence. Il s'agit d'une version plus simple et plus accessible que les deux mesures d'aide précédentes, l'Allocation pour soins d’urgence et l'Allocation de soutien d'urgence. Nous voulons faire en sorte que tous les Canadiens qui ne peuvent pas travailler en raison de la COVID-19 et qui ne bénéficient pas d'un congé payé ou d'une autre mesure de soutien au revenu reçoivent l'aide dont ils ont besoin de manière simple et rapide.
Cette initiative soutient tout Canadien qui perd tous ses revenus en raison de la COVID-19, et soutient toutes les entreprises canadiennes en protégeant chaque employé. Il s'agit d'une subvention salariale versée directement aux travailleurs.
Les travailleurs canadiens qui sont malades, qui s'isolent volontairement ou qui sont en quarantaine, qui s'occupent d'un membre de leur famille malade ou qui ont été mis à pied ou licenciés en raison de la COVID-19 seront admissibles. Cela comprend les travailleurs qui sont toujours employés mais qui ne reçoivent pas de revenu en raison d'interruptions de travail liées à la COVID-19. Cette mesure aidera les entreprises à garder leurs employés pendant qu'elles traversent cette période difficile et à reprendre rapidement leurs activités au moment opportun. Elle aidera également les parents qui travaillent et qui doivent rester à la maison avec les enfants sans être payés parce que les écoles et les garderies sont fermées.
Pour les travailleurs admissibles aux prestations de maladie de l'assurance-emploi, nous proposons également de supprimer l'obligation de fournir un certificat médical.
Pour les Canadiens à revenu faible et modeste, nous proposons un complément spécial sous la forme d'un crédit pour la TPS d'ici le début mai. Cela permettra de doubler le montant maximum des paiements au titre du crédit pour la TPS. En moyenne, pour les bénéficiaires, cette mesure assurera un supplément de près de 400 $ aux personnes seules et 600 $ aux couples.
[Français]
Pour les familles avec enfants, notre gouvernement propose d'augmenter temporairement les paiements de l'Allocation canadienne pour enfants. Les parents profiteront d'un supplément de 300 $ par enfant dès le mois de mai.
Notre gouvernement propose un moratoire de six mois sans intérêts sur le remboursement des prêts d'études canadiens pour tous ceux qui effectuent actuellement un remboursement. Cela signifie que près de 1 million de Canadiens disposeront d'une somme supplémentaire de 160 $ par mois pendant toute cette période.
[Traduction]
Les Canadiens qui doivent de l'impôt sur le revenu des particuliers et les entreprises canadiennes qui doivent de l'impôt sur le revenu des sociétés ne seront pas tenus de payer avant le 31 août. Cela permettra de dégager 55 milliards de dollars qui pourront circuler dans l'économie.
Nous devons aider nos entreprises à traverser la tempête, maintenir les Canadiens au travail et faire en sorte que l'économie canadienne reste vigoureuse et stable.
Outre le soutien direct aux particuliers, qui profitera à toutes les entreprises qui doivent licencier provisoirement des employés pour maintenir leurs activités, cette mesure législative propose une subvention salariale pour permettre aux petites organisations d'aider les Canadiens qui travaillent.
Nous comprenons également que les entreprises peuvent avoir besoin de plus de liquidités pendant la période actuelle, c'est pourquoi nous faisons appel à la Banque de développement du Canada et à Exportation et Développement Canada pour travailler avec les prêteurs du secteur privé afin d'élaborer des solutions de financement pour les entreprises canadiennes. Ces institutions disposent de beaucoup de capitaux et sont bien placées pour répondre à la demande.
Cette mesure législative permettra d'apporter des modifications qui nous donneront la souplesse nécessaire pour aider les entreprises, par l'intermédiaire d'Exportation et Développement Canada et de la Banque de développement du Canada. Ces modifications permettront également à la Banque de développement du Canada de fournir un soutien financier plus important aux entreprises canadiennes et donneront à Exportation et Développement Canada la souplesse nécessaire pour fournir un soutien financier et une assurance-crédit aux entreprises canadiennes touchées par la crise. Cette importante mesure donnera à ces deux institutions des ressources supplémentaires pour répondre aux besoins des entreprises en fonction des besoins.
L'accès au financement est crucial en ce moment pour les entreprises de tout le pays.
[Français]
En plus de ces modifications, le gouvernement a mis sur pied le Programme de crédit aux entreprises. Dans le cadre de ce programme, la Banque de développement du Canada et Exportation et développement Canada renforceront leur coopération avec les institutions du secteur privé pour coordonner des solutions de financement pour les entreprises canadiennes.
Ce programme sera particulièrement pertinent pour les entreprises des secteurs qui sont confrontés à des défis imposants à court terme, comme le tourisme et le secteur pétrolier et gazier.
Dans le cadre de ce programme, les sociétés d'État mettront plus de 10 milliards de dollars à la disposition des entreprises de toutes tailles qui éprouvent des difficultés de crédit sous la forme de soutien supplémentaire.
[Traduction]
Le Compte du Canada est un outil important pour aider les entreprises canadiennes en matière de financement et de garanties. Compte tenu des répercussions économiques éventuelles de la COVID-19, il pourrait y avoir une demande accrue de financement par l'intermédiaire du Compte du Canada. Nous proposons de renforcer notre capacité à intervenir au moyen du Compte du Canada.
Nous reconnaissons également que les agriculteurs et le secteur agroalimentaire auront besoin de financement. Nous proposons de renforcer Financement agricole Canada pour soutenir le secteur agricole au cours de cette période.
Le gouvernement prend également des mesures pour aider la Société canadienne d'hypothèques et de logement à accroître la liquidité du secteur financier en fournissant un financement stable aux banques et aux prêteurs hypothécaires afin de soutenir les prêts aux entreprises et aux particuliers canadiens. Ce soutien est absolument essentiel. À cette fin, le gouvernement lance un programme d'achat de prêts hypothécaires assurés pour acheter jusqu'à 50 milliards de dollars de blocs de prêts hypothécaires assurés par l'intermédiaire de la SCHL.
Les mesures annoncées aujourd'hui constituent un soutien direct aux Canadiens et aux entreprises canadiennes afin de protéger les emplois et de garantir que les Canadiens disposent de l'argent dont ils ont besoin en cette période difficile.
[Français]
Il convient de noter que le Canada est très bien placé pour faire des investissements. Fort du meilleur bilan des pays du G7, le Canada a la capacité financière de soutenir son économie tout au long de cette période difficile.
[Traduction]
En unissant nos efforts, nous pouvons affronter cette crise sanitaire et économique mondiale en position de force, donner confiance aux marchés et aider les Canadiens à recevoir le soutien dont ils ont besoin pour surmonter les difficultés.
Je demande à mes collègues de tous les partis d'appuyer cette mesure législative. Il faut agir immédiatement. Je suis convaincu que tous les parlementaires seront à la hauteur de la situation. Les Canadiens comptent sur nous.
:
Monsieur le Président, je sais que tous les parlementaires sont d'accord avec moi pour dire que les Canadiens touchés par la COVID-19 sont dans nos pensées et nos prières actuellement. Députés ministériels et députés de l'opposition, nous devons tous continuer d'être guidés par notre désir commun de protéger la santé et la sécurité de tous les Canadiens et d'aider ces derniers à faire face à la pandémie mondiale.
Nous traversons une période sans précédent, qui exige une intervention sans précédent, tant de la part des gouvernements que des Canadiens.
[Français]
Nous savons que cette crise touche la vie des Canadiennes et des Canadiens partout au pays.
[Traduction]
Près d'un million de travailleurs ont déjà été mis à pied, on a dit aux magasins et aux restaurants de fermer leurs portes et on a demandé aux Canadiens de rester à la maison.
[Français]
Nous savons aussi que cette crise frappe notre économie et que les mois à venir seront très difficiles.
[Traduction]
Nous savons tous qu'il faut en faire davantage et nous avons tous entendu parler de cas isolés où des gens n'ont pas respecté les conseils de santé publique, mais la très grande majorité des Canadiens se sont montrés à la hauteur et ont su faire preuve de compassion, une qualité pour laquelle le Canada est bien connu.
En cette période difficile, nous constatons plus que jamais la force de nos collectivités et nous reconnaissons les vrais héros canadiens: les camionneurs, les agriculteurs et les travailleurs d'usine, qui s'assurent que les chaînes d'approvisionnement soient maintenues en tout temps; les entreprises, qui prennent des mesures pour faire en sorte que les travailleurs continuent d'être payés même si elles ont fermé leurs portes; les épiceries, les pharmacies et le personnel de nettoyage, qui s'efforcent de garder les étagères remplies et les portes ouvertes; les restaurants, qui offrent des plats à emporter et la livraison à domicile à ceux qui ont besoin d'un repas chaud.
Dans le contexte de la crise sanitaire, je tiens surtout à remercier chaleureusement les médecins, les infirmières, les infirmiers, le personnel hospitalier, les responsables de la santé publique et les premiers intervenants, qui travaillent jour et nuit pour nous maintenir en santé et en sécurité.
La semaine dernière, j'ai eu l'occasion de discuter avec le président de l'Association des médecins de l'Ontario au sujet de ce dont les médecins ont besoin de toute urgence de la part du gouvernement pour lutter contre la pandémie. Il faut répondre à ces besoins.
Le président a indiqué qu'il fallait de meilleurs outils d'échange d'information sur les cas de contamination pour permettre aux organismes médicaux et sanitaires de retracer plus rapidement ceux qui ont été en contact avec des personnes ayant reçu un résultat positif au test de dépistage. Le mécanisme d'intervention doit être beaucoup plus rapide. Il a aussi indiqué qu'il fallait de l'équipement et que les achats devaient être faits dès maintenant, avant que le nombre de cas monte en flèche. J'espère que le gouvernement prend ces préoccupations très au sérieux.
Les chercheurs scientifiques joueront également un rôle essentiel dans la lutte contre la pandémie et, ultimement, dans le développement d'un vaccin.
[Français]
Je tiens également à souligner le leadership démontré par les élus provinciaux et municipaux du pays. Alors que le gouvernement fédéral a mis du temps à agir, les provinces ont agi rapidement, profitant des pouvoirs conférés par la Constitution en matière de santé et d'éducation, notamment par l'entremise de la police et des services locaux. Cela a permis à chaque province de relever ses propres défis et de proposer des approches nouvelles et innovantes.
[Traduction]
Les Canadiens sont inquiets. Ils s'inquiètent de leur santé, de la santé de leurs proches, de leur emploi et de leur avenir, et ils s'attendent à ce que nous agissions.
Les conservateurs ont fait preuve de souplesse tout en continuant à surveiller le gouvernement. Lorsque les conservateurs ont accepté l'interruption extraordinaire des travaux du Parlement, ils ont insisté pour que le gouvernement se soumette à des mesures importantes de reddition de comptes. Ils ont accepté l'interruption à condition que le vérificateur général vérifie toute nouvelle dépense et que les comités parlementaires soient capables d'examiner toutes ces dépenses à la reprise des travaux.
Nous avions aussi convenu de rappeler la Chambre des communes cette semaine avec un nombre restreint de députés. Nous étions prêts à adopter rapidement les mesures annoncées par le jusqu'ici.
Cependant, nous n'étions pas prêts à laisser le gouvernement tenter un coup de force antidémocratique. Les libéraux ont essayé honteusement de se servir d'une crise de santé publique pour se donner le pouvoir d'augmenter les impôts, la dette et les dépenses sans surveillance parlementaire. Toutefois, après des heures de négociation, le gouvernement a fait marche arrière, et les conservateurs ont obtenu les concessions suivantes.
Nous avons exigé que le gouvernement retire l'article du projet de loi qui lui aurait permis d'augmenter les impôts sans l'approbation du Parlement, et les libéraux ont accepté.
Nous avons exigé que le gouvernement fasse marche arrière sur son pouvoir illimité de dépenser et que les mandats spéciaux expirent le 23 juin 2020 au lieu du 30 septembre 2020. Les libéraux ont accepté.
Nous avons exigé que le gouvernement fasse passer en premier, et de manière explicite, les droits des contribuables, et les libéraux ont accepté.
Nous avons exigé que le gouvernement inclue des dispositions de caducité dans son projet de loi. Le Parti conservateur est le seul à avoir soulevé cette question.
[Français]
Nous avons demandé une clause d'extinction afin de nous assurer que les nouveaux pouvoirs ne demeureront pas pendant encore plusieurs années.
[Traduction]
Nous avons exigé que le gouvernement rende des comptes au Parlement en présentant régulièrement des rapports aux comités de la santé et des finances de la Chambre des communes et que le comité des finances ait le droit de rappeler le Parlement en cas d'abus, et les libéraux ont accepté.
Notre opposition efficace a aussi obligé le gouvernement à faire marche arrière concernant d'autres politiques.
Rappelons qu'il y a peu de temps, les conservateurs ont réclamé devant la Chambre des mesures plus vigoureuses pour protéger les frontières. C'est nous qui avons demandé pourquoi le Canada acceptait toujours l'arrivée de vols en provenance de points chauds un peu partout dans le monde. Nous prônons depuis beaucoup plus longtemps l'idée de restreindre les voyages. Initialement, le gouvernement a soutenu que la fermeture des frontières et la restriction des voyages n'étaient pas un moyen efficace de lutter contre le virus. Or, peu après ces déclarations, il se trouve que les libéraux ont été forcés de recourir à ces solutions.
Nous avons demandé quelle incidence la fermeture de la frontière aurait sur les programmes des travailleurs étrangers temporaires et des travailleurs agricoles saisonniers, et le gouvernement a prévu des exemptions.
[Français]
Nous avons exigé que le gouvernement mette un terme aux passages illégaux à la frontière, particulièrement au chemin Roxham, et c'est seulement grâce à nous si le gouvernement a écouté.
[Traduction]
Nous avons aussi réclamé que le gouvernement fédéral augmente l'aide aux petites entreprises et aux travailleurs, et je continue d'espérer que le gouvernement mettra en œuvre nos suggestions.
Les conservateurs s'emploient à proposer des solutions utiles pour que personne ne soit laissé pour compte. Nous continuerons à poser des questions au nom des Canadiens et à faire en sorte que le gouvernement réponde en fournissant des échéanciers clairs, pour que les Canadiens sachent quand ils peuvent s'attendre à recevoir du soutien.
Nous sommes nombreux à nous tourner vers le reste du monde à la recherche de modèles. Nous espérons que le gouvernement suivra l'exemple de pays qui ont mis en place des mesures efficaces dès le début et qui, par la suite, ont pu assouplir beaucoup plus rapidement certaines restrictions au plan économique. Un des députés a cité en exemple Singapour, la Corée du Sud et Taïwan, où il y a eu de vastes campagnes de dépistage, combinées à une communication rapide des informations et à de promptes mesures pour retrouver les personnes dont les résultats étaient positifs et établir la liste des individus exposés dans la collectivité. Voilà le genre d'interventions qu'il aurait fallu effectuer beaucoup plus rapidement pour que l'économie reprenne sans tarder.
Tandis que le gouvernement explore les moyens d'arriver précisément à cette fin, je le presse encore une fois de faire tout ce qui est en son pouvoir en ce sens.
Je sais que le a dit plus tôt que la Banque du Canada est indépendante du gouvernement. Bien que ce soit vrai à bien des égards, il existe des façons pour le gouvernement de prendre des mesures pour s'assurer de ne pas envisager la possibilité d'un relâchement quantitatif. Chaque fois qu'un gouvernement a essayé d'aller en ce sens par le passé, cela a entraîné de nombreuses conséquences négatives qui ont persisté des années après la fin de la crise économique qui a justifié la prise de ces mesures. Nous savons que les marchés du crédit éprouvent actuellement d'énormes difficultés et nous savons que le gouvernement cherchera des moyens de régler le problème, mais il ne suffit pas d'imprimer plus d'argent. J'espère que les libéraux en tiendront compte.
Nous sommes ici pour coopérer avec eux alors qu'ils cherchent à apporter du soutien aux Canadiens et à aider les gens à payer leur hypothèque, leur loyer et les services publics, et à se nourrir.
[Français]
Nous serons là pour aider les gens et proposer des solutions afin de nous assurer que les Canadiens et les Canadiennes peuvent garder leur maison. Nous allons coopérer avec les mesures apportant de l'aide directe entre les mains des Canadiens affectés par cette crise.
[Traduction]
Je remercie tous mes collègues d'avoir été ici toute la journée.
Je rappelle de nouveau au gouvernement que la partie du projet de loi qui porte sur l'aide aurait pu être adoptée il y a 12 heures. Nous reconnaissons toutefois que des progrès ont été réalisés et que le leader du gouvernement à la Chambre fait preuve d'un esprit de coopération. Je le remercie de tous les efforts qu'il a faits au cours de la journée. Il a travaillé très fort et il y avait beaucoup d'éléments variables à bien des égards. Ceux d'entre nous qui sont ici depuis le début de la journée sont reconnaissants que les Canadiens puissent obtenir cette aide.
:
Monsieur le Président, malgré l'heure indiquée par l'horloge, la Chambre vit actuellement un moment très important. On vit une crise sanitaire sans précédent, une crise que je n'aurais jamais cru vivre dans ma vie. C'est une pandémie à l'échelle mondiale. Une situation extrême de la sorte exige des mesures extrêmes, et c'est ce qui est discuté aujourd'hui.
Avant tout, j'aimerais saluer l'approche adoptée face à cette crise mondiale, qui fait passer la santé avant l'économie. L'économie, c'est extrêmement important, mais ce nouveau virus aura des effets dévastateurs sur la santé et causera des mortalités incroyables si rien n'est fait. Je salue le fait que, collectivement, on décide de faire preuve de solidarité pour traverser la crise et minimiser le nombre de décès en faisant passer la santé avant l'économie. Le Bloc et moi-même saluons cela.
Évidemment, cette décision demande du courage, car elle a des conséquences économiques extrêmes. Nous pourrons faire toutes les analyses une fois que l'épisode sera terminé. Souhaitons qu'il se termine le plus rapidement possible. J'ai bon espoir qu'une fois le problème de la COVID-19 encadré, mis entre balises, l'économie va reprendre très rapidement. J'en suis convaincu. D'ici là, il faut des mesures de soutien, des mesures extrêmes. Il ne faut laisser personne derrière. Il ne faut laisser tomber personne. Il ne faut oublier personne.
À ce sujet, je salue plusieurs mesures présentes dans ce projet de loi. On s'inquiétait des travailleuses et des travailleurs qui n'auraient pas suffisamment d'heures accumulées pour avoir accès à l'assurance-emploi, mais il y a quelque chose pour ces personnes. Il y a évidemment des mesures pour toutes les personnes qui ont des ennuis de santé ou qui sont dans l'entourage de quelqu'un qui pourrait avoir contracté la COVID-19 ou qui est mis en quarantaine. Ce sont des mesures importantes. Il en va de même pour les travailleurs autonomes qui ne sont pas inscrits au régime de l'assurance-emploi et qui n'y ont donc pas accès. Ces personnes seront couvertes. Beaucoup de mesures de ce genre sont mises en place.
La grande préoccupation de la population, celle qu'on entend partout dans les médias et dans les appels que nous recevons à nos bureaux, c'est la question de l'efficacité et des délais. Les gens sont vraiment inquiets. Dans les nouvelles, les gens ont entendu les mesures annoncées, mais sans qu'on leur dise quand et comment cela se fera. C'est plus complexe. Évidemment, si 1 million de personnes font une demande d'assurance-emploi, les bureaux de Service Canada et les lignes téléphoniques seront évidemment surchargés. Toutefois, je pense que nous avons vraiment le devoir de nous élever au-dessus de la partisanerie et de trouver des façons d'améliorer le processus pour accroître l'information, raccourcir les délais, rassurer les gens et nous assurer qu'ils recevront le premier chèque le plus rapidement possible.
Il y a aussi des mesures pour les entreprises. Je pense aux marges de crédit que peuvent fournir la Banque de développement du Canada et Exportation et développement Canada. C'est important. Je pense aussi à l’entente des systèmes bancaires. J'espère que le Mouvement Desjardins, qui est le prêteur hypothécaire le plus important au Québec, va être inclus dans les ententes. C'est extrêmement important pour l'économie du Québec. Tout cela va permettre aux institutions financières d'assurer les liquidités, de prendre des ententes avec les entreprises et les gens qui auront des difficultés de paiement à court terme. Espérons que le délai de six mois sera suffisant. Si ce ne l'est pas, nous pourrons y revenir lors d'une deuxième phase de notre plan.
Évidemment, je suis inquiet pour des pans entiers de notre économie. Dans le secteur de l'agriculture, nos agriculteurs et nos agricultrices sont très inquiets. Une mesure a été annoncée lundi, mais, pour l'instant, cela semble insuffisant pour rassurer le milieu de l'agriculture. L'anxiété est généralisée actuellement, et nourrir la population est le service primordial. Cela va évidemment de pair avec la santé. Il faut donc s'assurer que nos entreprises agricoles traversent de cette crise sans problème.
À ce sujet, on nous faisait la suggestion de bonifier de 5 % le programme Agri-investissement, sans contrepartie des entreprises. Cela permettrait de fournir des liquidités sans que les entreprises s'endettent. Plus tôt, en comité plénier, j'ai cru comprendre que cette mesure n'est pas envisagée pour le moment. Je relance la demande au gouvernement.
Il faut penser aux secteurs importants de l'économie. Je m'intéresse particulièrement à ceux du Québec. Nous ne pouvons pas ignorer l'importance de l'industrie de l'aérospatiale. Je suis content d'avoir entendu le ministre des Finances la reconnaître comme une industrie stratégique. Ainsi, lorsque cette industrie sera en difficulté, il y aura des plans d'aide comme pour l'ensemble des industries stratégiques.
Il est vraiment important de ne laisser personne derrière et de rassurer la population.
Nous faisons face à une crise extrême qui engendre une crise économique extrême. Nous souhaitons tous en sortir le plus rapidement possible. Nous devrons créer un éventail de nouveaux outils afin de nous en sortir.
Nous savons que, lors d'une crise économique, il faut soutenir les revenus. Les entreprises ont besoin de soutien. Elles vivent beaucoup de difficultés. Il faut donc continuer d'innover afin de sortir de cette crise le plus rapidement possible.
En règle générale, les économistes diront que chaque crise est l'occasion de façonner l'économie de demain. Je souhaite que cette occasion soit saisie afin que la transition vers une économie plus écologique se fasse plus rapidement.
Nos pensées vont vers toutes les personnes touchées de près ou de loin par la pandémie.
Je souhaite une collaboration hors du commun de la Chambre en laissant la partisanerie de côté.
:
Monsieur le Président, je tiens à profiter de l'occasion pour reconnaître la gravité de la crise qui frappe le Canada et le monde entier. Les répercussions de la COVID-19 ont plongé le monde dans une crise, et le Canada subit et continuera à subir ces répercussions.
En cette période de crise, il y a bien des gens que nous devons remercier, et je tiens à prendre un instant pour remercier, d'abord et avant tout, les travailleurs de la santé, qui bravent le danger et s'exposent à des risques pour nous maintenir en santé. Je tiens à les remercier du fond du cœur au nom de tous les néo-démocrates.
Je tiens aussi à souligner que les travailleurs de la santé, qui s'exposent à des risques, nous ont présenté une demande claire, et nous leur devons d'y répondre. Ils affirment être prêts à s'exposer ainsi, mais ils ont besoin que nous fassions notre part pour prévenir la propagation de la maladie, soit en prenant l'éloignement social au sérieux, en évitant de propager la maladie en restant à la maison pour limiter les contacts avec autrui et en faisant des choses aussi fondamentales que se laver soigneusement les mains et éviter de se toucher le visage. Nous devons à ces travailleurs de faire au moins cela.
Je profite de l'occasion pour remercier toutes les personnes qui font en sorte que nous puissions nous nourrir, depuis les agriculteurs jusqu'aux employés d'épicerie, en passant par les travailleurs de l'industrie du transport et des chaînes d'approvisionnement. Ce sont des héros. Je les remercie de nourrir les collectivités.
[Français]
Je remercie aussi les professionnels de la santé publique qui assurent la circulation de l'information et nous donnent des orientations fiables et pratiques sur ce que nous pouvons faire pour assurer notre sécurité et celle des autres.
Je remercie les entreprises qui ont décidé d'apporter leur aide dans cette crise: les distilleries fabriquant du désinfectant pour les mains et les fabricants de pièces automobiles qui s'efforcent de modifier leur chaîne de production pour fabriquer du matériel médical.
[Traduction]
Enfin, je remercie les Canadiens. En cette période de crise, nous avons été témoins d'incroyables actes de gentillesse, de compassion et de générosité. On entend souvent les gens dire que le monde a besoin de plus de pays comme le Canada. Or, maintenant, c'est le Canada qui a besoin de plus de gestes typiquement canadiens. On a pu constater la générosité des voisins qui sont intervenus pour offrir des provisions à des gens qu'ils ne connaissent même pas. On a pu constater la bonté des gens dans les collectivités, qui se soutiennent en cette période de difficultés. Je tiens à remercier les Canadiens qui se sont montrés à la hauteur de la situation.
On a constaté le travail remarquable réalisé par le Parlement. Je tiens à remercier le , les ministres et tous les parlementaires qui travaillent avec acharnement pour leur circonscription. Je les en remercie. Je veux souligner de façon particulière les efforts des leaders parlementaires et des whips, qui ont travaillé sans relâche pour que nous puissions faire adopter cette mesure législative.
Lorsque ces mesures ont été présentées, les néo-démocrates ont dit clairement qu'ils appuieraient toutes les mesures susceptibles de venir en aide aux Canadiens pendant cette période difficile. Je tiens à reconnaître que le gouvernement a montré sa volonté d'aider les Canadiens, mais s'il veut vraiment le faire, il doit faire plus et il doit le faire plus rapidement. Nous avons défini des priorités qui répondent aux besoins des Canadiens.
Les Canadiens doivent pouvoir dès maintenant disposer de plus de liquidités. Ils doivent savoir qu'ils pourront retourner au travail une fois que la crise aura été gérée. Enfin, et surtout, les Canadiens ont besoin de savoir qu'ils ont un endroit sûr où vivre et qu'ils ne risquent pas de perdre leur maison. Nous avons proposé trois mesures pour nous attaquer à ces problèmes.
Tout d'abord, nous devons nous assurer de fournir tout de suite un soutien financier direct aux Canadiens. C'est pourquoi nous demandons un revenu universel de base de 2 000 $ versé immédiatement à tous les Canadiens et un montant additionnel de 250 $ pour les enfants. Il s'agit d'un soutien financier immédiat et direct pour appuyer les Canadiens qui en ont besoin maintenant. Pour les gens qui n'en ont pas besoin, nous pourrons récupérer le montant versé au moment où ils feront leur déclaration d'impôt.
Ensuite, nous avons suggéré que pour garantir aux Canadiens qu'ils pourront récupérer leur emploi, nous devons bonifier les subventions salariales proposées. La proposition actuelle est de 10 %. Or, les petites et moyennes entreprises ont dit que cela ne suffit pas pour leur permettre de garder leurs employés. Actuellement, il est primordial pour les petites entreprises de garder leurs employés. L'obligation d'embaucher et de former de nouveaux employés serait dévastatrice pour elles. Voilà pourquoi nous demandons au gouvernement de suivre l'exemple d'autres pays qui ont augmenté les subventions salariales d'au moins 75 %, voire plus. C'est ce que nous demandons au gouvernement d'envisager, pour venir en aide aux petites entreprises.
Enfin, pour aider les entreprises, les familles et les personnes qui sont soit entrepreneurs ou dans leur foyer, nous devons veiller à ce qu'il y ait une pause ou un répit pour payer le loyer ou l'hypothèque. Nous devons veiller à interdire les évictions. Les gens ont besoin de savoir qu'ils peuvent rester chez eux; c'est ce qui est primordial.
[Français]
Non seulement nous devons faire parvenir de l'argent aux gens le plus rapidement possible, mais nous devons aussi faire tout ce qui est en notre pouvoir pour limiter leurs dépenses. Il existe de bonnes mesures pour aider à réduire la pression, comme suspendre les paiements des prêts étudiants et permettre aux particuliers et aux entreprises de différer le paiement de leur impôt sur le revenu.
[Traduction]
Il faut faire en sorte que les gens ont de l'argent dans leurs poches et limiter les montants qu'ils ont à payer durant la présente crise.
À l'heure actuelle, les Canadiens traversent une période difficile et sont placés devant un choix impossible. En effet, ils doivent décider s'ils doivent demeurer chez eux, ne sachant pas s'ils pourront payer le loyer ou l'épicerie, ou s'ils doivent se rendre au travail et risquer de s'exposer ou d'exposer un être cher à la maladie. Il s'agit d'un choix déchirant. Nous le savons, parce que les gens nous en parlent.
Il y a quelques jours dans une boulangerie, de jeunes travailleurs m'ont dit qu'ils avaient peur de venir au travail. Chaque jour, ils vont travailler en craignant non seulement d'être exposés à la maladie, mais aussi de voir la boulangerie fermer, de perdre leur emploi et d'être incapables de payer leurs factures.
Une de mes collègues m'a dit que, dans son quartier, les plus longues files ne se forment pas devant les épiceries, mais aux succursales des prêteurs sur salaire, parce que les gens manquent d'argent en ce moment. En attendant la mise en oeuvre des mesures prévues dans le projet de loi et le versement des allocations, lesquelles sont essentielles, les gens se débrouillent comme ils le peuvent pour trouver de l'argent. On se tourne souvent vers les cartes de crédit et les prêts à faible taux d'intérêt.
Il faut empêcher les compagnies de crédit et les prêteurs sur salaire d'exploiter les gens en cette période très difficile. Nous devons faire en sorte qu'ils cessent d'imposer les mêmes taux d'intérêt.
J'ai aussi entendu le mentionner qu'il collaborait avec les banques pour offrir un sursis de paiement des prêts hypothécaires. Cela ne fonctionne tout simplement pas. C'est insuffisant. Il faut suspendre les paiements d'hypothèque. Il faut suspendre les paiements des loyers. Il faut faire en sorte que les gens puissent demeurer chez eux.
Plus que jamais, nous devons veiller à ce que les gens puissent rester chez eux. Il ne s'agit pas seulement d'une responsabilité morale. C'est aussi pour la santé publique que nous devons prendre ces mesures.
Comment peut-on s'isoler si l'on n'a pas de domicile? Si nous ne prenons pas de mesures dès maintenant pour éviter que les gens peinent à garder leur maison et si nous ne suspendons pas les paiements des loyers et les paiements hypothécaires, nous aurons non seulement une crise sanitaire, mais aussi un problème d'itinérance aux proportions catastrophiques. Voilà pourquoi j'appelle le gouvernement à prendre des mesures concrètes et immédiates pour que, en collaboration avec tous les ordres de gouvernement, on accorde un répit sur le plan des loyers et des paiements hypothécaires.
Nous nous sommes aussi entretenus avec les communautés autochtones, qui s'inquiètent vivement du fait qu'elles n'ont pas un accès adéquat au logement, à l'eau potable et à des soins de santé appropriés. Il nous faut un plan véritable pour répondre aux besoins des communautés autochtones.
Nous prenons des mesures énergiques concernant la crise actuelle en matière des soins de santé. Nous devons faire tout en notre pouvoir à cet égard. Il faut toutefois voir au-delà de la crise et réfléchir aux mesures de relance qu'il faudra mettre en place par la suite, lesquelles devront être axées sur les travailleurs, et non sur les PDG ou les actionnaires. Nous devons veiller à ce que ces mesures de relance encouragent l'emploi et donnent un gagne-pain aux gens.
[Français]
Nous pouvons stimuler l'économie et faire les choses qui peuvent transformer notre nation, lutter contre la crise climatique, construire des logements, investir dans les transports publics, faciliter l'utilisation des énergies renouvelables par les Canadiens et les Canadiennes, rendre nos maisons et nos bâtiments aussi efficaces que possible sur le plan énergétique. On peut aussi investir dans des services de garde d'enfant que toutes les familles peuvent se permettre et qui donnent à nos enfants l'éducation de grande qualité qu'ils méritent.
[Traduction]
Nous savons également que le système de santé canadien subit des pressions immenses. Nous constatons l'effet de décennies de coupes faites par les gouvernements successifs dans les soins de santé. Nous devons nous assurer de protéger les institutions publiques canadiennes. C'est pour cela que nous réclamons depuis longtemps des investissements dans le système de santé canadien.
En terminant, je vais...
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Monsieur le Président, je remercie mes collègues de me donner l'occasion de prendre la parole au sujet de cet enjeu important.
Nous vivons assurément une situation sans précédent. Il est remarquable que je sois ici pour représenter les gens de ma circonscription, mais aussi ceux des circonscriptions qui ont élu des verts, celle de la députée de et celle du député de . On m'a aussi demandé de parler au nom de la députée indépendante de .
J'aimerais d'abord reconnaître que nous sommes sur les terres non cédées du peuple algonquin anishinabe. Il est essentiel de ne jamais oublier la signification historique de ces paroles et ce qu'elles impliquent, ainsi que notre responsabilité à l'endroit des communautés autochtones de partout au pays, particulièrement pendant cette crise sans précédent.
Je sais que je ne suis pas la seule à avoir entrepris un voyage un peu surréel vers Ottawa pour participer à cette séance. J'ai fait le voyage de 10 heures en voiture avec mon mari et nos deux garçons.
[Français]
Nous sommes seulement arrêtés pour acheter de l'essence et faire une pause. Nous avons pris toutes les mesures d'hygiène recommandées.
[Traduction]
Bien sûr, nous nous sommes efforcés d'occuper un bébé et un enfant de sept ans pendant le trajet de 10 heures. J'ai une pensée pour les nombreuses familles qui doivent répondre aux questions difficiles de leurs enfants tout en essayant de les garder occupés. Je vis la même chose. Je veux que tous les enfants du Canada sachent que nous les aimons et que nous sommes là pour eux aussi. Nous savons que c'est une période difficile.
J'aimerais également en profiter pour remercier humblement beaucoup de gens: les travailleurs de première ligne de nos hôpitaux, ceux qui remplissent les étagères de nos épiceries et ceux qui assurent la sécurité de nos collectivités; les entreprises et les établissements d'enseignement qui répondent à l'appel et qui déploient des efforts comparables à ceux que nous déploierions en temps de guerre pour fournir et fabriquer les produits dont nous avons besoin; la Dre Tam et son équipe, qui coordonnent notre réponse en matière de santé publique, et la Dre Bonnie Henry, de la Colombie-Britannique, pour son travail remarquable; les ministres et leur personnel, qui ont déployé des efforts inlassables pour coordonner la réponse à la COVID-19 dans tous les ministères; ainsi que les députés présents aujourd'hui et ceux qui pratiquent l'éloignement social chez eux. Cela prouve qu'au moment où nous faisons face à une crise nationale, nous sommes capables de coopérer pour le bien de la population canadienne, et que nous allons le faire.
Nous nous réunissons durant cette période extraordinaire pour adopter une mesure législative extraordinaire qui permettra au gouvernement fédéral d'aider directement les Canadiens avec leurs finances personnelles. Elle permettra d'aider les travailleurs autonomes et les petites et moyennes entreprises, ainsi que les grandes sociétés. Je suis fort soulagée que nous ayons pu nous entendre aujourd'hui pour adopter ce projet de loi, même si cela s'est fait un peu plus tard que nous l'avions espéré.
L'un des principes fondamentaux de la démocratie parlementaire fondée sur le modèle de Westminster veut que le Parlement contrôle les fonds publics. Même dans une situation d'urgence de santé publique, nous ne pouvons pas accorder à un gouvernement — même si ses intentions sont fort louables — des pouvoirs sans précédent sans prévoir des mesures de surveillance et des critères limitant ces pouvoirs.
C'est un moment déterminant pour le Canada. Je suis plus fière que jamais d'être Canadienne et de constater la rapidité avec laquelle nous avons réagi à cette situation de crise. Je suis également très fière d'être originaire du Nouveau-Brunswick. Je félicite le premier ministre Higgs et la Dre Jennifer Russell, médecin-hygiéniste en chef, d'avoir déclaré l'état d'urgence. Je félicite également les décideurs des provinces atlantiques voisines, soit la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve, d'avoir pris la décision difficile de fermer les frontières provinciales afin de mieux protéger leurs citoyens. Je les remercie de leur leadership.
Cela fait maintenant plus d'une semaine que nous pratiquons l'éloignement social et que nous constatons des fermetures et l'imposition de restrictions. Il est maintenant temps que tous les Canadiens respectent les règles et apportent leur contribution pour que nous puissions traverser cette période ensemble. Si ces mesures s'avèrent efficaces, il y aura moins de cas d'infection au coronavirus, nous donnerons une chance au système de santé et aux gens qui le dirigent, et le nombre de décès et de dommages collatéraux diminuera. De plus, cela permettra aux travailleurs de la santé infectés, isolés et mis en quarantaine d'avoir le temps de se rétablir pour revenir au travail.
[Français]
Les réponses du Canada ont jusqu'à présent été rapides. Il y a inévitablement des leçons à retenir afin de nous assurer que nous serons mieux préparés à des catastrophes de la sorte à l'avenir.
[Traduction]
Je suis ici pour collaborer avec mes collègues du gouvernement, mais je dois également mettre en évidence les aspects qui doivent être améliorés pour que nous puissions faire les choses correctement pour les Canadiens.
Je suis certaine que nous avons tous échangé beaucoup de messages avec les gens de notre circonscription au cours des dernières semaines. Ils ont exprimé leurs nombreuses préoccupations. La situation a notamment mis en évidence les inégalités au sein de notre société. La COVID-19 a amplifié les difficultés que les gens devaient déjà affronter.
[Français]
Je pense aux Canadiens et aux Canadiennes qui vivent dans la pauvreté, particulièrement à ceux et celles qui sont sans abri.
[Traduction]
Les travailleurs canadiens ont été mis à pied ou doivent réduire leurs heures de travail, en particulier à un moment où leur situation financière est précaire. Les aînés à revenu fixe s'inquiètent pour leur pension et leurs placements. Les difficultés que vivent les communautés autochtones sont amplifiées.
[Français]
Les Canadiens et les Canadiennes qui habitent en région rurale n'ont pas facilement accès à des services de soin de santé.
[Traduction]
Les résidents permanents et les autres nouveaux arrivants qui s'inquiètent pour leur famille à l'étranger tentent de rentrer chez eux malgré les annulations de vol. Nos organismes caritatifs et sans but lucratif perdent leur bassin de donateurs et ont grand besoin de notre soutien. Nous devons également rester vigilants à l'égard de ceux qui veulent profiter de cette crise — parce qu'il y en a qui essaient de le faire.
Nous faisons face à ce géant ensemble, mais nos points de vue diffèrent grandement. Près d'un million de personnes ont fait une demande d'assurance-emploi. Depuis des années, le Parti vert propose l'instauration d'un revenu de subsistance garanti pour les Canadiens. Si une telle aide était disponible à l'heure actuelle, nous pourrions facilement augmenter les paiements alloués aux personnes qui ont été mises à pied et qui se sont vues réduire leurs heures de travail sans paralyser les lignes téléphoniques de Service Canada et sans faire peur aux gens qui, compte tenu de leur situation particulière, risquent de ne pas recevoir l'aide dont ils ont besoin. Les mesures annoncées par le gouvernement tardent à être mises en œuvre parce que nous ne disposons pas de la structure nécessaire pour acheminer rapidement les paiements directs aux Canadiens. Nous devons examiner cette question de plus près.
De toute évidence, si nous avions suivi les conseils des professionnels en apportant des améliorations indispensables à certains aspects de notre système de santé, comme les infrastructures, les soins de santé préventifs et l'assurance-médicaments, nous serions beaucoup mieux placés pour répondre aux besoins des Canadiens pendant cette crise de la COVID-19.
Les prévisions les plus optimistes varient grandement. Nous nous entendons tous pour dire que plus nous réussirons à maintenir la distanciation sociale parmi les personnes asymptomatiques et à isoler celles qui présentent des symptômes, plus nous serons en mesure de traverser la crise de la COVID-19 sans surcharger le système. Les Canadiens et les entreprises pourront d'autant plus suivre les conseils qui leur sont fournis qu'ils auront la capacité financière de le faire. Les gens doivent jouir d'une bonne sécurité financière pour pouvoir suivre les conseils de santé publique.
En ce qui concerne les répercussions économiques, il semble que nous ayons omis certaines choses.
Nous avons abordé certaines répercussions aujourd'hui, dans cette enceinte. Les locataires de logements résidentiels et commerciaux ont besoin de mesures pour les protéger contre les propriétaires qui ne suivent pas l'exemple de bonne volonté de leur banque ou qui n'en bénéficient pas. Au Nouveau-Brunswick et dans quelques autres provinces, il est maintenant illégal d'expulser des locataires parce qu'ils ne paient pas leur loyer. Ce sont de bonnes mesures, mais elles doivent être appliquées de manière uniforme dans tout le pays.
[Français]
Nous devons faire beaucoup plus pour les petites et moyennes entreprises, celles qui font rouler notre économie.
[Traduction]
Je cite Dan Kelly, le président de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Voici ce qu'il dit à propos des subventions salariales: « C'est la bonne mesure, mais ce n'est pas le bon montant. »
Nos mesures d'aide aux entreprises sont inférieures aux mesures prises ou envisagées ailleurs dans le monde. Par exemple, le gouvernement du Danemark offre de subventionner jusqu'à 75 % des salaires. Le paiement maximum par employé est 10 fois plus élevé que celui qui est actuellement offert au Canada. De plus, il semble qu'on ne prévoie rien pour les entreprises non constituées en société qui ont des employés. C'est inquiétant.
Le Nouveau-Brunswick permet aux petites entreprises de reporter de trois mois leurs cotisations à Travail sécuritaire Nouveau-Brunswick. Le gouvernement fédéral pourrait faire de même pour l'assurance-emploi, le Régime de pensions du Canada et la taxe de vente harmonisée.
Les temps sont durs, mais il y a des exemples d'espoir dans tout le pays. J'ai vu des personnes exécuter la danse de la robe à franges pour favoriser notre guérison collective. Je sais que des églises, des synagogues, des mosquées et d'autres lieux de culte se sont adaptés à la nouvelle réalité tout en demeurant résolus à continuer à promouvoir la spiritualité et la foi, ce dont nous avons besoin plus que jamais.
Les citoyens traversent eux aussi une période riche en émotions, et nous devons également tenir compte de leur santé mentale. Nous devrions sortir si nous le pouvons, tout en respectant le principe de la distanciation sociale. Il est possible de faire des visites virtuelles de musée ou de zoo. J'ai vu des gens fabriquer des filets de badminton avec du ruban adhésif. On peut aussi organiser des chasses au trésor.
[Français]
On voit aussi des gens faire des tortillas à la façon portugaise ou québécoise.
[Traduction]
Nous avons trouvé des façons très créatives pour faire face à cette crise. Continuons comme cela. J'encourage tout le monde à appeler leurs voisins, à prendre des nouvelles de leurs proches et à se servir de FaceTime pour parler à leurs grands-parents. Nous avons tous un rôle à jouer ici. Restons en contact. L'isolement peut être très difficile à supporter.
De plus, nous sommes nombreux à montrer l'exemple en travaillant de la maison et nous pouvons continuer à faire preuve de leadership en nous penchant sur des façons d'effectuer les travaux à la Chambre sur des plateformes numériques. Poursuivons la discussion à ce sujet.
Aujourd'hui, nous devons adopter la motion pour garantir aux Canadiens les ressources financières qui leur permettront de joindre les deux bouts tout en nous assurant de respecter à la lettre les conseils des experts en santé publique. Nous allons traverser cette crise en restant unis malgré la distance physique qui doit nous séparer.
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Monsieur le Président, c'est une excellente question.
Des représentants des médias et certains habitants de ma circonscription m'ont posé des questions à propos de certains commentaires qu'on entend ici ou là à propos du renflouement éventuel des industries pétrolières et gazières ou d'autres grandes entreprises actives dans différents secteurs.
Ce que je dis, c'est que nous devrions d'abord nous occuper des travailleurs canadiens. Il auront certainement besoin de réintégrer leur emploi, une fois que la crise sera terminée. Nous devons juste faire preuve d'une grande prudence en planifiant l'avenir.
Mon collègue du Bloc a dit qu'une crise économique prépare le terrain pour l'avenir. C'est donc le moment, pour nous, de prendre des mesures vraiment audacieuses pour infléchir, comme nous le souhaitons, l'avenir du Canada. On pourrait, entre autres changements audacieux, envisager de développer d'autres secteurs.
Bien sûr, je suis tout à fait en faveur de choses comme l'énergie renouvelable et d'autres moyens de maximiser notre production énergétique. Les Canadiens pourraient toujours avoir le sentiment d'avoir un grand rôle à jouer sur la scène mondiale. Nous devons toutefois être prudents en choisissant dans quoi nous investissons; nous devons comprendre comment les marchés fluctuent et comprendre la tournure que prend la situation en réaction à la COVID-19.
Nous devons nous montrer prudents, mais nous devons penser avant tout aux travailleurs et aux Canadiens qui ont besoin de l'argent maintenant.