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Madame la Présidente, je suis honorée de prendre la parole aujourd'hui pour lancer le débat sur le projet de loi , Loi concernant la responsabilité, la transparence et la mobilisation à l'appui de la création d'emplois durables pour les travailleurs et de la croissance économique dans une économie carboneutre.
En présentant un projet de loi sur les emplois durables, le gouvernement du Canada fait preuve d'un leadership fort grâce à une bonne gouvernance, une responsabilisation solide et une mobilisation efficace. Les mesures comprendront cinq éléments.
Le premier élément est l'établissement de principes directeurs pour assurer une approche cohérente du développement économique et de l'action climatique, y compris des mesures pour appuyer les travailleurs et favoriser la création d’emplois durables, tout en s'alignant sur les pratiques exemplaires internationales et en indiquant clairement aux investisseurs que le Canada est prêt à montrer la voie à suivre dans un monde où la croissance industrielle se doit d'être de plus en plus propre.
Le deuxième élément est la création du Conseil de partenariat pour des emplois durables, qui serait chargé de fournir chaque année des conseils et des recommandations au gouvernement de manière indépendante tout en mobilisant les Canadiens. Ce conseil permettrait à des experts, dont des travailleurs, des dirigeants autochtones, des représentants de l'industrie et des jeunes, de se trouver à la table pour guider les actions du gouvernement.
Le troisième élément est l'obligation pour le gouvernement de publier tous les cinq ans un plan d'action conçu en collaboration avec les intervenants et les partenaires et tenant compte des conseils d'experts fournis par le conseil de partenariat.
Le quatrième élément consiste à créer le Secrétariat pour des emplois durables afin d'assurer une prise de mesures concertée au sein du gouvernement fédéral concernant la mise en œuvre de la loi.
Le cinquième et dernier élément consiste à désigner le ministre responsable et des ministres précis pour appliquer le projet de loi.
À l'instar de Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, ce projet de loi contribuerait à placer l'intérêt de toutes les régions du pays et de tous les travailleurs canadiens au cœur des politiques et de la prise de décisions du gouvernement du Canada en ce qui a trait aux emplois durables. La loi canadienne sur les emplois durables respecterait les travailleurs du Canada, quelle que soit l'industrie dans laquelle ils travaillent, et inclurait les Canadiens de tous les horizons, quel que soit le milieu dont ils sont issus ou leur lieu de résidence.
[Français]
Cette mesure législative s'appuie sur les progrès que nous avons réalisés au cours de plusieurs années, le gouvernement ayant encouragé une croissance importante de nos industries d'énergie propre et des autres secteurs qui nous aident à atteindre la carboneutralité.
Depuis 2015, nous avons investi plus de 120 milliards de dollars dans des initiatives de croissance propre et nous nous sommes engagés à verser plus de 80 milliards de dollars en incitations fiscales.
Si nous avions suivi la voie préconisée par certains conservateurs, celle de l'austérité et de l'inaction, nos concitoyens et leurs communautés souffriraient d'un désavantage considérable. Cette politique de l'autruche ne tient pas compte des domaines dans lesquels les investissements sont réalisés, à savoir les ressources naturelles, l'énergie, les bâtiments, les transports, la fabrication et bien d'autres encore.
[Traduction]
En préconisant l'inaction, nous laisserions les pays rivaux assumer un rôle de chef de file dans les secteurs et les industries où le Canada est un chef de file naturel. Nous les laisserions innover et attirer les investissements étrangers et nous contenterions d'attendre et de croiser les doigts. Une approche aussi imprudente compromettrait notre bien-être économique et notre stabilité environnementale. Voilà pourquoi nous ferons en sorte que cela ne se produise pas en intervenant de manière décisive.
Qu'il s'agisse de ce projet de loi visant à permettre aux Canadiens de saisir les occasions économiques qui s'offrent à nous, du projet de loi , qui contribue au déploiement de l'industrie éolienne extracôtière dans le Canada atlantique, ou des investissements historiques que nous avons prévus dans le budget pour concurrencer l'Inflation Reduction Act adoptée par les États‑Unis et d'attirer de nouveaux investissements créateurs d'emplois, on trouve des initiatives favorisant la création d'emplois durables partout au sein du gouvernement.
Les Canadiens ont l'occasion de prendre les devants dans de nombreux domaines et emplois qui contribuent de manière importante à la réduction de la consommation d'énergie, notamment l'élaboration de nouveaux projets résidentiels verts, la modernisation des habitations et des bâtiments existants, ou l'innovation dans des technologies de pointe à faibles émissions de carbone.
[Français]
Ces activités créeront toutes des emplois durables d'un océan à l'autre, qu'il s'agisse d'un ouvrier qualifié travaillant à l'usine Volkswagen de St. Thomas, à l'installation de pompes à chaleur en Nouvelle‑Écosse, en passant par la construction des batteries du futur dans la nouvelle usine de Northvolt, que nous avons annoncée hier au Québec.
Nous savons que de tels investissements sont essentiels pour soutenir la croissance de l'économie canadienne et, par conséquent, la création d'emplois durables.
[Traduction]
Bien que nous attirions le développement industriel, nous nous concentrons également sur le développement de l'épine dorsale de l'économie canadienne, en l'occurrence le réseau électrique du pays. Le gouvernement fédéral est fier d'appuyer des industries durables en pleine croissance, comme celles des énergies renouvelables, de l'hydrogène et de l'énergie nucléaire. Elles nous aident à appliquer de nouvelles technologies à grande échelle tout en fournissant de l'énergie propre, fiable et abordable aux foyers et aux entreprises du Canada.
L'avantage du Canada en matière d'électricité propre nous a permis d'attirer des investisseurs internationaux comme Northvolt, Umicore, Ford et bien d'autres. Nous devons continuer à développer notre réseau de production d'électricité pour attirer des investissements, créer des emplois durables et lutter contre les changements climatiques. C'est pourquoi nous avons investi dans le lancement de projets d'énergie propre qui créent des emplois, comme le parc éolien de 47 mégawatts que nous avons annoncé hier près de Medicine Hat, en Alberta, et le projet éolien de 45 mégawatts à Burchill, au Nouveau‑Brunswick. Ces projets contribuent à injecter chaque jour davantage d'énergie propre dans notre réseau.
Le gouvernement du Canada investit également dans le stockage d'énergie propre, comme le projet Oneida de 250 mégawatts en cours de construction dans la région des Six Nations de la rivière Grand, en Ontario.
Des dirigeants autochtones prennent part à tous ces projets. Ce type de travail est crucial pour favoriser la réconciliation économique avec les peuples autochtones. Par conséquent, l'établissement de relations plus significatives, suivies et respectueuses avec les Autochtones est un engagement important qui est pris dans le projet de loi. Nous avons besoin de plus d'Autochtones comme directeurs, gestionnaires et employés d'entreprises. Leurs compétences, leurs connaissances et leur leadership contribuent à accélérer la lutte contre le changement climatique, la modernisation de notre secteur énergétique et la création d'emplois durables pour les travailleurs canadiens, y compris dans le secteur de l'énergie.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, nous avons besoin d'un réseau connecté, abordable, fiable et sans émission. Un tel réseau alimentera non seulement nos sources d'énergies nouvelles, il deviendra aussi une partie intégrante du chauffage de nos maisons, de l'alimentation de nos véhicules et du fonctionnement de tous les types d'industries.
De nombreux emplois sont associés à cette nouvelle ère de développement de l'énergie propre. Il n'est donc pas étonnant que la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, ou FIOE, ait appuyé notre plan d’action pour des emplois durables et ce projet de loi. Son vice‑président a soutenu notre plan en disant ceci: « Les quelque 70 000 membres de la FIOE sont prêts à contribuer à bâtir la prochaine génération d’infrastructures énergétiques essentielles du Canada pour nous aider à atteindre nos objectifs en matière de carboneutralité. »
Le travail effectué pour construire notre réseau, un travail si énorme qu'il doit être accompli conjointement par tous les ordres de gouvernement, favorisera la croissance économique et la création d'emplois au Canada, car le marché de l'énergie vaut des billions de dollars.
[Français]
Les huit années d'investissements que nous avons réalisés au sein de l'ensemble du gouvernement nous ont effectivement amenés sur la voie d'une économie forte, une voie favorable aux travailleurs et à la création d'emplois.
En tant que gouvernement, nous avons fait des choix réfléchis qui visent à soutenir et à faire croître notre économie, et à moderniser nos secteurs industriels pour réussir dans la course mondiale à l'investissement dans l'économie propre.
La mesure législative dont nous discutons aujourd'hui vient compléter les milliards d'investissements créateurs d'emplois que nous avons débloqués à ce jour, ainsi que nos politiques d'action climatique telles que le prix sur la pollution et la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité.
Cette loi exige que nous fixions des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et encourage la transparence et la responsabilité, et que nous prenions des mesures immédiates et ambitieuses pour atteindre ces objectifs.
Le projet de loi s'appuie sur cette loi et sur notre stratégie d'industrie propre décrite dans le budget de 2023. Cette base solide a placé le Canada et sa main-d'œuvre dans une position enviable par rapport à la plupart des pays du monde.
[Traduction]
Nous sommes privilégiés parce que nous vivons dans un pays pacifique, riche en ressources durables qui doivent jouer un rôle central dans notre capacité à atteindre notre objectif de carboneutralité d'ici 2050, qui sont abondantes et diversifiées et qui offrent aux travailleurs et aux collectivités des possibilités qui ne peuvent se réaliser que lorsqu'on effectue une transition concertée et décidée vers un avenir à faibles émissions de carbone.
Alors que nous nous efforçons de réduire les émissions qui alimentent la crise climatique, nous sommes tout aussi déterminés à garantir aux jeunes un brillant avenir dans des carrières qui contribuent à bâtir une économie forte, durable et prospère. Les deux sont possibles et vont de pair.
Comme l'a dit Sean Strickland, directeur exécutif des Syndicats des métiers de la construction du Canada, « si vous prenez les changements climatiques au sérieux, vous devez, par définition, être protravailleurs ».
Si le monde veut davantage d'énergie propre, et c'est le cas, laissons notre main-d'œuvre talentueuse répondre à la demande. Si le monde veut davantage de produits fabriqués à l'aide de procédés de fabrication plus propres, attirons les entreprises qui aident les travailleurs à combler cette lacune.
La Banque Royale du Canada estime que, au cours de la présente décennie seulement, dans les prochaines années, la transition mondiale vers une économie à faibles émissions de carbone créera jusqu'à 400 000 emplois au Canada dans des domaines où des compétences accrues seront nécessaires. Certains de ces emplois sont le fruit des mesures que nous prenons pour établir des partenariats avec l'industrie, les collectivités et d'autres intervenants afin d'associer le talent à la formation.
Lundi dernier, à Edmonton, nous avons annoncé un soutien à plus de 20 000 nouveaux emplois verts par l'entremise d'Emploi et Développement social Canada. Sur les 400 000 emplois qui nécessitent un perfectionnement, un bon pourcentage découle du développement durable de nos ressources naturelles, ce qui comprend l'énergie propre et l'hydrogène.
Il ne fait aucun doute que nous avons la chance de disposer d'une abondance de ressources. Cependant, pour accéder au potentiel qu'elles offrent, nous devons également veiller à ce que notre main-d'œuvre soit bien outillée. C'est exactement ce que ce projet de loi permettrait de faire.
Au cours des nombreuses discussions que nous avons eues avant la présentation de ce projet de loi, de nombreux dirigeants autochtones et dirigeants provinciaux, territoriaux et locaux du Canada ont désigné des possibilités tangibles de poursuivre le développement de nouvelles industries. Ils prennent des mesures concrètes pour réaliser leur avenir économique. Ils ont devant eux ce qu'une grande partie du monde considère comme une tâche enviable, à savoir réduire ces options à quelques-unes qui créeront des emplois bien rémunérés et de la prospérité dans leurs collectivités.
Nos ressources et nos initiatives existantes ont constitué une base idéale en vue de notre plan provisoire pour des emplois durables. Les points forts de ce plan sont les mesures concrètes qu'il contient, notamment ce projet de loi. Il comprend également le début d'un travail considérable sur neuf autres mesures fédérales qui auront une incidence positive sur le nombre de bons emplois durables dans toutes les régions de ce pays.
Avec le temps de parole qu'il me reste, j'aimerais parler de certaines de ces mesures. D'abord et avant tout, il y a la nécessité d'adopter une nouvelle loi, c'est-à-dire le projet de loi dont nous débattons aujourd'hui. Ce dernier prévoit un cadre qui nous permettrait de prendre des mesures avisées pour saisir les possibilités et relever les défis d'une économie à faibles émissions de carbone, en prenant appui sur l'engagement continu entre le gouvernement et les travailleurs, les partenaires, les intervenants et les Autochtones au Canada.
En outre, ce projet de loi accorderait la priorité à la reddition de comptes par la désignation d'un ministre responsable d'orienter les efforts. Parallèlement, parce que les Canadiens ne méritent rien de moins, le gouvernement aurait l'obligation de présenter des plans d'action quinquennaux et des rapports à fréquence régulière sur les progrès accomplis pour que les Canadiens puissent mesurer et évaluer nos efforts.
Le projet de loi contribuerait aussi à concrétiser une autre mesure énoncée dans le plan pour des emplois durables, c'est-à-dire l’établissement du Conseil du partenariat pour des emplois durables. Il s'agirait d'une entité indépendante qui prodiguerait des conseils au gouvernement sur la meilleure manière d'appuyer la transition vers une économie à faibles émissions de carbone. Si nous voulons vraiment écouter les travailleurs, si nous voulons sincèrement leur donner la possibilité d'influer sur les décisions qui touchent leurs emplois et leur avenir, alors nous devons mettre sur pied ce conseil.
Grâce à ces efforts, les travailleurs, les communautés rurales et éloignées, les provinces et territoires, les groupes autochtones, l'industrie, les jeunes, les universités, entre autres, seront en mesure de fournir au conseil et au gouvernement fédéral des conseils précieux pour continuer d'aller de l'avant.
Des personnes qui connaissent leur milieu de travail et qui vivent la transformation de l'économie canadienne nous communiqueront des perspectives et de l'information issues du monde réel.
Le conseil appliquerait son expertise au vécu de ces personnes afin de pouvoir fournir des avis indépendants et concrets sur la manière de créer durablement des emplois spécialisés et bien rémunérés pour les travailleurs canadiens et sur les mesures à prendre pour que les travailleurs bénéficient du soutien dont ils ont besoin pour réussir. Grâce au conseil, de nombreuses voix seraient entendues, et un travail collaboratif serait fait pour mener à bien le processus connu sous le nom de dialogue social. En définitive, il s'agit de réunir les travailleurs, les employeurs et les gouvernements pour trouver des solutions qui fonctionnent dans la vie réelle.
Certains de mes collègues aborderont plus en détail sur d'autres éléments de ce projet de loi, tel que l'obligation de déposer régulièrement un plan d'action et la création d'un secrétariat pour des emplois durables afin que l'ensemble des ministères et des organismes fédéraux coordonnent leurs efforts relativement au plan d'action.
[Français]
La loi canadienne sur les emplois durables garantira aux travailleurs canadiens une voie claire vers l'avenir. Les mesures que nous prenons ici aideront le Canada à dominer la concurrence lorsque notre économie atteindra la carboneutralité.
Ce plan s'appuie sur les réflexions et les expériences de milliers de Canadiens au cours de plus de deux années d'engagements et de consultations. Je tiens à exprimer notre profonde gratitude pour leur travail et pour l'intérêt qu'ils ont manifesté à nous aider à mettre au point cette loi.
[Traduction]
Ce sont des points de vue comme les leurs qui ont contribué à la rédaction du solide projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui. Nous avons même obtenu l'appui de groupes tels que le Congrès du travail du Canada, qui représente trois millions de travailleurs canadiens. Selon cet organisme, le plan contenu dans ce projet de loi sera une grande victoire pour les travailleurs. Nous savons que ce qui est bon pour les travailleurs est bon pour le Canada. Cette mesure législative est nécessaire pour que le plan intérimaire puisse soutenir les travailleurs dès aujourd'hui tout en établissant le conseil du partenariat et le secrétariat afin d'assurer la suite du processus.
Parmi les groupes qui ont examiné et approuvé ce projet de loi, il y a le Business Council of Alberta, dont le président a déclaré « La loi sur les emplois durables représente une excellente occasion pour le Canada de façonner notre avenir et de créer des emplois en fournissant les ressources dont la planète a besoin — y compris de l'énergie, des aliments et des minéraux. La loi est un pas dans la bonne direction. Elle contribuera à procurer aux Canadiens les compétences nécessaires aux emplois de l'économie du futur. »
Aujourd'hui, c'est à nous de faire les choix les plus éclairés possible et de mettre en place un cadre faisant en sorte que le gouvernement s'engage à appuyer les travailleurs qui cherchent à bâtir l'économie durable de demain.
Ce projet de loi est le reflet de consultations auprès de peuples autochtones, de syndiqués, de Néo-Canadiens, de chefs d'entreprise et d'intervenants communautaires de toutes les régions du pays. Nous leur devons, ainsi qu'à tous les Canadiens, de veiller à mettre de l'avant un plan réfléchi afin de les aider à ce que notre pays réussisse et que les générations futures puissent avoir de grandes carrières.
[Français]
Cette loi sera utilisée pour créer des mesures de solidarité et renforcer les possibilités de formation pour tous les travailleurs et les travailleuses au Canada. Le projet de loi garantira aux travailleurs canadiens une participation aux discussions et l'égalité des chances pour obtenir les emplois de l'avenir et en bénéficier. Comme de nombreuses initiatives du gouvernement, ce projet de loi est fondé sur la nécessité de s'attaquer de front à la crise climatique, une menace existentielle, et de saisir des occasions économiques qui ne se présentent qu'une fois dans une vie.
[Traduction]
Les pays du monde entier savent que deux choix s'offrent à nous. Nous pouvons élaborer des plans pour l'avenir qui nous permettent de saisir les occasions favorables sur le plan économique tout en luttant contre le changement climatique, ou nous pouvons simplement nous mettre la tête dans le sable et espérer que tout ira pour le mieux. J'espère sincèrement que tous les députés choisiront la première voie. Nous devons adopter rapidement le projet de loi , car les pays du monde entier s'empressent déjà de saisir les occasions économiques que l'avenir nous offre. Nous devons continuer à travailler pour assurer et construire un avenir durable tout en garantissant des emplois nombreux et durables pour les générations futures.
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Madame la Présidente, au nom de toute la population du pays, de mes patrons, les résidants de Lakeland, et de l'opposition officielle, les conservateurs s'opposent au projet de loi .
Même si on le présente autrement, ce projet de loi est en réalité le point culminant et le symbole par excellence des politiques de la coûteuse coalition néo-démocrate—libérale, des politiques qui divisent, qui sont imposées de façon autoritaire, qui centralisent, qui visent à restructurer l'économie et à redistribuer la richesse, et qui sont contre le secteur privé, le développement et le secteur de l'énergie. Cette mesure porte sur ce que le monde entier a présenté auparavant comme une transition équitable.
La réalité, c'est que ces politiques sont loin d'être équitables. Il s'agit en réalité d'une transition vers la pauvreté et la détérioration des conditions de vie et du mode de vie dont jouissent la plupart des Canadiens. Je vais dire pourquoi aujourd'hui et j'en dirai davantage par la suite, à mesure que les députés feront leur travail en exerçant la diligence requise à l'égard de ce projet de loi, dont la portée est beaucoup plus vaste qu'on pourrait le croire à première vue.
Le gouvernement néo-démocrate—libéral dit qu'il est question de formation professionnelle et d'aider les travailleurs d'un secteur à acquérir d'autres compétences pour travailler dans un autre secteur qui n'est pas encore complètement développé. Les Canadiens devraient savoir que cela s'inscrit dans une approche qui dure depuis près d'une décennie et qui consiste à imposer de plus en plus de mesures punitives, de politiques, de taxes, d'interdictions, de pénalités, de formalités administratives en vue de mettre fin aux projets énergétiques au Canada et d'éliminer ce secteur et les emplois qui s'y rattachent.
C'est la preuve d'une divergence idéologique fondamentale entre les conservateurs — et la plupart des Canadiens, à mon avis — et les autres partis représentés à la Chambre. Pour ces partis, la planification des décisions et de leur exécution doit être imposée d'en haut et ce sont les politiciens et le gouvernement qui doivent détenir les pouvoirs pour dicter et restructurer les éléments fondamentaux de l'économie canadienne plutôt que les créateurs d'emplois, les entrepreneurs, les inventeurs, les rêveurs et les citoyens canadiens, ceux qui ont bâti le pays pour en faire le paradis qu'il est aujourd'hui.
Les conséquences seront que la vie sera plus chère et moins prévisible pour tous les Canadiens, comme c'est le cas avec presque tout ce qu'a fait la coûteuse coalition néo-démocrate—libérale au cours des huit dernières années.
La transition équitable est dangereuse. Elle est imposée par le gouvernement et elle représente une menace directe pour l'emploi de centaines de milliers de Canadiens. Elle forcera le déplacement de centaines de milliers de travailleurs et mettra en péril le gagne-pain de Canadiens dans tous les secteurs de toutes les provinces et de tous les territoires.
Les députés devraient bien retenir l'avertissement des conservateurs: une telle approche aurait des répercussions négatives sur l'ensemble de l'économie canadienne tout en nuisant de façon disproportionnée à certaines populations et à certaines provinces, comme la Colombie‑Britannique, les provinces des Prairies et celles du Canada atlantique, sans parler de certaines régions. Cette transition n'a rien d'équitable, et le gouvernement le sait. Après des mois de travail, à la toute dernière minute, le gouvernement a changé la terminologie en abandonnant le concept de la « transition équitable », notamment dans le titre, pour plutôt parler de son prétendu plan pour les emplois durables parce que c'est une expression qui passe mieux. Les Canadiens se sont inquiétés de la transition équitable lorsqu'ils ont découvert en quoi elle consistait. Les néo-démocrates et les libéraux ont donc fait un exercice de reformulation à des fins politiques et de relations publiques: leur propre document de travail initial de l'été dernier l'admet.
Cependant, c'est le même vieux plan fondé sur le programme néo-démocrate—libéral visant à mettre fin au secteur canadien de l'énergie et à nuire à tous les autres emplois indirects et secteurs de l'ensemble des provinces qui en dépendent. On ne saurait trop insister sur le tort qui serait causé au Canada. Les autres partis ne sont peut-être pas en mesure de reconnaître cette réalité à cause de leur idéologie de l'aveuglement et de la discorde, mais parlons des véritables enjeux de ce débat.
Malgré huit ans de vagues cumulatives de politiques, de lois, d'interdictions, de droits de veto, de plafonds, de normes, de peines, de mesures fiscales et de formalités administratives anti-énergie qui ont fait fuir des milliards de dollars et le gagne-pain de centaines de milliers de Canadiens vers l'étranger, l'industrie pétrolière et gazière demeure le principal investisseur du secteur privé dans l'économie du Canada et l'énergie représente toujours la principale exportation du pays.
Cette industrie est également celle qui contribue le plus aux recettes fiscales de tous les ordres de gouvernement, sa contribution s'étant chiffrée à plus de 48 milliards de dollars rien que l'année dernière. Près d'une décennie après la mise en œuvre du programme anti-énergie de la coalition, ce secteur emploie encore directement près de 200 000 personnes, avec des salaires moyens plus de deux fois supérieurs à la moyenne nationale.
La vérité, c'est que le budget de chaque province et de chaque territoire dépend des recettes tirées du pétrole et du gaz. Même dans les provinces où les élus prétendent que le pétrole et le gaz ne financent pas les programmes et les services sur lesquels leurs citoyens comptent, c'est pourtant le cas, que ce soit directement ou lorsque les recettes provenant des revenus des travailleurs de ce secteur sont redistribuées dans l'ensemble du pays sous forme de transferts.
En outre, les sociétés pétrolières et gazières du Canada sont les principaux investisseurs du secteur privé dans les technologies propres, puisqu'elles génèrent 75 % des investissements du secteur privé dans les technologies propres au Canada. Elles sont les pionnières du secteur privé en matière d'innovation dans le domaine des énergies alternatives et renouvelables depuis des décennies, car la transformation de l'énergie est leur domaine d'expertise.
Je trouve désolant d'avoir à rappeler les faits dans l'espoir de donner un semblant de réalisme à notre débat, puisque la coalition anti-énergie passe son temps à les écarter, à les déformer et à les nier. À ce stade-ci, je ne sais pas si tous ces députés ignorent véritablement les faits, ce qui serait évidemment alarmant en soi, ou s'ils choisissent délibérément de fermer les yeux et d'éluder les questions afin d'imposer leur propre programme.
L'ampleur et la gravité de la menace que cette approche fait peser sur les Canadiens font que je me dois de dire les choses comme elles sont. Les conservateurs continueront de le faire pour défendre les intérêts de tous les Canadiens. C'est notre priorité et notre devoir.
L'exploitation responsable des ressources naturelles du Canada est notre principal outil pour réduire l'écart entre les riches et les pauvres. C'est ce secteur qui est en grande partie responsable du niveau de vie relativement élevé des Canadiens comparativement à d'autres pays. Le secteur de l'énergie innove et évolue constamment. Des ingénieurs, des inventeurs et des preneurs de risques ont bâti une solution de renommée mondiale pour remplacer les sources d'énergie plus polluantes, miser sur la technologie pour améliorer la gestion de l'environnement et contribuer à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre. C'est la solution la plus responsable sur les plans environnemental et social pour y parvenir. C'est souvent la seule source d'emplois et de débouchés économiques dans les régions rurales et éloignées, surtout pour les communautés autochtones. D'ailleurs, la proportion de travailleurs autochtones dans le secteur pétrolier et gazier est plus du double de la moyenne nationale dans les autres secteurs.
Comme toujours, les personnes vulnérables, les habitants des collectivités rurales et éloignées et les gens dont les libéraux disent se soucier, surtout dans les Prairies et le Canada atlantique, subiront de manière disproportionnée les impacts du projet de loi . Toutefois, la vérité, c'est que le programme aurait des répercussions négatives sur tous les Canadiens et dans tous les grands secteurs. Il aurait un effet domino sur l'économie, ce qui se produit déjà en temps réel. Puisque le coût de la vie ne cesse d'augmenter en raison des politiques anti-énergie et anti-secteur privé des libéraux, cette tentative de planification centrale descendante en vue de restructurer l'économie nuirait aux fabricants de métaux, de caoutchouc, de plastiques et de produits chimiques; aux techniciens du secteur pétrolier et gazier; aux travailleurs et aux camionneurs du secteur des transports qui acheminent les aliments vers les épiceries; aux serveurs et aux cuisiniers des services alimentaires; aux agriculteurs, aux éleveurs et à l'agro-industrie; de même qu'aux hôtels, aux dépanneurs et à tous les Canadiens. Les Canadiens doivent déjà endurer tous ces coûts alors que les lois anti-énergie, les taxes et la paperasserie n'en sont qu'à leurs débuts; la situation ne fera qu'empirer.
Bien sûr, la taxe sur le carbone a fait grimper le coût de tout sans entraîner de réduction globale des émissions ni améliorer les performances environnementales. Elle n'en vaut clairement pas le coût, car, près d'une décennie plus tard, elle ne fait pas ce que la coalition néo-démocrate—libérale prétend. Elle alimente plutôt l'inflation et la crise du coût de la vie que leur gouvernement a provoquées. Ce ne sont pas les produits de luxe qui sont rendus plus dispendieux, mais bien les produits de première nécessité, comme les aliments, l'essence et le chauffage domestique, et on ne voit pas la lumière au bout du tunnel. Une livre de beurre coûte près de 7 $ là où j'habite. L'essence tourne autour de 2 $ le litre en Alberta, en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique. Elle est encore plus élevée dans certaines régions de la Colombie‑Britannique.
Les provinces s'efforcent de réduire le coût du carburant. L'Alberta a suspendu sa taxe sur l'essence, mais les néo-démocrates—libéraux ont fait remonter les coûts en instaurant leur deuxième taxe sur le carbone, dont, soyons clairs, aucun Canadien, dans aucune province, n'est exempté. D'autres provinces, comme celles du Canada atlantique, implorent les néo-démocrates—libéraux fédéraux de suspendre les taxes sur le carbone parce que leurs habitants doivent choisir entre se nourrir et se chauffer et qu'ils n'arrivent pas à joindre les deux bouts.
Les néo-démocrates—libéraux parlent avec éloquence de compassion, mais prennent à la légère les difficultés auxquelles les Canadiens sont confrontés. Ils critiquent les conservateurs parce qu'ils sont les seuls à se battre pour réduire les coûts et les prix pour tout le monde. Ils insultent les gens, mettent en doute leurs motivations, détournent l'attention et divisent, tout en continuant à imposer leur programme à tous ceux qui se trouvent sur leur chemin. Les couches de politiques anti-énergie des néo-démocrates—libéraux, telles que le projet de loi anti-pipelines, le moratoire relatif aux pétroliers, les interdictions de forage, les vetos sur les infrastructures de production d'énergie approuvées et les formalités administratives, conçues pour aboutir à un non et non à un oui, ont déjà détruit plus de 300 000 emplois. Les projets d'investissements massifs et prometteurs à long terme dans le pétrole, le gaz, les pipelines, les opérations minières, ainsi que les terminaux et les installations d'exportation de gaz naturel liquéfié, ont tous été annulés, retardés ou bloqués en raison de l'incertitude du programme néo-démocrate—libéral.
Ce qui me préoccupe vraiment, ce sont tous les efforts — ou l'ignorance — de la coûteuse coalition quant au lien direct entre le développement énergétique et la vie quotidienne des Canadiens. Si le Canada continue d'aller dans la direction du gouvernement néo-démocrate—libéral, il est en passe d'afficher l'une des plus faibles augmentations du niveau de vie au monde pour les 40 prochaines années. Si cela se concrétisait, il y aurait des coûts réels, comme c'est déjà le cas.
Si l'on fie à l'expérience de l'abandon du charbon, qui a été ratée de façon catastrophique par les néo‑démocrates—libéraux et a laissé des travailleurs et des communautés entières sur le carreau, cette nouvelle phase du programme mondial de transition équitable coûtera au Canada près de 40 milliards de dollars par année de mise en œuvre. Cela n'inclut même pas les pertes de recettes fiscales et de redevances pétrolières et gazières. Toutefois, les députés n'ont pas à me croire sur parole. Le mémoire interne du gouvernement indique que le plan de transition équitable fera disparaître 170 000 emplois directs, déplacera jusqu'à 450 000 emplois directs et indirects, en plus de provoquer d'énormes bouleversements dans les secteurs de la fabrication, de l'agriculture, des transports, de l'énergie et de la construction, ce qui aura un impact sur le gagne-pain de pas moins de 2,7 millions de Canadiens. Voilà pourquoi les conservateurs font cavalier seul et s'opposent à ce programme. Il n'en vaut absolument pas le coût.
Je vais aborder la question des impacts disproportionnés. Malgré tous les discours creux, qui sont les Canadiens qui seront directement les plus durement touchés?
La vérité, c'est que les Canadiens appartenant à des minorités visibles et les Autochtones, qui sont davantage présents dans le secteur énergétique, sont plus susceptibles de perdre leur emploi et d'avoir de la difficulté à trouver de nouveaux débouchés à cause de ce plan vraiment inéquitable. C'est dégoûtant. Le pire, c'est que le gouvernement le sait très bien.
Dale Swampy, président de la Coalition nationale des chefs, a dit: « Il n'y a rien de juste ou d'équitable dans [ce projet de loi]. » Au comité, il s'est fait un point d'honneur de souligner à quel point la réalité de ce programme serait bien plus sombre pour les communautés autochtones. Il a parlé des « coûts élevés » de ce piètre plan et de « la crise à laquelle font actuellement face les Premières Nations. » Il a ajouté ceci:
Bon nombre de nos collectivités dépendent du diésel pour la production d'électricité. Les gens doivent faire des heures de route pour se rendre à un rendez-vous chez le médecin ou pour aller à l’épicerie. Beaucoup de gens ne sont pas branchés au réseau, et même ceux qui le sont n’ont pas la capacité électrique d’ajouter des bornes de recharge dans des garages qu'ils n'ont pas. Vous ne trouverez pas de voitures électriques dans les réserves.
Beaucoup de Canadiens partout au pays pourraient en dire autant. Le fait est que, dans les collectivités éloignées, il demeure plus efficace de tirer profit du secteur pétrolier et gazier. Les projets durent plus longtemps et permettent de gagner de meilleurs salaires. Ils offrent une meilleure sécurité d'emploi, de meilleurs avantages sociaux et de meilleurs débouchés que dans les autres secteurs. C'est tout simplement la vérité.
L'élimination progressive des hydrocarbures prévue par le gouvernement néo-démocrate—libéral est néfaste pour le Canada en plus d'avoir des répercussions à l'échelle internationale. Les attaques incessantes contre l'Ukraine devraient clairement faire comprendre aux libéraux et aux néo-démocrates que la provenance des ressources énergétiques a une grande influence et qu'il est primordial de veiller à la sécurité énergétique. Le gouvernement néo-démocrate—libéral devrait vraiment porter attention à ce qui se passe dans d'autres pays et en tirer des leçons au lieu de précipiter le Canada sur la même voie destructrice.
Si l'on prend l'exemple de l'Allemagne, elle n'a pas tenu compte de la sécurité énergétique quand elle a tenté d'éliminer progressivement son propre secteur de l'énergie et de se tourner vers des dictatures, comme la Russie, pour combler les besoins énergétiques de ses habitants. Quand la Russie a décidé de fermer le robinet, l'Allemagne a été contrainte de réactiver ses centrales au charbon. Quand le président Joe Biden a annulé le projet d'oléoduc Keystone XL, il a dû supplier les dictateurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole d'augmenter leurs exportations de pétrole. Sa tentative a échoué, alors il a été contraint de vider la réserve stratégique de pétrole de son pays et de mettre fin aux sanctions contre le Venezuela, et ce, malgré le fait qu'il était vice-président quand les États‑Unis avaient décidé d'intensifier les exportations de gaz de schiste et de pétrole outre-mer. Or, la même année, les États‑Unis avaient importé du Canada une quantité historiquement inégalée de ce même pétrole.
Apparemment, là-bas comme ici, l'hypocrisie abonde quand il est question de politique intérieure. Les États‑Unis ont encore accru leur concurrence par rapport au Canada, tandis que les néo-démocrates et les libéraux nous laissent vulnérables et nous freinent. Les États‑Unis n'ont pas non plus ralenti leur exploitation ni leur exportation de sources d'énergie traditionnelle; ils sont plutôt en train de les accélérer. Le Canada devrait être une superpuissance dans le domaine de l'énergie et il en a le potentiel. Les conservateurs pensent que c'est encore possible, moyennant un changement de gouvernement. Ce n'est pas une question de prestige, cela dit; il s'agit en fait d'assurer l'autosuffisance et la sécurité énergétiques de notre pays, d'abord pour préserver la qualité de vie des Canadiens, mais aussi pour soutenir nos alliés libres et démocratiques ainsi que les pays en voie de développement partout dans le monde.
C'est incroyable que, aujourd'hui encore, le gouvernement néo-démocrate—libéral refuse de renoncer à son plan dévastateur, malgré la réalité géopolitique et la nécessité de fournir aux Canadiens des sources d'énergie stables, fiables, accessibles et abordables et ainsi de préserver l'économie et la souveraineté du pays. Rien n'a jamais été aussi évident et nécessaire.
Le Canada devrait accélérer la concrétisation des projets énergétiques et des infrastructures afin de favoriser une harmonisation nord-américaine et avec ses alliés du monde entier. Le Canada devrait maintenir et améliorer la place qu'il occupe au sommet des pays producteurs d'énergie et répondre à la demande croissante d'énergie à l'échelle internationale pendant cette période où les carburants et les autres formes d'énergie de l'avenir sont encore en cours d'élaboration et ne sont ni assez abondants ni assez fiables pour répondre à tous les besoins du Canada ou de l'étranger. Le Canada peut continuer de cibler la carboneutralité tout en continuant de profiter des avantages que lui procure un secteur qui est le chef de file mondial en matière d'innovation et de technologie propre.
Voilà à quoi ressemblerait une politique vraiment fondée sur des données probantes. Il s'agit, en fait, de la seule façon réaliste de répondre aux besoins énergétiques du Canada, de faire croître l'économie du pays et d'atteindre les objectifs environnementaux en attendant que d'autres solutions, qui sont en développement, deviennent des options concrètes et viables pour tous les Canadiens. Malgré cela, le gouvernement néo-démocrate—libéral fonce tête baissée, sans tenir compte de la science, de la réalité économique et des témoignages d'experts, car il est emmuré dans son idéologie.
Quand les données probantes et les experts démontrent les énormes failles que comportent ses plans, il tente de cacher ces éléments avec des campagnes de repositionnement et des expressions à la mode, tout en faisant fi des critiques ou en s'attaquant à eux. On se rappellera, par exemple, que le Québec, l'Alberta, la Saskatchewan et le Nunavut ont été exclus des deux phases de consultation menées par le gouvernement. Le comité des ressources naturelles, dont je fais partie, était en pleine étude sur la transition équitable et entendait des témoins quand le gouvernement néo-démocrate—libéral a présenté le projet de loi, avant même la fin des travaux. Le contenu du rapport final a ensuite été sélectionné pour correspondre au programme du gouvernement.
En faisant cela, le gouvernement actuel attaque le secteur canadien de l'énergie, sans tenir compte des normes environnementales de calibre mondial du Canada, et il prône une transition accélérée pour délaisser un secteur et des entreprises dont bon nombre de Canadiens dépendent pour gagner leur vie. Au lieu de mener une étude et de formuler des recommandations sur des solutions pragmatiques et réalisables tout en fixant des échéances pour accroître le développement technologique et la décarbonation du réseau d'électricité sans risquer de nuire à l'économie et aux conditions de vie du Canada, on a faussé les conclusions du rapport après coup pour qu'elles soient favorables au projet de loi et on a fait complètement abstraction d'un vaste groupe de témoins qui ont souligné les lacunes, les contradictions et les réalités de ces mesures.
Précisons que, au cours de cette étude de plus d'un an, pendant laquelle nous avons entendu 64 témoins et reçu 23 mémoires, il n'y a qu'un seul témoin qui a dit qu'il s'agissait d'emplois durables. Il est donc évident — au point où c'en est presque insultant — qu'il s'agit d'une tentative éhontée de cacher les véritables objectifs et les conséquences réelles à la dernière minute.
Les libéraux ont déjà échoué dans leur tentative d'assurer une transition équitable aux 3 400 travailleurs du charbon de 14 collectivités, et certains diront que les comportements passés aident à prédire les comportements futurs. L'année dernière, le commissaire à l'environnement a dit que ce plan avait été un échec à tous points de vue et qu'il avait laissé tomber ces travailleurs et ces collectivités. Maintenant, les libéraux disent pouvoir assurer ce genre de transition à 2,7 millions de travailleurs dans tous les secteurs de l'économie. Nous disons que les Canadiens sont sceptiques, et pour cause. Le projet de loi propose toujours la même chose. Il serait également voué à l'échec, et c'est pour cela que les conservateurs s'y opposent.
Cependant, les Canadiens devraient surtout se demander quelle a été l'expérience des autres pays qui, depuis 30 à 40 ans, mettent en œuvre le genre de politiques que le gouvernement néo-démocrate—libéral veut imposer au Canada. Eh bien, la réponse est alarmante, et elle devrait amener les représentants élus du Canada à amorcer une sérieuse réflexion.
Des pays d'Europe ont vu leurs factures d'électricité doubler de 2021 à 2022, après avoir adopté, vers la fin des années 2010, diverses politiques en faveur d'une transition juste. Penchons-nous sur les détails. Les citoyens allemands ont fait face à une augmentation de 200 %. Les factures d'électricité ont augmenté de 470 % en Scandinavie. Qu'est-ce que cela signifie au juste? Bien sûr, c'était avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Au Royaume‑Uni, il y a trois jours, les gouvernements ont suspendu des éléments majeurs des politiques anti-énergie, y compris l'interdiction des moteurs à combustion interne et l'abandon progressif du chauffage au gaz naturel. Ils abandonnent leur taxe sur le carburéacteur et s'opposent aux appels visant l'interdiction de la nouvelle production de pétrole et de gaz dans la mer du Nord. Bien entendu, le Royaume‑Uni prolonge également le cycle de vie des centrales au charbon jusqu'à l'an prochain. Il va continuer à en être ainsi, parce que l'approche ne fonctionne pas.
En Australie, le gouvernement a aboli la taxe sur le carbone parce qu'elle rendait tout plus cher et nuisait au secteur de l'exploitation des ressources qui, comme au Canada, est un pilier de la classe moyenne. Toutefois, la position de l'Australie est meilleure que la nôtre à bien des égards. En effet, devant les dommages généralisés causés par la taxe sur le carbone, l'Australie a adopté des mesures incitatives pour stimuler les investissements et le développement en matière d'énergie propre qui sont semblables à ce que proposent les conservateurs.
La France a supprimé sa taxe sur le carbone il y a plus de cinq ans au milieu d'une flambée des prix, d'une escalade de la crise du coût de la vie et d'émeutes dans les rues. En Suède, le gouvernement a réduit substantiellement les taxes sur l'essence, comme les conservateurs le réclament chez nous. De plus, dans une décision surprenante, il a annoncé cet été qu'il suspendrait toutes ses politiques de carboneutralité, au lieu de tripler les taxes et de continuer à s'engager dans cette voie périlleuse. L'Allemagne, bien sûr, a remis en service 15 centrales au charbon et a prolongé leur cycle de vie afin de lutter contre l'augmentation des coûts de l'énergie, qui a aussi conduit à une contraction du PIB du pays, et le charbon représente aujourd'hui le tiers de la production énergétique allemande pour 5 millions de foyers.
Ce ne sont là que quelques‑uns des nombreux pays qui sont plus avancés sur cette voie que le Canada et qui font maintenant marche arrière à cause de la gravité des conséquences pour leurs citoyens: une escalade de la crise du coût de la vie, une montée en flèche du prix de l'énergie, une chute du PIB, une baisse du niveau de vie, un effondrement des réseaux électriques, l'instabilité des sources de carburant, des risques pour la souveraineté et une vulnérabilité face à des puissances hostiles.
Après huit années sous la gouverne du , les Canadiens commencent à avoir l'habitude de ce genre de problèmes, mais rien de tout cela n'arrive par hasard. Ces problèmes sont une conséquence; tout est lié. Les conservateurs s'ingénient à faire comprendre la situation aux néo-démocrates—libéraux avant qu'il soit trop tard et nous allons continuer de nous battre pour défendre et préserver le gagne-pain, les perspectives et la qualité de vie des Canadiens tout en rehaussant notre rendement écologique — déjà le meilleur au monde — parce que nous savons que c'est ce que souhaitent les Canadiens.
L'analyse de la transition juste des néo-démocrates—libéraux doit comprendre toutes les mesures qui gonflent les prix à avoir été imposées aux Canadiens. Ces mesures feront grimper le coût de la vie; elles feront disparaître des emplois; elles dévitaliseront des régions au Canada; elles mettront en péril l'activité économique, l'emploi et les recettes fiscales que les différents ordres de gouvernement tirent du principal secteur au Canada; et elles compromettront l'approvisionnement en énergie fiable, abordable et abondante dont les Canadiens ont besoin au quotidien. Au lieu de chercher des solutions pratiques et de viser des échéanciers réalistes pour décarboner le réseau électrique sans mettre en péril l'économie et le gagne-pain de millions de Canadiens, la transition équitable s'en prend aux travailleurs du secteur du pétrole et du gaz ainsi qu'à tous les emplois et à toutes les entreprises connexes.
L'intendance environnementale doit reposer sur des mesures réalistes, concrètes et efficaces. Les conservateurs veulent une transformation réaliste, pas une transition. Ils veulent qu'on mise sur les technologies, pas sur les taxes et les impôts. Ils veulent que l'évolution des sources d'énergie soit prise en main et financée par le secteur privé, pas imposée par un programme gouvernemental autoritaire. Les conservateurs pensent que le Canada doit développer ses sources d'énergie traditionnelles et de remplacement, et soutenir l'essor d'industries comme celles de l'hydrogène, des biocarburants et des énergies éolienne, solaire, nucléaire et marémotrice, de même que d'autres secteurs d'innovation. Nous allons rendre les sources d'énergie traditionnelles et de remplacement abordables et accessibles, accélérer l'approbation des projets d'infrastructures et d'exportation, et approuver les projets verts. Nous formons le seul parti...