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Merci, monsieur le président.
Bonjour. C'est pour moi un plaisir de me présenter devant le Comité spécial sur les coopératives au nom de Financement agricole Canada.
Je m'appelle Lyndon Carlson et je suis le vice-président principal du Marketing à FAC. Je suis ici aujourd'hui avec Michael Hoffort, notre vice-président principal, Portefeuille et risque de crédit.
Nous sommes ravis d'avoir l'occasion de vous parler du secteur des coopératives au Canada. Les coopératives ont à leur actif des réalisations remarquables. Elles jouent un rôle déterminant au Canada et dans les collectivités rurales depuis plus de 150 ans. FAC est heureuse de pouvoir s'associer avec des coopératives et leurs membres, qui œuvrent dans chaque région du Canada.
À notre avis et d'après ce que nous avons observé, l'esprit et les valeurs qu'incarnent les coopératives sont bien vivants dans le secteur rural canadien. Les coopératives permettent aux producteurs de travailler ensemble à la réalisation d'une vision commune de la coopération et à l'atteinte de résultats d'affaires positifs.
Avant d'aborder plus à fond le rôle que nous jouons de concert avec les coopératives et les nombreux partenariats productifs que nous avons établis au fil des ans, j'aimerais vous parler un peu de FAC.
FAC est une société d'État commerciale. Nous offrons du financement, de l'assurance, de l'information, des produits d'apprentissage et des logiciels de gestion.
Nous sommes axés exclusivement sur l'agriculture. Nous prêtons à tous les secteurs de l'agriculture, dans toutes les régions géographiques et aux exploitations et entreprises de toutes les tailles. Notre mandat est de veiller à ce que les producteurs agricoles aient facilement accès à du capital à long terme pour être en mesure de surmonter les difficultés uniques auxquelles ils font face et de saisir les débouchés qui s'offrent à eux, dans les bonnes comme dans les mauvaises périodes.
Plus de 100 000 clients choisissent de faire affaire avec FAC. Nous avons des bureaux dans 100 collectivités dans l'ensemble du Canada où nous sommes près des clients et de tous les aspects de l'agriculture. Nombre de ces clients sont aussi clients de coopératives.
Si la majorité de nos clients sont des producteurs primaires, nous avons aussi des clients dont les entreprises fournissent des produits et des services à l'ensemble de la chaîne de valeur agricole.
Beaucoup de nos clients sont des coopératives et représentent une part importante de notre programme de financement. Les coopératives avec lesquelles nous travaillons œuvrent dans la plupart des secteurs agricoles, notamment les intrants de culture, l'élevage bovin, les produits laitiers et l'agroalimentaire. J'aimerais mentionner quelques-unes d'entre elles: Federated Cooperatives Limited, United Farmers of Alberta, la Coop Fédérée, Coop Atlantique et Agropur. Ces cinq coopératives comptent parmi les plus grandes coopératives au Canada et servent des millions de Canadiens. La valeur globale des facilités de crédit mises à la disposition de ces coopératives par FAC dépasse les 185 millions de dollars.
Dans l'Ouest canadien, dans le cadre de son partenariat avec Federated Co-operatives Limited, FAC travaille avec des détaillants à 194 emplacements pour aider la Federated Co-op à fournir des intrants de culture à des clients à l'échelle de l'Ouest canadien.
United Farmers of Alberta fournit des intrants de culture à 38 emplacements en Saskatchewan et en Alberta. Cette coopérative compte plus de 120 000 propriétaires actifs.
Au Québec, la Coop Fédérée compte 90 000 clients qui ont accès à du financement pour l'achat d'intrants de culture par l'intermédiaire de FAC.
La Coop Atlantique se classe au deuxième rang des plus importants grossistes coopératifs régionaux au Canada et représente la plus importante coopérative au Canada atlantique. Elle appartient à plus d'une centaine d'entreprises coopératives dans l'ensemble des provinces de l'Atlantique et aux Îles-de-la-Madeleine.
Au Québec, Agropur sert plus de 3 300 producteurs laitiers qui produisent plus de 3 milliards de litres de lait qui sont transformés chaque année dans 27 usines au Canada, aux États-Unis et en Argentine.
En plus de ces grandes coopératives, de petites coopératives jouent aussi un rôle essentiel dans l'avancement de l'agriculture aux quatre coins du pays. Au fil des ans, bon nombre de ces petites coopératives se sont adressées à FAC afin de trouver le partenaire qui saurait répondre à leurs besoins uniques en matière de financement. Nous avons été à l'écoute et avons reconnu la lacune qui existait sur le marché, et pour y remédier, nous avons créé une solution de financement conçue spécialement pour ces coopératives et leurs membres. C'est ainsi qu'ils ont pu prendre de leur essor et prospérer.
Les coopératives qui représentent les éleveurs de bovins du Canada constituent un bon exemple de ces petites coopératives. Leurs membres ont accès à du financement par l'intermédiaire de FAC pour acheter du bétail au point de vente.
J'aimerais donner quelques exemples de ces coopératives auxquelles nous fournissons du financement.
Foothills Cattle Co-op, établie en Alberta, compte 318 membres dans la province, ainsi qu'en Colombie-Britannique et en Saskatchewan. Depuis le début de son partenariat avec FAC, elle a eu accès à 184 millions de dollars pour aider ses membres à acheter des bovins.
De la même façon, Athabasca Heifer Co-op, située à Nestow, en Alberta, a eu accès à 24 millions de dollars pour ses 65 membres.
En Ontario, la Eastern Ontario Feeder Cattle Co-operative a obtenu 31 millions de dollars par l'intermédiaire de FAC pour contribuer à l'essor des exploitations d'élevage de ses 18 membres. Il s'agit d’une somme importante par membre.
En un peu plus d'une décennie, FAC a versé plus d'un milliard de dollars à des membres appartenant à plus de 30 coopératives partenaires d'un bout à l'autre du Canada, de l'Île-du-Prince-Édouard à la Colombie-Britannique, pour faciliter principalement les achats de bétail et d'intrants de culture de leurs membres.
Cela ne représente qu'une portion du réseau de coopératives servi par FAC à l'échelle du pays. Ces exemples illustrent le besoin réel de financement spécialisé des coopératives et de leurs membres. Comme nous sommes axés exclusivement sur l'agriculture, contrairement aux autres institutions financières, nous avons pris le temps de comprendre les besoins des coopératives, grandes et petites, et répondons à leurs besoins particuliers en matière de financement. Nous croyons que ces options de financement les aident à renforcer et à développer leur entreprise.
Les coopératives de crédit font aussi partie intégrante du système financier canadien et continuent d'être très présentes dans le secteur rural canadien. FAC travaille activement à nouer une relation plus étroite avec la Centrale des caisses de crédit du Canada, les organisations provinciales de la Centrale et les coopératives de crédit individuelles. Nous faisons actuellement partie d'un comité national de liaison qui regroupe des représentants de coopératives de crédit de l'Ontario, de la Saskatchewan et du Manitoba. Ce comité communique de l'information, s'emploie à résoudre des problèmes et discute de possibilités de collaboration.
J'aimerais maintenant réagir aux commentaires formulés par la Centrale des caisses de crédit du Canada le 10 juillet devant ce comité en ce qui a trait au mandat de FAC. FAC ne croit pas qu'un examen du mandat de FAC prescrit par la loi, comme le demande la Centrale des caisses de crédit du Canada, soit nécessaire. Notre position se fonde sur les commentaires entendus directement de nos clients et d'autres intervenants de l'industrie, selon lesquels l'agriculture dans son ensemble bénéficie de la présence de FAC comme concurrent sur le marché.
Le mandat de FAC est de veiller à ce que les producteurs aient un accès suffisant à du capital pour tirer parti des débouchés et surmonter les difficultés à long terme. Nous remplissons notre mandat et répondons aux besoins de nos clients. C'est pourquoi 100 000 clients partout au Canada choisissent de faire affaire avec nous. Les clients disent choisir FAC en raison de notre connaissance de l'industrie, des efforts acharnés que nous déployons pour bâtir des relations et de la flexibilité que nous offrons. Nous prenons le temps d'écouter les idées et les préoccupations de nos clients, et nos produits et services sont conçus pour répondre aux besoins uniques de l'agriculture.
Nous croyons qu'une saine concurrence sur le marché et un choix d'options de financement sont bénéfiques pour tous les agriculteurs canadiens. Même ceux qui ne sont pas clients de FAC nous disent que notre présence procure aux producteurs un plus grand nombre d'options de financement. Ils savent que FAC est un partenaire financier solide et stable qui apportera un soutien à long terme à l'industrie. En fin de compte, l'industrie agricole, les autres institutions financières et l'économie canadienne en profitent.
FAC est fière des contributions qu'elle apporte à l'appui de l'industrie agricole depuis plus de 50 ans. Nous croyons que la raison principale expliquant notre succès, l'appui solide de nos clients, notre croissance et notre stabilité est l'expérience client que nous offrons. Nombre de nos employés ont des antécédents en agriculture; ils ont tous une passion pour l'industrie et ont vraiment à cœur la réussite de nos clients. En conséquence, la satisfaction de nos clients est inégalée. Nous savons que des choix s'offrent à eux et que nous devons continuer d'accomplir un travail exceptionnel chaque jour pour mériter le privilège de les servir.
Le mouvement des coopératives au Canada a toujours joué et continuera de jouer un rôle important dans le secteur rural canadien. FAC est bien placée pour offrir des solutions de financement qui sont flexibles, novatrices et adaptées aux besoins en évolution des coopératives et de leurs membres. En tant que principal fournisseur de financement agricole au Canada, FAC est un partenaire financier de première importance pour l'industrie agricole. En fin de compte, la santé durable de l'agriculture canadienne et des producteurs qui lui donnent vie est ce qui importe à FAC. Nous croyons en l'agriculture, nous avons à cœur le succès de nos clients et des producteurs partout au Canada, et nous sommes prêts à servir l'industrie à long terme.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous parler aujourd'hui. Je répondrai volontiers à vos questions.
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Je vous remercie, monsieur le président et les membres du comité, d'avoir invité Vancity à participer à cette étude importante sur les possibilités et les défis qui se présentent pour le secteur des coopératives au Canada.
Je m'appelle Rob Malli et je suis le directeur des finances et l’actuel PDG par intérim de Vancity, une entreprise dont le siège est à Vancouver, en Colombie-Britannique. Aujourd'hui, je vais vous parler du point de vue des coopératives de crédit aux niveaux national et provincial, ainsi que de Vancity. Permettez-moi de commencer en prenant quelques minutes pour vous parler des coopératives de crédit en général.
Il est évident que les coopératives ont de la valeur aux yeux de vos électeurs et électrices, si l'on se fie à la croissance observée dans l'ensemble du Canada. Avec actuellement 5,2 millions de membres et une croissance de ce chiffre supérieure à la croissance de la population, les actifs des coopératives de crédit ont atteint 140 milliards de dollars à la fin de l'année 2011, un nombre comparable à celui de la Banque Nationale du Canada, la sixième banque en importance au Canada.
Pour nous, cela est positif, à la fois du point de vue de la concurrence du marché et en tant que participant majeur à la santé actuelle de notre secteur des services financiers. C'est une particularité importante du modèle de fonctionnement des coopératives: nous élargissons nos activités pour soutenir les collectivités et les membres que nous servons, ce qui permet du coup de soutenir la viabilité à long terme des coopératives de crédit.
Depuis 1946, Vancity comprend que ce sont les membres qui font de nous qui nous sommes. Cela a commencé avec la prestation de services bancaires aux personnes de la collectivité qui n'étaient pas servies par les institutions financières existantes. En tant que coopérative, Vancity est inspirée par les besoins de ses membres, ce qui a entraîné la prestation de services inédits à ses débuts. Elle a notamment été la première à Vancouver à consentir des hypothèques à l'est de la rue Main; à l'époque, les prêts dans la collectivité ouvrière étaient considérés comme hasardeux. Vancity a aussi été la première institution financière au Canada à souscrire des demandes d'hypothèque de femmes sans cosignataire masculin.
Cette capacité de travailler en étant à l’écoute des besoins de la collectivité nous sert bien aujourd’hui parce que cela a permis à Vancity d'innover et d’offrir des solutions en temps réel aux problèmes de la collectivité dans des domaines tels que le logement abordable, les systèmes alimentaires locaux, les entreprises sociales, l'énergie et l'environnement et l'éducation financière, pour ne nommer que ceux-là.
Comme exemple récent, mentionnons un projet immobilier au centre-ville de Vancouver. En 2010, nous sommes devenus propriétaires d’un projet immobilier en guise de sûreté au moment de la faillite de l’entrepreneur. Nous avons travaillé en collaboration avec un partenaire local afin de créer le 60, Cordova Ouest, un projet novateur qui sert de prototype pour l'achat d'un logement abordable à Vancouver et qui est destiné aux personnes ayant des revenus modestes, mais qui ne peuvent pas accéder à la propriété en raison des tarifs immobiliers à Vancouver. Avec des logements jusqu'à 150 000 $ moins chers que les propriétés voisines, nous avons utilisé une approche différente sur les plans de la conception, de aménagement et du financement et nous avons utilisé des solutions particulières d'hypothèque et des taux préférentiels afin d'augmenter l'abordabilité, tout en respectant des principes sains de gestion des risques.
En nous concentrant sur l'aspect local, nous investissons notre argent là où nous l'avons gagné. Ce concept plaît beaucoup à l’ensemble de nos membres et a rendu la marque Vancity très attrayante. En nous concentrant sur l'impact dans la collectivité, nous avons attiré de nombreux membres; environ une personne sur six dans notre marché choisit de faire affaire avec nous. Il est important de noter que la majorité d'entre elles pourraient avoir accès aux institutions financières traditionnelles. Elles choisissent Vancity comme solution de rechange aux banques non seulement pour ses produits et ses services, dont un grand nombre sont considérés comme traditionnels, mais également en raison de son modèle novateur et de ses liens avec l'endroit où elles vivent et travaillent.
Forte de ce soutien des 65 dernières années, Vancity a pris de l’expansion pour devenir la plus grande coopérative de crédit au Canada, avec des actifs s'élevant à 16,1 milliards de dollars, 59 succursales au service de plus de 479 500 membres et environ 2 500 employés.
Mais chez Vancity, ces membres ne sont pas simplement les personnes que nous servons. Ce sont les personnes qui nous guident dans notre parcours en élisant les membres de notre conseil d'administration ou en devenant elles-mêmes des administrateurs. Cette approche démocratique a permis à Vancity de se concentrer sur le fait de donner à ses membres la possibilité d'exprimer leurs préoccupations et de participer à la gestion et aux activités de la coopérative de crédit, une caractéristique unique dans le secteur bancaire et exclusive aux caisses de crédit.
Au bout du compte, chez Vancity, nous sommes convaincus que, en gardant la collectivité à l'esprit dans le cadre de la prestation de nos services bancaires, nous ne renonçons pas à la qualité ou à la valeur du produit. Nous maintenons notre engagement envers la viabilité financière, l'inclusion sociale et la responsabilité écologique tout en assumant nos responsabilités envers nos membres-propriétaires et en honorant nos engagements éthiques.
Au nom du système de coopératives de crédit de la Colombie-Britannique, je souhaite remercier le gouvernement du Canada d'avoir présenté dans le cadre du budget en 2010 une option de coopérative de crédit fédérale. Alors que les coopératives de crédit de la Colombie-Britannique sont des institutions financières accomplies qui relèvent de la compétence provinciale, nous considérons l'option de charte fédérale comme un autre moyen pour les coopératives de crédit intéressées d'atteindre leurs objectifs commerciaux et d'améliorer les services aux membres.
Nous sommes également ravis de constater que des projets de règlements complémentaires nécessaires à la mise en place du cadre de la coopérative de crédit fédérale ont récemment été publiés dans la Gazette du Canada. Toutefois, pour avancer en nous fondant sur notre réussite, nous devons prendre en compte ce que nous devons abandonner. Historiquement, notre force a été notre capacité à nous appuyer sur la charte des coopératives de crédit et à en tirer le meilleur parti pour construire des collectivités et soutenir les besoins locaux dans les périodes prospères comme dans les périodes de crise.
Nous partageons l'inquiétude du gouvernement concernant la conversion des actions aux actionnaires, qui pourrait représenter un avantage à court terme pour certaines parties intéressées telles que les administrateurs et la direction, mais qui pourrait affaiblir les processus démocratiques qui ont permis la réussite des coopératives de crédit par le passé. Nous souhaitons préserver cette relation avec la collectivité en tant que partie intéressée, et non en tant qu'actionnaire unique, afin de maintenir la solidité de l'ensemble des institutions financières canadiennes.
Un exemple d'une approche quelque peu différente est la structure financière « divisible et indivisible » que l'on observe dans d'autres pays comme la France ou l'Italie. Dans cette structure, le capital est restreint et inaccessible aux membres ou aux investisseurs s'il est privatisé à un moment donné. Essentiellement, le concept de capital indivisible aide à maintenir une bonne base financière en période de crise ou de perte de crédit et à soutenir une bonne gouvernance au-delà de la direction ou des membres actuels.
En 2011, les Nations Unies ont déclaré l'année 2012 Année internationale des coopératives. Pour célébrer cette distinction, Desjardins, l'Université Saint Mary's et l'Alliance coopérative internationale organisent le Sommet international des coopératives 2012 à Québec en octobre, dont Vancity est un parrain. Cet événement célèbre la réussite des coopératives dans le monde entier et encourage l'élaboration de solutions durables, y compris la possibilité pour les coopératives communautaires d'offrir des services sociaux avec de meilleurs résultats.
En tant qu'organisme, nous avons appris des succès impressionnants de la région d'Émilie-Romagne, dans le nord de l'Italie, où les coopératives représentent le tiers du PIB. Au cours des 10 dernières années, nous avons participé au programme d'étude des coopératives de l'Université de Bologne pour déterminer ce que le modèle des coopératives peut offrir et permettre au personnel d'incorporer les valeurs et les principes des coopératives dans nos stratégies et dans notre travail quotidien.
Nous retrouvons les mêmes éléments fondamentaux dans notre relation avec l'Alliance mondiale pour les valeurs bancaires (Global Alliance for Banking on Values — GABV). En 2011, Vancity est devenue membre de l'Alliance mondiale pour les valeurs bancaires, une association mutuelle composée des 19 des principales banques durables du monde entier, de l'Asie à l'Amérique latine en passant par États-Unis et l'Europe. Ces banques sont liées par un engagement commun à trouver des solutions mondiales aux problèmes internationaux et à promouvoir une solution de rechange positive et viable au système financier actuel. Ces organismes sont convaincus que nous devons améliorer la qualité de vie de chaque habitant de la planète en reconnaissant que nous sommes économiquement interdépendants et responsables envers la génération actuelle et les générations futures. Nous sommes fiers de mentionner que deux autres coopératives de crédit canadiennes ont depuis rejoint l'Alliance, soit l’Affinity Credit Union (Saskatchewan) et l’Assiniboine Credit Union (Winnipeg). Ensemble, ces organismes collaboreront pour donner une impulsion aux services bancaires durables, car nous pensons que cela a permis de fournir constamment des produits et des services et a entraîné des retombées sociales, environnementales et financières permettant de soutenir les économies locales.
Tout comme les coopératives de crédit, les banques durables jouent un rôle positif dans le soutien des petites entreprises et des entreprises en croissance à long terme, ce qui est dans l'ensemble comparable aux retombées financières des modèles bancaires traditionnels. L'idée selon laquelle vous n'avez pas à choisir entre votre bien-être financier et la santé de votre collectivité est au cœur de notre modèle bancaire durable. Nous espérons et souhaitons que le gouvernement fédéral reconnaisse l'importance de ce modèle opérationnel fondé sur des valeurs et qu'il soutienne le mouvement alors qu'il se répand dans le paysage canadien.
Chez Vancity, nous avons eu l'occasion unique de travailler au sein d'un environnement réglementaire provincial, avec l'influence de notre expérience favorable de collaboration avec le BSIF par le truchement de notre filiale en propriété exclusive, la Banque Citizens du Canada, une banque fédérale de l'annexe I de la Loi sur les banques depuis 1997.
Même si nous n'étions pas tenus de le faire, nous avons adopté des normes supplémentaires de gestion des risques qui vont au-delà des exigences provinciales dans de nombreux domaines, y compris la gestion des capitaux et des liquidités, car cela correspond à notre vision de durabilité dans l'intérêt supérieur des membres.
Nous reconnaissons l'incapacité ou la difficulté à demeurer unique au moyen d'une approche réglementaire de la surveillance fondée sur la conformité et nous souhaitons voir le gouvernement rajuster ses programmes de surveillance pour soutenir et encourager notre caractère unique tout en respectant un cadre sain de gestion des risques et de réglementation. Il faut reconnaître notre différence, et un cadre approprié de type BSIF doit être créé afin de préserver notre capacité à avoir un impact à l'échelon communautaire. On ne devrait pas nous forcer à intégrer un paysage réglementaire adapté au secteur bancaire. Cela dit, nous pensons que Vancity est un exemple positif de la possibilité de tirer le meilleur parti des deux mondes dans un modèle fonctionnel efficace: le prêt fondé sur l'impact et axé sur la collectivité et l'environnement et guidé par la viabilité à long terme.
Notre relation avec la Kettle Friendship Society est un exemple concret. Depuis des décennies, la Kettle Friendship Society soutient les personnes souffrant de troubles mentaux à l'aide d'un centre d'accueil, de services d'aide et de défense des droits, d'une clinique de santé sur place et de programmes de loisirs, d'aptitudes à la vie, de logement et d'emploi. Lorsque l'association s'est retrouvée à l'étroit dans les locaux qu'elle louait, elle s'est adressée à Vancity pour l'achat d'une propriété. À l'aide d'une combinaison originale de financement d'une hypothèque de premier rang et d'une dette de second rang, Vancity a aidé la Kettle Friendship Society à acheter une propriété de 5 100 pieds carrés. Grâce à cela, la Kettle Friendship Society a établi ses actifs pour assurer sa viabilité à long terme et sa tranquillité d'esprit.
En conclusion, monsieur le président, au nom de Vancity, je souhaite remercier le comité ainsi que vos collègues d'avoir entrepris cette étude importante. Les coopératives canadiennes, y compris les coopératives de crédit, célèbrent l'Année internationale des coopératives 2012 et réaffirment le fait qu'elles jouent un rôle vital dans la construction de notre pays.
Nous espérons que les conclusions de votre rapport final continueront de promouvoir et de soutenir la contribution des coopératives dans nos collectivités et assureront la préservation de notre modèle de fonctionnement pour que les générations à venir puissent en profiter.
Lorsque vous serez à Vancouver, je vous encourage à passer nous voir afin de pouvoir constater l'impact direct de nos activités sur la collectivité.
Je vous remercie sincèrement de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer devant vous aujourd'hui. C'est avec plaisir que je répondrai à toutes vos questions.
Selon moi, ce qui est important, et c'est ce que je conseillerais au comité et au gouvernement, c'est de regarder d'autres modèles qui fonctionnent efficacement afin d'en faire la promotion, surtout la promotion des modèles axés sur la coopération. C'est pourquoi j'ai parlé d'Émilie-Romagne, en Italie, de la France, et d'autres endroits qui ont enchâssé le rôle des coopératives dans leur constitution et qui ont adopté des textes législatifs et d'autres choses du genre, d'une façon qui respecte la façon dont il faut administrer les coopératives. Il faut bien le comprendre et l'enchâsser dans les textes pour en faire une solution de rechange viable et éliminer les problèmes et les obstacles rencontrés. Cela favorise aussi la connaissance au sein de la population générale du rôle qu'elles jouent.
Il y a certains secteurs, surtout les entreprises sociales, et d'autant plus compte tenu de la réduction continue par le gouvernement des services sociaux dans certains domaines, que ce soit en raison de contraintes budgétaires ou, de façon fondamentale, de la méthodologie... Les entreprises sociales étant des coopératives, ce sont d'excellents exemples du respect du modèle coopératif au niveau de la gouvernance et de la mission pour offrir ces types de services qui servent réellement les intérêts des gens. On ne veut pas faire de compromis avec un modèle fondé sur les actionnaires, qui peut fournir des incitatifs néfastes et nuire à la prestation d'un niveau de service adéquat, entre autres.
Il s'agit d'exemples où, selon moi, il est extrêmement important de bien comprendre avant d'élaborer un cadre et une structure.
L'autre chose que j'aimerais mentionner est que, selon moi, les coopératives elles-mêmes, pour réussir à l'avenir, doivent s'assurer d'appliquer leur structure de gouvernance et leur mission d'une façon appropriée et de ne pas essayer d'imiter qui que ce soit d'autre. Je crois que certaines coopératives de crédit tentent d'imiter les banques, et cela n'aide ni le mouvement ni le système coopératif. Avec le texte législatif, on a l'occasion de le faire, et je ne crois pas que ce soit la bonne chose à faire. Je crois qu'il ne faut pas oublier d'où on vient.
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Merci, monsieur le président et, par le fait même, aux témoins.
Monsieur Carlson, vous avez mentionné que vous faites preuve de souplesse et que vous répondez aux besoins uniques des agriculteurs. Vous savez peut-être que, dans l'est de l'Ontario, sévit la pire sécheresse des 50 dernières années. Les plants de maïs n'ont que quelques pieds, mais ce sont des épis mâle, et là où il y a des rafles, il n'y a pas de soie, alors il n'y aura pas de pollinisation. De plus, les niveaux de nitrates sont si élevés que, si on donne de l'ensilage au bétail, les bêtes mourront. On est donc aux prises avec cette situation, puis il y a l'orge. Les gousses sont si sèches qu'on n'a qu'à les rouler entre nos doigts pour qu'elles se désagrègent. Quant à la luzerne, les plantes sont trop courtes pour qu'on puisse les couper, et on perdra peut-être les pivots, alors il faudra procéder à une replantation.
De plus, les producteurs de cultures industrielles et les gens qui font la culture du grain pour nourrir leur cheptel se retrouvent avec rien. En ce qui a trait au foin, il y a eu une coupe. Ceux qui ont besoin d'en acheter n'en trouvent pas. Ils ont regardé partout à plus de 300 kilomètres, et il n'y en a tout simplement pas. Ils ont déjà utilisé le foin qu'ils avaient parce que tout est sec.
Ils se demandent s'ils peuvent ou devraient planter quelque chose qu'ils pourront récolter cet automne afin qu'ils aient quelque chose à donner à leur bétail. Ils doivent attendre le paiement de leur assurance-récolte, bien sûr, et ils se demandent si oui ou non ils ont la capacité de planter, parce qu'ils n'auront pas accès à des fonds avant plusieurs mois en attendant de recevoir leur paiement d'assurance-récolte.
Je demande à Financement agricole Canada s'il pourrait utiliser les paiements d'assurance-récolte à venir en tant que garantie pour prêter de l'argent aux agriculteurs qui doivent semer.
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En fait, nous ne pourrions pas les utiliser directement comme garantie, parce que ce n'est pas un acte de garantie en tant que tel, mais nous serions certainement prêts à travailler avec nos clients au cas par cas pour trouver une solution adaptée à leurs besoins.
Nous savons qu'un événement météorologique — par exemple, l'été que connaît le sud de l'Ontario — ne modifie en rien la viabilité générale de l'exploitation agricole à long terme. Si nous devons faire un prêt à ces gens afin qu'ils puissent commencer une nouvelle culture, dans le cadre de notre programme d'intrants, qui est offert à nos clients, c'est quelque chose que nous ferions normalement.
J'aimerais aussi souligner deux ou trois autres choses que nous avons faites pour illustrer notre souplesse. Un de nos produits qu'utilisent en tout temps les agriculteurs partout au Canada est la caractéristique « flexi ». Cela permet à nos clients de décider, s'ils ont opté pour cette caractéristique, de demander un congé de paiement, et nous le leur accorderons. Nous n'avons pas à débattre de cette question avec eux. Nous avons prévu cette caractéristique. Les clients n'ont pas à venir quémander. C'est une caractéristique du produit. S'ils ont besoin d'un congé de paiement cet automne, nous le leur accorderons, et ils paieront l'année prochaine.
L'autre chose que nous avons faite, en ce qui a trait aux événements météorologiques en particulier, qu'il s'agisse d'inondations dans l'ouest du Manitoba et l'est de la Saskatchewan, où il n'a même pas été possible de semer... À de multiples reprises au cours de la dernière décennie, nous avons envoyé proactivement des lettres à nos clients pour leur accorder un rajustement de paiement sans qu'ils le demandent. Nous prenons les devants et leur disons que nous savons ce qu'ils vivent et que nous voulons les appuyer durant ces périodes difficiles.
Quant à ce qui se passe dans le sud de l'Ontario, nous n'avons pas encore mis en place pour l'instant ce que nous appelons notre programme de soutien aux clients, mais, une fois que nous verrons l'impact, si ça touche un important territoire et que nous devons mettre en place une mesure générale... Nous l'avons fait maintes fois dans le passé.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être là aujourd'hui.
J'aimerais poursuivre avec des questions de type financier, parce que, selon moi, nous sommes chanceux de compter parmi nous des représentants de deux institutions financières qui réalisent des activités de prêt.
Un des commentaires qui ont été répétés par un certain nombre de témoins différents concerne l'accès au financement d'immobilisations des coopératives. On a l'impression en général que les coopératives sont désavantagées comparativement, disons, aux petites entreprises lorsqu'elles veulent obtenir des prêts. La raison semble être, en général, qu'on ne sait pas ce en quoi consiste réellement une coopérative. On se trompe sur son organisation, sa structure, etc. Selon moi, ce n'est pas uniquement une question de malentendu. Je pense qu'il y a peut-être des questions de légalité touchant l'accès au financement.
Ma question fait écho, en quelque sorte, à une question que j'ai posée hier. Lorsqu'il est question de petites entreprises, elles n'ont pas non plus beaucoup de capital. C'est très risqué pour une banque, peut-être, ou un établissement de crédit, de financer une petite entreprise. J'aimerais savoir, et je pose la question pour vos institutions respectives, si, selon vous, les coopératives sont désavantagées d'une certaine façon parce qu'elles sont justement des coopératives. Ou est-ce davantage lié au fait que nous évaluons le risque en fonction d'un certain nombre de facteurs différents et que l'on applique ces facteurs de la même façon, dans la mesure du possible, aux petites entreprises et aux coopératives? En d'autres mots, les institutions n'ont pas de parti pris contre les coopératives. Ce n'est pas qu'elles ne comprennent pas les coopératives et qu'elles refusent de leur accorder des prêts.
Monsieur Malli, je vais commencer par vous, parce que, en tant que coopérative, il me semble que vous devez comprendre les coopératives. Vous devez comprendre leur structure. Il y a des gens qui sont venus dire que oui, des coopératives aident des coopératives. Mais j'imagine qu'il y a aussi une décision purement commerciale qui est prise touchant l'analyse du risque, le capital auquel vous avez accès si quelque chose ne tourne pas rond, etc. Voulez-vous nous en parler?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Malli, nous avons accueilli des représentants de différentes coopératives de crédit. Nous avons rencontré M. Lahey, d'Alterna, hier, et il nous a expliqué que, dans sa province, environ 6 p. 100 des institutions financières sont en fait des coopératives de crédit.
C’est intéressant de regarder ce qui se passe à l’échelle du pays… Il s’agit, si vous voulez, d’une approche globale pour examiner la croissance des coopératives. Il y a Vancity, dans le Lower Mainland, dans la région de Vancouver, un endroit qui s’est beaucoup urbanisé récemment en raison de sa croissance. Lorsqu’on se tourne vers les Prairies, on constate que l’impulsion des coopératives de crédit est davantage rurale, si vous voulez.
En Ontario, les coopératives semblent davantage fondées sur les employeurs, et ça passe par les employés. En d’autres mots, les coopératives de crédit sont liées à un employeur précis, que ce soit, dans mon cas, les travailleurs de l’automobile, ou encore la coopérative de crédit municipale des travailleurs de la ville de St. Catharines. Il y en avait une autre à Welland et une autre ailleurs, toutes très petites.
Au Québec, évidemment, il y a les caisses populaires et le groupe Desjardins. C'est totalement différent. Il s'agit d'une part énorme du marché.
Que peut-on faire pour aider les gens à comprendre que les coopératives de crédit sont une solution de rechange viable pour eux, dans des endroits comme l'Ontario, où la proportion se limite à 6 p. 100? Faut-il adopter un modèle fédéral qui permet...? Parce que je suis totalement d'accord avec vous, il ne faut jamais perdre de vue que la collectivité vient en premier. En ouvrant simplement une autre succursale, comme celles de la TD, vous devenez simplement une autre TD, avec un nom différent.
Peut-on rédiger un texte législatif fédéral qui vous permettrait de jeter un coup d'œil à la situation ontarienne — pas simplement pour ouvrir une nouvelle succursale, mais pour vraiment favoriser la croissance du mouvement des coopératives de crédit, plutôt que d'ouvrir une autre succursale d'une coopérative de crédit?
Je veux qu’on se comprenne bien. Vancity n'est qu'une des coopératives de crédit de la Colombie-Britannique. Il y en a de nombreuses autres, en zone urbaine et en zone rurale. Elles sont fondées sur l’emploi. Elles sont parfois de nature religieuse. Il y en a pour tous les goûts. Quarante pour cent des résidents de la Colombie-Britannique sont membres, d’une façon ou d’une autre, d’une coopérative de crédit. Je crois que cela représente environ 25 p. 100 des parts de marché dans le domaine bancaire, quelque chose comme ça.
Selon nous, le texte législatif devrait cibler les façons de renforcer le système des coopératives de crédit à l'échelle nationale, et ne pas se limiter à permettre aux institutions d'ouvrir des succursales partout. Pour y arriver, nous croyons que le texte doit nous permettre de mieux travailler ensemble, dans un système coopératif.
Prenons l'exemple des coopératives de crédit de l'Ontario, et examinons-les du point de vue de la Colombie-Britannique. De quelle façon peut-on les aider à apprendre de nos modèles opérationnels et à les peaufiner de façon à ce qu'ils soient pertinents dans leurs collectivités et pour s'assurer qu'elles ont le financement dont elles ont besoin et qu'elles bénéficient de l'infrastructure nécessaire?
Les coopératives de crédit parlent entre autres de la réglementation concernant l'infrastructure, des systèmes bancaires et des fardeaux réglementaires, qui deviennent de plus en plus coûteux. En fait, on pourrait adopter différentes structures. Encore une fois, je renvoie à Desjardins, qui est un autre modèle dans le cadre duquel on a utilisé un modèle fédéré pour arriver à ces fins. Les caisses populaires pourraient être efficaces de façon indépendante, tout en permettant l'adoption d'une structure où elles pourraient gérer le fardeau collectif, etc.
Je crois que nous devons envisager des structures et des règlements qui permettent ce type de modèle, ou faire plus de recherches. Il ne fait aucun doute qu’il y a des recherches à faire. J’aurais aimé vous amener tous en Italie dans le cadre de notre programme à Bologne, afin que vous puissiez voir tout ça de vos propres yeux… ou même vous amener à Vancouver pour que vous puissiez voir comment Vancity fonctionne. En fait, Vancity est un regroupement de 59 succursales différentes, issues de collectivités. Selon moi, c’est ce à quoi il faut réfléchir; ne pas utiliser les mêmes règlements qui sont pertinents, prévus et nécessaires pour les banques, dont le mode de fonctionnement est différent de celui des coopératives, en se disant que, dans le fond, il faut seulement apporter de légères modifications. Je crois qu’il faut examiner en profondeur ce qu’il faut faire pour appuyer cette structure.
L'enjeu, en Ontario, c'est que la province est aussi le domicile des grandes banques. On n'a qu'à regarder les statistiques; c'est l'endroit où le taux de pénétration du système des coopératives de crédit est le plus bas au pays, où la situation est très différente. Les gens sont-ils satisfaits? Quand je vais en Ontario et que je parle aux gens, ils ne sont pas nécessairement satisfaits. Les statistiques sur la satisfaction des consommateurs à l'égard des banques sont révélatrices.
Ça peut se faire, mais on est sur la bonne voie, au sens où il faut pouvoir déterminer de quelle façon nous pourrions nous organiser pour régler nos problèmes et répondre aux besoins des consommateurs sans être limités géographiquement. Je ne dis pas qu'il faut adopter un modèle qui nous permet de nous installer partout au pays simplement parce que c'est possible.
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De 1959 au début des années 1970, nous avons reçu des affectations annuelles. En fait, au départ, les banques n'offraient pas d'hypothèques aux exploitations agricoles, alors nous étions incontournables dans ce domaine. Nous n'avons jamais fait de profit, cependant, durant toute cette période. Nous vivions au jour le jour, si on veut, en tant que mandataire du gouvernement. Ça ne fait aucun doute.
Ensuite, durant le reste des années 1970 et au début des années 1980, nous sommes devenus un prêteur complémentaire, et nous avons commencé à prendre plus de risques que les autres.
Puis est arrivé le milieu des années 1980, quand les taux d'intérêt sont devenus... J'ai commencé il y a 30 ans, et nous accordions des prêts à 16,5 p. 100. Imaginez les frais d'intérêts. Bien sûr, il y avait un prix à payer en raison de cette combinaison, dans le milieu agricole, puis le bateau a pris l'eau.
La fin des années 1980 et le début des années 1990 ont été très difficiles pour nous. À la fin de cette période, le gouvernement s'est rendu compte que nous devions adopter une structure semblable à celle d'une société d'État commerciale assortie d'un cadre d'affaires durable. Si nous voulions offrir nos services dans le secteur, nous devions être durables.
En 1993, nous avons bénéficié d'un nouveau texte législatif, et on nous a demandé de pénétrer le marché de façon autonome. Nous n'avons pas reçu d'argent du gouvernement fédéral depuis, il y a donc maintenant environ 20 ans.
Aujourd'hui, nous sommes une société d'État autonome. Nous versons un dividende au gouvernement fédéral chaque année, et nous faisons des affaires avec un peu tout le monde, dans tous les secteurs, avec toutes les entreprises, et à l'échelle du pays. En fait, actuellement, nous avons un bon bilan, et nous sommes là pour aider.
L'histoire commence en 1946. Des gens se sont réunis autour d'une table de cuisine pour créer Vancity. Ils ont mis leur argent en commun parce que, à ce moment-là, les banques n'accordaient pas de prêt à l'est de la rue Main. Les gens ont mis leur argent en commun pour le prêter et créer la coopérative. C'est le mode de fonctionnement de Vancity depuis.
Nous travaillons cependant avec les gouvernements pour les aider à réaliser leurs mandats. Nous avons déjà travaillé avec Diversification de l’économie de l’Ouest Canada pour l'aider à bien réaliser son mandat et être efficace parce qu’il était harmonisé à notre mission. Nous avons donc pu travailler en partenariat et nous lui avons dit que, s’il cherchait une voie d’accès pour fournir des fonds en tant que garantie pour pouvoir accorder des prêts qui, autrement, n’auraient pas pu être accordés, nous pouvions l'aider. En fait, chaque fois que nous avons créé de tels partenariats, nous en sommes sortis gagnants. Il n’a pas été nécessaire de dépenser les fonds mis de côté en raison de la confiance dont nous bénéficions dans la collectivité, vu notre façon de fonctionner. En outre, nous avons fait tout cela à bien moindre coût. Au bout du compte, en agissant ainsi, le gouvernement a économisé de l’argent, et une bonne partie de tout ça est devenue pratique courante pour nous.
Nous avons créé des partenariats quand il était approprié de le faire, mais nous n'en tiront pas profit directement. Ce sont nos membres ou la collectivité en général qui bénéficient de ce genre de choses.
Nous avons créé d'autres partenariats liés entre autres aux logements sociaux, mais nous avons travaillé en collaboration avec des organismes, et on ne touchait pas l'argent nous-mêmes.
Alors c'est tout à fait exact, nous sommes le fruit d'une initiative autofinancée.
En ce qui a trait aux entreprises sociales, j'aimerais parler de la transition. Il faut prévoir une période de transition. Ce que nous offrons actuellement est fourni à bon nombre de ces entités ou services sociaux. Ça vient du gouvernement. On peut procéder au sevrage, mais il faut mettre la bonne structure en place. C'est là, où, selon nous, les entreprises sociales, les coopératives sociales, peuvent jouer un rôle important. Il y aura probablement une période de transition avant que les organisations puissent être fières de leur autonomie et de leur viabilité.
La Atira Women's Resource Society à Vancouver est un très bon exemple. Nous avons travaillé avec l'organisation dès le début, au départ, en lui versant des subventions, par exemple. Elle exploite maintenantses propres entreprises pour s'autofinancer. Elle a embauché des femmes, d'anciennes clientes ou d'anciennes participantes, qui, sinon, seraient encore dans ses centres. Elles ont maintenant un emploi.
C'est le genre d'innovations qui émanent des coopératives sociales et qui les aideront à subsister à l'avenir sans fonds gouvernementaux.
Nous établissons des cibles annuelles en matière de prêt pour nous assurer que nos employés de première ligne n'oublient pas qu'il faut aider les jeunes agriculteurs, et tous les agriculteurs, en fait. Par exemple, l'année dernière, nous avons établi une cible de 1,5 milliard de dollars pour les jeunes agriculteurs, et nous avons dépassé cette cible avec des prêts d'une valeur de 1,9 milliard de dollars. Il s'agit pour nous d'un objectif permanent dans le cadre de nos activités de prêt.
Cette année, nous avons aussi lancé un nouveau programme de prêts à l'intention des jeunes agriculteurs. Nous avons réservé 500 millions de dollars pour eux. Non seulement ils peuvent obtenir un prêt chez nous, mais ils peuvent le faire à un prix inférieur à ce qu'ils devraient payer autrement — soit le taux préférentiel plus un demi-point.
Puisque nous avons affaire à des jeunes gens qui n'ont pas d'antécédents, il faudrait habituellement atténuer une partie du risque en offrant des taux d'intérêt élevés. Mais nous voulons nous assurer que ces agriculteurs partent du bon pied. Nous avons lancé le programme en avril, au taux préférentiel plus un demi-point et aucune commission de montage. Ils n'ont pas à payer pour l'évaluation, la garantie et ce genre de choses.
Ça fait maintenant de nombreuses semaines que le programme est commencé, ce qui est tout de même peu, et nous avons déjà approuvé des prêts d'une valeur totale de plus de 100 millions de dollars.
Alors oui, nous mettons assurément l'accent sur les jeunes agriculteurs.
Bonjour, monsieur le président et membres du comité. Je m'appelle Glen Tully, je suis président et président du conseil de Federated Co-operatives Limited, la plus importante coopérative de consommation du Canada. Comme on l'a déjà dit, je suis accompagné par Vic Huard, vice-président des Affaires corporatives. Nous allons témoigner ensemble ce matin. Il s'adressera à vous dans quelques minutes.
Merci de nous avoir demandé de participer aux travaux du comité sur le secteur coopératif.
FCL est une organisation qui compte plusieurs facettes. Elle appartient à environ 235 sociétés coopératives de commerçants dans l’Ouest canadien. Ces coopératives sont des membres-propriétaires. Nous leur fournissons des services centralisés de vente en gros, de fabrication, de commercialisation et d’administration liés à un large éventail de secteurs d’activités qui alimentent, approvisionnent et renforcent les particuliers et les collectivités à l’échelle du système de vente au détail coopératif, le SVDC comme nous l'appelons. Notre bureau principal est situé à Saskatoon, en Saskatchewan. Nous avons aussi des bureaux régionaux à Winnipeg, à Regina, à Calgary et à Edmonton.
Vic va vous parler de la portée et de l'ampleur de nos activités. Mais, en tant qu'agriculteur à la retraite, j'ai envie de vous rappeler que deux des plus importants mégaprojets annuels au Canada — soit l'ensemencement et la récolte dans l'Ouest canadien — ne pourraient tout simplement pas être possibles sans le système de production et de distribution de carburant fourni par le système de vente au détail coopératif.
En tant que coopérative de consommation, nous estimons être responsables de fournir des biens et des services à nos membres-propriétaires, qui sont toujours au service de plus de 500 collectivités où ils exploitent leurs entreprises.
Une des caractéristiques uniques de notre secteur des coopératives de consommation est le lien entre les consommateurs et les producteurs, qui se fournissent les biens et les services dont ils ont chacun besoin. Qu'il soit question d'intrants de culture à Birtle, au Manitoba, d'alimentation ethnique, à Calgary, en Alberta, ou encore de carburant à l'appui des activités de coupes forestières dans le Nord de la Colombie-Britannique, nous continuons à être là pour nos membres-propriétaires.
J'aimerais conclure en parlant de deux aspects uniques de notre modèle d'affaires: notre structure démocratique et le rôle de notre coopérative dans le perfectionnement en leadership.
Les directeurs de FCL représentent 15 districts dans tout l'Ouest canadien. Ces districts sont semblables aux circonscriptions que vous représentez. Chaque directeur fait bénéficier les autres de sa connaissance de la structure coopérative, mais, ce qui est encore plus important, de ses connaissances au sujet des biens, des services et du soutien communautaire dont ont besoin et auront besoin ceux qu'il représente.
Je vais me citer en exemple. Je viens de Marquette, au Manitoba, où se situe l’exploitation agricole de ma famille. Ma famille a toujours appuyé la coopérative locale. Après mon élection au conseil de la coopérative de Marquette, j’ai commencé à participer aux initiatives de perfectionnement en leadership offertes par la Federated Co-operatives Limited. En 1995, quand le directeur de mon district a pris sa retraite, on m’a encouragé à poser ma candidature, et j’ai été choisi pour représenter le district. Après 10 ans de service, dont une partie à titre de vice-président, j’ai été élu président et président du conseil en 2005. Le fait que le poste de président et de président du conseil soit à temps plein et qu’on l'occupe dans le bureau central favorise la communication entre les composantes démocratiques et opérationnelles de la coopérative. Il convient de signaler que les gestionnaires généraux des coopératives locales ne peuvent pas être des membres du conseil de FCL, ce qui fait en sorte que notre conseil est réellement composé de représentants de nos collectivités respectives choisis de façon démocratique.
L’impact qu'ont eu les initiatives de perfectionnement en leadership de mon cheminement est un exemple de l’une des valeurs ajoutées les plus sous-estimées des coopératives dans les collectivités. Je parle de la formation et du perfectionnement en leadership des gens. En renforçant le potentiel de leadership et les capacités des gens, les coopératives créent des capacités dans la collectivité, ce qui la renforce. Que ce soit le comité local de la patinoire, le district sanitaire ou l’administration locale, les coopératives renforcent les capacités communautaires et permettent ainsi aux collectivités de croître et de réussir.
On ne saurait trop insister sur l’importance de ce perfectionnement en leadership sur le terrain pour les particuliers et les collectivités. Les gens de tous les camps politiques se rassemblent pour réaliser un objectif commun — appuyer leur coopérative. Et bon nombre de ces personnes tirent profit des occasions de perfectionnement pour devenir des leaders dans leur collectivité et ailleurs. C’est l’un des rôles des coopératives au sein de la société canadienne qui n’est pas suffisamment bien compris. Et c’est un rôle que, selon moi, nous devrions examiner ensemble pour déterminer s’il y a une possibilité pour le gouvernement et les coopératives de travailler ensemble pour l’appuyer et le renforcer.
Merci de votre attention
Je cède maintenant la parole à M. Huard, qui poursuivra l'exposé. Je serai ravi de répondre à vos questions ensuite.
Membres du comité, c’est pour moi un honneur d’être ici aujourd’hui pour représenter FCL et ses membres-propriétaires, qui, ensemble, forment le système de vente au détail coopératif. Depuis plus de 85 ans, le SVDC est un facteur important de la croissance économique dans l’Ouest canadien. Notre coopérative fédérée fournit des biens et des services dans un large éventail de secteurs d’activités, y compris la vente au détail, le commerce, la vente en gros de carburant, les épiceries, les centres de rénovation, les produits de protection des cultures et les semences et les aliments pour l’agriculture, les pharmacies et les points de vente de vins et de spiritueux dans la province de l’Alberta.
Nous sommes résolus à veiller à la croissance et à la prospérité des collectivités de l'Ouest canadien. Nous croyons fermement que des investissements à long terme garantiront que les gens qui vivent dans ces collectivités peuvent participer à leur propre réussite et y contribuer.
L'investissement dans l'économie de l'Ouest, dans les collectivités locales et les gens, est essentiel à notre rôle en tant qu'entreprise et en tant que coopérative.
FCL est la plus importante coopérative non financière au Canada. Au palmarès des 500 entreprises les plus prospères du Financial Post, nous sommes arrivés en 51e place en fait de recettes au pays, aux côtés d'entreprises comme General Motors Canada et Encana et devant la Potash Corporation de la Saskatchewan. Nous aimons le rappeler aux gens. Durant notre dernier exercice, nous avons affiché des ventes brutes de 8,3 milliards de dollars et réalisé des profits nets de 835 millions de dollars. La majeure partie des profits a été redistribuée à nos 235 membres-propriétaires. La ristourne de 2011 vient s'ajouter aux 2,2 milliards de dollars que FCL a versés à ses membres-propriétaires au cours des cinq dernières années.
Regardons de plus près les chiffres et les particuliers et les collectivités touchés par la coopérative.
FCL compte à elle seule environ 3 000 employés dans la région. Nos membres-propriétaires, qui sont des détaillants, emploient pour leur part 16 000 personnes. Ces 19 000 employés représentaient une masse salariale d'environ 800 millions de dollars en 2011. C'est un investissement énorme dans les plus de 500 collectivités de l'Ouest où le SVDC est en place. Nous sommes déterminés à continuer à investir dans les collectivités, grandes et petites, de la région.
Alors que d'autres arrêtent d'investir dans les petites collectivités et les collectivités rurales, notre coopérative a choisi de réinvestir dans bon nombre de ces collectivités en fournissant des emplois et en construisant des installations. Au cours des cinq dernières années, nous avons investi près de 4 milliards de dollars dans des projets d'immobilisations, y compris près de trois milliards de dollars uniquement dans notre système de fabrication et de distribution de pétrole.
J'ai mentionné plus tôt que FCL a versé 2,2 milliards de dollars en ristournes à ses membres-détaillants au cours des cinq dernières années. Ce n'est cependant pas la seule façon dont on redistribue les recettes. Chaque année, les sociétés coopératives de commerçants locales redistribuent leurs gains à leurs membres en leur versant des allocations en espèces et en investissant dans leurs comptes de capital.
Au cours des cinq dernières années, les membres de coopératives canadiennes dans l'Ouest ont reçu plus de 1,1 milliard de dollars de leurs coopératives locales. Cela représente un important réinvestissement dans les gens et les collectivités de l'Ouest et dans l'ensemble de l'économie de l'Ouest canadien. Mais ça ne s'arrête pas là.
Une portion des allocations aux membres est déposée dans des comptes de capital. Les membres peuvent y toucher lorsqu'ils prennent leur retraite ou lorsqu'ils quittent la zone commerciale de leur coopérative. En date d'aujourd'hui, les différents membres des coopératives de l'Ouest conservent plus de 1,5 milliard de dollars dans des comptes de capital, montant qui continue à croître année après année, malgré le retrait d'une partie des investissements de capital. Il s'agit d'un important revenu futur qui croît pour les particuliers ainsi que des fonds pouvant être réinvestis dans la région.
Les fonds redistribués par FCL et nos membres-détaillants restent dans les collectivités de l'Ouest canadien et sont ensuite réinvestis de différentes façons pour assurer le développement des collectivités et le perfectionnement des personnes. Cela inclut la mise sur pied de nouvelles coopératives, si c'est là que les gens décident de mettre leurs ressources financières et humaines.
On touche à l’essence du modèle coopératif: les gens dans la collectivité choisissent de se perfectionner et de développer leurs collectivités comme bon leur semble. FCL et ses membres-propriétaires croient avoir toujours investi dans les gens et les collectivités et comptent bien continuer à le faire.
Permettez-moi de faire une analogie avec le poker: nous croyons que le SVDC et nos différents membres-propriétaires ont déjà payé la mise pour assurer la croissance des collectivités de l’Ouest canadien. Cela inclut nos investissements continus dans le modèle coopératif, qui a fait ses preuves en tant que modèle durable et efficace de développement communautaire et commercial. En effet, nous croyons que le SVDC ne s’en est pas tenu à la mise exigée. Pour le dire simplement, nous croyons qu’il a misé tous ses jetons. Nous vous invitons, vous, leaders parlementaires, à bien réfléchir aux façons dont tous les ordres de gouvernement peuvent concevoir et appliquer des politiques, des règlements, des programmes, des services appropriés, et je dirais même des ressources financières, quand il est opportun de le faire, pour garantir que les coopératives continuent à prospérer et à contribuer à notre grande nation.
Merci de votre attention. Nous sommes maintenant prêts à répondre à vos questions.
Monsieur le président, membres du comité spécial, merci de m'avoir invité aujourd'hui. Je vous félicite des efforts que vous déployez pour examiner et explorer le rôle important des coopératives, tout spécialement en cette Année internationale des coopératives.
Je m'appelle Andy Morrison et je suis le président-directeur général de Arctic Co-operatives Limited. Arctic Co-ops est une fédération de services qui appartient à 31 coopératives communautaires situées dans des collectivités des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, et qui en assurent un contrôle démocratique. Ces 31 coopératives polyvalentes sont gérées par des propriétaires locaux et contrôlées de façon démocratique par plus de 20 000 propriétaires-membres dans le Nord.
Les premières coopératives locales dans l’Arctique ont été constituées il y a plus de 50 ans, à une époque où il y avait beaucoup de collectivités établies dans le Nord. À ce moment-là, les Autochtones dans le Nord avaient un mode de vie traditionnel. Ils vivaient de la terre, ils chassaient et pêchaient pour survivre. Les Inuits et les Dénés, qui vivaient dans ce qui s’appelait alors les Territoires du Nord-Ouest, ont été encouragés à s'installer dans des établissements permanents. Ceux-ci n'offraient que le nécessaire et comptaient habituellement uniquement une mission religieuse ou un poste de traite. Il n’y avait aucun service d’habitation ni autre service offert.
Dans ces nouvelles installations, les gens continuaient à faire ce qu’ils avaient toujours fait: ils vivaient des fruits de la terre, la différence étant que les nouveaux établissements devenaient un port d’attache. Dans ces nouvelles collectivités autochtones, les gens continuaient à respecter leur traditions, c'est-à-dire travailler ensemble et s'entraider. Peu à peu, ils ont commencé à créer leurs collectivités et à assurer eux-mêmes la prestation des services. Au bout du compte, ces services sont devenus la base des entreprises locales. La structure d’entreprise adoptée dans bon nombre de collectivités est le modèle coopératif, un modèle conforme au mode de vie traditionnel des Inuits et des Dénés du Nord.
Les coopératives se sont développées lentement dans l’Arctique. Elles devaient jongler avec un important manque de capital, une expérience commerciale limitée et les importants défis liés au fait de vivre dans une partie du Canada où il n’y a à peu près aucune infrastructure, où les coûts d’exploitation sont extrêmement élevés, où les conditions météorologiques sont difficiles, et située très loin des centres. Cependant, les coopératives ont persévéré, en partie grâce au soutien et à l’encouragement du gouvernement et de coopératives d’autres parties du Canada.
En plus de travailler à l’échelle communautaire, les coopératives locales se sont réunies pour créer des fédérations de services, permettant ainsi aux coopératives de regrouper leur pouvoir d’achat et d’offrir des services de soutien communs. Arctic Co-operatives Limited est ce type de fédération de services. Cette année, nous célébrons 40 années de collaboration de coopératives locales dans le cadre d’une fédération qui leur appartient et dont elles assument le contrôle.
Pour régler en partie l’important problème du manque de financement, les coopératives du Nord ont aussi créé un organe financier, le Arctic Co-operative Development Fund. En 1986, les coopératives du Nord, en partenariat avec le gouvernement du Canada, représenté par le ministère des Affaires indiennes et Industrie Canada, et avec la participation du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, ont participé à la création du Arctic Co-operative Development Fund. En travaillant ensemble à l’échelle locale, et en travaillant en collaboration grâce à la fédération de services, Arctic Co-ops, et par le truchement de leur organe financier, le Arctic Co-operative Development Fund, des gens ordinaires du Nord ont créé un réseau efficace d’entreprises locales. En tant qu’entreprises polyvalentes, les coopératives locales de l’Arctique fournissent un large éventail de services essentiels dans leurs collectivités. La vente au détail est le plus important secteur d’activités des coopératives locales. Les hôtels offrant tous les services constituent un élément essentiel de l’infrastructure dans les collectivités éloignées. Les coopératives fournissent aussi des services de distribution de carburant, de câblodistribution, de commercialisation des arts inuits, de location résidentielle et commerciale et de construction, de l’équipement lourd et divers services offerts habituellement par des agences.
Le système de coopérative dans l'Arctique est un modèle de développement économique communautaire. Ces coopératives, qui sont petites en comparaison des entreprises du reste du Canada, sont des moteurs économiques importants dans les collectivités du Nord. Les premières années ont été très difficiles, le développement des coopératives locales s'est fait très lentement, et le réseau a dû lutter pour survivre. Mais, comme c'est le cas pour les coopératives du reste du Canada, le taux de survie des coopératives dans l'Arctique est exceptionnel. Des 26 coopératives qui ont signé les documents de constitution de Arctic Co-operatives, en 1972, il y a 40 ans, 77 p. 100 sont toujours en affaire aujourd'hui.
Comparativement aux autres types de petites entreprises au Canada, c’est remarquable. Surtout lorsqu’on pense aux conditions extrêmes dans lesquelles les coopératives de l’Arctique ont dû prendre racine et poursuivre leurs activités. Pourquoi le taux de survie est-il si élevé? Nous croyons que c’est parce que les coopératives locales ont choisi de travailler ensemble en créant des fédérations qui leur appartiennent et qu’elles contrôlent. En rassemblant leur pouvoir d’achat, en créant des services de soutien communs, et en s’entraidant durant les bonnes périodes et les périodes difficiles, les coopératives locales ont réussi à devenir les plus importantes entreprises exploitées et contrôlées à l’échelle locale dans les collectivités qu’elles servent.
Les coopératives dans l’Arctique fournissent de précieux emplois. Les coopératives locales dans le Nord emploient environ 1 000 personnes. Les coopératives forment des employés et des représentants élus et assurent leur perfectionnement. Elles forgent l’infrastructure communautaire essentielle. Elles investissent dans les collectivités. Elles redistribuent leurs profits aux propriétaires-membres et permettent aux gens ordinaires de jouer un rôle dans l’économie.
Les coopératives dans l'Arctique et dans d'autres parties du Canada sont un élément important du cadre économique national. Elles favorisent la stabilité de notre économie.
En plus de nos activités commerciales, nous fournissons aussi du soutien à des groupes qui veulent créer de nouvelles coopératives. Nous ne le faisons pas par appât du gain. Nous le faisons pour appuyer des Canadiens ordinaires qui veulent créer un monde meilleur pour eux et pour leur famille.
Les coopératives sont des partenaires idéaux pour le gouvernement. Nous assurons la stabilité et la croissance économiques. Les coopératives dans l’Arctique ont souvent créé des partenariats avec le gouvernement pour réaliser des objectifs communs. J’ai mentionné il y a quelques minutes le partenariat très fructueux entre les coopératives et divers ordres de gouvernement dans le cadre de la création et de l’exploitation très réussie de l’organe financier des coopératives dans le Nord, le Arctic Co-operative Development Fund.
Nous sommes un partenaire actif d'Affaires autochtones et Développement du Nord Canada dans le cadre de l'élaboration et de la prestation du nouveau programme Nutrition Nord Canada.
Nous travaillons actuellement en partenariat avec l'Association des coopératives du Canada, la coopérative Gay Lea Foods et l'Agence de la consommation en matière financière du Canada pour créer et offrir un programme de littératie financière dans l'Arctique canadien.
Nous travaillons avec Ressources humaines et Développement des compétences Canada dans le cadre du Fonds pour les compétences et les partenariats pour créer et offrir un nouveau programme de formation complet à l'intention des employés des coopératives autochtones dans l’Arctique. En outre, jusqu’en mars prochain, nous continuerons d’être un partenaire pour la prestation de services de consultation dans le cadre de l’Initiative de développement coopératif, l’IDC.
Monsieur le président, les coopératives dans l’Arctique constituent une composante unique et très prospère du mouvement coopératif canadien. Au fil des ans, nous avons surmonté bon nombre d’obstacles pour devenir un joueur important dans l’économie du Nord. Nous croyons que les coopératives sont une option importante de développement de notre économie et un bon employeur à long terme. Nous croyons que c’est particulièrement le cas dans les collectivités autochtones du Canada. Nous sommes déterminés à créer des partenariats avec le gouvernement du Canada pour créer des collectivités fortes et autonomes.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous de votre présence.
Monsieur Tully et monsieur Huard, il est évident que votre organisation est extrêmement grande par rapport à la plupart des coopératives que nombre d’entre nous connaissons, particulièrement dans l’Est du pays, où il y a beaucoup moins de monde, particulièrement sur le plan de l’intégration verticale dont vous avez déjà parlé et dans l’industrie pétrolière. J’aurais bien aimé que les exploitants de certaines des raffineries privées de la province de l’Ontario aient adopté votre vision à long terme et qu'ils les entretiennent et les agrandissent au lieu de ralentir l'exploitation graduellement jusqu'à leur fermeture.
Lorsque vous aurez terminé votre projet et que vous aurez réussi — et je suis certain que vous réussirez —, vous voudrez peut-être vous tourner vers nous, les pauvres gens de l’Est, et nous aider avec notre capacité de raffinage et nous envoyer vos produits. Votre aide serait des plus bienvenue, c’est le moins que l’on puisse dire, particulièrement pour une personne comme moi qui a toujours été membre d’une coopérative et d’une caisse d'épargne et de crédit.
Monsieur Tully, vous avez parlé du leadership un peu plus tôt, et M. Preston vous a posé quelques questions. Je veux discuter davantage de la gouvernance, car je crois savoir que c'est votre domaine.
J'ai l'impression que la différence entre le modèle de gouvernance d'une coopérative et celui d'une société par actions, c'est que les membres du conseil d'administration de cette dernière sont invités — ou parfois élus, mais invités la plupart du temps — et que les actionnaires sont censés voter pour témoigner leur appui. Je reçois du courrier à ce sujet et je n'y réponds habituellement pas, alors il y a probablement un mécanisme de vote par procuration. Nous tenons habituellement des élections directes pour cela, et je suis certain que c'est la même chose au sein de votre coopérative.
Pouvez-vous parler un peu d'un élément très important, soit l'incidence du programme de perfectionnement des aptitudes au leadership sur les administrateurs, qui sont aussi propriétaires, et de la façon dont il leur montre l'avantage d'être propriétaire et de continuer à faire la promotion du modèle coopératif?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Puisque je viens du milieu des affaires, je suis toujours curieux de savoir comment des entreprises, en l'occurrence des coopératives, envisagent la concurrence, ou de savoir si vous avez vraiment des concurrents.
Monsieur Morrison, je crois que vous avez dit, essentiellement, que la raison pour laquelle vous êtes là, c'est parce que la collectivité elle-même, le public, a affirmé avoir besoin de ce type d'arrangement coopératif dans sa localité. C'était peut-être par nécessité, ou parce que la concurrence dans le secteur privé n'était pas suffisante pour qu'un niveau de services adéquats soient offert.
Je pose la question à vos deux organismes: avez-vous des concurrents? Dans l'affirmative, quel serait le principal avantage pour vos clients, pour vos membres, de choisir votre coopérative au lieu d'aller de l'autre côté de la rue pour y acheter ce dont ils ont besoin?
Je ne sais pas qui veut répondre en premier, mais je serais curieux de le savoir. Il est certain que le fait que je ne connais pas très bien le Grand Nord et que je ne connais pas vraiment le secteur autant que je le devrais est probablement l'une des raisons pour lesquelles j'ai voulu faire partie du comité, afin d'en apprendre davantage sur ce que fait le secteur coopératif à l'échelle du pays.
Monsieur Morrison, voudriez-vous répondre le premier?
De notre point de vue, nous avons toutes sortes de concurrents. Chaque organisation installée dans cette région entre généralement en concurrence dans un de nos secteurs d'activités. Je vais vous donner un exemple. Mais, je dois le répéter, le paysage évolue. Je vais prendre l'exemple de la Red River Co-op, à Winnipeg, au Manitoba. C'est une coopérative du secteur pétrolier. Ses concurrents étaient Imperial Oil, Petro-Canada et Shell. Aujourd'hui, ses concurrents sont Canadian Tire et Superstore. La concurrence change à mesure que le secteur évolue. Voilà un exemple de concurrence commerciale.
Un défi encore plus important, à mon avis, tient au fait que les autres organisations, par exemple Potash Corporation, nous font concurrence et essayent de nous soutirer notre personnel de TI, de convaincre nos employés des TI de travailler pour elles... Ce que je veux dire, c'est qu'il y a une pénurie de travailleurs spécialisés dans bien des secteurs où nous évoluons. Nous avons des dechnologies de l'information. Nous avons des ressources humaines. Nous avons des responsables du marketing. Toutes les organisations qui comptent les mêmes types de secteurs sont nos concurrentes. Elles essaient de recruter nos meilleurs employés, et, bien sûr, nous essayons de recruter les leurs.
Si j'ai retenu une leçon du monde des affaires, c'est qu'un bon gestionnaire reste un bon gestionnaire, peu importe qu'il vende des chaussures ou de l'essence. L'essentiel, c'est d'acquérir l'expertise pertinente. Il s'agit d'attirer, de retenir et de faire travailler les gens.
Je vais laisser la parole à Vic un petit moment.
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Merci beaucoup. Bon après-midi.
Je m'appelle John McBain. Je suis vice-président de l'Alberta Association of Co-operative Seed Cleaning Plants. Nous représentons 71 usines membres: 69 sont situées en Alberta, et deux, dans la région de la rivière de la Paix, en Colombie-Britannique. Chaque usine est une coopérative locale, dirigée par un conseil d'administration formé de membres des collectivités environnantes.
Chacune de nos usines-membres joue un rôle important dans la collectivité agricole. Nous nettoyons les semences en fonction de normes strictes. Nous facilitons la tenue d'essais de germination et de tests de dépistage de maladies. Nous sensibilisons les gens à la prévention des maladies. Nous assurons le traitement des semences. Nous sommes une source d'information sur les nouvelles et les anciennes variétés de semences et sur les traitement des semences. Nous mettons en relation les producteurs de semences contrôlées et le producteur qui cherche une variété particulière de semence.
Chaque région de la province a ses besoins particuliers, au-delà de ses besoins relatifs au nettoyage des semences. Chaque établissement coopératif est en mesure de cerner les besoins propres à sa collectivité et de fournir les services qui répondent à ces besoins. Dans les régions où l’ergot du blé représente un problème, les établissements vont utiliser les trieurs par couleur pour séparer les bonnes semences des semences contaminées. Certaines usines se spécialisent dans la transformation et la mise en marché de pois ou d’avoine destinés à des marchés de spécialité. Les usines qui ont accès aux chemins de fer vont aider au chargement des wagons de producteurs. Certaines usines se sont occupées de vendre des aliments pour animaux, des bâches ou des fournitures vétérinaires aux producteurs des régions où il n’y a pas de fournisseur local. Grâce à cet esprit d’entreprise, les conseils d’administration et les gestionnaires locaux essaient de répondre aux besoins des collectivités agricoles.
Nombre de ces usines vieillissent et ont besoin d’être modernisées ou remplacées. Certaines des plus anciennes coopératives ont été avalées par les villes, toujours en croissance, et doivent se réinstaller à l’extérieur des zones urbaines. De plus, pour rester concurrentielles sur le marché mondial, elles ont besoin d’importants investissements en capitaux afin de se procurer de nouvelles technologies et de l’équipement spécialisé. De nouvelles installations, remises à neuf, pourront être conformes aux nouveaux règlements et protocoles en matière d’environnement et de sécurité. Leur mise à niveau est en outre nécessaire pour leur permettre de répondre à la demande croissante en services de contrôle et de surveillance des maladies. Toutefois, puisqu’elles sont gérées comme des coopératives, ces usines essaient de fonctionner de la manière la plus efficiente possible dans le but de fournir un excellent service à un prix abordable.
Lorsqu'une usine a besoin de fonds pour se procurer de nouvelles technologies, par exemple des trieurs par couleur, ou pour remplacer des installations vieillissantes, elles se heurtent à des problèmes. Peu de coopératives sont admissibles aux subventions ou aux incitatifs du gouvernement. Financement agricole et les banques sont des sources de prêts, mais nous cherchons un mécanisme qui permettrait à la collectivité d'investir à l'échelle locale. Les membres des coopératives locales et les autres entreprises seraient des investisseurs potentiels, si des mesures incitatives intéressantes étaient en place.
Lors de notre assemblée générale annuelle de 2010, nous avons adopté une résolution selon laquelle le conseil d'administration provincial militerait en faveur de l'adoption de mesures permettant aux agriculteurs qui investissent dans les coopératives agricoles de se prévaloir du crédit d'impôt à l'investissement remboursable et d'inscrire cet investissement dans leur REER. Les coopératives pourraient ainsi recueillir le capital nécessaire à l'achat d'actifs amortissables. Un tel crédit d'impôt donnerait aux membres des coopératives et aux autres agriculteurs investisseurs des avantages comparables à ceux dont jouissent les personnes qui effectuent d'autres types d'investissements au Canada. Pensons à l'exemple du crédit d'impôt pour actions accréditives accordé aux investisseurs des secteurs pétrolier et gazier.
Les investisseurs du secteur agricole pourraient soutenir une entreprise qu'ils connaissent et comprennent plutôt que d'être forcés à chercher des possibilités d'investissement dans d'autres sociétés canadiennes.
Les marchés boursiers puisent du capîtal dans nos collectivités locales. Les investissements locaux pourraient attirer des travailleurs et aider à retenir les jeunes dans la collectivité en leur proposant de nouvelles technologies et de nouveaux défis.
Dans certaines des collectivités qui ont perdu leur élévateur à grain et leur voie ferrée, la coopérative locale de nettoyage des semences est la seule chose qui aide la collectivité à survivre. Des crédits d'impôt permettraient à ces collectivités d'investir dans leur propre avenir plutôt que de devoir investir leur argent à l'extérieur de la collectivité, dans d'autres secteurs. Notre proposition encouragerait les investissements locaux et mettrait les agriculteurs investisseurs sur un pied d'égalité avec les investisseurs des secteurs pétrolier et gazier.
Si on avait la possibilité d’investir dans les coopératives locales, on pourrait moderniser les usines et l’équipement de façon à améliorer l’efficience, la qualité et la salubrité des aliments. À mesure que les producteurs investissent dans de nouvelles variétés de semences, et compte tenu du mouvement croissant vers la préservation de l’identité, il est important que nos usines puissent recourir aux nouvelles technologies pour protéger la pureté de ces nouvelles variétés. C'est également très important pour contrôler les maladies des cultures, comme fusarium. Les responsables de nos usines prennent tous les moyens possibles pour contrôler les semences et pour renseigner les producteurs sur la nécessité de prévenir la propagation de cette maladie et de toutes les autres maladies.
On fait actuellement l'essai en Saskatchewan de nouvelles machines qui utilisent une technologie dans le proche infrarouge pour trier les semences selon divers paramètres, par exemple la teneur en protéines, la présence de maladies, etc. De telles technologies seront de plus en plus nécessaires en raison de la demande croissante touchant la préservation de l'identité.
Nous avons bien hâte de voir le résultat des travaux de votre comité sur les coopératives. Je crois que tout le monde a de la difficulté à trouver du capital pour prendre de l'expansion ou acheter de l'équipement, mais nous espérons que vous envisagerez notre proposition, qui encouragersit l'investissement local et la diversité économique dans les régions rurales et permettrait aux producteurs d’investir dans leur propre secteur, où marché sera de plus en plus axé sur la qualité et la salubrité des aliments.
Merci de m'avoir donné l'occasion de témoigner.
:
Bon après-midi, tout le monde.
[Français]
Bonjour, mesdames et messieurs.
[Traduction]
Pour commencer, j'aimerais beaucoup remercier le comité d'avoir donné à Mountain Equipment Co-op l'occasion de participer à son étude.
Je m'appelle Shona McGlashan, et je suis directrice de la gouvernance de Mountain Equipment Co-op. J'ai été embauchée par l'entreprise il y a bientôt deux mois. Je suis accompagnée de Margie Parikh, vice-présidente de notre conseil d'administration; Margie fait partie du conseil depuis 2010.
Nous avons également soumis un mémoire, que j'ai remis au greffier, qui s'ajoute à mon exposé; vous y trouverez peut-être un supplément d'information intéressant.
Tout d'abord, j'aimerais commencer en vous présentant un bref aperçu de Mountain Equipement Co-op. Certains d'entre vous connaissent déjà très bien notre entreprise, et je crois même qu'un certain nombre d'entre vous en sont membres.
Mountain Equipment Co-op a été fondée en 1971, à Vancouver, et est constituée en vertu de la Cooperative Association Act de la Colombie-Britannique. Elle a été fondée par six amis qui désiraient fournir de l'équipement pour des activités de plein air comme la randonnée, le camping et l'escalade. C'est bien connu: les activités de détail étaient menés au début à l'arrière d'une fourgonnette Volswagen.
Quarante ans plus tard, MEC est maintenant une coopérative de vente au détail dynamique et prospère. Notre raison d'être, c'est d'inspirer les Canadiens et de les aider à mener une vie active en plein air, et, pour cela, nous leur offrons d'excellents produits et services destinés à une foule d'activités: randonnée, camping, canotage, surf à pagaie, yoga, course à pied et bicyclette. Nous comptons aujourd'hui 3,75 millions de membres, la plupart du Canada. Nous comptons aussi 15 magasins de détail, situés de Victoria, à l'ouest, à Halifax, à l'est, et une part croissante de notre commerce se déroule maintenant aussi sur Internet. Nous avons enregistré des revenus de 270 millions de dollars, l'an dernier, en 2011; nous employons 1 600 personnes; nos ventes représentent plus de la moitié de 1 p. 100 des ventes au détail au Canada.
J'aimerais parler brièvement de certains aspects de notre structure coopérative qui touchent les finances et la gouvernance .
Nos produits sont vendus exclusivement à nos membres. Pour devenir membre à vie de MEC, il en coûte aujourd'hui 5 $, tout comme en 1971. Notre coopérative fonctionne selon le principe « un membre, un vote ». Tous nos membres peuvent participer à l'élection des membres de notre conseil d'administration, qui doit être composé de membres actifs de la coopérative.
À la fin de l'exercice, après avoir payé nos fournisseurs, nos employés et nos frais d'exploitation, tout surplus enregistré par Mountain Equipment Co-op est remis à ses membres sous forme de ristournes. Nos membres ont décidé que cette ristourne servira à acheter d'autres parts dans la coopérative. Chaque année, le conseil d'administration détermine s'il va procéder au rachat de parts de certains de nos membres. Au-delà du rachat des parts, vous pouvez voir que le capital constitué par les membres de l'organisation s'accumule toujours plus. Après 40 ans d'existence, le total des capitaux propres provenant des membres de Mountain Equipment Co-op s'élève maintenant à environ 160 millions de dollars. Nous utilisons ce capital pour investir dans le stock, dans l'établissement de nouveaux magasins et dans l'infrastructure, dans le but de mieux servir nos membres.
Vous trouverez davantage d'information sur les aspects financiers dans notre mémoire, et c'est évidemment avec un grand plaisir que nous allons répondre aux questions des membres du comité.
J'aimerais également vous expliquer en quoi la structure coopérative est un aspect intégral et fondamental du mode du fonctionnement de Mountain Equipment Co-op et est nécessaire à sa réussite. Nous sommes des détaillants, et nous exerçons nos activités dans un environnement de plus en plus complexe et concurrentiel, aux côtés d'autres détaillants qui n'ont pas nécessairement une structure coopérative. Comme nous sommes une coopérative, nous ne sommes pas motivés par la recherche du profit. Nous cherchons à faire un léger surplus et réinvestissons l'avoir des membres. Cela nous permet de faire deux choses. Premièrement, nous pouvons fournir à nos membres des produits dont les prix sont en moyenne inférieurs de 7 p. 100 à la moyenne du marché de détail. Deuxièment, pour cette raison, nous avons pour ainsi dire une certaine marge de manœuvre qui nous permet de consacrer une partie de notre énergie et de nos efforts à certains aspects que notre organisation et nos membres ont à coeur. Margie va aborder certains de ces aspects.
Quels sont ces aspects importants pour nos membres? La durabilité est un aspect essentiel qui concerne non seulement les installations et les édifices écologiques, mais aussi nos produits et notre chaîne d'approvisionnement. Nous cherchons continuellement des moyens de réduire notre empreinte écologique.
Nos membres tiennent à une exploitation assujettie à une politique sur l'approvisionnement éthique. Nous avons adopté une politique qui vise l'amélioration des conditions de travail des gens qui nous fournissent des produits, qu'ils soient au Canada ou ailleurs dans le monde.
En ce qui concerne les investissements dans la collectivité, nous sommes membres de l'organisme « 1 p.100 pour la planète », et, au cours des 10 dernières années, nous avons versé environ 16 millions de dollars à des organismes de promotion de l'activité en plein air et de protection de l'environnement.
Comme Shona l'a mentionné, notre modèle de gouvernance démocratique exige que les membres des conseils d'administration, moi-même et les huit autres, soient directement élus par les membres — tout membre âgé de plus de 15 ans peut prendre part à l'élection — et que nous soyons comptables aux membres.
Pour finir, nous cherchons à être un employeur exceptionnel. Nous sommes fiers d'avoir été classés parmi les 100 meilleurs employeurs au Canada. Nos politiques salariales prévoit que le personnel sur le plancher sera rémunéré à un taux supérieur à celui du marché. À l'inverse, notre chef de la direction et les membres de la haute direction reçoivent un salaire qui ne dépasse pas celui du marché. Nous offrons à notre personnel des conditions de travail et une formation qui lui permettent d'incarner nos valeurs, d'être une source d'inspiration et d'aider tout le monde à mener une vie active fen plein air.
Que demandons-nous? Nous demandons que soit reconnu le fait que la coopérative est un modèle d'affaires durables et sain qui contribue à l'économie du Canada et aux collectivités du Canada et d'ailleurs et répond aux besoins des Canadiens ordinaires. Notre entreprise connaît du succès, non seulement non seulement en tant que commerce de détail, qui génère plus d'un quart de milliard de dollars de revenu, mais aussi en tant qu'entité au service de plus de 3,5 millions de membres. Autrement dit, nous connaissons du succès à la fois comme entreprise et comme coopérative.
Avons-nous besoin de l'argent du gouvernement? Non, mais notre organisation a 41 ans. En reconnaissance du fait que lea coopératives est un modèle d'affaires important, durable et sain, nous vous demandons de soutenir les objectifs de l'Association des coopératives du Canada, au moyen, par exemple, d'un soutien financier ou structurel pour les coopératives en démarrage.
Pourquoi les coopératives réussissent-elles? Parce que nos membres s'investissent — un minimum, selon notre formule, en achetant une part à 5 $, mais assurément sur le plan affectif, en soutenant notre mission et notre modèle. Libres de la recherche du profit à tout prix, auquel Shona a fait allusion, nous pouvons offrir les excellents produits et le service exceptionnel que nos membres désirent — c'est une excellente valeur.
Nous réussissons parce que nous sommes au service de nos membres et de nos collectivités, y compris la grande collectivité des Canadiens. Nous offrons également un soutien mutuel à l'échelle locale, nationale et internationale en participant activement aux activités et aux conseils d'administration d'autres coopératives.
Nous réussissons parce que nous sommes une organisation investie d'une mission et axée sur ses membres. Nous nous efforçons d'aider tout le monde à faire des activités en plein air et cherchons à les inspirer. Nous comprenons tout le pouvoir de la collectivité et des principes de la coopération. Ensemble, nous sommes plus forts, et nous pouvons en faire davantage les uns pour les autres.
Nous allons maintenant répondre avec plaisir à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis le mouton noir ici. Je ne représente pas une coopérative. Je suis ici pour parler de l'utilisation possible de la structure coopérative — mes collègues de la côte Ouest ont d'ailleurs souligné toute la vigueur des coopératives — et pour informer le comité au sujet d'une possibilité extraordinaire qui exigerait, toutefois, qu'on apporte certaines modifications à la loi elle-même. Voilà donc mon intention: vous expliquer en quoi consiste cette possibilité à laquelle vous n'avez peut-être pas pensé, et vous en dire un peu plus sur les aspects de la loi qu'il faudrait modifier pour tirer pleinement parti de cette possibilité.
Mon entreprise, Encorp Pacific, a été fondée en 1994. Il s’agit d’une société de gestion responsable des produits qui exerce ses activités en Colombie-Britannique. Elle est régie par la partie II de la Loi sur les corporations canadiennes. Nous exploitons un système de recyclage des contenants de boisson et des produits électroniques en fin de vie utile. Donc, je vais en fait vous parler d’une idée que j’appellerais la coopérative de récupération de ressources, et ce type de coopérative contribuerait à améliorer les résultats du Canada en matière de recyclage.
Je vais vous mettre en contexte. En 2009, le gouvernement canadien et tous les ministres de l’Environnement du pays ont adopté une politique officielle de gestion du recyclage, soit la responsabilité élargie des producteurs, ou REP. Il s’agit de la position officielle du Conseil canadien des ministres de l’Environnement et, par le fait même, du gouvernement fédéral. Essentiellement, la REP consiste à faire assumer aux fabricants des produits la responsabilité et l’obligation de recycler les produits en question. Il y a actuellement de 50 à 75 organismes au Canada qui appliquent la REP. C’est un secteur en plein essor, et je souhaite attirer votre attention sur la possibilité d’inciter un plus grand nombre de consommateurs à recycler afin qu’on puisse améliorer les résultats du pays dans ce domaine; je vous propose d’y parvenir grâce à la Loi canadienne sur les coopératives.
Je m’attarderai sur un aspect du recyclage en particulier. On a tous une préférence pour un aspect particulier, mais je me concentrerai sur l’emballage et le papier imprimé, que nous consommons tous en grande quantité. Actuellement, au Canada, environ 60 p. 100 de l’emballage et du papier imprimé prennent le chemin du dépotoir. C’est une excellente ressource, et nous l’enfouissons. Bien sûr, le but est de créer une économie circulaire pour réutiliser ces matières, car elles ont beaucoup de valeur. La politique de la REP nous donne justement le moyen d'atteindre ce but.
Je vais vous fournir un point de comparaison. Au Canada, on recycle environ 40 p. 100 des matières recyclables. Évidemment, ce pourcentage varie d'une province à une autre. Or, la Belgique recycle ses matières recyclables à 80 p. 100, et l'Allemagne, à 85 p. 100, et, pourtant, ces deux pays utilisent essentiellement les mêmes types de systèmes que nous. Toutefois, ce qui manque encore au Canada, c'est l'engagement des citoyens, et je voudrais vous en dire un peu plus à ce sujet.
Mais, d'abord, regardons du côté des retombées économiques. Si nous pouvions augmenter le taux de recyclage — il augmente, mais très lentement —, c'est-à-dire le faire passer de 40 à 75 p. 100, ce qui resterait tout de même modeste par rapport à certains pays, on pourrait générer des retombées allant de 500 millions à un milliard de dollars. Cela représente beaucoup d'emplois et de valeur économique.
Bien sûr, l'autre avantage du recyclage, c'est qu'il permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les matières qui sont envoyées au dépotoir produisent des gaz à effet de serre. Ce qui est extrêmement important pour l'industrie et pour les entreprises, c'est que le recyclage constitue une source secondaire de matières, les matières recyclées, qui sont plus accessibles que les matières vierges qui doivent être extraites de la terre. Il s'agit donc aussi de valeurs civiques et économiques très importantes.
Je crois que la création de coopératives de récupération des ressources susciterait un engagement considérable chez les citoyens. Je crois que mes collègues à ma gauche pourraient vous en dire long sur le type d'engagement dont font preuve les membres d'une coopérative.
L’engagement des citoyens constituera un facteur fondamental de l’amélioration des résultats en matière de recyclage au pays, car, essentiellement, ces résultats dépendent exclusivement du comportement des consommateurs. Il appartient aux gens de recycler. Et je crois que nous avons la possibilité exceptionnelle de susciter l’engagement des gens en faisant en sorte qu’ils deviennent membres d’une coopérative dont la mission est de stimuler l’économie de la récupération des ressources.
Vous comprendrez que je ne suis pas aussi au courant que mes collègues des tenants et des aboutissants de la loi. Je m’en tiendrai à des observations générales sur les modifications qui m’apparaissent nécessaires. Il faudrait autoriser l’exploitation d’une coopérative dans une seule province, car je crois comprendre que, actuellement, une coopérative est obligée de mener ses activités dans plus d’une province. Il faudrait que la définition de membre ne se limite pas aux personnes. De plus, il faudrait créer une structure permettant aux coopératives d’accéder aux marchés financiers. Le Canada devra se doter de meilleures infrastructures de recyclage, et, pour cela, il faut de l’argent. L’accès aux marchés financiers est fondamental.
La loi devrait prévoir des mécanismes extrajudiciaires de règlement des différends, car il semble qu'à l'heure actuelle le règlement des différends est très judiciarisé. Il faudrait donc mettre en place un mode substitutif de règlement des différends.
Enfin, je recommanderais d'envisager la possibilité d'y intégrer certaines des dispositions efficaces de la partie II de la Loi sur les corporations canadiennes. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi d'y être assujettis. Cette loi prévoit des normes de gouvernance fondamentales très élevées, ce qui, selon moi, est essentiel lorsqu'on veut servir le bien public.
En résumé, je crois que le secteur qui applique la responsabilité élargie des producteurs, qui est en plein essor, nous offre une occasion unique. Actuellement, quelque 60 organisations évoluent dans ce secteur, qui prend littéralement de l'expansion chaque année dans le pays.
Nous avons l'extraordinaire possibilité d'améliorer les résultats en matière de recyclage au Canada. Je crois que le recyclage permet d'assurer la pérennité des ressources. Il stimule la croissance économique. Et il s'agit tout simplement de la bonne chose à faire.
Merci.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Merci de votre présence.
Je suis membre de Mountain Equipment Co-op depuis le début des années 1980, alors cela remonte à il y a bien longtemps.
Je voudrais revenir sur un commentaire de Margie concernant le fait que les coopératives ont du mal à obtenir du financement. Les membres du comité — moi notamment — ont posé cette question à un certain nombre de témoins, surtout à des représentants d'institutions financières, bon nombre desquelles étant des coopératives.
J'ai l'impression qu'il est toujours difficile pour les coopératives en démarrage d'obtenir du financement, mais que le système et les décisions ne sont pas nécessairement discriminatoires contre les coopératives. Autrement dit, il y a toujours des difficultés. Il y a toujours des projets à risque élevé. Il y a toujours pour les institutions financières, y compris les coopératives de crédit, des difficultés d'accès en ce qui concerne les garanties de prêts.
D'un autre côté, des personnes nous ont dit qu'elles peinent à obtenir du financement et que le système a un parti pris contre les coopératives. Ensuite, des représentants d'institutions financières nous ont dit qu'il n'y avait pas vraiment de discrimination: ils procèdent à une évaluation du risque et traitent les coopératives comme toute autre entreprise.
Il y a bel et bien des obstacles que rencontrent uniquement les coopératives, mais rien qui m'a semblé démesuré ou insurmontable.
Ce qui m'amène à m'adresser aux représentantes de Mountain Equipment Co-op.
Shona, vous avez mentionné que la coopérative a vu le jour en 1971 et qu'elle n'avait alors que six membres et 65 $ dans son compte bancaire. Je crois que vous avez précisé que vous enregistrez aujourd'hui des ventes annuelles de 261 millions de dollars. Vous avez pris énormément d'ampleur et avez beaucoup de poids sur le terrain. Dites-nous comment vous y êtes arrivé. Expliquez-nous comment Mountain Equipment Co-op a réussi à devenir ce qu'elle est aujourd'hui. Je crois que vous pourriez nous révéler et révéler aux Canadiens — parce que la séance est télévisée — la recette de votre succès. Pourriez-vous nous mettre dans le secret?
Bien sûr, l'expérience du recyclage varie du nord au sud et d'est en ouest, sur le plan des programmes et de ce qui est accessible ainsi que des coûts et des différences entre des habitations monofamiliales et des immeubles à appartements, par exemple, nombre desquels ont été construits avant l'apparition des programmes de recyclage, et le recyclage y est beaucoup plus limité.
Je veux consacrer tout mon temps à Mountain Equipment Co-op. J'en suis membre depuis maintenant presque 17 ans. J'ai encore le premier sac à dos que j'ai acheté à MEC, et je l'utilise encore régulièrement, quoique celui-ci convienne un peu mieux aux travaux du comité.
Je voulais revenir sur les commentaires de Mme Gallant. À vrai dire, c'est très facile à trouver sur le site Web si vous allez à la page d'accueil et cliquez sur « Développement durable », puis, de là, vous aurez un lien vers les « Partenariats et affiliations », où sont énumérés tous les partenariats nationaux et régionaux, ainsi que le « 1 p. 100 pour la planète ». Le site Web de MEC contient une quantité incroyable de renseignements, des choses que vous ne verriez jamais sur le site Web d'une entreprise classique en ce qui concerne la gouvernance de l'organisation et comment elle se compare à d'autres organisations et sociétés.
J'étais très heureux de vous voir arriver aujourd'hui et nous dire que vous vous portez bien et que vous n'avez pas besoin d'aide, mais qu'il faut offrir du soutien structurel et financier aux jeunes entreprises. Oui, bien sûr, les gouvernements doivent prendre des décisions, et, malheureusement, l'actuel gouvernement, à notre avis, a décidé de réduire l'impôt des grandes sociétés sans le moindre incitatif à la création d'emplois, mais il ne peut pas trouver quelques millions de dollars pour aider les jeunes entreprises et coopératives à se mettre sur pied pour réellement renforcer les collectivités. On nous a dit à maintes reprises que c'est là la nature des coopératives. Elles sont dans la collectivité, elles sont pour la collectivité, elle l'aident à grandir et elles contribuent au développement économique de ces localités.
MEC entraîne souvent un phénomène étrange. Par exemple, à Toronto, lorsqu'elle s'est tout d'abord établie sur la rue Front, tous les détaillants d'articles de plein air à Toronto se sont installés à côté. Lorsqu'elle s'es déplacée rues Spadina et King, le même phénomène s'est produit; on a en quelque sorte créé un microclimat pour tout ce qui a trait au plein air.
En lisant ce document, je me suis aperçu qu'il me faisait penser aux revues qu'on nous envoyait autrefois, qui, bien sûr, contenaient le bulletin de vote des membres ainsi que des renseignements au sujet du conseil d'administration. Pour protéger l'environnement, bien sûr, vous avez commencé à envoyer un courriel. Alors, c'est une mesure qu'a prise MEC pour réduire son impact environnemental, et je vous félicite pour cela.
Dans la section Ristoures et rachats, vous affirmez que « le capital constitué par les membres représente la principale source de financement de la croissance de MEC qui, en raison de sa structure coopérative, a un accès limité à d'autres sources de financement. » Cette affirmation donne à penser que vous avez peut-être eu du mal à obtenir du financement par le passé. Les difficultés structurelles de cet ordre existent-elles encore, ou MEC préfère-t-elle toujours s'autofinancer?
:
Merci, monsieur le président.
Je crois que je dois vous dire que je ne suis pas membre. Je savais que cela vous briserait le cœur, Pierre. C'est probablement en partie parce que je suis de Glasgow et ne veux pas débourser les cinq dollars, et je crois que vous êtes aussi native de cette ville. J'ai reconnu l'accent, car il ressemble beaucoup à celui que j'avais lorsque j'étais petit.
Laissez-moi vous parler un peu de la question de la gouvernance. Comme l'a souligné mon collègue et ami, M. Harris, à une autre époque, vous avisiez vos membres. Ma coopérative de crédit le fait. Elle ne compte pas des millions de membres — elle en a 86 000 —, mais elle envoie des bulletins de vote à chaque membre, ainsi qu'une notice biographique sur tous les membres de son conseil d'administration, car elle estime que le conseil d'administration est extrêmement important pour l'organisation, et je crois que vous partageriez cet avis. La difficulté réside dans le fait que, lorsqu'on a autant de membres que vous en avez et qu'on s'appuie sur l'envoi d'un courriel à ses membres, bien souvent, ce courriel finit dans le courrier indésirable, à vrai dire. Vous finissez dans les pourriels parce qu'on ne veut pas nécessairement obtenir ce message, parce qu'on a tout simplement réglé les paramètres ainsi. Ou, dans le cas d'une personne comme ma mère qui n'a pas de compte de courriel, ou la personne n'a tout simplement pas d'ordinateur ou a déménagé ou a changé son adresse Hotmail ou a un tout autre compte Gmail que celui qu'elle vous a donné il y a deux ans. Comment ces personnes participent-elles?
Disons que je ne viens pas au magasin pour une longue période. J'ai un intérêt, en ce sens que je veux réellement participer, mais le processus d'engagement me sollicite maintenant et me dit: « Si vous voulez acheter ceci, vous feriez mieux de devenir membre. » Alors, il y a un ton impératif: si vous voulez ceci, donnez-moi les cinq dollars, et vous serez membre. Ensuite, vous voulez un modèle de gouvernance qui mobilise les gens, mais, dans une certaine mesure, vous vous distanciez, en tant que société, des membres de votre coopérative. C'est peut-être pour des raisons altruistes visant la protection de l'environnement et l'élimination du papier, mais y a-t-il d'autres modes de mobilisation que vous envisagez, mais que vous n'avez pas encore mis en œuvre, au-delà du simple courriel ou — si je vais au magasin — de l'enseigne indiquant qu'il y a un conseil d'administration et que je peux obtenir des renseignements à cet égard, ou de fait de devoir constamment visiter votre site Web pour me renseigner? Y a-t-il une façon de faire les choses différemment?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous d'être venus aujourd'hui.
Tout d'abord, je parlais de notre groupe de témoins d'aujourd'hui avec mes collaborateurs, et JoAnna dit que vous êtes sensationnels.
Je ne suis pas non plus membre de MEC. Je m'adonne à ces activités en plein air, mais je n'ai simplement jamais visité l'un de vos magasins.
M. Dan Harris: C'est dommage pour vous.
M. Joe Preston: Oui. Je vais maintenant devoir en trouver un, je crois.
M. Brad Butt: Voilà les cinq dollars.
Des voix: Oh, oh!
M. Joe Preston: Cinq dollars. Merci. Je suis heureux d'avoir une contribution de mon ami.
C'est fantastique. Je vais en parler à la commissaire à l'éthique.
Nous avons accueilli beaucoup de représentants de coopératives ici au cours des derniers jours. Nous en avons discuté hier, et je crois avoir trouvé pourquoi les coopératives réussissent si bien.
Je vais prendre le groupe de M. McBain comme exemple. Ils découvrent un besoin dans la collectivité locale, puis ils le comblent. Comme l'entreprise est la propriété de ses membres, elle a tout intérêt à être fortement présente, et cela fonctionne vraiment bien.
MEC, vous ne correspondez pas au modèle que je viens de décrire. Je suis certain qu'il y a un besoin à l'égard des biens que vous vendez, mais d'autres comblent déjà ce besoin. Pourquoi êtes-vous toujours prospère?
En 2005, après avoir passé trois ans à étudier la faisabilité de la construction de logements pour personnes âgées, on a convoqué une réunion. Cent personnes se sont présentées. À la fin de la réunion, 50 personnes s'étaient inscrites, et la Kootenay Columbia Seniors Housing Cooperative est née.
On a choisi une parcelle de terrain de 40 acres, d'une valeur de 400 000 $, située à Castlegar. Nous avions besoin d'environ 7 millions de dollars en infrastructure. Où allait-on trouver une telle somme? Les personnes âgées se sont réunies et ont recueilli environ 4,4 millions de dollars, et le reste du montant est provenu de coopératives de crédit, puis c'est ainsi que le projet a été entamé.
Grandview Housing, volet coopératif du projet, possède des bungalows et des duplex. Quarante-trois unités ont été vendues et sont habitées, et six duplex sont en construction.
Calamida Estates, section distincte de la parcelle de 40 acres, contient des lots en fief simple destinés à la vente au grand public. Trente-huit lots ont été vendus. Dix résidences ont été construites, et 18 lots sont toujours en vente.
Le site futur de Château Grandview est une parcelle de terrain de 4,3 acres. On compte la diviser en vue d'en maximiser l'utilisation. La zone 1 — la phase 1 — comptera 63 unités en milieu de soutien. La zone 2 comptera 72 unités en milieu de soutien et offrant des services d'aide à la vie autonome. La zone 3, destinée à la vie en résidence, comptera 16 modules et 76 lits. La zone 4 sera vendue pour financer la Kootenay Columbia Senior Housing Corporative, la KCSHC. Enfin, une parcelle de terrain, le lot 59, destiné à être divisé en 37 parcelles, est inscrit en vue d'être vendu pour un financement immédiat.
Comment les hautes instances gouvernementales peuvent-elles aider? Il semble que les organismes gouvernementaux actuels soutiennent le logement qui satisfait à un critère fondamental, à savoir la subvention des logements locatifs. Selon notre expérience, cette approche est ni efficiente, ni économique, dans la mesure où l'offre de logements locatifs doit passer par les étapes suivantes.
Premièrement, il faut habituellement qu'une société ou une coopérative mette au point le projet de logement.
Deuxièmement, une sorte de promoteur devra organiser et exécuter les travaux de construction. Cela suppose des frais de service et une marge de profit pour qu'il veuille assumer le risque.
Troisièmement, le financement sera toujours nécessaire, et il proviendra en partie de la société provinciale responsable du logement. Cela suppose habituellement la participation d'un gestionnaire de projet qui connaît les exigences de tous les organismes. Et cette personne touchera des honoraires pour son service.
Quatrièmement, d'autres fonds proviendront du secteur privé, ce qui entraînera des frais pour la préparation de la documentation et l'inscription des hypothèques.
Cinquièmement, il n'y aura aucune activité de financement avant la souscription d'une assurance hypothécaire, qui provient habituellement de la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Les frais qui en découlent doivent être déboursés au moment de la proposition initiale.
Sixièmement, aucune activité de financement ne peut être menée sans courtier hypothécaire. Cela suppose aussi des frais.
En additionnant toutes ces exigences, la mise en œuvre du projet de logement recèle d'énormes coûts cachés, même lorsqu'elle est soutenue par une organisation sans but lucratif. Au bout du compte, toute subvention gouvernementale sera plus élevée en raison de ces coûts, afin de rendre un projet abordable.
La solution actuelle est la suivante: un promoteur à but lucratif entreprend le projet à l'aide de subventions de différents ordres de gouvernement, ce qui équivaut presque à l'option sans but lucratif.
La solution de rechange consiste à éliminer ces coûts en confiant la gestion du projet de logement à un groupe de personnes âgées. Dans le cas de Grandview, les mesures suivantes ont eu lieu.
Premièrement, le projet a été mis au point grâce à l'argent des personnes âgées.
Deuxièmement, le design et la conception reflètent la vision des personnes âgées, qui comprennent les besoins des personnes âgées, ont visualisé.
Troisièmement, les frais du promoteur et les profits pouvaient être éliminés, car le projet est géré grâce à l'expertise collective des personnes âgées.
Quatrièmement, les personnes âgées vont transférer leur habitation à d'autres lorsqu'ils deviennent propriétaires dans le cadre du projet. Il s'agit d'une économie d'énergie et de ressources, car des personnes âgées actives habitent des maisons qui sont trop grandes pour eux et seront plus utiles à de jeunes familles.
Cinquièmement, on peut, dans le cadre de tout projet d'habitation, réserver des terres et des immeubles au logement subventionné et fournir le soutien nécessaires à cette fin. Cela n'isole pas les citoyens qui habitent ces immeubles, contrairement à ce qui se fait habituellement.
Même si nous accusions un manque à gagner de 8 p. 100 par rapport à leurs critères d'abordabilité, le refus de B.C. Housing d'offrir un financement provisoire en vue de la construction de la phase 1 de Château Grandview témoigne de l'incompréhension actuelle de cet organisme à l'égard du fonctionnement d'une telle initiative pour un groupe de personnes âgées. Sa position a eu pour effet de faire passer le financement provisoire nécessaire à la construction de l'actuel 1 p. 100 de B.C. Housing à 5 p. 100 et plus du secteur financier privé.
Une réduction des coûts de financement de 80 p. 100 ferait des merveilles sur le plan du prix d'achat pour les personnes âgées. Le coût total de cette mesure de soutien serait remboursé à partir non pas de subventions, mais des retombées du projet lui-même.
La réticence de la SCHL à garantir des copropriétés divises, comme dans le cas présent, ce qui permettrait aux gens d'être propriétaires des installations pour personnes âgées qu'ils utilisent plutôt que de les louer d'un promoteur qui rentabilise ses activités grâce à des subventions, est une autre indication de l'incompréhension du gouvernement.
Quant à l'aide que peuvent offrir les associations coopératives, on ne nous informe pas assez de la manière dont sont constituées et exploitées les associations coopératives provinciales et fédérales.
La KCSHC a récemment reçu de l'agence fédérale responsable des coopératives d'habitation une subvention de 15 000 $ pour le financement du développement du volet Château Grandview du projet Grandview. Il s'agit d'une énorme contribution à un volet du projet qui est particulièrement difficile, et c'est là que le financement fait habituellement défaut. L'octroi de financement provisoire par cette agence pourrait aussi aider grandement les projets futurs, comme l'a constaté la KCSHC.
Je ne suis pas certain des services offerts par la Fédération de l'habitation coopérative du Canada, mais, de toute évidence, dans le cadre du projet Grand View, nous n'avons pas profité de ces services s'ils étaient accessibles.
Voici ce qui est devenu évident pour la KCSHC dans le cadre du projet.
La location avec option d'achat n'est pas la solution favorite des organismes gouvernementaux. Le bureau des titres fonciers a refusé d'enregistrer un bail viager, SRE a de la difficulté à déposer une déclaration relative à la location avec option d'achat, le financement n'est pas possible pour les cette formule, et la SCHL ne garantit pas le financement provisoire pour la location avec option d'achat.
Le financement de la location par les membres de la KCSHC est seulement devenu possible lorsque la Heritage Credit Union a entrepris une enquête pour déterminer la méthode à employer. En informant ses avocats en conséquence, elle a pu modifier le bail, et c'est maintenant elle qui finance la location avec option d'achat.
Le mouvement coopératif pourrait peut-être jouer un rôle actif pour ce qui est d'aplanir ces obstacles.
Pour récapituler, le logement continue d'être une préoccupation fondamentale pour nous tous. Offrir un logement à tous les citoyens est une tâche difficile à laquelle nous devons tous nous attaquer.
La KCSHC a conclu que le modèle de la location avec option d'achat est un gros handicap dans le processus de développement et qu'il est maintenant nécessaire de l'éliminer.
L'expérience concernant les lignes directrices pour la conception, c'est-à-dire les éléments à inclure et à exclure en vue d'un impact économique minimal sur les ventes pour les personnes qui prévoient une sous-division, est une question importante. L'analyse finale a révélé qu'il s'agit d'un obstacle économique.
Ce qu'ont pu accomplir les membres de la KCSHC dans un court laps de temps peut profiter aux personnes qui sont en train de monter un projet. Cela pourrait être avantageux aux autres coopératives dans le cadre de leurs projets futurs.
Merci.
Bonjour tout le monde. Merci beaucoup de nous avoir invités à parler au comité. Je m'appelle Darren Kitchen. Je suis le directeur des Relations gouvernementales à la Co-operative Housing Federation of British Columbia.
Je crois — en réalité, je sais, parce qu'il me l'a dit — que Nicholas Gazzard, de la FHCC, vous a déjà parlé assez longuement de l'histoire et des retombées communautaires de coopératives d'habitation, alors je ne veux pas vous ennuyer en répétant toutes ces choses. J'aimerais plutôt vous parler un peu des activités et des motivations de la CHFBC, vous mettre en contexte en décrivant certaines des difficultés et des possibilités se rattachant aux coopératives d'habitation en Colombie-Britannique et vous expliquer comment nous prévoyons relever ces défis et peut-être saisir certaines de ces possibilités.
Il y a environ 260 coopératives d'habitation sans but lucratif en Colombie-Britannique, et environ 90 p. 100 d'entre elles sont membres de la Fédération. La Fédération fournit aux coopératives des services d'éducation et défend leurs droits, mais elle leur fournit aussi des choses comme des programmes d'achats groupés qui diminuent les coûts liés à la couverture, au plancher, aux services commerciaux et aux fournitures de bureau, entre autres. Nous avons aussi un fonds commun de placement auquel participent certaines des coopératives de crédit locales de la Colombie-Britannique, ce qui permet aux coopératives d'obtenir à partir de leur compte d'opération un rendement supérieur à ce qu'elles obtiendraient à l'aide d'un compte chèques ordinaire. La Fédération profite aussi de ce rendement, car nous n'obtenons pas et ne voulons pas obtenir de financement du gouvernement. Alors, les frais liés à ces services et les cotisations de nos membres financent la Fédération.
Notre dernier projet est un partenariat avec Terra Housing Consultants et Vancity, dont un représentant est venu vous parler plus tôt aujourd'hui, si je ne m'abuse. Social Purpose Development Partners Incorporated est une société de développement qui a deux principaux objectifs. Le nom est peu commode, mais c'est là le fait du directeur du registre des sociétés — il a l'esprit très littéral.
Le premier objectif est de répondre au besoin que nous savons tous énorme en matière de nouveaux logements abordables. Le besoin est criant à Vancouver, chose, je suis convaincu, que vous avez apprise dans les journaux, entre autres. Il s'agit d'une des villes où le coût de la vie est le plus élevé au monde — pas seulement au Canada, n'importe où sur le globe. Les prix des copropriétés ont atteint des sommets vertigineux. Les maisons monofamiliales sont au-delà des moyens de tous, sauf les plus riches. Les taux d'inoccupation sont bas. Les loyers augmentent. Et très peu de nouveaux logements locatifs sont en construction, pour des raisons que je n'aborderai pas ici. Alors, le manque de logements abordables est une grande difficulté pour les familles dans la vallée du Bas-Fraser et la région de Victoria, en Colombie-Britannique.
Voilà le genre de difficultés auxquelles s'attaquent les coopératives de logement depuis très longtemps. C'est pourquoi nous avons commencé. C'est notre raison d'être: nous offrons des logements abordables aux familles. Nous croyons que nous aurons un rôle à jouer dans un marché difficile comme celui de Vancouver dans l'avenir.
Nous savons très bien qu'il y a une grande demande pour le logement coopératif. Nous nous sommes récemment occupé de la Coopérative d'habitation du village des athlètes, en partenariat avec la Ville de Vancouver, sur le site du Village olympique de 2010. Il y a 84 unités dans cette coopérative. Avant que nous arrêtions d'accepter des demandes — parce qu'elles étaient si nombreuses —, nous recevions des centaines de demandes de gens qui voulaient y vivre. Alors, nous savons que des gens veulent vivre dans des logements coopératifs. Par l'intermédiaire de SPDP, partenariat pour le développement, nous espérons créer plus de logements pour répondre à cette demande et à ce besoin d'accessibilité financière.
Le Village des athlètes, à l'instar de la plupart des coopératives d'habitation au Canada, est une sorte de coopérative fondée sur la location, contrairement au modèle de coopérative fondée sur les capitaux propres de Kenneth. C'est seulement de la location. Nous aimerions travailler avec d'autres municipalités. Le Village des athlètes fonctionne parce qu'il est établi sur des terrains appartenant à la Ville, qui nous les loue, ce qui réduit les coûts et contribue à l'abordabilité.
Vancouver possède une quantité inhabituelle de terrains, et elle les utilise comme leviers auprès des promoteurs. Ce ne sont pas toutes les municipalités qui peuvent faire cela.
Alors, pour établir ce type de modèle de logement abordable à l'extérieur de Vancouver, dans des municipalités qui ne disposent pas de ce genre de ressources, il va falloir obtenir plus d'aide. Je sais qu'on ne peut pas revenir en arrière et demander, comme on le faisait vers à la fin des années 1970, que le gouvernement fédéral mette en place un grand programme de logement coopératif unilatéral. Le logement est maintenant une responsabilité provinciale, mais je ne crois pas que cela signifie que le gouvernement fédéral n'a pas de rôle à jouer à ce chapitre. Nous croyons fermement que le gouvernement fédéral, en partenariat avec les provinces et nous-mêmes, devrait continuer à offrir du soutien pour la construction de logements abordables — en Colombie-Britannique, bien sûr, mais aussi à l'échelle du Canada — et que le financement devrait arriver de façon stable et prévisible. La promotion immobilière est un processus à relativement long terme, car il peut durer de trois à cinq ans entre le point où nous croyons pouvoir le faire et celui ou la construction est terminée. Alors, le financement doit être stable.
Le deuxième gros problème auquel nous faisons face tient au vieillissement des coopératives. La plupart ont été construites au milieu des années 1980, alors elles ont un quart de siècle et plus. Nombre des installations techniques essentielles ont une espérance de vie. Un toit dure 20 ou 25 ans, c'est ainsi qu'il a été conçu et il faut le remplacer après cela. De plus, bien des coopératives n'ont pas été construites selon ce qu'on considérerait aujourd'hui comme étant des normes environnementales satisfaisantes. Il y a beaucoup de fenêtres à simple vitrage dans le monde des coopératives. C'est très énergivore.
La planification de ces réparations n'est pas facile. On doit commander et payer beaucoup d'évaluations, d'études techniques, d'analyses environnementales — et j'en passe —, et elles doivent être comprises par quelqu'un qui s'y connaît à ce chapitre. Si vous avez besoin d'emprunter quelque millions de dollars, ce ne sera pas nécessairement facile non plus. Il ne suffit pas de vous rendre à votre coopérative de crédit locale, de parler à l'agent de crédit et d'obtenir quelques milliers de dollars pour acheter un ordinateur portable. Le processus est beaucoup plus exhaustif.
C'est là qu'intervient SPDP, le partenariat pour le développement. Nous pouvons aider du début à la fin, à partir du moment où vous savez que votre toit coule jusqu'au moment où on aura tout réparé, de A à Z. Lorsque vous y pensez, il s'agit d'un partenariat très naturel. Nous avons des coopératives qui ont besoin d'argent pour des réparations. Terra Housing Consultants a beaucoup d'expertise du point de vue technique de l'affaire, et Vancity a des fonds, du capital qu'elle aimerait utiliser pour accorder — comme elle dit — des prêts qui auront un grand impact sur le plan du développement social.
Nous avons dans une certaine mesure frappé un nœud. La meilleure façon de refinancer ces projets de construction dépend de la coopérative. Si vous avez presque fini de rembourser votre première hypothèque — s'il vous reste seulement deux ou trois ans, par exemple —, il serait probablement raisonnable de prendre une deuxième hypothèque par-dessus la première, de rembourser la première, qui deviendrait ensuite convertie en la deuxième, puis vous auriez un meilleur taux. Si par contre le prêt est gros et qu'il vous reste encore beaucoup à rembourser sur votre première hypothèque, il convient mieux de fusionner l'hypothèque existante avec les nouveaux coûts de réparation et de l'allonger d'encore 20 ou 25 ans, si les réparations suffisent à le justifier.
Un prêteur privé percevrait une pénalité comme trois mois d'intérêt si vous vouliez résilier la première hypothèque et procéder au refinancement. La SCHL a décidé qu'une coopérative qui résilie son premier contrat hypothécaire doit payer une pénalité équivalant à l'intérêt total qui aurait été versé sur l'hypothèque, même si l'hypothèque a cessé d'exister.
J'ai fait des calculs, et je vais vous donner un exemple concret. Nous travaillons avec une coopérative dont l'hypothèque actuelle arrivera à échéance dans environ quatre ans, et la première hypothèque, dans neuf ans en tout. Une pénalité correspondant à l'intérêt pour trois mois pour cette coopérative serait d'environ 12 000 $. Bien que l'échéance arrive dans quatre ans, la pénalité prévue par la SCHL pour la résiliation du premier prêt hypothécaire serait de 218 000 $. Ce montant correspond à environ 7,5 p. 100 du solde de l'hypothèque. Il va sans dire que nous trouvons cela déraisonnable. Quoi que vous en pensiez, cela ne contribue certainement pas à la préservation de l'abordabilité dans la ville canadienne la moins abordable.
La dernière chose que j'aimerais mentionner tient à la difficulté qui nous afflige probablement le plus en Colombie-Britannique, lorsqu'il est question de créer une société ou de lancer une initiative, à savoir la fin des accords d'exploitation fédéraux. Avec la fin de ces accords d'exploitation, l'expiration de la subvention qui permet aux coopératives de subventionner ses membres à faible revenu et à revenu modeste, cette préoccupation est grandissante. Je travaille avec le personnel de Metro Vancouver, qui est l'administration régionale responsable de la plupart de la vallée du Bas-Fraser, et il est très inquiet à ce sujet. Je crois que nous devons travailler ensemble pour trouver une façon de permettre aux membres à faible revenu et à revenu modeste de conserver leur demeure.
Voilà le message que je voulais transmettre aujourd'hui. Merci encore de votre attention.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Messieurs Kitchen et Hood, merci d'avoir fait le long voyage depuis Vancouver jusqu'à nous aujourd'hui. Nous vous sommes très reconnaissants d'avoir pris le temps de nous rencontrer. Je tiens à féliciter particulièrement M. Hood pour son projet. Je l'ai trouvé très intéressant et, si j'ai assez de temps, je vais vous poser quelques questions au sujet de votre projet.
Simplement à titre d'information pour tout le monde, et certaines personnes ici le sauront déjà — monsieur Kitchen, peut-être le savez-vous aussi —, c'est à vrai dire une décision qu'a prise le gouvernement Chrétien qui, en 1994, a décidé, essentiellement, que le gouvernement fédéral cesserait de fournir directement des logements. Alors, il y a longtemps que le gouvernement fédéral a décidé de ne plus se charger directement de fournir et de construire tout type de logement à l'avenir. À la décharge de ce gouvernement, c'est en fait le lobby des provinces qui en est responsable en grande partie, particulièrement le Québec, qui a dit au gouvernement fédéral de sortir de ses platebandes, parce que le logement est une compétence provinciale. Il ne s'agit pas d'une compétence fédérale.
Alors, pour l'exercice en cours, le gouvernement fédéral transférera plus d'un milliard de dollars aux provinces, en accordant une grande souplesse à chacune d'elles dans le cadre de ses ententes bilatérales sur le logement abordable. Je suis sûr que vous en conviendrez, la Colombie-Britannique est très différente de Terre-Neuve-et-Labrador, de l'Alberta ou de l'Ontario. Les besoins sont différents, les collectivités sont différentes, et le logement est différent.
Permettez-moi seulement de vous poser la question suivante, en votre qualité de représentant provincial, car j'ai eu l'occasion de poser un certain nombre de questions d'intérêt fédéral à M. Gazzard lorsqu'il est venu. En votre qualité de représentant provincial, estimez-vous qu'il s'agit d'une bonne politique de logement? N'est-il pas raisonnable que le gouvernement fédéral transfère un montant d'argent global et dise ensuite aux provinces: « Vous les experts du logement; vous connaissez les besoins sur le terrain; dépensez l'argent comme bon vous semble »? Les gouvernements provinciaux ont donc tout le loisir d'offrir des suppléments au loyer, de construire des logements coopératifs, ou de faire autre chose. N'est-ce pas vraiment le bon modèle qui permettra une gestion efficiente du logement abordable au pays?
Merci à vous deux.
Monsieur Hood, je peux comprendre votre réticence à l'égard des coopératives à capitalisation, puisque cela ressemble à la situation de membres de la famille d'un ami à moi, qui vivent dans ce qu'ils appellent un « immeuble avec bail à vie ». C'est la même chose dans votre cas, sauf qu'il y a participation financière. Dans leur cas, il n'y en a pas. Vous passez simplement d'une résidence à l'autre, jusqu'à votre dernière demeure, comme vous le disiez.
Je me suis rendu à Castlegar il y a quelques mois. Vous avez tout à fait raison lorsque vous parlez de gens qui forment une coopérative pour construire quelque chose dans une région éloignée comme celle de Castlegar, qui est située dans les terres de la Colombie-Britannique, au sud, lorsque vous dites que les distances sont grandes entre les villes, et pas seulement entre celles où nous vivons dans le sud de l’Ontario. Le foyer de soins où ma belle-mère allait, par exemple, était à 40 kilomètres de distance— c’est raisonnable—, et il y a des services de transport en commun. Il n’y en a pas pour aller de Castlegar à une autre ville. Il y en a, en fait, mais ce n’est pas vraiment viable. Vous avez donc raison de dire que les familles sont bel et bien séparées à certaines étapes de la vie. J’espère que vous connaîtrez du succès auprès de la SCHL
Je pense que ce que vous nous avez raconté montre bien que nous avons besoin de modèles souples fondés sur des idées novatrices dans le cas des coopératives, sans vouloir en dire du mal, parce qu’il y en a partout, y compris dans ma circonscription, celle de Welland, bien sûr. Nous devons avoir cette marge de manœuvre qui nous permettra d’envisager la participation à des modèles coopératifs lorsque les gens se rassemblent pour former une coopérative, et nous devons faire en sorte que la SCHL ou les établissements prêteurs commencent à envisager les choses d’une nouvelle façon par rapport à la structure habituelle. Au bout du compte, c’est une forme de participation où, comme on dit, on met toutes ses billes en jeu. Vous ne demandez pas au gouvernement de prendre le risque; vous le faites vous-même. Je pense donc que nous devons aider les organismes de réglementation à vous aider à accomplir ce que vous voulez faire, puisque, à mon sens, c’est vous qui assumez tous les risques. Nous devons trouver une façon quelconque d’y arriver.
Je vous souhaite bonne chance dans votre projet Grandview, parce que c'est évidemment le prochain obstacle que vous aurez à surmonter. Idéalement, les choses vont se régler.
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Merci, monsieur le président.
En fait, j'aimerais poursuivre dans la même direction que Brad et là où je me suis arrêté à mon dernier tour, lorsque j'ai été interrompu de façon impolie par la présidence, sauf votre respect, monsieur le président.
M. Dan Harris: On ne dirait pas que vous êtes très respectueux.
Le président: Et je vais le refaire.
Des voix: Oh, oh!
M. Pierre Lemieux: Oui, monsieur.
Ce que j’allais dire, c’est que, à la lumière de ce qui s’est dit, je ne suis pas convaincu que ce serait une très bonne idée pour le gouvernement fédéral de s’immiscer dans le domaine du logement social si ce sont les provinces qui s’en occupent en ce moment. J’envisage la chose sous l’angle de la responsabilisation. Je comprends bien, lorsqu’on est insatisfait des décisions qui sont prises par un ordre de gouvernement, qu'on veuille s’adresser à l’autre pour qu’il force le premier à agir correctement. Mais ce qui arrive à ce moment-là, c’est que le gouvernement est libéré de sa responsabilité, si vous voyez ce que je veux dire. Faire intervenir un autre ordre de gouvernement donne parfois l’illusion que les problèmes vont être réglés, mais je ne suis pas convaincu que c’est ce qui va se passer.
Les choses peuvent devenir compliquées, comme vous pouvez l’imaginer. M. Harris parle de l’ensemble des provinces et des territoires du Canada. Les choses peuvent devenir compliquées dans ce genre de domaine. Lorsque nous fournissons de l’argent pour le logement abordable, c’est à cela qu’il est consacré. Nous nous en assurons. J’étais présent lorsque les annonces ont été faites. Dans ma circonscription, par exemple, je sais combien d’argent nous avons reçu pour le logement abordable. J’étais là, et j’ai participé aux annonces. Alors, je sais que c’est le cas.
Je comprends ce que vous dites. La province peut enlever cet élément de son budget et le mettre ailleurs, ce qui fait que l'argent n'est pas consacré au logement abordable. Je comprends. D'une façon ou d'une autre, je voulais simplement connaître votre opinion là-dessus, parce que je ne suis pas convaincu qu'on arriverait ainsi aux résultats que vous souhaitez.