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CHER Rapport du Comité

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AVANT-PROPOS

À l'aube d'un nouveau millénaire, le Comité permanent du patrimoine canadien a entrepris il y a deux ans d'étudier l'évolution du rôle du gouvernement fédéral à l'appui de la culture canadienne.

À cause de l'ampleur de la tâche et de l'importance des enjeux, nous nous sommes concentrés sur trois défis nouveaux et cruciaux que doit relever la culture canadienne en ce début de siècle. La rapidité de l'évolution démographique de notre pays, le développement prodigieux des technologies de communication et la mondialisation des économies et des échanges constituent en effet des facteurs incontournables dans l'élaboration d'une politique de protection, de soutien et de promotion de notre culture et de nos institutions culturelles.

Au cours de notre longue étude, nous avons entendu un grand nombre de Canadiennes et de Canadiens de tous les horizons socioprofessionnels qui tous ont à coeur le maintien et l'épanouissement de notre héritage culturel et de tous ses moyens d'expression. C'étaient tantôt des experts ou des chevilles ouvrières du domaine culturel tantôt des représentants ou des bénévoles de la base. S'il y avait un fil conducteur dans leurs paroles et leurs vues, c'étaient la passion et la cohérence avec lesquelles ils tenaient à nous faire comprendre la valeur de la culture comme partie intégrante de leur vie et de leur identité nationale.

À la fin de ce long voyage, cependant, nous nous sommes aperçus que nous n'étions pas mieux en mesure de définir la culture et l'identité culturelle qu'au commencement. Ce qui nous a frappés de plus en plus, en effet, c'est que les modes d'expression et les visages de la culture varient d'une personne à l'autre. Peut-être est-ce là la magie de la culture : ce je ne sais quoi qui imprègne d'une manière ou d'une autre notre vie à tous, nous élève au-dessus de la routine et de la banalité et nous transporte dans un monde de créativité, de beauté et de ravissement visuel et auditif. À vrai dire, il est malaisé de traduire la joie que procure un roman bien ficelé, une oeuvre d'art ou l'harmonie et la majesté d'un grand orchestre. Chacun de nous a beau éprouver cette joie de façon différente, nous savons tous que la musique, la pièce, le tableau ou le roman nous ouvre une autre perspective, nous fait accéder à un sentiment plus noble et plus complet de l'existence.

Le rapport qui suit est imparfait bien entendu. Nous avons eu du mal à résumer et à exprimer les sentiments et les idées des nombreux témoins que nous avons entendus. Certains des rapports dissidents de nos collègues de l'opposition traduisent cette frustration. Je pense néanmoins que nous sommes parvenus à rendre compte des vues qui nous ont été communiquées dans un très grands nombre d'audiences et de mémoires.

Ce qui nous a impressionnés, entre autres, c'est l'importance que les Canadiens attachent au rôle du gouvernement dans la promotion, la protection et le soutien de notre culture ainsi que des instruments et des institutions culturels au niveau fédéral.

Ce qui, je l'espère, ressortira par-dessus tout du rapport, c'est la conviction et la détermination avec lesquelles les Canadiens se portent à la défense de leur identité et de leur héritage culturels même s'ils ont comme nous du mal à les définir avec précision.

Pour exprimer avec le plus d'espoir et de fidélité possible la profondeur de ces sentiments à l'égard de l'identité et de l'héritage culturels, nous avons intitulé notre rapport : Appartenance et identité. Pour peu que ce rapport, aussi imparfait soit-il, parvienne à rehausser notre sentiment d'appartenance et d'identité, il aura atteint son but.

CLIFFORD LINCOLN
Ottawa, printemps 1999