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FINA Rapport du Comité

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UNE ÈRE NOUVELLE S'OUVRE


Pendant une bonne partie de la présente année, les analystes et commentateurs de l'économie se sont interrogés sur la taille du déficit fédéral pour l'exercice terminé le 31 mars 1997. Le gouvernement s'étant fixé comme objectif provisoire un déficit de 3 p. 100 du PIB pour son premier mandat, tous attendaient la mise à jour économique et financière du ministre des Finances avec peut-être plus d'impatience que par les années passées. Dans le budget de février 1997, on envisageait un déficit d'au moins cinq milliards de dollars inférieur à l'objectif, mais les estimations du secteur privé variaient grandement quant au résultat définitif. Ce résultat donnerait la mesure du succès du gouvernement en matière de réduction du déficit. Comment le gouvernement serait-il évalué?


«Je suis à la fois ravi et surpris de la vitesse à laquelle le déficit a fondu.»
M. David Laidler (département d'économie, Université Western Ontario)
Avec l'annonce, le 15 octobre 1997, d'un déficit de 8,9 milliards de dollars, soit près de 15,5 milliards de dollars en deçà de l'objectif initial et près de 20 milliards de moins que le déficit de l'année précédente, il est devenu évident que la politique budgétaire du gouvernement avait été extrêmement efficace. De fait, le gouvernement était en avance de deux ans sur son programme à ce chapitre.

Les résultats ont été si impressionnants qu'on en est venu à considérer l'année 1996-1997 comme un tournant décisif. Avec un déficit de 8,9 milliards de dollars selon les comptes publics, le gouvernement fédéral a enregistré un excédent de ses besoins financiers; autrement dit, il n'a pas eu à se tourner vers les marchés financiers pour financer ses programmes permanents. La plupart des autres pays utilisent les besoins en question comme mesure de leur équilibre financier. En vertu de ce critère, le Gouvernement du Canada a donc réussi à équilibrer son budget, le seul parmi les pays du G7. Même si l'on élargit le groupe des pays considérés, en faisant la comparaison avec les pays de l'OCDE, par exemple, le Canada fait nettement partie, aujourd'hui, d'une petite élite.

Nos propres comptes publics laissent clairement entrevoir un budget fédéral équilibré et indiquent que la dette nette cessera de croître d'ici à 1998-1999, au plus tard. Le ratio de la dette au PIB a fléchi pour la première fois en deux décennies.


«...le Canada est à la veille de maîtriser son déficit, notre situation est assez parallèle à celle de 1945, au lendemain de la dépression et de la Seconde Guerre mondiale.»
Mme Judith Maxwell (présidente, Canadian Policy ResearchNetworks Inc.)
Le Canada entre maintenant dans une nouvelle ère, une ère dans laquelle le gouvernement produira un bilan financier positif au lieu de négatif, et sera mieux armé que par les années passées pour s'attaquer aux problèmes du pays. N'ayant plus à focaliser son effort sur les restrictions financières, il pourra désormais se consacrer aux enjeux et aux possibilités du nouveau millénaire.

Le déficit ayant été réduit de près de 20 milliards de dollars en une année, et de plus de 33 milliards de dollars en trois ans, il est clair que le gouvernement a maintenant la crédibilité voulue pour affirmer que les excès des trois dernières décennies aux chapitres du déficit et de la dette sont choses du passé. Les dépenses de programmes ayant été comprimées de plus de 15 milliards de dollars en trois ans et le ratio entre ces dernières et le PIB ayant été ramené de près de 18 p. 100 en 1992-1993 à 13,1 p. 100 en 1996-1997, il est clair également que le contrôle des dépenses est un objectif réalisable.

Grâce à l'application continue des principes de l'examen des programmes, devenu un élément permanent du processus budgétaire, nous bénéficions d'un moyen supplémentaire pour contrôler les dépenses. Chaque programme existant ou envisagé doit maintenant satisfaire à six critères : est-il dans l'intérêt public? le problème exige-t-il une intervention gouvernementale? est-il nécessaire ou approprié que le gouvernement fédéral s'occupe de la question? la question peut-elle être réglée par le secteur privé ou le secteur bénévole? peut-on se le permettre? et quel est le mode d'exécution le plus rentable?


« Le défi consiste à trouver un moyen terme. »
M. Doug Archer (maire, ville de Regina)
La réduction des déficits, les budgets équilibrés et la compression des dépenses ne sont pas les buts ultimes du gouvernement, pas plus que l'objectif de la stabilité des prix visé par la Banque du Canada. Ce ne sont là que des jalons intermédiaires, qui rendent possible et soutiennent la réalisation de nos buts véritables : favoriser la création d'emplois, la croissance économique et des débouchés pour tous, sans oublier les qualités qui caractérisent la société canadienne, notamment un souci d'équité et de justice. Voilà l'équilibre recherché dans la stratégie du gouvernement, qui reflète les valeurs de la société canadienne. Malgré les choix difficiles des dernières années, on a cherché à ne pas le perdre de vue. Les choix de l'avenir devront témoigner de la même volonté.