HEAL Rapport du Comité
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RAPPORT MINORITAIRE DE
L'OPPOSITION RÉFORMISTE SUR LA
SITUATION DE LA TRANSPLANTATION
D'ORGANES AU CANADA
Étant donné la crise qui sévit dans les dons d'organes, le Comité permanent de la santé a reçu le
mandat de mettre de l'avant un plan d'action pour relever le taux de dons d'organes au Canada, qui
est lamentablement bas. Le Comité a reçu de nombreuses suggestions valables. Malheureusement,
ces suggestions sont enterrées dans le rapport que le Comité dépose. Bien des questions et des actions
secondaires et inutiles se retrouvent dans les recommandations, ce qui distrait l'attention de l'action
requise immédiatement et détourne les ressources limitées des solutions indispensables qu'il faut
mettre en oeuvre immédiatement. Le Comité a entendu le témoignage de personnes qui ont perdu un
enfant, ou dont un proche est sur une liste d'attente. Il est évident ici qu'il y aura d'autres morts
inutiles si on ne se décide pas à agir à court terme, et avec sagesse.
Les membres du Comité ont bien travaillé ensemble et partagent l'objectif commun de réformer notre régime de don d'organes, mais malheureusement le rapport du Comité est alourdi par le modèle bureaucratique et traite de questions qui ne sont pas urgentes. Il est malheureux que le Comité ait raté l'occasion de mettre de l'avant des solutions viables et un plan d'action immédiat. Par conséquent, l'opposition officielle réformiste présente les solutions suivantes, que le ministre pourra soumettre pour entente à ses vis-à-vis provinciaux et territoriaux et qui donneront lieu à une stratégie de collaboration nationale.
Recommandations :
1. Un coordonnateur national de la transplantation d'organes soit nommé.
- Le coordonnateur devrait gérer deux registres nationaux :
- une liste en temps réel de receveurs potentiels;
- une liste en temps réel de donneurs volontaires.
- Tous les hôpitaux seraient reliés par ordinateur au coordonnateur de la transplantation. Il existe
présentement une version provinciale de ce modèle en Colombie-Britannique.
- Cette recommandation a été mise de l'avant par l'Hôpital pour enfants de Toronto et les
représentants du Delaware Valley Transplant Program des États-Unis. Ainsi, on pourrait :
- établir que le patient a exprimé sa volonté d'être donneur;
- vérifier si son état physique convient au don d'organes, d'un point de vue médical;
- établir la compatibilité du donneur avec le receveur potentiel, pour établir la meilleure correspondance du point de vue médical.
- Il convient de mettre de côté des ressources pour former certains médecins et certaines
infirmières de soins critiques qui auront la tâche d'approcher la famille en deuil pour obtenir
leur consentement au don des organes du patient. Il faut départager le personnel médical qui
maintient le patient décédé en état de don de celui qui contacte les proches de la famille. En
Espagne et aux États-Unis, cette dissociation a radicalement amélioré le taux de don d'organes.
- À l'heure actuelle, les occasions de cocher ses intentions dans un formulaire pour devenir un
donneur sont au mieux occasionnelles et irrégulières. Il faut donner à chaque adulte l'occasion
de déclarer sa volonté une fois par année; cela pourrait se faire dans le cabinet du médecin, où un
formulaire serait jointe au dossier de chaque patient. Cet formulaire pourrait ensuite être remis
au patient, qui pourrait poser à son médecin toutes les questions possibles. Le formulaire aurait
trois volets. D'abord, une explication du don d'organes. Ensuite, une demande à devenir un
donneur volontaire. Enfin, la consigne que le donneur potentiel discute de sa volonté avec ses
proches. Il est essentiel que le donneur volontaire communique sa décision à sa famille. Il s'est
révélé que, bien que plus de 90 p. 100 des Canadiens soient en faveur du don d'organes, la
volonté du donneur n'a été respectée que dans 52 p. 100 des cas. Dans 48 p. 100 des cas, sa
volonté a été renversée par ses proches. Quand le donneur volontaire communique sa décision à
sa famille, sa volonté est respectée dans 92 p. 100 des cas.
- De cette façon, on pourrait éviter des situations tragiques comme celle du malade qui n'a pas pu
recevoir une double transplantation de poumon parce que l'hôpital manquait de lits à cause de
fonds insuffisants. La Colombie-Britannique dispose d'un fonds commun pour atteindre cet
objectif.
7. Il conviendrait que le gouverneur général accorde au donneur ou à sa famille une médaille pour reconnaître publiquement leur contribution remarquable à la vie.
- Comme le Canada présente un des pires taux de don d'organes dans le monde développé, il est
impérieux d'agir rapidement et efficacement pour corriger cette situation. Chaque année,
environ, 150 Canadiens meurent en attente d'un organe. Ce chiffre ne peut qu'augmenter avec
l'incidence de l'hépatite C et du diabète, en hausse rapide, ce qui élargira le fossé entre les
organes disponibles et les malades qui en ont besoin.
Nous, membres du Parti réformiste du Canada, et M. Greg Thompson, du Parti progressiste-conservateur du Canada, présentons respectueusement ce rapport de l'opposition officielle en réponse à l'étude du Comité permanent de la santé sur le don d'organes et de tissus au Canada :
Dr Keith Martin (Esquimalt - Juan de Fuca)
M. Germant Grewal (Surrey-Centre)
M. Reed Elley (Nanaimo - Cowichan)
M. Greg Thompson (Nouveau-Brunswick-Sud-Ouest)