INDU Rapport du Comité
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Lobjectif premier du droit de la concurrence doit être de maintenir et de rehausser la vitalité du jeu de la concurrence [ ] Il ne devrait pas servir à protéger les concurrents pris individuellement ou à donner quelque avantage à lun ou lautre ou à une catégorie dentre eux, ni servir à atteindre dautres objectifs politiques ou sociaux. [Donald McFetridge, 44:9:05]
Je crois que le cadre danalyse des fusions, tel quétabli par la Loi sur la concurrence, a fait lobjet dune réflexion préalable considérable. En général, jestime quil demeure pertinent, et je ne trouve pas quil ait sérieusement besoin dêtre corrigé. [Donald McFetridge, 44:10:10]
Il me paraît important de charger deux directions de soccuper des ententes passées entre concurrents, dont lune rendrait plus facile quà lheure actuelle la condamnation de ceux qui véritablement fixent artificiellement les prix. [ ] Toutefois, je reconnais que dun autre côté il faut laisser davantage le champ libre aux alliances stratégiques et aux coentreprises. [Tom Ross, 46:9:10]
Les prix déviction, les prix imposés et la discrimination par les prix sont toutes des pratiques où il est difficile de faire une distinction entre ce qui est anticoncurrentiel et ce qui favorise la concurrence. Pour porter ce jugement difficile, il faudrait tout simplement créer un tribunal spécialisé. [Ralph Winter, 48:9:10]
Il se peut que, au cours des dernières années, [ ] dans certains cas, le comportement anticoncurrentiel na pas été adéquatement pris en compte. Nous avançons respectueusement que les problèmes en question sexpliquent par un manque de ressources consacrées à son application, plutôt que par une insuffisance fondamentale de la Loi sur la concurrence.[Paul Crampton, 53 :15:35]
Le droit privé daction favoriserait la mise en application de la Loi. Il permettrait den augmenter leffet dissuasif et de créer une jurisprudence dont nous avons grandement besoin. Dans le cas du Tribunal de la concurrence, le droit privé daction pourrait être appliqué aux questions qui concernent essentiellement les acheteurs et les vendeurs et qui ne justifient pas une intervention publique. [Konrad von Finckenstein, 43:9:10]
La politique canadienne de concurrence, telle quénoncée dans la Loi sur la concurrence et mise en uvre par le Bureau de la concurrence et le Tribunal de la concurrence, est un cadre d'action moderne pour parer aux problèmes anticoncurrentiels contemporains. Bien quil puisse être souhaitable de la remanier légèrement, la Loi sur la concurrence repose globalement sur lanalyse économique moderne. De son côté, le Bureau de la concurrence peut se vanter de la clarté et de la transparence de ses lignes directrices dapplication, quil serait toutefois utile de peaufiner. Il gère bien sa charge de travail actuelle, mais pourrait, sil disposait de plus de ressources, veiller de plus près au respect de la Loi. Le Tribunal de la concurrence a établi une jurisprudence claire et bien réfléchie où les principes économiques ont la place qui leur revient, mais il y aurait lieu de rationaliser ses procédures de manière à le rendre plus expéditif et daccroître son activité en lui accordant des droits privés daction bien pensés.
Le Comité fait léloge de ces institutions, qui sont chargées de protéger lintérêt public des effets pernicieux des entraves au commerce et de favoriser le bon fonctionnement de léconomie, ainsi que des personnes qui les dirigent si bien. Le Comité souhaiterait même quils redoublent defforts pour axer franchement le secteur des affaires sur la création de richesses et créer, pour lensemble des Canadiens, un marché et un lieu de travail équitables et productifs. Cest pourquoi, il incite le gouvernement du Canada à envisager daccroître les ressources du Bureau de la concurrence afin de lui permettre d'engager des poursuites judiciaires au criminel et au civil dans lintérêt du public et de lui accorder des droits privés daction dans les affaires passibles de poursuites en droit civil, domaine où plus de jurisprudence serait souhaitable.
Le Comité exhorte aussi le gouvernement à moderniser les dispositions de la Loi concernant les collusions de manière à faire une distinction entre les alliances stratégiques destinées à rehausser lefficacité et les accords de cartel flagrants. Il estime plus particulièrement quil y a lieu dassujettir les premières, non plus à des sanctions pénales, mais à la partie de la Loi (Partie VIII) qui prévoit un examen en droit civil, afin qu'elles soient traitées de façon semblable aux fusions, tout en rendant la vie plus difficile aux accords de cartel en éliminant lobligation, inutile mais fastidieuse, de prouver quils réduisent indûment la concurrence.
Selon le Comité, il y a lieu que le gouvernement envisage de faire passer de la partie de la Loi qui les rend passibles de sanctions pénales à celle qui prévoit un examen en droit civil les trois dispositions sur les prix anticoncurrentiels, à savoir les prix déviction, le maintien des prix sur l'axe vertical et la discrimination par les prix, pour permettre au Tribunal de la concurrence de mieux tirer au clair les conséquences de ces pratiques. Il serait possible de le faire en abolissant la disposition existante sur la discrimination par les prix, mais linterdiction du maintien des prix sur laxe vertical et linterdiction des prix déviction pourraient être conservées (moyennant modification) dans la partie pénale de la Loi. Étant donné que le gouvernement privilégie le droit privé daction dans les affaires susceptibles dun examen au civil, il faudrait aussi modifier les dispositions concernant le refus de vendre et les prix à la destination afin dy ajouter, pour éviter de sengager dans des différends contractuels strictement privés, un critère des « répercussions sur la concurrence ».
Comme nous l'avons laissé entendre, le Comité estime que le gouvernement devrait procéder à des modifications législatives afin que les particuliers lésés par un acte anticoncurrentiel dans lexploitation de leur entreprise puissent sadresser au Tribunal de la concurrence pour obtenir un redressement dans les affaires susceptibles de faire l'objet d'un examen en droit civil. Il y aurait lieu de consulter le public plus à fond au sujet des formes de redressement que les particuliers qui sont partie à un litige peuvent réclamer, soit sous forme de mesures injonctives ou de dommages-intérêts, soit les deux. Le Comité estime également que le gouvernement devrait poursuivre les consultations en cours avec le Bureau de la concurrence, le Tribunal de la concurrence et les divers intervenants sur lélaboration de procédures accélérées pour le Tribunal afin de faire en sorte que les différends portant sur des accusations dagissements anticoncurrentiels soient réglés sur le fond rapidement et à un coût raisonnable.
Le Comité recommande enfin de ne pas modifier la Loi sur la concurrence uniquement en fonction du secteur de la presse écrite. Il estime plutôt que le débat sur la question de la diversité de la propriété dans la presse écrite et les autres médias dinformation devrait se faire au ministère du Patrimoine canadien en collaboration avec les intéressés.