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AGRI Rapport du Comité

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PRÉFACE


Il n’y a rien de permanent, sauf le changement
Héraclite

L’agriculture canadienne est une mosaïque d’industries vibrantes et essentielles à l’équilibre économique du pays. Pour les décideurs publics et privés, cette mosaïque se transforme toutefois en casse-tête quand vient le temps d’élaborer et de mettre en place des politiques et des programmes agricoles.

De tous les temps et partout au monde, les gouvernements ont joué un rôle dans le développement de l’agriculture. C’est la raison pour laquelle même si le poids démographique de l’agriculture au Canada est maintenant seulement d’environ 1 %, ce secteur retient encore beaucoup l’attention des membres de la classe politique. Cette situation n’est sans doute pas étrangère à l’importance économique et sociale du secteur, ainsi qu’à l’évolution qu’il a connue depuis une vingtaine d’années. En effet, le secteur agricole, qui était une chaîne au cœur de laquelle l’agriculteur n’avait l’habitude de traiter qu’avec les maillons les plus rapprochés, a évolué pour devenir une toile dont les ramifications sont tentaculaires et complexes. Dorénavant confrontés à un secteur qui amalgame l’agriculture et l’agroalimentaire et où la concentration des industries et les intérêts divergents des nombreux participants se côtoient, les gouvernements voient non seulement leur rôle devenir davantage problématique, mais aussi leurs actions avoir une portée plus grande.

Pour certains analystes, l’agriculture est en crise, tandis que pour d’autres elle ne subit qu’une transition qui perdure toutefois depuis plusieurs années. Peu importe le diagnostic, les grands pays producteurs comme les États-Unis et les pays membres de l’Union européenne ont conservé un rôle central et ce, en dépit d’appels à un désengagement de l’État dans ce secteur. Qui plus est, l’agriculteur est au cœur des politiques et des programmes agricoles de ces pays, que ce soit par le soutien direct des prix aux États-Unis ou par une approche de multifonctionnalité en Europe.

Le Canada procède présentement à un redéploiement de sa stratégie agricole, et tout indique que la forme que l’agriculture prendra demain se décide maintenant. Les lois et les programmes qui émergent à un moment de l’histoire tiennent toujours compte d’une réalité politique, économique et sociale dominante et persistante à cette époque. Ce fut le cas lorsque les grandes politiques agricoles canadiennes comme la gestion de l’offre, le mouvement coopératif et l’accord du Nid-de-Corbeau ont été adoptées et c’est encore le cas aujourd’hui. En effet, une réalité devient actuellement de plus en plus évidente : les agriculteurs n’ont plus, à l’intérieur de la toile agroalimentaire, l’influence qu’ils ont déjà eue, et la faiblesse chronique des prix de nombreuses denrées fait en sorte que leur part de chaque dollar dépensé en agroalimentaire va en s’amenuisant. C’est en partie pour compenser ce manque d’influence que l’Europe et les États-Unis ont mis l’agriculteur au centre de leurs politiques et de leurs programmes.

Le fait que à l’heure actuelle des parlementaires — les membres du Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts, ceux du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des communes et ceux du Groupe de travail libéral — procèdent simultanément à trois études n’est pas le fruit d’un concours de circonstances; il montre au contraire la situation critique à laquelle sont confrontés les agriculteurs canadiens. Avoir en même temps autant de parlementaires qui mettent les agriculteurs au cœur de leurs préoccupations est en soi un puissant signal envoyé à ceux et celles qui oeuvrent à la mise au point d’une politique agricole canadienne.

Le Comité permanent est heureux d’accueillir dans les premières pages de son rapport certains des commentaires dont les agriculteurs et les agricultrices lui ont fait part lors de sa tournée de consultation à travers le Canada :


Un engagement envers l’agriculture de la part du Canada s’avère essentiel. À l’heure actuelle, il semble que l’attention du public se tourne vers le secteur agricole, mais plus précisément vers les problèmes environnementaux, la salubrité des aliments et la crise agricole. Nous devons aller plus loin et reconnaître le nombre important d’efforts déployés pour aborder ces problèmes.

Mme Betty Green, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 44 — 10:10, Stonewall, 18 février 2002.


Un élément à examiner — et je pense que c’est à cette étape où que le gouvernement fédéral doit jouer un rôle clé — est l’absorption des coûts de la salubrité des aliments alors que ce sont les consommateurs qui en tirent profit.

M. Randy Eros, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 44 — 10:25, Stonewall, 18 février 2002.


Jusqu’ici, les programmes ont été conçus pour respecter un budget. Nous avons besoin d’un programme qui réponde aux besoins de l’agriculture. Nous avons besoin d’un programme de ce genre immédiatement. L’ACRA et le PPRA (sic) sont des exemples de programmes qui ont été conçus pour respecter un budget et non pas pour répondre à des besoins.

M. Murray Downing, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 45 — 17:35, Brandon, 18 février 2002.


Il faut, maintenant plus que jamais, utiliser les fonds publics de façon judicieuse. (…) Il ne servirait à rien de mettre un beau toit d’acier inoxydable sur un édifice qui va s’effondrer. Il faudrait plutôt donner des bases saines à cette économie avant qu’il ne soit trop tard. (…) Avec une bonne fondation, on peut créer des emplois, on peut garantir aux industries à valeur ajoutée un approvisionnement en matières premières, on peut construire des infrastructures et avoir une classe moyenne productive, prospère et heureuse.

M. Andrew Dennis, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 45 — 17:45, Brandon, 18 février 2002.


Nous avons été témoins au cours des dernières années d’un changement de paradigme dans le domaine de l’agriculture. En plus des grands changements connus dans l’industrie, le secteur agricole a été frappé par des catastrophes naturelles comme la sécheresse qui ont durement touché les producteurs primaires. Pour ce qui est des programmes de protection du revenu à long terme, je pense qu’il faut adopter sans tarder un programme global de soutien du revenu agricole. Il faut bien planifier l’utilisation des ressources.

M. Armand Roy, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 46 — 11:50, Davidson, 19 février 2002.


Le 6 février, l’honorable Lyle Vanclief a dévoilé devant ce comité (…) la « nouvelle architecture de l’agriculture au Canada ». Je soutiens que cette initiative, qui permettra de transformer la gestion des crises en gestion des risques, en plus d’accroître la valeur de nos produits agricoles canadiens grâce à la promotion de la sécurité alimentaire et de l’environnement, est bien reçue. Je voudrais ajouter que ces objectifs ainsi que les mesures incitatives en faveur du renouvellement, de la science et de l’innovation, dépendent du succès des agriculteurs commerciaux qui doivent non seulement avoir des recettes nettes positives, mais qui doivent aussi connaître des profits véritables au niveau de leur entreprise.

M. Jim Mann, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 46 — 9:45, Davidson, 19 février 2002.


Mon grand-père était un colon. Il s’est établi dans un « homestead » et mon père est né dans une cabane située sur cette propriété. Notre famille travaille dans l’agriculture depuis quatre générations, en vivant et en travaillant dans la même exploitation agricole. (…) Et nous voici, moins de 100 ans et quatre générations plus tard. Ce n’est pas une longue période dans l’histoire de la plupart des nations. Nous nous trouvons dans une situation où, pour bon nombre de familles d’agriculteurs, les mesures que prendra le gouvernement au cours des cinq ou dix prochaines années seront déterminantes pour l’avenir de l’agriculture.

M. Newton Myers, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 47 — 19:25, Swift Current, 19 février 2002.


À une certaine époque, nous avions beaucoup de loyauté envers nos collectivités. Cette loyauté s’érode parce que nous devons prendre des décisions difficiles afin de demeurer viables. Voilà certaines des choses que l’on oublie lorsque l’on parle de devenir plus efficace. Nous devons devenir plus efficaces. Il nous faut faire ceci, cela. Pour qui, en réalité, faisons-nous cela? Cela n’a pas vraiment amélioré notre rentabilité. Les récoltes sont plus abondantes, nous cultivons mieux, il y a moins de mauvaises herbes. Qui touche l’argent en fin de compte?

Mme Linda Trytten, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 47 — 21:20, Swift Current, 19 février 2002.


Nous nous inquiétons des répercussions des OMG (sic) sur la production biologique. Le canola n’est pratiquement plus viable en tant que culture biologique. L’introduction du blé génétiquement modifié éliminerait probablement toute la production céréalière biologique au Canada.

M. Allan Webber, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 48 — 10:55, Grande Prairie, 20 février 2002.


Le problème actuel auquel fait face l’industrie des légumineuses au Canada est l’inclusion des pois, des lentilles et des pois chiches dans la loi agricole américaine (U.S. Farm Bill). Par le passé, nous avons souffert de ces subventions injustes qui font excessivement souffrir les producteurs au Canada. Je pense que le gouvernement devrait faire pression sur le gouvernement américain pour que ces cultures ne soient pas incluses dans cette loi. On m’a dit que si elles l’étaient, la production augmenterait. Ceci entraînera sans aucun doute l’ajout d’approvisionnements onéreux sur le marché et dévaluera notre produit. Je crois que le fait d’exercer des pressions actuellement pourrait contrer un grand nombre de difficultés à venir au sein de notre industrie.

M. Dave Hegland, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 48 — 11:15, Grande Prairie, 20 février 2002.


Certains bureaucrates fédéraux semblent avoir une phobie face aux agriculteurs qui ne retirent pas d’argent de leur compte CSRN lorsqu’ils le pourraient. Les agriculteurs eux-mêmes sont les meilleurs juges de leurs besoins.

M. Robert Filkohazy, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 49 — 9:50, Vulcan, 21 février 2002.


Quel est donc le problème réel? À mon avis, la cause profonde de cette crise de revenu agricole est notre position de faiblesse sur le marché qui date d’un siècle. Il y a plusieurs raisons qui font que cette position de faiblesse touche plus durement l’exploitation familiale aujourd’hui qu’il y a 20 ou 30 ans. On a assisté à une concentration rapide chez les entreprises qui produisent les biens et services dont les agriculteurs ont besoin comme intrants, tels que les banques, les fabricants de produits chimiques, d’engrais, de machines et de carburant. Le même phénomène s’est produit du côté des extrants, au niveau du transport, de la manutention, de la transformation et de la distribution.

M. Jan Slomp, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 49 — 11:50, Vulcan, 21 février 2002.


Les changements dans les politiques fédérales peuvent jouer un rôle essentiel pour contrer des décennies d’un système alimentaire monopolisateur. Ils diminueraient aussi la dégradation de l’environnement, ce qui augmenterait les revenus des familles d’agriculteurs. Ils amélioreraient enfin la protection de l’eau et la qualité des aliments. À une époque où chaque pays doit procéder à des modifications draconiennes dans sa façon d’envisager les questions liées à l’environnement, à sa population et à son organisation du pouvoir, ces changements de politiques que je vous suggère ne peuvent que renforcer notre pays et ses habitants.

Mme Rochelle Eisen, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 50 — 19:05, Kelowna, 21 février 2002.


Je suis vraiment inquiète à l’idée d’appliquer des systèmes de traçabilité des produits, car ils vont faire en sorte que les exploitations agricoles petites et moyennes auront beaucoup de mal à s’adapter à la bureaucratie et à la paperasserie qui s’ensuivront. Je veux croire que l’économie locale basée sur la collectivité, comme la promotion directe venant de la ferme, le service de livraison local de produits biologiques et les autres formes d’activités locales, n’échoueront pas à cause de règlements qui exigeront de l’agriculteur une somme élevée de travail supplémentaire.

Mme Lisa McIntosh, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 50 — 18:50, Kelowna, 21 février 2002.


La politique fédérale ne reconnaît pas la contribution apportée par les agriculteurs et les jardiniers organiques au soutien et à l’amélioration de l’environnement. Elle ne reconnaît pas non plus leur contribution économique parce que, très souvent, elle ne paraît pas dans le PNB.

Surtout, la politique agroalimentaire du Canada repose sur l’hypothèse que notre tâche consiste à cultiver des produits comestibles à des fins d’exportation et non par nourrir la population canadienne.

Je n’ai rien contre le commerce. Je crois que c’est un élément très important de notre système alimentaire. Je suis moi-même grande consommatrice de café, d’agrumes et de chocolat. Mais, comme l’explique Brewster dans son premier livre, From Land to Mouth, on doit d’abord nourrir les familles et ensuite vendre le surplus.

Mme Cathleen Kneen, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 51 — 9:35, Kamloops, 22 février 2002.


Tout ce que nous demandons, c’est que ce projet de loi soit fondé sur le bon sens. Le fait que des espèces en péril se trouvent sur nos terres signifie qu’il y a du bon dans ce que nous faisons. Il faudrait peut-être nous donner des fonds pour protéger ces espèces ou pour continuer de le faire plutôt que de nous menacer d’expropriation. Si des terres agricoles sont retirées du cycle de la production par suite de l’adoption de mesures législatives sur les espèces en péril, il faudrait alors nous dédommager comme il se doit.

M. Peter Phillip, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 51 — 9:40, Kamloops, 22 février 2002.


À partir des chiffres produits par Agriculture et Agroalimentaire Canada, Grain Growers of Canada a calculé que le préjudice économique est de 1,3 milliard de dollars par an pour ces producteurs [de céréales]. Cette perte de recettes est due aux politiques étrangères. Nos producteurs n’ont aucun moyen de se protéger contre ce préjudice. Nous n’avons pas de stratégie de gestion du risque pour cela. Les programmes agricoles canadiens ne sont pas en mesure de contrer ce préjudice à long terme. Les programmes de secours en cas de catastrophe ne sont pas efficaces parce que, à long terme, ce préjudice économique tend à éliminer les marges bénéficiaires brutes des producteurs de céréales et de graines oléagineuses.

M. Ken Bee, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 54 — 9:45, Grand Bend, 11 mars 2002.


Je le répète: cet élément de risque est un facteur, cette concentration. Il faut en parler. Politiquement, nous avons peu de voix, puisque nous représentons moins de 2 p. 100 de la population, mais pour ce qui est de l’importance, qu’est-ce qui est plus important que les aliments? Nous en avons besoin tous les jours.

M. Peter Twynstra, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 54 — 10:30, Grand Bend, 11 mars 2002.


Cependant, réussir la nouvelle entente avec les Canadiens exige un nouveau paradigme de la part du secteur agricole, du secteur public et de la population canadienne. Ce paradigme est le mieux illustré dans le commentaire du premier ministre, qui a déjà été cité, et qui constitue le principe de base des arguments de notre organisme. Je vais citer de nouveau le premier ministre:

« Le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire apporte une contribution essentielle à notre niveau de vie et à notre qualité de vie incomparable. »

Notre organisme souscrit à ce point de vue et suggère fortement que des mesures énergiques et immédiates, comme celles que nous avons suggérées, soient prises pour nous assurer que les propos du premier ministre demeurent véridiques.

M. Al Gardiner, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 55 — 9:50, Napanee, 12 mars 2002.


L’agriculture au Canada est à la croisée des chemins. Nous avons un vieillissement de la population de fermiers qui ont contribué ou qui contribuent considérablement au niveau de vie du Canada et à la croissance de la balance des paiements du Canada. Beaucoup de résidents canadiens vivent mieux grâce aux agriculteurs canadiens, c.-à-d. mis à part les agriculteurs. Sans changement important, cela ne pourra pas continuer.

M. John Williamson, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 55 — 11:50, Napanee, 12 mars 2002.


Vous avez ici, au Canada, des producteurs agricoles parmi les meilleurs au monde, dans toutes les productions. On a une réputation internationale pour la qualité du blé, des bovins, du porc, du sirop d’érable: nommez-les. Il faut construire sur cette réputation et il faut que notre gouvernement soit aussi compétitif, face au gouvernement américain et aux gouvernements européens, que nous, les producteurs, sommes capables d’être compétitifs face aux producteurs américains et aux producteurs européens.

M. Laurent Pellerin, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 56 — 14:25, St-Hyacinthe, 13 mars 2002.


Juste pour votre plaisir, vous essaierez de faire cuire un billet de 100 $. Choisissez ce que vous préférez, soit le gras végétal ou le gras animal, pour mettre dans la poêle. Regardez ce que cela va donner et ce que cela goûtera. Vous vous rendrez compte que ce n’est pas uniquement le facteur économique qui compte lorsqu’il est question d’agriculture.

M. Pierre Gaudet, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 56 — 15:25, St-Hyacinthe, 13 mars 2002.


L’aide devrait diminuer en fonction de la taille de l’entreprise, cela en vertu du principe que les grandes entreprises, même si elles peuvent être très correctes au plan environnemental, contribuent à vider le territoire. C’est un choix de société. On donne un ordre de grandeur. Si la ferme a plus qu’une centaine d’animaux, plus qu’une centaine d’hectares ou plus qu’un certain revenu brut, elle devra se passer du soutien public de l’État

M. Maxime Laplante, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 57 — 9:35, Montmagny, 14 mars 2002.


On voudrait aussi que les politiques agricoles canadiennes ne soient pas des politiques mur à mur, d’un bout à l’autre du Canada. On voudrait des politiques agricoles qui tiennent compte de la régionalité des dix provinces canadiennes. La mentalité, la façon d’agir des producteurs agricoles canadiens n’est pas la même d’un bout à l’autre du pays, et il ne faudrait pas que les politiques agricoles canadiennes soient des politiques mur à mur. Ce serait très démotivant pour nos agriculteurs, qui sont la base de l’économie canadienne.

M. Ghislain Cloutier, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 57 — 9:30, Montmagny, 14 mars 2002.


Lorsqu’on joue au football selon les règles australiennes, on doit jouer en chemise à manches courtes et on peut attaquer l’adversaire même à coups de poing, sans être aucunement protégé. Vous avez probablement déjà vu des matchs disputés en Australie à la télévision. C’est la même chose dans le cas de l’agriculture en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il n’y a aucune protection. Puis il y a les Américains. Vous avez entendu parler ce matin du Farm Bill. Les Américains et les Européens se sont protégés à 100 p. 100. Nous, nous sommes entre deux chaises, un peu comme des joueurs de rugby, et nous ne sommes pas très bien protégés.

M. Frazer Hunter, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 58 — 10:56, Truro, 19 mars 2002.


Les organismes, les gouvernements et l’industrie doivent, à tous les niveaux, collaborer pour sensibiliser la population au fait que l’agriculture, c’est l’alimentation, et que si l’on mange, on est concerné par l’agriculture de ce pays.

M. Charles Keddy, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 58 — 10:56, Truro, 19 mars 2002.


En ce qui concerne la connaissance du monde agricole, autrement dit la sensibilisation à l’agriculture, nous sommes d’avis que le gouvernement a un rôle à jouer à cet égard. Il nous faut une stratégie nationale ciblée à laquelle participent l’industrie et le gouvernement afin de rehausser le niveau de connaissance des Canadiens, car beaucoup d’entre nous constatons qu’il y a un écart de trois ou quatre générations entre le consommateur d’aujourd’hui et le travail de la ferme. (…) Il a perdu le contact avec ceux qui produisent les aliments qu’il consomme, et il faut refaire son éducation.

M. Robert MacDonald, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 59 — 11:40, Summerside, 20 mars 2002.


Au cours des ans, nous avons absorbé de nombreux frais additionnels sans pouvoir augmenter nos prix et nous ne pouvons continuer à fonctionner de cette façon. Le gouvernement avance cette politique afin de satisfaire aux exigences des consommateurs. C’est donc au gouvernement soit de couvrir le coût d’un tel programme, soit de trouver le moyen de permettre aux producteurs de récupérer cette perte auprès des consommateurs.

M. Vernon Campbell, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 59 — 12:00, Summerside, 20 mars 2002.


Dans l’optique de notre vision tournée vers l’avenir, le gouvernement a un rôle à jouer pour ce qui est de la relève des producteurs agricoles au pays. Le nombre d’agriculteurs diminue dans tout le pays, et l’âge moyen des agriculteurs est à la hausse. Les coûts initiaux d’une exploitation laitière découragent les nouveaux agriculteurs. Il faut donc implanter de nouveaux programmes pour les jeunes agriculteurs et nouvelles initiatives pour encourager et appuyer la prochaine génération d’agriculteurs.

M. Robert Speer, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 60 — 10:10, Miramichi, 21 mars 2002.


La recherche financée par des sociétés privées est très susceptible d’être biaisée et sert les intérêts des compagnies et non le bien collectif. Le gouvernement devrait mener et financer une recherche impartiale. Il y a également des domaines dans lesquels il n’y aurait pas de recherche, si on n’avait pas accès à des fonds publics. Les sociétés privés ne s’intéressent qu’aux recherches susceptibles d’aboutir à un profit. Pour ces sociétés, les recherches susceptibles d’améliorer la qualité de vie ou la durabilité de notre environnement ne représentent pas une priorité.

M. Ben Baldwin, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 60 — 10:35, Miramichi, 21 mars 2002.


Pour garantir la croissance de notre secteur, il faut encourager le secteur primaire à toucher davantage à la transformation des aliments et au développement de produits. En ajoutant de la valeur aux produits bruts fabriqués ici, nous stimulerons l’emploi et aiderons le secteur primaire à demeurer viable. Il faut favoriser la commercialisation de produits à valeur ajoutée et sensibiliser les intervenants à ce sujet afin que le secteur de la transformation complète adéquatement le secteur primaire. Les producteurs doivent collaborer entre eux et bien orienter leurs efforts de commercialisation.

Fédération de l’agriculture de Terre-neuve et du Labrador, Tournée vers l’avenir, présentation au Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, 1re session, 37e législature, no 61, Ottawa, 11 avril 2002, p. 2.


Il faut que le Canada établisse une stratégie nationale d’élevage d’animaux à fourrure. Cette stratégie doit identifier les éléments critiques de l’infrastructure qui serviront de support, tel que le contrôle de la qualité, le développement génétique, la recherche et le développement, la formation de la main-d’oeuvre, l’aménagement centralisé et expérimental d’installations d’élevage, les mécanismes de financement et tout ce qui est nécessaire à la mise en place d’une bonne stratégie à long terme.

M. Mervin Wiseman, Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Témoignages, 1re session, 37e législature, no 61 — 09:45, Ottawa, 11 avril 2002.