AGRI Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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37e LÉGISLATURE, 2e SESSION
Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire
TÉMOIGNAGES
TABLE DES MATIÈRES
Le mardi 10 juin 2003
Á | 1145 |
Le président (M. Paul Steckle (Huron—Bruce, Lib.)) |
M. Terry Church (président et vice-président, Association des wapitis de l'Alberta, Conseil canadien des cervidés) |
Á | 1150 |
Á | 1155 |
M. Mike Bringans (directeur et conseiller scientifique, Conseil canadien des cervidés) |
 | 1200 |
Le président |
M. Serge Buy (directeur général, Conseil canadien des cervidés) |
 | 1205 |
Le président |
Mme Carol Skelton (Saskatoon—Rosetown—Biggar, Alliance canadienne) |
M. Terry Church |
Mme Carol Skelton |
M. Terry Church |
Mme Carol Skelton |
M. Terry Church |
Mme Carol Skelton |
M. Terry Church |
Mme Carol Skelton |
M. Mike Bringans |
Mme Carol Skelton |
M. Serge Buy |
 | 1210 |
Mme Carol Skelton |
M. Terry Church |
Mme Carol Skelton |
M. Terry Church |
Mme Carol Skelton |
M. Terry Church |
Mme Carol Skelton |
M. Terry Church |
Le président |
M. Marcel Gagnon (Champlain, BQ) |
Le président |
M. Marcel Gagnon |
 | 1215 |
M. Mike Bringans |
M. Terry Church |
M. Marcel Gagnon |
M. Terry Church |
Le président |
M. Rick Borotsik (Brandon—Souris, PC) |
 | 1220 |
M. Serge Buy |
M. Rick Borotsik |
M. Serge Buy |
M. Rick Borotsik |
M. Serge Buy |
M. Rick Borotsik |
M. Terry Church |
M. Rick Borotsik |
M. Terry Church |
M. Rick Borotsik |
M. Terry Church |
Le président |
M. Howard Hilstrom (Selkirk—Interlake, Alliance canadienne) |
M. Terry Church |
 | 1225 |
M. Howard Hilstrom |
M. Terry Church |
Le président |
M. Claude Duplain (Portneuf, Lib.) |
M. Serge Buy |
M. Claude Duplain |
M. Serge Buy |
M. Claude Duplain |
Le président |
Mme Carol Skelton |
M. Serge Buy |
Mme Carol Skelton |
M. Serge Buy |
Mme Carol Skelton |
M. Terry Church |
M. Serge Buy |
Mme Carol Skelton |
M. Howard Hilstrom |
M. Terry Church |
 | 1230 |
M. Howard Hilstrom |
M. Terry Church |
M. Serge Buy |
Le président |
M. Ray Ference (Elk Valley Ranches, Alberta, À titre individuel) |
 | 1235 |
Le président |
M. Brian Oestreicher (Elk Hills Ranch Ltd., Saskatchewan, À titre individuel) |
Le président |
M. Brian Oestreicher |
 | 1240 |
Le président |
M. Leon Benoit (Lakeland, Alliance canadienne) |
M. Ray Ference |
M. Leon Benoit |
M. Ray Ference |
M. Leon Benoit |
M. Ray Ference |
M. Leon Benoit |
M. Ray Ference |
M. Leon Benoit |
M. Ray Ference |
 | 1245 |
M. Leon Benoit |
M. Ray Ference |
M. Leon Benoit |
Le président |
M. Rick Borotsik |
M. Brian Oestreicher |
M. Rick Borotsik |
M. Ray Ference |
M. Rick Borotsik |
M. Ray Ference |
M. Rick Borotsik |
M. Ray Ference |
M. Rick Borotsik |
M. Ray Ference |
M. Rick Borotsik |
M. Ray Ference |
M. Rick Borotsik |
M. Ray Ference |
M. Rick Borotsik |
M. Brian Oestreicher |
M. Rick Borotsik |
M. Brian Oestreicher |
M. Rick Borotsik |
M. Ray Ference |
M. Rick Borotsik |
M. Ray Ference |
M. Rick Borotsik |
M. Ray Ference |
M. Rick Borotsik |
Le président |
Mme Carol Skelton |
M. Ray Ference |
Mme Carol Skelton |
M. Ray Ference |
 | 1250 |
Mme Carol Skelton |
M. Ray Ference |
Mme Carol Skelton |
M. Brian Oestreicher |
Mme Carol Skelton |
M. Brian Oestreicher |
Mme Carol Skelton |
M. Brian Oestreicher |
Mme Carol Skelton |
M. Brian Oestreicher |
Mme Carol Skelton |
Le président |
M. Leon Benoit |
M. Ray Ference |
M. Leon Benoit |
M. Ray Ference |
M. Brian Oestreicher |
 | 1255 |
M. Leon Benoit |
M. Ray Ference |
M. Leon Benoit |
M. Ray Ference |
M. Leon Benoit |
M. Ray Ference |
Mme Carol Skelton |
M. Ray Ference |
Le président |
M. Rick Borotsik |
Le président |
Mme Carol Skelton |
M. Brian Oestreicher |
Le président |
CANADA
Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire |
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TÉMOIGNAGES
Le mardi 10 juin 2003
[Enregistrement électronique]
Á (1145)
[Traduction]
Le président (M. Paul Steckle (Huron—Bruce, Lib.)): [Note de la rédaction: difficultés techniques]...Terry Church, président et vice-président de l'Alberta Elk Association et Mike Bringans, directeur et conseiller scientifique.
Nous allons vous inviter à faire votre exposé. Si vous pouviez le faire en un temps raisonnablement bref, étant donné le peu de temps dont nous disposons, nous essaierons de poser des questions également succinctes.
Monsieur Church, allez-vous commencer?
M. Terry Church (président et vice-président, Association des wapitis de l'Alberta, Conseil canadien des cervidés): Oui, merci beaucoup, monsieur Steckle.
Mesdames et messieurs, pour économiser du temps, permettez-moi de dire simplement que nous sommes ravis de comparaître aujourd'hui devant le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes.
Je me nomme Terry Church et je suis le président du Conseil canadien des cervidés. Je suis docteur en médecine vétérinaire. Mon collègue, Mike Bringans, est également vétérinaire. Nous représentons l'Organisation nationale des éleveurs de wapitis et de cerfs du Canada.
J'étais anciennement directeur des divisions de la Santé animale et de l'Industrie animale au gouvernement de l'Alberta, pendant une vingtaine d'années. Comme je l'ai dit, nous sommes ravis de comparaître devant vous ce matin.
Comme vous ne l'ignorez certainement pas, l'élevage de wapitis et de cerfs est confronté à de nombreux défis depuis cinq ans, le moindre n'étant certainement pas les prix très bas du marché causés par une flambée d'encéphalopatie des cervidés.
Pour ce qui est de cette maladie, je pense pouvoir dire maintenant avec certitude que presque tous les cas survenus chez nous peuvent être reliés directement à des animaux importés des États-Unis en 1989, dont la provenance peut être retracée jusqu'à un centre de recherche sur la faune du Colorado dans lequel la maladie a été diagnostiquée pour la première fois en 1967. Alors que certains des cas font encore l'objet d'une enquête, au total 42 exploitations ont subi un abattage intégral, ce qui représente un total de 8 800 bêtes détruites et testées.
Nous pensons que la maladie, l'encéphalopatie des cervidés, est maintenant maîtrisée dans notre industrie. Je dis cela parce que nous n'avons eu aucun nouveau cas confirmé chez le wapati d'élevage depuis mars 2002. Le dernier cas, et le seul, chez le cerf de Virginie d'élevage a été trouvé en octobre de la même année, soit 2002.
Il vaut la peine de signaler qu'il n'y a eu aucun cas d'encéphalopatie à l'Est de la Saskatchewan, c'est-à-dire aucun cas chez des animaux tels que le cerf rouge, le daim, le renne, etc.
Nous avons mis en place un système de surveillance qui fonctionne très bien et dont nous sommes très fiers. Notre conseil et notre industrie et les organisations provinciales ont travaillé en collaboration très étroite avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments et ses homologues provinciaux afin de mettre en place un programme très rigoureux qui n'a rien à envier à personne, à mon sens, pour ce qui est de la surveillance des maladies.
Le fait que nous ayons eu en place un système de permis de transport et l'identification obligatoire des animaux depuis plus d'une dizaine d'années, dans certains cas, nous a placé dans la situation enviable où nous pouvions facilement faire le traçage des animaux aussi bien en amont qu'en aval.
La lutte contre l'encéphalopatie des cervidés n'a pas été facile. Certains producteurs, et vous en verrez tout à l'heure, ont vu leur vie perturbée psychologiquement et financièrement, et parfois ruinée, du fait de la destruction de leur cheptel. Certains éleveurs souffrent encore des quarantaines imposées à leur exploitation. Ils pourront vous en dire plus à ce sujet.
Oui, ces fermes en quarantaine--je pense qu'il en reste encore quatre--ont été indemnisées pour les animaux abattus, mais ce dédommagement ne couvre pas le coût du nettoyage et de la décontamination.
Bien que ces types de coûts soient couverts par la Loi sur la protection des végétaux, il semble ne pas l'être par la Loi sur la santé des animaux. Pour l'information du comité, je signale que les flambées antérieures du chancre de la pomme de terre dans l'Île-du-Prince-Édouard et du charka du prunier en Ontario, les producteurs ont été indemnisés non seulement pour la destruction de leurs produits mais également pour le nettoyage et la quarantaine qui leur ont été imposés.
Nous sommes intervenus à plusieurs reprises auprès de l'ACIA, et les représentants de cette dernière ont indiqué à votre comité qu'ils travaillaient sur la question pour aligner la Loi sur la santé des animaux sur la Loi sur la protection des végétaux mais, à ce stade, aucun changement à cet effet n'a encore été présenté par l'Agence.
Dans le secteur des cervidés, quatre exploitations ont été placées sous une quarantaine indéfinie par l'ACIA, car elles sont considérées comme fortement contaminées. Si nous, au Conseil canadien des cervidés, avons pleinement conscience de l'importance de garantir la santé des animaux, nous ne pouvons accepter que ces producteurs soient ainsi immobilisés pendant une période indéterminée sans aucune indemnité.
Á (1150)
Notre conseil a travaillé de très près au cours des deux dernières années avec l'ACIA et Agriculture et Agroalimentaire Canada pour tenter de trouver une solution à ce problème. Je pense pouvoir dire qu'aucun des fonctionnaires soit de l'Agence soit du ministère que nous avons rencontrés ne manque d'un minimum de compréhension et de sympathie. La plupart sont prêts à aider. Mais ce qui est frustrant, c'est qu'après deux ans, aucune aide encore n'a été trouvée. Lorsque nous appelons les différents acteurs, la réponse courante que l'on nous donne c'est: «Eh bien, nous cherchons encore une solution».
Je pense pouvoir dire maintenant que cela ne suffit pas et que cette situation ne peut plus durer. Il s'agit de déterminer si ces exploitations sont toujours contaminées. Nous avons proposé, de concert avec les producteurs concernés, un projet de recherche et avons demandé à plusieurs reprises que les intéressés, c'est-à-dire les exploitations en quarantaine, l'ACIA et le ministère se concertent pour trouver une solution mutuellement acceptable qui conduise à une réponse à la question de savoir si le sol sur lequel se tenaient ces animaux avant leur abattage est resté contaminé ou non. Nous apprécierions certainement tout soutien et assistance que votre comité pourrait donner à la recherche d'une solution.
Nous avons quelques préoccupations concernant le mécanisme d'indemnisation appliqué par l'Agence canadienne d'inspection des aliments aux producteurs de l'Alberta. Ces derniers mois, nos producteurs albertains de cerf de Virginie reçoivent de l'Agence des signaux confus, et cela ne contribue pas à désamorcer une situation déjà tendue.
Nous tenons à faire savoir que le processus suivi par l'ACIA jusqu'en 2002 à l'égard des éleveurs de wapiti a très bien marché. Mais nos producteurs de cerf de Virginie de l'Alberta ont été contactés par l'ACIA et ont depuis reçu des messages équivoques.
Le Conseil des cervidés adopte pour position qu'il ne voit pas ou ne comprend pas la nécessité de modifier un processus qui a très bien fonctionné jusqu'à la fin de l'an dernier.
Il vaut la peine de faire ressortir que nos producteurs n'ont jamais eu d'autre but que d'élever des animaux. Nous ne connaissons aucun producteur qui ait constitué un élevage dans le but de soudainement profiter d'une maladie pour s'enrichir en encaissant une indemnité gouvernementale.
L'un des gros problèmes auxquels nous avons été confrontés en est un de perception de la maladie. Certains médias se plaisent à dramatiser la situation. On en a vu quantité d'exemples récemment avec l'EBS. L'encéphalopatie des cervidés a d'abord été qualifiée de maladie des «wapitis fous» et des «cerfs fous» par certains médias, un peu comme aujourd'hui on persiste à appeler l'EBS «maladie de la vache folle».
Le vrai problème est que ces désignations engendrent une image extrêmement négative dans l'esprit du public. Personne ne parle de maladie «des humains fous» lorsqu'il est question de la forme humaine de la maladie. Nous sommes fermement convaincus qu'il existe pourtant bien un syndrome, celui que nous appelons la maladie du «journaliste fou».
Nous constatons, malheureusement, les résultats d'une crise de panique après l'autre alimentée par les médias, avec le 11 septembre, l'encéphalopatie des cervidés, le SRAS, l'EBS, West Nile, etc. Il existe donc un gros problème de communication et d'image auprès du public.
J'aimerais conclure très rapidement en disant que nous comprenons et respectons tout à fait la souffrance que vivent en ce moment les éleveurs de bétail. Nous en avons fait nous-mêmes l'expérience. Nous souffrons depuis deux ans de la perte de nos débouchés, du sensationnalisme des médias, de la perte de confiance des consommateurs dans nos produits, des fermetures de frontières et, surtout, de la détresse financière qui frappe nos producteurs et leurs familles. La situation est certes très grave.
Nous recommandons également que l'ACIA, le gouvernement canadien et les gouvernements provinciaux et territoriaux prennent l'initiative et mettent en place une norme exhaustive et uniforme d'inspection de la viande pour tout le Canada afin de rassurer nos concitoyens et nos partenaires commerciaux sur la salubrité de notre viande.
Á (1155)
Sans entrer dans le détail, vous savez sans doute que la réglementation et les normes relatives à l'inspection de la viande sont très disparates à travers le pays. Nous considérons que le gouvernement fédéral doit prendre l'initiative à cet égard et mettre en place un système global rationnel. Je pense que tous les éléments pour cela sont en place, il ne manque plus que la volonté.
Merci de votre attention. M. Mike Bringans va maintenant faire brièvement le point scientifique de l'encéphalopatie des cervidés et de certains programmes mis en place par les pouvoirs publics et l'industrie pour contrôler la maladie.
Mike.
M. Mike Bringans (directeur et conseiller scientifique, Conseil canadien des cervidés): Merci, Terry.
En guise d'introduction rapide, l'encéphalopatie des cervidés est une EST, c'est-à-dire une encéphalopatie spongiforme transmissible. Il s'agit de la même famille de maladies que la tremblante du mouton, l'ESB chez le bétail et la MCJ chez les humains.
Que savons-nous de l'encéphalopatie des cervidés? Il y a quelques années, presque rien. Cependant, un certain nombre de projets de recherche ont été réalisés depuis. Il reste encore de grandes zones d'ignorance, et certains projets de recherche se poursuivent. Le plus important, c'est que tous les projets de recherche jusqu'à présent indiquent que l'encéphalopatie des cervidés ne semble pas naturellement transmissible aux humains.
Cela est extrêmement important. Une lettre adressée l'an dernier par l'Agence canadienne d'inspection des aliments à notre Conseil indiquait que l'encéphalopatie des cervidés est plus proche de la tremblante du mouton que de l'ESB, du point de vue de son comportement.
Un autre aspect important est que l'encéphalopatie des cervidés ne semble pas naturellement transmissible à d'autres espèces d'élevage. Au Colorado, on a même donné à manger des cervelles de chevreuil atteintes d'encéphalopatie à des bovins. Aucune de ces vaches, après six ans, ne montre de signe de maladie. Une expérience similaire a été faite avec des bovins parqués avec des wapitis affectés. Là encore, après presque six ans, on ne décèle aucune trace de maladie chez les bovins et nous escomptons que ces bêtes vont mourir de vieillesse et non d'encéphalopatie.
Certains organes de presse ont tenté à plusieurs reprises de lier le cas d'ESB en Alberta à nos élevages de cerf ou de gibier. Tant le Dr Brian Evans de l'ACIA que le Dr Gerald Ollis, vétérinaire en chef de la province de l'Alberta, ont catégoriquement rejeté leur théorie.
En effet, contrairement à l'ESB, l'encéphalopatie des cervidés semble se transmettre latéralement--c'est-à-dire d'un animal à l'autre--et non pas par l'alimentation. On sait en effet que les bêtes infectées passent beaucoup de temps à boire et à saliver au-dessus de l'abreuvoir et nous pensons que c'est ainsi que la maladie se transmet. La transmission par contamination du sol et de la mère au rejeton sont également des possibilités qu'il faut étudier plus avant.
Depuis avril 2001, la maladie doit obligatoirement être déclarée. Le programme d'éradication, similaire à celui utilisé chez le bétail, a été mis en oeuvre. Comme M. Church l'a expliqué, 42 fermes ont été diagnostiquées comme ayant des animaux infectés, mais il est intéressant de noter que dans la majorité des cas, une seule bête était touchée. C'est donc une maladie qui n'est pas hautement transmissible ou hautement contagieuse.
Toutes les provinces et les territoires où se pratique l'élevage du wapiti et du cerf ont mis en place des programmes de surveillance ou de certification pour contrôler la maladie. Le programme de certification est conçu de façon à garantir l'absence de la maladie dans une exploitation, alors que les programmes de surveillance visent à donner la certitude au niveau régional.
Ces programmes sont extrêmement rigoureux, puisque tous les décès survenus dans les exploitations doivent être déclarés et les bêtes testées. Un inventaire annuel, vérifié par une tierce partie, doit être dressé. La certification donnera un haut niveau de confiance, car tous ces programmes sont de durée plus longue que la période d'incubation, généralement admise, de trois ans.
Tous les mouvements de cervidés d'une exploitation doivent être consignés et l'inventaire modifié en conséquence. Les producteurs éprouvent en fait d'immenses difficultés à exécuter ces programmes. Il n'est pas facile de trouver un animal mort en l'espace de 24 heures, surtout s'il fait chaud, et d'autant plus que nombre de ces exploitations comportent également des superficies de forêt.
Il faut effectuer davantage de recherches. Les installations ayant suivi une procédure de décontamination devraient être libres de pratiquer de nouveau l'élevage. La notion d'installation hautement contaminée est troublante pour notre industrie et, à notre avis, l'ACIA devrait entreprendre un projet de recherche dans ce domaine.
Nous sommes heureux, toutefois, d'annoncer que deux études scientifiques, bien que limitées, ont conclu que les prions d'encéphalopatie des cervidés ne sont pas présents dans le bois de velours, si bien que même une bête contaminée ne peut transmettre la maladie aux humains par ce vecteur.
Le Conseil canadien des cervidés convient tout à fait qu'aucune partie ou produit d'un animal infecté ne doit entrer dans la chaîne alimentaire. Afin d'accroître le niveau de confiance dans le produit, dans les provinces où la maladie a été décelée, soit la Saskatchewan et l'Alberta, les cervelles de toutes les carcasses doivent être testées avant que la viande ne puisse être mise en vente.
Tous les bois de velours doivent être étiquetés, identifiant la ferme et l'animal avant d'être vendus ou exportés. Ce sont là des mesures de retraçage en amont qui donnent des assurances en cas de rappel.
 (1200)
Le Conseil canadien des cervidés est partenaire dans les programmes de salubrité alimentaire à la ferme. Nous pensons que ces programmes sont nécessaires pour rassurer les consommateurs. Nous avons de bonnes relations avec l'ACIA et Agriculture et Agroalimentaire Canada. Cependant, nous déplorons le manque de recherches effectuées au Canada, comparé à celles entreprises aux États-Unis. De toute évidence, notre gouvernement n'investit pas suffisamment dans la recherche sur cette maladie.
Merci.
Le président: Merci beaucoup, monsieur Bringans.
Nous allons maintenant passer à M. Buy.
[Français]
M. Serge Buy (directeur général, Conseil canadien des cervidés): Tout secteur agricole a ses points forts et ses points faibles. L'élevage des cerfs et des wapitis ne fait certainement pas exception. Pour vous donner une meilleure compréhension de l'industrie, nous voudrions vous citer certains chiffres.
En nous basant sur le recensement de 2001, nous avons estimé que nos membres avaient injecté environ 140 millions de dollars dans l'économie locale en l'an 2000. Ils le font en achetant des équipements et des matériaux, ce qui inclut des clôtures, des services vétérinaires et d'autres nécessités. De plus, l'établissement d'un bon nombre d'usines de transformation de bois de velours, d'abattoirs et d'usines de coupe de viande pour les cervidés, les fermes synergétiques et la création de compagnies spécialisées dans la distribution internationale de nos produits ont aussi créé des emplois locaux dans des régions souvent délaissées.
Il est clair que l'impact de la maladie du dépérissement chronique des cervidés s'est fait fortement ressentir. Son principal impact sur l'élevage des wapitis et des cerfs rouges a été ressenti lors de la fermeture de la frontière de la Corée du Sud à nos produits. Nous pensons fortement que cette fermeture n'est plus justifiée et qu'elle représente plus une mesure protectionniste qu'autre chose.
Le résultat de cette fermeture a été la baisse du prix du bois de velours de 75 $ la livre à 25 $ la livre et ce, depuis l'an 2000. Nous avons essayé à plusieurs reprises de négocier la réouverture des frontières. Une délégation de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) en novembre 2002 n'a obtenu aucune réponse du gouvernement coréen. Nous ne pouvons plus accepter ces fins de non-recevoir de la part des autorités coréennes.
Le Comité de l'agriculture de la Chambre des représentants des États-Unis a demandé des explications aux autorités coréennes. Trois raisons ont été données: premièrement, la maladie du dépérissement chronique des cervidés est répandue partout en Amérique du Nord, deuxièmement, la Corée a dû dépenser de l'argent pour régler son propre problème de maladie du dépérissement chronique des cervidés à cause de l'importation de produits canadiens et troisièmement, la Fédération canadienne de la faune a conseillé au gouvernement coréen de ne pas rouvrir la frontière à cause d'un manque d'information scientifique sur la maladie du dépérissement chronique des cervidés.
Il est ironique que des Canadiens perdent leurs fermes, leurs emplois et leurs économies à cause de compatriotes extrémistes foncièrement opposés à l'élevage des cervidés, qui conseillent à des gouvernements étrangers de ne pas accepter nos produits. Nous voudrions bien vous faire comprendre une chose. Nous avons été, en tant qu'industrie, des victimes constantes de harcèlement régulier et continu de la part de divers organismes tels que la Fédération canadienne de la faune, le International Fund for Animal Welfare et Alliance for public wildlife.
Il est intéressant de constater que plusieurs de ces organismes possèdent le statut d'organisme de charité enregistré. Ils émettent donc des reçus pour fins d'impôt. Nous ne nous considérons certainement pas comme les heureux récipiendaires de leurs soi-disant bonnes oeuvres.
Un autre impact important fut le resserrement des contrôles pour l'importation d'animaux vivants par certains États américains. Le Conseil canadien des cervidés n'est pas opposé à l'établissement de protocoles rigoureux basés sur des données scientifiques, mais nous sommes fortement opposés à la fermeture pure et simple des frontières. La peur associée à la maladie du dépérissement chronique des cervidés a aussi affecté le marché des viandes. Certains abattoirs ont refusé de s'occuper de cervidés par peur de la contamination, et d'autres ne peuvent plus abattre des cervidés à cause du fait que les abats, comme pour les moutons et les chèvres, ne font plus partie du système de récupération normale. Nous devons aussi faire face à une compétition féroce provenant de la Nouvelle-Zélande, qui n'hésite pas à utiliser notre problème de maladie ou d'autres problèmes pour envahir le marché.
En fait, nous avons besoin que le gouvernement soit plus actif pour nous aider à rouvrir nos marchés traditionnels. Depuis novembre, le gouvernement n'a pratiquement rien fait pour confronter le gouvernement coréen. Si les contacts par fonctionnaires interposés ne servent à rien, il faudrait que les différents ministres, soit le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire ainsi que le ministre du Commerce international, posent des questions sérieuses et demandent des réponses à leurs collègues coréens.
Nous aimerions aussi que ce comité, comme celui de la Chambre des représentants aux États-Unis, demande au gouvernement coréen, par l'entremise de l'ambassadeur, des explications claires. Il faut que notre gouvernement soit plus actif pour la promotion de mesures mises en place pour contrôler cette maladie. Ceci nous aidera certainement à garder les marchés ouverts et permettre que certains États américains reconnaissent nos efforts.
Nous devons aussi disposer des ressources nécessaires pour pouvoir étendre nos marchés à l'intérieur du Canada, non pour faire compétition aux produits de boeuf et de porc. Mais est-il normal qu'au Canada, alors que notre industrie fait face à une situation de crise, le gouvernement accepte qu'une industrie étrangère détruise nos marchés et menace même les fondations de notre industrie?
Cela fait près de trois ans que nous sommes confrontés à ce problème de marché fermé. Nous souhaitons certainement à nos collègues de l'industrie [Note de la rédaction: difficultés techniques] fermeture de marchés.
 (1205)
[Traduction]
Le président: Merci.
Dans les minutes qui restent, je vais user des pouvoirs discrétionnaires du président; le Parti libéral est disposé à renoncer à poser des questions afin que des membres d'en face qui sont, comme vous madame Skelton, actifs dans le secteur puissent poser des questions.
Je vais commencer par vous, Carol. Nous permettrons à d'autres partis d'intervenir aussi, mais en ce qui nous concerne, nous renonçons à poser des questions à ce stade. Cela vous montre la générosité de ce comité.
Allez-y, madame Skelton, pour cinq minutes. Nous disposons de 20 minutes en tout.
Mme Carol Skelton (Saskatoon—Rosetown—Biggar, Alliance canadienne): Tout d'abord, monsieur Church, j'aimerais savoir combien le Conseil des cervidés représente de membres à travers le Canada?
M. Terry Church: Nous sommes actuellement 2 500 en tout au Canada.
Mme Carol Skelton: D'une côte à l'autre?
M. Terry Church: De la mer à la mer.
Mme Carol Skelton: D'où provient la plus grande partie de votre financement?
M. Terry Church: Les fonds du Conseil des cervidés proviennent des cotisations des membres versées par l'intermédiaire des organisations provinciales. Chaque organisation provinciale est taxée de 70 $ par membre et cela représente la principale source de revenu du Conseil canadien des cervidés.
Mme Carol Skelton: Donc, en substance, le Conseil canadien des cervidés est administré par les producteurs pour les producteurs.
M. Terry Church: Absolument. Chaque organisation provinciale membre est représentée au Conseil d'administration. Ce dernier prend toutes les décisions sur les orientations. Les décisions sont ensuite exécutées par le directeur général.
Mme Carol Skelton: Monsieur Bringans, vous qui êtes originaire de Nouvelle-Zélande, pourquoi pensez-vous que l'Agence canadienne d'inspection des aliments traite la tremblante du mouton différemment de l'ESB ou de l'encéphalopatie des cervidés? Il semble que toute l'approche soit différente.
M. Mike Bringans: C'est peut-être parce que la tremblante existe depuis beaucoup plus longtemps et a été identifiée de longue date. Nous pensons, et toutes les indications vont dans ce sens, que l'encéphalopatie des cervidés et la tremblante du mouton ont un comportement très similaire, notamment en ce qui concerne la transmission aux humains, etc. Je suppose que l'Agence veut faire preuve de prudence, à tort ou à raison.
Mme Carol Skelton: J'aurais tellement de questions à poser.
Serge, vous êtes allé en Corée ce printemps. Comment voit-on les choses du côté du gouvernement coréen? Où se situe le blocage? Est-ce au niveau de notre gouvernement fédéral ou bien des Coréens? Est-ce que nos ministres restent silencieux? Qu'est-ce qui coince là-bas?
M. Serge Buy: J'ai l'impression que les Coréens ne sont pas très ouverts au dialogue et que le Canada va devoir se montrer beaucoup plus proactif auprès du gouvernement coréen. Chaque fois que l'Agence d'inspection des aliments ou notre gouvernement pose des questions aux autorités coréennes, on leur répond «Nous ne voulons pas en parler à ce stade».
On pouvait l'admettre les premiers mois, lorsque on s'interrogeait encore sur la maladie, mais nous n'avons maintenant pas eu un seul cas chez le wapiti d'élevage depuis plus d'un an. En gros, tous les produits exportés par le Canada proviennent du wapiti et du cerf rouge, et il n'y a jamais eu un seul cas chez le cerf rouge.
Nous avons suffisamment de garanties à leur donner pour ce qui est de l'innocuité de nos produits pour les rassurer complètement. Nous cherchons à nouer le dialogue depuis quelque temps mais ils refusent de participer aux discussions. Je pense donc que le gouvernement va devoir insister beaucoup plus.
 (1210)
Mme Carol Skelton: D'accord.
Je sais qu'en Saskatchewan, à chaque décès d'un animal, tout le troupeau doit être vérifié, etc. Mais d'après ce que j'ai lu dans les journaux ces deux dernières semaines, il n'en va pas de même dans tout le pays?
M. Terry Church: Dans l'élevage des cervidés?
Mme Carol Skelton: Oui.
M. Terry Church: La différence, je crois, est que c'est obligatoire en Alberta et en Saskatchewan. Dans les autres provinces, c'est facultatif, mais si les producteurs se désistent, ils le paient très cher...
Désolé, j'ai oublié le Manitoba, sans mauvaise intention. C'est obligatoire également au Manitoba.
Si l'éleveur se désiste, il n'est plus admissible au programme de certification, ce qui aura des répercussions sérieuses sur ses débouchés. Donc, le taux de conformité est très élevé même dans les provinces où ce n'est pas obligatoire.
Mme Carol Skelton: Je sais qu'en Saskatchewan, toutes les têtes des cervidés tués par les chasseurs sont testées. Ce n'est pas obligatoire, mais les têtes sont testées et nous trouvons la maladie également chez les animaux sauvages. Est-ce le cas également en Alberta? Est-ce que d'autres provinces demandent aux chasseurs de rapporter les têtes?
M. Terry Church: Oui, je pense qu'il y a une surveillance du troupeau sauvage par le dépistage sur les têtes en Alberta, mais avec des nombres moindres qu'en Saskatchewan. Je crois que la Saskatchewan fait le plus grand nombre de tests de dépistage, avec 7 000 à 9 000 par an. Le Manitoba participe également à ce programme.
Mais une fois arrivé en Ontario, les nombres sont très en recul. Serge vient de m'indiquer que l'Ontario a testé peut-être 200 têtes et au Manitoba le chiffre est d'environ 500 par an. Mais, oui, il y a certainement une surveillance exercée sur la population sauvage.
Mme Carol Skelton: Il ne me reste qu'une toute petite question, monsieur le président.
En ce qui concerne les abattoirs fédéraux, avez-vous cherché à faire rouvrir les frontières provinciales à...?
M. Terry Church: Oui, nous avons eu de longues discussions entre l'Alberta et la Saskatchewan, entre les producteurs et au niveau de l'administration pour que les animaux puissent être déplacés de Saskatchewan en Alberta pour l'abattage. Nous étions frustrés par la lenteur de notre gouvernement. Bien entendu, une fois que la crise de l'ESB a éclaté, tout cela est resté en plan.
L'accès aux abattoirs est un problème important pour l'élevage des cervidés à travers le Canada, et particulièrement en Saskatchewan.
Le président: Nous allons donner la parole à M. Gagnon pour quelques minutes.
Si l'un ou l'autre d'entre vous souhaite céder son tour à Mme Skelton ce serait bien. Nous savons qu'elle est elle-même éleveuse et notre temps est compté.
Monsieur Gagnon.
[Français]
M. Marcel Gagnon (Champlain, BQ): Madame, je prendrai effectivement peu de temps, pour vous en donner davantage.
Il y a une chose qui m'intrigue. À chaque fois qu'on entend parler de ces types de maladies... Le docteur Bringans mentionnait qu'il n'y avait pas assez de projets de recherche. Or, cette maladie nous affecte depuis un bon nombre d'années et nous fait un mauvais nom. Je n'ai pas l'impression qu'on met les sommes qu'on devrait mettre ou que la recherche est bien orientée pour qu'on parvienne à vaincre cette maladie par un vaccin ou autrement. J'aimerais entendre le docteur Bringans à cet égard. C'est lui qui a mentionné la recherche.
[Traduction]
Le président: Un instant. Le technicien essaie de rétablir le son... [Note de la rédaction: Difficultés techniques]
Poursuivez, monsieur Gagnon.
[Français]
M. Marcel Gagnon: Est-ce que vous avez compris le début de ma question? Tout simplement, j'aimerais que le docteur puisse élaborer sur un programme de recherche qui nous permettrait d'aboutir à des résultats pour vaincre ou au moins contrôler ce type de maladie. Tout à l'heure, on a coupé la parole à Serge. Il était en train de parler des problèmes qu'on a, entre autres, avec la Nouvelle-Zélande par rapport aux produits des cervidés canadiens et québécois. J'aimerais vous entendre à ce sujet.
 (1215)
[Traduction]
M. Mike Bringans: Si j'ai bien compris la question, vous nous demandez de donner des précisions sur les projets de recherche à l'appui de notre industrie.
Je pense que l'une des recherches les plus urgentes serait l'évaluation des zones contaminées, des fermes actuellement sous quarantaine permanente. Je pense qu'il faudrait faire quelques recherches sur ces matériaux très précieux. Je pense que le gouvernement devrait se lancer là-dedans avec plus d'enthousiasme qu'il ne le fait.
Terry, aimeriez-vous ajouter quelque chose?
M. Terry Church: Il faut signaler également que l'ACIA a recueilli un énorme volume de tissu sur tous les animaux qui ont été tués. Il y aurait beaucoup à apprendre si l'on analysait et testait tout ce matériel. Mais cela exige pas mal d'investissement et d'appui financier mais nous sommes dans une situation privilégiée dans le monde, ayant accès à tous ces échantillons provenant de ces animaux tués. Donc, nous encourageons des efforts de recherche là-dessus, ainsi que sur les lieux contaminés... Je résume, sans mentionner de projets individuels.
[Français]
M. Marcel Gagnon: Donc, ce sont les sommes d'argent qui manquent pour la recherche. On n'a pas suffisamment d'argent pour la recherche.
[Traduction]
M. Terry Church: Oui, je le pense. Habituellement, lorsque nous parlons des priorités de recherche et des projets de recherche avec l'ACIA et Agriculture et Agroalimentaire Canada, la réponse immédiate que l'on nous oppose est que les budgets sont limités et qu'il n'y a pas assez d'argent pour tout faire.
Nous pensons donc qu'il faudrait faire de ces recherches une priorité lors du processus budgétaire. Il faut soit augmenter les crédits, soit changer les priorités.
Le président: Nous allons passer à M. Borotsik.
M. Rick Borotsik (Brandon—Souris, PC): Merci, et je vous promets d'être bref afin que Mme Skelton puisse poser encore d'autres questions.
Si j'ai bien compris, Terry, le Conseil recherche trois choses. Premièrement, c'est une indemnisation, non seulement pour les animaux eux-mêmes qui ont dû être détruits mais aussi pour le nettoyage des sites contaminés. Voilà le premier point.
Le deuxième c'est la commercialisation et l'ouverture des marchés. Vous pensez que le gouvernement n'a pas fait suffisamment, particulièrement sur le marché coréen, pour faire savoir que la maladie est enrayée et que le marché coréen devrait être rouvert. J'aimerais savoir à ce sujet s'il existe d'autres débouchés qu'il faudrait développer?
Le troisième point, je suppose, est la recherche dont nous venons de parler, à savoir que le gouvernement ou l'ACIA ne consacre pas suffisamment de temps, d'argent et d'énergie à la recherche concrète sur l'encéphalopatie des cervidés.
Ai-je bien résumé votre position avec ces trois points? Est-ce là ce que vous demandez?
 (1220)
M. Serge Buy: Je vais vous répondre très rapidement, monsieur Borotsik.
Pour ce qui est de l'indemnisation, celle pour le nettoyage n'est pas l'une de nos préoccupations principales. Nous l'avons mentionné dans notre exposé. Mais s'il est question d'indemniser d'autres industries à ce stade, tel que l'élevage bovin, nous-mêmes nous retrouvons dans cette situation de fermeture des marchés depuis trois ans. Les éleveurs de bovins sont 100 000, et nous seulement 2 500. Il ne s'agit donc pas de nous oublier et nous supplions le gouvernement de ne pas oublier cette industrie. C'est très important pour nous.
Voilà donc l'indemnisation que nous recherchons pour le compte de nos producteurs. Nous sommes dans cette situation depuis trois ans.
S'agissant des marchés et de la réouverture des frontières, la Corée est notre principal débouché, certainement, pour le bois de velours. Il faut rouvrir le marché coréen, et aussi celui des États-Unis pour les animaux sur pied. Et à cause de l'ESB, on nous a interdit d'exporter la viande ou des animaux sur pied ou même du bois de velours vers les États-Unis. Il faut clarifier et changer ces règles. Voilà donc une autre situation qui exige remède.
En outre, nous devons protéger nos propres marchés internes, en particulier contre la viande importée de Nouvelle-Zélande. Il est difficile pour nous de construire une industrie de la viande lorsque nous avons des produits néo-zélandais à très bas prix qui inondent notre marché et livrent une concurrence déloyale.
M. Rick Borotsik: J'aimerais aborder cela rapidement car c'était mon autre question. Existe-t-il un marché aujourd'hui au Canada pour la viande de wapiti? Vous venez de dire que oui. Pourquoi la concurrence néo-zélandaise est-elle déloyale? Comment se fait-il que de la viande venant de Nouvelle-Zélande soit moins chère que celle que nos producteurs d'ici peuvent fournir?
M. Serge Buy: Il y a plusieurs réponses à cette question. La Nouvelle-Zélande est en mesure de produire les animaux à un prix probablement plus bas que le Canada actuellement. Le cheptel y est beaucoup plus important, environ 3 millions de têtes. Ils peuvent rediriger--
M. Rick Borotsik: Combien de têtes avons-nous?
M. Serge Buy: Nous avons environ 185 000 wapitis et cerfs d'élevage.
Ils peuvent rediriger certaines coupes vers les pays où elles rapportent plus. Ils peuvent canaliser leurs coupes vers différents marchés. Ils sont très bien organisés. Nous sommes une industrie naissante qui cherche à se constituer des marchés. Nous sommes pour cela en concurrence avec une industrie déjà très bien organisée.
En outre, il existe là-bas un système de prélèvement obligatoire, imposé par le gouvernement, ce que nous n'avons pas et qui leur permet de dépenser environ 4 millions de dollars par an pour la promotion, alors que nous-mêmes n'avons rien. Nous n'avons pas de système de prélèvement obligatoire. Nous ne sommes pas actuellement en mesure de l'imposer. C'est donc difficile.
M. Rick Borotsik: Dernière question: Existe-t-il un marché actuellement pour le bois de velours?
M. Terry Church: Oui. Il y a un petit marché intérieur, mais le gros de la production est exporté.
M. Rick Borotsik: Il n'y a donc pas de débouchés à l'exportation?
M. Terry Church: Si; actuellement, au lieu de vendre à la Corée, nous vendons une grande partie à la Chine.
M. Rick Borotsik: Et à 25 $ la livre, c'est-à-dire moins que ce que vous obteniez auparavant?
M. Terry Church: Oui.
Le président: Merci, monsieur Borotsik.
Nous allons passer à M. Duplain, qui aimerait poser une question.
Pas de question?
Howard, vous avez une question.
M. Howard Hilstrom (Selkirk—Interlake, Alliance canadienne): Juste une question.
Lorsque il s'agit de nettoyer un ranch ou une installation de transformation--est-ce que l'ACIA vous fournit des instructions écrites sur la manière de procéder?
Et de manière plus générale, dans vos rapports avec l'Agence, celle-ci a-t-elle pour coutume de traiter avec vous au moyen d'instructions et de critères écrits, ou bien s'agit-il surtout de contacts verbaux, ce qui fait qu'il est beaucoup plus difficile plus tard de les prendre au mot?
M. Terry Church: C'est une question à laquelle il n'est pas facile de répondre, monsieur Hilstrom, mais je dirais que c'est les deux. Sur le plan de la politique ou des procédures d'ensemble concernant les locaux contaminés, l'ACIA accepte de documenter les instructions. Mais lorsqu'il s'agit d'une installation de transformation qui peut avoir été contaminée ou non, les choses vont tellement vite que la communication est verbale, avec les inspecteurs, etc., avec une importante contribution de Santé Canada.
La meilleure réponse que je puisse donc vous donner c'est que les deux s'appliquent.
 (1225)
M. Howard Hilstrom: Quel est le produit chimique agréé utilisé pour le nettoyage d'une installation, soit le ranch, soit à l'abattoir, c'est-à-dire dans un bâtiment? Existe-t-il un produit chimique agréé?
M. Terry Church: Oui, il y en a plusieurs. L'eau de Javel est l'un des désinfectants les plus efficaces. Il en existe un autre similaire, qui porte un autre nom, que l'on utilise dans les abattoirs. Le nom m'échappe pour le moment.
Le président: Merci, monsieur Church.
Je vais passer à M. Duplain pour une question. Nous permettrons ensuite à Mme Skelton de terminer.
[Français]
M. Claude Duplain (Portneuf, Lib.): En fait, monsieur Buy, j'ai seulement une petite question qui porte sur l'association canadienne, comme c'est peut-être une partie que je connais moins dans le dossier de l'agriculture. Quelle est la relation avec le Québec?
M. Serge Buy: La relation avec?
M. Claude Duplain: Le Québec, les associations au Québec. Quel est votre...?
M. Serge Buy: Il y a trois associations au Québec qui sont en ce moment encore actives: l'Association canadienne des éleveurs de cerfs rouges, l'Association des éleveurs de wapitis du Québec, l'Association canadienne de cerfs rouges, qui représente l'Ontario et le Québec et a des membres dans les deux. Ces trois associations sont membres de notre conseil et, donc, envoient des directeurs qui font partie de notre conseil d'administration, comme c'est le cas de toutes les autres organisations à travers le Canada, ce qui fait que nous sommes une organisation représentante des producteurs, comme nous l'avons mentionné dans la réponse de Mme Skelton un peu plus tôt.
M. Claude Duplain: Merci.
[Traduction]
Le président: Merci, monsieur Duplain.
Madame Skelton, pour terminer, il vous reste environ quatre minutes et demie.
Mme Carol Skelton: Serge, lorsque le Conseil des cervidés a été fondé, le gouvernement fédéral était derrière vous à 100 p. 100, n'est-ce pas? Le ministre de l'Agriculture vous a donné son plein appui pour former le Conseil des cervidés et devenir le porte-parole des éleveurs. Mais lorsque la maladie est apparue, il nous a plus ou moins laissé tomber, n'est-ce pas, et ne nous a plus guère aidé?
M. Serge Buy: Madame Skelton, le Conseil des cervidés a été fondé en 1992 par la Canadian Deer and Elk Farmers Association. Nous n'avons pas attendu la bénédiction du gouvernement pour agir.
Mme Carol Skelton: Mais il appuyait pleinement l'organisation.
M. Serge Buy: Oui, le gouvernement était en faveur d'une association nationale représentant l'industrie qui puisse s'en faire le porte-parole. Cela avait été clairement dit.
Je pense que le gouvernement continue à appuyer l'industrie et le conseil. Il faudrait certes faire plus, et il s'agit de le faire savoir. Je pense qu'il faut pousser un peu le gouvernement et lui rappeler que si des mesures vont être prises pour une industrie, des mesures d'un coût énorme, il ne peut laisser tomber complètement une autre et oublier les éleveurs de wapiti et de cerf.
Mme Carol Skelton: Qu'est-ce que le Conseil des cervidés a fait pour rassurer les éleveurs de bovins qui craignent que l'ESB a été transmise par nos élans ou chevreuils?
M. Terry Church: C'est là une affaire de perception. Je crois que Serge paraîtra demain dans une émission de radio, diffusée dans tout l'Ouest du Canada, qui portera précisément là-dessus. Nous avons fait des déclarations à ce sujet aussi rapidement que possible par le biais de nos contacts dans les médias, pour enrayer cette notion. Il est facile, en période de crise, de chercher quelqu'un à blâmer et nous semblons être un bouc émissaire commode.
Je pense que si les éleveurs de bovins réfléchissent un peu... c'est un jeu dangereux auquel ils jouent là. L'encéphalopatie des cervidés est pas mal répandue dans la population de chevreuils sauvages des États-Unis et s'ils vont commencer à établir ce lien, ils se tirent littéralement dans le pied, car ils discréditent la viande de boeuf chez notre principal partenaire commercial.
Hormis les démentis opposés dans les médias...
M. Serge Buy: Si vous le permettez, monsieur le président, j'aimerais ajouter encore plusieurs choses.
Nous avons contacté également la Canadian Cattlemen's Association et plusieurs organes de presse, tels que l'Edmonton Journal, qui nous prend pour cible, et Time Magazine est également censé publier un autre article sur l'industrie.
Mme Carol Skelton: Merci beaucoup.
M. Howard Hilstrom: Monsieur le président, la Canadian Cattlemen's Association n'établit pas ce lien.
M. Terry Church: Non, pas l'association officiellement, mais tel ou tel de ses membres.
 (1230)
M. Howard Hilstrom: Il faut que ce soit très clair.
M. Terry Church: Oui, vous avez raison.
M. Serge Buy: Nous sommes en contact avec elle.
Le président: Je suis au regret, mais nous devons mettre un terme à cette partie de la réunion. C'est désolant, mais je pense que nous avons compris votre message. Vous avez pu transmettre votre message. Le greffier, comme toujours, ainsi que nos chargés de recherche, prennent note de tout ce qui se dit. Et nous en avons des copies.
Merci beaucoup de votre comparution ce matin.
Nous accueillons maintenant Ray Ference, Elk Valley Ranches, Alberta, et Brian Oestreicher, Elk Hills Ranch Ltd., Saskatchewan.
Merci d'être venus, messieurs. Nous avons une demi-heure à vous consacrer, et plus de temps vous laisserez pour les questions et plus nous pourrons vous en poser et dialoguer, mais nous préférerions que vous laissiez un minimum de temps pour cela.
Qui parlera en premier?
M. Ray Ference (Elk Valley Ranches, Alberta, À titre individuel): Je peux commencer.
Merci au comité de me permettre d'expliquer notre situation face à l'encéphalopatie des cervidés. Je vais essayer d'être très bref, dans l'intérêt du temps car j'apprécierais de pouvoir répondre à quantité de questions et je vais donc simplement vous faire un petit résumé.
J'espère que vous avez reçu les lettres que j'ai écrites, car elles expliquent assez bien notre situation.
Cela fait 18 ans que notre exploitation existe. Mon associé, Frank McAllister et moi-même avons commencé à élever du wapiti en 1985 avec grand succès, en dépit de quelques problèmes. L'un des plus gros obstacles qu'il nous faut surmonter actuellement est celui de l'encéphalopatie.
Notre ferme est l'une d'une quarantaine dont le cheptel a été intégralement abattu pour cause d'encéphalopatie des cervidés. Nous avions 497 wapitis dont 25 ont donné des résultats positifs pour l'encéphalopatie des cervidés. Cela fait environ 5 p. 100 du troupeau. L'ACIA a classé notre exploitation comme à haut risque, si bien que pour échapper à la quarantaine, nous avons dû procéder à une épuration majeure.
Pour vous donner une idée de la nature de ce travail, nous avons dû désinfecter nos enclos. Nous avons dû remplacer bon nombre de nos clôtures. Ensuite, il nous a fallu les peindre. Il nous a fallu remplacer les abreuvoirs. Il nous a fallu enlever le sol des enclos jusqu'à une profondeur de six pouces et le remplacer par du gravier. Dans les pâturages, dans les endroits où le foin était déposé, il nous a fallu retourner la terre ou, s'il y avait une forte concentration, creuser des fosses pour tout enterrer et refermer. Cela a donc été un travail de grande envergure.
Pendant que nous faisions tout cela, l'ACIA nous disait en substance: «Une fois ce nettoyage terminé, vous pourrez reprendre l'activité». Cela a duré quelques mois. Ils venaient et vérifiaient le travail, ensuite nous imposaient d'autres travaux de nettoyage.
L'une des questions posées au témoin précédent était de savoir si nous obtenions des choses par écrit. Il était très difficile pour nous d'obtenir quoi que ce soit par écrit de l'ACIA. Tout était verbal et l'une des assurances verbales était toujours: «Vous pourrez reprendre l'activité après le nettoyage».
Au fur et à mesure des travaux, ils nous ont même obligé à nettoyer les mares-réservoirs. Essayez de visualiser: notre exploitation n'est pas une céréaliculture, elle est conçue principalement pour le wapiti et le terrain est très accidenté. Nous avons créé des enclos de 30 à 40 acres, utilisés en rotation, si bien qu'il faut de l'eau dans chaque enclos. Nous avions donc creusé une vingtaine de mares-abreuvoirs qu'il nous a fallu vider et refaire.
Cela signifie qu'il nous a fallu creuser des fosses, vider les mares de toute la boue et enterrer celle-ci dans les fosses. Donc, nous devions creuser d'énormes fosses pour nettoyer les fosses. Là où nous ne pouvions pas le faire, nous avons dû combler les mares-abreuvoirs existantes et en creuser de nouvelles.
Le coût a été énorme. En gros, nous avons dû payer plus de 80 000 $. Le problème est qu'une fois que l'on commence, on se dit, autant continuer puisque le travail est à moitié fait. L'ACIA nous assurait qu'une fois tout nettoyé, nous pourrions reprendre l'élevage.
Nous avons terminé le nettoyage en octobre 2001 et, le 1er novembre 2001, l'ACIA nous a informés que nous ne pouvions pas reprendre l'activité. Ils nous ont dit qu'ils en ont parlé avec d'autres industries, les autorités provinciales... et, bien sûr, trouvé aussi certains résultats de recherche et déclaré que, puisque nous étions hautement contaminés, nous ne pouvions absolument pas reprendre l'élevage.
Cela signifiait pas de bétail, aucun animal, rien. C'était dévastateur pour nous.
Je sais que le niveau de tension entre l'ACIA et nous-mêmes est élevé ces dernières années, mais je pense que l'Agence a fait un assez bon travail dans la lutte contre l'encéphalopatie dans les provinces. Comme les intervenants précédents l'ont dit, on n'a plus trouvé un seul cas d'encéphalopatie des cervidés dans les fermes depuis pas mal de temps. Je pense donc que l'Agence a fait un très bon travail à cet égard. Mais le problème c'est que le travail n'est pas terminé. Nous sommes toujours en quarantaine. Je souhaite réellement que le comité réalise que nous ne pouvons avoir aucune activité dans cette ferme. C'est un désastre financier pour nous.
 (1235)
Nous avons cherché du financement et nous n'en avons trouvé nulle part. L'ACIA a également dit avoir cherché différentes façons de nous remettre en activité, mais en gros il n'y a absolument rien.
Dans ma lettre j'ai esquissé certaines des solutions que j'entrevois. J'en mentionnerai quelques-unes.
Nous pourrions limiter notre cheptel aux seuls bovins ou bisons, puisque l'encéphalopatie des cervidés n'est pas transférable aux bovidés ou aux bisons.
Nous pourrions élever des bovins ou des bisons pour une courte durée. Nous pourrions les mettre au pâturage l'été et les abattre plus tard, en les testant.
Nous pourrions mettre des wapitis mâles pour la chasse. Nous avons un ranch de chasse où nous pourrions les transférer pour être chassés. Une fois qu'ils ont été tirés, toutes les têtes sont testées de toute façon.
Le gouvernement pourrait racheter nos installations et nos terres et s'en servir pour un projet de recherche, ou bien le gouvernement pourrait louer nos terres et s'en servir comme installation d'essai, ou bien il pourrait remplacer notre terre et nos installations pour que nous puissions reprendre l'activité. Ou bien il pourrait mettre en place dans cette exploitation un programme de sentinelle, auquel nous accepterions pleinement de collaborer. Nous possédons des tonnes d'informations sur notre exploitation. En effet, lorsque nous avons commencé, nous avons mis en place un système d'archivage très poussé; nous savons comment la maladie s'est répandue dans notre ferme, d'un enclos à l'autre. Nous avons transmis nos disques informatiques à l'ACIA à l'intention des épidémiologues.
À mon avis, ils n'ont pas fait grande recherche, car ils ne nous ont jamais contactés ou posé la moindre question à ce sujet.
Encore une fois, j'essaie de condenser. Je pourrais continuer encore et encore.
Je pense que l'une des meilleures solutions serait d'intégrer notre ferme dans un projet de recherche de type projet sentinelle. Avec la masse d'information que nous avons, ce serait avantageux pour toutes les industries. Si un programme comme celui-là était mis en place, on pourrait y intégrer des bovins et des bisons, si bien qu'à long terme toutes les industries en bénéficieraient.
Je m'arrête là. Je vous remercie, encore une fois. J'espère que l'on va nous aider. Je n'aime pas la charité, mais j'ai besoin d'un peu d'aide pour sortir de la quarantaine.
Merci beaucoup.
Le président: Merci, monsieur Ference.
Monsieur Oestreicher.
M. Brian Oestreicher (Elk Hills Ranch Ltd., Saskatchewan, À titre individuel): Merci.
Le président: Il faudra être bref, sinon il n'y aura pas de temps pour les questions.
M. Brian Oestreicher: Certainement.
Je veux remercier le comité de m'autoriser à exposer brièvement la situation de notre ferme du fait de l'encéphalopatie des cervidés.
Selon l'Agence canadienne d'inspection des aliments, j'étais l'une des fermes sources de l'encéphalopatie des cervidés dans le troupeau de wapitis d'élevage de la Saskatchewan, à compter de 1989. Je pense que l'Agence a eu raison d'abattre tout mon troupeau, ainsi que les wapitis et cerfs rouges de 40 autres fermes de la Saskatchewan. Cela a apparemment extirpé la maladie du troupeau de cervidés domestiques. Cependant, il reste quantité de questions sans réponse. La principale est de savoir si la maladie reste présente dans l'environnement de notre ferme, car c'est pour cette raison que nous sommes toujours en quarantaine.
Moi-même, mes archives et toute notre exploitation renferment une masse d'information sur cette maladie pouvant prouver que l'encéphalopatie des cervidés n'est pas un danger pour les bovins et les bisons, ni la population de cervidés sauvages.
Je demande votre aide pour régler ce problème de quarantaine. Une solution serait un projet de recherche sentinelle pour prouver au grand public que la population de cervidés domestiques et sauvages représente un produit sûr. Malheureusement, nous ne pouvons pas assumer nous-mêmes ces coûts car nous avons déjà dépensé des sommes énormes pour préparer notre propriété à un projet sentinelle. L'ACIA a tenté de trouver des crédits pour un tel projet, sans succès.
Nous sommes prêts à rencontrer n'importe quel comité pour lever ce point d'interrogation concernant la relation entre l'encéphalopatie des cervidés et l'encéphalopatie spongieuse bovine.
J'apprécie réellement votre intérêt et vos questions.
 (1240)
Le président: Merci, monsieur Oestreicher.
Nous allons commencer avec M. Benoit.
Vous allez devoir vous partager les questions. J'essaierais de me montrer aussi souple que possible.
M. Leon Benoit (Lakeland, Alliance canadienne): Merci, monsieur le président et bienvenue, messieurs.
Monsieur Ference, cela fait pas mal de temps que je suis en contact avec vous et je comprends que vous commenciez à ressentir un peu de frustration.
Monsieur Oestreicher, j'ai fait votre connaissance à vous aussi.
J'ai une lettre de Gerry Ritz, le député de Battlefords--Lloydminster, qu'il a adressée au ministre de l'Agriculture au sujet de la création d'un projet de recherche sentinelle. J'ai aussi dans le dossier une correspondance entre moi et le ministre et d'autres.
Cette situation dure donc depuis longtemps, mais j'aimerais vous demander de peut-être résumer le vrai problème. Je commencerais par vous demander si, de façon générale, vous pensez que le coût d'exploitation d'un troupeau d'élevage, en général, est la responsabilité du producteur individuel ou si vous pensez que c'est la responsabilité du gouvernement.
Je pense connaître votre réponse à ce sujet, mais pour passer de là à l'étape suivante, pourquoi pensez-vous que le gouvernement a une responsabilité spéciale dans votre cas, par opposition à une situation normale?
M. Ray Ference: Dans ce cas-ci, il y a encore beaucoup d'inconnues autour du problème. Prenez la tuberculose; on a longtemps étudié la maladie et on parvient à la contrôler. Dans le cas de l'encéphalopatie des cervidés, il y a quantité de questions sans réponse. Par exemple, on pense que la maladie pourrait être transmise par l'environnement, ou par d'autres vecteurs. Il est impossible pour un particulier d'assumer tout ce coût pour l'ensemble de l'industrie. C'est une charge écrasante.
Le coût d'un programme sentinelle serait d'environ 750 000 $, et c'est trop. Il nous faut trouver des fonds quelque part. Nous ne pouvons pas y arriver seuls.
M. Leon Benoit: Donc, la raison pour laquelle vous pensez que le gouvernement devrait assumer un certain coût d'un projet de recherche, d'un projet sentinelle, est que le résultat sera pour le bien commun des Canadiens et de l'industrie.
M. Ray Ference: Absolument, et je pense que non seulement le secteur des cervidés mais tout le secteur de l'élevage en bénéficierait. Cela répondrait à beaucoup de questions.
M. Leon Benoit: Si vous étiez seul à en profiter, vous admettez que vous devriez assumer les frais.
M. Ray Ference: Oh, absolument. Mais ce n'est pas seulement pour notre avantage. Ce serait pour l'avantage de toute l'industrie, oui.
M. Leon Benoit: Pour ce qui est du projet, les réponses que vous avez reçues et que nous avons reçues du gouvernement--tout d'abord, à la question de savoir s'il participerait à un projet sentinelle et, deuxièmement, selon quelles modalités--sont réellement confuses. Les renseignements que j'ai reçus et les raisons qu'ils donnent de leur manque d'intérêt à participer sont très peu claires. Ils refusent en fait de s'engager.
M. Ray Ference: C'est vrai. Ils disent que si nous voulons sortir de la quarantaine, nous pourrions mettre en place un programme sentinelle pendant quatre ans, à nos propres frais. Mais ils refusent de confirmer que nous ne serions plus alors en quarantaine. En gros, ils se contenteraient d'examiner les renseignements. C'est donc très peu clair.
J'ai reçu une lettre fin mai donnant quelques explications. Mais il m'a fallu des années pour en arriver là.
M. Leon Benoit: En gros, quel serait le coût d'un programme quadriennal?
M. Ray Ference: Environ 750 000 $. La raison d'un coût si élevé est que nous commencerions avec une petite quantité d'animaux. Il faut bien voir que dans un tel projet, les animaux font des petits et qu'il y a un effet multiplicateur. En outre, il faut beaucoup plus de personnel pour surveiller les animaux dans un tel projet. M. Bringans a indiqué que les animaux qui tombent malades ou meurent doivent être traités immédiatement, sinon le résultat n'est pas valable.
 (1245)
M. Leon Benoit: Quelle raison précise l'ACIA a-t-elle donnée pour ne pas assumer ce projet?
Et Brian, n'hésitez pas à intervenir vous aussi sur n'importe quel sujet.
M. Ray Ference: Leur raisonnement: sans aucun fondement. En gros, ils ont des fonds de recherche pour d'autres projets, et celui-ci était trop important. Ils manquent totalement d'argent.
En toute franchise, je pense qu'ils aimeraient voir démarrer un projet, mais ils manquent totalement de moyens. Nulle part dans l'administration n'y a-t-il de fonds à ce stade pour ce projet. C'est la réalité, d'après ce qu'ils m'ont dit.
M. Leon Benoit: Je pourrais nommer quelques endroits.
Le président: Monsieur Borotsik.
M. Rick Borotsik: Merci.
Avez-vous contacté le Conseil des cervidés pour entreprendre ce projet de sentinelle? J'entends par là que ce Conseil touche un chèque de 70 $ de chaque producteur. Lui avez-vous demandé de financer ce projet sentinelle?
M. Brian Oestreicher: L'élevage du wapiti est une industrie naissante qui a été tellement touchée par ce problème de l'encéphalopatie que les éleveurs font faillite à l'heure où nous parlons par manque de débouchés pour leur production. L'une des raisons principales en est que ce projet sentinelle n'a pas encore pu être mené à bien ou n'a même pas encore démarré. C'est comme un nuage noir qui plane sur l'industrie.
Prenez le fait qu'il y a l'encéphalopatie chez les cervidés sauvages. Une industrie ne peut se développer sans l'assurance que si l'on enclos un nouveau terrain, et que l'encéphalopatie sévit à l'extérieur, vos animaux d'élevage ne vont pas être atteints eux aussi. Cette recherche prouvera que--
M. Rick Borotsik: Brian, je vais intervenir ici. Vous avez estimé tous deux qu'un projet sentinelle devrait être entrepris sur votre propriété. Chacun d'entre vous a proposé la sienne. Mais il n'est pas nécessaire de faire cette recherche deux fois. Comment choisirait-on le site?
M. Ray Ference: J'ai en parlé avec l'Agence et elle a posé la même question. Ma réponse est que l'exploitation de Brian est un peu plus singulière que la mienne, à cause de la façon dont nous gérons, et qu'ils retireraient une connaissance plus large en entreprenant les deux projets.
M. Rick Borotsik: On aurait donc deux projets au lieu d'un seul. Est-ce que cela coûterait 750 000 $ chaque?
M. Ray Ference: Oui, pour chaque ferme.
M. Rick Borotsik: Mais il en reste encore quatre sous quarantaine. Faut-il donc en entreprendre quatre?
M. Ray Ference: Ce sont quatre situations différentes.
M. Rick Borotsik: Il en faudrait donc quatre.
M. Ray Ference: Je ne dis pas cela.
M. Rick Borotsik: En réalité, oui.
Une question. Vous aviez 400 bêtes. Ont-elles toutes été abattues?
M. Ray Ference: J'avais 490 têtes, et oui, toutes ont été abattues.
M. Rick Borotsik: Vous avez été indemnisé pour cela. Avez-vous touché une indemnité à la valeur du marché de ces animaux?
M. Ray Ference: Oui. Nous avons été équitablement indemnisés. Dans beaucoup de cas, l'indemnité était inférieure à la valeur commerciale mais je ne me plains pas. C'était équitable.
M. Rick Borotsik: C'est ce que je voulais savoir.
Votre troupeau aussi a été abattu. Avez-vous été indemnisé à la valeur commerciale?
M. Brian Oestreicher: Nous avions environ 400 bêtes mais j'étais propriétaire de seulement sept. Ma situation était différente. Je travaillais plus ou moins pour un salaire. Nous louions le terrain et logions simplement les animaux d'autrui.
M. Rick Borotsik: Les propriétaires ont-ils été indemnisés pour leurs bêtes--
M. Brian Oestreicher: Ils ont été indemnisés.
M. Rick Borotsik: --à la juste valeur commerciale? Votre indemnité était-elle la juste valeur commerciale de ces bêtes au moment de l'abattage, en 1989 ou 1990?
M. Ray Ference: D'accord. Votre question est de savoir si l'indemnité par tête était équitable. Nombre des animaux étaient évalués beaucoup plus cher à l'époque--nettement plus cher--que l'indemnité que nous avons touchée, mais je ne me plains pas de cela.
Pour répondre à votre question, nous n'avons pas été indemnisés à la juste valeur commerciale à l'époque, car il y avait beaucoup de bêtes qui valaient beaucoup plus d'argent que cela.
M. Rick Borotsik: Vous les aviez achetées pour plus cher?
M. Ray Ference: Oh, oui, absolument.
M. Rick Borotsik: Vous les avez payées plus cher, lorsque vous les avez achetées, que le montant d'indemnité qui vous a été versé à l'époque?
M. Ray Ference: C'est absolument vrai.
M. Rick Borotsik: C'était ce que je demandais.
Merci.
Le président: Merci, monsieur Borotsik.
Madame Skelton.
Mme Carol Skelton: Pour rester sur ce sujet, la valeur d'aujourd'hui n'est pas la même que ce que l'Agence canadienne d'inspection des aliments... S'il y avait une autre flambée de maladie, la valeur aujourd'hui ne serait pas aussi élevée.
M. Church a indiqué que vous aviez reçu des instructions écrites et verbales. Avez-vous reçu des instructions écrites de l'ACIA sur la manière de nettoyer votre ferme et indiquant quand vous seriez libéré?
M. Ray Ference: Personnellement, je n'ai obtenu aucune instruction écrite sur les modalités de l'épuration de l'exploitation. Ils venaient sur place et évaluaient la situation et donnaient de nouvelles instructions chaque fois qu'ils venaient. Vers la fin, ils venaient en groupe, habituellement de quatre, et arpentaient la ferme, littéralement, et disaient de faire ceci et cela. Mais il n'y avait pas d'instructions écrites.
Les seules instructions écrites que nous avons obtenues de l'ACIA étaient pour dire que nous étions en quarantaine. Si jamais ils voulaient changer quelque chose aux conditions de quarantaine, ils envoyaient une nouvelle note. Si quelque chose survenait...
Oh, oui, en plus, ils nous obligent maintenant à entretenir notre clôture. Nous avons l'obligation d'entretenir la clôture, alors que nous n'avons absolument aucun revenu d'exploitation. Ils n'arrêtent pas d'ajouter des contraintes de cette sorte.
Nous avons dit que nous n'avions qu'à nous mettre en faillite et arracher la clôture. Immédiatement, ils ont envoyé une nouvelle note de service pour nous signifier qu'il était contraire à la loi de démonter notre clôture.
C'est donc tout un mélange de choses.
Mme Carol Skelton: Serait-il faisable d'organiser toute une panoplie de tests sur l'ESB, la tremblante du mouton et quantité d'autres choses sur votre terrain, qui soit susceptible d'aider le Collège de médecine vétérinaire de Saskatoon, de notre Université de la Saskatchewan?
M. Ray Ference: Je pense que la propriété est idéale pour cela. Nous avons quantité de clôtures très hautes, d'enclos et de bonnes installations de vérification, et nous pourrions donc facilement intégrer toutes les sortes de recherche sur notre ferme.
 (1250)
Mme Carol Skelton: Le Collège de médecine vétérinaire est celui qui effectue les tests pour l'encéphalopatie des cervidés et l'ESB, je crois.
M. Ray Ference: Exact.
Mme Carol Skelton: Comment faites-vous? Vous ne retirez aucun revenu de cette terre. Vous payez vos taxes. Vous assurez les dépenses courantes tout seul?
M. Brian Oestreicher: Nous n'avons pas pu payer nos taxes et la propriété est aujourd'hui grevée de charges.
Voyez-vous, c'est une situation différente. Je vis à Lloydminster, à 25 milles de la ferme. Une partie appartient à mon père. Elk Hills Ranch possède un quart et ma soeur un autre. C'est différent.
C'est pour moi une dépense que de me rendre là-bas chaque jour pour m'occuper de la propriété et m'assurer qu'aucun animal sauvage n'y pénètre. L'ACIA agite plus ou moins une carotte devant mon nez depuis deux ans, si bien que je n'ai pas simplement laissé tomber la propriété pour prendre un emploi ailleurs. Je vais devoir prendre une décision sous peu à cet égard.
Mme Carol Skelton: Pourriez-vous être poursuivi si des animaux sauvages pénétraient sur cette propriété... par le ministère de l'Environnement de la Saskatchewan ou un organe du genre?
M. Brian Oestreicher: S'ils peuvent prouver la négligence concernant les clôtures ou les portails, ou si une compagnie pétrolière qui a accès à mon terrain... Oui, ils ont déjà menacé de me poursuivre.
Mme Carol Skelton: Vous avez eu des menaces?
M. Brian Oestreicher: Oh, il y a déjà eu une enquête, oui.
Mme Carol Skelton: De l'ACIA?
M. Brian Oestreicher: Oui.
Mme Carol Skelton: Leon, avez-vous une question?
Le président: Leon.
M. Leon Benoit: Oui.
Il me semble que tous deux vous avez engagé de gros frais pour nettoyer votre propriété, pensant que vous pourriez l'exploiter alors de nouveau, peut-être pas pour élever du wapiti mais peut-être du bison ou des bovins.
Est-ce exact dans les deux cas?
M. Ray Ference: C'est tout à fait vrai. Comme Brian l'a dit, ils ont agité une carotte devant notre nez pendant tout ce temps, jusqu'à ce que les travaux soient terminés.
M. Leon Benoit: Y en a-t-il d'autres dans la même situation qui n'ont pas effectué le nettoyage?
M. Ray Ference: Il y a quatre exploitations. À ma connaissance, j'ai rempli mes obligations à 100 p. 100 et je possède une lettre qui le confirme, mais la quarantaine n'a jamais été levée chez moi.
Une exploitation appartient à des Autochtones et je crois qu'ils n'ont absolument rien fait. Il en existe une autre au nord de chez nous. J'ai parlé au propriétaire l'autre jour, et il m'a dit qu'il n'a pas commencé le nettoyage car il a vu ce qui m'est arrivé: «Pourquoi devrais-je faire tout cela si je vais quand même rester sous quarantaine?» Donc, il attend.
Brian, vous pouvez expliquer votre situation.
M. Brian Oestreicher: Nous sommes dans une situation à part chez nous. Lorsque notre troupeau a été abattu, nous avions des pâturages excédentaires et donc notre voisin faisait paître du bétail chez nous. L'ACIA était parfaitement au courant, car elle abattait nos wapitis et pendant tout ce temps ces bovins pâturaient également sur notre propriété. Personne n'a rien dit.
Plus tard cet automne, c'est-à-dire en 2000, 200 têtes de bétail supplémentaires sont venus pâturer sur cette propriété toujours sans que l'ACIA ne réagisse. Pendant cet hiver-là, lorsque nous avons été indemnisés pour le wapiti, nous avons acheté des bisons, qui ont aussi été placés sur notre propriété. Les bovins étaient partis dans l'intervalle.
Soudainement, en février 2001, l'un des représentants de l'ACIA est venu me voir, moi et ma soeur, et nous a dit que ces bovins et bisons seront abattus également. Nous ne savions pas du tout ce qui se passait, car personne n'en avait jamais parlé. Ils ont dit que parce que le nettoyage n'avait pas été fait au préalable--nous n'avions aucune idée qu'il fallait un nettoyage, personne n'en avait jamais parlé--les bovins et bisons seraient abattus également.
D'accord, nous avons donc accepté cela en sus. Ils ont été enfouis dans une fosse avec nos wapitis. Nous avons ensuite racheté des bisons, effectué le nettoyage, et nous en sommes là. Nous sommes coincés avec ces autres bisons sur la propriété de quelqu'un d'autre, à qui nous payons un loyer, pendant que nos terres restent là inoccupées.
 (1255)
M. Leon Benoit: Existe-t-il des indications à l'effet que l'encéphalopatie des cervidés peut être transmise à d'autres espèces?
M. Ray Ference: C'est une bonne question. J'en apprends beaucoup sur l'encéphalopatie et je fouille pour trouver des renseignements. Nous en avons discuté avec Beth Williams, qui a fait des recherches poussées à ce sujet. Elle nous dit qu'elle ne comprend absolument pas pourquoi nous ne pourrions pas avoir des bovins ou des bisons en ce moment sur notre propriété.
M. Leon Benoit: Est-ce là ce que vous demandez? Demandez-vous à remettre du wapiti sur cette propriété?
M. Ray Ference: Je veux simplement reprendre l'élevage. Si je peux mettre des bovins ou des bisons, très bien. Je ne demande pas à remettre des wapitis. J'admets qu'il faut plus de recherche à cet égard, mais je pense que les résultats sont clairs pour ce qui est des bovins et du bison.
M. Leon Benoit: Est-ce que l'ACIA--et c'est le moindre que l'on puisse demander--a expliqué en détail les raisons de la position qu'elle adopte?
M. Ray Ference: Comme je l'ai mentionné, j'ai reçu il y a juste une semaine, le 30 mai, une lettre de l'Agence qui en donne quelques-unes. Je viens de recevoir cette lettre et j'ai maintes questions à son sujet, et je vais donc correspondre avec l'Agence à ce sujet. Mais c'est la première indication réelle que j'obtiens. Il est très difficile d'obtenir quoi que ce soit de l'ACIA concernant notre situation, mais j'ai obtenu quelques indications il y a une semaine et je vais poser des questions à ce sujet, oui.
Mme Carol Skelton: Donc, en gros, comme le Conseil l'a expliqué, l'ACIA est arrivée et a fait un très bon travail, mais il n'y a pas eu de suivi. Est-ce là le problème? C'est ce qui semble ressortir de votre témoignage à tous les deux. Ils ont fait un bon travail au départ, les vétérinaires et tout le monde étaient excellents et ont réagi de façon très professionnelle, mais les choses ont commencé à clocher sur la fin. C'est ce que me disent aussi certains des éleveurs de bovins de la Saskatchewan.
M. Ray Ference: Je suis d'accord avec vous.
Je dois féliciter l'ACIA pour le travail très professionnel accompli. L'Agence a de bons employés sur le terrain. Mais comme je l'ai dit dans l'exposé, le travail n'est pas terminé. En gros, ils nous laissent en plan.
Et c'est dur pour nous. C'est une dure épreuve pour nous.
Le président: Monsieur Borotsik, avez-vous quelque chose à ajouter?
M. Rick Borotsik: Non, ça va.
Le président: Monsieur Hilstrom?
Carol, avez-vous autre chose?
Mme Carol Skelton: J'aimerais préciser une chose pour le procès-verbal. Vous avez parlé de Mme Beth Williams aux États-Unis et des bovins et de l'ESB. Pouvez-vous expliquer aux membres du comité les expériences effectuées? Que fait-elle?
M. Brian Oestreicher: Mme Beth Williams a injecté du tissu cérébral infecté directement dans le cerveau de bovins. Je pense qu'il s'agissait de 13 têtes. Trois de ces bovins ont manifesté des symptômes d'encéphalopatie des cervidés, mais pas la maladie elle-même; c'était quelque chose de similaire. Mais si vous injectez quoi que ce soit dans le cerveau d'un être vivant, il va forcément se produire quelque chose.
L'autre troupeau de bovidés a mangé du tissu cérébral hautement infecté par l'encéphalopatie des cervidés. Cela fait quatre ou cinq ans qu'on lui fait manger cette dose ultra-élevée de prions, et rien ne s'est produit. Les bêtes se portent bien.
Il me semble qu'on allait donc accepter cette étude de cinq ans, mais on a maintenant prolongé le délai de quatre autres années pour attendre que ces animaux meurent de mort naturelle.
Le président: D'accord. Je pense que c'est un renseignement utile pour clore cette réunion.
Je veux remercier les témoins d'être venus et je les prie d'excuser les circonstances qui échappaient au contrôle de la présidence.
Merci aux membres du comité de leur collaboration ce matin. C'est toujours difficile lorsqu'on entend beaucoup de témoins et dispose d'un temps limité.
Je déclare le séance levée.