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HERI Rapport du Comité

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CONTEXTE

Chapitre 3
L'évolution des technologies de la radiodiffusion

A. Concepts clés de la radiodiffusion

Au cœur de l'évolution de la radiodiffusion, tout comme de l'idée que nous nous en faisons, se trouve une poignée de concepts scientifiques simples. Dans le présent chapitre, nous examinons ces concepts et nous expliquons l'incidence importante qu'ils ont eue sur le développement du système de radiodiffusion canadien.

Les ondes

Les ondes électromagnétiques permettent la communication sur de grandes distances. Alexander Graham Bell et Samuel Morse ont pour leur part envoyé des ondes électromagnétiques au moyen d'un fil de cuivre1. Fessenden, quant à lui, a transmis des ondes électromagnétiques sans fil. Comme il s'agit de communication sans fil, l'on suppose souvent à tort que l'air est une composante essentielle de ces transmissions par la voie des ondes. Or, si le son est le résultat des vibrations de l'air, les ondes électromagnétiques peuvent, quant à elles, se propager dans le vide de l'espace2.

Les ondes électromagnétiques sont maintenant un phénomène bien connu. L'on sait que la lumière, la télévision, la radio, les rayons X et les rayons ultraviolets (ceux-là mêmes qui donnent des coups de soleil) sont autant d'ondes électromagnétiques et que ces ondes, qui se propagent à la vitesse de la lumière, peuvent avoir diverses utilisations novatrices à condition que l'on sache s'en servir.

Les humains sont sensibles aux longueurs d'ondes qui passent par l'atmosphère de la terre sans y être absorbées. L'on appelle photons les particules qui composent la lumière visible. Il suffit de sept photons pour qu'une source de lumière puisse être détectée à l'œil nu3.

Tout ce qui distingue les divers types d'ondes dont les humains se servent
(p. ex., pour les communications radio, pour voir ou pour créer des rayons X), c'est leur longueur. Quiconque a déjà, comme dit Racine, vu l'onde approcher et se briser ou a déjà pris place à bord d'un bateau, sait comme elle peut varier. Tantôt elle monte très haut et redescend rapidement, tantôt elle bouge si lentement que le mouvement est à peine perceptible. Toutes les ondes peuvent être décrites selon leur longueur, leur fréquence (c.-à-d. le nombre de fois par minute que l'embarcation monte au sommet de la crête, puis redescend et remonte au même point)4 et la vitesse à laquelle elles se propagent.

Les ondes électromagnétiques (p. ex., ondes lumineuses ou radioélectriques) se propagent à la vitesse de la lumière; leur fréquence est calculée en cycles par seconde (cps)5. Comme la lumière se propage à environ 300 000 kilomètres par seconde, il faut une dizaine de minutes pour que la lumière du soleil atteigne la Terre. Pour calculer la longueur d'une onde, il suffit de diviser sa fréquence par la vitesse de la lumière.

Le spectre

Les ondes électromagnétiques pouvant être décrites en fonction de leur longueur (c.-à-d. de leur fréquence), il est possible de les classer des plus courtes aux plus longues selon une gradation appelée spectre. Tout ce qui peut être classé de façon semblable suit une gradation analogue à celle du spectre. Ainsi, l'arc-en-ciel qui apparaît après la pluie est un spectre de lumière visible. Quand un enseignant ou une enseignante place ses élèves en allant du plus petit au plus grand, il s'agit là aussi d'une gradation s'apparentant au spectre. En termes simples, le spectre peut désigner une série d'élévations, de couleurs ou de longueurs d'onde.

S'agissant du spectre électromagnétique, les scientifiques et les ingénieurs appellent « spectre visible » les éléments de ce spectre dont les humains se servent pour voir. De même, ils appellent « spectre des radiofréquences » (RFS) les ondes électromagnétiques qui servent aux télécommunications (p. ex., télévision, radio, téléphone cellulaire).

Les éléments du spectre électromagnétique dont il est le plus souvent question dans les ouvrages de science ou de génie sont (par ordre croissant de longueur) les rayons gamma, les rayons X, les rayons ultraviolets, les radiations visibles, les rayons infrarouges, les micro-ondes, les VHF (télévision), les ondes radio FM (modulation de fréquence), les ondes courtes, les ondes radio AM (modulation d'amplitude) et les autres ondes radio.

   

Figure 3.1 - Spectre électromagnétique

Les rayons gamma sont des rayons extrêmement courts (d'une longueur d'environ un milliardième de centimètre). Les micro-ondes ont environ un centimètre de long. Les ondes VHF (télévision) ont environ un mètre de long (100 centimètres). Certaines ondes radio ont plus d'un kilomètre de long (p. ex., celles qui sont utilisées par les stations de radio AM). Les ondes ultra-myriamétriques (VVLF), qui servent aux communications avec les sous-marins, peuvent avoir plusieurs kilomètres de long. En règle générale, les fréquences élevées ne dépassent pas les limites de la visibilité et sont donc utiles aux stations de radio locales, puisque la même fréquence peut être utilisée par une autre station de radio plus loin. Ainsi, une station de radio de Montréal peut se servir de la même fréquence qu'une station de radio de Toronto sans qu'il n'y ait d'interférence entre les deux.

La radiodiffusion par la voie des ondes

Dès les premières décennies du XXe siècle, l'on connaissait déjà bien les possibilités des ondes électromagnétiques, à tel point que les communications par la voie des ondes sur des distances courtes ou plus longues à l'aide de postes de radio ne tardèrent pas à devenir chose courante. Parmi les premières utilisations de la radio, il convient de mentionner l'usage qu'en faisaient les marines britannique et américaine pour les communications de point à point entre les navires en mer. En outre, dès le début des années 1920, des milliers d'amateurs de radio en Europe et en Amérique du Nord faisaient de la diffusion unidirectionnelle et bidirectionnelle, offrant des contenus qui les intéressaient, faisant tourner de la musique ou attendant que d'autres amateurs entrent en contact avec eux pour qu'ils puissent mesurer les distances sur lesquelles ils avaient réussi à diffuser.

Il n'y eut qu'un pas de la transmission de sons à la transmission d'images. L'on savait dès la fin du XIXe siècle qu'il était possible de transmettre des images en convertissant la lumière en énergie et en reconvertissant cette énergie en lumière. Il a toutefois fallu attendre 1897, année où Karl Ferdinand Braun inventa le tube cathodique, pour que les premiers véritables systèmes de télévision opérationnels voient le jour6.

Bien que la Première Guerre mondiale ait freiné les progrès technologiques dans le domaine de la télédiffusion, l'avancement à cette même époque des communications par fil et par radio de même que l'expansion rapide et la popularité croissante de la radiodiffusion en Europe et en Amérique du Nord menèrent à un regain d'intérêt pour la télévision au début des années 1920. En Europe, l'on assista aux premières démonstrations de transmissions télévisuelles rudimentaires vers la fin des années 1920, ces premiers essais aboutissant à une programmation télévisée régulière, quoique limitée, en Allemagne et en Grande-Bretagne entre le milieu des années 1930 et le déclenchement en 1939 de la Seconde Guerre mondiale. Aux États-Unis, les essais se poursuivirent tout au long des années 1930, et les premières stations de télévision entrèrent en ondes en juillet 1941. Elles cessèrent toutefois de diffuser en décembre 1941 quand les États-Unis entrèrent en guerre.

Si le développement commercial de la télévision a été retardé à cause de la Seconde Guerre mondiale, la technologie qui la sous-tendait a été considérablement améliorée et exploitée pour guider les missiles de surveillance et de reconnaissance à longue portée7. Par conséquent, l'on s'est retrouvé à la fin de la guerre en 1945 avec des normes de radiodiffusion de grande qualité, qui ont eu pour effet d'accroître considérablement la capacité de la télévision à servir de moyen de communication de masse. En outre, les lacunes des technologies existantes fondées sur l'utilisation de tubes qu'avaient révélées les communications pendant la guerre avaient hâté l'invention de matériel électronique à semi-conducteurs, comme le transistor8.

Après la Seconde Guerre mondiale, la télévision par la voie des ondes a refait surface partout en Europe et aux États-Unis et a été lancée officiellement au Canada en 19529.

Le câble

Au milieu des années 1950, les Canadiens qui vivaient près de la frontière avec les États-Unis avaient accès à quatre chaînes de télévision radiodiffusées, une chaîne canadienne (CBC et Radio-Canada) et au moins trois chaînes américaines. À moins d'être branché au câble, la plupart des autres Canadiens n'avaient toutefois accès qu'à une ou deux stations de télévision, et ce, même jusqu'au milieu des années 1970. C'est ce qui explique que les Canadiens se sont empressés de se brancher au câble dès son arrivée en 1952.

Essentiellement, le câble se fonde sur les mêmes principes que ceux qu'avait appliqués Samuel Morse pour inventer le télégraphe. Il s'agit de convertir un signal de télévision en une suite d'ondes électromagnétiques, qui sont envoyées par fil et reconverties en un signal de télévision par un boîtier adaptateur (généralement appelé décodeur)10. Comme le câble pouvait transmettre davantage de fréquences (c.-à-d. de canaux), les abonnés pouvaient recevoir une trentaine de canaux dans les années 1970. Avec l'arrivée de technologies plus efficientes, comme le multiplexage, sa capacité est passée à plus de 100 canaux11,12.

Le satellite

Le Canada a été un des pionniers de l'utilisation de la technologie satellite pour la transmission de signaux de télévision. Le satellite Anik-1, lancé en 1972, était capable de transmettre 12 émissions de télévision à la fois. C'est ce qui a permis le premier mariage du câble avec le satellite. Le signal de radiodiffusion pouvait être transmis du système de câblodistribution (p. ex., de Toronto) au satellite, qui pouvait ensuite le retransmettre au système de câblodistribution d'une autre ville (p. ex., de Winnipeg). Auparavant, les signaux de télévision étaient transmis par micro-ondes (technologie mise au point dans les années 1950). Avant cette époque, il arrivait parfois que l'on envoie par avion des émissions sous forme de films (kinescopes) parce qu'il n'existait pas de mécanisme pour les acheminer d'un endroit du pays à un autre. Ainsi, en 1953, la CBC avait fait venir par avion un kinescope du couronnement de la reine pour que l'émission puisse être diffusée au Canada, et elle l'avait ensuite envoyé au réseau américain ABC.

   

Reginald Aubrey Fessenden : le pionnier de la radio canadienne

Cet après-midi, à l'île Cobb, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, un message intelligible a été transmis sur les ondes électromagnétiques.

Journal personnel de Reginald Fessenden, décembre 1900.

Le 23 décembre 1900, pour la toute première fois de l'histoire, un message vocal était transmis sur les ondes radio. La voix demandait : « Est-ce qu'il neige chez vous, M. Thiessen? Si oui, envoyez-moi un télégraphe pour me le confirmer. »

Un siècle plus tard, deux choses nous frappent. Tout d'abord, la première transmission de la voix par radio était aussi la première radiodiffusion interactive. Deuxièmement, la voix entendue était celle d'un Canadien, Reginald Fessenden.

Ce n'est pourtant pas surprenant. Les Canadiens ont toujours été fascinés par la radiodiffusion. Depuis la Confédération, nous avons compris que nous ne pourrions pas bâtir une nation sans avoir recours à des technologies novatrices pour conquérir les distances qui nous séparent. Les chemins de fer, le télégraphe, le téléphone, la radio, la télévision, le satellite, le câble — chaque nouvelle invention a rapidement été mise à contribution pour permettre aux Canadiens de communiquer entre eux.

Il ne faut pas s'étonner non plus si Fessenden a aussi saisi la dimension humaine de son invention. La veille de Noël 1906, il a présenté au monde son premier programme de radio, destiné aux opérateurs de radio sans fil sur les navires. Fessenden a interprété Sainte Nuit au violon, tandis que son épouse et un ami ont chanté des cantiques de Noël.

Malheureusement, Fessenden n'a jamais été reconnu de son vivant pour son travail de pionnier. Ses idées et ses inventions ont précédé celles, plus connues, de Marconi, mais il a eu peine à obtenir du financement — même du gouvernement canadien — et il a perdu ses principaux brevets. Il a créé plus de 500 inventions au cours de sa vie, mais, comme l'a dit son épouse, son esprit fertile « n'a pas réussi à se défendre contre les attaques commerciales ». Dans son avis nécrologique, en 1932, le New York Herald Tribune écrivait : « Il arrive parfois, même dans les sphères scientifiques, qu'un homme puisse avoir raison contre le monde entier. Le professeur Fessenden était cet homme. »

Reginald Aubrey Fessenden est mort chez lui, sur le bord de la mer aux Bermudes, le 22 juillet 1932. Sur la pierre de son mémorial, il est écrit :

Son esprit illumina le passé
Et l'avenir.
Et façonna de beaucoup
Le présent.

Dessous, on lit, en hiéroglyphes égyptiens :

Je suis hier, et je connais demain.

Figure 3.2 - Transmission télévisuelle

Le Canada a aussi été le premier pays à réaliser une démonstration à grande échelle de la technologie satellite pour transmettre directement des signaux de télévision à des foyers individuels (1982). Il s'agit de la technique de la radiodiffusion directe (RD) ou du satellite de radiodiffusion directe (SRD). Cependant, il a fallu attendre la fin des années 1990 pour que cette capacité puisse être vraiment exploitée au Canada, et ce, car on ignorait les répercussions de la télévision par satellite sur la santé économique de l'industrie de la câblodistribution13.

Le satellite offre un grand avantage sur le plan de la transmission aux foyers en ce sens qu'il assure une couverture quasi complète du pays tout entier14. Ainsi, à quelques exceptions près, presque tous les ménages canadiens ont maintenant accès au même niveau de service. Il n'en était pas ainsi entre 1950 et 1995, et c'était là un grief souvent exprimé pendant cette période de 45 ans, surtout chez les résidents du Nord15,16.

Les auteurs de science fiction Jules Verne et H.G. Wells avaient imaginé la popularité potentielle de la télévision dès la fin du XIXe siècle, mais c'est seulement peu de temps après la Seconde Guerre mondiale que la télévision est devenue très répandue comme source de divertissement. La figure 3.3 montre le taux de pénétration de quelques technologies de communication depuis les débuts de la radiodiffusion17,18.

B. La révolution numérique

Toutes les ondes peuvent être décrites en fonction de leur longueur, de la vitesse à laquelle elles se propagent et de leur fréquence. C'est ce qui a servi de point de départ à ceux qui ont mis au point la technologie permettant d'envoyer un signal susceptible d'être converti en un son ou en une image. Les ondes qu'ils ont transmises étaient donc un modèle, ou un analogue, du son ou de l'image réelle, d'où le terme signal analogique. De même, le disque vinyle comporte un sillon spiralé qui est un modèle, ou un analogue, d'un son donné, d'une chanson par exemple.

   

John Chapman : un visionnaire canadien

Le 9 novembre 1972, lorsque Anik A-1 a été mis en orbite, le Canada est devenu le premier pays à posséder un système de communications par satellite.

Cette réalisation remarquable est le fruit du travail d'une équipe de chercheurs œuvrant dans le cadre de programmes mis sur pied par des pionniers comme Frank Davies, du Centre de recherches sur les télécommunications de la défense, Donald Rose, du National Research Council, et Balfour Curry, de l'Université de la Saskatchewan.

Mais c'est au visionnaire qu'était John Chapman, plus qu'à tout autre, que revient la paternité des communications dans l'espace au Canada. Chapman a dirigé l'équipe qui a conçu et construit les premiers satellites canadiens, le programme Alouette/ISIS. Lancée à compter de 1962, cette série de satellites a été l'un des programmes spatiaux les plus complexes et les plus réussis jusqu'à ce jour.

Figure 3.3 - Pénétration de divers types d'équipement de projection et d'écoute dans les ménages, 1950-2003

L'on sait depuis des siècles qu'il est possible de représenter une onde au moyen d'une série de chiffres organisés d'une certaine façon (c.-à-d. sous forme graphique). Le mathématicien et physicien français Jean-Baptiste Joseph Fourier a par exemple montré que les ondes pouvaient être représentées comme étant la somme de simples ondes sinusoïdales20.

L'on sait aussi depuis l'époque de Leibniz (1646-1716) qu'il est possible de créer un système de numération fondé sur des zéros et des uns. Cette connaissance théorique n'a toutefois pas eu de véritable application pratique jusqu'à l'avènement de l'électronique moderne; c'est alors que l'on s'est rendu compte que les zéros et les uns pouvaient être représentés par la présence ou l'absence d'une charge électrique. La figure 3.4 montre comment les nombres de 0 à 10 peuvent être représentés dans un système binaire (c.àd. en 0 et en 1)21.

Figure 3.4 - Transition du mode analogique au numérique - Cas d'une onde simple

Comme on a pu le constater, il est très simple de représenter les nombres que nous connaissons bien (1, 2, 3, etc.) sous forme de zéros et de uns. Étant donné qu'une onde peut être représentée par une série de nombres, il est devenu possible de décrire l'onde en chiffres en ne se servant que de zéros et de uns (c.-à-d. qu'il est devenu possible de décrire numériquement l'onde physique)22. Jusqu'aux années 1970, tous les signaux de radio et de télévision étaient transmis par des ondes électromagnétiques qui
« représentaient » le son ou l'image (c.-à-d. sous forme de signaux analogiques). Ce n'est qu'avec l'avènement de l'ère numérique que l'on a commencé à parler de la différence entre signaux analogiques et numériques.

Il y a un certain nombre d'avantages à transmettre des signaux en mode numérique. Le plus évident pour le profane est la clarté du signal. Ainsi, l'on aura moins de parasites dans une conversation téléphonique en mode numérique que dans une conversation en mode analogique typique. Le recours à des signaux numériques (qui prennent moins de place) permet aussi d'accroître la capacité du réseau. Les câblodistributeurs peuvent donc transmettre un plus grand nombre de chaînes numériques que de chaînes analogiques sur le même câble23.

Dans le monde de la radiodiffusion, la technologie numérique a déjà eu des répercussions considérables. Ainsi, le monopole qu'avait depuis longtemps l'industrie de la câblodistribution vient de prendre fin, et l'avènement de la radiodiffusion numérique et d'Internet entraînera sans doute des bouleversements encore plus importants. C'est d'ailleurs la transmission Internet (ou la transmission en continu), qui amènera certains des changements les plus marquants, qui ne sont qu'en partie discernables en 2003.

Internet

Internet suscite beaucoup de confusion, d'incertitude, voire de craintes dans certains milieux24. Internet se fonde sur un ensemble de normes et de règles (protocoles) pour la transmission de messages entre deux points (p. ex., pour envoyer un courriel à un ami). Dans la section qui suit, nous nous penchons sur quelques-unes des principales caractéristiques des communications Internet qui doivent être prises en compte pour évaluer les répercussions d'Internet sur la radiodiffusion et l'offre de contenu canadien25.

Toute communication se fonde sur des règles (c.-à-d. une grammaire) qui permettent de savoir quand elle débute, quand elle s'arrête, à qui elle s'adresse et où se trouve l'interlocuteur. Dans le monde des communications électroniques (p. ex., messages télégraphiques, téléphones cellulaires), ces règles s'appellent normes ou protocoles.

Internet fait appel à l'infrastructure des télécommunications existante pour transmettre de l'information. Le seul ajout est l'ordinateur (le serveur) qui sert à stocker les messages à l'intention des destinataires. L'on appelle fournisseur d'accès Internet (FAI) ou hôte l'entreprise qui fournit le serveur.

Le courrier électronique (courriel), en raison de la facilité, de la vitesse, du prix extrêmement bas et de la fiabilité qui le caractérisent, est souvent décrit comme étant l'application qui a le plus contribué à encourager l'utilisation à grande échelle d'Internet26. Compte tenu de la diversité des marques et des modèles d'ordinateurs dont on se sert pour correspondre, de la multitude des pays à partir desquels l'on correspond et des mesures de sécurité très rigoureuses qui existent dans certains bureaux, comment le message qu'une personne tape sur son clavier parvient-il à l'écran du destinataire qui peut se trouver à l'autre bout du monde?

En termes simples, c'est qu'il existe un ensemble de protocoles (règles) reconnus qui régissent la façon dont les divers éléments des systèmes de communications (le matériel et le logiciel) traitent le message27. L'ensemble de protocoles le mieux connu est sans doute le modèle de référence d'interconnexion de systèmes ouverts de l'Organisation internationale de normalisation. Ce modèle, appelé communément modèle OSI, est formé de sept couches28. Ni matériel ni logiciel, le modèle OSI est simplement une façon d'envisager une communication (p. ex., un courriel). Les différentes couches sont assimilables à des personnes effectuant diverses opérations : lire l'information sur l'enveloppe, décider de ce qu'il convient de faire de l'envoi et le transmettre, peut-être avec des informations supplémentaires, à la personne (couche) suivante.

Pour comprendre le fonctionnement du modèle OSI, il faut savoir que le courriel est réparti en petits assemblages appelés paquets. Le processus par lequel des informations supplémentaires sont ajoutées à chaque paquet (et il peut y avoir des milliers de paquets) s'appelle « encapsulage ». Si, par exemple, votre système de courrier électronique fait appel à telle ou telle technique de compression, cette information sera ajoutée à chaque paquet. Chaque paquet sera aussi muni d'une adresse pour qu'il puisse arriver à destination.

Cette information, qui est l'équivalent de l'adresse que l'on trouve sur une enveloppe envoyée par la poste, permet aux divers éléments du système de communications (p. ex., le matériel, les techniques de compression, les systèmes de sécurité) de traiter le paquet pour qu'il puisse parvenir au destinataire. L'information ajoutée sur l'enveloppe comprend également une technique qui permet de vérifier s'il y a des erreurs et une technique permettant de déterminer si le message complet s'est bien rendu.

Figure 3.5 - Acheminement des paquets du données

Mis à part la façon dont Internet a modifié radicalement la façon dont les gens communiquent, la disponibilité de l'information et la façon dont les gens l'utilisent, sur le plan technique, Internet est simplement un ensemble de règles pour envoyer des messages à une boîte aux lettres distante (c.-à-d. aux serveurs fournis par le fournisseur d'accès Internet). Internet n'a ni administration centrale, ni adresse fixe, ni bureau régional, ni employés. Personne ne travaille pour Internet ni ne touche une rémunération versée par Internet. Internet n'est autre chose qu'un ensemble de règles sur lesquelles on s'entend pour communiquer, tout comme les règles de grammaire sur lesquelles on s'entend pour écrire. En d'autres mots, les grammaires sont des systèmes ouverts; une fois que l'on en a appris les règles, l'on peut se servir du système pour parler à toute personne
qui a appris les mêmes règles29.

Étant donné qu'il constitue un ensemble de règles de communication, Internet présente beaucoup des mêmes problèmes de réglementation pour les gouvernements que la réglementation du contenu des envois postaux ou des communications téléphoniques. Il existe des règles (p. ex., sur l'utilisation du système postal ou du système téléphonique à des fins criminelles), mais le plus souvent, le gouvernement n'intervient aucunement dans les lettres qui sont postées ni dans les appels téléphoniques qui sont effectués, si ce n'est pour assurer la conformité avec les lois relatives aux activités criminelles, au libelle ou à la diffamation30.

La Federal Communications Commission (FCC) aux États-Unis a récemment dit au sujet d'Internet :

La nature chaotique de l'Internet peut déranger les gouvernements, qui ont tendance à priser la stabilité et la certitude. L'incertitude de l'Internet n'est toutefois pas une faiblesse, mais bien une force. Car de la décentralisation vient la souplesse et de la souplesse naît le dynamisme. Il se pourrait bien qu'un ordre finisse par se dégager des interactions complexes de nombreuses entités sans aucun lien de coordination entre elles, et ce, sans l'intervention de hiérarchies centralisées forcément lourdes et rigides31. [Traduction]

Cela dit, Internet n'est peut-être pas la technologie qui entraînera le plus de bouleversements.

Fibres optiques

Même si c'est Internet qui retient le plus l'attention et qui suscite un optimisme débordant au sujet de l'avenir, il ne s'agit là que d'une de ces
soi-disant « technologies perturbatrices » qui ont vu le jour au cours des dernières décennies. Il y a en effet de très bonnes raisons de croire que c'est la technologie des fibres optiques qui, plus que toute autre invention, viendra bouleverser le monde des communications et de la radiodiffusion32.

L'idée de communiquer en faisant appel à la lumière n'a rien de nouveau. Dès le XIXe siècle, l'on avait déjà assisté à plusieurs démonstrations de transmission optique (c.-à-d. par la lumière). En 1878, deux ans après avoir mis au point le téléphone, Alexander Graham Bell a fait la démonstration d'un appareil (appelé photophone) qui permettait de transmettre la voix humaine dans l'air sur une distance pouvant atteindre 200 mètres.

L'on fait généralement remonter l'origine des communications modernes par fibres optiques aux années 1950, à l'époque où Narider Kapany, chercheur au collège impérial des sciences et de la technologie en Angleterre, et Brian O'Brian, de l'American Optical Company, montrèrent que la lumière pouvait être transmise au moyen d'une mince fibre de verre33. Au cours des 15 années qui suivirent, scientifiques et ingénieurs améliorèrent graduellement la qualité du verre pour en arriver finalement à la transmission optique sur une distance de 10 kilomètres34,35.

 

Compte tenu de sa réputation internationale, Chapman a été invité par le gouvernement à effectuer une étude en vue de recommander d'autres initiatives. Le rapport Chapman, publié en 1967, a jeté les assises qui permettraient au Canada de décider des ressources spatiales nécessaires pour répondre à ses besoins en matière de communication. Il a proposé la création de nouveaux organismes : le ministère des Communications a été mis sur pied peu de temps après, tandis que le partenariat entre les secteurs public et privé sur lequel Chapman avait insisté a pris forme par l'entremise de Spar Aérospatiale en 1968 et de Télésat Canada en 1969.

La nouvelle infrastructure a commencé à travailler sur les satellites Anik. Le lancement historique de 1972 a été le point culminant de ces efforts. Cependant, même avant le lancement, une nouvelle orientation stratégique a été adoptée en 1970, lors d'une conférence sur les communications par satellite, présidée par Chapman, à Yellowknife. De toute évidence, les satellites allaient devenir un élément important pour offrir des services dans le Nord, mais la conférence a mis en lumière le fait que les habitants du Nord et les groupes autochtones voulaient que les nouveaux satellites deviennent un moyen de communication entre eux.

Le Centre de recherches sur les communications a commencé à collaborer avec la NASA à la mise au point d'un nouveau concept : un satellite très puissant fonctionnant à des fréquences très élevées qui permettrait l'utilisation de petites antennes satellites installées dans les foyers des particuliers. C'est ainsi qu'Hermes a été lancé en 1976. Il a servi à des essais de radiodiffusion directe à domicile et de toutes sortes de communications bilatérales avec des Autochtones et d'autres collectivités éloignées dans les domaines de la santé, de l'éducation et des téléconférences. La Société Radio-Canada a montré ses capacités de radiodiffusion directe aux autres radiodiffuseurs à l'occasion des Jeux olympiques de Montréal. À la fin de sa vie, Hermes a déménagé au-dessus de l'Australie afin de créer des applications spatiales pour ce pays.

Le satellite Hermes a été non seulement le précurseur des satellites de radiodiffusion directe à domicile utilisés aujourd'hui par des millions de Nord-américains, mais il est aussi à la base des services très courus de la SRC et d'APTN dans le Nord. Ces services ont en effet permis aux régions éloignées de communiquer entre elles et avec le sud du Canada.

En 2003, on tient pour acquis l'infrastructure spatiale du Canada. Il est difficile d'imaginer combien nos services seraient limités sans les efforts de nos pionniers. Chapman est décédé en 1979. Il a reçu, à titre posthume, le prix McNaughton avec la citation suivante : « Pour sa vision et son leadership à reconnaître le potentiel des satellites dans l'utilisation future de l'espace par le Canada19 ».

Figure 3.6 - Transmission optique de données

L'on se sert de lasers pour acheminer des signaux dans une fibre de verre36. Les signaux numériques peuvent être envoyés à différentes fréquences
(c.-à-d. sur différents canaux) et, puisqu'il s'agit de lumière, les signaux peuvent être envoyés en des couleurs différentes. Avec toutes ces fréquences et les quelques milliers de couleurs différentes qui existent, une fibre peut à elle seule transmettre une énorme quantité d'informations. En 1999, des chercheurs de Bell Laboratories ont démontré qu'il était possible de transmettre 160 Go par seconde sur une fibre optique de 300 kilomètres en se servant d'une seule couleur. Ils ont ensuite démontré qu'il était possible d'envoyer 1 022 couleurs différentes en même temps dans une seule fibre37.

Les répercussions de cette démonstration technique peuvent facilement être mal comprises, mais elles sont considérables. Elle prouve qu'une fibre plus mince qu'un cheveu peut transmettre plus de 2 000 stations de télévision en même temps38. En effet, une fibre de verre peut à elle seule donner une largeur de bande qui est pratiquement égale à la largeur de bande totale atteinte par le réseau fédérateur des États-Unis en l'an 200039. Comme l'a fait remarquer récemment David Farber (professeur à la section des systèmes de télécommunications du département d'informatique de Penn Engineering et ancien technologiste en chef à la Federal Communications Commission), c'est donc dire que « le changement, nous n'avons pas fini d'en voir40 ».

La Transmission dans fil (TSF)

Le coût de la prestation de services de téléphone ou de câblodistribution dans les régions éloignées a toujours été élevé. Dans le monde du téléphone et de la câblodistribution, l'on parlait de ce problème comme du problème du « dernier kilomètre ». L'expression a depuis été reprise pour désigner le problème de l'accès à large bande à Internet.

La technologie satellite a supprimé le problème technique du « dernier kilomètre » pour les régions éloignées qui souhaitaient avoir accès aux signaux de télévision et de radio, mais elle ne l'a pas supprimé pour ce qui est d'assurer l'accès à large bande à un coût raisonnable. À l'heure actuelle, l'accès haute vitesse à Internet par satellite coûte beaucoup plus cher que l'accès haute vitesse par câble ou par téléphone.

Le « dernier kilomètre » peut aussi désigner le dernier tronçon qui permet de relier une entreprise ou un foyer à un service de communications. Pour la plupart des foyers et des entreprises, l'accès à large bande à Internet se fait actuellement par le câble ou par une ligne d'accès numérique (DSL). Or, plusieurs millions de foyers canadiens n'ont pas le câble, et le service DSL n'est disponible que dans un rayon de cinq kilomètres d'une centrale téléphonique41.

L'établissement d'un réseau à large bande sans fil serait un moyen de régler les problèmes d'accès attribuables à la distance ou à la réglementation. Cela pourrait se faire de plusieurs façons différentes, et nous ne jugeons pas utile d'entrer les détails ici. Nous tenons toutefois à préciser qu'il est déjà possible sur le plan technique de relier tout un quartier à une station de base dotée d'un point d'accès et d'assurer l'accès au service à large bande aux divers foyers du quartier42.

Cette aptitude à offrir un réseau à large bande dans les foyers aura des répercussions énormes sur le système de radiodiffusion canadien. Les principales améliorations toucheront la capacité du « conduit » qui amène les signaux au consommateur ou à l'auditoire. L'on qualifie souvent cette capacité de « largeur de bande » et on la mesure en fonction de la quantité d'informations transmises par seconde. Il ne faut pas beaucoup de largeur de bande pour envoyer un courriel à une vitesse acceptable, mais il faut une capacité considérablement plus élevée pour envoyer un film (p. ex., temps réel, télé à la carte).

Il existe un certain nombre de difficultés techniques qui empêchent d'assurer la largeur de bande nécessaire pour que tous les foyers aient vraiment accès à la « télé à la carte ». Les ménages câblés auront sans doute un accès complet à la « télé à la carte » d'ici un an43. Les difficultés les plus importantes tiennent à la technologie existante (fil de cuivre) qui relie la plupart des foyers (non câblés) au système de téléphone. Même pour ces ménages, il serait toutefois possible de regrouper les technologies existantes en bouquets afin que la « télé à la carte » devienne réalité.

Les principales technologies qui favoriseront l'accès à la transmission en temps réel et à la télé à la carte (diffusion à destination unique) ont trait à la largeur de bande et à la capacité de stockage. À l'heure actuelle, il faudrait huit heures pour télécharger un film au moyen d'une connexion Internet haute vitesse; avec une ligne à fibre optique de bout en bout, le téléchargement pourrait se faire en moins d'une heure.

Figure 3.7 - Temps de transmission d'une vidéocassette de 90 minutes, 1850-2004

Capacité de stockage

La capacité de stockage a aussi augmenté de façon exponentielle ces 20 dernières années. Il y a 15 ans, un disque dur avec une capacité de 40 Mo paraissait tout à fait acceptable. De nos jours, même les ordinateurs assez peu coûteux ont des disques durs de 40 Go, ce qui permet le stockage d'une douzaine de films de 90 minutes. Les laboratoires de recherche ont déjà mis au point des dispositifs de stockage holographique d'une capacité de 125 Go qui permettent la transmission des données contenues dans le dispositif de stockage à raison de 40 Mo par seconde (mise en marché prévue pour 2003). D'ici 10 ans, le stockage holographique aurait vraisemblablement une capacité de un teraoctet (1 000 Go) et permettrait de transmettre des données à raison de 1 Go par seconde44.

Figure 3.8 - Capacité de mémoire

En supposant que la technologie continue à évoluer au rythme actuel, il sera un jour possible de stocker toutes les archives de la bibliothèque du Congrès aux États-Unis sur un seul disque de la taille d'un disque compact. Manifestement, avec cet accroissement de la largeur de bande et de la capacité de stockage, les gens trouveront bien plus facile d'avoir accès aux bulletins de nouvelles, à la musique, aux films et aux émissions qu'ils souhaitent écouter au moment qui leur convient. Il ne faut pas conclure pour autant que la « radiodiffusion » telle que nous la concevons à l'heure actuelle va disparaître. La télévision n'a pas tué la radio, mais la radio a changé45. De même, la radiodiffusion ne disparaîtra pas, mais elle va changer au fur et à mesure que l'auditoire continuera à se fragmenter au fil des ans46.

La radiodiffusion étant ainsi appelée à se transformer, l'accès et la distribution feront nécessairement appel à des plates-formes et des contextes différents. L'on a vu, par exemple, qu'avec l'expansion rapide et la popularité croissante d'Internet vers le milieu des années 1990, les programmeurs ont mis au point des moteurs de recherche sophistiqués, comme Google et Yahoo, afin d'aider les utilisateurs en ligne à trouver le contenu qu'ils cherchent. De même, la popularité grandissante de la télévision par satellite et du câble numérique a entraîné la croissance rapide et le développement de l'industrie de la « navigation télévisuelle ».

Les systèmes de « navigation télévisuelle », le plus souvent appelés guides de programmes interactifs (IPG), sont conçus pour aider les téléspectateurs à retrouver des programmes en particulier. Le chef de file mondial dans ce domaine, Gemstar-TV Guide International, a des contrats de licence avec quatre des six premiers câblodistributeurs américains et avec deux des trois premiers câblodistributeurs canadiens (Shaw Cablesystems et Cogeco). À long terme, Gemstar projette d'offrir ses produits IPG aux téléspectateurs du monde entier. Si jamais son projet se concrétisait, la propriété de la porte d'accès à la radiodiffusion canadienne, c'est-à-dire de l'information sur le contenu et la programmation, se trouvera tout entière entre les mains d'une entreprise ayant son siège à l'extérieur du Canada.

L'on peut se faire une idée de tout ce que la technologie de la boîte numérique pourrait permettre comme utilisations quand on sait qu'elle pourrait être jumelée à un enregistreur personnel de vidéo (PVR), appareil qui permet d'enregistrer une émission de télévision pour la regarder à la date et à l'heure de son choix47. Il faudra un certain temps pour que la popularité des PVR croisse, mais il est presque inévitable que leur utilisation se généralise, et ce, pour deux raisons. Premièrement, dans un univers de 200 à 300 canaux, les consommateurs auront recours à des guides de programmes électroniques pour les aider à savoir ce qui est présenté sur les différents canaux. Deuxièmement, une fois qu'ils auront pris l'habitude de consulter les guides de programmes électroniques, ils n'auront plus qu'un pas à faire pour demander à leur PVR d'enregistrer certaines émissions.

Figure 3.9 - Grille horaire personnalisée

Ainsi, la multitude des choix offerts aux citoyens a créé un monde des communications où l'ancien régime de réglementation (qui remonte à une époque où les compagnies de téléphone avaient chacune le monopole d'une ou de plusieurs régions et où il fallait composer avec la pénurie des fréquences) n'est plus viable. Même réglementé, le monde numérique, aux yeux du simple citoyen, échappera à toute réglementation.

C. Prédictions et questions émergentes

À la lumière de ce qui précède, il est possible de prévoir quels seront les éléments du nouvel environnement des communications et quelles seront les grandes questions sur lesquelles le Comité permanent aura à se pencher. Voici, exprimé en termes simples, ce à quoi l'on peut s'attendre au cours des quelques années à venir :

La radiodiffusion analogique sera graduellement supplantée.

Les systèmes numériques (auxquels la plupart des Canadiens ont déjà accès) prédomineront (p. ex., transmission par satellite, par câble ou par connexion haute vitesse sur des lignes téléphoniques traditionnelles).

La largeur de bande effective (c.-à-d. la vitesse à laquelle l'information peut être envoyée à un foyer ou à une personne en particulier) va continuer à croître. Cette évolution sera fonction des progrès réalisés en matière de techniques de compression et de vitesse de traitement ainsi que des changements qui seront apportés aux réseaux.

Les choix offerts aux consommateurs (radio, télévision, journaux, nouveaux médias) vont continuer à se multiplier.

L'auditoire va continuer à se fragmenter.

Pour compenser la fragmentation de l'auditoire, les entreprises vont offrir des bouquets de services (p. ex., radio, télévision, Internet et communications par satellite).

Les différences entre la radiodiffusion et les télécommunications vont continuer à s'estomper à tel point que, du point de vue des consommateurs ou des auditoires, elles disparaîtront à toutes fins utiles.

La consommation de médias se fera sous forme d'abonnement (radio, télévision, journaux et services d'information).

Les abonnements continueront à prendre de plus en plus d'importance.

Les consommateurs auront un système de communications intégré
(c.-à-d. qu'ils ne verront aucune différence entre leur téléviseur et leur écran d'ordinateur).

Les consommateurs auront au moins un dispositif de communications personnel multifonctionnel qui leur servira de téléphone cellulaire, de téléavertisseur, d'assistant numérique et de récepteur de médias (audio et vidéo) en continu.

Les consommateurs pourront se tailler une grille de programmes numériques sur mesure (parmi les 2 500 stations radio Internet par exemple) en créant leur propre menu ou en utilisant un système de menus élaboré par une tierce partie.

   

Figure 3.10 - Médias dans les foyers à travers le temps

Il est bien sûr impossible de prédire avec certitude les changements à venir, mais l'on peut quand même faire des conjectures éclairées sur ce que nous réserve l'avenir. Même si personne ne peut savoir exactement comment le monde de la radiodiffusion sera configuré à l'avenir (p. ex., le nombre et le type de canaux qui seront offerts dans cinq ans), l'on peut affirmer sans trop risquer de se tromper que l'on assistera dans les années à venir à divers changements rendus possibles par les progrès technologiques en cours et par la volonté des entreprises d'offrir aux consommateurs de nouveaux services ou de nouveaux bouquets de services.

L'utilisation que l'on fait du système de radiodiffusion a beaucoup changé depuis 50 ans. La télévision est devenue populaire dans les années 1950, ce qui s'est répercuté sur l'importance et l'utilisation de la radio. L'arrivée de la câblodistribution dans les années 1970 a entraîné un accroissement considérable du nombre de canaux auxquels les consommateurs avaient accès et a conduit à la multiplication des chaînes thématiques (histoire, biographie, sport). Dans les années 1980, l'on a commencé à pouvoir louer des films (sous forme de vidéos). Au cours des années 1990, Internet est devenu un protocole que le public peut utiliser pour écouter la « radio Internet », regarder des séquences vidéo en continu ou encore de s'abonner aux « éditions électroniques » de journaux qui sont mises à jour plusieurs fois dans la journée48.

Trois grandes constantes se dégagent de cette évolution. Premièrement, l'avènement des nouvelles technologies a donné aux consommateurs une plus grande liberté de choix pour ce qui est de leurs habitudes d'écoute. Ainsi, bien des gens ne vont jamais au cinéma parce qu'ils préfèrent regarder des films à la télévision ou sur vidéocassette. Deuxièmement, le choix s'est accru (passant de 3 ou 4 canaux de télévision en 1955 à plus de 350 canaux en 2003). Troisièmement, les consommateurs font appel aux nouveaux services pour se libérer des contraintes de temps (c.-à-d. pour écouter ce qu'ils veulent écouter quand cela leur convient). Ces changements ont modifié de fond en comble l'idée que nous nous faisons de ce qu'est une « émission ».

Cependant, comme nous l'avons aussi montré dans ce chapitre, la fragmentation de l'auditoire dépend également des choix plus nombreux rendus possibles grâce aux changements technologiques sous-jacents qui ont accru la capacité du système de télécommunications. La capacité technique a augmenté davantage dans les 10 années entre 1992 et 2002 que pendant les 100 ans qui se sont écoulés entre 1878, année où Bell a fait son premier appel interurbain, et 1978. Les percées qui permettront d'accroître encore davantage la capacité technique ne seront toutefois pas nécessairement le fait d'ingénieurs et de scientifiques travaillant dans le domaine des télécommunications. Comme on le faisait remarquer dans un récent article du Scientific American :

Les progrès cruciaux dans des domaines d'importance aussi critique que la climatologie, la médecine, la bioscience, la fusion contrôlée, la défense nationale, la nanotechnologie, l'ingénierie de pointe et le commerce dépendent de la mise au point de machines pouvant fonctionner à des vitesses au moins 1 000 fois supérieures à la vitesse à laquelle fonctionnent les plus gros super ordinateurs en service aujourd'hui49. [Traduction]

Ainsi, tout comme Fourier en faisant ses recherches sur la chaleur ou les premiers scientifiques qui se sont intéressés aux fibres optiques n'imaginaient pas qu'un jour leurs inventions pourraient être utilisées dans le domaine des télécommunications ou de la radiodiffusion, il est tout aussi probable que les travaux de recherche en nanotechnologie ou en biosciences produiront des résultats théoriques ou pratiques qui trouveront des applications très éloignées des applications prévues à l'origine. Pour cette raison, il est probable que la capacité à envoyer des émissions à ceux qui veulent les recevoir et à créer des divertissements tout à fait nouveaux (p. ex., jeux et simulations) ne pourra que s'accroître50.

Notes en fin de chapitre

1C'est en changeant constamment l'onde électromagnétique que l'on peut transmettre l'information (p. ex., les points et les traits du code morse). La technique qui permet de modifier les caractéristiques de l'onde électromagnétique est désignée sous le nom de « modulation ».
2Comme l'air n'est pas nécessaire à la propagation du spectre électromagnétique, il est spécieux d'affirmer que les ondes sont un bien public du fait que l'air est de propriété publique. Si les gouvernements ont voulu réglementer l'utilisation de divers éléments du spectre (p. ex., les rayons X), c'est pour assurer la sécurité des personnes. C'était donc là la raison première de la réglementation des radiocommunications (avec les navires en mer).
3Si nous pouvions voir à l'œil nu les ondes qui sont absorbées par l'atmosphère, il y aurait très peu de différence entre le jour et la nuit, et nous vivrions dans un monde visuellement en chaos.
4Le mouvement de l'embarcation qui quitte le sommet de la crête pour redescendre et remonter ensuite est considéré comme un cycle complet. Si l'embarcation esquisse ce mouvement quelques fois seulement en l'espace d'une heure, le trajet sera sans doute agréable. Si toutefois elle monte, descend, puis remonte bien des fois en l'espace d'une minute, le trajet sera sans doute beaucoup moins agréable. En termes techniques, plus le cycle se répète souvent plus le trajet est désagréable.
5Les cycles par seconde sont calculés en hertz quand il s'agit d'ondes électromagnétiques. Un hertz équivaut à un cycle par seconde, ou encore, si nous revenons à notre bateau, à un mouvement complet (la montée, la descente et la remontée de l'embarcation) par seconde.
6Voir l'annexe 6 pour un historique des progrès de la radiodiffusion (1880-2003).
7L'invention la mieux connue de cette époque est le radar, qui utilise les ondes électromagnétiques. Le mot radar est un sigle formé des premières lettres de « radio detection and ranging », ou radiodétection et radiotélémétrie.
8Les tubes se brisaient constamment et avaient une durée de vie très courte s'ils étaient exposés à des vibrations (p. ex., dans des avions). Aussi les autorités militaires étaient à la recherche d'une technologie plus robuste qui consommerait moins d'énergie et prendrait moins de place. Le transistor fut inventé en 1947; à l'encontre du tube, le transistor continuait à fonctionner même si on l'échappait par terre. Le transistor est un semi-conducteur qui fait appel aux mêmes principes de base que les premiers postes de radio à cristaux.
9Dès juillet 1941, les Canadiens des régions frontalières pouvaient capter des signaux de télévision diffusés à partir des États-Unis.
10À ses débuts, la communication télégraphique se faisait au moyen d'un fil de cuivre, tandis que la communication téléphonique se faisait à l'aide de deux fils, puis de deux fils torsadés. Par la suite, on a mis au point le câble coaxial. Avec chaque amélioration, la quantité de données pouvant être transmise augmentait. La transmission par fil s'est considérablement améliorée entre l'invention du télégraphe et l'avènement du câble, mais les principes sous-jacents sont les mêmes dans les deux cas.
11Le multiplexage permet le partage d'une même ligne téléphonique (ou d'un même câble) entre plusieurs dispositifs (ou canaux). C'est une technique qui a d'abord été mise au point pour les lignes de téléphone analogiques, mais dont l'usage est maintenant très répandu pour les transferts d'information tant analogiques que numériques. Ainsi, une ligne de téléphone T-3 peut à elle seule transmettre 672 conversations à raison de 45 mégabits par seconde.
12Il est important de souligner que les Canadiens vivant dans des régions non desservies par le câble doivent être munis d'un boîtier adaptateur ou d'une antenne pour capter les signaux radiodiffusés. Ce type de transmission est qualifié de transmission « par la voie des ondes » ou « d'antenne ». Les radiodiffuseurs qui ont recours à ce type de transmission sont dits « traditionnels » ou « conventionnels ». L'on fait ainsi la distinction entre les nouvelles chaînes spécialisées (qui ne sont pas radiodiffusées) et les anciennes qui diffusent par la voie des ondes. Cela dit, presque aucun téléspectateur d'aujourd'hui ne dit : « Je suis en train de regarder la télévision traditionnelle en ce moment. »
13Pour en savoir davantage sur ce qui s'est passé dans les années 1990, voir le chapitre 2 de l'ouvrage de Matthew Fraser, Free for All: The Struggle for Dominance on the Digital Frontier, Stoddart, Toronto, 1999, qui est d'une lecture très accessible.
14Voir www.athabascau.ca.
15La télévision ne peut être transmise au nord de 820 de latitude Nord (à cause de la sphéricité de la terre) et certaines collectivités dans le Grand Nord ne peuvent pas recevoir les signaux satellite pour la télévision.
16Voir le chapitre 5. M. Michael Helm, d'Industrie Canada, a dit au Comité qu'il y avait quatre ou cinq ans qu'il n'avait entendu parler de quelque plainte que ce soit au sujet de la réception de la télévision.
17Voir les chapitres 7 et 10 pour plus de détails sur la radiodiffusion dans le Nord et la radiodiffusion autochtone.
18Statistique Canada (années diverses), Enquête sur l'équipement ménager, catalogue 64-202, publication annuelle; catalogue 64-202S (années diverses), Estimations rectifiées (1977-1987); Statistique Canada (années diverses), Équipement ménager selon le revenu et d'autres caractéristiques, catalogue 13-218-XPB; Statistique Canada (années diverses), Enquête sur les dépenses des ménages, catalogue 62M0004XCB; CRTC, 1976-1981 , Relevés statistiques et financiers de l'industrie, Canada, régions et provinces : câblodistribution; CRTC, 1977-1982, Relevés statistiques et financiers de l'industrie, Canada, régions et provinces : câblodistribution; CRTC, Relevés de câblodistribution statistiques et financiers, 1979-1984 : Canada, régions et provinces; ACTC, Rapport annuel 2001-2002.
19Statistique Canada (années diverses), Enquête sur l'équipement ménager, catalogue 64-202, publication annuelle; catalogue 64-202S (années diverses), Estimations rectifiées (1977-1987); Statistique Canada (août 1947) Appareils de chauffage, appareils de T.S.F. et téléphones dans les maisons canadiennes, août 1947; Statistique Canada (octobre 1949), Appareils de radio et électrification des maisons, octobre 1949; Statistique Canada (années diverses), Enquête sur les dépenses des ménages, catalogue 62M0004XCB.
20Il est intéressant de noter comment les découvertes de Fourier sont encore utiles aujourd'hui. Le mathématicien et physicien français Jean-Baptiste Joseph Fourier (1768-1830) a contribué de façon durable à notre capacité à utiliser les ondes électromagnétiques à des fins de communication bien avant que Samuel Morse ou Alexander Graham Bell n'inventent leurs dispositifs de communication. Il a prouvé que toutes les ondes pouvaient être représentées comme étant la somme d'un certain nombre d'ondes sinusoïdales, et c'est là le fondement même de l'utilisation que nous faisons des ondes électromagnétiques. Les recherches de Fourier dans ce domaine sont antérieures à celles de Faraday ou de Maxwell sur les ondes électromagnétiques et montrent que les découvertes ou les connaissances dans un domaine peuvent avoir des applications intéressantes dans un autre domaine. Ainsi, les recherches de Fourier sur la propagation de la chaleur, qu'il a menées sans se douter le moindrement qu'elles seraient un jour appliquées à la radiodiffusion, ou même que la radiodiffusion existerait, ont eu une incidence déterminante sur notre capacité à mettre au point des systèmes de communications qui font appel aux ondes électromagnétiques. (Fourier a démontré que toutes les courbes mathématiques, quelles qu'elles soient, peuvent être décrites comme la somme d'un certain nombre d'ondes sinusoïdales.)
21Il existe aussi d'autres systèmes de numération (p. ex., de base 8 ou de base 16). Le système hexadécimal (de base 16) est utilisé pour programmer les ordinateurs. D'aucuns affirment, sans toutefois pouvoir le prouver, que certains chercheurs pensent en mode octal (de base 8).
22Les chiffres binaires peuvent être représentés de diverses façons. Des chaînes de bits (0 et 1) peuvent être codées en ondes radio comme étant des modifications soudaines de puissance (amplitude). C'est là un exemple de l'utilisation de la modulation. Elles peuvent être représentées par la présence ou l'absence d'une charge électrique (1, 0). Les particules sur un disque dur peuvent être magnétisées dans un sens ou dans l'autre. Sur un disque compact, la représentation se fait au moyen de petits trous plus courts ou plus longs.
23Certains changements doivent être apportés au système dans son ensemble, mais il n'est pas nécessaire de modifier le câble en tant que tel.
24Voir à l'annexe 7 une brève histoire d'Internet.
25Le lecteur trouvera une analyse assez détaillée de la notion de contenu canadien au chapitre 5.
26L'on dit souvent du courrier électronique que c'est l'« application éliminatrice » d'Internet.
27Il convient aussi de se rappeler que le système doit tenir compte d'un certain nombre de facteurs qui peuvent introduire des erreurs dans le message ou occasionner des retards. Parmi ces facteurs, mentionnons l'activité des taches solaires et la présence de moteurs électriques ou de lumières fluorescentes qui sont autant de sources d'ondes (de radiations) électromagnétiques susceptibles de causer des problèmes.
28Les couches du modèle OSI s'appellent : interconnexion, application, présentation, session, transport, réseau, liaison de données et couche physique.
29La grammaire Internet, ou protocole Internet (IP), est un sous-ensemble d'une autre grammaire appelée protocole de contrôle de transmission (TCP), ou TCP/IP. Le TCP/IP comporte cinq couches, tandis que le modèle OSI en a sept.
30Pour une analyse de la réglementation d'Internet, voir le chapitre 14.
31Kevin Werbach. Digital Tornado, Federal Communications Commission, Washington DC, 1997, p. ii.
32Les deux termes techniques utilisés pour désigner ce domaine sont l'optoélectronique ou la photonique.
33L'appareil a été utilisé pour acheminer une image depuis une source jusqu'à une destination et a servi à des inspections de matériel industriel ainsi qu'à des applications médicales.
34La transmission a été réalisée sans l'intervention d'un répéteur. Avec les améliorations qui ont suivi, l'on a réussi à transmettre un signal sur une distance de 50 kilomètres.
35Le diamètre d'une fibre de verre est légèrement inférieur à celui d'un cheveu (entre 50 et 65 microns).
36Laser est le sigle obtenu à partir des mots light amplification by simulated emission of radiation, ou amplification de la lumière par émission stimulée de radiations.
37BBC News, 14 novembre 1999.
38Des fibres de verre sont combinées à d'autres fibres, puis recouvertes d'une gaine protectrice; le câble ainsi obtenu, qui peut comprendre jusqu'à 100 fibres, est enfoui dans des tranchées ou acheminé dans des tuyaux ou des conduits. Même si la capacité des fibres varie selon leur type et la date à laquelle elles ont été installées, l'on peut raisonnablement affirmer à la lumière de la demande actuelle qu'il n'y a à toutes fins utiles aucune limite à la capacité de transmission de l'information. Il suffirait en effet d'une seule fibre réservée à la transmission de signaux de télévision pour acheminer pratiquement toutes les stations de télévision du monde (2 000 en tout).
39Knowledge@Wharton, spécial CNET News.com, 20 septembre 2000.
40Ibid.
41L'extension de l'accès à large bande a aussi été entravée par divers obstacles réglementaires et par les conflits entre les acteurs de l'industrie qui ne s'entendent pas sur le partage du territoire ni sur la façon dont les divers services seront assurés.
42La station de base radio (appelée point d'accès au réseau ou NAP) est reliée à Internet. Chaque foyer a son antenne qui le relie à la station de base. Il y aurait diverses façons de s'y prendre. L'on pourrait notamment faire appel à la nouvelle norme de télécommunications 802.11.
43Un certain nombre d'entreprises cinématographiques américaines ont annoncé récemment leur intention de mettre sur pied une cinémathèque contenant quelque 350 films que l'on pourra obtenir « sur demande ». Moyennant une somme modique (il est question de demander 4 $), les ménages qui le souhaiteraient pourraient télécharger un film qui serait mis à leur disposition pendant deux jours, tout comme quand on loue une vidéocassette.
44PC Magazine, 4 septembre 2001, p. 78.
45Fait intéressant, il semble que la radio soit en train de l'emporter sur la télévision, notamment à cause des nouvelles habitudes d'écoute, comme d'écouter la radio sur Internet. Ainsi, au Royaume-Uni, pour la deuxième fois en un an, les heures journalières d'écoute de la radio ont dépassé les heures d'écoute de la télévision, se chiffrant en moyenne à 3,48 comparativement à 3,46 (The Independent, 3 août 2001).
46Par exemple, les émissions de télévision populaires des années 1960 pouvaient attirer jusqu'à 75 % des téléspectateurs. Cette époque est maintenant révolue. De nos jours, une émission de télévision populaire comme Survivor est considérée comme ayant un succès très acceptable quand elle attire 30 % de l'auditoire. Les manifestations sportives comme le Super Bowl ou la Série mondiale atteignent rarement plus de 50 % de l'auditoire. Ces pourcentages vont sans doute baisser à l'avenir au fur et à mesure que l'auditoire continuera à se fragmenter.
47Les modèles existants de PVR peuvent stocker de 30 à 280 heures de programmes. Par ailleurs, l'on peut maintenant acheter des ordinateurs capables d'enregistrer plus de 300 heures de programmes.
48La transmission vidéo et audio en continu peut être définie comme un moyen de commencer à lire un message pendant que le reste du message continue à s'enregistrer. La transmission en continu fait appel à la compression qui réduit la place qu'occupent la voix, les images et les données afin qu'elles puissent être transmises en moins de temps. La transmission vidéo et audio en continu est utilisée pour la radiodiffusion vidéo et audio sur Internet.
49Thomas Sterling. « How to Build a Hyper Computer », Scientific American, juillet 2001, p. 39.
50Il est tout à fait remarquable que l'industrie des jeux sur ordinateur (p. ex., Nintendo Game Cube, Xbox, etc.) dépasse déjà en taille l'industrie du cinéma même si elle a vu le jour il y a à peine 25 ans. J. Patel de Deutsche Banc a récemment déclaré : « Selon nous, le secteur du divertissement interactif présente de plus en plus les propriétés des industries traditionnelles du divertissement et des médias, et obtient une part démesurée du marché du divertissement au foyer, tant pour ce qui est des heures que des fonds qu'y consacrent les consommateurs. » www.gignews.com/2002andbeyond.htm.