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CHPC Rapport du Comité

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CHAPITRE 2 : DONNÉES STATISTIQUES CHOISIES

Le Comité a présenté dans son rapport intérimaire de juin 2005 les données disponibles les plus utiles pour son étude sur la politique du long métrage. Depuis, il a obtenu et examiné des données supplémentaires récentes ou actuelles sur l’état de l’industrie cinématographique canadienne. Le présent chapitre contient donc des données choisies qui complètent et renforcent celles contenues dans le rapport intérimaire.

La partie A présente des données longitudinales qui montrent ce que l’industrie cinématographique canadienne apporte aux secteurs culturel et économique. La partie B contient des données fournies par le ministère du Patrimoine canadien et le Bureau de certification des produits audiovisuels canadiens (BCPAC), qui aident à déterminer dans quels domaines des progrès ont été marqués ou non pour ce qui est de réaliser les objectifs de la politique du long métrage établie en 2000. La partie C porte sur les données recueillies récemment par le Centre de recherche Décima et le Projet Internet Canada au sujet des habitudes des Canadiens en matière de cinéma et d’Internet.

A.  CARACTÉRISTIQUES ÉCONOMIQUES DE L’INDUSTRIE CINÉMATOGRAPHIQUE AU CANADA

Tout examen des aspects économiques de l’industrie canadienne de la cinématographie se heurte à deux écueils importants. En premier lieu, les données les plus à jour provenant de Statistique Canada couvrent la période de 1996 à 2001; en deuxième lieu, Statistique Canada ne fait pas de distinction entre les productions nettement canadiennes et les productions étrangères au Canada. Cela dit, il se dégage un certain nombre de tendances générales dignes d’intérêt.

La place de l’industrie cinématographique dans le secteur culturel

La figure 2.1 montre que de 1996 à 2001, l’ensemble du secteur culturel a contribué en moyenne au PIB plus de 33 milliards de dollars par année, pour une contribution d’environ 3,8 p. 100 du PIB canadien total.


Figure 2.1

PIB du secteur culturel canadien (en millions de dollars courants), de 1996 à 2001

 

1996

1997

1998

1999

2000

2001

Moyenne 1996 à 2001

PIB

% de variation

Taux de croissance annuelle

PIB canadien

774 404

816 763

840 473

903 750

995 219

1 022 055

892 111

32,0%

5,7%

PIB du secteur culturel

29 233

30 441

32 375

33 953

37 489

38 486

33 663

31,7%

5,7%

% du PIB du secteur culturel par rapport au PIB can.

3,77%

3,73%

3,85%

3,76%

3,77%

3,77%

3,77%

-

-

Source : Statistique Canada, Contribution économique de la culture au Canada, 2004


Selon la figure 2.2, de 1996 à 2001, l’industrie canadienne de la cinématographie a contribué en moyenne 2,7 milliards de dollars par année au PIB, ce qui en faisait le deuxième sous-secteur culturel en importance au Canada pour ce qui est de la contribution au PIB.

Figure 2.2

PIB du secteur culturel canadien selon les sous-secteurs (en millions de dollars courants), de 1996 à 2001

 

1996

1997

1998

1999

2000

2001

1996 à 2001

 

Médias écrits

 

11 787

 

12 619

 

13 328

 

13 843

 

15 576

 

16 745

 

13 983

 

43

Radiodiffusion

3 347

3 781

3 782

3 857

4 237

4 468

3 912

12

Cinéma

2 113

2 124

2 565

2 876

3 069

3 212

2 660

8

Publicité

1 731

1 840

1 851

2 235

2 532

2 493

2 114

7

Arts d’interprétation

1 460

1 368

1 563

1 582

1 303

1 373

1 442

4

Arts visuels

1 239

1 105

1 174

1 286

1 209

1 020

1 172

4

Bibliothèques

1 156

1 146

1 137

1 128

1 120

1 113

1 133

4

Design

844

899

916

946

1 020

1 039

944

3

Enregistr. sonore et édition musicale

931

1 043

1 124

776

852

807

922

3

Patrimoine

812

829

877

921

970

1 010

903

3

Architecture

627

553

742

764

1 024

916

771

2

Photographie

322

232

234

359

375

343

311

1

Festivals

34

34

45

50

57

65

47

0,1

Source : Statistique Canada, Contribution économique de la culture au Canada, 2004


Le PIB généré par l’industrie a aussi progressé de façon régulière entre 1996 et 2000. Comme l’indique la figure 2.3, l’industrie de la cinématographie est le troisième sous-secteur culturel pour ce qui est de la vitesse de croissance.


Figure 2.3

Taux de croissance du PIB selon les sous-secteurs culturels, de 1996 à 2001

 

% de variation

Taux de croissance annuelle (%)

Festivals

-1,2

33,7

11,3

13,7

13,7

14,2

Cinéma

0,5

20,7

12,1

  6,7

  4,6

9,0

Architecture

-11,7

34,1

2,9

34,0

-10,5

9,8

Publicité

6,3

0,6

20,7

13,3

-1,6

7,0

Médias écrits

7,1

5,6

3,9

12,5

7,5

7,3

Radiodiffusion

13,0

0,02

2,0

9,8

5,5

6,1

Patrimoine

2,1

5,9

5,0

5,3

4,2

4,5

Design

6,5

1,9

3,2

7,8

1,9

4,3

Photographie

-27,9

0,9

53,2

4,5

-8,6

4,4

Bibliothèques

-0,8

-0,8

-0,8

-0,7

-0,7

-0,8

Arts d’interprétation

-6,3

14,2

1,2

-17,6

5,4

-0,6

Enregistrement sonore et édition musicale

12,0

7,8

-31,0

9,9

-5,3

-1,3

Arts visuels

-10,8

6,2

9,6

-6,02

-15,6

3,3

Source : Statistique Canada, Contribution économique de la culture au Canada, 2004


Emploi

La figure 2.4 révèle que dans une année donnée entre 1996 et 2001, le secteur culturel canadien comptait plus d’un demi-million de travailleurs. Pendant la même période, l’industrie cinématographique a occupé en moyenne 67 500 travailleurs canadiens, soit moins de la moitié du nombre qui travaillait dans la presse écrite, mais ce nombre fait néanmoins de cette industrie le deuxième sous-secteur culturel en importance pour le nombre total d’emplois.

Figure 2.4

Emplois du secteur culturel canadien selon les sous-secteurs, de 1999 à 2000

 

1996

1997

1998

1999

2000

2001

Moyenne

Part (en %) des emplois du secteur culturel

Médias écrits

 

156 000

 

160 000

 

150 600

 

151 200

 

168 000

 

165 500

 

158 600

 

31

Cinéma

44 000

49 800

63 800

78 800

84 000

91 800

67 500

13

Radiodiffusion

45 900

42 400

47 000

45 500

51 500

56 600

48 200

10

Design

44 700

42 000

42 400

42 500

45 900

44 600

43 700

9

Publicité

36 400

36 400

39 900

42 000

47 100

49 000

41 800

8

Patrimoine

31 900

32 000

33 300

34 800

35 100

35 600

33 800

7

Bibliothèques

24 700

24 700

24 700

24 700

24 700

24 600

24 700

5

Arts d’interprétation

24 000

21 600

22 200

20 900

21 000

21 100

21 800

4

Enregistrement sonore et édition musicale

16 100

18 000

21 200

17 400

15 200

17 200

17 500

3

Arts visuels

13 300

12 000

14 700

15 900

14 300

13 200

13 900

3

Architecture

10 000

9 700

12 200

14 400

18 200

15 700

13 400

3

Photographie

11 600

8 000

7 500

10 000

9 100

8 600

9 100

4

Festivals

2 300

2 300

2 900

3 200

3 600

4 000

3 000

1

Source : Statistique Canada, Contribution économique de la culture au Canada, 2004


Pour ce qui est des progrès généraux marqués pendant cette période, la figure 2.5 montre que l’industrie cinématographique est le sous-secteur culturel qui a connu la croissance la plus fulgurante en tant qu’employeur, avec des taux moyens de croissance annuelle de 9 p. 100.

Figure 2.5

Taux de croissance de l'emploi dans les sous-secteurs culturels, de 1996 à 2001

 

Pourcentage de variation

Taux moyen de croissance annuelle (%)

1996
à 1997

1997
à 1998

1998
à 1999

1999
à 2000

2000
à 2001

1996
à 2001


Cinéma
Festivals
Architecture
Publicité
Radiodiffusion
Enregistrement sonore et édition musicale
Patrimoine
Médias écrits
Design
Bibliothèques
Arts visuels
Arts d’interprétation
Photographie

13,2
0,0
-3,0
0,0
-7,6
11,8
0,3
2,6
-6,0
0,0
-9,8
-10,0
-31,0

28,1
26,1
25,8
9,6
10,8
17,2
4,1
-5,9
1,0
0,0
22,5
2,8
-6,3

23,5
10,3
18,0
5,3
-3,2
-17,5
4,5
0,4
0,2
0,0
8,2
-5,9
33,3

6,6
12,5
26,4
12,1
13,2
-12,6
0,9
11,1
8,0
0,0
-10,1
0,5
-9,0

9,3
11,1
-13,7
4,0
9,9
13,2
1,4
-1,5
-2,8
-0,4
-7,7
0,5
-5,5

108,6
73,9
57,0
34,6
23,3
6,8
11,6
6,1
-0,2
-0,4
-0,8
-12,1
-25,9

9,0
5,8
6,5
2,7
1,4
2,3
1,0
0,4
-0,3
0,0
1,4
-1,5
17,3

Source : Statistique Canada, Contribution économique de la culture au Canada, 2004


PIB et emploi dans l’industrie cinématographique, par activité

Selon la figure 2.6, ce sont les étapes de la création et de la production, dans l’industrie canadienne de la cinématographie, qui revêtent la plus grande importance économique sur le plan du PIB. La part du PIB provenant de l’industrie cinématographique a toutefois progressé de façon régulière dans tous les domaines du processus créatif au cours de la période en question. Comme l’indique la figure 2.7, la production et la distribution ont généré les deux tiers de tous les emplois dans l’industrie cinématographique. De plus, de 1996 à 2001, le nombre d’emplois à toutes les étapes, sauf la fabrication, a doublé.


Figure 2.6

PIB du cinéma canadien (en millions de dollars), de 1996 à 2001

 

Totaux :
1996: 2 113
1997: 2 124
1998: 2 565
1999: 2 876
2000: 3 069
2001: 3 212
 

Source : Statistique Canada, Contribution économique de la culture au Canada, 2004

 


Figure 2.7

Emplois dans le cinéma canadien, de 1996 à 2001

 

Totaux :
1996: 44 041
1997: 49 757
1998: 63 782
1999: 71 813
2000: 84 002
2001: 91 764
 

Source : Statistique Canada, Contribution économique de la culture au Canada, 2004

 


Résumé des constatations

De 1996 à 2001, l’industrie canadienne de la cinématographie :

 était le troisième sous-secteur culturel en importance au Canada, contribuant en moyenne 2,7 milliards de dollars par année au PIB; 
 a généré en moyenne chaque année 67 500 emplois;  
 était le sous-secteur culturel qui a connu la croissance la plus fulgurante, sur le plan de l’emploi. 

B.  LE LONG MÉTRAGE CANADIEN : DONNÉES CHOISIES

Le rapport intérimaire du Comité présentait un certain nombre de données choisies sur l’état de l’industrie canadienne du long métrage, selon lesquelles :

 la part globale de marché de l’industrie cinématographique canadienne se rapproche de l’objectif de 5 p. 100 énoncé dans la politique; la part de marché des longs métrages canadiens de langue française dépasse désormais 25 p. 100; 
 les films canadiens de langue anglaise ont toujours du mal à attirer des auditoires, quoique ceux0-ci aient augmenté légèrement, leur part de marché étant passée de 0,2 p. 100 en 2001 à 1,6 p. 100 en 2004; 
 les budgets de production sont à la hausse et un nombre croissant de budgets dépassent le seuil de 5 millions de dollars proposé dans la politique; 
 bien que les recettes-guichet aient diminué dans l’ensemble en 2004, celles provenant de longs métrages canadiens ne cessent d’augmenter; 
 le soutien public accordé à la production cinématographique canadienne est plus important que jamais. 

En septembre 2005, le ministère du Patrimoine canadien a publié une évaluation sommative de la Politique canadienne du long métrage. La section qui suit présente des données provenant de cette évaluation ainsi que du BCPAC qui donnent plus de précisions sur les domaines où des progrès ont été marqués ou non en vue de la réalisation des objectifs établis dans la politique 2000 du long métrage.

Aide fédérale directe aux longs métrages

Selon la figure 2.8, le total des ressources financières consacrées à la Politique canadienne du long métrage en 2004-2005 s’est élevé à presque 100 millions de dollars, ce qui constitue une forte augmentation par rapport à la somme de 65 millions de dollars engagée pendant l’année qui a précédé l’adoption de la politique.

Figure 2.8

Ressources de la Politique canadienne du long métrage, y compris les coûts d’administration (en millions de dollars), de 1999-2000 à 2004-2005

 

1999
- 2000

2000
- 2001

2001
- 2002

2002
- 2003

2003
-2004

2004
- 2005

Développement professionnel et créatif

·    Coopératives de production de films et de vidéos (Conseil des Arts du Canada)

·    Productions non destinées aux salles de cinéma (FCFVI)

·    Programme d’aide aux longs métrages indépendants à petit budget (Téléfilm)

1,9


-


-

2,9


1,8


1,8

2,9


1 8


1,8

2,7


1,8


1,8

3,6


1,55


1,8

2,7


1,55


1,8

Fonds du long métrage du Canada (Téléfilm)

·    Programme d’aide à l’écriture de scénarios

·    Programme d’aide au développement, à la production et à la mise en marché

·    Programme pour les activités complémentaires

 

-

45

3,1

 

0,45

53,5

3,3

 

2,3

85

4,95

 

2,3

83,9

6,1

 

1,5

83,8

6,0

 

1,17

83,8

7,0

Préservation des longs métrages et accès

·    Bibliothèque et Archives Canada

·    Trust pour la préservation de l’audiovisuel

 

-

-

 

0,6

0,15

 

0,6

0,15

 

0,6

0,15

 

0,55

0,15

 

0,55

0,15

Ressources totales

·    Ressources totales (y compris l’administration)

·    Surveillance de la Politique et administration de PCH

·    Ressources totales de la Politique

 

50

-

50

 

64,5

0,5

65,0

 

99,5

0,5

100

 

99,5

0,5

100,05

 

98,25

0,5

98,75

 

99,25

0,5

99,75

Source : Ministère du Patrimoine canadien, Évaluation de la Politique canadienne du long métrage, septembre 2005


Selon ce tableau, la vaste majorité des ressources dont dispose la politique est allouée à Téléfilm Canada, soit presque 94 millions de dollars en 2004-2005. Par conséquent, le Programme d’aide au développement, à la production et à la mise en marché, qui relève de Téléfilm Canada et auquel ont été consacrés presque 84 millions de dollars en 2004-2005, constitue le principal programme de la politique.

Aide fédérale indirecte

Les crédits d’impôt fédéraux (et provinciaux) représentent un élément de soutien indirect d’importance pour les productions cinématographiques réalisées au Canada. Au moment où le Comité travaillait à son rapport intérimaire, il ne disposait pas de données ventilées sur le nombre total de longs métrages bénéficiant du crédit d’impôt pour production cinématographique ou magnétoscopique canadienne (CIPC) ou du crédit d’impôt pour services de production cinématographique ou magnétoscopique (CISP). Or, le BCPAC a depuis fourni ces données au Comité.

La figure 2.9 donne le nombre de productions destinées aux salles certifiées «  canadiennes  » par le BCPAC de 1999 à 2004 afin qu’elles puissent bénéficier du CIPC. On voit que le nombre total de productions portant visa n’a cessé d’augmenter, passant de 70 en 2000-2001 à 86 en 2003-2004.

Figure 2.9

Nombre total de productions cinématographiques certifiées canadiennes aux fins du CIPC, de1999-2000 à 2003-2004

Figure 2.10

Nombre total de productions cinématographiques agréées aux fins du CISP, 1999-2000 à 2003-2004

Source: Données du BCPAC (telles que déclarées par l’Agence du revenu du Canada)
Note : Les données de 2003-2004 sont incomplètes.


La figure 2.10 montre le nombre total de productions, de 1999 à 2004, qui n’étaient pas certifiées «  canadiennes  » aux fins du CIPC, mais pour lesquelles le BCPAC a autorisé le CISP. Il est clair que le nombre de ces productions a beaucoup varié, atteignant un sommet de 73 en 2000-2001 et un creux de 40 en 2002-2003.

Ressources pour l’écriture de scénarios, selon la langue

Un objectif important de la Politique canadienne du long métrage consiste à former et à garder les créateurs de talent. La figure 2.11 montre le cheminement des scénarios de films de langues française et anglaise dans le cadre du Programme d’aide à l’écriture de scénarios de Téléfilm Canada. Visiblement, la probabilité d’être retenu sur option était presque trois fois supérieure pour les scénarios de langue française que pour les scénarios de langue anglaise, et la probabilité de se rendre à l’étape de l’élaboration était cinq fois plus grande pour les scénarios de langue française. Il est plus difficile toutefois d’évaluer le taux de succès des scénarios de langue française ou anglaise reçus dans le cadre du Programme, car en date de janvier 2005, plusieurs scénarios de langue française étaient encore à l’étude en vue de l’obtention de fonds de production.


Figure 2.11

Du scénario à l’écran : progression générale des scénarios bénéficiant du Programme d’aide à l’écriture de scénarios (PAS), en date de janvier 2005


Source : Ministère du Patrimoine canadien, Évaluation de la Politique canadienne du long métrage, septembre 2005
Notes : Les «  scénarios produits  » ne l’ont pas tous été à l'aide du financement à la production de Téléfilm; en janvier 2005, sept autres scénarios de langue française faisaient partie des projets évalués par Téléfilm Canada en vue d’un financement à la production d'un long métrage en 2005-2006.

Budgets de commercialisation, selon la langue

La figure 2.12 montre qu’en moyenne, les budgets de commercialisation de films bénéficiant d’un appui financier de la part de Téléfilm Canada ont augmenté sans cesse depuis l’adoption de la politique en 2000. Jusqu’en 2003-2004, le budget moyen pour la mise en marché des films de langue française était égal ou supérieur à celui des films de langue anglaise. Étant donné que le marché québécois est plus petit et plus concentré que celui du reste du Canada, ces données laissent supposer que les longs métrages de langue française font l’objet d’une mise en marché beaucoup plus intensive que ceux de langue anglaise.


Figure 2.12

Budget moyen de commercialisation pour les longs métrages bénéficiant d’un soutien financier de Téléfilm, de 1998-1999 à 2003-2004 (en milliers de dollars)

Source : Ministère du Patrimoine canadien, Évaluation de la Politique canadienne du long métrage, septembre 2005

Répartition régionale des fonds de production

La Politique canadienne du long métrage a notamment pour objectif de promouvoir la qualité et la diversité des films canadiens. La figure 2.13 montre la répartition régionale des films qui ont été financés — ainsi que le total des engagements financiers — par le Fonds du long métrage du Canada ou le Programme d’aide aux longs métrages indépendants à petit budget.


Figure 2.13

Distribution régionale du soutien de Téléfilm pour la production de longs métrages (FFLMC et PACI) Tous les projets, 2001-2004 (%)

 

 

Total des projets
2001-2004

Total des engagements financiers
2001-2004

Projets

% du total

Millions de dollars

% du total

Provinces

Québec

 

79

 

49

 

85,9

 

47

Ontario

37

23

45,4

25

Colombie-Britannique

17

11

12,5

7

Alberta

4

2

5,4

3

Nouvelle-Écosse

3

2

3,4

2

Manitoba

2

1

1,7

1

Terre-Neuve

2

1

0,5

<1

Saskatchewan

1

1

0,2

<1

Provinces : total partiel

145

90

155

86

Coproductions provinciales

 

 

 

 

Ontario  — Nouvelle-Écosse

5

3

5,5

3

Ontario  — Colombie-Britannique

3

2

5,7

3

Ontario  — Québec

2

1

2,4

1

Alberta  — Québec

2

1

4,4

2

Saskatchewan  — Ontario

2

1

4,0

2

Ontario  — Alberta

1

1

2,0

1

Ontario  — Manitoba

1

1

2,2

1

Coproductions provinciales : total partiel

16

10

26,2

13

Total

161

100

181,2

100

Source : Ministère du Patrimoine canadien, Évaluation de la Politique canadienne du long métrage, sept. 2005


Le tableau révèle que les producteurs de films du Québec reçoivent beaucoup plus d’aide au financement de la production que leurs homologues des autres provinces. En effet, 49 p. 100 de tous les films qui ont reçu un appui financier entre 2001 et 2004 ont été produits par des maisons de production québécoises3. De plus, 47 p. 100 du total des fonds provenant du Fonds du long métrage du Canada ou du Programme d’aide aux longs métrages indépendants à petit budget ont été consentis à des films produits au Québec. Les films de l’Ontario et de la Colombie-Britannique viennent au deuxième et au troisième rang et représentent 23 p. 100 et 11 p. 100 des films qui ont reçu de l’aide, pour un total de 25 p. 100 et 7 p. 100 des fonds engagés. Exclusion faite des coproductions provinciales, environ 4 p. 100 des films qui ont bénéficié d’un appui provenaient de la région des Prairies et seulement 3 p. 100 de la région de l’Atlantique.

Part des recettes-guichet au Canada, par type de production

Un objectif essentiel de la Politique canadienne du long métrage consiste à bâtir un plus vaste public au Canada et à l’étranger pour les longs métrages canadiens. Le rapport intérimaire présentait une série de données sur les recettes-guichet et les parts de marché. Dans l’ensemble, on a pu constater que la part de marché occupée par les productions canadiennes sorties en salle a augmenté, passant de 2,3 p. 100 en 2000 à 4,6 p. 100 en 2004. Il importe toutefois de souligner que l’essentiel de l’augmentation de la part du marché canadien ces dernières années s’explique par la popularité grandissante des films canadiens sur le marché francophone, puisque cette part a plus que doublé, passant de 12,3 p. 100 à 26,9 p. 100. Toutefois, durant cette même période, la part du marché anglophone occupée par les œuvres canadiennes a pratiquement piétiné, passant de 0,2 p. 100 en 2001 à 1,6 p. 100 en 2004.

La figure 2.14 donne encore plus de détails sur les parts des marchés linguistiques. Elle montre que les augmentations des parts du marché des coproductions internationales expliquent pratiquement la totalité de la modeste croissance du marché anglophone. Elle révèle aussi que l’augmentation de la part du marché francophone est surtout attribuable à la croissance des auditoires qui choisissent des films canadiens. Ainsi, pendant que les longs métrages canadiens recueillaient 21,2 p. 100 des recettes-guichet sur le marché francophone au Canada en 2004 — dont seulement 4 p. 100 attribuables à des coproductions internationales —, ils n’obtenaient que 1,5 p. 100 du marché anglophone, dont 0,9 p. 100 pour les coproductions internationales. Ces données révèlent qu’en 2004, les longs métrages canadiens de langue anglaise n’ont remporté que 0,6 p. 100 des recettes-guichet au Canada auprès du marché de langue anglaise. En d’autres mots, il est très difficile de dire si, depuis l’adoption de la politique, les recettes-guichet du marché anglophone ont augmenté à l’égard des longs métrages distinctement canadiens.


Figure 2.14

Part de recettes-guichet des longs métrages canadiens selon le type de film et le marché, de 2002 à 2004 (%)

Source : Ministère du Patrimoine canadien, Évaluation de la Politique canadienne du long métrage, 2005


Résumé des constatations

 Les ressources financières consacrées à la Politique canadienne du long métrage en 2004-2005 ont atteint presque 100 millions de dollars, dont la majeure partie a été administrée par Téléfilm Canada. 
 Les scénaristes de langue française sont beaucoup plus susceptibles d’obtenir un soutien de Téléfilm que ceux de langue anglaise. 
 Jusqu’à tout récemment, les budgets moyens de commercialisation des films de langue française bénéficiant d’un appui financier de Téléfilm étaient égaux ou supérieurs à ceux accordés aux longs métrages de langue anglaise. 
 Environ 75 p. 100 de toutes les sociétés cinématographiques qui reçoivent une aide financière à la production de Téléfilm sont du Québec ou de l’Ontario. Les cinéastes au Québec reçoivent invariablement environ 50 p. 100 des fonds de production consentis par Téléfilm. 
 Les gains au guichet réalisés par les films canadiens sur le marché de langue anglaise étaient presque entièrement imputables à la performance des coproductions internationales. 
 La majeure partie de la croissance de la part du marché francophone est attribuable à la popularité croissante des films canadiens plutôt que des coproductions internationales. 


C.        LES HABITUDES DES CANADIENS EN MATIÈRE DE FILMS

Comme nous l’avons déjà souligné, un des principaux objectifs de la Politique canadienne du long métrage est de bâtir des auditoires pour le long métrage canadien. Par conséquent, le Comité s’est longuement penché sur la question de savoir dans quelle mesure la politique a réalisé cet objectif. En juillet 2005, le Centre de recherche Décima a mené, au nom du ministère du Patrimoine canadien, une étude sur les attitudes et les comportements des Canadiens à l’égard de la musique et du cinéma canadiens4. L’étude vise plus précisément à déterminer les éléments suivants : le niveau de connaissance de la musique et du cinéma canadiens; les niveaux de satisfaction à l’égard de la musique et des films canadiens; le comportement des acheteurs de DVD et de CD; la fréquentation des salles de cinéma et l’assistance à des concerts en direct. La présente section présente les principales conclusions de cette étude ainsi que celles d’une étude publiée récemment par le groupe Projet Internet Canada, sur les habitudes d’utilisation d’Internet.

À quelle fréquence et où les Canadiens visionnent-ils les films?

Aujourd’hui, les Canadiens ont le choix des moyens pour visionner des films. À l’origine, le long métrage était conçu pour être projeté sur grand écran dans un lieu public comme une salle de cinéma ou un cinéparc. De nos jours, les Canadiens peuvent visionner des films grâce à la télévision classique ou spécialisée, ou bien au moyen de services spécialisés comme la vidéo sur demande ou la télévision payante. Ils peuvent aussi acheter, louer ou télécharger des films pour les regarder à la maison, ou utiliser des appareils personnels comme le iPod ou le téléphone cellulaire. Compte tenu de ces multiples possibilités, il n’est pas étonnant que nombre de témoins et d’auteurs de mémoires présentés au Comité aient appuyé l’idée d’élargir les paramètres de mesure des auditoires des films canadiens afin d’inclure bon nombre de ces autres modes de visionnement5.

D’ailleurs, comme le montre la figure 2.15, les Canadiens sont beaucoup plus nombreux à visionner des longs métrages à la maison qu’en salle ou au cinéparc. Ils préfèrent alors pour ce faire la télévision classique ou spécialisée, puisque 54 p. 100 y ont recours au moins une fois par semaine, et 29 p. 100 au moins une fois tous les un à trois mois. De plus, 29 p. 100 des Canadiens louent des films au moins une fois par semaine, et 37 p. 100 disent le faire au moins une fois tous les un à trois mois. De plus, 22 p. 100 disent regarder un film tiré de leur collection personnelle au moins une fois par semaine, et 33 p. 100 disent le faire au moins une fois tous les un à trois mois.

Par contre, seulement 6 p. 100 des Canadiens disent aller voir un film au cinéma ou au cinéparc au moins une fois par semaine. Quarante-deux pour cent disent y aller au moins une fois tous les un à trois mois. Fait à souligner, 52 p. 100 des Canadiens ne vont jamais voir de films en salle, ou alors n’y vont qu’une ou deux fois par année.


Figure 2.15

Fréquentation des salles de cinéma et endroits où les Canadiens visionnent les films (%)


Source : Centre de recherche Décima, sondage d’opinions sur la musique et le cinéma canadiens, juillet 2005


Les répondants ont été invités à expliquer pourquoi ils ne fréquentent pas davantage les salles de cinéma. Comme le montre la figure 2.16, la principale raison donnée, choisie par 41 p. 100, des répondants est le coût élevé. Vingt-neuf pour cent des répondants ont invoqué un manque fondamental d’intérêt et 25 p. 100, un manque de temps. Pour 21 p. 100, il est peu pratique de se rendre au cinéma pour voir un film.

Figure 2.16

Facteurs qui retiennent les Canadiens de fréquenter les salles de cinéma (%)

Raison

Globale

Québec

Reste du Canada

Trop cher

41

29

45

Manque d’intérêt

29

28

30

Manque de temps

25

34

22

Caractère pratique

21

16

22

Préférence pour la maison

10

11

9

Manque d’accessibilité

4

5

4

Autres raisons

17

18

16

Source : Centre de recherche Décima, sondage d’opinions sur la musique et le cinéma canadiens, juillet 2005


Facteurs qui influencent le choix du film

Les répondants ont été invités à déterminer dans quelle mesure une série de facteurs pourraient influencer leur choix de film au cinéma. Ils ont utilisé, pour exprimer le niveau d’influence de chaque facteur, une échelle de 1 à 106.

Salles de cinéma

Le scénario, le bouche à oreille et les vedettes du film sont les principaux facteurs qui influencent les Canadiens dans le choix de films au cinéma. La figure 2.17 montre que le scénario est le premier facteur de sélection d’un film au cinéma, puisque 69 p. 100 des répondants l’ont choisi comme ayant une influence «  élevée  » ou «  importante  ». D’autres facteurs importants sont le bouche à oreille (62 p. 100), les vedettes du film (58 p. 100) et les bandes-annonces (44 p. 100). En outre, les comédiens, les critiques élogieuses ou les prix remportés, le réalisateur du film et le pays d’origine exercent une influence plus grande sur les résidents du Québec que sur ceux du reste du Canada.

Figure 2.17

Facteurs qui influencent les Canadiens dans le choix du film au cinéma (%)

Facteur

Global

Québec

Reste du Canada

Scénario

69

57

73

Bouche à oreille

62

58

63

Comédiens

58

63

57

Bandes-annonces au cinéma

44

44

43

Publicité à la télévision

43

41

43

Critiques élogieuses ou prix remportés

33

42

30

Entrevues ou couverture médiatique

30

36

28

Publicité ailleurs qu'à la télévision

27

30

26

Réalisateur du film

24

32

21

Pays d’origine du film

21

29

18

Source : Centre de recherche Décima, sondage d’opinions sur la musique et le cinéma canadiens, juillet 2005

Location de films

En ce qui concerne les facteurs qui ont un impact sur le choix du film loué, la figure 2.18 indique que pour 51 p. 100 des répondants, le contenu est un facteur important, et de ceux-là, 26 p. 100 ont souligné l’importance du scénario. Une autre raison qui a un impact sur le choix du film de location est la connaissance générale du film, choisie par 38 p. 100 des répondants, dont 27 p. 100 soulignent l’importance du bouche à oreille. De plus, 33 p. 100 des répondants ont donné des raisons concernant la réputation.

Figure 2.18

Facteurs qui ont un impact chez les Canadiens sur le choix du film loué

Facteur

Global

Québec

Reste du Canada

Contenu

 

 

 

  Scénario

26

26

26

  Genre/type

14

18

13

  Image/description sur le coffret

7

12

5

  M’intéresse/paraît intéressant

5

4

6

  Autres raisons liées au contenu

8

10

7

Total (Net)

51

56

49

Connaissance

 

 

 

  Bouche à oreille

27

25

28

  Publicité

9

9

9

  Bandes-annonces au cinéma

6

5

6

Total (Net)

38

36

38

Réputation

 

 

 

  Vedettes du film

23

27

22

  Critiques élogieuses ou prix remportés

12

13

12

  Réalisateur du film

6

9

6

Total (Net)

33

40

32

Autres

  Disponibilité au club vidéo

 

10

 

7

 

11

  Famille

4

2

5

  Autres raisons générales

20

15

21

Source : Centre de recherche Décima, sondage d’opinions sur la musique et le cinéma canadiens, juillet 2005


Achats

Invités à dire les facteurs qui ont la plus grande incidence sur leur décision d’acheter un film, 44 p. 100 des répondants ont répondu qu’ils avaient tellement aimé le film qu’ils voulaient le posséder. D’autres facteurs importants sont le contenu (30 p. 100) et les facteurs concernant la réputation.


Figure 2.19

Facteurs qui ont une influence sur l'achat de films par les Canadiens (%)

Facteur

Global

Québec

Reste du Canada

Cinéphiles

 

 

 

  J’aime tellement le film que je veux l’avoir

44

46

43

  Autres raisons connexes

4

2

6

Total (Net)

45

47

44

Contenu

 

 

 

  Scénario

14

13

14

  Genre/type de film

8

6

9

  Contenu du film

6

3

7

  Autres raisons connexes

7

9

6

Total (Net)

30

27

31

Réputation

 

 

 

  Vedettes du film

12

12

11

  Critiques élogieuses ou prix remportés

5

5

6

  Film classique ou ancien

4

5

4

  Autres raisons connexes

3

5

3

Total (Net)

21

24

20

Connaissance

 

 

 

  Bouche à oreille

13

9

14

  Publicité

3

2

4

  Autres raisons connexes

6

6

6

Total (Net)

18

14

19

Autres

 

 

 

  Coûts

14

9

15

  Famille (Net)

8

7

9

  Autres raisons générales (Net)

9

9

9

Source : Centre de recherche Décima, sondage d’opinions sur la musique et le cinéma canadiens, juillet 2005


Niveau d’intérêt selon le genre de film

Les répondants ont été invités à exprimer leur degré d’intérêt pour différents genres de films. Comme l’indique la figure 2.20, les comédies ont la préférence, puisque 71 p. 100 des répondants ont fait état d’un niveau d’intérêt «  extrême  » ou «  élevé  »; d’autres films très prisés sont les drames, pour lesquels 57 p. 100 des répondants manifestent un intérêt «  extrême  » ou «  élevé  », les films d’espionnage ou de suspense (57 p. 100), et les films d’action (56 p. 100). Les genres qui attirent le moins les Canadiens sont les comédies musicales (25 p. 100), les films d’horreur (23 p. 100) et les films étrangers (23 p. 100).


Figure 2.20

Niveau d’intérêt des Canadiens selon le genre de film (%)

Source : Centre de recherche Décima, sondage d’opinions sur la musique et le cinéma canadiens, juillet 2005


Connaissance des longs métrages canadiens

Comme le montre la figure 2.21, les Canadiens connaissent relativement peu les longs métrages canadiens, tandis que les résidents du Québec les connaissent beaucoup mieux que ceux du reste du Canada. Pour déterminer les niveaux de connaissance des longs métrages canadiens, une liste de 17 films canadiens récents a été présentée aux répondants et ceux-ci étaient priés d’indiquer ceux qu’ils connaissaient7. En moyenne, les répondants connaissaient 6 des 17 films sur la liste; 67 p. 100 présentaient un niveau de connaissance élevé, 18 p. 100 un niveau moyen et 15 p. 100 un faible niveau de connaissance. Chez les résidents du Québec, 92 p. 100 présentaient un niveau de connaissance élevé, puisqu’ils connaissaient en moyenne 9 films sur 17; dans le reste du Canada, seulement 58 p. 100 des répondants manifestaient un niveau de connaissance élevé, puisqu’ils connaissaient en moyenne 5 films.


Figure 2.21

Niveau de connaissance de longs métrages canadiens (%)

Source : Centre de recherche Décima, sondage d’opinions sur la musique et le cinéma canadiens, juillet 2005
Note: Le niveau de «  connaissance  » des films a été établi au moyen d’une liste de 17 films canadiens récents présentée aux répondants. Les répondants pouvaient aussi nommer d’autres films canadiens


Visionnement de longs métrages canadiens

Le niveau de visionnement, comme le niveau de connaissance de longs métrages canadiens, est assez faible, bien que, encore une fois, la proportion de cinéphile au Québec soit considérablement plus élevée que chez les résidents du reste du Canada. Comme l’indique la figure 2.22, les Canadiens n’ont vu dans l’ensemble que 2 des 17 films figurant sur la liste du sondage, et seulement 16 p. 100 présentent un niveau d’exposition élevé (5 films ou plus), alors que le niveau est faible pour 67 p. 100 des répondants (2 films ou moins).


Figure 2.22

Visionnement de longs métrages canadiens (%)

Source : Centre de recherche Décima, sondage d’opinions sur la musique et le cinéma canadiens, juillet 2005
Note: Le niveau de visionnement a été établi en fonction du nombre de films que les répondants avaient vus parmi la liste de 17 films canadiens récents. Les répondants pouvaient aussi nommer d’autres films canadiens.


Attitudes à l’égard des longs métrages canadiens

On a demandé aux Canadiens dans quelle mesure ils étaient d’accord8 avec certains énoncés concernant les films canadiens, dont les suivants : «  Je pense qu’il est important que les films canadiens soient à l’affiche dans les cinémas au Canada  » et «  Je pense qu’il est important que les films canadiens soient diffusés à la télévision canadienne  ». La grande majorité des Canadiens estiment important que les longs métrages canadiens soient à l’affiche dans les cinémas au Canada ou diffusés à la télévision canadienne, soit 84 p. 100 et 83 p. 100 respectivement. Il convient toutefois de souligner que ces pourcentages sont beaucoup plus élevés chez les résidents du Québec que dans le reste du Canada.

Les longs métrages canadiens ne semblent pas très bien connus de la plupart des Canadiens. Les répondants devaient réagir aux énoncés suivants : «  La plupart des films canadiens ne sont pas à l’affiche dans les cinémas  » et «  La plupart des films canadiens ne sont pas disponibles dans les clubs vidéo  ». Quarante-deux pour cent des répondants étaient d’accord avec la première affirmation et 30 p. 100 ont adopté une position neutre, n’ayant pas d’opinion dans un sens ou dans l’autre. Trente et un pour cent des répondants étaient d’accord avec la deuxième affirmation concernant la non-disponibilité de la plupart des films canadiens dans les clubs vidéo et 33 p. 100 n’avaient pas d’opinion. Les répondants devaient aussi réagir à l’énoncé suivant : «  Si les films canadiens bénéficiaient d’une meilleure production et d’une meilleure publicité, ils attireraient davantage de gens  ». Soixante-douze pour cent des répondants étaient d’accord.

Les répondants ont aussi dû réagir à un certain nombre d’énoncés concernant la qualité des longs métrages canadiens. Soixante-huit pour cent se sont dit d’accord avec l’énoncé suivant : «  Au cours des dernières années, je pense que l’industrie cinématographique canadienne a commencé à produire de meilleurs films  ». Cela dit, 81 p. 100 des résidents du Québec étaient d’accord avec cet énoncé, alors que dans le reste du Canada, la proportion était de 64 p. 100.

Interrogés quant à l’énoncé suivant : «  En termes de jeu, de réalisation et de production, les films canadiens sont d’aussi bonne qualité que les films en provenance d’autres pays  », 62 p. 100 des répondants se sont dits d’accord, 23 p. 100 avaient une position neutre et 15 p. 100 seulement étaient un peu ou fortement en désaccord. Encore une fois toutefois, les résidents du Québec affichaient des attitudes plus favorables à l’égard des longs métrages canadiens, puisque 72 p. 100 étaient d’accord avec l’énoncé.

Fait intéressant, bien que les Canadiens semblent avoir une bonne opinion de la qualité des longs métrages canadiens, ils ne se sentent pas concernés par le propos de ces films. Seulement 28 p. 100 des répondants étaient d’accord avec l’énoncé suivant : «  Je m’identifie aux histoires que racontent les films canadiens  », et 35 p. 100 avaient une position neutre. Même les résidents du Québec ont affiché des doutes à ce sujet, puisque seulement 37 p. 100 se sont dits d’accord avec l’énoncé.


Figure 2.23

Attitudes générales à l'égard du long métrage canadien (%)

 

Global

Québec

Reste du Canada

Je pense qu’il est important que les films canadiens soient à l’affiche dans des cinémas au Canada

84

91

81

Je pense qu’il est important que les films canadiens soient diffusés à la télévision canadienne

83

86

82

Si les films canadiens bénéficiaient d'une meilleure promotion et d'une meilleure publicité, ils attireraient davantage de gens

72

70

73

Au cours des dernières années, je pense que l’industrie cinématographique canadienne a commencé à produire des meilleurs films

68

81

64

En termes de jeu, de réalisation et de production, les films canadiens sont d’aussi bonne qualité que les films en provenance d’autres pays

62

72

59

La plupart des films canadiens ne sont pas à l’affiche dans les cinémas

42

30

47

La plupart des films américains sont mieux réalisés que ceux d’ailleurs

38

34

39

La plupart des films canadiens ne sont pas disponibles dans les clubs vidéo

31

27

32

Je m’identifie aux histoires que racontent les films canadiens

28

37

25

Source : Centre de recherche Décima, sondage d’opinions sur la musique et le cinéma canadiens, juillet 2005


Les Canadiens, les longs métrages et les technologies de l’information

Avec la venue d’Internet et la disponibilité grandissante de l’accès haute vitesse, un nombre croissant de Canadiens peuvent télécharger des films et les visionner à l’ordinateur à la maison. L’Internet permet aussi aux gens de mieux s’informer au sujet des films puisqu’ils peuvent télécharger et visionner des bandes-annonces, lire des critiques, etc. Une étude réalisée en mai-juin 2004 par le groupe Projet Internet Canada a porté sur l’incidence des technologies en ligne sur la vie de la population canadienne9.

À l’heure actuelle, seuls de rares utilisateurs d’Internet (et bien entendu, encore moins de Canadiens dans l’ensemble de la population) visionnent des longs métrages en ligne. Comme l’indique la figure 2.24, parmi les répondants qui étaient des utilisateurs d’Internet, seulement 4,7 p. 100 disaient avoir utilisé ce moyen pour regarder des films. Cependant, il est très probable, étant donné les possibles violations du droit d’auteur commises par ceux qui partagent ou téléchargent des films au moyen d’Internet, que certains utilisateurs ayant accès à des films en ligne ne l’aient pas signalé. Quoi qu’il en soit, il reste qu’un nombre croissant de personnes aura recours à Internet pour obtenir et regarder des films puisque les technologies de l’information continuent d’offrir à cet égard un outil plus économique, plus rapide et plus convivial.

Figure 2.24

Fréquence d’utilisation de certains services en ligne déclarée par les Canadiens (%)

 

Activité sur Internet

Incidence

Lire des journaux/revues
Chercher des renseignements médicaux
Lire les nouvelles nationales/internationales
Se renseigner et prendre des dispositions de voyage
Visiter les sites Web de stations et de réseaux de télévision
Fouiller dans les petites annonces (emplois et autres)
Écouter de la musique
Télécharger de la musique
Jouer des jeux vidéo
Visiter les sites Web d’émissions de télévision
Écouter la radio
Participer à des encans
Lire des livres
Regarder des films
Regarder la télévision

54,5
54,4
53,1
42,9
31,8
30,9
27,5
26,3
23,0
19,1
18,0
13,2
6,2
4,7
3,8

Source : Projet Internet Canada, Canada en-ligne!, octobre 2005


Figure 2.25

Importance d’Internet pour les Canadiens, comme divertissement, selon l’âge (%)

Source : Projet Internet Canada, Canada en-ligne!, octobre 2005


Les données de la figure 2.25 illustrent bien la place croissante qu’occupera Internet dans les années à venir comme dispositif de communication pour les longs métrages et la culture cinématographique. Les répondants ont été invités à dire l’importance qu’ils accordaient à Internet pour leur divertissement10. Les jeunes répondants de 18 à 34 ans étaient trois fois plus nombreux que les personnes de 55 ans et plus à considérer Internet comme une importante source de divertissement.

Internet n’est peut-être pas utilisé couramment pour visionner des films, mais les Canadiens s’en servent beaucoup pour obtenir de l’information sur les longs métrages. Les répondants qui disaient utiliser Internet ont été invités à préciser quels sites, portant sur une variété de sujets, ils avaient consultés au cours des trois derniers mois. Comme le montre la figure 2.26, 45 p. 100 ont déclaré avoir consulté un site Web portant sur des films pendant cette période. En fait, les Canadiens consultent plus fréquemment des sites Web portant sur le cinéma que sur la musique, les concerts, le sport, les activités culturelles, les livres, et la cuisine, entre autres.

Figure 2.26

Types de sites Web les plus fréquentés par les Canadiens, selon le thème (%)

Source : Projet Internet Canada, Canada en-ligne!, octobre 2005


Résumé des constatations

Les résultats d’enquête présentés mettent en lumière un certain nombre de faits intéressants qui donnent à réfléchir lorsque l’on examine les meilleures façons de bâtir un plus vaste public pour le long métrage canadien. Les principaux éléments sont les suivants :


 Les Canadiens regardent beaucoup plus de films à la maison qu’au cinéma. 
 Quand ils choisissent d’aller voir un film en salle, le scénario, les vedettes, le bouche à oreille, les bandes-annonces et la publicité ont une grande influence sur le choix du film. 
 Lors de la location de films, les questions de contenu (comme le scénario), de niveau de connaissance (p. ex., le bouche à oreille) et de réputation (comme les comédiens) exercent une profonde influence sur la sélection. 
 Les Canadiens préfèrent les comédies, suivies des drames, des films d’espionnage ou de suspense et des films d’action. 
 Les Canadiens connaissent et visionnent relativement peu de longs métrages canadiens. Cependant, les résidents du Québec sont beaucoup plus nombreux que ceux du reste du Canada à connaître et à visionner des longs métrages canadiens. 
 La plupart des Canadiens croient qu’il est important que les longs métrages canadiens soient à l’affiche dans les cinémas et qu’ils soient diffusés à la télévision, quoiqu’ils ne soient pas certains que ces films soient offerts au cinéma ou à la télévision. 
 De nombreux Canadiens — particulièrement les résidents du Québec —croient que les longs métrages canadiens sont généralement de grande qualité. 
 De nombreux Canadiens ne s’identifient pas à l’histoire que racontent les longs métrages canadiens. 
 Rares sont les Canadiens qui ont recours à Internet pour visionner des films, mais on s’attend à ce que leur nombre augmente. 
 De nombreux Canadiens utilisent Internet comme source d’information au sujet des films. 



3La plupart de ces films étaient des productions de langue française.
4Le Centre de recherche Décima a procédé par entrevues téléphoniques assistées par ordinateur pour sonder 2 002 Canadiens au sein de la population générale, âgés de 15 ans et plus. Étant donné le succès de l’industrie cinématographique sur le marché québécois, 750 des entrevues ont été réalisées auprès de résidents du Québec afin d’obtenir un échantillon permettant une analyse plus détaillée. La marge d’erreur statistique (à un niveau de confiance de 95 %) associée à chaque question est de +/- 2,2 p. 100.
5Voir le chapitre 3.
6Sur l’échelle, 9-10 correspondait à une «  influence élevée  », 7-8 à une «  influence importante  », 5-6 à une «  influence moyenne  », 3-4 à une «  faible influence  » et 1-2 à «  aucune influence  ». Les pourcentages présentés dans les figures 2.17, 2.18 et 2.19 correspondent au pourcentage de répondants qui considéraient qu’un facteur avait une influence «  élevée  » ou «  importante  ».
7Les répondants étaient classés en fonction de leur niveau de connaissance des longs métrages canadiens figurant sur une liste de 17 films : «  grande connaissance  » : 5 films ou plus, «  connaissance moyenne  » : 3 ou 4 films, «  faible connaissance  » : 2  films ou moins.
8Les répondants pouvaient répondre : «  fortement en accord  », «  un peu en accord  », «  neutre  », «  un peu en désaccord  » ou «  fortement en désaccord  ». Les pourcentages indiqués à la figure 2.23 correspondent au pourcentage de répondants qui étaient «  fortement en accord  » ou «  un peu en accord  » avec l’énoncé.
9En tout, 3 014 canadiens de 18 ans et plus ont répondu au sondage mené par téléphone; 2 011 entrevues ont été réalisées en anglais par Research House à Toronto, et 1 003 ont été réalisées en français par CROP à Montréal. La marge d’erreur statistique est de 1,8 p. 100, 19 fois sur 20.
10Sur une échelle de 1 à 5, où 1 correspondait à «  pas importante du tout  », 5 correspondait à «  extrêmement importante  » et 3 correspondait à «  moyennement importante  ».