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Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir dans le débat sur le projet de loi C-64. J'ai beaucoup apprécié les interventions des députés qui ont eu la parole avant moi. Ils ont fait ressortir que même un projet de loi qui ne comporte qu'un article modifiant le Code criminel peut soulever d'importantes questions, notamment au sujet de la détermination de la peine, des conséquences imprévues et d'autres éléments semblables.
Tout bien considéré, cependant, je crois que les députés constateront, comme l'établissent les discours entendus jusqu'à maintenant, que tous les partis appuient la mesure, pas seulement parce qu'elle a été proposée par un de nos anciens collègues, Chuck Cadman, mais parce que les Canadiens veulent que nous bouchions les trous.
Avec le projet de loi C-64, le fait de modifier ou d'oblitérer en tout ou en partie le numéro d'identification d'un véhicule à moteur deviendrait une infraction criminelle. Les Canadiens comprendront que le numéro d'identification d'un véhicule à moteur est unique et sert à identifier un véhicule et que le vol de véhicules ou de parties de véhicules est un problème très grave.
Selon le projet de loi, l'infraction est passible, par voie de mise en accusation, d'une peine maximale d'emprisonnement de cinq ans ou, par voie de procédure sommaire, d'une peine d'emprisonnement de six mois ou d'une amende de 2 000 $ ou les deux. Ce n'est pas à prendre à la légère.
À titre d'information, je précise que le terme « véhicule à moteur » est défini dans le Code criminel et signifie véhicule tiré, mû ou propulsé par tout moyen autre que la force musculaire, à l'exception du matériel ferroviaire. Nous parlons donc fondamentalement des véhicules motorisés.
Le vol de véhicules à moteur n'est pas un crime sans victime et je dirais que probablement tous les députés ont été témoins de cet acte criminel dans leurs circonscriptions et leurs collectivités. Lorsque nous parlons du vol de biens personnels, que ce soit à l'extérieur de la maison ou dans la maison, nous parlons d'un acte envahissant qui mine la sécurité dans nos collectivités et entraîne beaucoup de détresse. Il est évident que nous ne pouvons pas voir le vol d'auto comme étant un crime sans victimes.
De surcroît, il a des effets considérables sur les propriétaires de véhicules, mettant en cause les assurances, l'application de la loi, les soins de santé et les services correctionnels. Les conséquences et les répercussions de ce genre de choses sont stupéfiantes.
Selon un rapport publié en 2000, les coûts encourus par le secteur des assurances à cause des vols de voitures s'élevaient à environ 600 millions de dollars en 1998. Nous n'avons pas de données plus récents mais il suffit de voir ce chiffre pour comprendre que rien n'est gratuit, même si on est couvert par une assurance. Il est évident que les primes d'assurance que nous payons sont établies en fonction des pertes encourues dans la région couverte. Les vols d'autos sont donc une composante importante du coût des primes d'assurance automobile.
Le vol de voitures se présente sous différentes formes. Il peut s'agir d'un crime commis parce que l'occasion s'est présentée, d'une recherche de sensations fortes, d'une dépendance ou encore d'un acte plus calculé, impliquant des responsabilités et des rôles distincts, des réseaux et diverses infractions criminelles. D'ailleurs, nous avons vu de nombreux films sur ce sujet. Je me rappelle d'un film que j'ai vu récemment dans lequel on s'était fixé l'objectif de voler 60 voitures en une nuit. Étant donné les outils utilisés, il est évident que les criminels ont fait leurs recherches. Il est impressionnant de constater combien le crime organisé est efficace quand il s'agit de voler des véhicules.
Le fait d'enlever le numéro d'identification d'un véhicule, l'identité même de celui-ci, est une des choses qui facilite le vol de voiture organisé, et c'est sur cela que porte le projet de loi.
La première étape du processus est le fait de criminels qui écument les rues à la recherche de modèles précis ou de voitures de luxe. La suivante fait appel à des intermédiaires, à des ateliers de cannibalisation, qui reçoivent les voitures et les modifient, les maquillent ou les réduisent en pièces détachées. Ce processus exige que les véhicules soient dépouillés de toutes étiquettes et plaques. Le processus est si efficaces que, incroyablement, il se déroule très souvent sans que les collectivités s'en rendent compte.
J'imagine que nous ne devrions pas être surpris d'une telle situation lorsqu'on connaît le nombre de maisons de culture de marijuana qui existent un peu partout au Canada et qui semblent être capables de fonctionner sans être repérées pendant de très longues périodes, ce qui profite au crime organisé.
Le principal objectif du projet de loi est de fournir certains instruments nécessaires dans le cas où le numéro d'identification d'un véhicule est altéré.
Le vol organisé de véhicules est lucratif et présente relativement peu de risques. C'est en outre une activité qui se pratique de plus en plus à l'échelle internationale. Nous avons pu voir de nombreux cas où des conteneurs mis à bord de bateaux ont été remplis de voitures très attirantes pour des acheteurs à l'étranger. Si nous jetions un coup d'oeil à certains de ces lieux d'expédition, nous verrions pourquoi ce genre d'activité est si difficile à détecter. Ce projet de loi serait extrêmement utile pour les gens chargés de l'application de la loi.
On trouve un exemple de cette activité criminelle complexe dans un rapport publié en 1998 qui explique comment un groupe criminel organisé de la région de Vancouver se servait de numéros d'identification de véhicules trouvés dans des cours de récupération. Les voleurs se rendaient ensuite à Toronto pour s'emparer d'automobiles de la même marque que les véhicules choisis. Puis, ils remplaçaient les numéros d'identification des véhicules volés à Toronto par ceux des véhicules des cours de récupération de Vancouver.
Comme nous pouvons le voir, cette activité criminelle se caractérise par une certaine sophistication. Elle constitue un problème grave en raison de l'implication majeure du crime organisé.
Dans un rapport, on signale que les réseaux de vols de voitures ont simplement à payer pour le vol lui-même et les frais d'expédition, ce qui représente généralement moins de 10 p. 100 de la valeur du véhicule. Manifestement, cette activité criminelle est un commerce extrêmement lucratif qui présente beaucoup d'attraits pour ceux qui y participent.
Il existe par ailleurs un nombre limité de situations où des gens peuvent en toute légitimité altérer le numéro d'identification d'un véhicule dans le cadre d'un travail parfaitement légal. Le projet de loi ne vise pas ces personnes. Au cours du débat d'aujourd'hui, nous avons discuté de la possibilité d'amender le projet de loi de manière à y préciser que le motif de l'altération doit être d'empêcher l'identification du véhicule.
Nous devons également nous assurer que les gens qui, pour reprendre les termes du projet de loi, ont une excuse légitime leur permettant d'altérer le numéro d'identification d'un véhicule seront protégés contre toute poursuite criminelle.
L'infraction prévue dans le projet de loi C-64 tient compte des comportements légitimes, des cas de modification survenue par inadvertance, la modification du numéro devant avoir été faite dans des circonstances permettant raisonnablement de conclure que la personne a agi dans le but d’empêcher l’identification du véhicule. Le député de Provencher a exprimé certaines craintes à cet égard.
Compte tenu de l'étape où nous en sommes dans le processus législatif, je pense qu'on s'interrogera sur l'opportunité d'apporter un amendement ou de modifier le libellé du projet de loi afin d'avoir la certitude absolue que cette mesure législative a bien l'effet escompté.
Les circonstances permettant raisonnablement de tirer pareille conclusion ne sont pas définies expressément dans le projet de loi et elles ne devraient pas l'être non plus. Elles sont ouvertes pour que les procureurs de la Couronne puissent présenter une preuve d'intention, par exemple l'application d'un nouveau numéro d'identification, la modification de documents relatifs au véhicule ou la revente frauduleuse à un acheteur innocent. C'est une conclusion que le tribunal pourrait finalement tirer à la lumière des preuves présentées par la Couronne.
En fin de compte, le taux de vol de véhicules à moteur est très élevé. Je suis toutefois heureux de constater qu'il a baissé légèrement par rapport à l'an dernier, selon les dernières données disponibles. Cela s'explique en partie par les nombreuses stratégies que les autorités chargées d'appliquer la loi ont déployées avec succès dans l'ensemble du Canada. Ainsi, les efforts ciblés dans le cadre du programme de voitures-appâts ont été extrêmement fructueux à l'échelle de Vancouver, ce programme étant administré par l'Integrated Municipal Provincial Auto Crime Team, aussi connue nous le nom d'IMPACT.
Essentiellement, les voitures-appâts sont des véhicules munis d'un système de repérage de type GPS et de dispositifs d'enregistrement visuels et sonores. Dès qu'un délinquant tente de voler la voiture, il déclenche une alarme à la station de surveillance. Les policiers en sont informés et peuvent, en toute sécurité, immobiliser le véhicule, procéder à l'arrestation de l'individu et présenter en preuve les enregistrements lors du procès pour vol.
Si l'on veut que soit couronnée de succès la lutte contre le vol de véhicules, perpétré aussi bien par des organisations criminelles que par d'autres individus, il faudra adopter, au chapitre de l'application de la loi, des techniques novatrices semblables.
La situation est non équivoque. Les membres d'organisations criminelles réalisent d'énormes bénéfices au détriment de propriétaires légitimes de véhicules à moteur.
J'espère donc que tous les députés appuieront le projet de loi et que, s'il y a des aspects qui nous préoccupent, nous prendrons le temps voulu pour apporter les amendements qui s'imposent, afin de pouvoir adopter ce projet de loi en l'honneur de notre regretté collègue, Chuck Cadman.
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Monsieur le Président, c'est pour moi un honneur de prendre la parole à nouveau au sujet du projet de loi d'initiative ministérielle que le gouvernement voit comme un hommage à notre ancien collègue, Chuck Cadman.
Je me souviens des funérailles de Chuck, il y a quelques mois. Le premier ministre était présent, comme bon nombre d'entre nous, pour rendre hommage à Chuck. Le premier ministre a promis de présenter les projets de loi de Chuck à la Chambre pour lui rendre hommage. Cette promesse nous a rendus très heureux, puisque Chuck avait présenté plusieurs projets de loi au fil des ans. C'était formidable d'entendre que le premier ministre allait faire cela en mémoire de Chuck, surtout que la femme de Chuck, Dona Cadman, et sa famille étaient présents.
Chuck a présenté quelques projets de loi à la Chambre au sujet d'infractions liées aux véhicules automobiles. Le projet de loi C-413 a été présenté en mars 2003, puis de nouveau en février 2004. Le projet de loi C-287 a été présenté en novembre 2004. Malheureusement, le gouvernement n'a jamais appuyé ces projets de loi portant sur la modification des numéros d'identification des véhicules.
Aujourd'hui, nous avons parlé du projet de loi C-65, sur les courses de rue, et du projet de loi C-64, sur la modification des numéros d'identification des véhicules. Cependant, notre excitation à l'idée que le premier ministre allait agir comme il se doit a été de courte durée. Le ministre de la Justice a dit que ces projets de loi ont été présentés au nom de M. Cadman, à titre d'hommage approprié à sa mémoire.
Chuck Cadman n'a pas ménagé ses efforts pour accroître la sécurité au Canada et pour défendre les droits des victimes. Il a fait un travail incroyable. Certains d'entre nous ont toujours cette passion de travailler pour Chuck. Il est triste que ces projets de loi n'aient pas été adoptés pendant que Chuck était encore parmi nous.
Le 1er octobre, un journal local, le journal Now, a publié un article intitulé « Le projet de loi de Chuck sera probablement adopté ». Les gens étaient très heureux parce que le projet de loi de Chuck allait être adopté et que le premier ministre allait tenir sa promesse. Tout le monde était content. Nous avons ensuite examiné le projet de loi et nous avons vu que ce n'était pas le projet de loi de Chuck. Le gouvernement se servait du nom de Chuck, mais il avait édulcoré son projet de loi. Cela nous a beaucoup déçus.
Dane Minor était le directeur de campagne de Chuck et il a travaillé pour lui plusieurs années. Il a écrit une lettre au rédacteur en chef au sujet de l'adoption du projet de loi de Chuck, dans laquelle on pouvait lire ce qui suit:
J'ai toutefois vite déchanté à la lecture de [cet] article. Il y a plusieurs semaines, le premier ministre avait annoncé à la une de plusieurs journaux locaux et nationaux que son gouvernement adopterait, en l'honneur de Chuck, le projet de loi d'initiative parlementaire que ce dernier avait déposé à la Chambre. J'en était très heureux et je me suis dit que ce serait là un hommage digne de Chuck. Puis, le ministre de la Justice a présenté une version édulcorée du texte législatif qui n'a plus rien à voir, ni avec l'esprit, ni avec la lettre du projet de loi de Chuck. Ce n'est qu'une tentative cynique de la part des libéraux de tirer profit du nom de Chuck, tout en ne faisant rien ou presque rien pour modifier la loi existante.
L'un des événements qui a poussé Chuck à entrer en politique a été la visite d'un ancien ministre de la Justice qui était venu le voir prétendument pour discuter de la Loi sur les jeunes contrevenants. L'ancien ministre est passé en coup de vent, il est resté cinq minutes avec Chuck, le temps d'une photo en sa compagnie, puis est rentré à Ottawa en disant que les rencontres qu'il avait eues avec les victimes prouvaient que son gouvernement se préoccupait des victimes et qu'il se penchait sur les faiblesses de la Loi sur les jeunes contrevenants. Chuck était dégoûté. Ce sont des incidents comme celui-là qui l'ont poussé à vouloir devenir député, pour pouvoir réellement changer les choses.
Cette « nouvelle » mesure législative proposée par les libéraux n'est qu'un autre exemple des ruses politiques dont ils se servent. Le ministre de la Justice a dit que son gouvernement avait modifié les deux textes législatifs pour les rendre conformes à la Charte des droits et libertés et pour remédier aux « lacunes opérationnelles ».
Il y a un mot que je ne répéterai pas.
Chuck comptait parmi ses collaborateurs l'un des meilleurs conseillers juridiques d'Ottawa et ses projets de loi respectaient toutes les dispositions de la Charte. Le summum du ridicule dans la version [du ministre de la Justice], c'est la raison pour laquelle on a fait disparaître les sanctions pour les récidivistes, soi-disant parce que les services de police du pays n'ont pas de systèmes leur permettant de déterminer si le contrevenant en est à sa première, à sa deuxième ou à sa troisième infraction.
Si les libéraux veulent réellement rendre hommage à Chuck, ils devraient adopter son projet de loi tel que libellé et donner aux policiers les ressources dont ils ont besoin pour déterminer de combien d'infractions semblables la personne s'est rendue coupable. S'ils n'ont pas le courage de le faire, ils devraient à tout le moins avoir la décence de ne pas utiliser son nom dans l'unique but de se faire du capital politique.
Ces propos sont tirés de la lettre de Dane Minor. J'ai téléphoné à Dona peu de temps après. J'ai demandé à Dane si je pouvais lire sa lettre à la Chambre, et il a dit oui. J'ai demandé à Dona si elle était d'accord elle aussi, et elle a dit oui. Elle a demandé à la Chambre de ne pas présenter des projets de loi édulcorés, mais d'adopter les projets de loi de Chuck tels que ce dernier les avait rédigés. C'étaient de bons projets de loi. Si nous adoptons le projet de loi ministériel, nous ne ferons que protéger les criminels. C'est ce que m'ont dit Dane et Dona.
Pendant des années, je me suis occupé de vols de voitures. Comme Chuck, j'ai passé une bonne partie de ma vie à la ICBC, et j'ai traité bien des dossiers d'accidents et de crimes liés à des voitures.
J'ai trouvé des données fort intéressantes sur le crime automobile. Le voleur de voitures typique est un homme de 27 ans. Il a une dépendance à la métamphétamine. Il a eu 13 condamnations précédentes, et il vole le véhicule pour commettre un autre crime.
Il y a des voleurs de voitures qui volent un véhicule pour faire une balade. D'autres volent une voiture pour se rendre d'un point à un autre, parfois pour aller à leur audience devant le tribunal. Il y a des enfants qui volent des voitures. Il y a des véhicules qui sont volés par le crime organisé. Mais le voleur typique est un individu qui a développé une dépendance à la métamphétamine et qui vole une voiture pour commettre un autre crime.
Le projet de loi présenté par le gouvernement en hommage à Chuck Cadman, cette version édulcorée que je n'appuie pas à cause de ce que les libéraux en ont fait, porte sur le fait de modifier le numéro d'identification d'un véhicule. Cela peut être fait de bien des façons, et cela est lié au crime automobile, au crime organisé.
Une petite minorité des véhicules sont volés. L'année dernière, il y a eu 170 000 véhicules volés. Le Bureau d'assurance du Canada affirme que ces vols coûtent aux Canadiens plus d'un milliard de dollars par année. Lorsqu'on englobe les coûts des services de police et les pertes pour les Canadiens, le vol d'automobiles représente un milliard de dollars par année. Dans un certain nombre de cas, on change le numéro d'identification du véhicule. De quelle sorte de vol s'agit-il? Que fait-on avec les véhicules? Pourquoi les voleurs changent-ils les numéros d'identification des véhicules?
Certains volent l'automobile pour vendre les pièces. Nous avons entendu parler de cette pratique, qui un représente un certain pourcentage des vols. Les voleurs démantèlent le véhicule et vendent les pièces. Beaucoup de nouveaux véhicules, la plupart en fait, ont un numéro d'identification sur tous les tableaux de bord et sur les ailes. Tous les composants de l'automobile porteront un numéro d'identification caché. C'est une chose que nous pourrions envisager.
Si nous voulons modifier le projet de loi pour qu'il soit efficace, nous devons nous attaquer à la modification du numéro d'identification du véhicule lui-même et de ses composants. C'est un grave problème. L'automobile est volée et démantelée ensuite, car le voleur pense que les pièces ne sont pas retraçables. Les organisations criminelles volent également des véhicules coûteux, modifient leur numéro d'identification et les revendent.
Des électeurs de ma circonscription, Langley, ont acheté une autocaravane. C'était leur rêve. Ils l'ont achetée à un concessionnaire de bonne réputation, ou du moins c'est ce qu'ils pensaient, mais en fin de compte, c'était un véhicule volé dont on avait modifié le numéro d'identification. Mes électeurs avaient pris une hypothèque. Ils allaient vendre leur maison. L'autocaravane allait être leur maison. Elle était très belle et elle valait 140 000 $. Or, elle avait été volée. On leur a repris ce bien.
Le gouvernement de la Colombie-Britannique a remboursé la TPS, car le numéro d'identification était faux. Mes électeurs avaient fait preuve de la diligence voulue. Ils avaient fait vérifier le véhicule et tout était parfait. Malgré tout, le véhicule avait été volé. Le numéro d'identification avait été remplacé par le numéro d'identification authentique d'un véhicule qui n'avait pas été volé.
C'est très courant. Les individus volent les documents d'enregistrement d'un autre véhicule. Ces documents portent un numéro d'identification. Les voleurs vont apposer le numéro d'identification authentique d'un véhicule qui n'a pas été volé sur le véhicule volé pour que l'acheteur ne voie pas qu'il s'agit d'un véhicule volé. Mes électeurs ont acheté un véhicule. Malheureusement, on le leur a repris parce que les policiers ont découvert qu'il s'agissait d'un véhicule volé.
Je me demande si je dépasse mon temps de parole, monsieur le Président, car mes collègues d'en face me chahutent. Je leur demande d'être patients.
Une voix: Prenez votre temps.
M. Mark Warawa: Merci. Je vais prendre mon temps. Je vais prier mes collègues de bien vouloir écouter, car il s'agit d'une question très grave.
Ces résidants de ma circonscription ont perdu 140 000 $. Le gouvernement de la Colombie-Britannique leur a remboursé le montant de la TVP. Si l'on fait le calcul, 7 p. 100 de 140 000 $ représente environ 10 000 $. C'est beaucoup d'argent. Ils ont récupéré la TVP auprès du gouvernement de la Colombie-Britannique et ils ont demandé au gouvernement fédéral de leur rembourser la TPS.
Le gouvernement refuse toutefois de rembourser la TPS à ce merveilleux couple de personnes âgées, ce qui est très malheureux. La province a fait ce qu'elle devait faire, mais le gouvernement fédéral, lui, adore surtaxer les Canadiens.
Mes électeurs sont victimes de vols d'autos. C'est un problème de taille. Les véhicules sont démantelés pour qu'on puisse en vendre les pièces ou sont envoyés outre-mer, ou encore on en modifie délibérément le numéro d'identification.
Comme je l'ai dit, une des plaques portant le numéro d'identification est bien en vue. Elle se trouve habituellement dans le coin avant gauche. Elle n'est pas facile d'accès. On peut la voir à travers le pare-brise depuis l'extérieur du véhicule. Il y en a une autre, qui est cachée, celle-là. Il y en a parfois plusieurs, mais il y en a surtout une sur chaque véhicule. Le numéro d'identification permet à la police de déterminer s'il y a eu modification lorsqu'un véhicule leur semble suspect.
Il est très important de le vérifier. Cela est très important pour moi. Dans mon ancienne vie de conseiller municipal et d'agent de prévention des sinistres de l'ICBC, je devais régler des problèmes, qu'il s'agisse de véhicules accidentés ou volés. Nous avons toujours considéré trois éléments, soit la sensibilisation, l'ingénierie et l'application des lois.
En ce qui concerne la sensibilisation, nous disions aux gens que le vol d'automobiles est un problème dans la région de Vancouver. Nous leurs enseignions comment éviter d'en être les victimes. Les propriétaires d'auto ne devraient pas laisser le certificat d'immatriculation dans leur véhicule. Ils devraient le laisser à la maison ou le garder sur eux. En effet, si un voleur pénètre dans le véhicule et s'empare du certificat d'immatriculation, il peut, en fait, vendre ce véhicule sans même que le propriétaire le sache, car il est alors en possession du numéro d'identification du véhicule. Il peut fabriquer un faux numéro d'identification et l'apposer sur un véhicule volé. Le propriétaire du véhicule ne réalise même pas que son véhicule a été volé. Il est toujours en sa possession, mais les voleurs ont subtilisé le numéro d'identification.
Nous disions aux gens d'utiliser un antivol sur la direction de leur véhicule. Nous leurs disions que s'ils ne possédaient pas de système antidémarrage, ils devraient en faire installer un, et que s'ils en avaient déjà un, ils devraient s'assurer qu'il était efficace et qu'il fonctionnait. Il en faut un bon.
Le Bureau d'assurance du Canada et l'Insurance Corporation of British Columbia ont des feuillets d'information pour éduquer les gens sur les méthodes qui fonctionnent ou qui ne fonctionnent pas pour assurer la protection de leur véhicule. Nous avons dit aux gens de ne pas laisser leurs objets de valeur dans leur véhicule, pour ne pas attirer les voleurs. Nous avons fait tout ce que nous pouvions par la sensibilisation. En ce qui concerne l'ingénierie, nous avions ces antivols sur la direction et des antidémarreurs. Nous avions également un programme de véhicules-appâts, pour essayer d'attraper les voleurs d'autos.
Le plus frustrant, c'était l'application de la loi. La police faisait tout en son pouvoir pour arrêter ces criminels, mais les tribunaux les remettaient en liberté. J'ai demandé au secrétaire parlementaire quelle était la peine et il a dit que cette mesure sera utilisée pour lutter contre le vol de véhicules.
Qu'a-t-on fait jusqu'à maintenant? On ajoutera ceci à d'autres mesures. Le projet de loi C-64 est censé viser les vols d'automobiles. Quelle est la peine type?
À l'heure actuelle, une personne qui vole une voiture et se fait prendre dit habituellement qu'elle ne savait pas que la voiture avait été volée. Elle peut dire qu'un ami lui a donné la voiture. C'est l'excuse par excellence. Devant le juge, il est difficile de prouver que cette personne savait que le véhicule avait été volé et il est difficile de prouver qu'elle a volé le véhicule.
Les personnes reconnues coupables se font imposer une période de probation. C'est la norme. Les délinquants qui se font prendre de nouveau sont encore libérés sous probation pour manquement aux conditions de la probation. Ce sont des récidivistes. Les voleurs de voitures sont peu nombreux. Ce sont des délinquants à risque élevé. Habituellement, ce sont des narcomanes, des délinquants à risque élevé. Pourtant, on continue de les libérer sous probation pour manquement aux conditions de leur probabtion.
Les Canadiens des quatre coins du pays sont frustrés de voir que les peines ne sont pas appropriées, que les tribunaux ne prennent pas le problème au sérieux. Nous réclamons l'établissement de peines obligatoires minimales.
Mon projet de loi d'initiative parlementaire prévoyait des peines obligatoires minimales. J'ai fait des recherches. J'ai consulté des collègues. J'ai constaté que le coût moyen des dommages aux voitures volées était de 4 600 $. On devrait imposer une amende minimale de 1 000 $ dans ces cas. Cela me semble plutôt modéré. On pourrait aussi condamner le délinquant à une peine d'emprisonnement de trois mois, ou imposer les deux peines à la fois. Bien sûr, les libéraux sont contre les peines rigoureuses. Ils préfèrent que les délinquants soient en liberté sous probation dans leur collectivité.
Chuck voulait que les délinquants subissent les conséquences de leurs gestes. Il voulait une bonne mesure et il en a proposé une. En vertu de son projet de loi, « commet une infraction quiconque, sans excuse légitime, modifie, enlève ou oblitère, en tout ou en partie, le numéro d’identification d’un véhicule à moteur ». Ce serait une bonne mesure. Actuellement, il n'est pas interdit d'agir de la sorte. Ce devrait l'être. Chuck le savait. En tant que conservateurs, nous le savons et nous appuierions une telle mesure.
Qu'ont fait les libéraux? Ils ont ajouté ceci: « dans des circonstances permettant raisonnablement de conclure qu’il a agi dans le but d’empêcher l’identification du véhicule. » Il appartient ainsi à la Couronne de prouver l'intention de l'accusé. Pourquoi a-t-il agi de la sorte? A-t-il agi dans le but d'empêcher l'identification du véhicule?
J'estime que le retrait du numéro d'identification d'un véhicule devrait être considéré comme une infraction à moins d'une excuse légitime. Par exemple, si un véhicule était sévèrement endommagé ou déclaré perte totale et que la moitié avant devait être remplacée par celle provenant d'un autre véhicule, il serait légitime de modifier le numéro d'identification pour qu'il corresponde au numéro caché. C'est faisable.
Toutefois, les voleurs ont désormais les moyens techniques de créer un faux numéro d'identification. Si le numéro est enlevé à la suite du vol de la voiture, il ne s'agit pas d'une excuse légitime. Il devrait s'agir d'une infraction. C'est trop évident. Je ne sais pas trop pourquoi les libéraux n'abondent pas dans ce sens. Le retrait du numéro d'identification d'un véhicule sans excuse légitime devrait être considéré comme une infraction. Le fait de modifier, d’enlever ou d’oblitérer ce numéro est une infraction, à moins d'une excuse légitime.
J'appuie le but visé par Chuck. Ajouter à la Couronne la responsabilité diluée de prouver que le délinquant avait l'intention de cacher les faits lui complique grandement la tâche. Je demande à la Chambre d'appuyer le projet de loi de Chuck Cadman, pas celui-ci.
C'est une version diluée du projet de loi de Chuck. Dona Cadman et Dane Minor prient tous les deux la Chambre de ne pas appuyer ce projet de loi; on utilise à tort le nom de Chuck.
Nous devrions honorer sa mémoire. Si nous voulons adopter le projet de loi de Chuck, que ce soit celui qu'il avait rédigé, pas celui présenté par les libéraux.