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Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous procédons à une étude du chapitre 4, « La gestion de la flotte et des services à la navigation maritime de la Garde côtière — Pêches et Océans Canada », du rapport de février 2007 de la vérificatrice générale du Canada.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins. Certains députés ne sont pas encore arrivés, mais nous avons déjà attendu huit minutes après l'heure de convocation et ne disposons après tout que de deux heures. Je suis convaincu que les députés auront toutes sortes de questions à poser aux témoins.
J'aimerais donc souhaiter la bienvenue à Mme Sheila Fraser, vérificatrice générale du Canada, à M. John O'Brien, directeur principal, et à M. Kevin Potter, directeur.
Nous accueillons également du ministère des Pêches et des Océans, M. George Da Pont, commissaire de la Garde côtière canadienne, M. Larry Murray, sous-ministre, et M. Charles Gadula, sous-commissaire par intérim, Garde côtière canadienne.
J'aimerais également souhaiter la bienvenue à deux invités qui se trouvent dans la salle aujourd'hui, Jake Vanderhide et Georges Cormier de la Pacific Halibut Association, qui ont décidé de venir suivre les travaux du comité aujourd'hui.
Je demanderai à la vérificatrice générale de prendre la parole.
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Merci, monsieur le président.
Nous vous remercions de nous donner l'occasion de discuter du chapitre 4 de notre rapport de février 2007.
Comme vous l'avez signalé, je suis accompagnée aujourd'hui de John O'Brien, directeur principal, et de Kevin Potter, directeur, tous deux de notre bureau d'Halifax.
Dans ce chapitre, nous concluons que Pêches et Océans Canada, plus particulièrement la Garde côtière canadienne, n'a pas accompli de progrès satisfaisants au cours des quatre à six dernières années dans la mise en oeuvre de nos recommandations. Celles-ci étaient formulées dans le chapitre 31, « La gestion de la flotte », de notre rapport de décembre 2000, et dans le chapitre 2, « Contribuez à la sécurité et à l'efficience de la navigation maritime », de notre rapport de décembre 2002.
La Garde côtière assume des responsabilités importantes. Elle fournit des services à la navigation maritime, notamment des aides à la navigation et des services de communication maritime, aux gens de mer navigant en eaux canadiennes.
La Garde côtière se sert d'une flotte de gros navires pour assurer ses services, comme le déglaçage et la recherche et le sauvetage en haute mer. Ces navires servent aussi à appuyer d'autres programmes du ministère, comme la gestion des sciences et des pêches. La flotte appuie au besoin d'autres ministères qui en font la demande.
En 2005-2006, les coûts des services de la flotte ont totalisé environ 344 millions de dollars. Les coûts des services à la navigation maritime étaient d'environ 245 millions de dollars, incluant une portion des coûts de la flotte.
Dans nos rapports précédents, nous avions conclu que Pêches et Océans Canada n'avait pas géré de façon rentable sa flotte et ses services à la navigation maritime. En vue de régler les problèmes que nous avions constatés en 2000 et en 2002, nous avons fait 13 recommandations visant des points à améliorer, dont 12 relèvent de la compétence du ministère.
Celui-ci avait accepté toutes ces recommandations et s'était engagé à agir.
Après avoir conclu que les progrès étaient insatisfaisants, nous avons cherché les causes sous-jacentes.
[Français]
Nous avons constaté que la Garde côtière a entrepris certaines initiatives en bonne partie pour régler les problèmes que nous avions soulevés. Toutefois, la Garde côtière n'a pas été capable de mener ses initiatives à terme. Nous pensons que trois raisons fondamentales expliquent ce manque de progrès.
Premièrement, la Garde côtière a accepté les tâches qu'on lui a confiées, même s'il était irréaliste de croire qu'elle puisse les réaliser. Par exemple, elle a entrepris de devenir un organisme de services spécial. Avec une équipe de gestion déjà très sollicitée, la Garde côtière a conçu un plan de mise en oeuvre sans avoir les ressources nécessaires pour lui permettre de le réaliser. Il n'est donc pas surprenant que nous ayons constaté que de nombreux éléments du plan n'étaient pas complétés, bien après la date d'achèvement prévue.
Deuxièmement, la Garde côtière ne s'est pas fixé de priorités. Par exemple, la Garde côtière a tenté de donner suite en même temps à toutes nos recommandations pour améliorer la gestion de sa flotte. Ces initiatives ont été interrompues à divers stades de réalisation.
Enfin, lorsque la Garde côtière s'était engagée à régler ses problèmes de gestion et à terminer ses initiatives, la reddition de comptes a fait défaut, tant sur le plan organisationnel qu'individuellement.
[Traduction]
Le 1er avril 2005, la Garde côtière est devenue un organisme de service spécial au sein de Pêches et Océans Canada. Cette décision visait à confirmer sa vocation d'institution nationale forte, à veiller à ce que sa flotte fournisse des services au gouvernement et à donner à la Garde côtière plus de souplesse opérationnelle.
Dans le chapitre, nous avons soulevé plusieurs questions qui auront une importance pour favoriser la réussite de la mise en oeuvre de l'organisme de service spécial.
La Garde côtière a eu de la difficulté à se doter d'une stratégie nationale pour la gestion de ses activités. Elle doit encore trouver le juste équilibre entre une orientation et des directives nationales pertinentes, d'une part, et une prestation de services adaptée et responsable, d'autre part.
De plus, la modernisation des services à la navigation maritime prend du temps. Les nouvelles technologies devraient permettre à la Garde côtière d'améliorer l'efficacité des services à la navigation maritime tout en réduisant ses coûts. Cependant, elle aura du mal à réduire ses coûts tant qu'elle ne pourra se défaire de ses vieilles infrastructures et installations.
De plus, la flotte vieillit. La fiabilité et l'augmentation des coûts de fonctionnement sont des questions importantes. Même si le gouvernement a approuvé le financement pour de nouveaux navires, nous jugeons inquiétant le fait que le dernier plan de remplacement des navires soit déjà périmé.
[Français]
Vous remarquerez que nous n'avons fait qu'une seule recommandation dans ce chapitre. Si la situation n'a guère changé, n'aurait-il pas suffi de répéter nos recommandations passées?
Comme toute autre organisation, la Garde côtière a des ressources limitées et doit les consacrer aux problèmes les plus graves qu'elle doit régler. Par conséquent, nous lui avons recommandé d'établir des priorités parmi les améliorations à apporter, et des objectifs clairs et réalistes pour chaque priorité. Elle devrait ensuite attribuer des ressources appropriées et suffisantes à chaque priorité. La Garde côtière devrait planifier et mettre en oeuvre les changements et demander aux gestionnaires et aux représentants des services de rendre compte des résultats.
Je suis satisfaite du fait que, dans sa réponse à notre recommandation, le ministère ait reconnu le besoin de plans réalistes et de leur mise en oeuvre.
Je crois que le comité peut jouer un rôle précieux en demandant à la Garde côtière de cerner ses priorités au sujet des améliorations à apporter, et de fournir régulièrement des mises à jour sur les résultats obtenus.
Cela conclut ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du comité. Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout comme Mme Fraser, je tiens à vous remercier de nous offrir cette occasion d'être des vôtres aujourd'hui, tout particulièrement de témoigner en même temps que la vérificatrice générale. Comme vous l'avez signalé je suis accompagné aujourd'hui de M. George Da Pont, commissaire de la Garde côtière, et de M. Charles Gadula, sous-commissaire.
Comme vous le savez sûrement, suite au dépôt du rapport de la vérificatrice générale, le ministre Hearn a publié un communiqué pour signaler qu'il acceptait les conclusions du rapport. À sa demande, le commissaire et moi-même devons élaborer un plan réaliste qui permettra de résoudre à sa satisfaction les problèmes signalés par la vérificatrice générale, et nous devons aussi lui fournir des rapports réguliers sur les progrès réalisés. Nous avons l'intention de présenter ce plan à la vérificatrice générale et au Secrétariat du Conseil du Trésor avant sa mise en oeuvre.
Naturellement, le commissaire et moi-même sommes déçus des résultats du rapport. Les problèmes signalés par la vérificatrice générale sont, pour la plupart, liés à la gestion et ils doivent être résolus. En tant que sous-ministre des Pêches et des Océans, j'assume l'entière responsabilité de la lenteur des progrès réalisés jusqu'à maintenant, suite aux recommandations des rapports du vérificateur général de 2000 et de 2002.
Cependant, malgré notre échec à finaliser la mise en oeuvre de toutes les mesures prises pour suivre ces recommandations, un grand nombre d'initiatives ont progressé de façon considérable et je suis convaincu qu'en cernant soigneusement les priorités, telles que suggérées par la vérificatrice générale, nous parviendrons à compléter ces importants travaux.
À titre informatif, nous avons créé un document qui, à mon avis, illustre de façon plutôt objective ce qui a été accompli jusqu'à maintenant pour suivre les recommandations précédentes du vérificateur général, et ce qu'il reste à faire.
[Français]
J'aimerais aussi vous donner un aperçu du contexte dans lequel ces travaux ont été effectués. Lorsque j'ai été nommé sous-ministre, en avril 2003, je savais que la Garde côtière, tout comme le ministère, avait des défis à relever sur les plans financier et opérationnel. Je croyais que nous devions renforcer et clarifier le modèle organisationnel, que nous devions élaborer un plan stratégique à partir de notre orientation générale et que nous avions besoin de ressources additionnelles pour combler les manques importants au niveau des opérations.
[Traduction]
Un examen interne à grande échelle de tout le ministère, dont la Garde côtière, appelé le Projet d'évaluation ministériel et d'ajustement ou PEMA, en plus d'un examen de la gestion des dépenses du Conseil du Trésor, ont été les principaux outils utilisés pour réaliser ces travaux.
En ce qui concerne la Garde côtière, l'une de mes premières actions a été la clarification des responsabilités. En juin 2003, j'ai établi la Garde côtière comme une organisation hiérarchique, et j'ai fait en sorte que les commissaires adjoints des régions relèvent directement du commissaire. Auparavant, ils relèveraient des directeurs généraux régionaux du ministère. Parce que les réalités des « cinq Gardes côtières » m'inquiétaient — cela a d'ailleurs été soulevé dans le rapport — et j'ai cru que ce changement dans les rapports hiérarchiques étaient une première étape essentielle au bon fonctionnement de l'organisation. J'en ai toujours la conviction.
En décembre 2003, le gouvernement a annoncé son intention d'accroître davantage l'autonomie de la Garde côtière en lui donnant le statut d'organisme de service spécial au sein du MPO. Différentes fonctions liées aux politiques et à la réglementation ont été regroupées à Transports Canada afin que la GCC puisse se concentrer exclusivement sur la réalisation de programmes et la prestation de services. Il a fallu plusieurs mois de gestion bien ciblée pour établir et faire approuver les pouvoirs nécessaires au statut d'organisme de service spécial de la Garde côtière. Comme prévu, le changement est entré en vigueur le 1er avril 2005.
Pendant ce temps, le PEMA et les processus connexes du Conseil du Trésor se concluaient en avril 2004 et entraînaient la création d'un nouveau plan stratégique ministériel, permettaient une réaffectation importante des ressources internes à des fins opérationnelles et jetaient la base d'un plan transformationnel qui, en bout de ligne devait se solder par un allègement à court terme de cinq millions de dollars en 2005-2006 et, avec le budget de 2006 du nouveau gouvernement, par une augmentation permanente de nos services votés de 99 millions de dollars, dont 45 millions de dollars pour la Garde côtière.
Parallèlement à ces différentes initiatives, un plan de renouvellement de la flotte de 25 ans était finalisé avec, entre autres, l'approbation de la mise en oeuvre de la phase I. Le rapport de 2003 de votre comité sur la Garde côtière appuyait aussi, à mon avis, fortement ces initiatives et les résultats obtenus, notamment en ce qui concerne un financement accru.
[Français]
Néanmoins, toute cette activité implique aussi beaucoup de bouleversements pour des gestionnaires déjà très occupés à la Garde côtière, alors qu'un changement de culture, qui est vraiment la clé du succès, prend toujours un certain temps à instaurer. Je crois fermement que la Garde côtière canadienne a connu des progrès notables et que, sous la tutelle du commissaire Da Pont, l'équipe de gestion de la GCC est réellement dévouée à la transformation de l'organisme en une institution nationale forte.
En ce qui concerne la participation de la Garde côtière aux priorités de sûreté maritime du Canada, j'aimerais corriger une information erronée diffusée par les médias, à savoir que les 27 millions de dollars reçus par l'organisme n'ont pas été utilisés à cette fin. En 2002, la Garde côtière a commencé à recevoir un financement du Conseil du Trésor afin d'accroître notre présence sur les eaux. Conséquemment, la majeure partie de l'augmentation du nombre de jours en mer de la flotte a été assumée par des bâtiments multitâches affectés à divers programmes, étant donné que les activités courantes en mer offrent aussi l'avantage d'assurer une présence fédérale en eaux canadiennes, ce qui permet notamment d'intervenir en cas de situation d'urgence.
Comme l'affirme la vérificatrice générale, il s'agit d'un problème de diffusion de l'information. En mai 2002, on a établi des codes d'activité pour faire le suivi des activités des bâtiments liées à la sûreté maritime. Cependant, ces codes ont été interprétés de différentes façons, ce qui a causé un manque d'uniformité dans l'application au niveau régional. Depuis ce temps, on a élaboré une stratégie pour combler les lacunes et le manque d'uniformité des codes d'activité.
[Traduction]
J'aimerais faire remarquer que la Garde côtière canadienne a réussi à maintenir ses activités quotidiennes durant cette période. Je tiens également à souligner que, contrairement aux dires de certains bulletins de nouvelles qui, suite au dépôt du rapport de la vérificatrice générale la semaine dernière, laissaient entendre qu'aucune étude sur les ressources halieutiques n'avait été effectuée depuis 2001, la Garde côtière a fourni les plates-formes nécessaires pour veiller à ce que la vaste majorité des études soient réalisées. Comme l'indique la vérificatrice générale, un certain nombre d'entre elles ont dû être reportées ou modifiées à cause de problèmes techniques. Malgré tout, des 90 études prévues dans la zone de l'Atlantique entre 2001 et 2006, deux seulement n'ont pas été complétées — lesquelles ont été relevées par la vérificatrice générale dans son rapport.
Le point que je veux soulever est le suivant : la flotte de la Garde côtière canadienne, qui compte plus de 100 bâtiments, est exploitée par des membres d'équipage qui naviguent à longueur d'année dans des conditions qui comptent parmi les plus difficiles de la planète, et ce, avec dévouement, professionnalisme et courage.
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Très bien. Je m'excuse.
La critique à l'égard de certaines pratiques de gestion et du manque de progrès satisfaisants par rapport aux vérifications précédentes, comme l'a constaté de façon très efficace la vérificatrice générale, est méritée. Néanmoins, il est important de reconnaître que les hommes et les femmes de la Garde côtière canadienne obtiennent d'excellents résultats, que ce soit en effectuant des opérations de recherche et sauvetage, en patrouillant 365 jours par année, dans toutes les conditions météorologiques, le nez et la queue du Grand banc pour le compte de l'OPANO, en intervenant lors de situations d'urgence, comme ce fut le cas pendant l'opération d'appui dans le Golfe du Mexique suite à l'ouragan Katrina, qui a été couronnée de succès et qui impliquait un navire, le Sir William Alexander, dont les systèmes de commande sont conçus pour la navigation dans les eaux glaciales du Nord, ou en maintenant régulièrement de six à huit brise-glace dans l'Arctique durant six mois de l'année, en dépit des difficultés techniques et logistiques. Comme le savent les membres du comité, j'aurais pu citer bien d'autres exemples.
Finalement, comme le ministre l'a mentionné publiquement, malgré les problèmes de gestion justement signalés par la vérificatrice générale, la Garde côtière canadienne a l'un des dossiers les plus reluisants au monde en matière de recherche et sauvetage, avec un taux de réussite de 98 p. 100 dans des situations où des vies sont en péril, pendant la même période.
Je ne veux pas que mes observations servent d'excuses pour les lents progrès de certains secteurs de gestion dont j'assume l'entière responsabilité. Je veux plutôt qu'elles représentent des exemples de réalisations importantes dans des secteurs exigeants et très importants par les membres de la Garde côtière canadienne.
Je demanderai maintenant à M. Da Pont de conclure cet exposé.
Merci.
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J'aimerais consacrer quelques minutes à la manière dont nous avons l'intention de donner suite aux constatations de la vérificatrice générale.
D'abord, j'aimerais vous dire que l'équipe de la gestion de la Garde côtière canadienne est entièrement d'accord avec les constatations du rapport. Au début de l'année dernière, juste après mon entrée en fonction au poste de commissaire, j'ai entrepris une révision des services votés pour examiner nos dépenses et nos pratiques opérationnelles internes.
Nous avons mis sur pied une équipe spéciale composée d'employés provenant de tous les services et régions de la Garde côtière canadienne qui a effectué ce travail sur une période de six mois. Évidemment, même si je savais que la vérification menée par le personnel du Bureau du vérificateur général allait porter sur certains des mêmes secteurs, à mon avis, la révision des services votés dépasserait le cadre de la vérification et permettrait de mener un examen plus élargi de nos pratiques internes. L'équipe a présenté son rapport l'année dernière, en septembre. Ses constatations correspondaient dans une large mesure à celles de la vérificatrice générale. En effet, elles ont servi de fondement à son analyse.
En septembre dernier, j'ai comparu devant le comité. J'ai alors mentionné les cinq priorités pluriannuelles de la Garde côtière canadienne qui figuraient dans notre premier plan d'activités en tant qu'organisme de service spécial. J'ai indiqué que pour chacune d'entre elles, nous allions déterminer les mesures et les activités à entreprendre.
Vous vous souviendrez sans doute qu'il s'agissait des priorités suivantes : la mise en oeuvre complète du statut d'organisme de service spécial; le renouvellement de la flotte; des progrès constants concernant les diverses initiatives de modernisation; la contribution continue au programme de sécurité nationale; l'accent sur nos effectifs, particulièrement en matière de planification de la relève.
[Traduction]
Je crois que ces priorités formeront un bon cadre pour donner suite aux constatations de la vérificatrice générale. Je suis entièrement d'accord avec l'observation que nous avons essayé de tout faire en même temps, dans des délais irréalistes, et sans s'assurer que nous avions les ressources humaines et financières nécessaires affectées à l'exécution du travail.
C'est pourquoi je veux utiliser notre plan d'activités pour présenter notre réponse aux constatations de la vérificatrice générale afin de la placer dans le contexte de nos autres activités et de ne pas répéter l'erreur de trop disperser nos efforts.
Je fournirai également au ministre et, par l'intermédiaire du plan d'activités, au Conseil du Trésor, des rapports d'étape réguliers. Le plan est un document public; par conséquent, il pourra faire l'objet d'un examen généralisé, y compris par le présent comité. Je m'attends à ce que notre prochain plan d'activités soit prêt d'ici la fin avril.
J'ai également pris plusieurs mesures concrètes afin de régler certains des autres problèmes soulevés par la vérificatrice générale. Par exemple, les conseils consultatifs maritimes — notre principal mécanisme de consultation de l'industrie du transport maritime — ont été revitalisés aux paliers national et régional. Nous avons déjà entamé des discussions constructives sur la gestion des droits de services maritimes, qui est une question litigieuse depuis plusieurs années. Cela nous a permis de reprendre le dialogue avec un des principaux utilisateurs de nos services.
Nous sommes en train d'établir une relation parallèle avec les plaisanciers et les pêcheurs commerciaux en ayant recours aux structures en place.
J'ai créé un nouveau groupe qui se consacrera exclusivement à un processus d'achat de navires — une fonction qui n'existe plus à la Garde côtière depuis 20 ans. Nous avons également mis à jour notre plan de renouvellement de la flotte. J'ai mis sur pied une section de perfectionnement de l'effectif chargée de l'analyse et de la réflexion stratégiques sur la gestion et la formation de notre effectif.
J'ai adopté une approche différente pour l'établissement des budgets, qui améliorera la transparence de nos dépenses, particulièrement en ce qui a trait à l'entretien de la flotte et des fonds que nous recevons pour assurer la présence fédérale dans les eaux canadiennes. Enfin, j'ai augmenté le budget affecté au radoub des navires et mis en place un processus de planification mieux structuré pour l'exécution des travaux.
Cela n'est qu'un début, car je sais qu'il reste beaucoup de travail à accomplir. Je suis cependant confiant que nous sommes sur la bonne voie en vue de créer l'organisme national solide que nous voulons tous.
En conclusion, je désire souligner, comme l'a fait le sous-ministre, que je suis très fier du travail professionnel et du dévouement de nos employés.
Je vous remercie, monsieur le président, de m'avoir accordé du temps pour vous présenter mes commentaires.
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Oui, je peux faire quelques observations à ce sujet.
Comme l'a indiqué la vérificatrice générale, lorsque la Garde côtière est passée de Transports Canada à Pêches et Océans, bien entendu, d'importants efforts ont dû être déployés. Nous avons dû fusionner la flotte de la Garde côtière de l'époque à la flotte du MPO. Dans le même temps, il y a eu une réduction des deux flottes dans le cadre du programme d'examen des effectifs, et des modifications ont été apportées à notre mandat.
Il faut un certain temps pour mettre en oeuvre ce type de changement. De plus, la réalité des « cinq gardes côtières » existait à l'époque du transfert. Ce n'est pas quelque chose qui est apparu au cours des dernières années. Comme l'a fait remarquer la vérificatrice générale, certaines de ces activités et de ces différences remontent à de nombreuses années.
Je pense qu'il a en effet fallu du temps pour mettre sur pied l'organisme de service spécial. Il a fallu du temps, consacré uniquement à cela, pour mettre en place les pouvoirs nécessaires à son bon fonctionnement. L'OSS n'est entré en vigueur que début avril 2005, et je suis certain qu'il représente un cadre qui nous permettra de progresser. Bien entendu, cela ne fait pas longtemps que cette structure existe, et je crois que nous ne nous rendons pas bien compte des profits que nous pouvons en tirer.
C'est que j'ai quelque chose en tête et je vais vous le dire tout de suite: le dossier des ports pour petits bateaux.
Vous nous dites, par rapport à la Garde côtière, qu'à partir du moment où on ne s'en occupe pas et où on laisse aller les choses, les coûts d'entretien augmentent. Donc, les coûts deviennent beaucoup plus importants et le défi est beaucoup plus grand. Malheureusement, il arrive que cela occasionne des problèmes qui peuvent toucher différents aspects du mandat dont la responsabilité revient, par exemple, à la Garde côtière.
Toutefois, je pense au dossier des ports pour petits bateaux, à la limite, parce qu'à partir du moment où on ne s'en occupe pas, ils se dégradent. Or, s'ils se dégradent, cela cause des problèmes de sécurité et, éventuellement, de coûts d'entretien, et les coûts deviennent beaucoup plus importants.
Si on ne s'occupe pas de réparer sa maison, à un moment donné, le toit qui coule peut finir par s'effondrer. J'ai l'impression que c'est un peu ce qui est arrivé à la Garde côtière, mais j'aimerais mieux comprendre. À partir du moment où vous nous dites que vous faites ces études ou ces vérifications sur une longue période, il y a donc des rapports de vérification que vous remettez, des demandes que vous faites, des recommandations que vous présentez. Or, visiblement, ces recommandations n'ont pas été suivies.
Lorsque j'ai lu le rapport, puis que j'ai écouté les témoignages présentés aujourd'hui, monsieur Da Pont, j'ai été préoccupé par le fait que vous avez indiqué que le plan d'affaires qui s'en vient sera l'outil que vous souhaitez utiliser pour mettre en oeuvre certaines de ces priorités. Un plan d'affaires sert à identifier ces priorités, et la vérificatrice générale a clairement indiqué quelles sont ces priorités.
Il faut qu'il y ait certaines priorités, sinon on tourne en rond. À titre de représentant des contribuables, bien entendu, la dernière chose que je veux faire, c'est jeter davantage d'argent dans ce que j'appelle un puits sans fonds des dépenses mal gérées. Je ne veux pas dire que c'est ce qui se passe, mais c'est certainement ce que certaines personnes pourraient penser, en raison des reportages dans les médias, etc.
Je crois que je suis en train de m'attirer des ennuis lors de ma toute première journée au sein du comité.
La lecture du rapport de la vérificatrice générale a suscité chez moi certaines inquiétudes au sujet des cinq priorités qui sont censées régler, de la façon la plus efficace, certains des problèmes relevés par la vérificatrice générale. Dans le rapport de la vérificatrice générale, le point 4.47 porte sur le projet de stratégie des services techniques intégrés, dont le système de gestion du matériel semble être inadéquat. En examinant certaines études de cas présentées dans le rapport de la vérificatrice générale, je crois que la gestion du matériel est importante. Si on ne se tient pas au courant des biens et de la gestion des biens pendant tout le processus du cycle de vie, on perd le contrôle des coûts. La gestion du matériel ne semble pas faire partie de vos cinq priorités, qui figureront dans votre plan d'affaires.
Peut-être que je ne le dis pas correctement. Pourriez-vous simplement m'indiquer où je pourrais trouver cela dans votre plan d'affaires?
Pour ce qui est du plan d'affaires, nous avions certainement l'intention d'en faire part à la vérificatrice générale. Il deviendra également une partie de ce que nous communiquons continuellement au Conseil du Trésor au sujet du cadre de responsabilité en matière de gestion.
Je voudrais également souligner la nécessité absolue de le faire, à la lumière des recommandations de la vérificatrice générale au sujet des systèmes de gestion de l'entretien. Autrement dit, il y a, d'un côté, l'exploitation de chalutiers qui datent de 1984, mais à mesure que le programme de remplacement de la flotte avancera, comme dans le cas de la Marine, il sera absolument essentiel que les recommandations formulées par la vérificatrice générale et son personnel soient bien appliquées pour que tout le système fonctionne.
En dépit de mon soutien indéfectible aux membres du personnel de la Garde côtière canadienne, qui ont fait un travail remarquable — à l'exception, peut-être, des décisions portant sur la rémunération conditionnelle, entre autres — on ne peut contester que votre argument atteint la cible et qu'il faut veiller à ce que les recommandations de la vérificatrice générale soient mises en oeuvre, en ce qui concerne un système de gestion de l'entretien complet pour la gestion de la configuration lors de la mise en place de cette nouvelle flotte. C'est absolument essentiel du point de vue opérationnel ainsi que du point de vue des contribuables.
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Pas du tout, parce que c'est la dernière chose que je veux faire, c'est répéter les erreurs qui ont été signalées et que nous avons commises à venir jusqu'à maintenant en tentant de tout faire en même temps, alors qu'au bout du compte, en dépit des efforts considérables, nous n'avons pas pu terminer quoi que ce soit.
Ces priorités sont des priorités pluriannuelles. Il faudra un certain nombre d'années pour les mettre en application complètement. J'aimerais déterminer précisément, dans le plan d'affaires, ce qui sera fait au cours d'une année en particulier relativement à ces priorités ou à cette initiative. Autrement dit, petit à petit, je veux veiller à affecter les ressources qui sont réellement requises pour le faire de façon efficace, et déterminer de façon très claire à qui doit rendre des comptes à l'égard du processus. J'établirai des liens entre ces résultats et notre système d'entente de rendement, puis, bien entendu, j'assurerai le suivi et j'en ferai rapport.
Nous n'avons pas l'intention d'essayer de tout faire en même temps, par rapport à ces cinq priorités. Ce sont ces cadres de travail. Nous déterminerons en quoi ils consistent de façon très précise.
Je veux me servir de notre plan d'affaires pour ce faire parce que je ne veux devoir préparer un plan pour répondre à la vérificatrice générale, un plan pour nos opérations ainsi qu'un plan sur les éléments que la vérificatrice générale n'a pas mentionnés. Je veux qu'il y ait un plan intégré. À mon avis, c'est la seule façon de m'assurer d'avoir une reddition de comptes claire et que c'est réaliste.
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L'essentiel avec la gestion du matériel, c'est d'avoir trois ou quatre éléments en place. Nous vous avons fourni les détails de ces éléments dans le rapport intérimaire que nous vous avons fait parvenir.
Premièrement, nous avons bien entendu besoin d'une structure organisationnelle commune et de descriptions de tâches communes partout au pays. Nous avons fait beaucoup de progrès. Cet élément n'a pas été mis en place complètement, mais comme vous pouvez le voir dans le rapport provisoire que nous avons distribué, le processus est bien entamé.
En deuxième lieu, il faut des politiques d'encadrement claires et globales, ce qui est nécessaire à la gestion du cycle de vie. La plupart des politiques d'encadrement sont en place, ou presque terminées.
En troisième lieu, il faut des politiques précises que les gens sur le terrain peuvent réellement suivre. Ce processus a déjà été entamé, mais nous avons encore du travail à faire.
Enfin, il faut un système efficace de gestion de l'information que l'on peut toujours tenir à jour. Nous avons un système, mais il n'est pas utilisé de façon efficace. Il nous a permis d'atteindre certains objectifs, mais il faut encore apporter certains changements culturels. Nous avons établi un bon cadre sur la façon de le faire, et nous avons fait des progrès raisonnables pour ce qui est de la plupart des aspects, mais bien entendu, il reste du travail à faire.
Je tiens à répéter que nous avons fait des progrès importants ces huit ou dix dernières années. Auparavant, certains navires ne disposaient même pas d'un système sur papier pour leur entretien. Nous n'en sommes pas là où nous devrions être, j'en suis pleinement conscient. Toutefois, nous avons fait des progrès remarquables ces six ou sept dernières années. J'espère que cela ne se perdra pas dans l'analyse.
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Franchement, j'ai déjà rencontré les représentants de l'industrie aux paliers national et régional plusieurs fois depuis que je suis commissaire. C'était une des priorités: rétablir les relations.
On a alors fait deux choses. Premièrement, comme le ministre l'a annoncé, pour la première fois depuis plusieurs années, on a lancé une discussion avec l'industrie concernant l'avenir des frais. C'est leur enjeu principal. Les discussions sont en cours. On a fait des progrès, dans une certaine mesure, et j'espère qu'on pourra arriver à une solution acceptable à la fois pour le gouvernement et pour l'industrie.
Deuxièmement, on a rétabli précisément les conseils d'avis maritimes avec l'industrie pour avoir un endroit où l'on peut vraiment discuter des enjeux clés. Franchement, je n'ai pas reçu trop de plaintes à propos des services. J'ai l'impression que l'industrie est satisfaite des services et de leur qualité. J'ai reçu beaucoup de demandes visant à augmenter les services. Dans certaines régions, j'ai aussi reçu des commentaires à savoir qu'il y a des lacunes dans les services, selon l'industrie.
J'ai déjà pris l'engagement envers l'industrie de lancer une discussion générale, globale et complète concernant nos services et leur qualité. Cela prendra du temps, mais j'espère qu'on pourra trouver ensemble une fois de plus des solutions acceptables pour tous.
Personnellement, je trouve qu'on a établi une bonne relation. Je n'ai pas reçu beaucoup de plaintes quant aux services et à leur qualité.
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Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à la vérificatrice générale et à ses fonctionnaires.
Notre discussion d'aujourd'hui est épineuse. Nous reconnaissons tous que les problèmes de la Garde côtière existaient déjà avant que M. Murray n'entre en poste. Il est arrivé à la Garde côtière en 2003, je crois, et M. Da Pont est en poste depuis moins d'un an. Ils se sont attaqués à des problèmes qui remontent déjà à longtemps.
La restructuration de la Garde côtière, c'est-à-dire son retrait de Transports Canada, remonte à 1995. D'après ce que m'ont dit les employés du SCTM de la côte de ma région, il y a eu une période houleuse de formation polyvalente, de fusion, de réorganisation et de réduction de l'effectif. Chacun a travaillé d'arrache-pied pour que tout puisse fonctionner avec moins de ressources. Les militaires aussi ont traversé une période de compressions budgétaires sévères, ce que leur haut gradé a appelé ses dix années de noirceur.
D'une certaine façon, le rapport de la vérificatrice générale va de pair avec les préoccupations que notre comité a essayé d'examiner pendant un certain nombre d'années au sujet de la Garde côtière. Nous avons le plus grand respect pour nos vaillants officiers qui ont fait de leur mieux pour que tout fonctionne en dépit des compressions budgétaires, entre autres.
J'estime que nous avons tous un rôle à jouer pour ce qui est de réorienter la Garde côtière. J'entends des propos encourageants sur les conséquences positives que peut avoir une confrontation avec la réalité. Dans son rapport, la vérificatrice générale cerne très bien certains des problèmes, et je suis heureux d'entendre dire qu'il y a des améliorations.
Ma première question s'adresse à la vérificatrice générale. Dans le contexte des difficultés que la Garde côtière a dû surmonter au cours des dernières années en raison de sa réorganisation, de vos rapports de 2000 et de 2002 et des rapports de notre comité au sujet de problèmes relatifs à la Garde côtière et au SCTM, croyez-vous que le budget octroyé à la Garde côtière était suffisant pour qu'elle puisse atteindre les objectifs qui lui étaient fixés?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais juste, si vous permettez, revenir sur l'organisme de service spécial. En avril 2005, l'ancien gouvernement a décidé que Pêches et Océans serait doté d'un organisme de service spécial. Je suppose qu'il s'agissait de faire de la Garde côtière une organisation nationale.
J'ai remarqué, madame Fraser, que vous disiez que la Garde côtière continuait de fonctionner essentiellement comme cinq directions régionales plutôt qu'une organisation nationale comme on aurait pu l'attendre d'un OSS. Pourriez-vous ainsi développer un peu votre pensée — et M. Da Pont voudra peut-être ajouter quelque chose — et me dire si cette transformation en OSS a posé des problèmes particuliers à la Garde côtière, indépendamment des progrès insatisfaisants que l'on a pu constater dans certains domaines.
Il semble que l'idée était alors que le ministère était suffisamment important pour contenir peut-être plusieurs OSS, et non pas simplement un et que ce pourrait être préférable sur le plan de la gestion car, si j'ai bien compris, la Garde côtière, à l'heure actuelle, est le plus gros OSS au sein de l'administration.
Voudriez-vous simplement —
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Oui. Ma foi, je crois que le statut d'OSS et le cadre qui a été établi en 2005 nous donne un outil très efficace pour nous transformer davantage en organisation nationale. Nous n'y sommes certainement pas encore et nous n'avons pas utilisé à fond cet outil. Mais il n'existe que depuis un peu plus d'un an et il y a des décennies que l'on opère avec cinq gardes côtières régionales. On ne peut pas éliminer ni transformer cette culture du jour au lendemain ni même en un an ou deux.
Le fait d'être un OSS nous donne une identité plus solide au sein du MPO. Cela nous donne la possibilité d'accéder à des pouvoirs très spéciaux concernant simplement la Garde côtière, distincts de certains pouvoirs ministériels. Nous en avons déjà et nous en recherchons d'autres. Cela nous donnera, avec le temps, la possibilité d'établir des relations d'entreprise avec les utilisateurs de nos services et de nous doter d'un plan d'entreprise qui sera public, qui sera soumis à un conseil.
Toutefois, le plus gros changement devrait intervenir au niveau de la gestion, des lignes de conduite et des méthodes. En passant de cinq gardes côtières régionales à une seule, tout cela devrait être amélioré et standardisé. Cela existe, c'est simplement que les méthodes diffèrent d'une région à l'autre.
Ce sont des choses que l'on pourra progressivement réaliser. Le plus difficile est le changement culturel, la nécessité pour les intéressés de s'adapter à fonctionner de façon différente. Je crois que nous y réussissons mais il va évidemment falloir un peu de temps. Il nous a fallu des décennies pour fonctionner séparément et de façon très autonome en cinq entités régionales. La transformation ne peut pas se faire en un an ou deux.
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J'aimerais revenir sur deux chiffres mentionnés par M. Murray. Tout d'abord, le taux de réussite pour les opérations de recherche et sauvetage de 98 p. 100. C'est très rassurant pour un groupe qui se propose d'aller sur la glace assister à la chasse au phoque d'ici une quinzaine de jours. Nous espérons que vous avez votre meilleure équipe là-bas.
Des voix: Oh, oh!
M. Roger Cuzner: J'aimerais revenir à un autre commentaire que vous avez fait à propos de l'aide à la recherche scientifique du MPO. Sur près de 90 campagnes d'évaluation menées dans la zone Atlantique entre 2001 et 2006, deux seulement n'auraient pas été réalisées.
Je dirais que c'est un assez bon bilan, excellent, même, si c'est vrai. Je suppose que l'article de journal a probablement suivi le dépôt du rapport de Mme Fraser. Si l'on considère l'étude de cas, elle porte sur le fait que le secteur scientifique n'a pas pu terminer nombre de ses évaluations de différentes espèces du fait de problèmes de navires. Qu'il n'a pas pu terminer nombre de ses évaluations — je ne pense pas que l'on puisse dire que deux soit beaucoup.
Je vois simplement là une distinction entre ce que nous voyons dans le rapport et ce qu'indique l'étude de cas. Les programmes de navires ont eu des conséquences importantes sur la recherche en cours; il est impossible de terminer les campagnes d'évaluation. Ce sont des mots assez forts dans le rapport de la VG mais cela ne correspond pas avec ce que l'on constate dans les faits.
Peut-être pourriez-vous, à tour de rôle, nous éclairer un peu.
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Nous sommes très bien servis au Canada par notre système national de recherche et sauvetage et nos statistiques s'expliquent par la contribution de tous pour essayer de sauver des vies. Si donc nous avons des navires de passage, des membres auxiliaires de la Garde côtière, le ministère de la Défense nationale ou simplement un navire ou un bateau de plaisance qui passe, tout cela contribue aux statistiques.
Nous avons changé la façon dont nous procédons aux opérations de recherche et de sauvetage et sommes essentiellement passés à une flottille de petits bateaux de sauvetage, répartie partout au pays de façon stratégique. Nous n'utilisons les ressources de la Garde côtière ou les ressources fédérales que lorsque nous ne pouvons trouver de bénévoles locaux qui puissent faire partie de la Garde côtière auxiliaire. Aussi, notre premier choix n'est jamais de placer un navire principal comme garde-côte dans un région. C'est notre dernier recours.
À l'heure actuelle, nous sommes en train de faire une analyse des besoins pour la recherche et le sauvetage et celle-ci devrait être terminée d'ici juin, si je ne m'abuse. Nous pourrons alors dire si nous avons des lacunes dans notre filet de sécurité national. Pour le moment, toutefois, à l'exception de l'Arctique, où nous n'avons pas beaucoup de ressources, nous n'avons pas décelé de besoins criants dans une région ou une autre. Ce que nous faisons régulièrement ou chaque année, au palier régional, c'est d'examiner les petites zones de recherche et de sauvetage afin de voir s'il nous faut insister sur le recrutement et collaborer davantage avec nos partenaires et d'évaluer s'il y a un risque important dans cette région lorsque des navires se trouvent en difficulté.
Les statistiques sont tirées des incidents déclarés au centre de sauvetage mixte ou au sous-centre de sauvetage maritime à Québec et au réseau national, par quiconque est en difficulté, en détresse ou détresse imminente. Ces statistiques n'incluent donc pas les vies sauvées de gens qui sortent un dimanche après-midi par beau temps et qui tombent en panne d'essence.
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J'aurais une ou deux choses à dire à ce sujet.
Tout d'abord, pour ce qui est des aides à la navigation, en fait, en janvier, nous avons annoncé quelque chose de nouveau à ce sujet dans une initiative intitulée « Aides à la navigation au XXIe siècle (AToN21) ». Cela remplace l'initiative que le comité doit avoir vu qui s'appelait: « Programme de modernisation des aides maritimes ».
Nous avons fait cela pour deux raisons. D'une part, pour pouvoir envisager les choses sur une base nationale plutôt qu'individuelle ou régionale, ce qui, comme l'a signalé la vérificatrice générale, était un des facteurs qui expliquait le succès limité du précédent programme.
Nous fondons cela sur de véritables analyses de rentabilité et nous nous sommes engagés à discuter de tous ces changements avec les usagers, les syndicats, notre personnel afin d'obtenir l'adhésion des intéressés. Très franchement, je voulais que l'on ne voit absolument pas là une tentative de réduire les coûts. Je ne pense pas que l'on puisse proposer simplement cela à nos usagers. Il faut montrer qu'on est là pour améliorer ou maintenir le service, tout en profitant de nouvelles technologies.
J'espère et je pense que dans bien des cas, à long terme, cela permettra aussi de faire certaines économies. Mais lorsque nous disions aux gens que nous devions faire cela pour réduire les coûts, vous comprendrez que nos usagers n'étaient pas prêts à réfléchir à la question avec nous. Nous avons donc décidé de repenser cette initiative et cela devrait nous permettre de réaliser des progrès et à plus long terme de faire certaines économies, mais certainement pas dans le contexte ni dans les délais que nous avions envisagés dans les versions précédentes de ce plan.
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Oui, c'est une dernière question. Elle porte sur quelque chose que a mentionné.
Madame Fraser, dans votre exposé, vous avez indiqué que la modernisation se faisait lentement.
J'ai pensé à une action entreprise par feu le pape Jean-Paul II. Avant son décès, il avait formulé des excuses à l'endroit d'un groupe de Catholiques grecs à qui du tort avait été fait en 1260. Si l'Église catholique commence tout juste à s'occuper de ces dossiers, je crois que la Garde côtière ne s'en sort pas si mal. On s'en sort plutôt bien, et votre bureau a la capacité de revenir en arrière.
Monsieur Da Pont, je sais que nous n'entreprenons pas des initiatives d'investissements en capital simplement pour économiser de l'argent, mais il s'agit souvent d'une justification. Nous voulons continuer à fournir des services, mais il s'agit souvent d'une justification pour un investissement en capital considérable.
Mais s'agit-il d'une pratique courante, non seulement dans ce cas-ci, mais dans tous les cas, pour votre équipe, de revenir en arrière pour examiner les économies de coûts prévues d'une initiative, puis d'évaluer s'il y a réussite ou non?