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Monsieur le Président, je remercie la Chambre de me donner l'occasion d'intervenir pour parler de cette motion et je tiens à dire au départ que je l'appuie.
Elle prévoit une approche stratégique coordonnée face à cette question à plusieurs facettes touchant les aînés du pays. On peut l'appeler comme on veut, mais je voudrais que cela fasse partie d'une stratégie nationale sur les aînés. Je félicite notre vis-à-vis d'avoir saisi la Chambre de cette motion.
C'est une question très importante pour tous les Canadiens. Comme on l'a dit à la Chambre, des changements démographiques fondamentaux se produisent au Canada. En 2001, un Canadien sur huit était âgé de 65 ans ou plus. En 2026, la proportion sera de un sur cinq.
Les aînés ne forment pas un groupe homogène et tous ceux qui essaient de prétendre le contraire dans le cadre de ce débat sont dans l'erreur, selon moi. Au moment où nous nous parlons, quelque part au Canada, il y a des hommes et des femmes de 72 ans qui jouent au golf. Ces gens peuvent profiter d'un régime de pension public ou privé, ils possèdent leur maison et ont une bonne santé. Ils souhaitent probablement une réduction de leurs impôts. Ils veulent que des mesures soient prises pour freiner la chute boursière et ils veulent que le gouvernement les laisse tranquilles.
Par contre, il y a d'autres aînés de 72 ans vivant dans des quartiers défavorisés de l'une de nos grandes villes qui ont des problèmes de santé, de sécurité, de logement et le reste et qui comptent sur le gouvernement pour les aider. C'est une chose à laquelle tous les ordres de gouvernements doivent répondre, mais là encore, la situation montre bien qu'il ne s'agit pas d'un groupe homogène.
Certains aînés vivent dans des conditions très difficiles et c'est sur eux que nous devons nous concentrer, en élaborant une stratégie exhaustive et inclusive.
Je dois préciser que beaucoup a été fait au cours des dernières années. Il y a encore des lacunes importantes dans les politiques et les programmes visant les aînés, comme divers intervenants dont moi-même le diront aujourd'hui, mais beaucoup a été fait.
En 1981, on considérait que 20,8 p. 100 des aînés vivaient dans des conditions de faible revenu. En 2001, cette proportion d'aînés était de 7,3 p. 100. Je considère que c'est une baisse remarquable. Toutefois, les personnes qui font partie de ces 7,3 p. 100 ont encore besoin d'aide.
Le gouvernement libéral a adopté des programmes très progressistes ces dernières années, et j'en suis fier. Je suis fier d'avoir participé à cela. La situation n'a pas été corrigée totalement, mais ces programmes ont permis de grands progrès. Je fais maintenant référence à la sécurité économique.
La politique cadre est évidemment le Supplément de revenu garanti. Les députés se souviendront de la pension de vieillesse. Elle existe encore, mais elle a changé radicalement. La pierre angulaire de la sécurité économique des personnes âgées est désormais le Supplément de revenu garanti. Le budget de 2005 avait majoré ce dernier de 2,4 milliards de dollars sur deux ans, ce qui représentait une augmentation d'environ 400 $ par année pour les personnes âgées seules et d'environ 700 $ par année pour les couples.
Je veux souligner que certaines provinces, dont l'Ontario et la Saskatchewan, offrent d'autres prestations qui viennent s'ajouter au Supplément de revenu garanti du gouvernement fédéral.
Il existe une politique de sécurité économique de base pour les personnes âgées qui vivent au Canada. Est-ce suffisant? Probablement pas. Les améliorations des 10 dernières années ont-elles été considérables? Il faut répondre par l'affirmative. Il se peut qu'il s'agisse d'une erreur dans la motion, mais le programme dont nous parlons est indexé en fonction de l'inflation. Je crois qu'il comporte un ajustement à la hausse deux ou quatre fois par année selon l'augmentation de l'indice des prix à la consommation.
Je suis très fier d'un autre programme, lui aussi bonifié au fil des années. Il s'agit du Régime de pensions du Canada, notre régime public de pensions. Ailleurs dans le monde, la plupart des régimes sont sous-capitalisés et comportent toute une série de problèmes. Le nôtre est viable sur le plan actuariel et le sera pour les 40 prochaines années. J'en suis très fier. Ce régime fait partie de la sécurité de revenu dont bénéficient les personnes âgées. Cependant, bon nombre d'entre elles ne sont pas admissibles aux prestations du Régime de pensions du Canada.
On a fait des progrès dans la bonne direction pour les REER en augmentant le plafond de cotisation et en faisant passer l'âge du retrait obligatoire de 69 à 71 ans. Dans le dernier budget, le ministre des Finances a annoncé une augmentation de la déduction de 1 000 $ à 2 000 $, ce qui constitue également un progrès.
J'espère que la plupart des changements législatifs adoptés par le gouvernement précédent en matière de protection des pensions seront utiles mais, encore ici, certains problèmes de compétence surgissent. Partout au Canada, l'ensemble du domaine des régimes de pensions privés devra retenir l'attention du gouvernement actuel et des gouvernements provinciaux.
Nous savons ce qui s'est passé à Nackawic, au Nouveau-Brunswick, où des gens qui avaient travaillé durant 25, 30 et 35 ans ont ni plus ni moins perdu leur pension. Selon moi, cela ne devrait pas se produire dans un pays comme le Canada. Si une telle chose se passe, c'est que nous, les législateurs, de même que nos homologues des assemblées législatives provinciales, qui sommes censés protéger ces travailleurs, ne faisons tout simplement pas notre travail.
Je m'inquiète également du financement de nos régimes de pensions privés. D'après moi, la loi n'est pas assez rigoureuse. Nous nous préparons à des problèmes pour les années à venir. Partout au Canada, un nombre important de régimes de pensions privés sont sous-capitalisés et je sais fort bien que c'est au propriétaire qu'incombe principalement l'obligation d'assurer un niveau de capitalisation suffisant.
Cette motion comporte plusieurs éléments. C'est une question d'ordre général qui a des répercussions sur la vie de bon nombre d'aînés. La motion traite du logement, ce qui est, à mon avis, un droit fondamental pour les aînés. Le gouvernement fédéral accorde un certain financement pour les programmes de logement abordable et de logement pour les aînés. Cette question relève d'abord des provinces.
Le gouvernement fédéral a l'obligation et la responsabilité de travailler en étroite collaboration avec ses homologues provinciaux pour que tous les aînés aient accès à la qualité de logement qu'ils méritent. Le point de repère utilisé dans la plupart des provinces correspond à 30 p. 100 du revenu brut. Personne ne devrait être forcé de payer plus de 30 p. 100 de son revenu brut pour se loger et chacun devrait avoir accès à un logement.
La motion parle de bien-être, de promotion de la santé et de mesures de prévention. Je reconnais que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer à cet égard, mais je le répète, c'est une question de compétence provinciale. C'est un élément qui doit faire partie de tout programme national à l'intention des aînés comprenant une orientation et une stratégie claires.
Cette motion porte sur les mesures préventives. Elle porte sur les coûts des médicaments, sur l'accès aux médicaments et sur la sensibilisation du public. Elle porte sur les services qui sont offerts aux aînés. C'est pour toutes ces raisons que j'appuie cette motion.
Nous avons parlé des soins de santé primaires. Au Canada, nous avons un programme de soins de santé financé à même les fonds publics et accessible à tous.
La motion prévoit des avantages supplémentaires pour les aînés dans le cadre de ce programme et j'appuie entièrement cette partie de la motion. Elle porte sur les soins dentaires, les soins des pieds, les soins à domicile et toutes les formes de soins de santé qui touchent précisément les aînés. Je souscris à tout cela. C'est pour cette raison que je considère que la motion est correctement rédigée.
Il y a un secteur, celui de l'épanouissement personnel, qui exigera des ressources supplémentaires et des modifications à la politique.
L'un des programmes que j'étais fier de voir rétablis et dont l'abolition m'avait évidemment déçu est le programme Nouveaux Horizons. C'est un programme destiné aux groupes de personnes âgées de partout au pays. Il ne représente pas de grosses sommes d'argent, mais il fournit aux groupes de personnes âgées un certain financement leur permettant de se former, de s'organiser, de tenir des activités de loisir ou d'enrichissement ou encore de répondre autrement aux besoins et aux désirs des personnes âgées.
Faut-il le répéter, il n'est pas question de grosses sommes d'argent. Cependant, il a tout de même été aboli au milieu des années 1990, pour ensuite être rétabli il y a environ deux ans. Son budget est de 50 millions de dollars par année, je crois. Je connais beaucoup d'organismes ayant fait des demandes dans le cadre de ce programme. C'est un bon programme et je suis fier d'être associé à son rétablissement.
Tandis que nous parlons de ce sujet, j'aimerais rendre hommage à la Division du vieillissement et des aînés, qui a certainement accompli beaucoup de travail formidable au fil des ans dans ce dossier. Les documents et les positions qu'elle a élaborés ont permis de faire des progrès. Le travail de la division a été très utile au fil des ans.
J'ai été déçu de constater que le gouvernement n'avait pas nommé de ministre responsable des aînés. Dans le gouvernement précédent, il y avait un secrétaire d'État responsable des aînés. Il lui incombait de coordonner le travail de plusieurs ministères dans le dossier des aînés et de mettre l'accent sur ce dossier dans l'ensemble du programme du gouvernement. Je pense que ce travail est nécessaire et que c'est exactement ce dont il est question dans la motion.
Par cette motion, on réclame à l'échelle nationale un train de mesures pour les personnes âgées qui engageraient non pas un groupe homogène, mais un groupe dont les éléments collaboreraient. Il faut faire appel à tous les organes des administrations publiques fédérales, provinciales et municipales qui offrent des services comme le transport en commun, les loisirs, et ainsi de suite.
Encore une fois, je tiens à dire que j'ai été déçu de constater, au moment de la formation du nouveau gouvernement en février, que personne n'avait été désigné porte-parole des aînés. Bien entendu, il s'agissait d'une déception majeure. En fait, avant les élections, j'avais entendu des députés de ce parti dire à la Chambre qu'il y aurait un ministre responsable des aînés au sein du gouvernement.
Il y a une autre question que la motion n'aborde pas, mais il s'agit d'un sujet dont notre assemblée, à un moment où à un autre, devra débattre, et je songe ici à toute la question des aînés dans la population active.
L'enjeu dépasse le simple fait que des personnes du troisième âge veulent travailler. Si nous étudions les facteurs démographiques et les pénuries de main-d'oeuvre qui apparaissent dans certaines régions et dans certains secteurs d'activité du pays, je crois qu'il faudra, pour le bien de notre économie, qu'un certain nombre d'aînés demeurent au sein de la population active, peut-être pas à plein temps, mais au moins à temps partiel. J'ai un certain nombre de recommandations que, selon moi, le gouvernement devrait examiner à l'avenir.
La première concerne la pratique de la récupération. Il se peut fort bien qu'en ce moment, certains aînés souhaitent retourner au travail, mais non pas à plein temps. À l'heure actuelle, ces personnes du troisième âge reçoivent le Supplément de revenu garanti ou bénéficient d'un autre programme similaire. Si elles occupent un emploi à temps partiel et gagnent 3 000 ou 4 000 $, ce montant, dans son intégralité, leur est retiré. Malheureusement, cela dissuade fortement un aîné de travailler et, dans la plupart des cas, ils restent chez eux.
Le gouvernement devrait se pencher là-dessus dans le prochain budget. Cela ne représenterait pas un gros manque à gagner, je pense. À mon sens, nous devrions envisager de mettre en place un programme ou une politique qui supprimerait la désincitation visant les aînés qui veulent demeurer au sein de la population active à temps partiel.
Il y a un autre volet, qui est celui de la retraite obligatoire. Je crois que, dans son ensemble, la société a dépassé ce concept. Je crois que la retraite obligatoire a été rejetée dans diverses provinces. Quels que soient les programmes et les politiques, nous devrions renoncer complètement à ce concept. Encore une fois, c'est une question de politique. La retraite obligatoire a des dimensions qui vont au-delà des aînés et elle a des effets sur notre économie en général.
Un autre aspect important dont traite la motion, quoique indirectement, c'est la quantité de bénévolat que font nos aînés. Actuellement, environ 18 p. 100 des aînés font régulièrement du bénévolat. Ce taux est légèrement supérieur à la moyenne chez les autres Canadiens.
Je dois souligner aux députés que les aînés font beaucoup plus de bénévolat que la moyenne des Canadiens. En fait, selon les statistiques, un aîné fait en moyenne 269 heures de bénévolat par année. C'est beaucoup plus que les autres Canadiens.
Cet aspect s'inscrit dans le programme Nouveaux Horizons et dans certains programmes de bénévolat du gouvernement fédéral. Cependant, il faut qu'il s'inscrive dans une stratégie exhaustive à l'égard des aînés qui reconnaisse le travail bénévole que font nos aînés dans tout le pays.
Il faut sensibiliser beaucoup plus la population à la violence faite aux aînés, quoique cette sensibilisation ait augmenté par rapport à cette période-ci l'année dernière. Cette violence est beaucoup plus répandue qu'on le pense. Elle est physique et elle est financière. Bien souvent, elle est commise par des membres de la famille. Bien souvent, les sévices infligés aux aînés ne sont pas signalés aux autorités. Ces actes de violence sont beaucoup plus courants que les statistiques ne le disent. La plupart du temps, ils sont cachés. Ils sont très répandus dans la société. J'estime que les gouvernements fédéral et provinciaux ont l'obligation de présenter une stratégie très complète de sensibilisation de la population à toute cette question.
J'appuie la motion et je félicite la députée de l'avoir présentée. J'estime que cette motion traite d'une foule de questions qui relèvent des compétences fédérales, provinciales et municipales. Elle vise à réclamer ce que j'appellerais une stratégie nationale en faveur des aînés. Cette stratégie nécessitera une attention plus exclusive du gouvernement. En fin de compte, on parle souvent du pourquoi et non pas du comment.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de Winnipeg-Nord.
Il nous arrive souvent de rendre hommage aux personnes âgées en leur consacrant des jours spéciaux, en leur offrant des activités et en faisant des déclarations à leur endroit. Mais nous leur devons beaucoup plus que ce qu'elles reçoivent actuellement.
La charte des aînés veillerait à ce que ces derniers aient accès au soutien nécessaire pour vivre en santé. Elle favoriserait le mieux-être grâce à la promotion de la santé et à la médecine préventive et permettrait ainsi aux aînés de rester actifs et de participer à la vie communautaire.
L'accès garanti aux soins de santé primaires et aux soins à domicile n'est pas seulement une bonne chose sur le plan moral, il économiserait aussi de l'argent au pays et au gouvernement. Il coûte beaucoup moins cher de s'occuper de quelqu'un à domicile plutôt que dans un établissement de soins multiniveau ou à l'hôpital, où les aînés finissent souvent quand ils ne peuvent bénéficier de soins à domicile. De surcroît, chez eux, les aînés sont plus à l'aise, plus détendus et davantage disposés à demeurer actifs. En plus d'être la chose à faire sur le plan moral, l'adoption de cette mesure présenterait aussi des avantages économiques.
Elle garantirait aussi l'accès aux soins gériatriques pour ceux qui ont besoin de soins plus intensifs, et aux soins palliatifs. Beaucoup de gens, et notamment les personnes âgées, choisissent de mourir dans un centre de soins palliatifs ou, de plus en plus souvent, chez eux. Mais pour ce faire, ils ont besoin de soutien, de leur famille et de ceux qui les aiment.
La charte des aînés établirait un régime national d'assurance-médicaments pour les aînés. Cela me rappelle une femme à qui j'ai parlé il n'y a pas longtemps. Elle a pris sa retraite il y a trois ans. Elle a maintenant deux emplois à temps partiel pour payer ses médicaments. Parfois, elle doit se contenter d'une pilule par jour au lieu des quatre qu'elle est censée prendre. Même avec deux emplois à temps partiel, elle a du mal à payer ses médicaments. C'est inacceptable. Ce sont ces gens-là qui se retrouvent à l'hôpital s'ils ne prennent pas tous leurs médicaments.
Non seulement est-ce une bonne chose de limiter le nombre d'hospitalisations, c'est aussi économique.
La Charte des aînés prévoirait un régime d'assurance dentaire pour les personnes âgées. Les aînés souffrent souvent de maladies de la bouche dues à certaines maladies chroniques. Une bonne alimentation contribue à les garder en santé, et ils pourront bien manger s'ils peuvent mâcher facilement. Leur offrir des soins dentaires préventifs est non seulement nécessaire à leur bien-être, mais ce sera aussi une économie.
Nous sommes fiers, au NPD, de nos traditions d'innovation et d'investissement dans le bien-être des Canadiens. Beaucoup de personnes âgées de plus de 65 ans n'ont plus d'assurance ou ont une assurance réduite. Elles doivent donc s'en passer.
La Loi canadienne sur la santé établit le financement nécessaire pour les médicaments administrés dans les hôpitaux. Les médicaments prescrits hors de l'hôpital ne sont pas toujours remboursés par les régimes provinciaux. Le prix de certains médicaments peut être catastrophique. Bien des personnes âgées sont forcées de choisir entre leur santé et leur portefeuille, entre manger ou prendre leurs médicaments. Je crois que personne ne veut voir les personnes âgées avoir à faire un tel choix.
Plusieurs provinces ont un régime d'assurance-médicaments, mais qui ne s'applique qu'à certaines personnes âgées. L'admissibilité à ces régimes varie d'une province à l'autre. Les personnes âgées de Halifax méritent les mêmes normes et la même couverture que celles de Surrey. Il est temps d'adopter une norme nationale. Il est temps de créer un régime national de soins dentaires.
La province de l'Alberta a un régime de soins dentaires pour les aînés, de même que la ville de Toronto. Ce sont deux exemples différents de soins dentaires efficaces et abordables pour les aînés.
Nous devons investir dans les aînés du Canada. Si nous investissons pour les aider, ils investiront à leur tour dans la société. Ils sont actifs et se portent bénévoles pour presque toutes les activités qui se tiennent dans nos collectivités.
Je suis fière que le NPD ait conçu un autre programme innovateur pour le Canada. Au nom des personnes âgées du Canada, je remercie la députée de Hamilton Mountain de son travail. J'espère que tous les députés à la Chambre appuieront cette importante motion.
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Monsieur le Président, nous tenons un débat très important pour la Chambre et pour tous les Canadiens. Je suis ravie d'être membre d'un caucus qui a avancé une idée qui commence à avoir une résonnance aux quatre coins du pays.
L'idée d'une charte des aînés est fondamentale dans notre société civile, car une telle charte reconnaît que nous avons des devoirs envers ceux qui ont édifié le Canada et qui ont consenti à des sacrifices énormes au nom de sa croissance ou en participant aux guerres mondiales afin d'assurer un bel avenir à d'autres générations. Nous avons le devoir de faire en sorte que ces personnes passent le reste de leur vie dans la dignité et qu'elles soient respectées et admirées.
Je ne crois pas que vous, monsieur le Président, ou n'importe quel député, d'ailleurs, puissiez dire que nous avons fait du bon travail à cet égard. Il y a un trop grand nombre d'aînés dans notre entourage qui vivent dans la pauvreté totale. Il y a un trop grand nombre d'aînés dans notre entourage qui sont victimes de mauvais traitements, d'exploitation financière ou de violence physique, sexuelle, mentale et psychologique. Il y a un trop grand nombre d'aînés dans notre entourage qui se battent pour garder leur dignité, parce qu'ils ont énormément de difficulté à joindre les deux bouts, alors que les gouvernements abdiquent leurs responsabilités ou les refilent à d'autres ordres de gouvernement dans des domaines qui revêtent une importance fondamentale pour les aînés.
Par conséquent, ce débat arrive à point nommé. C’est une proposition constructive qui est faite à la Chambre et aux Canadiens sur ce que nous pouvons faire en tant que parlementaires, en tant que représentants élus, pour améliorer la vie des personnes âgées.
Souvent, quand les aînés suivent nos délibérations sur CPAC ou ailleurs, ils voient ou entendent beaucoup de belles paroles. Nous parlons beaucoup, ici, aujourd’hui, de ce que nous faisons pour prendre soin de nos aînés, mais même au cours de ce débat, la question des champs de compétence vient sur le tapis. Nous nous inquiétons de savoir de qui nous piétinons les platebandes et qui va faire le travail.
Les aînés nous disent aujourd’hui de ne pas avoir peur d’innover. Nous ne pouvons pas résoudre leurs difficultés et faire en sorte qu’ils vivent décemment et dignement à moins de faire preuve d’un peu plus de créativité et d’être davantage disposés à dépenser un peu d’argent, ce qui contribuera largement à changer les choses.
Je vais vous donner un exemple. Dans ma circonscription, les personnes âgées se battent pour améliorer les transports, car de meilleurs services de transport leur permettent de sortir de chez elles. Elles peuvent socialiser. Elles peuvent aller au restaurant. Elles peuvent suivre un programme de conditionnement physique. Elles peuvent aller rencontrer des amis. Elles peuvent faire de l’exercice. Ce genre de liberté leur apporte une bonne santé émotionnelle et le bien-être.
Qu’offrons-nous aujourd’hui dans ce contexte? À moins de vivre au centre d’une ville dotée de transports urbains rapides et d’habiter juste à côté de ces moyens de transport, vous n’avez aucune solution de rechange. Aucune option n’est offerte. Vous n’avez aucun moyen de vivre librement votre vie sans vous sentir dépendant de quelqu’un d’autre.
À Winnipeg, des groupes comme Seven Oaks Seniors' Links, la Point Douglas Seniors Coalition et plusieurs autres essaient de préparer des propositions qui transcendent les champs de compétence et nous demandent de les aider à ce sujet. Ils aimeraient recevoir un peu d’argent du gouvernement fédéral pour louer un autobus de la ville qui ferait régulièrement le tour des quartiers pour ramasser des personnes âgées qui pourraient ainsi sortir pour se livrer aux activités qu’elles aiment et qui leur apportent du bien-être.
Quelle réponse ont-ils obtenue? Ce n’est pas du ressort du fédéral et le gouvernement fédéral ne peut pas donner d’argent pour un service d’autobus dans le centre-ville de Winnipeg ou au nord de la ville. Pourquoi pas? C’est une question de santé et de bien-être. C’est pour faire en sorte que les personnes âgées restent plus longtemps en bonne santé. Nous connaissons tous des exemples de ce genre, mais pourtant nous semblons incapables de sortir de nos carcans.
S’il est une chose que nous devons faire aujourd’hui, c’est au moins d’adopter cette proposition, cette charte. Premièrement, c’est pour dire que les droits des aînés sont fondamentaux et que, pour cette raison, nous voulons les enchâsser dans une charte et deuxièmement, c’est pour dire « commençons à appliquer cette charte », afin que ce ne soit pas seulement une série de mots sans suite. Appliquons-la à la vie quotidienne des personnes âgées.
Il me semble tellement logique d'y inclure le transport, mais on peut continuer à parler des soins de santé en général, comme l'a fait ma collègue de Surrey-Nord, et dire que les aînés doivent avoir accès à un programme universel de soins dentaires et d'assurance-médicaments. Le gouvernement a tellement négligé les aînés à cet égard qu'il est maintenant difficile de rattraper le temps perdu.
Les aînés ont pensé aux promesses que les libéraux leur ont faites au cours des 13 dernières années et ils s'attendaient à ce que les conservateurs tentent, dans le dernier budget, de respecter un tant soit peu ces promesses, qu'il s'agisse par exemple de la création d'un programme national d'assurance-médicaments, promesse répétée pendant au moins quatre campagnes électorales consécutives, ou qu'il s'agisse du discours des conservateurs qui prétendent respecter les aînés et vouloir faire tout en leur pouvoir pour que ceux-ci ne vivent pas dans le dénuement.
Mais où est la substance? Où sont les mesures concrètes? Où est le programme?
Pourquoi les aînés doivent-ils maintenant s'inquiéter lorsqu'ils doivent faire remplir une ordonnance ou acheter de la nourriture? Pourquoi doivent-ils baisser le chauffage en plein hiver, à Winnipeg, parce qu'ils doivent économiser et faire davantage avec leur argent?
Pourquoi, de nos jours, ne reconnaissons-nous pas au moins que nous avons une obligation en tant que société, en tant que gouvernement, de faire en sorte que les aînés aient accès aux services médicaux de base? Outre l'assurance-hospitalisation et les visites médicales, il faut songer aux soins dentaires, à l'assurance-médicaments et aux soins à domicile.
Au fil des ans, le gouvernement a promis tous ces services, mais il n'a jamais pris de mesures concrètes pour les offrir. Ces services sont abordables et importants et ils feront une différence dans la façon dont nos aînés vivront leurs dernières années. Bien franchement, je ne vois rien de plus important que cela.
À mon avis, il est de la plus haute importance que le Parlement prenne un tel engagement, qu'il prenne les mesures qui s'imposent dans ce secteur et qu'il réponde positivement aux demandes des aînés. Pour donner aux aînés une certaine sécurité financière, nous augmenterons régulièrement les prestations de Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti en fonction de l'augmentation du coût de la vie, nous collaborerons avec toutes les autorités compétentes pour élaborer de nouveaux programmes notamment en matière de transport et de loisirs et nous offrirons les services de base en matière de santé et de bien-être.
On dit souvent que l'on juge une société d'après le traitement qu'elle réserve à ses membres les plus vulnérables. Si nous parlons des personnes âgées, je dirai qu'au fil des ans, nous avons créé une situation où elles se retrouvent parmi les plus vulnérables de notre société.
Notre bilan est particulièrement déplorable en ce qui concerne les femmes âgées. En fait, les statistiques sur les femmes âgées vivant dans la pauvreté placent le Canada parmi les pires pays du monde. Nous n'avons pas trop bien réussi à éviter de créer une société où les gens se retrouvent pris pour s'occuper à la fois de leurs enfants et de leurs parents, sans recevoir aucun soutien pour cela. Nous avons fait très peu pour amener les familles, les collectivités et les gouvernements à travailler ensemble pour créer le meilleur environnement possible pour les personnes âgées.
Cette motion vise simplement à ouvrir de nouvelles perspectives pour nos personnes âgées et à améliorer la vie de nos concitoyens. Par ailleurs, nous tous, à la Chambre, soulignons tout ce que les personnes âgées font bénévolement sans recevoir beaucoup d'aide du gouvernement pour cela. Il me suffit de regarder la liste de ce qu'elles font dans ma circonscription. Le Manitoba est un excellent exemple parce que nous avons probablement le plus fort pourcentage de personnes âgées de tout le Canada, avec plus de 157 000 résidants âgés de 65 ans ou plus, soit environ 14 p. 100 de la population. On s'attend à ce que ce pourcentage augmente à 33 p. 100 d'ici 2001. La situation est donc particulièrement critique au Manitoba.
Nous faisons des pieds et des mains pour nous préparer à cela. Le gouvernement provincial s'est engagé à travailler avec les personnes âgées. Il a un secrétariat des personnes âgées et un excellent programme de soins à domicile, mais il reste confronté à de nombreuses difficultés parce qu'il lui est impossible de tout faire tout seul.
Je terminerai en soulignant le bon travail d'organisations comme la coalition des personnes âgées de Point Douglas, le réseau des personnes âgées de Seven Oaks, le conseil des ressources communautaires de Keewatin/Inkster, le Gwen Secter Creative Living Centre, le Main Street Age & Opportunity Senior Centre, l'association des personnes âgées de North Centennial, le centre des ressources pour les personnes âgées autochtones, le groupe des personnes âgées d'origine philippine, le groupe des personnes âgées d'origine panjabi, la société des personnes âgées du Manitoba et bien d'autres, ainsi que des personnes comme Al Cerilli, Ron Mills, Archie Orlikow et le regretté Murray Smith, qui ont travaillé très fort pour que nous puissions tous vivre en sécurité et dans la dignité. Je félicite tous ces organismes et tous ces gens.
J'exhorte la Chambre à appuyer la motion.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de Niagara-Ouest—Glanbrook.
Je saisis cette occasion pour parler des mesures gouvernementales de protection des aînés. J'appuie sans réserve le sentiment de la députée de Hamilton Mountain. Les aînés canadiens sont des membres créatifs, actifs et précieux de notre société. Par les mesures qu'il a mises en oeuvre, le gouvernement a montré qu'il avait à coeur de faire ce qu'il faut que les aînés bénéficient du respect et de la dignité qu'ils méritent pendant leur âge d'or. Nous déployons déjà des efforts sur de nombreux fronts pour répondre à leurs préoccupations.
Ce n'est un secret pour personne que la population du Canada vieillit à un rythme sans précédent. En effet, le nombre d'aînés y doublera dans quelques dizaines d'années. Nous sommes donc en train de prendre des mesures pour que les politiques, les programmes et les services répondent aux besoins en évolution des aînés d'aujourd'hui et de demain.
Aujourd'hui, je voudrais mettre l'accent sur la sécurité financière. La députée a soulevé la question très importante de la sécurité du revenu pour les aînés. Le système canadien de revenu de retraite est reconnu comme l'un des meilleurs au monde. Aujourd'hui, plus de quatre millions d'aînés reçoivent des prestations de sécurité de la vieillesse et trois millions reçoivent des pensions de retraite du Régime de pensions du Canada. De plus, le Supplément de revenu garanti et l'allocation au survivant représentent un revenu supplémentaire pour 1,6 million d'aînés à faible revenu.
Le gouvernement fera en sorte que la sécurité de la vieillesse et le Régime de pensions du Canada restent la garantie fondamentale de la sécurité du revenu des aînés pendant leur retraite.
[Français]
Le Régime de pensions du Canada et la Sécurité de la vieillesse seront offerts aux aînés d'aujourd'hui et, bien sûr, à ceux de demain. Comme l'a déclaré l'actuaire en chef, le Canada est l'un des rares pays qui peut compter sur un régime public de pensions à toute épreuve. Il a ajouté que le taux de cotisation de 9,9 p.100 suffira à soutenir le Régime de pensions du Canada pour au moins les 75 prochaines années.
Il confirme également que le programme de la Sécurité de vieillesse demeure viable et abordable pour le gouvernement du Canada. Il y a particulièrement lieu de se réjouir du fait que, dans son rapport, il prévoie une dépendance moindre à l'égard des prestations de soutien aux personnes à faible revenu, en raison des revenus plus élevés des aînés à venir. Les Canadiens peuvent avoir l'assurance que ces soutiens financiers sont ici et maintenant, et qu'ils le seront aussi dans l'avenir.
Plusieurs ignorent sans doute que le financement du Régime de pensions du Canada et de la Sécurité de la vieillesse représente l'une des dépenses les plus importantes du gouvernement du Canada.
En 2004-2005, 51,6 milliards de dollars ont été versés comme soutien du revenu direct aux aînés, soit 23,8 milliards de dollars pour le Régime de pensions du Canada et 27,8 milliards de dollars pour la Sécurité de la vieillesse.
En grande partie grâce à ces programmes, la population d'aînés vivant dans la pauvreté est passée de 21 p. 100 en 1980, à 6,8 p. 100 en 2004, niveau le plus bas jamais atteint.
[Traduction]
Malgré la réduction de la pauvreté parmi les personnes âgées, il reste toujours beaucoup à faire. L'État fournit de l'aide financière à environ 1,5 million de personnes âgées à revenu faible ou moyen grâce au Supplément de revenu garanti. Les paiements du SRG totalisent plus de 6 milliards de dollars par année.
Le gouvernement actuel est déterminé à aider les gens âgés du Canada, qui ont bâti ce pays, ainsi que les gens qui seront plus tard âgés et qui poursuivent leur oeuvre.
Dans le budget de 2006, nous nous sommes employés à donner suite à notre promesse voulant que les personnes âgées puissent garder une plus grande partie de leurs économies chèrement gagnées. Nous avons doublé le montant maximal admissible au crédit d'impôt fédéral pour revenu de pension, qui passera de 1 000 $ à 2 000 $ par année en 2006. Cette mesure profitera à près de 2,7 millions de contribuables qui reçoivent un revenu de pension. Elle aura aussi pour effet qu'environ 85 000 pensionnés à revenu faible et modeste ne paieront plus d'impôt.
[Français]
De plus, dans le cadre de notre engagement à l'égard de la viabilité continue du système de revenus de retraite du Canada, le gouvernement fédéral discutera avec les provinces et les territoires de la possibilité d'allouer une partie des futurs surplus fédéraux au Régime de pensions du Canada et au Régime des rentes du Québec. C'est l'une des façons par lesquelles nous offrons un niveau acceptable de bien-être économique, comme le dit si bien madame la députée.
[Traduction]
Pour veiller à ce qu'on soit obligé de rendre des comptes concernant le sort réservé aux personnes âgées et pour que les personnes âgées puissent avoir leur mot à dire dans les décisions prises par le gouvernement en matière de politiques, notre gouvernement formera un conseil national des aînés, qui sera composé de personnes âgées et de représentants d'organismes regroupant des personnes âgées. Ce conseil aura pour fonction de conseiller le ministre responsable des aînés sur les questions importantes qui les touchent.
Le gouvernement actuel est sensible aux besoins des personnes âgées canadiennes. Le budget traite des questions financières. Nous avons un solide système de pension et, par l'intermédiaire de notre conseil des aînés, nous allons créer un forum permettant aux personnes âgées de faire entendre leur point de vue. Ce sont les domaines qui retiennent surtout mon attention, mais j'aimerais mentionner que les engagements du gouvernement dans le domaine des soins de santé, du logement abordable, du transport en commun et de la sécurité sont également de nature à répondre aux préoccupations et aux besoins particuliers des personnes âgées dans l'ensemble du pays.
En outre, par l'intermédiaire du Secrétariat national des aînés du ministère des Ressources humaines et du Développement social, nous collaborons avec les provinces, les territoires et de nombreux autres partenaires pour favoriser le bien-être des personnes âgées au pays. Grâce à toute une série de programmes, les personnes âgées peuvent nous faire profiter de leur créativité et de leurs nombreux talents en vue de bâtir des collectivités dynamiques et un Canada plus fort.
Bien que je respecte les bonnes intentions de la députée qui a fait la proposition dont nous débattons aujourd'hui, je peux assurer la Chambre et l'ensemble des Canadiens qu'au mois de juin, qui est le mois des aînés dans de nombreuses parties du pays, ainsi qu'au cours des 11 autres mois de l'année, le gouvernement actuel défendra les intérêts des personnes âgées.
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que j'interviens à la Chambre aujourd'hui pour commenter la motion concernant les questions sociales et économiques touchant les aînés, ainsi que le bien-être de ces derniers.
Je représente la circonscription de Niagara-Ouest—Glanbrook, qui se trouve dans la péninsule du Niagara. La région de Niagara-Hamilton vient au deuxième rang au pays, derrière Victoria, pour ce qui est de la concentration d'aînés qu'elle abrite, ce qui explique que cette question m'ait toujours tenu à coeur.
Je souhaite rendre hommage à la députée de Hamilton Mountain d'avoir obtenu la tenue de ce débat très important sur les questions touchant les aînés.
Comme le sait la députée, notre gouvernement prend la défense des aînés. Nous respectons grandement la sagesse et l'expérience qu'ils peuvent nous apporter et nous nous rendons compte qu'ils sont les gardiens de cette sagesse. Ils ont contribué à l'édification du pays. Ils ont passé leur vie à élever leur famille, à économiser pour leur retraite et à faire de notre pays un lieu qui fait l'envie du monde.
Mes collègues et moi-même sommes fiers, à notre tour, de soutenir nos aînés canadiens pour qu'ils puissent profiter de leur troisième âge sans être exagérément oppressés par des soucis liés au revenu, à la santé, au logement ou à leur bien-être en général.
Beaucoup de personnes âgées ont un revenu fixe, mais le coût de la vie, lui, n'est pas fixe. Le coût de l'électricité augmente, tout comme celui du mazout, des médicaments et d'autres services médicaux.
Aujourd'hui, les personnes âgées participent plus que jamais à la société et à la population active. Nous nous réjouissons de leur contribution et nous continuerons de rechercher des occasions d'accroître leur participation.
Nous savons tous que les personnes âgées ont joué et continuent de jouer un rôle vital au sein de notre société. Leur contribution au marché du travail a permis de jeter les bases financières solides sur lesquelles repose le Canada aujourd'hui. Le nouveau gouvernement du Canada applaudit à leurs efforts et se réjouit de ce qu'elles ont réussi à gagner de haute lutte et luttera pour les conserver.
Il faut aussi remercier les Canadiens âgés d'avoir permis l'émergence d'une population active qualifiée et éduquée qui garantira notre prospérité future. Aujourd'hui, alors qu'elles jouissent de leur âge d'or, la sagesse et le talent acquis par nos personnes âgées leur gagnent l'admiration de tous les Canadiens.
Le nouveau gouvernement reste fermement convaincu que le Régime de pensions du Canada, la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti assurent une sécurité du revenu de base à l'âge de la retraite. Nous n'amoindrirons jamais ces avantages, ni maintenant ni dans l'avenir.
En conformité de notre engagement envers la pérennité du système de sécurité du revenu du Canada, le gouvernement fédéral, de concert avec les provinces, étudiera la possibilité de consacrer une partie des excédents budgétaires fédéraux futurs aux régimes de pensions du Canada et du Québec.
Nous croyons que les personnes âgées, qui ont fait des sacrifices pour économiser en vue de leur retraite et qui ont contribué à leurs régimes de pension, méritent le soutien du gouvernement. C'est pourquoi le budget de 2006 aide les personnes âgées de bien des manières. Il fait passer de 1 000 $ à 2 000 $ la portion des revenus de pension qui peut être mise à l'abri de l'impôt sur le revenu. Cette mesure, qui entre en vigueur en 2006, bénéficiera à près de 2,7 millions de personnes âgées admissibles aux revenus de pension. De plus, elle soustraira 85 000 retraités de plus à l'impôt sur le revenu.
À compter du 1er juillet, le taux de TPS sera réduit d'un point de pourcentage. Cela permettra aux personnes âgées d'économiser toute l'année, chaque fois qu'elles feront un achat.
Les transports en commun sont souvent le seul moyen de transport des personnes âgées. Le gouvernement a allégé le coût du transport en commun en rendant le coût des abonnements et des billets déductibles d'impôt et plus abordables pour les personnes âgées. Tous les usagers des transports en commun sans exception seront admissibles aux déductions.
Le gouvernement du Canada continue de travailler en partenariat avec les provinces, les territoires et de nombreuses organisations à faire la promotion du bien-être des personnes âgées en insistant tout particulièrement sur les domaines où la compétence est partagée, comme la sécurité.
Ces dernières années, par exemple, la violence à l'endroit des aînés est devenue une priorité pour tous nos gouvernements. D'ailleurs, aujourd'hui marque la Journée de sensibilisation à la violence à l'égard des aînés. D'après certaines études, de 4 à 6 p. 100 des personnes âgées ont subi des mauvais traitements chez elles. Elles sont aussi à risque dans les institutions comme les hôpitaux et les maisons de retraite. Nous sommes conscients du fait que la sensibilisation est un outil clé pour contrer la violence et la négligence à l'égard des aînés. C'est donc dans un effort de sensibilisation que nous avons collaboré avec nos partenaires à l'élaboration d'une trousse de sensibilisation du public à la violence contre les aînés qu'on distribue actuellement dans l'ensemble du pays.
Nous travaillons aussi avec les gouvernements provinciaux et territoriaux pour établir des journées de sensibilisation à la violence à l'égard des aînés, des stratégies locales et de nouvelles mesures législatives pour protéger les personnes âgées contre ces crimes qui passent trop souvent inaperçus.
Ces programmes font la promotion de la santé et du bien-être, de l'épanouissement et de l'inclusion sociale des Canadiens âgés. Notre nouveau gouvernement respecte aussi le droit des personnes âgées de s'exprimer et de participer à l'élaboration des politiques et des pratiques fédérales qui ont une incidence déterminante sur leur vie et celle de leur famille.
C'est dans cette optique que, l'année dernière, sous la direction de notre premier ministre, j'ai eu l'occasion de tenir des discussions avec les aînés dans toutes les provinces. Ces derniers nous ont dit à de nombreuses reprises qu'ils étaient très reconnaissants au futur gouvernement de prendre le temps de leur parler des questions qu'ils trouvent importantes. Ils ont dit qu'ils n'ont pas souvent l'occasion de parler des questions qui sont importantes pour eux.
C'est grâce à cette collaboration avec nos collègues des diverses provinces que nous avons pu proposer des mesures visant la réduction des retenues sur la pension et l'établissement d'un conseil des personnes âgées, mesures qui ont par la suite été intégrées à nos promesses électorales. Nous avons proposé ces mesures pour favoriser l'établissement d'une fondation solide qui nous permettra de faire progresser les dossiers qui touchent les personnes âgées, car ils sont très importants.
Comme je l'ai déjà dit, nous continuerons, par l'entremise de groupes représentatifs, d'être à l'écoute des personnes âgées.
Pour assurer la responsabilisation dans la manière dont les aînés seront traités et faire en sorte qu'ils aient voix au chapitre dans la détermination des politiques gouvernementales, nous allons mettre sur pied un conseil national des personnes âgées. Encore une fois, c'est là une des recommandations découlant des consultations que nous avons menées auprès des personnes âgées d'un bout à l'autre du pays pour savoir ce qui était important pour elles.
Le conseil sera composé de personnes âgées, de représentants des personnes âgées et d'organismes qui les représentent. Il aura pour mandat de conseiller le ministre responsable sur les enjeux qui les touchent.
Chacun de nous à la Chambre a la responsabilité de s'assurer que les besoins des Canadiens âgés sont comblés. Je le répète, je pense que nous prenons trop souvent la méthode descendante au gouvernement. Nous décidons que nous savons ce qui est mieux pour les autres. En mettant sur pied ce conseil, nous disons clairement que les Canadiens ordinaires savent ce qui est important. En collaborant avec eux sur les questions qui importent aux personnes âgées, nous pouvons concevoir des politiques plus efficaces. Nous pouvons vraiment améliorer les choses pour les aînés.
Au Comité permanent des ressources humaines et du développement social, nous avons eu l'appui unanime des membres. Avec les libéraux, les bloquistes et les néo-démocrates, nous avons examiné non seulement les compétences nécessaires, les lacunes dans les compétences et la mobilité, mais aussi le sort des travailleurs âgés. Je pense que c'est un signe encourageant.
Cet automne, nous allons voyager au Canada afin d'aller rencontrer différents groupes, encore une fois pour trouver des moyens d'être plus efficaces et de soutenir les personnes âgées là où elles ont des difficultés.
Nous continuons à consulter des particuliers et des intéressés majeurs, des organismes de personnes âgées et les personnes âgées elles-mêmes. Je crois que, avec le temps, nous en viendrons non seulement à mettre au point de bonnes politiques mais aussi à faire ce qu'il convient de faire. Je crois que les aînés comptent sur nous pour ce faire. Il veulent que nous fassions ce qu'il convient de faire et que nous ne nous contentions pas d'en parler. Il faut mettre en oeuvre ce que nous préconisons et tenir nos promesses.
En terminant, j'ajoute que nous avons le devoir d'aider et de ne pas négliger ces gardiens de la sagesse qui ont contribué à bâtir notre beau pays. Notre nouveau gouvernement a déjà tenu tellement de promesses en peu de temps. Il continuera sur cette lancée au cours des prochaines semaines et des prochains mois. Nous comptons certainement, en tant que gouvernement, tenir nos promesses, notamment en ce qui a trait aux personnes âgées.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer à ce débat sur une motion présentée par le Nouveau Parti démocratique sur les droits fondamentaux de nos aînés, droits à la dignité, au respect et à la sécurité.
Je vais partager mon temps avec mon collègue, l'honorable députée de Nanaimo—Cowichan.
Je veux d'abord remercier l'honorable députée de Hamilton Mountain de son excellent travail.
[Traduction]
La députée a proposé une motion très complète et très détaillée.
Évidemment, le NPD prend depuis longtemps la défense de nos aînés, de ceux et celles qui ont bâti ce pays. Il suffit de penser à des députés comme Stanley Knowles, qui ont été infatigables dans la défense des intérêts des personnes âgées du Canada.
Nous en avons vu un autre exemple très récemment en Nouvelle-Écosse lorsque le chef du NPD, Darrell Dexter, a accordé une importance prioritaire aux questions touchant les aînés au cours de la campagne électorale dans cette province, comme il l'avait fait durant la campagne précédente, au cours de laquelle il avait forcé le gouvernement conservateur, en situation minoritaire, à supprimer une disposition insidieuse qui pénalisait les aînés devant avoir accès à des médicaments mais vivant dans des lieux d'hébergement qui fournissaient un certain appui.
Je suis heureux de pouvoir dire que la situation s'est améliorée dans ce cas, ce qui est tout à l'honneur de l'engagement des néo-démocrates, et j'espère que l'on pourra constater le même genre de résultats en Nouvelle-Écosse à la suite des élections tenues récemment dans cette province.
Au palier fédéral, nous jugeons nécessaire l'adoption d'une charte des aînés. Cette charte comporterait des dispositions visant la sécurité du revenu pour les aînés, le logement, le mieux-être, les soins de santé, l'épanouissement personnel et des services gouvernementaux adéquats. L'adoption d'une telle charte, à notre avis, constituerait un très grand pas en avant dans la reconnaissance des besoins de notre population vieillissante et la formulation d'un cadre d'action.
Je n'étofferai pas chacun de ces six aspects, puisque bon nombre de mes collègues ont déjà longuement souligné leur importance. Cependant, il convient de souligner l'importance d'agir sans tarder. En effet, pour nos aînés, le temps est malheureusement un facteur critique. Pendant que les gouvernements se croisent les bras et ne font que parler, le temps file pour nos aînés. Certains d'entre eux finissent par ne jamais avoir accès aux avantages dont nous parlons trop longuement.
Nous avons ici l'occasion d'agir rapidement par rapport à diverses questions clés qui correspondent aux intérêts des personnes âgées. J'espère que la Chambre saura voir les choses dans un tel esprit. Trop souvent, il me semble que nous tous, hommes et femmes politiques, ne sommes pas suffisamment inspirés par un sentiment d'urgence. Nous envisageons des plans de 10 ans ou de 20 ans, mais devant la réalité des besoins immédiats de nos aînés, nous reculons. Eux ne peuvent se permettre d'attendre. Ils prennent chaque jour des décisions qui leur sont extrêmement douloureuses.
Je sais que beaucoup de députés sont conscients qu'un nombre trop élevé d'aînés sont touchés par la pénurie de logements abordables. Ils n'ont tout simplement pas les moyens d'habiter là où ils sont actuellement. Lorsque je discute avec eux du fait qu'ils dépensent 80 p. 100 de leur maigre revenu pour garder leur maison ou payer leur loyer, ils finissent souvent par me dire que les choses ne vont pas si mal. Ils me disent qu'ils n'ont qu'à se priver de certaines choses essentielles pour joindre les deux bouts. Ils me disent que la banque alimentaire est très utile. L'idée que des aînés puissent dépendre d'une banque alimentaire après avoir passé toute leur vie à bâtir ce pays devrait être une honte pour notre pays. C'est une honte pour notre pays.
Nous devons construire des logements abordables. C'est d'ailleurs l'un des points fondamentaux de la charte proposée.
De plus, les aînés n'ont pas le temps d'attendre que le système de santé s'occupe d'eux convenablement. Le temps file. Ils doivent se priver de médicaments et de soins dentaires pour la simple raison qu'ils doivent acheter leur épicerie hebdomadaire.
Nous avons entendu des témoignages de médecins, mais aussi d'aînés. Combien d'entre-eux nous ont dit qu'ils n'avaient tout simplement pas les moyens de se procurer les médicaments prescrits par leur médecin parce qu'ils n'ont pas d'assurance? Ils disent qu'ils continueront de se débrouiller. Il reste qu'ils ne devraient pas avoir à prendre ce type de décision.
Lorsque Tommy Douglas parlait de l'assurance-médicaments dans les années 1950 et au début des années 1960, notamment dans cette enceinte, il répétait toujours que l'assurance-médicaments devait ultimement faire partie du régime d'assurance-maladie. Il est primordial pour la santé que nous travaillions de concert avec la profession médicale. J'ai discuté avec des aînés qui doivent littéralement choisir entre des médicaments recommandés par leur médecin qui réduiraient la douleur, accroîtraient leur mobilité et pourraient prolonger leur vie, et une alimentation saine, ce que leur médecin recommande bien sûr également.
Faire ce genre de choix est quelque chose qu'aucune personne âgée, dans un pays aussi riche et aussi prospère que le nôtre, ne devrait jamais avoir à faire, d'autant plus que les personnes âgées ont veillé durant toute leur existence à ce que nos besoins essentiels soient remplis.
Nous avons maintenant l'occasion de dire que, d'un bout à l'autre du pays, aucune personne âgée ne devrait se retrouver dans une situation où elle doit choisir entre de la nourriture et des soins dentaires, ou entre de la nourriture et des médicaments.
Je connais bien la question des soins dentaires parce que j'ai présidé la commission de la santé du conseil municipal dont je faisais partie. Nous fournissions une aide en santé dentaire aux élèves des écoles de la ville. Nombre d'entre eux étaient assurés, toutefois, et nous avons centré nos efforts sur les besoins des personnes âgées, où qu'elles vivent et quels que soient leurs revenus, pour qu'elles puissent obtenir des soins dentaires. Nous avons créé ce programme. Je sais qu'il y a d'autres députés qui siégeaient à ce conseil au moment où nous discutions de ces questions. Le programme dessert maintenant toute la mégapole de Toronto.
J'ai parlé à tellement de personnes âgées qui m'ont dit que la possibilité d'avoir des soins dentaires de base a considérablement amélioré leur qualité de vie dans leur âge avancé que cela me conforte dans l'idée que c'est un programme qu'il faudrait offrir à toutes les personnes âgées du pays, où qu'elles vivent et quels que soient leurs revenus. Les soins dentaires influent d'une manière fondamentale sur l'estime de soi et l'état de santé général, de sorte que je suis absolument ravi que la motion proposée soit fondée sur le principe qu'il faut assurer à toutes les personnes âgées l'accès aux soins dentaires de même qu'aux médicaments.
[Français]
Aujourd'hui, plus de 250 000 aînés vivent sous le seuil de la pauvreté. C'est un vrai scandale. Les femmes forment une grande proportion de ce groupe, parce qu'elles reçoivent une revenu de retraite plus faible à cause de l'écart salarial entre elles et les hommes, et parce que les régimes ne compensent pas les absences prises pour élever les enfants ou soigner des parents malades, ce qui est évidemment généralement fait par des femmes.
L'adoption de cette charte donnerait un cadre clair au gouvernement fédéral pour une action dirigée en faveur de nos aînés. Toutefois, évidemment, plusieurs choses doivent être faites de concert avec les provinces. C'est important et c'est possible. Par exemple, le Régime de pensions du Canada et le Régime de retraite du Québec fonctionnent très bien en parallèle. On peut poursuivre une telle approche en vertu de mesures incluses aujourd'hui dans notre charte pour les aînés.
Le NPD croit que la flexibilité devrait être un élément clé à toute action du gouvernement fédéral. Cela est fondamental. L'idée n'est pas de créer des redoublements. Au contraire, l'idée est d'aider les provinces, incluant le Québec, qui ont des programmes particulièrement importants pour les aînés comme l'assurance médicaments, par exemple.
Le gouvernement fédéral a les fonds nécessaires pour aider les provinces à renforcer ces programmes. On peut aussi aider les autres provinces à créer ces programmes.
[Traduction]
Enfin, notre motion prévoit la création de la fonction de protecteur des citoyens âgés. Les conservateurs n'ont pas nommé de ministre responsable des personnes âgées. Je pense que c'est malheureux, mais il incombe au Parlement de prendre une mesure proactive. Nous pouvons le faire.
J'estime qu'il est essentiel qu'un protecteur des citoyens âgés fasse respecter les droits des aînés garantis par la Charte. Ce protecteur ferait rapport tous les ans à la Chambre et présenterait des recommandations sur l'efficacité et l'efficience de tous les programmes gouvernementaux destinés aux personnes âgées et visant leurs besoins particuliers.
J'exhorte tous les députés à appuyer notre motion. Nos personnes âgées ont travaillé assez fort pour nous tous pendant tellement d'années. Elles méritent notre appui. Il est temps que le Parlement se porte à leur défense.
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Monsieur le Président, je suis contente de prendre la parole au sujet de la motion du NPD préconisant l'adoption d'une charte des aînés au Canada. Je remercie le député de Toronto—Danforth d'avoir partagé son temps de parole avec moi. Je tiens aussi à remercier la députée de Hamilton Mountain de son excellent travail relativement à cette motion importante.
Je m'attarderai à un petit groupe d'aînés canadiens qui ne cesse de croître, à savoir les aînés métis, inuits et des Premières nations. Nous pensons généralement que la population autochtone se compose en grande majorité de jeunes. Cela est vrai, mais l'espérance de vie des Premières nations et des Inuits, en particulier, augmente, même si elle est loin de correspondre à l'espérance de vie moyenne au Canada.
Dans les 15 prochaines années, 57 000 autres Autochtones seront âgés de 65 ans ou plus. En outre, la population inuite de plus de 65 ans augmente trois fois plus rapidement que la population des aînés canadiens en général.
Dans les collectivités autochtones, les aînés sont considérés comme des membres importants, productifs et créatifs de la société. Ils sont essentiels pour assurer la survie de la langue et de la culture dans leurs collectivités.
Les problèmes auxquels se heurtent les aînés dans la population canadienne générale sont bien pires pour les personnes âgées métisses, inuites ou des Premières nations. Par exemple, le revenu moyen des aînés autochtones varie de 5 000 $ à 15 000 $. C'est bien en dessous du seuil de la pauvreté et ce sont des chiffres choquants de nos jours au Canada. Les aînés ont également de la difficulté à accéder à des logements sécuritaires.
Bon nombre de ces problèmes découlent de différends en matière de compétences, de conflits entre les autorités fédérales, provinciales et territoriales. Souvent, personne ne revendique la responsabilité de la résolution de ces problèmes.
Même au sein du gouvernement fédéral, les ministères, bien souvent, ne coordonnent pas leurs efforts. Par exemple, la vérificatrice générale a récemment indiqué que la moisissure dans les maisons est un problème dont le gouvernement fédéral se lave les mains. Les soins de longue durée relèvent des provinces et Affaires indiennes et du Nord Canada n'a pas le mandat d'en offrir sur les réserves.
Pour illustrer mon point, je voudrais parler d'un cas précis, le centre de soins de longue durée anishnabe de la communauté de Timiskaming, au Québec. Ce centre de soins héberge environ deux douzaines de personnes âgées qui ne peuvent plus rester dans leur maison. Sans ce centre, ces aînés seraient contraints d'aller dans des centres de soins de longue durée provinciaux des localités francophones avoisinantes. Or, la majorité de ces aînés parlent cri ou anglais.
Le gouvernement fédéral doit collaborer avec ses partenaires provinciaux pour créer les établissements de soins nécessaires. Dans ce contexte, je voudrais parler du plan d'action de l'Assemblée de Premières Nations sur les soins de longue durée. Ce plan contient certains éléments essentiels. Il vise à offrir un continuum holistique de soins de longue durée, qui va du soutien à domicile à des soins plus complexes administrés par les Premières nations. Cette approche tient compte des besoins sanitaires et sociaux des Premières nations. Les services sont exhaustifs, adaptés à la culture, accessibles, efficaces et équivalents à ceux offerts aux citoyens canadiens.
Ce plan a trait aux Premières nations, mais je dirais que les Inuits, les Métis et les autres peuples autochtones devraient avoir accès à des services adaptés à leur culture.
Il existe d'autres problèmes liés à la santé des aînés. Par exemple, les épidémies comme le diabète font en sorte que les aînés métis, inuits et des Premières nations ont des problèmes de santé plus longtemps que la population canadienne générale. Ces aînés auront de plus en plus besoin d'options leur permettant de rester dans leur communauté et d'avoir des soins adaptés à leur culture, dans leur langue, sans se battre contre une très lourde bureaucratie.
Permettez-moi d'aborder la question de la santé mentale. Un rapport récent du Sénat sur la santé mentale aborde précisément ces empiétements sur diverses compétences dont j'ai déjà parlé. Je cite un extrait du rapport où il est dit que la division des responsabilités sème souvent la confusion. Comme le préconise notre motion, un protecteur des citoyens âgés se pencherait sur ce type d'inefficacité. Le rapport dit ceci:
Le gouvernement fédéral a eu amplement le temps de créer des lois pour préciser son rôle et ses responsabilités et d’élaborer des politiques capables de réduire la confusion interministérielle. L’heure est venue d’agir de façon à corriger la fragmentation interministérielle qui contribue au piètre état de santé des Premières nations et des Inuits.
En outre, les traumatismes subis dans les pensionnats ont laissé chez des aînés autochtones des séquelles mentales et physiques uniques par rapport à la population moyenne des aînés. Le rapport sénatorial sur la santé mentale dit ceci:
Les Inuits qui ont examiné le programme de la Fondation autochtone de guérison ont conclu qu'il fallait en élargir la portée et qu'il ne souligne pas seulement les pensionnats et leur effet négatif en termes d'abus, mais aussi l'effet négatif lié à la perte de la langue, la perte culturelle et la perte des compétences parentales.
Permettez-moi de parler de l'accès aux services gouvernementaux. Le plan d’action des Premières Nations sur les soins continus examine l'ensemble des soins à l’intention des aînés et fait ressortir deux aspects importants: le besoin de services sensibles à la culture, et la formation de ressources humaines en santé et le développement des capacités dans ce secteur.
Trouver pour les aînés dont la langue maternelle n'est pas une des deux langues officielles du Canada des soignants spécialisés qui parlent leur langue est un véritable défi, même dans le cas des services à domicile, c'est-à-dire même pour les aînés qui ont accès à un logement sûr.
Les peuples autochtones au Canada sont confrontés à une grave pénurie de logements. Le rapport sénatorial sur la santé mentale décrit les effets de cette pénurie de logements sur les familles. On y lit ceci:
Dans bien des régions inuites, la pénurie de logement fait rage. Il ne faut pas sous-estimer les retombées sur la santé mentale de situations où les familles s’entassent à un point où certaines personnes doivent dormir par terre ou attendre leur tour pour dormir. Les sans-abri, quant à eux, font la tournée de leur parenté pour tâcher de trouver un endroit où passer la nuit.
Étant donné le surpeuplement des logements dans les réserves et le manque de logements abordables hors réserve, de nombreux aînés qui vivent dans la pauvreté n'ont pas d'abris sûrs. Permettez-moi une fois de plus de citer le rapport sénatorial sur la santé mentale, qui dit:
La pauvreté, la criminalité, la violence, les toxicomanies, toutes les catégories d'abus, les logements bondés, l'aliénation, l'abandon et le suicide ont tous rapport avec le bien-être mental et physique. Cette interrelation des enjeux de la santé mentale est souvent négligée.
On s'attendrait, à notre époque, à ce que les personnes âgées, les aînés dans la collectivité aient le respect qu'ils méritent. Ils ont servi leurs collectivités pendant des décennies. Ils ont contribué aux collectivités des Premières nations et aux collectivités inuites et métis. Ils ont contribué à la survie de la culture et de la langue. Ils ont servi de mentors et d'enseignants pour les jeunes et les autres. On s'attendrait à ce que, dans leurs vieux jours, ils n'aient pas à se préoccuper d'avoir assez à manger ou un endroit où vivre.
C'est une honte que nous soyons obligés de tenir ce débat à notre époque.
En conclusion, je voudrais revenir à la motion et dire une fois de plus combien il est important que nous consacrions ces droits dans une charte afin de protéger les personnes âgées, de s'occuper d'elles et de les remercier pour tout ce qu'elles ont fait.
J'encourage tous les députés à se joindre au NPD afin de créer cette Charte des aînés pour consacrer ces droits fondamentaux et enfin reconnaître que les aînés sont une partie importante de la communauté, que nous respectons le travail qu'ils ont fait et qu'ils méritent de vivre leurs vieux jours sans se préoccuper des éléments fondamentaux qui contribuent à la qualité de vie et que beaucoup d'entre nous tenons pour acquis.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir que d'intervenir sur cette motion du Nouveau Parti démocratique.
Depuis de nombreuses années, le Nouveau Parti démocratique se fait un devoir de faire des propositions similaires qui visent à centraliser les décisions à Ottawa, alors que l'ensemble des programmes sociaux relève du Québec et des provinces. C'est une motion louable. Malheureusement, le NPD recommande, par cette motion, de l'ingérence dans les domaines de compétence du Québec et des provinces.
Il faut rappeler à cette Chambre, comme je le disais plus tôt et comme je me plais à le répéter, que la santé, l'éducation, les programmes sociaux et la sécurité du revenu relèvent du Québec et des provinces. Le Québec réclame depuis le début des années 1970 que la sécurité du revenu soit gérée par le gouvernement du Québec lui-même. D'ailleurs, je vais citer l'ancienne ministre des Finances du Québec qui, en décembre 1995, disait ceci:
Le Québec considère comme inacceptable le cadre actuel de financement des programmes sociaux par le gouvernement fédéral. Il réclame que le fédéral se retire du financement des programmes sociaux et qu’il transfère au Québec les points d’impôt qu’il utilise pour financer son intervention dans ce domaine. Cette demande constitue une réponse concrète au problème des coupures sans fin dans les transferts fédéraux.
L'ensemble des gouvernements du Québec, qu'ils soient souverainistes ou autres, ont toujours combattu pour préserver ces champs de compétence, car au Québec nous savons faire nos propres choix collectifs qui sont différents des priorités des autres provinces.
Les conservateurs sont les grands défenseurs du « industry knows best » et les libéraux et les néo-démocrates du « Ottawa knows best ». Au Bloc québécois, nous croyons que le Québec et les provinces peuvent faire mieux dans la mesure où ils ont les ressources nécessaires.
Je souligne que je vais partager mon temps avec le distingué député de Montmagny—L'Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup.
D'ailleurs, je crois que le NPD, avant de vouloir s'engager sur la voie de l'intrusion dans les champs de compétence du Québec et des provinces devrait s'attaquer, comme le fait le Bloc québécois, aux problèmes qui sont de responsabilité fédérale. Je donne ici un exemple concret: le Supplément de revenu garanti pour les personnes âgées.
Le gouvernement fédéral a injustement privé, et prive toujours, plusieurs Québécoises et Québécois parmi les plus vulnérables de notre société, du revenu important qui leur est dû.
En décembre 2001, le rapport sur le Supplément de revenu garanti a été rendu public par le Comité permanent du développement des ressources humaines et de la condition des personnes handicapées. On y apprenait que plus de 270 000 Canadiennes et Canadiens, 68 000 Québécoises et Québécoises et près de 1 000 personnes dans ma circonscription de Gatineau, étaient admissibles au Supplément de revenu garanti, mais ne recevaient rien du fédéral.
Lors de la 38e législature, le Bloc québécois a donc déposé le projet de loi C-301, dans le but de garantir aux personnes flouées par le programme de Supplément de revenu garanti une pleine rétroactivité des prestations, au lieu de la rétroactivité limitée actuellement à 11 mois par le gouvernement fédéral.
J'ai moi-même fait de cet enjeu une priorité lors de la dernière campagne électorale, au cours de laquelle mes adversaires libéraux, conservateurs et néo-démocrates n'ont jamais voulu débattre de cette question avec le Bloc dans Gatineau. Je me suis d'ailleurs engagé auprès des citoyennes et citoyens de ma circonscription à faciliter l'adhésion des personnes âgées qui ont droit au Supplément de revenu garanti.
Le lendemain de cette annonce — elle est tout récente —, plusieurs personnes de l'Outaouais entraient en contact avec nous, à mon bureau de circonscription et sur la Colline du Parlement. Ces personnes étaient des Gatinoises et des Gatinois, et des gens des circonscriptions de Hull-Aylmer et du Pontiac.
Ils s'étonnaient du fait qu'un député tente de les aider. Cela en dit long sur ce à quoi les députés fédéralistes de l'Outaouais les ont habitués et ceux qui sont toujours là les habituent encore, malheureusement.
Au Bloc québécois, nous savons fort bien que c'est le rôle du député d'entreprendre des démarches pour la population. Car nous sommes élus par les gens pour les aider à améliorer leurs conditions de vie, et cela inclut, on s'entendra, les personnes âgées.
Je voudrais souligner l'excellent travail d'une stagiaire de mon bureau de circonscription qui nous a donné un sérieux coup de main dans ce dossier. Je parle ici de Marie-Pierre Baron-Courcy, une jeune étudiante en sciences politiques. Elle a mis la main à la pâte et a contacté l'ensemble des acteurs qui agissent auprès des personnes âgées dans la circonscription de Gatineau, par exemple les clubs d'âge d'or, le regroupement régional de la Fédération de l'âge d'or du Québec dans ma circonscription, les soupes populaires. Le but de cette démarche était de trouver des personnes âgées à faible revenu qui ne connaissaient malheureusement pas le programme parce que le gouvernement fédéral n'a pas fait son travail, c'est-à-dire s'assurer d'informer chacune des personnes âgées, surtout les plus démunies, de l'existence de ce programme. Je la remercie, car grâce à ses efforts et à la passion de sa jeunesse investie dans ce travail, elle nous a démontré que ce service rendu aux personnes qui ont bâti le Québec, à ces gens qui ont payé des taxes au Québec et au Canada toute leur vie, pourrait leur permettre d'obtenir l'aide qui leur revient de droit.
J'annonce que je voterai contre cette motion. Comme je l'ai dit, dans l'ensemble, elle est très louable. Par contre, elle ne répond pas aux critères de ce pays qu'est le Canada. Mon rejet de la motion du NPD s'explique également du fait qu'elle s'ingère dans les compétences du Québec. Comme mes collègues du Bloc québécois, je suis étonné de l'approche du NPD qui, une fois de plus, malgré des intentions louables, ne reconnaît pas l'existence de champs de compétence distincts.
Nous aurions souhaité que le NPD se penche notamment sur une question qui ressort des débats tenus en cette Chambre, soit le Supplément de revenu garanti. On l'a mentionné.
Les collègues de notre parti ont également parlé du programme d'aide aux travailleurs âgés, le PATA, qui demeure un point central des demandes du Bloc québécois. Ce programme, établi en 1988, permettait le paiement de prestations aux travailleurs de 55 à 64 ans admissibles qui avaient perdu leur emploi à la suite d'un licenciement majeur permanent. Le programme a pris fin le 31 mars 1997, sous les libéraux, et n'a jamais été réinstauré depuis.
Depuis la disparition du programme d'aide aux travailleurs âgés, en mars 1997, il n'existe plus de programme de soutien au revenu visant spécifiquement les travailleuses et les travailleurs âgés victimes de licenciements collectifs ou de fermetures d'entreprises. Cela survient souvent dans des milieux où l'on ne retrouve qu'une seule industrie. Il arrive souvent également que l'homme et la femme, soit le père et la mère d'une même famille, travaillent dans ces usines et se retrouvent tout à coup coupés de leurs revenus, sans aucune aide pour eux. C'est honteux.
À cet égard, j'espère que mon allocution sera perçue comme un message selon lequel le Bloc québécois veut aider et aide les personnes âgées. Si le NPD désire également envoyer un bon message, qu'il se joigne au Bloc québécois et qu'il demande l'augmentation des transferts fédéraux et un règlement sur le déséquilibre fiscal. Cela permettrait aux provinces de faire leurs propres choix et, si elles le désirent, faire comme le Québec et se doter d'un système social qui est un modèle pour le monde.
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Monsieur le Président, d'abord on dit que c'est une confédération, ce qui est entièrement faux: il s'agit d'une fédération. En effet, si on avait une confédération on aurait des états souverains à l'intérieur d'un ensemble, et chacun des états de base auraient leur propre souveraineté et géreraient leur pays comme ils le voudraient, tout en ayant des ententes plus faciles avec leurs partenaires.
Cependant, dans la présente fédération où tous les gens sont censés être égaux, certains sont plus égaux que d'autres. Le gouvernement canadien, par sa création, a donné aux provinces des pouvoirs qui étaient l'équivalent des pouvoirs municipaux et a gardé tous les pouvoirs résiduels. Cela signifie que tout ce qui n'existait pas en 1867 devient automatiquement sous la férule du fédéral.
Dans des provinces autres que le Québec, on s'est permis, par exemple, d'abolir les écoles françaises et les services pour les personnes âgées. En Ontario, dans les années 1990, on a même voulu fermer l'hôpital Montfort. Monsieur le président est très conscient de cela car il vient de cette région. Le fédéral disait alors que c'était de compétence provinciale et qu'il ne s'ingérerait pas, mais il trouvait cela dommage. On permettait tout cela pour flouer le fait français dans ce pays qui s'appelle le Canada.
On se retrouve donc avec un pays centralisateur. Les services sociaux, le revenu des gens — le droit à un revenu décent —, l'éducation et tout ce qui touche à la santé, tout cela est de compétence provinciale et c'est ce qui coûte le plus cher à la société. Ce sont les provinces qui assument ces dépenses et c'est le fédéral qui a l'argent. En effet, à cause de la façon dont ils ont centralisé les pouvoirs, l'argent ne se rend pas dans les provinces.
Au Québec, en raison de notre esprit collectif, on a bâti une société avec des modèles, afin de s'assurer de pouvoir répondre aux besoins de nos gens, malgré le gouvernement fédéral. Dieu merci, on a un territoire distinct, on a un État distinct, une langue distincte et une culture distincte. Il n'y a que le gouvernement du Canada qui ne reconnaisse pas la société distincte du Québec. Eh bien, ce n'est pas compliqué, on l'aura bientôt notre pays, mes amis.
D'ici là, on s'assurera que chaque denier inséré dans la tirelire fédérale nous revienne à nous, Québécois; que la part qu'on a investie nous revienne. Cela peut être dans un débat régional où l'Outaouais a droit à 25 p. 100 des emplois et de bureaux fédéraux et à tout ce qui nous revient. De la même façon, le Québec a droit de prendre ce qui lui revient de droit par le système de taxation qui existe présentement, car il y participe.
Donc, dans le présent débat sur les services sociaux, on veut démontrer, une fois de plus, que là où on a développé des projets de sociétés importants pour notre population, l'argent qui est à Ottawa doit revenir au Québec pour les projets qu'on a mis en place, et ce, dans un esprit de collaboration. Toutefois, le Canada n'a jamais vraiment compris cela, car la collaboration its for Canada. Cela n'a jamais été fait en raison des besoins que les Québécois ont exprimés. Le Québec n'est pas meilleur que le Canada, mais il n'est certainement pas pire. Il veut l'équivalent.
Monsieur le Président, je vous remercie de votre écoute attentive, car je vous sais un fier francophone de l'Ontario. Vous comprenez très bien que c'est au Québec que l'on viendra à bout de faire respecter le fait français dans l'ensemble de l'Amérique du Nord. Il y aura un pays français de langue française en Amérique du Nord.
Pour ceux qui croient que le Canada a encore un filon de fait français, il y en aura deux: le Québec et le Canada. C'est dans cet esprit, dans un débat comme celui-ci, qu'on veut même partager notre façon de faire au Québec avec l'ensemble du pays pour qu'on devienne un modèle.
Parlons du modèle québécois des garderies. Les conservateurs l'ont saboté et c'est malheureux. Dans ce gouvernement, il y a même des québécois qui l'ont saboté car ils n'ont pas plus d'intérêt qu'il faut pour ce dossier. C'est leur problème. Plus tard, ils auront à en répondre devant leurs électeurs.
On veut donc notre part, pas plus, pas moins, et on va se battre bec et ongles pour que cela se fasse.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole sur cette question parce que se préoccuper du statut des aînés, cela mérite l'attention de la Chambre des communes. En ce sens, les proposeurs méritent qu'on reconnaisse l'effort qu'ils font. J'ai lu toute la motion et, selon moi, beaucoup de choses sont de responsabilité provinciale. Au bout du compte, on ne pourra pas appuyer cette motion car ce serait dépenser de l'argent en double qui, autrement, pourrait être affecté directement aux aînés.
Cela dit, il est important aujourd'hui de reconnaître la contribution des aînés dans l'histoire du Québec et du Canada, et aussi de reconnaître que le Régime de pensions de vieillesse a été un bon programme social mis sur pied il y a plusieurs années au Canada. Je me souviens, dans ma tendre enfance, de personnes âgées qui n'avaient pas assez d'argent à la fin du mois. L'espérance de vie était moins longue. On avait ce genre de problèmes.
On a mis en place un bon programme, mais au cours des années, il y a eu des problèmes d'équité importants. Je me permets de rendre un hommage à Marcel Gagnon, notre ex-député de Saint-Maurice—Champlain, qui est maintenant à la retraite. Lors de son mandat, il a porté une attention particulière à la question du Supplément de revenu garanti. En effet, on s'est rendu compte que des dizaines de milliers de personnes âgées ne recevaient pas le Supplément de revenu garanti. Marcel Gagnon est parti avec son bâton, comme un pèlerin, et il a fait le tour d'à peu près tous les clubs de l'âge d'or et des milieux de personnes âgées au Québec pour que ces gens soient informés. Il a aussi mobilisé les députés du Bloc. Il en a fait assez qu'après deux mois de cette action, le ministère des Ressources humaines a décidé de publier des dépliants. Il a décidé d'aller lui aussi chercher les gens parce qu'il s'apercevait que du monde faisait le travail qu'il aurait dû normalement faire.
Ce ne sont pas les fonctionnaires qui ne faisaient pas leur travail, mais c'était le résultat des choix du gouvernement libéral des années 1994, 1995. Souvenez-vous en, il fallait absolument faire la lutte au déficit, faire des coupes partout. On a sabré dans l'assurance-emploi de toutes les façons possibles, tant dans l'admissibilité que dans le montant des prestations. On a fait la même chose chez les aînés. L'ex-ministre des Finances — qui est devenu premier ministre et qui a été défait lors de la dernière élection — avait même proposé de remplacer le Régime de pensions de vieillesse par un autre régime qui aurait été très coûteux pour chacun des individus. Cela a été mis de côté en raison d'une pression importante des aînés. Je veux féliciter Marcel Gagnon, le remercier du travail qu'il a fait à ce sujet et aussi lui faire part de la reconnaissance qu'on lui doit.
Aujourd'hui, un point n'est pas réglé, c'est justement la rétroactivité du Supplément de revenu garanti. Nous avons complété nos déclarations de revenu et nous les avons soumises. Si le gouvernement n'est pas satisfait de ce qui y est inscrit et qu'il trouve que le montant déclaré n'est pas suffisant, il peut aller voir jusqu'à cinq ans auparavant, je pense, pour vérifier si les choses ont été faites correctement. Par contre, c'est différent quand il doit de l'argent à des personnes âgées. Je pourrais donner l'exemple d'une dame de 70, 75, ou peut-être même 78 ans. Son mari est décédé. Selon ce modèle de vie d'alors, c'était le mari qui s'occupait de tout financièrement. Soudainement la femme a hérité de cette situation et elle ne connaissait pas cela. Pendant un ou deux ans, elle n'a pas touché de Supplément de revenu garanti, à 78 ou 79 ans. On l'a retrouvée. Le Bloc l'a aidée à récupérer son Supplément de revenu de garanti, mais la rétroactivité est de 11 mois maximum.
Souvent, on doit quatre ou cinq ans de rétroactivité à certaines personnes. Cela leur permettrait de vivre dans la dignité jusqu'à leur décès. Cela, on ne l'a pas retrouvé dans l'action du gouvernement et on ne le retrouve pas non plus dans cette motion. Cela devrait être mis en avant, cela devrait être proposé. Nous faisons partie des pays les plus développés de la planète. On devrait évaluer une société selon la façon dont elle traite les gens qui sont les plus mal pris. Il ne faut pas seulement considérer le produit intérieur brut, mais aussi la façon dont on assure aux gens les plus démunis des apports suffisants. De ce côté, des efforts additionnels devraient être faits, qu'on ne retrouve pas.
Un effort devrait être fait. Il s'agit de revoir le panier qui détermine le taux d'inflation et l'indice des prix à la consommation sur lesquels on base l'augmentation accordée aux pensions de vieillesse. En effet, l'IPC, l'indice des prix à la consommation, dont on se sert est l'indice moyen de la société. Des dépenses très particulières incombent aux personnes âgées. On a besoin de plus de médicaments et d'équipements particuliers. On a besoin d'acheter quelque chose pour pouvoir entrer dans son bain sans se casser une hanche; on doit utiliser le taxi plus souvent que d'autres, car on n'a plus de permis de conduire. L'ensemble de ces mesures représente un coût et, selon moi, cela devrait être intégré dans le calcul de l'indice des prix à la consommation, mais spécialement pour les personnes âgées. Cela n'existe pas, et on doit aller de ce côté.
Il y a des gens qui reçoivent leur pension de vieillesse et leur supplément, dont les montants augmentent régulièrement. Cependant, des sommes ne rejoignent jamais ce que cela leur a coûté depuis trois ou quatre ans, car tout leur a coûté plus cher.
Un besoin de bouger se fait sentir, sur ce plan. Il faut que le gouvernement écoute les organismes comme les clubs d'âge d'or, comme les clubs des 50 ans et plus.
Je suis membre de celui de La Pocatière et j'en suis fier. C'est un club qui brise beaucoup d'isolement social. Il permet aux gens de se rencontrer et d'avoir des loisirs. C'est très intéressant et je pense qu'on doit encourager ce type de mouvements, d'organisations, et faire en sorte qu'ils aient accès à des moyens d'être mis en valeur. Sur ce plan, c'est une contribution très active à notre société.
Dans les milieux ruraux, il y a beaucoup de gens qui, à 60 ou 65 ans, deviennent des piliers du bénévolat dans nos sociétés. Il y en a sûrement aussi dans les milieux urbains, bien que je les connaisse moins. Ce sont souvent des gens qui aident les jeunes, par exemple, à apprendre à lire, dans des clubs de bénévolat. Il y a des centaines d'actions de ce type. Elles méritent qu'on les reconnaisse, qu'on y porte attention.
La motion présentée devant nous, pleine de bonne volonté, demanderait qu'on investisse beaucoup d'argent dans la bureaucratie. Elle entraînerait que beaucoup d'argent soit dépensé en double. Elle parle de secrétariat: il y en a déjà un au Québec. Elle parle d'autres types de dépenses de ce genre qui se font déjà.
C'est une autre particularité: les aînés ont travaillé fort, ils ont gagné leur argent et ils détestent le gaspillage. Il suffit d'avoir entendu, l'an passé, ce que les gens des clubs d'âge d'or pensaient du scandale des commandites. C'est dans ces lieux de rencontre qu'on constatait plus de colère. Des militants libéraux de longue date ne voulaient plus rien savoir, parce qu'ils avaient l'impression d'avoir été floués par leur propre monde. Bref, les aînés n'aiment pas le gaspillage. Ils n'aimeraient pas plus qu'on double l'infrastructure pour eux, qu'il y ait plus d'argent dépensé pour eux, mais qui ne se rend pas directement à eux.
Je pense que ce qui leur rendrait le plus service, ce serait un bon système d'indexation, un Supplément de revenu garanti adéquat. Ce serait aussi de s'assurer que les gens peuvent avoir ce supplément, et que si on ne le leur a pas donné à temps, on revienne et on le leur redonne, pour qu'ils puissent aller de l'avant. C'est une préoccupation importante.
Par exemple, la Fédération des Clubs de l'Âge d'Or de l'Est du Québec organisera à l'automne un colloque de deux jours à l'intention des aînés. J'invite tous les gens à y participer: tout le monde de 50 ans et plus, mais aussi des plus jeunes. Il y aura des ateliers intergénérationnels. C'est important que le monde de 25, 30, 35 ans sache ce qu'on vit à 55, 60, 65 ans, pour éviter des comportements égoïstes qui fassent qu'on ne veuille pas assumer ce que ces gens ont. On tire avantage d'une solidarité mutuelle. Ce sont de telles actions qui nous permettront d'atteindre ce type de résultat.
Je crois qu'on a besoin de casser un préjugé sur nos aînés: celui que tout le monde vit très à l'aise avec la pension de vieillesse. Or la réalité est tout autre. Il y a beaucoup plus de femmes qui vivent un peu plus âgées que les hommes. Ces personnes qui vivent seules, qui ont un logement à payer, se retrouvent dans des situations personnelles difficiles. Il faut visiter des maisons de chambres pour constater cette réalité, ce vécu.
On doit se soucier de trouver un moyen, surtout si le gouvernement fédéral fait un surplus de 12 milliards de dollars, de répartir la richesse dans notre société en vue d'en donner un peu plus à toutes ces personnes qui ont consacré leur vie à notre société. C'est le moindre des signes de respect qu'on devrait leur donner afin de leur assurer une fin de vie décente.
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Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa prévenance. Il est bon de savoir à quoi s’en tenir.
Le Canada est un cas unique parmi les pays de l’OCDE pour ce qui est de l’efficacité et de la pérennité de son système de revenus de retraite. Nous en sommes fiers, et à juste titre.
Pour garantir la sécurité du revenu des personnes âgées, le Canada a opté pour un système diversifié à composantes multiples reposant sur un ensemble de régimes de retraite publics et privés.
Il y a d’abord, le soutien du revenu de base assuré par le régime de sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti. Les prestations de ces deux programmes donnent un certain revenu minimum à plus de 4,2 millions de Canadiens âgés. Elles totalisent près de 32 milliards de dollars chaque année.
Le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec offrent des retraites liées aux gains et des prestations d’assurance. D’après l’actuaire en chef du Régime de pensions du Canada, le RPC est financièrement viable. Il pourra se maintenir pour subvenir aux besoins des personnes âgées pendant les 75 prochaines années. Il s’agit d’un régime solide sur lequel les personnes âgées peuvent compter.
De plus, les prestations de la sécurité de la vieillesse et du Régime de pensions du Canada sont indexées à l’inflation. Leur valeur n’est donc pas entamée par l’inflation.
En outre, compte tenu de la motion à l’étude aujourd’hui et du fait que des excédents fédéraux de plus de 3 milliards de dollars pourraient être dégagés, le gouvernement du Canada s’est dit prêt à envisager diverses utilisations des excédents non prévus et notamment à discuter avec les provinces et les territoires de la possibilité de légiférer pour autoriser l’affectation, en fin d’exercice, d’une partie de cet argent au Régime de pensions du Canada et au Régime de rentes du Québec.
On pourrait ainsi utiliser les excédents non prévus dans l’intérêt futur des Canadiens pour améliorer l’équité intergénérationnelle. Il ne faut pas se soucier de l’équité pour un seul groupe. Il faut penser à tous les segments de la société et peut-être prévoir des cotisations plus faibles à moyen terme. Il est toujours agréable de payer moins cher pour les impôts et les charges sociales.
Le troisième pilier du système canadien de revenus de retraite, c’est l’épargne-retraite privée avec report de l’impôt. Cela comprend les régimes de pension agréés et les REER. Ces régimes sont importants, car ils incitent vraiment les Canadiens à économiser en prévision de la retraite et à combler l’écart entre les prestations de retraite des régimes publics et le revenu qu’ils souhaitent avoir à la retraite.
Permettez-moi de m’attarder à ce troisième élément, car la protection des prestations de retraite est un enjeu important pour le gouvernement fédéral. Le Canada possède un solide cadre réglementaire pour protéger les droits et les intérêts des participants aux régimes, des retraités et de leurs légataires. Le nouveau gouvernement est déterminé à améliorer encore la réglementation des régimes de pension privés pour continuer à protéger ces droits et intérêts.
D’après les réponses reçues au cours des consultations lancées l’an dernier et compte tenu des difficultés de financement de certains régimes privés de pension à prestations déterminées, le gouvernement fédéral a récemment proposé des mesures qui aideront à rétablir le plein financement de ces régimes à prestations déterminés qui relèvent des autorités fédérales, afin que ce financement soit rétabli et que les prestations promises soient garanties.
Nous tenons à ce que les personnes âgées et ceux qui feront plus tard partie de ce groupe puissent compter sur ce soutien du revenu, sur ces épargnes, sur ces programmes pendant leur retraite. Nous n’allons pas rester là et nous contenter d’observer ce qui se passe. Notre gouvernement continuera de surveiller les régimes de retraite à prestations déterminées pour s’assurer qu’ils demeurent viables. Il envisagera toutes les mesures qui pourront s’avérer nécessaires.
Notre nouveau gouvernement déploie d'énormes efforts pour veiller à ce que nos régimes de retraite soient viables à l'avenir. Cependant, le gouvernement fait beaucoup plus pour aider les Canadiens, surtout les Canadiens à faible revenu, ce qui inclut les aînés à faible revenu.
Tout d'abord, à compter du 1er juillet, le jour de la fête du Canada, nous réduisons la taxe sur les produits et services d'un point de pourcentage. C'est une réduction d'impôt dont bénéficieront tous les Canadiens, y compris ceux dont le revenu est trop faible pour qu'ils aient à verser de l'impôt sur le revenu. On allégera alors immédiatement leur fardeau fiscal à compter du 1er juillet 2006. Nous entendons également réduire la TPS d'un autre point de pourcentage dans un futur budget.
Ensuite, le budget de 2006 réduit de 16 p. 100 à 15,5 p. 100 le taux le plus bas de l'impôt sur le revenu des particuliers. De plus, le budget prévoit d'augmenter le montant personnel de base que les Canadiens peuvent gagner sans payer d'impôt. Il grossira chaque année et demeurera au-dessus des niveaux prévus à l'heure actuelle dans la loi pour 2005, 2006 et 2007.
Le budget de 2006 renferme une mesure qui intéresse particulièrement les Canadiens qui touchent des revenus d'un régime de pension privé. Il double le montant du revenu qui peut être déduit au moyen du crédit d'impôt pour revenu de pension, en le portant à 2 000 $. Cette mesure, qui entrera en vigueur cette année et qui s'appliquera au cours des années fiscales suivantes, profitera à près de 2,7 millions de pensionnés admissibles. C'est beaucoup d'aînés et de futurs aînés. De plus, environ 85 000 pensionnés seront rayés du rôle d'imposition fédéral.
C'est la première fois en plus de 20 ans qu'on augmente le crédit pour revenu de pension. C'était au départ, en 1975, une déduction de 1 000 $.
Beaucoup d'aînés utilisent régulièrement nos réseaux de transport en commun et pour encourager leur utilisation, le budget de 2006 prévoit un crédit d'impôt au titre du coût d'achat des laissez-passer mensuels de transport en commun ou des laissez-passer de plus longue durée. Cette mesure entrera aussi en vigueur le jour de la fête du Canada. Beaucoup de bonnes choses se produisent ce jour-là. Cette mesure favorisera l'utilisation du transport en commun en accordant des millions de dollars et elle profitera à quelque deux millions de Canadiens qui prennent l'engagement soutenu d'utiliser ces modes de transport écologiques. Tous les usagers des transports en commun, y compris les aînés, seront admissibles.
En résumé, ce sont les aînés qui ont bâti le Canada d'aujourd'hui. Nous devons leur témoigner notre respect pour ce travail, mais aussi notre appui pour leur permettre de continuer de jouir de leurs vieux jours après avoir passé toute leur vie à contribuer à notre société. Notre nouveau gouvernement prend des mesures supplémentaires pour leur apporter cet appui. Nous entendons nous assurer que les programmes et les services destinés aux aînés du Canada continuent d'être équitables et d'aider à répondre à leurs besoins.