Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait immédiatement renoncer à créer un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières, puisque la réglementation des valeurs mobilières relève de la compétence législative du Québec et des provinces et que cette initiative est unanimement décriée au Québec.
— Monsieur le Président, c'est un peu triste que le Bloc québécois soit obligé, ce matin, de proposer une motion de ce type.
Effectivement, le gouvernement conservateur et, particulièrement, l'actuel semblent avoir une obsession: enlever les droits importants au Québec en matière d'administration financière et les regrouper à Toronto pour l'ensemble du Canada. Pourtant, toute la question de la commission des valeurs mobilières est une responsabilité constitutionnelle qui appartient au gouvernement du Québec.
Comme le Bloc est le porteur du consensus québécois en la matière, nous intervenons en cette Chambre. Car, dans le budget du 26 février, le a clairement indiqué qu'il continuait sa démarche rouleau compresseur afin de créer un organisme pancanadien de réglementation des valeurs mobilières, alors que c'est unanimement décrié au Québec.
Voici pourquoi le Bloc porte aujourd'hui cette question à l'attention de la Chambre: un message clair doit être envoyé au gouvernement, à savoir que c'est inacceptable.
Pourquoi porte-t-on une attention importante à cette question? Parce que toute la question des valeurs mobilières représente un secteur très important de l'activité économique. Les valeurs mobilières, par exemple, ce sont des titres négociables interchangeables et fongibles qui peuvent être cotés en bourse. Les deux grandes catégories de valeurs mobilières sont les actions et les obligations, mais il en existe d'autres, telles que les certificats d'investissement et les bons de souscription.
Le commerce des valeurs mobilières est présentement réglementé par le Québec et les provinces. Au Québec, c'est l'Autorité des marchés financiers qui s'occupe de la réglementation. Par exemple, une entreprise qui désirerait émettre une première série d'actions sur le marché québécois devra se soumettre aux règles édictées par l'Autorité des marchés financiers. On partage un système de passeport pour la réglementation des valeurs mobilières avec les commissions de valeurs mobilières des autres provinces, sauf l'Ontario. Cette province s'associe à la démarche de l'actuel . On voit bien là que l'attitude de ce dernier, c'est vraiment de pouvoir confier à l'Ontario une responsabilité qui est actuellement celle des provinces et qui, au Québec, a toujours été exercée sérieusement.
C'est important que la population sache que la position du Bloc, c'est aussi la position adoptée unanimement par l'Assemble nationale du Québec. Il ne s'agit donc pas d'un point de vue véhiculé uniquement par les représentants des souverainistes. En ce qui a trait à cette question, nous sommes les représentants, en cette Chambre, de l'ensemble de l'Assemblée nationale du Québec.
Je lis la motion adoptée unanimement à l'Assemblée nationale du Québec en ce sens, le 16 octobre 2007:
QUE l'Assemblée nationale demande au gouvernement fédéral de renoncer à son projet de commission des valeurs mobilières pancanadienne.
On ne pouvait avoir de texte plus clair et plus net indiquant que les trois partis de l'Assemblée nationale du Québec veulent que le fédéral cesse son offensive qui existait sous les libéraux, qui est poursuivie par les conservateurs et qui ne correspond pas à la réalité que nous souhaitons.
Sur la base de cette motion adoptée en octobre 2007, le décide, le 26 février, d'aller de l'avant. Il a eu droit à la réaction de la ministre des Finances du Québec qui partage notre point de vue à ce sujet, et qui est la porte-parole du gouvernement du Québec relativement à cette question.
C'est important que je lise la lettre que Mme Monique Jérôme-Forget, ministre des Finances du Québec, a adressée à M. Flaherty le 28 février, soit deux jours après le dépôt du budget:
J'ai pris connaissance de la nomination de votre groupe d'experts chargé de formuler des conseils et des recommandations au sujet de la réglementation des valeurs mobilières au Canada.
Et là, tous les mots sont importants — la ministre écrit encore:
Je tiens d'abord à vous réitérer que le système d'encadrement actuellement en place au Canada fonctionne adéquatement et répond à la fois aux besoins des participants pancanadiens et aux intérêts des diverses régions. Je vais donc continuer à m'opposer à la mise en place de tout modèle qui conduirait à la concentration des responsabilités de surveillance des marchés entre les mains d'une commission commune ou unique, peu importe comment vous pourriez la désigner.
Donc, la ministre des Finances du Québec dit clairement qu'elle ne veut pas du modèle que le fédéral veut mettre en place et qu'il a réitéré dans son budget. Elle continue ainsi:
Le régime de passeport que les provinces et territoires participants sont à mettre en place constitue une initiative d’importance et sans précédent pour simplifier encore davantage la vie des participants pancanadiens, dans une démarche de coopération entre les provinces et territoires, tout en leur permettant de continuer à veiller à leurs intérêts locaux. Le refus systématique de voir les avantages d’un tel système m’amène à me demander si toutes ces manœuvres visent véritablement à mieux protéger le public.
La ministre des Finances du Québec se demande si l'actuel fédéral vise vraiment à mieux protéger le public, et on peut se poser la même question qu'elle. Effectivement, dans l'application de la question des valeurs mobilières, le modèle développé au Québec et au Canada est un modèle qui a été reconnu par le Fonds monétaire international comme en étant un de qualité qui permet de rendre des services adéquats et, surtout, qui permet une approche décentralisée.
Par le passé, à plusieurs occasions, des initiatives originales ont été prises, soit au Québec, soit dans d'autres provinces. Souvenons-nous de toute la question du Régime d'épargne-actions, un régime qui avait été mis en place par M. Jacques Parizeau. Il y a eu ensuite des actions menées sur la façon d'assurer la conformité aux lois. On l'a vu dernièrement avec le dossier Norbourg où on en est arrivé à condamner quelqu'un à une peine de 12 ans alors qu'on n'a vu aucun geste semblable de la part du gouvernement fédéral et que la GRC n'a pas agi dans ce dossier alors qu'elle aurait pu le faire.
Donc, effectivement, le modèle actuel, au Canada, a une souplesse qui est celle qui correspond à ce qu'on a voulu dans la Constitution. Le Québec, dont nous représentons le consensus ici, souhaite que ce modèle demeure.
Je continue la lecture de la lettre de la ministre des Finances du Québec.
À ce sujet, je dois vous indiquer que le gouvernement fédéral ferait oeuvre bien plus utile s'il s'efforçait, dans ses champs de compétence, à améliorer la lutte aux crimes économiques plutôt que de tenter de s'imposer dans un champ de compétence exclusive des provinces.
On dirait du réchauffé. Le gouvernement fédéral, qui n'a jamais su se limiter à ses champs de juridiction, a toujours le goût d'aller chercher des responsabilités dans d'autres champs de juridiction qui ne sont pas les siens. Les valeurs mobilières, c'est l'obsession de l'actuel .
Je continue la lecture de la lettre de la ministre.
Étant donné les résultats pour le moins mitigés qu'il a obtenus dans la lutte aux crimes économiques, malgré les sommes dépensées, le gouvernement fédéral m'apparaît ne pas suffisamment assumer ses compétences, notamment en matière de droit criminel.
Je pense que le jugement de la ministre des Finances du Québec est assez exact — sévère, mais exact — et que, effectivement, le gouvernement fédéral aurait beaucoup plus intérêt à s'occuper de ses responsabilités que d'essayer d'aller s'occuper de celles des autres.
Je termine la lettre de la ministre des Finances du Québec.
Pour ce qui est du groupe d'experts lui-même — que le ministre a nommé —, je constate que vous avez fait fi des propositions qui vous ont été faites par le Conseil provincial-territorial des ministres responsables de la réglementation des valeurs mobilières. Je crois qu'en ce faisant, vous avez manqué une bonne occasion d'obtenir un éclairage qui vous aurait permis de mieux comprendre le point de vue des provinces et territoires. Je ne vois malheureusement pas ce qu'un autre groupe, dont les conclusions nous semblent prévisibles, pourra apporter de neuf au débat que vous entretenez.
Croyez-bien que je regrette de vous voir investir vos efforts et votre bonne volonté, dont je ne doute aucunement, dans un projet si mal avisé alors que vos énergies pourraient être mises à profit de manière plus productive.
Une copie de cette lettre a été envoyée à tous les ministres responsables des valeurs mobilières et aux membres du groupe d'experts.
La condamnation de la ministre des Finances du Québec est très claire, très nette et correspond à la volonté qui avait déjà été exprimée par l'Assemblée nationale du Québec de façon unanime. On retrouve aussi un jugement sévère sur la manipulation que le fédéral fait de la question du groupe d'experts. Souvenons-nous que, initialement, ce groupe d'experts avait été créé pour évaluer le système existant et évaluer les autres hypothèses. Or, le ministre des Finances a décidé d'en faire un outil, tout simplement pour mettre de l'avant sa proposition. Dans le budget, on retrouve clairement les mots « loi commune sur les valeurs mobilières » que le ministre veut essayer de développer d'ici la fin de l'année 2008 pour l'ensemble du Canada. C'est ce à quoi le Bloc québécois s'oppose, ce à quoi l'ensemble du Québec s'oppose. Effectivement, le Québec ne peut pas accepter qu'un outil important comme celui-la lui échappe.
Souvenons-nous qu'il existe une association internationale des valeurs mobilières et qu'au sein de cette association, le Québec parle pour le Québec. On se rappelle toute la démarche menée au sujet de la notion de nation québécoise, la motion qui a été adoptée ici. Or, on trouve là deux poids, deux mesures. On adopte une motion sur la nation et, en contrepartie, l'action du gouvernement fédéral viserait à enlever au Québec un des rares champs où il peut parler directement à la communauté internationale, par l'intermédiaire de cette association internationale des valeurs mobilières. Dans le fond, on dirait que le fédéral cherche de l'information pour pouvoir aller parler au plan international d'un sujet qu'il ne maîtrise pas. Le Québec a la maîtrise d'oeuvre dans ce domaine et il veut la maintenir. C'est ce que notre motion souhaite faire aujourd'hui.
Nous sommes originaux dans ce domaine. Nous avons développé un système de passeports avec les commissions des valeurs mobilières des autres provinces. Ce système de passeports facilite les transactions interprovinciales. Cela veut dire qu'une entreprise au Québec, qui aurait l'intention d'émettre des actions ou de poser un geste en matière de valeurs mobilières, va pouvoir, avec le système, le faire à partir de sa reconnaissance au Québec et le faire dans les autres provinces.
C'est un système de tamis comparable à ce qui existe en fait de contacts entre les ministres de l'Éducation des différentes provinces. C'est de ce côté que le Québec souhaite qu'on investisse. Le système doit être le plus perméable possible afin de permettre aux entreprises d'avoir une action dans l'ensemble des provinces, en tout respect des compétences du Québec et des provinces en la matière. De plus, il faudrait que le gouvernement fédéral cesse son offensive de bulldozer pour s'approprier la responsabilité des provinces.
Au Québec, l'Autorité des marchés financiers sert à appliquer les règles du jeu en matière de réglementation des processus par lesquels une entreprise émettra des actions et des obligations. L'Autorité des marchés financiers peut sévir contre les entreprises ou les individus qui ne respectent pas la Loi sur les valeurs mobilières. L'Autorité des marchés financiers peut déposer à la Cour du Québec des poursuites pénales entraînant des amendes et des peines d'emprisonnement pour les individus reconnus coupables. Cependant, ces poursuites ne se font pas en vertu du Code criminel, comme dans le cas de Vincent Lacroix. Bien qu'il ait été reconnu coupable selon la Loi sur l'Autorité des marchés financiers, qui est de compétence québécoise, d'autres accusations pourraient être portées par la GRC en vertu du Code criminel, qui est de compétence fédérale.
Ce modèle des passeport élaboré au Québec et dans les autres provinces correspond exactement au modèle qui existe actuellement en Europe, entre pays souverains qui appliquent le même système. Qu'on ne vienne pas nous dire que le modèle actuel au Québec est dépassé. La Communauté économique européenne est un ensemble très moderne qui se développe et qui a décidé d'aller de l'avant avec ce type d'actions. On souhaiterait que le gouvernement fédéral fasse preuve de la même ouverture afin de moderniser le système pour permettre une plus grande perméabilité de transfert, mais toujours dans le respect des compétences du Québec.
L'Autorité des marchés financiers a pour mission d'appliquer les lois relatives à l'encadrement du secteur financier, notamment dans le domaine des assurances, des valeurs mobilières, des institutions de dépôt — sauf les banques, qui sont de compétence fédérale — et de la distribution de produits et services financiers. Plus précisément, l'Autorité des marchés financiers doit prêter assistance aux consommateurs de produits et aux utilisateurs de services financiers, de même que veiller à ce que les institutions financières et les autres intervenants du secteur financier respectent les normes de solvabilité prescrites et se conforment aux obligations que la loi leur impose.
À cet égard, il y a toutes sortes de questions qui touchent le Code civil. Au Canada, on a deux modèles différents: le Code civil au Québec et la common law dans le reste du Canada. Effectivement, dans l'application de la gestion des valeurs mobilières, il y a des façons de faire qui sont différentes et c'est une des raisons pour lesquelles on souhaite que le Québec puisse garder pleine responsabilité dans ce secteur.
L'Autorité des marchés financiers doit aussi assurer l'encadrement des activités de distribution de produits et services financiers; assurer l'encadrement des activités de bourse et de compensation et celui des marchés de valeur mobilière; veiller à la mise en place de programmes de protection et d'indemnisation des consommateurs de produits et des utilisateurs de services financiers; et administrer les fonds d'indemnisation prévus par la loi.
De ce côté, on remarque que tout le modèle différent élaboré au Québec renferme les particularités des valeurs sociales québécoises qui déteignent sur la façon dont sont gérées les valeurs financières. S'il n'y avait qu'un ensemble pancanadien, on ferait instantanément disparaître toute cette originalité et c'est une des autres raisons pour lesquelles on veut continuer à aller de l'avant.
Ne prenons que l'exemple, sur le plan fédéral, de l'étanchéité de l'assurance qui existe en matière de banques. Au Québec, pour faciliter l'action auprès des consommateurs et leur donner un meilleur choix, on a décidé il y a longtemps de permettre au Mouvement Desjardins d'opérer dans ce marché. L'initiative d'un homme comme Jacques Parizeau, souvent innovateur dans l'utilisation des outils financiers pour le développement du Québec, a permis de développer un modèle original. Or, on n'aurait pas pu développer ces outils sous une commission de valeurs mobilières fédérale pancanadienne et, surtout, on ne pourrait plus le faire dans l'avenir.
En vertu de toutes ses responsabilités en matière de valeurs mobilières, l'Autorité des marchés financiers doit assurer un bon fonctionnement des marchés de valeurs mobilières et veiller à la protection des investisseurs. Pour ce faire, elle analyse des documents d'information relatifs aux placements de valeurs et aux offres publiques. Intervient dans ce dossier toute la question de la langue. Sous un système pancanadien, les façons de faire seraient différentes.
L'Autorité des marchés financiers voit à ce que les émetteurs assujettis, c'est-à-dire toute organisation qui a fait appel publiquement à l'épargne, fournissent à leurs porteurs, les actionnaires, de même qu'au marché, les états financiers, les rapports de gestion et autres documents requis par les lois et règlements.
Elle surveille le respect des obligations applicables aux émetteurs et aux autres intervenants du secteur financier, par exemple le dépôt, dans les délais requis, des déclarations d'initiés. Elle veille aussi à l'élaboration et à la mise en oeuvre des orientations et des règlements relatifs aux marchés des capitaux.
Donc, on le voit clairement, c'est tout un secteur de l'activité économique qui est très important et qui prend encore plus d'importance aujourd'hui, à cause de tout ce qu'assume le secteur privé. Il y a aussi l'intervention au plan international avec la mondialisation des capitaux.
Il peut y avoir des approches différentes et plus souples du fait qu'existent des autorités dans chacune des provinces. On veut que cette valeur soit maintenue et qu'elle soit continue. On ne souhaite pas, pour l'ensemble de l'économie du Canada, que ce soit modifié, d'autant plus pour celle du Québec qui a développé des outils originaux et qui veut continuer de les mettre en place.
Malheureusement, le budget de 2008 a confirmé l'intention du gouvernement conservateur de mettre en place une commission unique. Pour ce faire, le ministre a mandaté un groupe d'experts qui a comme tâche de rédiger un projet de loi pour permettre la création d'une commission unique des valeurs immobilières. Cela veut dire qu'on serait saisi à la Chambre d'un projet de loi qui viendrait à l'encontre de la responsabilité constitutionnelle du Québec et des provinces en cette matière. Je ne sais pas de quelle manière il sera rédigé. Devra-t-on utiliser une clause nonobstant? Est-ce qu'on veut ouvrir tout le dossier constitutionnel? Va-t-on y aller sournoisement, en essayant tout simplement de passer par des changements réglementaires ou des approches particulières? Est-ce de cette façon que le veut se donner un outil de négociation pour inciter Québec à plier? Le Québec ne pliera pas sur cette question, parce qu'il est unanime et il a le goût de pouvoir maintenir son autorité sur les marchés financiers. Il s'agit d'une force de notre action économique et on veut pouvoir continuer à le faire. Rappelons que le rapport d'experts sera présenté à la fin de 2008.
Selon nous, il s'agit d'une situation inacceptable. Le ministre s'entête à aller de l'avant avec un projet qui va à l'encontre de la volonté unanime de l'Assemblée nationale, ce qui constitue une violation flagrante des compétences constitutionnelles du Québec. Nous allons continuer de défendre le Québec contre les visées centralisatrices du gouvernement fédéral.
On a beau changer de gouvernement, on est toujours aux prises avec la même réalité. Les élus — ou du moins les élus qui parlent de décentralisation pendant les campagnes électorales et, plus particulièrement le actuel — voulaient donner au Québec la place qui lui revient. Au lendemain de l'élection, on commence déjà à le sentir. À mesure que le temps passe, le gouvernement, qu'il soit libéral, conservateur ou autre, préconise une approche centralisatrice qui n'est pas adéquate et qui, d'ailleurs, ne correspond pas aux champs de compétence. Le Bloc québécois est actuellement le meilleur outil pour défendre le Québec sur le parquet de la Chambre des communes.
Cela nous paraît encore être un exemple très flagrant du fait que la seule solution est que le Québec devienne souverain. Au moment où le Québec sera un pays, il aura l'autorité en matière de marchés financiers. On ne sera plus obligés de faire face à des offensives comme celle que le mène actuellement en vue de changer, par la bande, une juridiction qui existe déjà et qui est sous la responsabilité des provinces.
Depuis 2003, le sujet est revenu à l'avant-scène de la politique fédérale. Les libéraux, alors qu'ils étaient au pouvoir, ont créé un comité d'experts. En 2005, le gouvernement ontarien a mandaté un groupe d'experts, dirigé par Purdy Crawford, afin d'étudier les avantages d'un système de réglementation unique en matière de valeurs mobilières. Évidemment, ce rapport a été rédigé pour permettre de dire qu'il était préférable d'avoir un organisme unique. Le budget fédéral de 2006 a repris cette idée. Ainsi, dans le budget, on annonçait que le gouvernement allait s'engager à travailler avec les provinces et les territoires dans le but de mettre sur pied un organisme commun en cette matière.
À mon avis, on voit bien tout le rouleau compresseur mis en place par le gouvernement fédéral, indépendamment du parti au pouvoir.
D'un autre côté, on se retrouve face à l'unanimité du Québec. Cette unanimité a été exprimée par une motion de l'Assemblée nationale du Québec et est portée par l'actuelle ministre des Finances du Québec, une ministre fédéraliste qui trouve inacceptable la démarche du gouvernement conservateur.
En cette Chambre, l'unanimité du Québec est portée par le Bloc québécois, qui demande aujourd'hui à la Chambre des communes d'exiger du gouvernement conservateur qu'il cesse son action de rouleau compresseur. Malgré l'attitude passée des gouvernements, on souhaite être appuyés en ce qui a trait à cette mesure. Ce qui est certain, c'est que l'ensemble du Québec appuie notre position. On ne lâchera pas tant que les conservateurs n'auront pas décidé d'abandonner ce projet qui ne correspond pas à un avenir intéressant en matière économique pour le Québec.
:
Monsieur le Président, je puis donner l'assurance au député de que mes aspirations de carrière visent la fonction de du Canada, ici à Ottawa.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de formuler des observations au sujet de cette question importante, à savoir la meilleure façon de réglementer à l'avenir les valeurs mobilières au Canada.
La motion proposée par le Bloc ne correspond pas au vrai défi à relever pour le Canada en matière de réglementation des valeurs mobilières. Nous devons résoudre ce problème pour protéger nos marchés des capitaux et nos citoyens. Le temps presse d'autant plus que les marchés de capitaux du monde connaissent des turbulences à l'heure actuelle.
Selon notre gouvernement, il est prioritaire de moderniser le cadre de réglementation de nos valeurs mobilières et c'est d'ailleurs une condition préalable importante du renforcement de l'union économique au Canada.
[Français]
C'est la raison pour laquelle le gouvernement a annoncé récemment la composition d'un groupe d'experts chargé de lui donner des conseils et de lui présenter des avis et des recommandations au sujet de la réglementation des valeurs mobilières au Canada.
[Traduction]
Le groupe d'experts présidé par Tom Hockin fournira aux ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux des conseils indépendants et des recommandations concernant la meilleure façon d'améliorer la réglementation des valeurs mobilières au Canada. Nous sommes impatients d'avoir l'occasion de renforcer l'union économique du Canada.
Notre gouvernement a de bonnes raisons d'agir à cet égard. Le secteur des services financiers du Canada est dynamique; il est présent dans l'ensemble du pays et il assure aux Canadiens des emplois de qualité bien rémunérés. Le Canada a certainement des raisons d'être fier de sa réussite économique, de ses entrepreneurs visionnaires, de sa compétitivité grandissante et de son potentiel illimité. Pourtant, notre régime de réglementation des marchés de capitaux détonne par rapport à ceux qui existent ailleurs dans le monde occidental.
Nous sommes le seul pays industrialisé qui ne s'est pas doté d'un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières. Notre en avons treize. Notre système est lourd, fragmenté et ses mécanismes d'application de la loi sont insuffisants. Afin de maximiser notre potentiel, le gouvernement vise à collaborer avec les provinces et les territoires pour nous doter d'un avantage compétitif sur les marchés des capitaux mondiaux. Pour ce faire, il faut notamment réformer le régime de réglementation des valeurs mobilières du Canada.
Cet objectif découle de notre plan économique à long terme pour le Canada intitulé Avantage Canada. Nous l'avons publié en octobre 2006. Dans ce plan, nous nous engagions à créer cinq avantages clés pour le Canada. Premièrement, il y a l'avantage fiscal, qui consiste à réduire les taxes et les impôts de tous les Canadiens et à établir le taux d’imposition le plus bas du G7 sur les nouveaux investissements des entreprises. Nous avons pris des mesures notables à ce chapitre, plus récemment dans le budget de 2008, avec le compte d'épargne libre d'impôt.
Deuxièmement, il y a l'avantage financier, qui implique d'éliminer la dette nette de l’ensemble des administrations publiques en moins d’une génération. Nous sommes en bonne voie de le faire.
Troisièmement, il y a l'avantage infrastructurel, qui vise à créer une infrastructure moderne et de calibre mondial qui favorise la croissance économique, un environnement sain et notre compétitivité sur la scène internationale. Nous investissons 33 milliards de dollars au cours des sept prochaines années, ainsi que 500 millions de dollars dans les transports en commun, pour que le Canada dispose d'une infrastructure moderne, de qualité et tournée vers l'avenir.
Quatrièmement, il s'agit de créer un avantage du savoir. Nous devons avoir la main-d'oeuvre la plus scolarisée, la plus qualifiée et la plus souple au monde. Le gouvernement a investi de fortes sommes dans le savoir, la science et l'innovation.
Enfin, le plan Avantage Canada vise la création d'un avantage entrepreneurial. Il s'agit de réduire la réglementation inutile et les tracasseries administratives tout en stimulant la concurrence sur le marché canadien.
Plus particulièrement, nous avions promis de créer un avantage concurrentiel pour le Canada dans les marchés de capitaux mondiaux. Dans le budget de 2007, nous avons donné suite à cette promesse avec un plan à cet égard. Pour remettre le plan dans son contexte, en 2004, toutes les provinces et tous les territoires, à l'exception de l'Ontario, ont approuvé un processus visant à créer un système de passeports pour réglementer les valeurs mobilières.
Ces initiatives ont aplani les différences réglementaires et harmonisé et simplifié les lois en matière de valeurs mobilières. Elles jouent un rôle important pour obtenir un système réglementaire plus efficace au Canada. Les provinces et les territoires ont montré, de par leurs gestes, une volonté profonde d'améliorer notre système de réglementation des valeurs mobilières.
Ces gestes, bien que louables, ne vont pas assez loin ou assez vite. Avec le système de passeports, le Canada compte encore 13 organismes de réglementation des valeurs mobilières, 13 séries de mesures législatives -- même si elles sont harmonisées -- et 13 sortes de frais. De plus, le système de passeports souffre d'un manque de coordination à l'échelle nationale en ce qui concerne les activités d'application de la loi. Il est donc difficile de maximiser les résultats dans ce volet essentiel du système de valeurs mobilières.
Par ailleurs, le système de passeports ne répond pas à la nécessité d'améliorer l'élaboration des politiques. Il demeure nécessaire d'obtenir l'approbation des 13 organismes de réglementation pour modifier les règles. C'est trop lourd. En clair, le système de passeports ne place pas le Canada dans la position où il devrait être dans l'économie mondiale d'aujourd'hui.
Quoi faire alors? La vaste majorité des observateurs et des investisseurs sur les marchés des capitaux s'entendent pour dire que nous ne pouvons plus nous permettre de rester les bras croisés et laisser nos concurrents nous devancer. Le Canada a de très bons avantages à offrir: une main-d'oeuvre instruite, des avantages sociaux et une économie en santé. Il est maintenant temps que nous disposions d'un système de marchés de capitaux plus efficace. Les avantages d'un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières sont bien connus.
[Français]
De plus, contrairement à ce que voudrait nous faire croire le député du Bloc qui siège en face de nous, la création d'un organisme unique de réglementation des valeurs mobilières permettrait à toutes les régions du Canada de s'exprimer.
[Traduction]
En fait, une telle solution rendrait la réglementation de nos marchés plus sensible et responsable en instaurant un processus décisionnel qui permettrait de coordonner rapidement et équitablement les points de vue de toutes les administrations.
Je le répète, il ne s'agit pas d'un organisme fédéral de réglementation des valeurs mobilières. Il s'agit d'un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières pour l'ensemble du pays.
De récents développements survenus sur les marchés mondiaux de capitaux soulignent la nécessité de disposer de capacités d'élaboration de politiques et de règlements pouvant réagir rapidement et efficacement aux nouveaux problèmes. Jetons un coup d'oeil aux avantages, qui sont nombreux, d'un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières pour le Canada.
Tout d'abord, un tel organisme augmenterait l'efficacité du marché et assurerait une utilisation optimale de l'argent et des ressources en rendant le système plus facile à exploiter et en réduisant les coûts. Cela permettrait en retour de réduire les coûts et rendrait le système plus abordable pour tous ceux qui en bénéficient, qu'ils aient des capitaux à investir ou une entreprise à démarrer.
Un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières faciliterait également l'exécution de la loi et protégerait mieux les investisseurs grâce à un ensemble commun de sanctions et à une mise en application plus efficace partout dans le pays. En constituant un guichet unique pour les organismes d'application de la loi aussi bien canadiens qu'étrangers, le Canada serait en meilleure position pour échanger des renseignements et détecter les fraudes.
Nous serions aussi en meilleure position pour établir des priorités claires d'application de la loi dans l'ensemble du pays tout en nous assurant du déploiement efficace des ressources d'enquête et d'application de la loi. Comme je l'ai dit plus tôt, un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières permettrait à toutes les régions du pays d'avoir véritablement leur mot à dire.
[Français]
En fait, l'instauration d'un organisme unique de réglementation des valeurs mobilières servirait mieux notre intérêt commun en établissant une structure qui permettrait à toutes les régions du pays de participer à la réglementation des marchés d'une façon plus significative et plus constructive.
[Traduction]
Une telle structure garantirait la participation de toutes les provinces et de tous les territoires, et la forte présence de l'organisme dans toutes les régions permettrait de tirer profit des compétences techniques locales afin de répondre aux besoins, par exemple, de l'industrie pétrolière et gazière dans l'Ouest ou du marché des contrats à terme à Montréal.
Le Canada est une voix respectée sur la scène internationale. Un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières permettrait également au Canada de parler d'une seule voix. Cela ne pourrait que favoriser la protection et la promotion des intérêts des investisseurs et des entreprises canadiennes. J'explore la possibilité d'instaurer un libre-échange des valeurs mobilières avec les États-Unis, les pays du G7 et nos partenaires internationaux qui adhèrent aux mêmes normes très strictes en matière de protection des investisseurs.
En vertu de la reconnaissance mutuelle des régimes de chacun, nos investisseurs auraient un meilleur accès aux marchés mondiaux et les entreprises inscrites à nos bourses auraient un meilleur accès aux investissements étrangers. C'est une proposition gagnante pour tout le monde.
Ce qui compte, c'est la simplicité et l'efficacité. Un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières nous permettrait de nous diriger vers un système de réglementation plus simple et davantage axé sur des principes. Avouons-le, le Canada a besoin d'un cadre de réglementation de calibre mondial et voilà la solution.
[Français]
Nous avons besoin d'un cadre adapté à la composition de nos marchés de capitaux, soit des sociétés internationales établies au Canada et un grand nombre de petites et moyennes entreprises. Des règles complexes en trop grand nombre nuisent à l'efficacité du financement et de la protection des investisseurs.
[Traduction]
Le fait d'exercer un plus grand leadership et d'élaborer pour l'ensemble du pays un code unique constitué, dans des proportions équilibrées, de règles et de principes contribuerait à établir un net avantage concurrentiel pour le Canada sur les marchés internationaux. Voilà certainement l'avantage évident d'un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières.
Nos organismes de réglementation des valeurs mobilières fonctionnent bien, mais notre capacité de mettre en oeuvre une stratégie commune et de garantir une entente pour l'ensemble du Canada serait grandement améliorée s'il était clairement établi qu'un seul organisme était chargé de négocier au nom du Canada.
J'ai fait valoir à tous les ministres provinciaux et territoriaux concernés que nous devrions regarder au-delà du modèle des passeports. À cette fin, comme je l'ai mentionné au début, nous avons créé un groupe d'experts pour nous aider à déterminer la meilleure façon de procéder en vue de l'élaboration d'une loi type commune sur les valeurs mobilières dans le but de donner au Canada un avantage sur les marchés mondiaux des capitaux.
En conclusion, je veux être bien clair. Notre gouvernement a comme priorité d'établir un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières, de faire tomber les barrières interprovinciales au commerce et de renforcer l'union économique du Canada.
:
Monsieur le Président, le Parti libéral du Canada reconnaît que la création d'un organisme national de réglementation, avec la collaboration de toutes les provinces, régions et territoires, apporterait beaucoup à l'économie de toutes les régions du pays. Le Parti libéral reconnaît aussi que la contribution des organismes de réglementation des provinces est adaptable et particulière aux besoins de leurs marchés régionaux. De plus, le Parti libéral ne s'oppose pas à une démarche nationale et s'oppose par conséquent à cette motion.
Finalement, le Parti libéral tient toujours à étudier, en collaboration avec les provinces, un système national de réglementation des valeurs mobilières, qui fera avancer la coordination et la réglementation, tout en continuant de répondre aux besoins particuliers des régions.
[Traduction]
Le Parti libéral du Canada croit que la réglementation des valeurs mobilières est du domaine de responsabilité des provinces, mais il croit également que la création d'un organisme national, avec la collaboration de toutes les provinces et territoires, serait extrêmement profitable à l'économie de toutes les régions du Canada.
Comme le vient de le dire, mon collègue de , lorsqu'il était ministre des Finances, était certainement en faveur d'un organisme de réglementation national, mais pas nécessairement fédéral. Il croit, comme moi, que le système de passeports constitue peut-être un progrès par rapport au statu quo, mais cela ne suffit pas pour atteindre tous les objectifs que nous visons avec un organisme national de réglementation des valeurs mobilières.
Ce débat est un des plus anciens que nous ayons à la Chambre des communes. En fait, il remonte au début du XXe siècle, lorsque les provinces ont constaté que le gouvernement fédéral ne prenait que peu de mesures, sinon aucune, pour réglementer les valeurs mobilières. Je crois que nous pourrions pratiquement dire qu'il s'agit d'un sujet non partisan qui remonte à 1905. En raison du vide, les provinces ont commencé à adopter leurs propres règlements sur les valeurs mobilières et c'est ainsi que le Canada s'est retrouvé avec une série de règlements différents.
Beaucoup de pays qui ont commencé à réglementer les valeurs mobilières à la même époque ont chois une voie différente. Les États-Unis, par exemple, ont vu plusieurs États adopter des lois inefficaces sur les valeurs mobilières et ont donc opté pour la création d'un organisme national, la U.S. Securities and Exchange Commission, en 1934.
Le but de chaque organisme de réglementation provincial est essentiellement le même: réglementer le commerce des valeurs mobilières; assurer que les investisseurs disposent d'une information suffisante sur les entreprises cotées en bourse; effectuer des examens de prospectus; protéger les investisseurs en menant des activités d'exécution.
Ce système a constitué un moyen raisonnablement efficace de réglementer le secteur des valeurs mobilières au Canada pendant la majeure partie du XXe siècle, mais les temps changent. Au cours du XXe siècle, les capitaux mondiaux sont devenus tellement fluides que les investisseurs peuvent facilement décider d'investir dans un pays où la réglementation entraîne moins de frais que dans un autre.
Cependant, la majorité des provinces ont fait savoir très clairement qu'elles n'étaient pas en faveur d'un système national. L'Assemblée nationale du Québec a fait savoir qu'elle n'était pas intéressée. Lorsque le ministre des Finances de l'Alberta a déclaré qu'il était temps d'avoir un seul organisme, il a été vertement réprimandé par son premier ministre, qui a répété que sa province n'était pas intéressée.
L'Ontario est la seule province qui souhaite depuis longtemps qu'il y ait un seul organisme de réglementation. Cependant, cela a placé la province en porte-à-faux avec les provinces qui travaillent maintenant pour mettre en place un genre de système de passeports par l'intermédiaire des Autorités canadiennes en valeurs mobilières, ou ACVM.
Les autorités canadiennes en valeurs mobilières, ou ACVM, sont un forum permettant aux 13 organismes de réglementation du commerce des valeurs mobilières du Canada de veiller à ce que leurs efforts de réglementation soient quelque peu coordonnés. C’est grâce à ce forum que la majorité des provinces canadiennes travaillent actuellement à la mise en œuvre du régime de passeport.
Dans sept jours à peine, les ACVM lanceront officiellement la prochaine phase de ce régime. Dès lundi prochain, quand un prospectus sera approuvé dans une province, il le sera automatiquement dans les provinces et les territoires qui ont souscrit au régime de passeport.
Les ACVM ont aussi annoncé que la prochaine phase de la mise en oeuvre du régime de passeport prévoit la création d’un passeport qui reconnaît l’inscription de valeurs mobilières. Certaines organisations ont fait un accueil mitigé au régime de passeport, affirmant que même s’il n’est pas sensationnel pour le Canada, il sera plus satisfaisant que le régime actuel. D’autres, comme l’Association des banquiers canadiens, ont prévenu que même si l’idée est bonne, le régime de passeport pourrait se révéler encore pire pour le Canada.
Pendant ce temps au fédéral, nous n'avons eu droit qu'à des bourdes de la part du . La bonne nouvelle est que si les marchés apprécient la cohérence, et je soutiens que c'est le cas, ils peuvent toujours compter sur le ministre des Finances du Canada pour faire des bourdes dans un dossier important.
La liste des dégâts est si longue que je manquerais de temps pour en faire le tour, mais le premier qui me vient à l’esprit est celui des fiducies de revenu, un exemple flagrant de promesse brisée qui a fait en sorte que 25 milliards de dollars se sont envolés en fumée en une seule journée et qui, au lieu de régler le problème des pertes fiscales, en a causé encore plus.
Je pense aussi à la déductibilité de l’intérêt, dossier dans lequel le ministre a heureusement reculé sous la pression des libéraux et du monde des affaires, mais où il aurait terriblement nui à la compétitivité des entreprises canadiennes qui ont des activités à l’étranger.
Je pourrais aussi parler de la TPS. Le gouvernement a investi 12 milliards de dollars par an dans une baisse de la TPS, se privant ainsi de l’occasion fantastique qui se présentait de consentir d’importantes réductions de l’impôt sur le revenu ou de fournir une aide appréciable pour favoriser les études postsecondaires, comme on pouvait le voir dans le projet de loi d’initiative parlementaire présenté par les libéraux l’autre jour. Dans l’ensemble, la gestion financière du ministre des Finances est une triste histoire.
Je devrais également en dire quelques mots dans le contexte du projet de loi d’initiative parlementaire. Comme l’a souligné ma collègue de Lachine, je crois, lorsque nous formions le gouvernement et que le député de était ministre des Finances, et que, avant lui, le député de était ministre des Finances, nous avions toujours une réserve pour éventualités d’au moins 3 milliards de dollars en cas de difficultés imprévues, que ce soit par suite du SRAS, des attentats du 11 septembre, d’une récession aux États-Unis, d’une crise en Asie ou d’une tempête de verglas. Le monde est imprévisible, mais certaines parties sont prévisibles, dont les projets de loi d’initiative parlementaire qui sont en voie d’élaboration.
Le projet de loi d'initiative parlementaire était déjà en voie d'élaboration il y a deux ans. Il a en fait été présenté deux jours après que le eut augmenté l'impôt sur le revenu dans son budget. Il a pour but de fournir un soutien efficace aux parents, grands-parents et étudiants canadiens qui souhaitent entreprendre des études postsecondaires, qui sont coûteuses, mais parfaitement nécessaires. Contrairement au dérisoire plan d'épargne du ministre, le projet de loi serait vraiment un soutien de taille à cette activité.
Si le ministre avait été responsable et prudent sur le plan financier, il aurait pu anticiper le dépôt de ce projet de loi. Plutôt que de dépenser sans compter au cours des trois premières années pendant lesquelles il a occupé ses fonctions, alors que l'économie était prospère, il aurait renoncé à une petite partie de ces dépenses de façon à disposer de réserves suffisantes qui, à l'heure actuelle, lui permettraient de financer des investissements comme ceux qu'implique le projet de loi d'initiative parlementaire sur les REEE.
Qu'a-t-il choisi de faire? Il nous a entraînés sur le bord du précipice. En effet, l'excédent prévu pour le prochain exercice est estimé à 2,3 milliards de dollars. Pour l'année suivante, il ne serait plus que de 1,3 milliard de dollars, ce qui est beaucoup moins que la marge qu'un gouvernement responsable aurait conservée pour le pays. Le Canada risque actuellement de renouer avec les déficits. Il suffit que l'économie subisse un choc, créé par un projet de loi d'initiative parlementaire par exemple, ou heurte un écueil quelconque.
Je l'ai déjà dit. Le Parti libéral s'oppose à cette motion. Nous sommes contre un organisme de réglementation fédéral unique. Nous préconisons plutôt un système de réglementation national, une position qui se reflétait déjà dans les orientations des gouvernements libéraux du passé.
:
Monsieur le Président, la meilleure manière d'avoir une réponse est de poser des questions. Au moins, celui qui vient de parler et qui se vante d'avoir été du Québec, mais qui s'exprime seulement en anglais quand il se lève, aura sa réponse tout de suite.
Le Nouveau Parti démocratique s'oppose à la création de cette instance et appuie la motion du Bloc québécois pour des raisons que j'expliquerai dans la langue de Shakespeare, pour le bien de mon collègue. Je vais lui lire un bref extrait du Financial Post d'octobre dernier:
[Traduction]
Le Conseil des ministres responsables de la réglementation des valeurs mobilières (représentant toutes les provinces et tous les territoires, sauf l'Ontario) [...]
Je pense que le ministre des Finances a un peu de mal à comprendre qu'il n'est plus ministre de l'Ontario. Il est trop préoccupé par ses petits trains. Je poursuis la citation:
[...] veut que le public connaisse les faits à propos du système canadien de réglementation des valeurs mobilières.
Le système canadien de réglementation des valeurs mobilières, depuis peu, fait l'objet d'intenses critiques [...]
Comme celles que viennent de faire les libéraux.
Je poursuis:
[...] de la part de ceux qui sont en faveur de la création d'un organisme unique de réglementation des valeurs mobilières. Menés par le ministre fédéral des Finances [...] les détracteurs prétendent que le système actuel, composé d'un organisme de réglementation pour chacun des 13 territoires et provinces, est inefficace, coûteux et peu pratique. Après l'acquittement de l'ancien vice-président de Bre-X, [le ministre] a critiqué les organismes canadiens de réglementation des valeurs mobilières et a qualifié l'application des règlements en matière de valeurs mobilières d'« embarras pour le Canada sur la scène internationale ». Il a aussi affirmé qu'il était nécessaire de mettre en place un organisme unique de réglementation afin d'effectuer le libre-échange des valeurs mobilières avec les États-Unis et les autres pays du G7. Malheureusement, la plupart de ces critiques reposent sur des mythes et non sur des faits.
C'est effectivement le cas, monsieur le Président.
[Français]
Oui, effectivement, il doit y avoir une concertation du travail qui se fait à l'unisson parmi les provinces. C'est de la même manière que l'Institut canadien des comptables agréés est toujours en train de peaufiner ce qui est considéré être les règles de comptabilité généralement admises. Il n'y a pas de problèmes à cet égard. Toutefois, ce n'est pas quelque chose qui peut être imposé du haut vers le bas. Tout le monde doit travailler ensemble vers ce but ultime.
Ce que nous avons devant nous, c'est un exemple archi-classique du fédéralisme pratiqué du temps du Parti libéral du Canada. Quel fut donc notre surprise de voir que le soit en train d'emporter la bataille avec son , celui-là lui-même qui se targue d'être quelqu'un qui a compris que le Québec, notamment, constitue une nation au sein du Canada. Il est en train de nous dire d'oublier cela. Ses réponses sont de plus en plus stridentes et de plus en plus caustiques. Il dit que c'est seulement le gouvernement fédéral qui devrait avoir le haut du pavé sur ces questions.
Je me permets de suggérer qu'on devrait regarder les faits lorsqu'il s'agit de la super puissance et compétence du gouvernement fédéral à réglementer le domaine des crimes commis par des cols blancs. En effet, il est vrai qu'au Canada, les crimes économiques font l'objet de pas mal de latitude par rapport à ce qui se passe au sud de nous.
Si on veut regarder comment cela se déroule quand on applique bien les règlements, on n'a qu'à regarder ce qui s'est passé avec le cas qui a récemment fait l'objet d'un jugement concernant la compagnie Norbourg et Vincent Lacroix. Il y a eu la condamnation de Vincent Lacroix à 12 années de prison par les tribunaux du Québec en vertu de la réglementation provinciale. Combien de poursuites ont été entamées suite au scandale des commandites et au super travail de la GRC? Zéro, pas une, nada!. C'est le vrai résultat de ce qui se passe ici, à Ottawa.
Nous l'avons vu encore avec la commission sur l'éthique concernant l'affaire Mulroney-Schreiber. On a appris qu'au moment où les libéraux étaient en train de verser 2,1 millions de dollars de l'argent des contribuables à Brian Mulroney pour régler sa poursuite, les enquêteurs n'avaient même pas rencontré M. Schreiber. Quand cela a été dévoilé la première fois en comité, la GRC a envoyé un porte-parole pour dire: « Ce n'est pas vrai, on l'a rencontré ». Oui, mais ils l'avaient rencontré après le règlement. C'était très clairement la question qui avait été posée.
On ouvre le rapport du professeur Johnston sur l'affaire Mulroney- Schreiber et que nous dit-il? La GRC, contrairement à ce qui a été affirmé, l'a bien rencontré. De plus, dans les notes marginales, on regarde toutes les dates et, encore une fois, on constate que c'était après le règlement. Comment cela se fait-il que M. Pellossi, par exemple, n'ait jamais été rencontré? Comment se fait-il que sur le soi-disant super travail du fédéral dans le domaine des crimes économiques, la plupart du temps, cela se solde par un zéro?
Si Conrad Black avait été jugé et avait fait l'objet d'un enquête ici au Canada, au lieu d'être en dedans, il serait en train de griller un cigare assis à une bonne table dans un restaurant de Toronto. Telle est la réalité de ce que nous avons vécu jusqu'à ce jour.
Alors, les provinces n'ont strictement aucune leçon à recevoir du grand frère fédéral. Mais quel discours de la part des libéraux tout à l'heure! Quelle incroyable attitude hautaine vis-à-vis des provinces! Parfois, en cette Chambre, les masques tombent et on est vraiment capables d'apprécier les gens pour ce qu'ils sont. Alors, cet après-midi, quand on votera sur cette question et que les députés libéraux se lèveront tour à tour pour voter avec les conservateurs, non seulement ils prouveront que les Gerard Kennedy de ce monde, ceux qui nient l'existence du Québec comme nation au sein du Canada, ont raison dans leur caucus. Ils sont en train d'expliquer comment Justin Trudeau peut encore être candidat officiel du Parti libéral, alors que lui aussi conteste la reconnaissance du Québec comme nation. Ce n'est pas compliqué, ils n'y croient pas.
Ils ne veulent pas regarder les preuves. Les faits ne leur sont d'aucun intérêt. Leur seul but dans la vie, c'est de montrer qu'ici, à Ottawa, on sait mieux, même dans un domaine de responsabilité partagée, comme la réglementation des marchés financiers et le domaine des valeurs mobilières.
La motion du Bloc québécois, la motion de l'opposition, se lit comme suit:
Que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement devrait immédiatement renoncer à créer un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières, puisque la réglementation des valeurs mobilières relève de la compétence législative du Québec et des provinces et que cette initiative est unanimement décriée au Québec.
Le dernier passage est absolument vrai: « unanimement décriée au Québec », mais ce n'est pas tout. Sait-on qui est Greg Selinger, l'auteur de la citation du National Post que j'ai lue plus tôt? Il est le président du Conseil des ministres responsables de la réglementation des valeurs mobilières, mais il est aussi le ministre des Finances de votre province, monsieur le Président, du Manitoba. Il est en train de dire exactement comme nous, exactement comme le Bloc québécois, soit qu'il n'y a aucun empêchement à ce qu'on travaille ensemble.
D'ailleurs, je tiens à féliciter un autre de mes collègues de Winnipeg, qui est doué de prescience: il a examiné ce dossier sachant que les crimes économiques préoccupaient vivement les Canadiens dans leur vie de tous les jours. Les gens voient ce qui se passe de sorte qu'ils se demandent tous comment il se fait qu'on ne peut pas adopter des normes et qu'on ne réussit pas mieux.
Cela ne réglera rien de retourner à Ottawa une réglementation unique qui va se faire en fait à Toronto. C'est un autre signal très nocif pour Montréal qui souffre déjà assez — merci! — de la fuite vers Toronto des capitaux, de l'organisation et des structures dans ses services. Quel mauvais signal à envoyer, à savoir que c'est dorénavant Ottawa qui va suivre cela! C'est comme si l'on n'était pas capable, justement, de s'entendre sur les buts recherchés, d'avoir un système de passeport. C'est ce dont parle M. Selinger dans l'article que j'ai lu. Les gens que cela intéresse peuvent retrouver cela en ligne. C'est dans l'édition du 26 octobre 2007 du National Post.
Rien n'empêche justement les gens de s'entendre sur les normes. Que l'on arrête de croire qu'en jouant les grands centralisateurs, comme les libéraux l'ont toujours fait et comme, à ma très grande surprise et à ma déception, les conservateurs sont en train de le faire aujourd'hui, qu'on va produire un meilleur résultat. C'est de cela qu'il s'agit. On est dans le domaine des obligations de résultat. Aussi, arrêtons de taponner quant aux moyens en prétendant que le fédéral centralisant tout et dictant du haut vers le bas arrivera à un meilleur résultat. On a la preuve que les provinces qui y mettent les ressources nécessaires sont capables d'obtenir les résultats sans compromettre l'entente de départ.
Il y a là un paradoxe, et je tiens à en traiter quelque peu. Les gens de ce côté-ci désirent que le Québec quitte le Canada. Ce n'est pas notre souhait. Nous croyons — et la déclaration de Sherbrooke du Nouveau Parti démocratique en est la preuve — qu'on est capable de s'ajuster en faisant du cas par cas et en ayant un fédéralisme asymétrique, le cas échéant, qui tienne compte justement des différentes approches. En matière d'environnement, certaines provinces, mais surtout certains territoires, ont des ressources extrêmement minimes dans un domaine de compétence partagé. En effet, l'environnement est un peu comme le domaine des valeurs mobilières: c'est partagé entre le fédéral et les provinces. Certaines provinces désirent carrément laisser les enquêtes au fédéral, faute de ressources. Cela fait leur affaire, et elles font des ententes en ce sens. Grand bien leur fasse, cela ne nous pose aucun problème. Comme on ne veut pas se faire dicter la manière de faire, on ne veut pas dicter aux autres provinces la meilleure manière de faire, les meilleures pratiques et la meilleure manière d'obtenir le résultat.
Que ce soit en matière d'environnement, en matière de réglementation des sociétés par actions — les corporations, comme on les appelait autrefois — ou dans le domaine de la réglementation des valeurs mobilières, allons chercher justement les meilleures pratiques. Allons voir ce qui se fait de mieux chez le voisin. Entendons-nous, établissons un système de passeport qui permettra la libre circulation des services. C'est très souhaitable dans le monde d'aujourd'hui. Dans le domaine des professions, par exemple, nous prêchons que soient reconnus les titres de compétence des gens qui viennent d'un autre pays ou d'une autre compétence territoriale. Tant mieux s'il y a la libre circulation des gens qui fournissent des services. Cela ne nous pose aucun problème. Car cette libre circulation est au moins aussi importante à l'intérieur d'un pays que la libre circulation des biens. Allons-y!
Il y a des préalables, cependant. Par exemple, au Québec, depuis les années 1960, bien avant les lois 101 et 22, en ce qui concerne les professions, on a toujours exigé une compétence linguistique, et ce pourrait être le cas ici. Par ailleurs, on veut s'assurer que le service lui-même pourra être rendu selon l'approche de laquelle tout le monde connaît les règles du jeu. Or le fédéral n'a jamais tenté d'imposer à l'Institut canadien des comptables agréés les normes comptables généralement reconnues.
C'est l'ordre qui l'a toujours fait. Comment se fait-il qu'on soit capable d'accepter cela lorsqu'il s'agit de déréglementation décentralisée dans le domaine des professions? C'est parce qu'on obtient des résultats. Avec les provinces, on veut à nouveau reculer de 30 ans. On veut commencer à jouer au grand frère qui dit aux autres que puisqu'ils sont incompétents, il va agir à leur place. C'est quoi, cette histoire? D'où cela sort-il?
Tout à l'heure, j'ai entendu un député libéral de longue date donner la même vieille leçon de morale qu'on entend depuis toujours. Les libéraux sont incapables d'évoluer, incapables de réaliser que c'est ce comportement qui a donné naissance au Bloc québécois, en réaction à ce fédéralisme intransigeant. Cela m'étonne. Si l'on est incapables de réaliser que le Canada du XXIe siècle doit être différent s'il veut continuer à progresser et évoluer dans l'intérêt de ses citoyens — parce que c'est de cela qu'il s'agit —, on aura réellement un problème.
Ainsi, nous joignons nos voix à celles de nos collègues du Bloc québécois dans ce dossier précis parce qu'ils ont raison. Paradoxalement, ce sont eux qui sont en train de plaider pour que l'entente de départ, soit l'accord de la Confédération tel que prévu, soit respectée. C'est tout un paradoxe.
Quand cela fait leur affaire, les conservateurs prêchent que les Québécois constituent une nation au sein du Canada. Quant aux libéraux, ils n'y ont jamais cru, mais ils ont voté en faveur de cela, à l'aube de leur convention en vue de choisir leur nouveau chef, lequel n'y a jamais cru, je peux le garantir. La vision de Gerard Kennedy, de Bob Rae et du chef de l'opposition est en train d'avoir gain de cause. Nous en avons l'exemple aujourd'hui.
Nous, du Nouveau Parti démocratique, avons examiné la question depuis longtemps. Une de mes collègues a travaillé très fort là-dessus. Dans toutes ses analyses, elle a toujours accordé une place importante à la compréhension de la nécessité d'avoir un système d'autoréglementation, mais qui tienne compte en priorité absolue de l'intérêt du public.
Certaines personnes qui nous écoutent en dehors du Québec ne connaissent peut-être pas l'affaire Norbourg. Cette cause est toujours devant les tribunaux, mais je veux parler des décisions qui ont déjà été prises en première instance. C'est assez fascinant.
Nous nous levons à tour de rôle, députés de tous partis confondus — Parti libéral, Parti conservateur, NPD et Bloc —, pour parler de l'intérêt des gens. Dans l'affaire Norbourg, même si je viens de dire avec grande satisfaction que la personne en question a écopé de 12 ans d'emprisonnement, les investisseurs ne se sont pas encore fait rembourser. On n'a pas encore trouver où l'argent a été planqué ni comment. Ainsi, des petits épargnants ont perdu leurs économies de toute une vie. Qu'il s'agisse de 20 000 $, de 10 000 $ ou de 50 000 $, ils ont confié leur argent à des gens en qui ils avaient confiance. Le verbe anglais to con a la même racine que « confiance ». En effet, ces gens se sont fait rouler et ont perdu leurs économies. Le système est en train d'appliquer la peine, mais il faut avoir des règles structurées en place pour s'assurer de faire de la prévention, et pas seulement du curatif. C'est le but recherché, c'est le résultat.
Il ne faut pas essayer de nous faire croire, ni au NPD ni au Bloc, qu'en alourdissant le système en ajoutant une nouvelle structure au fédéral, il sera plus facile d'obtenir ce résultat. C'est faux. Nous n'y croyons pas. Il n'y a que les libéraux et les conservateurs qui croient à ces contes de fées. Pour notre part, nous croyons plutôt à une manière de travailler ensemble pour obtenir un résultat qui se reconnaisse d'une place à l'autre. Pour cela, il n'y a aucun problème.
J'ai été ministre de l'Environnement du Québec pendant trois ans. C'est un domaine de compétence partagée, et les dossiers peuvent effectivement se régler si l'on travaille avec les provinces. On avait une structure similaire à ce que M. Selinger décrivait dans son article. On se réunissait. Toutefois, de temps en temps, quelqu'un comme le chef de l'opposition actuel avait des velléités de venir jouer au grand frère fédéral. Il venait mettre son nez là-dedans et nous disait de faire ceci comme cela. Il voulait imposer un cadre de référence venant d'Ottawa. J'ai lutté farouchement contre cette approche quand j'étais ministre de l'Environnement du Québec.
Maintenant que je suis un député québécois qui est fièrement membre du NPD en cette Chambre, je lutterai avec la même énergie contre les mêmes tendances qui se répètent de l'autre côté de la Chambre chez les conservateurs.
On a tout de même un problème en ce moment avec le gouvernement et, notamment, avec son qui, de toute évidence, a des regrets d'avoir quitté la politique provinciale. Il n'arrête pas de se chicaner avec le gouvernement de la province qu'il représente ici au Parlement fédéral, à Ottawa. Pas une semaine ne passe sans que cette rivalité ou cette chicane ne se retrouve dans les journaux. Il donne même des leçons de morale sur la politique fiscale d'une province. On m'a bien entendu.
Le , qui ne se contente pas de jouer le grand rôle centralisateur qu'on lui reconnaît, va jusqu'à avoir l'outrecuidance de commencer à dicter dans le moindre détail la politique fiscale qui devrait être suivie dans la province. J'ai un conseil d'ami pour le ministre fédéral des Finances: qu'il aille vers son rêve et qu'il retourne en politique provinciale. C'est justement plus à sa hauteur et cela lui fera plaisir de pouvoir se chicaner avec les gens au palier provincial. Le problème est que, pour l'instant, il est ici au fédéral. Il a cette vision très petite, étriquée et restreinte des choses qu'il est en train d'essayer d'imposer à l'ensemble des joueurs ici.
En terminant, je tiens à dire que le NPD continuera à pousser afin qu'il y ait une vision qui permette aux Canadiens d'être protégés et aux professionnels d'être respectés. C'est le résultat recherché. Le système professionnel québécois a quelque chose d'unique en Amérique du Nord. On ne fait pas juste dans l'aspect disciplinaire, qui est l'aspect curatif, mais on fait aussi dans la prévention et on fait une inspection.
Si vous avez un bureau d'avocats, un bureau d'architectes ou que vous soyez dans l'une ou l'autre de la quarantaine de professions réglementées aujourd'hui, vous ferez l'objet d'une inspection par un comité d'inspection professionnel mandaté par votre ordre professionnel. C'est un système qui produit d'excellents résultats. Plutôt que d'attendre le déraillement du train, on fait un peu d'entretien préventif pour empêcher que le déraillement ait lieu.
Dans cette façon de faire qui est propre au Québec, il y a peut-être quelque chose que les autres provinces peuvent apprendre. C'est en échangeant sur les meilleures pratiques qu'on réussira à bâtir un système qui produira le résultat voulu par tous pour que les épargnants, les investisseurs ainsi que les gens qui ont trimé dur, qui se sont souvent privés, qui ont mis un petit quelque chose de côté et qui désirent l'investir en prévention de leurs vieux jours, puissent voir leurs économies être protégées. N'est-ce pas là le but de l'exercice? Ce n'est pas le bras de fer que le fédéral tente d'imposer.
Pour toutes ces raisons, et en attendant certaines questions, je tiens à dire que le Nouveau Parti démocratique travaillera toujours pour la protection du consommateur, mais il ne le fera pas en centralisant ou en imposant, mais plutôt en travaillant en collaboration pour veiller à obtenir ce résultat.
:
Monsieur le Président, il me fait extrêmement plaisir de prendre part à ce débat. Une fois de plus, grâce à la présence des députés du Bloc québécois en cette Chambre, j'ai encore l'impression qu'on est capables de ramener des consensus qui sont ceux de la nation québécoise.
Je rappelle que ce n'est malheureusement pas la première fois que l'on a à débattre de cette question. Il semble que les ministres des Finances, que ce soit ceux sous l'ancien gouvernement libéral ou celui sous le gouvernement conservateur, aient la même lubie. Celle-ci défend des intérêts qui sont peut-être ceux de la nation canadienne dans le sens où, pour elle, un centre financier exclusivement contrôlé par Toronto peut sembler quelque chose de valable.
Je rappelle toujours, comme je l'ai fait vendredi dernier, que l'on fait aussi face à un gouvernement fédéral conservateur qui a une stratégie de développement économique exclusivement axée sur le développement des hydrocarbures, du pétrole et des sables bitumineux. Très clairement, dans les gestes posés par ce gouvernement, l'ensemble des autres secteurs, en particulier les secteurs manufacturier et forestier, sont laissés à eux-mêmes. Selon cette vision, ces secteurs ne sont pas les moteurs du développement de l'économie canadienne. Dans cette logique, d'un côté, on aurait une économie où le pétrole serait l'élément structurant du développement économique du Canada et, de l'autre , un centre financier exclusivement à Toronto.
J'ai oublié de mentionner que je partagerai mon temps avec la députée de .
Voilà donc la vision qui est partagée par beaucoup de personnes dans les milieux d'affaires canadiens. Toutefois, ce n'est pas la perception des milieux d'affaires québécois. Comme je le mentionnais aussi, ce n'est pas totalement non plus la perception des milieux d'affaires ontariens. En Ontario, il est très clair aussi qu'un secteur manufacturier très important — on pense à l'automobile — a besoin d'une conception du développement économique autre que celle présentée par le gouvernement actuel.
C'est donc dans ce contexte que l'on débat de la motion du Bloc que j'aimerais relire:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait immédiatement renoncer à créer un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières, puisque la réglementation des valeurs mobilières relève de la compétence législative du Québec et des provinces et que cette initiative est unanimement décriée au Québec.
À mon avis, cette motion devrait aller de soi pour tous ceux qui veulent respecter le pacte fédératif de 1867. On voit à l'article 92(13) de la Loi constitutionnelle de 1867 qu'il est très clairement indiqué que les pouvoirs en matière de valeurs mobilières sont conférés aux provinces en vertu de leur compétence sur la propriété et les droits civils. Si on veut respecter la Constitution canadienne, ce projet ne devrait donc pas être sur la table. Le devrait le retirer. Le gouvernement devrait arrêter de soutenir cette lubie. De toute façon, il y aura des recours devant les tribunaux. Cela se rendra probablement à la Cour suprême. Il y aura encore des chicanes inutiles qui se feront au détriment de l'efficacité économique puisque énormément de ressources seront consacrées à cette nouvelle chicane constitutionnelle.
C'est d'autant plus paradoxal de voir ce gouvernement, hormis les intérêts de la nation canadienne, ramener ce projet de loi alors que la Chambre des communes, il y a un peu plus d'un an, reconnaissait la nation québécoise. Ce gouvernement conservateur, même si c'est de façade, parle d'un fédéralisme d'ouverture. On est tout à fait dans la contradiction au plan du discours. Sur le fond de la question, on peut voir derrière cette proposition une conception du développement de l'économie canadienne axée sur le pétrole, avec un centre financier unique très fort à Toronto. Toutefois, ce n'est pas dans l'intérêt de tout le Canada et surtout pas dans celui du Québec.
Je rappelle aussi que l'Assemblée nationale du Québec a unanimement adopté une motion contre la création d'un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières. Au Québec, que ce soit du côté des souverainistes ou des fédéralistes, il y a donc unanimité pour dire que ce projet de loi va à l'encontre des intérêts du Québec et de la nation québécoise.
À l'intention de ceux qui nous écoutent, je voudrais tout de même rappeler que cette motion a été adoptée le 16 octobre 2007 et qu'elle est très simple. Elle se lit comme suit:
QUE l'Assemblée nationale demande au gouvernement fédéral de renoncer à son projet de commission des valeurs mobilières pancanadienne.
En effet, c'est non seulement contre la Constitution de 1867, mais c'est contre les intérêts de la société, de la nation et de l'économie québécoises.
Ensuite, il faut être très clair: il n'y a pas de bénéfices évidents découlant de la création d'une commission des valeurs mobilières pancanadienne, ou même de quelque chose qui s'apparenterait à cela. Il faut être très clair à ce sujet: le stratagème du ne trompe personne. Pour sa part, il nous dit qu'il respectera la Constitution puisqu'il n'obligera pas les provinces à adhérer à cet organisme. Il s'agira d'un organisme pancanadien et non d'un organisme fédéral. Or, il est très clair que cet organisme unique — c'est l'objectif du ministre — finira par créer des pressions sur les récalcitrants.
Si Toronto, l'Ontario et le gouvernement fédéral vont de l'avant dans ce projet de concert avec quelques provinces, on tentera finalement de créer les conditions pour que le Québec et les provinces récalcitrantes intègrent cet organisme unique de réglementation des valeurs mobilières. Les milieux financiers de Toronto et de Bay Street ne se sont jamais caché que l'objectif derrière cela est de faire en sorte que Toronto devienne la seule place d'affaires.
À mon avis, c'est important de signaler cela, parce que le Québec a besoin que Montréal soit une place importante sur le plan des affaires. Je donnerai un exemple de l'utilité et de l'importance d'avoir un organisme, au Québec, qui s'appelle l'Autorité des marchés financiers, sous la responsabilité des pouvoirs publics québécois.
Cela concerne le dossier de la fusion des deux Bourses de Toronto et de Montréal. Imaginons que la fusion s'effectue — et il semblerait qu'on est en bonne voie de la réaliser —, et qu'il n'y ait pas deux commissions de valeurs mobilières, mais qu'une seule à Toronto. Quelles garanties auraient les Montréalais, les Montréalaises, les Québécois et les Québécoises que soient maintenues les règles du jeu actuellement prévues par l'Autorité des marchés financiers du Québec?
Voici une de ces règles extrêmement importantes. Par exemple, on nous dit que la nouvelle entité qui naîtra de la fusion et qui s'appellera le Groupe TMX sera soumise à la règle empêchant un actionnaire de détenir plus de 10 p. 100 des actions. Cette limite restreint la propriété et ne peut actuellement pas être modifiée sans l'approbation de l'Autorité des marchés financiers et de la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario.
Imaginons qu'il n'y ait plus d'Autorité des marchés financiers québécois. Quelles garanties auraient les Québécois et les Québécoises, les Montréalais et les Montréalaises que cette règle ne sera pas modifiée dans quelques années pour permettre une centralisation, une concentration du pouvoir au sein d'un groupe qui aurait pignon sur rue essentiellement à Toronto?
Il est donc extrêmement important, même dans le cadre d'un projet comme la fusion des Bourses de Montréal et de Toronto, que le Québec puisse maintenir son Autorité des marchés financiers. À mon avis, l'espèce d'acharnement du gouvernement fédéral et de Bay Street à promouvoir l'émergence d'une agence unique en valeurs mobilières au Canada est contre-productive sur le plan de cette concentration ou de ce renforcement du marché boursier prévu par la fusion des deux banques —, Montréal gardant ses responsabilités sur le plan du marché des dérivés.
Si l'on n'a pas une Autorité des marchés financiers pour s'assurer de maintenir les règles du jeu prévues au moment de la fusion, il est très clair que, dans quelques années — et c'est écrit dans le ciel —, on trouvera un autre stratagème pour s'assurer qu'il n'y aura qu'une Bourse à Toronto et que les marchés dérivés seront transigés à partir de cette Bourse. À mon avis, c'est tout à fait contre l'intérêt du Québec, de son économie et de sa nation.
En terminant, le essaie de tromper tout le monde. Lorsque le Bloc québécois lui demande et demande à ce gouvernement des cibles absolues de réduction des gaz à effet de serre pour mettre en place une bourse du carbone, c'est pour créer la réglementation permettant de mettre en place cette bourse du carbone de façon viable. Et pourquoi à Montréal? Parce que c'est Montréal qui a l'expertise sur le plan des produits dérivés et que, par voie de conséquence, c'est Montréal qui devrait l'avoir.
Ce n'est pas une décision politique, c'est une décision d'affaires et c'est une décision qui va dans le sens de la fusion qui fait l'objet de discussions entre la Bourse de Montréal et la Bourse de Toronto.
On ne demande pas au gouvernement fédéral de s'immiscer là-dedans. Ce qu'on lui demande, c'est de créer un cadre réglementaire propice à la vitalité d'une telle bourse.
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Monsieur le Président, j'aimerais remercier mes collègues d'avoir permis qu'on débatte de la question des valeurs mobilières. C'est avec plaisir que je prends la parole à propos de la réglementation. Cette question portée à la Chambre par le Bloc québécois nous permet de jeter un nouvel éclairage sur les mythes entretenus par le gouvernement fédéral pour discréditer le fonctionnement actuel du système des valeurs mobilières.
Ce sujet a fait couleur beaucoup d'encre par les temps qui courent, mais il ne faut pas perdre de vue que le secteur financier est un important créateur d'emplois. Selon l'Institut de la statistique du Québec, le secteur financier compte près de 150 000 salariés au Québec et une multitude de travailleurs autonomes dans des domaines connexes. C'est un important secteur d'emploi de qualité, une industrie florissante qui compte pour 6,2 p. 100 du produit intérieur brut total du Québec.
Que dire de la part de la Bourse de Montréal qui connaît une croissance exceptionnelle et dont le rayonnement déborde les frontières du Canada? Elle bénéficie actuellement d'une entente d'exclusivité des transactions sur les produits dérivés qui prendra fin en mars 2009. Derrière cette obsession centralisatrice se cache-t-il des intentions d'obstruction de la Bourse de Toronto à ce que Montréal conserve sa place boursière et son expertise dans le secteur des produits dérivés? J'ose espérer que non et que l'on permettra à Montréal de développer l'énorme potentiel que représente le marché des produits dérivés à Montréal.
Cela étant dit, regardons l'évolution de la question.
Plusieurs propositions ont été faites au cours des dernières années afin de restructurer le système canadien de réglementation des valeurs mobilières. Le premier modèle, préconisé par l'Ontario et le ministre fédéral des Finances, consiste à établir un organisme unique de réglementation. Le deuxième est le régime de passeport, c'est-à-dire l'harmonisation de la réglementation des provinces afin de créer un système pancanadien efficace. Il s'agit de bâtir à partir de ce qui fonctionne déjà.
Les provinces ont déjà accompli un énorme travail en ce qui a trait à l'amélioration et à l'efficacité du système de réglementation au Canada. Entre autres, les technologies de l'information ont fait l'objet d'améliorations. Des pratiques et des systèmes applicables à l'échelle pancanadienne ont été mis en place. Cela permet d'éliminer de nombreuses tâches qui, auparavant, étaient assumées localement par chaque commission des valeurs mobilières.
Aujourd'hui, on retrouve le SEDAR, soit le Système électronique de données d'analyse et de recherche; le SEDI, soit le Système électronique de déclaration des initiés; le RIC, soit le Régime d'inscription canadien; la BDNI, soit la Base de données nationale d'inscription du RIC; et le REC, soit le Régime d'examen concerté. De plus, on compte l'adoption et la mise en oeuvre de 25 instructions générales nationales et de 24 politiques nationales concernant les aspects clés tels que les exigences par rapport au prospectus, la réglementation des fonds mutuels, l'émission des droits, la réglementation des offres d'achat, la dispense de prospectus et d'inscription et les exigences d'information continue, et j'en passe.
Comme on peut le constater, des améliorations ont été faites et cela permet un meilleur fonctionnement de tout le système des valeurs mobilières.
Nécessairement, on peut faire mieux, et toutes les provinces ont décidé de mettre en place ce qu'on appelle le régime de passeport. L'Ontario, qui était à l'origine le promoteur de ce système, a décidé de faire bande à part et c'est regrettable. Le gouvernement fédéral devrait l'encourager à se joindre aux autres provinces et territoires dans la mise en oeuvre de la deuxième phase, laquelle est prévue d'ici à la fin de 2008.
Le passeport pancanadien fournit entre autres à chaque personne, émetteur ou courtier inscrit un guichet unique d'accès aux marchés canadiens. Cette réforme mise en place n'est pas banale. Elle a exigé beaucoup d'efforts de la part des personnes et des différents gouvernements, et le gouvernement fédéral doit le reconnaître. Le passeport permet entre autres d'accéder aux marchés des capitaux à la grandeur du Canada en ne transigeant qu'avec l'autorité des valeurs mobilières qui a compétence. De même, le courtier ou le représentant qui voudrait faire affaire partout au Canada n'aura qu'à s'inscrire auprès de l'autorité qui a compétence principale.
Le passeport se fonde sur ce qui fonctionne bien. Il permettrait d'éliminer les chevauchements des tâches administratives avec autant d'efficacité qu'un organisme central.
Afin de montrer de la bonne volonté, le gouvernement fédéral devrait encourager l'Ontario à adhérer au régime de passeport, à arrêter de faire bande à part et à emboîter le pas pour ne pas compromettre la mise en œuvre de la deuxième phase du système. Le du Canada devrait utiliser son influence pour encourager l'Ontario à écouter les judicieux conseils.
Hélas, le gouvernement conservateur insiste pour promouvoir sa commission des valeurs mobilières unique. Certaines personnes ici, en cette Chambre, entre autres le , avaient suggéré que le gouvernement demande à la Cour suprême de statuer sur les compétences constitutionnelles du gouvernement fédéral en matière de valeurs mobilières. Il serait plutôt sage que le gouvernement fédéral consulte les provinces à ce sujet et ne s'embarque pas dans une opération qui pourrait laisser un goût amer.
On peut se pencher sur les résultats et les critiques du système actuel. À cet égard, je peux tout simplement citer, entre autres, le premier ministre de l'Alberta. Il a fait la déclaration suivante lors d'un discours prononcé devant l'Empire Club of Canada à Toronto:
[Traduction]
Je vais être très clair. Le système de passeport constitue un modèle que les provinces peuvent mettre en place rapidement pour créer un système national—acceptons donc le passeport et passons à autre chose.
[Français]
À ce sujet, la position de l'Alberta est assez claire, comme la position du Québec l'est tout autant, compte tenu des déclarations de la ministre Jérôme-Forget. L'actuel système se compare avantageusement à celui d'autres compétences territoriales. En 2006, une étude de la Banque mondiale et de Lex Mundi a classé le Canada au troisième rang mondial sur 155 pays quant à la protection des épargnants, alors que les États-Unis étaient classés au septième rang et le Royaume-Uni, au neuvième. Dans son rapport de 2006, l'OCDE a classé le Canada au deuxième rang sur 29 pays quant à la qualité de la réglementation des valeurs mobilières, soit devant les États-Unis qui sont arrivés au quatrième rang, le Royaume-Uni, au cinquième et l'Australie, au septième.
Il est surprenant que, sur la base de tels résultats, le gouvernement fédéral continue de dénigrer le système de réglementation canadien, tant à l'intérieur de nos frontières qu'à l'étranger.
Mes collègues nous ont aussi entretenus sur des mythes qu'entretient le gouvernement fédéral au sujet de la compétitivité du marché canadien. Les principaux arguments veulent tout d'abord que notre système de réglementation soit plus lourd et plus coûteux, ce qui est totalement faux. Ensuite, notre système de réglementation s'accompagnerait de coûts de financement supérieurs pour les entreprises. Finalement, la commission unique réduirait les coûts de transaction sur le marché secondaire.
En ce qui concerne le premier mythe voulant que le coût de notre système de réglementation soit supérieur, je ne peux pas comprendre que la prétention du gouvernement concernant cette argumentation soit aussi sérieuse. Les coûts directs de réglementation par million de capitalisation en 2002 étaient de 145,80 $ au Canada comparativement à 141,90 $ pour les organismes fédéraux de réglementation aux États-Unis. La différence n'est pas énorme.
En ce qui concerne le deuxième mythe, encore une fois, les faits contredisent les promoteurs d'une commission unique des valeurs mobilières en ce qui a trait aux coûts. Entre autres, les facteurs qui déterminent les coûts de financement sont de trois ordres. D'abord, on regarde la rémunération des courtiers, les coûts liés aux frais légaux, les honoraires à la préparation des prospectus et les évaluations du prix des actions. Lorsque l'on regarde les résultats des études, on s'aperçoit que le coût direct total moyen des émissions d'entreprises canadiennes de petite taille est inférieur à celui des Américains.
Pour ce qui est du troisième mythe concernant le fait que la commission unique réduirait les coûts de transaction sur le marché secondaire, à mon avis, la solution demeure toujours dans la compétitivité du marché des capitaux canadiens. Le véritable problème est le faible degré de la concurrence sur le marché. La mise en place d'un organisme unique et commun ne réglera en rien cette situation.
Le gouvernement fédéral devrait s'attarder à des éléments qui sont de sa compétence, entre autres en renforçant les moyens pour sanctionner les délits quant aux lois sur les valeurs mobilières, afin de s'attaquer efficacement aux criminels à cravate.
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Monsieur le Président, je vous remercie de me donner la parole. C'est un plaisir, aujourd'hui, en tant que député québécois, de prendre la parole à la Chambre sur cette motion proposée par nos collègues d'en face.
Avant de débuter, je désire indiquer que je souhaite partager mon temps de parole avec le collègue et député de , avec lequel j'ai notamment eu des rencontres pour promouvoir l'industrie navale canadienne. Il est venu cet été chez nous, à Lévis, et il a visité les installations d'Ultramar où l'on fait le transbordement des liquides. Il a également vu le Centre de simulation et d’expertise maritime de la Corporation des pilotes du Bas-Saint-Laurent.
Mon collègue et moi avons des entreprises dans nos secteurs respectifs. Chez nous, il y a Prévost Car inc., IPL inc., Rotobec, des Etchemins, qui souhaitent avoir accès à du capital pour être en mesure de rivaliser avec les grandes entreprises de ce monde. C'est pourquoi j'ai le plaisir de prendre la parole aujourd'hui au sujet de cette motion.
On le sait, on a beaucoup parlé du scandale Norbourg au Québec. On a beaucoup parlé, par exemple, de ces jeunes filles dont le grand-père avait placé des sommes d'argent, et finalement cet argent a été dilapidé. C'était la seule trace et le seul héritage financier qui restait pour ces enfants. Cela a été dilapidé.
Je suis donc heureux de me lever pour en parler. Tous les députés de cette Chambre souhaitent trouver des façons afin que cela ne se reproduise plus, de sorte que notre système financier soit fiable, qu'il soit efficace mais qu'il permette aussi à nos entreprises de faire des collectes de fonds rapidement, à grande échelle sans que l'on s'empêtre dans les barrières administratives et les tracasseries. On sait que c'est un des irritants. J'ai eu moi-même une entreprise, et l'on sait à quel point il y a des formulaires à remplir.
Par contre, mes collègues de l'opposition n'ont pas tout à fait compris la volonté de notre gouvernement. Il faut bien préciser qu'on ne parle pas d'un organisme fédéral, mais d'un organisme commun — fait en collaboration avec les provinces.
Il faut savoir que, présentement, près de 80 p. 100 de la réglementation dans le secteur des valeurs mobilières viennent surtout de l'Ontario. C'est important que cette réglementation soit repartie, étalée dans l'ensemble du pays, notamment au Québec, et que celui-ci ait davantage son mot à dire dans les décisions qui le concernent et dans la gérance des affaires nationales — tout cela, bien sûr, dans un contexte de fédéralisme d'ouverture.
Il faut savoir qu'il y a présentement 13 lois, soit 13 charges non harmonisées. C'est donc une foule de barrières qu'il faut franchir. Certes, le système de passeport constitue un pas dans la bonne direction, mais là encore, ce n'est pas la panacée universelle. C'est pourquoi j'aimerais vous présenter des initiatives que notre gouvernement souhaite prendre pour faire en sorte que le système financier soit un outil qui permette à nos entreprises de Bellechasse, des Etchemins, de Chaudière-Appalaches, et de Québec d'aller de l'avant.
On sait que l'on fait face à de la concurrence sur le marché mondial, et il est important de faire en sorte qu'on uniformise. Pensons à l'exemple des Européens qui font une mise en commun conformément à l'Union européenne et qui, justement, aplanissent les barrières administratives et uniformisent. C'est exactement la même volonté qu'on a, en collaboration avec les provinces.
Entre nous, il est normal qu'au sein d'un même pays, il soit plus facile de faire du commerce, et encore bien davantage qu'entre des pays étrangers. Il faut se rappeler aussi le poids démographique. N'oublions pas que l'on transige avec le marché. On concurrence le marché chinois, le marché asiatique, des marchés qui comptent des milliards d'individus.
Certes, le Canada est une force, une puissance économique importante, mais il faut relativiser. Même si l'on détient tout le marché européen et celui des États-Unis, il faut encore doubler cette masse pour pouvoir rivaliser, quant au nombre absolu, avec ce que font seulement la Chine et l'Inde. Il faut donc avoir une vue d'ensemble, une vue d'ouverture, et c'est ce que l'on propose.
Notre secteur financier est l'un des plus avancés et des plus développés au monde. C'est le Fonds monétaire international qui l'affirme. En fait, il vient de le dire tout récemment parce qu'il a fait une évaluation du secteur financier. Le Fonds monétaire international dit que le Canada l'a, la patente, mais qu'il y a une seule chose qui nous manque. Il est indiqué que notre système financier est solide compte tenu de ses banques et aussi, bien sûr, de ses mouvements coopératifs.
J'en profite pour rappeler que c'est à Lévis qu'on retrouve le plus important mouvement financier coopératif canadien, soit Desjardins, qui a déclaré encore cette année des excédents et des ristournes records qui iront dans les poches des sociétaires. Donc, ces institutions financières canadiennes et québécoises sont en bonne santé et sont bien capitalisées. Toutefois, selon le Fonds monétaire international, le système doit et peut être amélioré.
Au moment où des personnes de talent et des capitaux traversent les frontières, la concurrence des marchés est féroce. Nous devons améliorer le système si l'on veut que nos entreprises québécoises et canadiennes performent sur le marché mondial. Que dit le Fonds Monétaire International? Il indique que même si le système bancaire est en bonne santé, on est confrontés à des défis au milieu de la crise financière mondiale qui a pu être observée depuis le milieu de l'année 2007.
Le FMI a recommandé l'adoption d'un système unique de réglementation des valeurs mobilières afin d'améliorer le système canadien. Un organisme international a donné un conseil. Il n'a pas dit un organisme fédéral, mais un organisme unique, un organisme commun, un organisme établi en collaboration avec les provinces, un organisme qui permet au Québec de jouer pleinement son rôle au sein des marchés financiers canadiens.
Notre gouvernement reconnaît d'emblée que pour que l'économie soit plus solide et davantage prospère, il faut justement améliorer ce marché financier. On veut que notre économie performe et que les entreprises manufacturières se développent. Je pense entre autres à une entreprise de mon comté qui s'appelle Jambette et qui fait des équipements récréatifs. Entre autres, ils font ce qu'on retrouve dans les CPE, là où les enfants vont jouer. C'est un produit de qualité, mais ils ont besoin d'investisseurs. Pour que ces entreprises aient accès à un marché de capitaux, on a besoin de leur créer des conditions favorables. C'est la raison pour laquelle on a mis sur pied Avantage Canada, un plan économique à long terme. On veut aussi veiller à ce que les institutions financières qui financent les entreprises qui ont besoin de fonds soient innovatrices et compétitives, avec un cadre réglementaire flexible reposant sur des principes reconnus. Le Canada veut s'assurer que ces entreprises financières continuent de répondre aux besoins de la croissance dans un contexte compétitif de plus en plus exigeant. C'est la raison pour laquelle, dans le budget de 2007, on a réalisé un objectif qui s'appelle « Créer un avantage canadien sur les marchés de capitaux mondiaux ». J'invite mes collègues à le lire. Peut-être que même s'ils le lisent en profondeur, ils vont même décider de ne pas revoir le contenu de leur motion d'aujourd'hui.
Ce plan concerne les marchés de capitaux et consiste à accroître la protection et à multiplier les possibilités pour les investisseurs de créer de meilleurs emplois, d'avoir davantage d'investissements et une prospérité accrue. Ce plan comprend quatre composantes.
La première vise justement à moderniser le système de réglementation pour faire en sorte qu'il soit plus facile, pour une entreprise de Burlington ou de Bellechasse, d'aller cogner à une porte et, par la suite, de s'ouvrir à l'ensemble du marché canadien, en collaboration avec les provinces. Donc, cela tient compte de la composition particulière des marchés de capitaux du Canada, où l'on trouve à la fois des sociétés mondiales et des petits et moyens émetteurs, soit des petites entreprises. C'est la raison pour laquelle la création d'un organisme commun de réglementation est si avantageuse. Elle facilite le passage à une réglementation proportionnée et fondée sur des principes.
La deuxième raison pour laquelle on pense que ce qui a été inclus dans le budget de 2007 est une excellente initiative, c'est qu'on veut protéger les investissements des Canadiens. On a pensé à nouveau à ce qui s'est produit avec Norbourg et on a pensé aux investisseurs floués. Ce sont des gens qui ont fait confiance aux institutions financières et qui y ont mis les fonds et les économies de toute une vie. Du jour au lendemain, ils se sont retrouvés sur la paille à cause de ces investissements. Il faut faire observer nos lois rigoureusement en nous attaquant aux crimes de nature financière.
Le troisième élément, c'est qu'on veut augmenter les possibilités d'investissements. Je pourrais parler encore longtemps de toutes les initiatives qu'on entreprend pour faire en sorte que notre système financier soit vraiment des plus compétitifs. C'est la raison pour laquelle on a mis sur pied un groupe d'experts indépendant sur la réglementation des valeurs mobilières qui nous conseillera. On a aussi des exemples qui démontrent que, depuis un an, on a fait des progrès.
Je terminerai en disant que parmi les pays du G7, nous sommes le seul pays qui n'a pas un organisme commun de réglementation. Pour que l'économie québécoise et pour que les entreprises manufacturières québécoises puissent avoir accès à des capitaux et se déployer, il est important qu'on leur donne les outils. C'est ce qu'on fait de ce côté-ci de la Chambre.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'intervenir en réponse à la motion de l'opposition dont nous sommes saisis et qui propose la création d'un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières.
Je remercie mon collègue de d'avoir accepté de partager son temps de parole. Je ne le connais que depuis peu mais, au cours des deux dernières années, j'ai pu constater qu'il est très consciencieux et qu'il fait un travail extraordinaire pour les gens de sa circonscription.
L'amélioration du cadre réglementaire canadien en matière de valeurs mobilières peut sembler une préoccupation éloignée pour la plupart des Canadiens, mais c'est une question qui a une incidence bien plus grande que la plupart des gens ne l'imaginent.
On ne s'en rend peut-être pas compte, mais le Canada est un pays d'investisseurs. Qu'il s'agisse de REER, de fonds mutuels ou du nouveau compte d'épargne libre d'impôt, les Canadiens se tournent de plus en plus vers les marchés financiers pour constituer leur coussin de retraite en vue de l'avenir; ils comptent sur le marché pour atteindre à leurs objectifs.
En grande partie à cause de cela, il n'a jamais été si important de veiller à ce que le Canada possède le meilleur cadre réglementaire possible au chapitre des valeurs mobilières. Par surcroît, il s'agit d'une préoccupation qui transcende les stéréotypes des groupes socioéconomiques auxquels les gens s'identifient.
À titre d'importante organisation ouvrière, le Syndicat national des employées et employés généraux du secteur public a récemment souligné ceci:
Les travailleurs ont vraiment intérêt, pour une raison fondamentale, à ce que le système financier canadien soit intègre. Ils ont investi je ne sais combien de milliards de dollars dans des caisses de retraite et dans des REER. Leur retraite repose sur l'intégrité du système.
Toutefois, il est clair que le Canada ne possède pas le meilleur cadre réglementaire qui soit en matière de valeur mobilières et qu'il y a place à des améliorations substantielles.
Contrairement à la plupart des pays développés, le Canada ne possède pas d'organisme fédéral de réglementation des valeurs mobilières. À l'heure actuelle, cette industrie est administrée individuellement dans les 13 provinces et territoires qui ont chacun des lois, des commissions et des organismes distincts.
Il va sans dire que le cadre réglementaire actuel qui comporte 13 lois distinctes administrées par 13 commissions ou organismes différents a suscité la critique au fil des ans.
Dans un contexte de mondialisation et de compétitivité accrues, le système canadien est de toute évidence en marge de ce qui se fait sur la scène internationale. Les dirigeants d'entreprises canadiennes sont bien conscients du problème. En juin 2007, le Financial Post a mené un sondage auprès de 80 p. 100 des gens d'affaires et la plupart d'entre eux ont indiqué que le système actuel axé sur plusieurs organismes de réglementation provinciaux nuit à l'économie et qu'il est urgent de remédier à la situation.
Ian Russell, président de l'Association canadienne du commerce des valeurs mobilières, partage ce point de vue. Il a noté que, de toute évidence, le cadre réglementaire canadien actuel, fragmenté en diverses administrations ou commissions des valeurs mobilières, ne favorise pas les investissements. Il a précisé que les étrangers trouvent cette structure dissuasive et qu'elle constitue un élément négatif. Il a également ajouté que bon nombre d'intervenants sont très conscients du problème.
Il n’est pas étonnant que le Comité des finances de la Chambre des communes, où tous les partis sont représentés, ait d’abord recommandé dans son rapport de 2008 sur les consultations prébudgétaires que le gouvernement fédéral prenne des mesures prioritaires visant à encourager les provinces et les territoires à s’entendre sur un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières. En tant que membre du Comité des finances, je peux dire qu’il s’agit d’une priorité de ce dernier.
Je note que la coopération bipartite, dont nous avons été témoins au Comité des finances au sujet de cette question, n’était pas un incident isolé. Les principaux partis politiques ont convenu à maintes reprises de la nécessité d’établir un meilleur cadre de réglementation des valeurs mobilières.
Par exemple, l’ancien ministre des Finances libéral, le député actuel de , avait également compris l'urgence de procéder à une réforme et à des améliorations. Durant son court mandat en tant que ministre des Finances, il avait vivement recommandé que le Canada « réfléchisse très sérieusement à la proposition de créer un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières », parce qu’« on ne peut pas tout simplement ignorer cette question. Elle est bien trop importante. Nous devons améliorer considérablement notre système au Canada ».
De même, l’ancienne porte-parole du NPD en matière de finances, la députée de , a ouvertement admis qu’elle était convaincue de la nécessité de créer un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières qui remplacerait l'approche provinciale fragmentaire. Elle a fait remarquer à l’époque que le « Canada ne semble pas avoir les mécanismes nécessaires pour faire face à la fraude des entreprises ».
D'ailleurs, sur la scène internationale, des voix ont à plusieurs reprises fait valoir que le système canadien devait être amélioré. Par exemple, l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'OCDE, a mentionné dans son enquête de 2006 sur le Canada que « la réglementation des valeurs mobilières relève actuellement des provinces, mais la présence de plusieurs organismes de réglementation a entraîné une application insuffisante des lois et règlements et une protection incohérente des investisseurs et augmente le coût des campagnes de financement ».
Plus récemment, le Canada est devenu le premier pays du G7 à procéder à une mise à jour dans le cadre du Programme d’évaluation du secteur financier, qui fournit aux pays membres du Fonds monétaire international un examen détaillé de la stabilité de leur système financier national. L’évaluation cote aussi la performance du pays en ce qui a trait à la mise en œuvre d’un éventail de normes et de codes de réglementation.
Le FMI a souligné que le secteur financier canadien est parmi les plus développés et les mieux gérés au monde, et a fait remarquer qu’au Canada, « les institutions, les marchés, l’infrastructure, les filets de sécurité et les mécanismes de surveillance qui composent le système sont très évolués et sont dotés d’un éventail complet d’intermédiaires financiers ». Toutefois, le rapport conclut également qu’il serait avantageux de créer un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières. Ce dernier permettrait, en particulier, de simplifier l’élaboration des politiques, de réduire les coûts d’observation et d’améliorer l’application des lois et des règlements dans ce domaine.
Le rapport du FMI note également que, même si le système de passeports donnera lieu à une rationalisation plus poussée du régime de réglementation des valeurs mobilières à l'avantage de ses participants, il ne corrigera pas les inefficacités liées aux coûts, aux retards dans l'élaboration de politiques et à la fragmentation dans l'application de la loi. Selon le rapport, les participants continueront d'être tenus de verser des droits aux autorités réglementaires de toutes les provinces où ils réunissent des capitaux. L'élaboration de toute politique continuera de nécessiter l'approbation des 13 gouvernements. Le système des passeports n'est pas conçu en fonction des pouvoirs d'application de la loi restreints de chacun des organismes de réglementation provinciaux.
Considérons de façon détaillée le processus d'élaboration de politiques tel qu'il existe sous le régime actuel. Selon le rapport, « le processus d'adoption d'instruments nationaux est long, puisqu'ils doivent être adoptés par chaque province. Selon le gouvernement, l'approbation ministérielle peut également être nécessaire. De plus, même si les provinces se sont engagées à harmoniser leur cadre réglementaire, elles continuent d'avoir le plein pouvoir d'adopter une norme locale ».
Penchons-nous également en détail sur les coûts qu'impose le régime actuel.
Selon le rapport, « un régime comportant des organismes de réglementation multiples entraîne des coûts additionnels pour les participants au marché, y compris des coûts directs additionnels, puisque les participants doivent verser des droits à tous les organismes de réglementation des provinces et des territoires, tant pour réunir des capitaux que pour fournir des services. La plus grande longueur des procédures d'examen entraîne également des coûts de conformité et des coûts de renonciation. De plus, il semble exister des possibilités d'économies d'efficacité en matière de réglementation ».
Également, selon le rapport, il semble qu'un organisme unique de réglementation « soit mieux placé pour surmonter ces insuffisances. Plusieurs possibilités existent à cet égard, y compris celle de l'“organisme de réglementation commun”. Avec un organisme de réglementation unique, on réduirait probablement les coûts de conformité des participants au marché, puisqu'il n'existerait qu'un seul système de droits. Également, l'élaboration de politiques serait simplifiée, puisque les décisions seraient prises par une seule entité, ce qui permettrait au Canada de réagir plus rapidement, tant à l'échelle locale que mondiale. L'organisme de réglementation unique aurait le pouvoir d'assurer l'application de la loi dans l'ensemble du pays, et serait donc mieux en mesure d'éliminer les inefficacités résultant du pouvoir restreint d'application de la loi dont dispose chacun des organismes provinciaux de réglementation. De plus, l'existence d'un seul organisme de réglementation responsable de l'application sur le plan administratif aiderait à simplifier la coordination avec d'autres organismes de mise en application ».
Voilà certaines des raisons pour lesquelles notre gouvernement est déterminé à doter le Canada d'un avantage sur les marchés mondiaux et à résoudre les problèmes soulevés par le FMI.
Ma circonscription, , compte un certain nombre de petites et moyennes entreprises. Leur possibilité de croître et de se développer est limitée par leur capacité de réunir des capitaux et par le cadre réglementaire qui existe au Canada. Le fait qu'elles soient obligées de s'inscrire et d'effectuer des démarches pour chaque province et territoire entrave leur croissance ainsi que le développement économique de notre pays.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir d'intervenir aujourd'hui à la Chambre sur la motion du Bloc québécois. Je vous annonce tout de suite que je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Il est bon, pour les gens qui écoutent notre débat, de rappeler la nature de la motion afin de s'assurer que ceux-ci saisissent bien chaque opinion émise ici. Car il faut bien comprendre qu'il y a une grande distinction entre ce que soutiennent aujourd'hui les conservateurs et les libéraux et ce qui est souhaité par la population, à proprement parler, et surtout les personnes ayant une connaissance et une implication très tangibles liées à ce débat. La motion est la suivante:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait immédiatement renoncer à créer un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières, puisque la réglementation des valeurs mobilières relève de la compétence législative du Québec et des provinces et que cette initiative est unanimement décriée au Québec.
Lorsque des députés conservateurs se lèvent en cette Chambre, prétendant parler au nom des intérêts du Québec, ils travaillent contre les intérêts du Québec exprimés par les leaders et les forces vives du Québec au regard de cette position. J'y reviendrai un peu plus tard.
Depuis plus de 40 ans ce débat a cours, et le gouvernement canadien fait ses tentatives. Cette compétence relève du Québec et des provinces de par la Constitution canadienne de 1867. Comme je le disais plus tôt, l'Assemblée nationale du Québec est unanimement contre la création d'un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières. La création d'un tel mécanisme mettrait en péril la survie des activités boursières de Montréal et favoriserait la centralisation des marchés financiers de Toronto. Voilà pourquoi au Québec, unanimement, les leaders d'opinion sont contre ce projet du fédéral. Aller à l'encontre de cela, c'est aller à l'encontre des intérêts exprimés par le Québec et ses leaders.
La Banque mondiale et l'OCDE constatent également que le système actuel fonctionne bien, est efficient et performant. Le système actuel, c'est le système qui est encadré juridiquement par la Constitution canadienne, celui qui existe présentement. Il relève de la responsabilité des provinces et du Québec. Grâce au mécanisme de passeport que l'on connaît, il permet qu'une province puisse s'inspirer de ce qui se passe dans une autre province et puisse aussi bénéficier de l'expertise et des engagements des autres provinces en matière de transactions mobilières.
Plusieurs intervenants ont dit que l'argumentaire mené par les conservateurs et les libéraux, principalement pour faire en sorte qu'on soit compétitifs sur les marchés internationaux, était peut-être un mythe. En voici la raison expliquée par mes collègues plus tôt aujourd'hui: cela fonctionne présentement. Le contraire risquerait effectivement d'enrayer la roue. En ce sens, cette centralisation, cette espèce de paternalisme que veut imposer le fédéral alourdirait le mécanisme et enlèverait cette souplesse qui permet d'avoir des expertises diversifiées venant de l'initiative de chacune des provinces et qui sont très intéressantes. On le verra plus tard.
En effet, au regard de l'expertise québécoise, celle-ci n'est pas seulement une expertise curative en ce qui concerne une malversation, par exemple, sur le plan des valeurs mobilières. Car il ne s'agit pas seulement de faire fonctionner le système des valeurs mobilières; il s'agit aussi de faire en sorte d'intervenir lorsqu'il y a des malversations — on l'a vu au Québec. Il faut également qu'il y ait des mesures préventives. C'est une expertise tout à fait propre au Québec. Elle est aussi prise en compte par d'autres provinces. Néanmoins, elle a donné les résultats qu'on a vus tout récemment en ce qui a trait aux événements de Norbourg.
Là comme ailleurs, des gens réussissent parfois à contourner le système et à abuser des pouvoirs qui leur sont conférés par le poste qu'ils occupent. On l'a vu avec M. Lacroix. On a aussi vu que le système, lorsqu'il fonctionne avec les rouages et les mécanismes qu'il s'est donnés, peut aussi donner des résultats d'épuration. Cet homme purge une sentence de 12 ans de prison. Je ne veux pas m'investir dans tous les tenants et aboutissants de cela, mais cela illustre que ce mécanisme fonctionne bien.
On essaie de trouver des exemples canadiens similaires, et malgré de grands dossiers de scandale, on ne voit pas ce mécanisme se mettre en place pour voir ce qui a mal fonctionné. Par ailleurs, on nous donne l'exemple d'autorités centralisées, comme aux États-Unis ou en France. Mon collègue de a parlé des États-Unis. Il y a eu Enron et les autres. Cela n'a pas empêché les grandes fraudes. En France, une seule personne, un seul traiteur financier a réussi à détourner des milliards de dollars. C'est ce qui a été révélé. La personne soupçonnée subira sûrement un procès. Il n'y a donc pas de système infaillible. Lorsqu'on nous présente un mécanisme centralisé infaillible qui permet aussi d'être compétitif sur le marché international, c'est de la foutaise et cela ne tient pas la route.
Regardons maintenant ce qui fonctionne. Ce qui fonctionne, et qui est reconnu par de grands organismes internationaux comme, entre autres, l'OCDE et la Banque mondiale, est un mécanisme efficient et performant. Pourquoi veut-on le changer? Toute la question est là. Pourquoi, si ce n'est pour tout centraliser aux fins de dominer aussi dans ce créneau, d'enlever cette liberté d'action, d'innovation et de création en matière de produits financiers, et de s'assurer que la gestion de cela se retrouve à un centre financier qui n'est pas québécois? On tourne toujours autour du pot.
Lorsque j'entends nos collègues conservateurs du Québec dire ce que le député de a dit plus tôt, je me dis que c'est une honte. Je suis gêné. Onze députés conservateurs de cette Chambre disent détenir la vérité et connaître la voie par rapport à l'opinion québécoise. Je rappelle que le gouvernement du Québec, l'Assemblée nationale, les grands intervenants et les analystes québécois disent que ce n'est pas une bonne chose. Est-ce qu'ils servent les intérêts du Québec? Non. Je reprendrai les propos du député de et . Il a dit qu'en 1991, il avait voté dans un sens parce qu'il était un député qui représentait le Québec à Ottawa, et que maintenant, il représentait Ottawa au Québec. C'est presque textuel. Cela change la donne. Les choix sont différents et les valeurs sont différentes. De plus, on est loin d'être sûr que les autres provinces souhaitent que Toronto domine toute la gestion des valeurs mobilières au pays.
Je tiens à rappeler brièvement la mission de l'AMF. L'Autorité des marchés financiers, au Québec, privilégie d'abord une gestion de prévention.
Elle doit prêter assistance, veiller sur les institutions financières, assurer l'encadrement des activités et veiller aussi à la mise en place de programmes de protection et d'indemnisation. Voilà autant de caractéristiques que l'on doit conserver et qui ne peuvent être gérées que par un organisme de proximité qui pourra partager son expertise. D'ailleurs, cela se fait déjà présentement avec le mécanisme de passeport qui donne de bons résultats et qui permet de garder dans chacune des provinces, en partage, cette autorité en matière de gestion de tout ce qui touche les engagements financiers et mobiliers.
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Monsieur le Président, je félicite mon collègue de son excellente intervention. Je le remercie de me permettre de prendre la parole en partageant son temps avec moi.
Évidemment, il me fait plaisir de prendre la parole pour le Bloc québécois et de relire la motion déposée aujourd'hui par notre brillant collègue, notre porte-parole en matière de finances. La motion se lit comme suit:
Que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement devrait immédiatement renoncer à créer un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières, puisque la réglementation des valeurs mobilières relève de la compétence législative du Québec et des provinces et que cette initiative est unanimement décriée au Québec.
Je suis d'autant plus fier qu'il n'y a qu'un parti qui peut se lever en cette Chambre et déposer une telle motion parce qu'il n'y a qu'un parti qui défend tous les jours les intérêts des Québécoises et des Québécois. Ce ne sont pas les quelques députés des autres parti. Ce n'est pas le député néo-démocrate d', ce n'est pas le député de ou de du Parti libéral, c'est encore moins les députés conservateurs de , de , de ou de . Ce ne sont pas ces gens qui vont se lever pour défendre les intérêts des Québécoises et des Québécois. Ce sont les députés du Bloc québécois. C'est d'autant plus important parce que cette situation au Québec a été analysée et a fait l'objet de contre-expertises. C'est un choix que l'Assemblée nationale du Québec a fait de décrier cette position.
Ce n'est pas ce que j'entends de la part des députés conservateurs. Selon eux, c'est comme si le Québec ne savait pas où il s'en allait. Je viens d'entendre un député conservateur se lever et nous le dire. Dans leur Constitution canadienne, cela relève de la compétence du Québec et des provinces. C'est la réalité. S'il y avait un problème avec la Constitution, ils savent ce qu'ils ont à faire, soit de la réouvrir et de la renégocier. Ils n'oseront jamais et c'est ça la réalité.
Évidemment, depuis plus de 40 ans, de temps à autre, le gouvernement essaie de s'ingérer dans les compétences des provinces, surtout en matière de valeurs mobilières. Cependant, c'est d'autant plus important depuis que le nouveau est arrivé en poste. D'abord, ce n'est plus une cachette, la direction du Parti conservateur de l'Ontario l'intéresse beaucoup. C'est la dure réalité. Il peut se permettre de critiquer le premier ministre de l'Ontario. Toutefois, surtout dans cette direction qu'il entend donner aux valeurs mobilières, il est en train d'essayer de les concentrer en Ontario et de s'en faire l'ardent défenseur. Donc, à tous les députés conservateurs qui disent qu'il n'y a pas d'intérêt politique dans cela, qu'ils regardent les intérêts politique du ministre des Finances. C'est son intérêt politique personnel de transférer toutes les valeurs mobilières en Ontario parce qu'il rêve de devenir premier ministre de l'Ontario. Cela, les Québécois ne sont pas dupes, en tout cas pas les Québécois qui sont capables de se tenir debout, soit ceux du Bloc québécois en cette Chambre. On est capables de comprendre ce que veut faire le ministre des Finances.
Évidemment, dans les compétences du Québec et des provinces, on n'est pas dupes concernant cette attaque. On sera toujours prêts à se lever et à décrier cette position. C'est pour cette raison que les Québécoises et les Québécois nous ont élus, soit pour défendre leurs intérêts et protéger leurs valeurs. En parlant de valeurs, les valeurs financières font partie de celles que les Québécoises et les Québécois veulent qu'on protège. Ces valeurs mobilières, qui relèvent du champ de compétence du Québec et des provinces, au Québec, c'est l'AMF qui les réglemente. C'est l'Autorité des marchés financiers qui s'occupe de la réglementation. Cela se fait bien.
Dans un contexte pancanadien, on sait qu'il y a tout ce qu'on appelle le régime de passeports qui fonctionne très bien. C'est-à-dire qu'entre les provinces, sauf l'Ontario qui a décidé de faire bande à part pour des questions politiques, il y a ce système de passeports qui permet une approche coordonnée dans l'application des lois. C'est une protection uniforme pour les investisseurs. Ce système permet à chaque autorité en valeurs mobilières de développer une approche et des champs d'expertise qui lui est propre. Cela permet ainsi d'avoir des regards différents et complémentaires sur le respect des règles par les assujettis. Cette vision critique différente et complémentaire, bien que plus onéreuse, facilite la détection et la prévention de scandales tels qu'observés aux État-Unis où ces questions sont soumises à une autorité centralisée. C'est un avantage pour les investisseurs. La position des conservateurs est donc difficile à comprendre.
Je le répète, le Québec a fait une analyse et une contre-expertise, et le 16 octobre dernier, l'Assemblée nationale a décidé de dénoncer cette initiative du gouvernement fédéral. À l'unanimité, tous partis confondus, souverainistes et fédéralistes, elle a adopté cette motion:
Que l'Assemblée nationale demande au gouvernement fédéral de renoncer à son projet de commission des valeurs mobilières pancanadienne.
On ne peut être plus clair. Le Québec a décidé de conserver ses pouvoirs dans ses champs de compétence, ainsi qu'un système qui est jugé, à l'échelle internationale, l'un des plus efficaces au monde.
Que les députés conservateurs se soient laissés entraîner par leur ministre des Finances qui a des visées sur la direction de l'Ontario, c'est leur problème. J'ai beaucoup plus de mal à comprendre que les libéraux se laissent entraîner dans cette situation. Mais à les voir travailler depuis quelques semaines, ils n'en sont pas à une incongruité près, et je reste poli en disant cela. Par contre, les députés du Bloc québécois ne sont pas dupes, ils soutiennent haut et fort la position adoptée unanimement par l'Assemblée nationale du Québec. C'est pourquoi nous avons déposé cette motion. Nous espérons que les collègues de tous les partis en cette Chambre comprennent bien que la Constitution canadienne a décidé que les valeurs mobilières étaient de compétence provinciale et qu'ils se doivent de respecter ladite Constitution. J'ai l'impression qu'ils y croient, puisqu'ils l'ont rapatriée. Le Québec avait décidé de ne pas participer à cet événement. J'espère qu'ils seront à la hauteur du rapatriement de la Constitution qu'ils ont voulu, et qu'ils respecteront les champs de compétence des provinces. La position de l'Assemblée nationale du Québec ne peut pas être plus claire. Sa motion adoptée à l'unanimité demande au gouvernement du Canada de renoncer à cette façon de faire. Je prends la peine de la relire pour qu'on la saisisse bien:
Que l'Assemblée nationale demande au gouvernement fédéral de renoncer à son projet de commission des valeurs mobilières pancanadienne.
Cela a été adopté le 16 octobre 2007, et non pas il y a 15 ou 20 ans.
J'espère que les collègues comprendront que les députés de l'Assemblée nationale ou ceux qui ont travaillé à la rédaction de cette motion sont très au fait de leurs propres responsabilités, étant donné que cela fait partie de leurs champs de compétence.
Le Québec sera toujours une figure de proue au Canada, jusqu'à ce qu'on ait notre propre pays, le Québec. Il reste qu'encore une fois, on a tracé la voie. À chaque fois que le Canada a voulu le faire reculer, il a toujours trouvé le Québec sur son chemin. À chaque fois que les partis fédéralistes en cette Chambre voudront faire reculer le Québec, ils trouveront le Bloc québécois sur leur chemin. C'est le seul parti qui peut les empêcher de nous faire reculer. Or c'est ce que veut faire le Parti conservateur avec l'appui des libéraux. Il veut nous faire reculer dans le dossier des valeurs mobilières. Ils nous trouveront sur le chemin du Québec.
C'est d'autant plus important que l'unanimité est partout au Québec, pour des motifs historiques, mais pour la protection des intérêts du Québec aussi. L'Autorité des marchés financiers est le dernier rempart qui existe contre la disparition des activités boursières de Montréal à la suite de l'acquisition de la bourse par Toronto. Ce n'est pas pour rien que l'Assemblée nationale a fait cette analyse. Le but d'empêcher cette commission pancanadienne est tout simplement de protéger les intérêts du Québec.
L'AMF, l'Autorité des marchés financiers du Québec, possède le pouvoir réglementaire d'exiger la poursuite des activités boursières à Montréal. En effet, les activités de la bourse sont régies par l'AMF, et cette dernière a le pouvoir de fixer les règles de fonctionnement de la bourse, notamment en matière de pourcentage de détention d'actions, etc.
L'Assemblée nationale du Québec a voulu protéger son autorité financière par rapport aux valeurs mobilières, c'est pourquoi il y a eu une résolution unanime à l'Assemblée nationale. C'est pourquoi, aujourd'hui, les seuls députés qui peuvent vraiment défendre les intérêts du Québec se sont levés et ont déposé la motion de notre savant collègue, porte-parole en matière de finances.
Encore une fois, c'est nous qui demanderons aux autres députés de protéger l'autorité financière du Québec. S'ils ne le font pas, ils en paieront le prix.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps avec le député de .
Tout d'abord, je félicite le Bloc de cette motion. C'est une question importante et le Bloc, ayant choisi le sujet, est arrivé avec des arguments bien étayés. Même si je ne suis pas d'accord avec le point de vue des députés du Bloc sur cette question, je dois avouer qu'ils ont fait leurs devoirs. Ma seule réserve quant à la position du Bloc en la matière, c'est que c'est le même refrain qu'on entend. Peu importe le sujet, peu importe l'enjeu, c'est toujours le même refrain. Il faut rapatrier autant de pouvoirs que possible au Québec. C'est évidemment le principe directeur de cette formation politique.
Je pense qu'il faut revenir sur un des principes selon lequel le Canada est un pays. Nous ne sommes pas un pays pour que tout le monde aille dans son coin pour s'occuper de ses choses. Nous sommes un pays parce que nous partageons certaines valeurs. Que le Bloc veuille l'admettre ou non, les Canadiens qui vivent à l'extérieur du Québec partagent avec le peuple québécois, la nation québécoise — comme on aime souvent le répéter —, les mêmes valeurs que les Québécois et les Québécoises. C'est pour cela que nous travaillons ensemble dans toutes sortes de domaines. Il faut revenir à cette idée. Pourquoi sommes-nous un pays? C'est pour partager nos richesses, et pas seulement nos richesses naturelles ou nos richesses financières à travers un système de péréquation. Il faut partager nos idées et travailler ensemble, parfois dans la même institution, comme le Bloc le fait d'ailleurs. Le Bloc travaille ici en cette Chambre, partage les mêmes lieux avec des collègues de partout au Canada. Il ne faut pas avoir froid aux yeux et travailler avec d'autres dans le même système, dans la même institution. Parce qu'on entend le même refrain, il faut se poser une question, à savoir si l'argument a des mérites. Je ne dis pas qu'ils n'ont pas bien étayé leurs arguments et qu'ils n'ont pas pris la question au sérieux, mais je trouve que c'est toujours le même refrain.
Du côté du NPD, c'est la même chose. En fait, ce n'est pas tout à fait la même chose parce qu'il contredit beaucoup de ses principes fondateurs. Le NPD court après les mêmes votes que les bloquistes, alors il tente de se positionner comme grand défenseur du « décentralisme », comme le Bloc. Toutefois, on sait que dans le passé, il a toujours été un parti très centralisateur et il l'est toujours dans certains dossiers. De voir ce genre de revirement mine un peu la crédibilité du NPD. Je dirais à mes collègues du NPD de ne pas courir après les mêmes votes que les bloquistes, car cela ne les mènera à rien.
En écoutant les discours des députés du NPD et les discours des députés du Bloc qui qualifiaient les fédéralistes, surtout ceux de l'opposition officielle, d'être de grands centralisateurs, voire des colonisateurs — je ne sais pas encore si j'ai entendu le mot « impérialistes », mais peut-être que cela va survenir à un moment donné —, je me croyais dans mes cours de sciences politiques à l'université dans les années 1970. Ce n'est pas une question d'être centralisateur. L'idée de créer un système intégré pour réglementer les valeurs mobilières au Canada est une question d'efficacité. Nos collègues du caucus libéral et ceux du caucus conservateur ont fait le point à ce sujet.
J'ai été un peu déçu du discours du sur cette question. Il aurait pu saisir l'occasion pour nous vanter les mérites d'un système pancanadien pour réglementer les valeurs mobilières, mais il a plutôt sauté sur l'occasion pour nous livrer, encore une fois, son piètre budget. Il nous a parlé de son plan d'épargne. Je ne crois pas que ce plan sera très efficace. Il ne réussira pas à canaliser beaucoup de capitaux vers ces investissements dont le Canada a tant besoin. Je comprends les craintes de mes collègues bloquistes. Comment un gouvernement qui a livré un budget aussi délavé, aussi piètre et aussi mince pourra-t-il mettre en oeuvre un système pancanadien de valeurs mobilières? Je comprends cette réserve de mes amis bloquistes.
L'un des principaux défis que l'économie canadienne doit relever est d'attirer des capitaux. Cela a toujours été un problème. Le NPD l'a reconnu dans le passé. Évidemment, il a changé son message parce qu'il vise les mêmes votes que le Bloc québécois au Québec. Le NPD l'a toujours reconnu, cela a toujours été un défi pour l'industrie canadienne d'attirer des capitaux. C'est pourquoi, dans le passé, les gouvernements provinciaux ou fédéral ont dû s'impliquer. C'est pourquoi il y a davantage de sociétés d'État au Canada qu'aux États-Unis. En effet, il fallait que l'État trouve un moyen de canaliser des capitaux. C'est un fait de l'histoire économique du Canada. On doit concurrencer les États-Unis. La plus grosse économie capitaliste du monde n'est pas un système fédéral décentralisé comme le nôtre, mais un système extrêmement intégré et vraiment centralisateur. Ce système est très efficace pour les investisseurs. On doit concurrencer ce pays et Wall Street, qui est à peine à quelques centaines de kilomètres d'ici. On doit donc devenir plus efficace sur les marchés boursiers et les marchés d'investissement, sinon on aura encore une fois du mal à conserver nos capitaux et à en attirer de nouveaux. C'est pourquoi il faut aller de l'avant à l'aide d'experts qui ne soient pas politiciens.
Comme je le disais plus tôt, je ne suis pas tout à fait certain qu'on puisse se fier au gouvernement et à ce pour mettre en place le système envisagé. Il faut se fier aux experts qui nous diront comment concevoir un système efficace qui pourrait concurrencer nos voisins les États-Unis, et qui respecterait les intérêts régionaux du Canada. Il me semble que c'est simple et logique.
J'aimerais aussi me pencher sur un argument soulevé par le député d'. Il comparait les sociétés provinciales qui réglementent les professions comme la médecine, l'architecture et l'ingénierie. Cela me semble assez évident, et je suis sûr que mes collègues reconnaissent l'évidence. Je ne comprends pas pourquoi le NPD a du mal à reconnaître l'évidence. Dans un cas, il y a des êtres humains, de citoyens et de citoyennes qui ne sont pas aussi mobiles que les capitaux. Dans l'autre, celui d'un régime national de valeurs mobilières, ce sont des capitaux. Les capitaux se promènent partout assez facilement. C'est pour cela qu'il faut une plus grande efficacité à l'échelle nationale, afin de mieux concurrencer les capitaux internationaux.
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Monsieur le Président, je suis content de prendre la parole au sujet de la motion. Je préciserai d'emblée que je suis totalement contre.
Je pars du principe que le Canada doit faire progresser son programme de productivité et de prospérité. Le Canada a besoin d'un organisme de réglementation des valeurs mobilières efficace et efficient qui répond non seulement aux besoins des entreprises de toutes tailles dans notre grand pays, mais aussi, ce qui est probablement plus important, aux besoins des investisseurs qui souhaitent investir dans les entreprises canadiennes plutôt qu'étrangères. Selon moi, pour atteindre nos objectifs, il nous faut absolument un organisme national de réglementation des valeurs mobilières.
Du point de vue géographique, le Canada est vaste. Du point de vue démographique cependant, notre pays est très petit. Trente-quatre millions de personnes sont parsemées sur un vaste territoire. Je crois que nous représentons de 1 à 2 p. 100 du marché mondial des capitaux. À l'heure actuelle, nous comptons au moins dix organismes de réglementation. Ce type de système n'existe qu'ici. Ça ne peut fonctionner, et je ne crois pas que cela fonctionnera à l'avenir. C'est un système incohérent aux multiples chevauchements.
Je sais d’expérience que beaucoup des petites provinces s’en remettent aux décisions rendues par la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario. Je viens moi-même d’une petite province ayant une population d’environ 134 000 habitants. C’est un bon exemple. Sommes-nous censés avoir notre propre commission des valeurs mobilières, notre propre organisme de réglementation, nos propres règles, lois et lignes directrices pour régler tout problème qui se pose chez nous au sujet des valeurs mobilières?
N’importe qui se rendrait compte que cela n’est pas faisable, non seulement dans l’Île-du-Prince-Édouard, mais aussi au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, au Manitoba et en Saskatchewan. Un tel système ne peut pas fonctionner.
L’autre problème, qui a fait couler beaucoup d’encre, c’est le fait que nos organismes de réglementation des valeurs mobilières sont incapables d’appliquer adéquatement les règles existantes. Nous avons eu un certain nombre de scandales au fil des ans, des cas dans lesquels des investisseurs ont perdu beaucoup d’argent sans qu’il soit possible de punir les coupables.
L’exemple le plus grave est probablement l’affaire Bre-X. Je crois que le capital investi, dans ce cas, avait atteint près de 3 milliards de dollars. Pourtant, j'ai plus d’or dans la main qu’il n’y en avait dans cette mine. Des investisseurs d’un bout à l’autre du pays ont perdu de grosses sommes et, à ma connaissance, personne n’a jamais été condamné. Cette histoire s’est très souvent reproduite.
La seule façon pour le pays de progresser et d’avoir un régime efficace de valeurs mobilières consiste à établir un organisme national de réglementation. À mon avis, c’est ce qu’il nous faut.
Nous savons bien que nous sommes à l’heure de la mondialisation. Nous avons des bourses à Vancouver, en Alberta et à Montréal. Encore une fois, il y a regroupement. Toutefois, si nous ne prenons pas de mesures pour établir au Canada un organisme national de réglementation des valeurs mobilières, qu’arrivera-t-il à long terme? Si la tendance actuelle se maintient, les sociétés et les investisseurs ne voudront traiter avec aucune des provinces du Canada. Ils court-circuiteront les provinces et s’adresseront à la Bourse de New York.
Beaucoup de sociétés canadiennes du secteur des ressources doivent compter sur les marchés de capitaux. Beaucoup d’investisseurs et de fonds de pension sont à la recherche d’occasions pour placer leur argent. Beaucoup de gens veulent investir dans des sociétés canadiennes. Si nous avons 13 organismes distincts de réglementation et 13 ensembles différents de règles, nous aurons un marché plein d’incertitude. Je ne crois pas que cela puisse marcher à long terme.
Cette question a beaucoup d’influence sur la productivité et la prospérité du pays. Chaque fois que la Chambre doit examiner une mesure, je crois que nous devrions nous demander si cette mesure contribue à la productivité et à la prospérité du pays. L’établissement d’un organisme national de réglementation des valeurs mobilières satisfait certainement à ce critère.
Soit dit en passant, et cela est lié à d’autres questions qui ne se trouvent pas forcément dans la motion, il y a aussi tout le dossier de l’union économique. Il faudrait un organisme national de réglementation des valeurs mobilières et, tout aussi important, il faudrait atténuer et, on peut l’espérer, éliminer les obstacles actuels au commerce interprovincial.
Il existe au Canada 13 gouvernements et, comme tous les députés le savent, il existe de nombreux obstacles qui entravent le commerce des marchandises et la mobilité des personnes, des produits et des services entre les provinces. Beaucoup de barrières entre les provinces sont la source de bien des problèmes qui nous empêchent d’être plus productifs et plus prospères.
Il est rassurant de voir les initiatives que prennent l’Alberta et la Colombie-Britannique. Ces provinces sont conscientes du problème. Elles ont conclu un accord et nous pouvons espérer que d’autres provinces canadiennes essaieront de conclure des accords semblables.
Espérons que, ni nous sommes ici dans dix ans, nous pourrons dire qu’un grand nombre de ces obstacles interprovinciaux ont disparu. Toutefois, si nous avons alors 13 organismes de réglementation des valeurs mobilières, ce sera en soi un grave problème qu’il faudra considérer.
Comme je l’ai déjà dit, les Canadiens investissent davantage. C’est ainsi que, indirectement par l’entremise des caisses de retraite ou directement par des REER et d’autres modes de placement, les Canadiens financent leur retraite. Il est naturel qu’ils cherchent à faire des placements au Canada.
Nous connaissons le pays et les entreprises. Nous savons quelles sont les ressources disponibles. Nous savons ce qui devrait ou pourrait marcher, mais, si les Canadiens constatent que la réglementation, les lois et les politiques ne sont pas satisfaisantes, ils se tourneront non seulement vers la bourse de New York, mais aussi vers les bourses européennes, vers la bourse de Tokyo et d’autres encore.
Ce débat se rattache à une discussion plus large sur ce que j’appellerais la nécessité d’un gouvernement central fort. Nous ne pouvons pas bâtir un pays qui se compose de dix entités semi-autonomes dont chacune est entourée de douves ou de murs et ne parle que pour soi.
Le Canada a besoin d’un gouvernement central fort et le réclame. Il veut un gouvernement qui a une vision pancanadienne, qui représente tous les habitants du pays, où qu’ils habitent, dans quelque secteur qu’ils travaillent. Voilà ce que fait ressortir toute cette question d’une commission nationale des valeurs mobilières.
Je sais qu’il existe des problèmes de compétences. Je sais que des gouvernements successifs, d’allégeances politiques différentes, se sont penchés sur la question. Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas réussi à atteindre l’objectif, mais j’espère que nous nous en rapprocherons.
Il y a toujours des points de détail : où seront situés tel bureau et tel autre? Que fera ce bureau et que fera l’autre? J’espère néanmoins qu’il sera possible d’aplanir ces difficultés par la négociation.
Toutefois, si certains sortent de ce débat en pensant que le Canada profitera de la création et de l’expansion de 13 commissions distinctes des valeurs mobilières, chacune ayant ses propres lois et règlements, j’estimerai que ces gens font fausse route.
En guise de conclusion, je dirai à la Chambre, en toute déférence, que la motion à l’étude n’a pas beaucoup de sens. Elle ne fait pas avancer le programme de prospérité et de productivité de notre pays. L’efficience et l’efficacité que nous souhaitons dans notre système ne seront pas au rendez-vous. J’exhorte tous les députés à rejeter la motion.
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Monsieur le Président, je partagerai le temps dont je dispose avec la députée de .
Ce n'est pas pour rien que le Bloc québécois présente une motion aujourd'hui précisant que le gouvernement devrait renoncer dès maintenant à créer un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières. Cela relève de la compétence législative du Québec et des provinces. De plus, cette initiative est unanimement décriée au Québec.
Si je dis que ce n'est pas pour rien, cela signifie que, pour nous, il s'agit d'un enjeu fondamental en lien direct avec le statut de la nation québécoise. Le pouvoir de réglementer les valeurs mobilières relève actuellement de l'Autorité des marchés financiers au Québec et fonctionne très bien, notamment par l'entremise du système de passeports partagé avec les provinces canadiennes, sauf l'Ontario. Il s'agit donc d'un enjeu fondamental pour nous parce qu'il est en lien direct avec le statut que l'ensemble des partis politiques de cette Chambre a reconnu au Québec, soit celui de nation.
Il est difficile d'imaginer que l'on puisse reconnaître et donner un statut à un territoire et à un groupe de personnes, pour s'acharner ensuite à lui enlever un pouvoir qu'il détient déjà, d'autant plus que l'on parle ici du pouvoir essentiel et vital de diriger les produits et services financiers à l'intérieur dudit territoire.
La mission de l'Autorité des marchés financiers qui gère les valeurs mobilières au Québec est d'ailleurs assez diversifiée. Elle vise notamment à prêter assistance aux consommateurs de produits et aux utilisateurs de services financiers. Elle veille aussi à ce que les institutions financières et les autres intervenants du secteur financier respectent les normes de solvabilité prescrites, et ce, conformément aux obligations que la loi leur impose. Elle permet aussi d'assurer l'encadrement des activités de distribution de produits et de services financiers, des activités de bourse et de compensation, et du marché des valeurs mobilières. Enfin, elle veille à la mise en place de programmes de protection et d'indemnisation des consommateurs de produits et des utilisateurs de services financiers, et à administrer, entre autres, les fonds d'indemnisation prévus par la loi.
On ne voit donc pas en quoi la création d'un marché unique des valeurs mobilières améliorerait un système qui fonctionne déjà très bien. D'ailleurs, les compétences de l'AMF au Québec et le bon fonctionnement de ce système ne sont nullement remis en cause par qui que ce soit à l'échelle internationale. Ainsi, selon les plus récentes études sur les perspectives économiques, l'OCDE classe le Canada au deuxième rang pour sa réglementation en matière de valeurs mobilières.
J'entendais plus tôt le député de mentionner que la duplication ne fonctionne pas. C'est un peu pourquoi il est en désaccord avec la position du Bloc québécois. Il disait que la duplication ne fonctionne pas et qu'elle ne fonctionnera jamais. Je lui ferai remarquer que c'est justement pour cette raison que le Bloc québécois se bat pour obtenir la souveraineté du Québec: la duplication ne fonctionnera jamais.
J'aimerais aussi ajouter que la Banque mondiale, dans un rapport sur les systèmes financiers mondiaux, considérait le Canada comme un chef de file en matière de commerce des valeurs mobilières. Cela signifie donc que, présentement, toutes les commissions des valeurs mobilières du Québec et des provinces peuvent prendre la parole à l'Organisation internationale des commissions de valeurs. Comme la Constitution confirme que les valeurs mobilières sont de compétence provinciale, il est du droit de chaque juridiction de se représenter sans intermédiaire à l'Organisation internationale des commissions de valeurs. Le Québec doit donc conserver cette voix qui lui appartient à l'échelle internationale.
En février dernier, le gouvernement a annoncé la mise sur pied d'un groupe d'experts dont le mandat est de préparer un modèle de projet de loi qui permettrait la création d'une commission unique des valeurs mobilières.
L'intention du gouvernement conservateur de mettre en place une commission unique des valeurs mobilières à l'échelle canadienne est donc vraiment confirmée. Les conservateurs sont donc prêts à outrepasser les compétences du Québec et cela est à notre avis inacceptable. De plus, comment accepter cette intention quand on sait qu'il y a eu depuis longtemps un certain consensus et qu'il y a encore un certain consensus au Québec contre cette idée tellement centralisatrice du .
À ce sujet d'ailleurs, suite à une motion déposée par Mme Pauline Marois, chef du Parti québécois à l'Assemblée nationale du Québec, l'Assemblée nationale a adopté une motion unanime en demandant au gouvernement fédéral de renoncer à son projet de commission des valeurs mobilières pancanadienne.
De plus, le 2 octobre 2007, Mme Monique Jérôme-Forget, ministre des Finances du Québec, a dit que la proposition du ferait en sorte d'augmenter les coûts, puisque ce projet rajoute un étage de bureaucratie à ce qui existe déjà. On a assez de bureaucratie, mais on veut en rajouter.
La Fédération des chambres de commerce du Québec appuie la position de la ministre des Finances du Québec et celle du Bloc québécois. Enfin, le 28 février 2008, Mme Monique Jérôme-Forget a fait parvenir une lettre au concernant la création de ce groupe de travail. À mon avis, cette lettre résume assez bien la position des Québécois et d'un certain consensus québécois dont je parlais tout à l'heure.
Mme Jérôme-Forget disait ceci au :
J’ai pris connaissance de la nomination de votre groupe d’experts chargé de formuler des conseils et des recommandations [...].
Je tiens d’abord à vous réitérer que le système d’encadrement actuellement en place au Canada fonctionne adéquatement et répond à la fois aux besoins des participants pancanadiens et aux intérêts des diverses régions. Je vais donc continuer à m’opposer à la mise en place de tout modèle qui conduirait à la concentration des responsabilités de surveillance des marchés entre les mains d’une commission commune ou unique, peu importe comment vous pourriez la désigner.
Elle dit aussi que le régime de passeports fonctionne très bien. En terminant, elle dit aussi ce qui suit en ce qui a trait au groupe d'experts mentionné entre autres et ramené dans le projet de loi sur le budget:
[...] je constate que vous avez fait fi des propositions qui vous ont été faites par le Conseil provincial-territorial des ministres responsables de la réglementation des valeurs mobilières.
Je termine sur ce en disant qu'effectivement, cela n'a pas de bon sens d'aller dans cette voie.